J’étais donc de retour dans la cette robe bien trop découverte à mon goût mais qui restait encore portable et qui ne nuirait pas à ma réputation selon mes critères de diviniste (oui on sait nous sommes pénibles à souhait avec notre pudeur et tout ce qui va avec).

Je me suis mise à rougir quand Zaïn a sifflé, je ne m’attendais pas à ce genre de réaction mais venant de mon ami je ne le pris pas mal du tout, cela m’amusa et finalement me rassura. Je savais pouvoir compter sur lui et son approbation me confortait dans mon idée que je n’allais pas non plus ennuyer des heures durant ce pauvre Maitre Tailleur que j'avais déjà plus que contrarié.

Saisie d’une impulsion soudaine, emplie d’une joie simple et presque enfantine, je tournais sur moi-même pour voir la robe voler autour de moi. Je ne fus pas déçue, elle voleta sans le moindre souci et ondulait doucement. Je continuais quelques instants tout en me saisissant d’une main de Zaïn pour virevolter autour de lui.

- Etre au centre de tous les regards n’est pas forcément ce que je souhaite. Je préfère la qualité des dits regards à leur quantité, ajoutai-je avec malice.

Je cessais cependant mon cirque pour me tourner vers le Tailleur qui venait de retrouver des couleurs et sa bonne humeur en un bref instant.

- N’ayez aucune inquiétude nous n'omettrons pas de citer l’excellent Maitre qui nous permettra d’être aussi élégants l’un que l’autre à cette soirée de charité. J’ai l’impression qu’elle ne bouge pas en dansant ce qui est le plus important avouons le.

Je regardais vers l’arrière dans un sens puis dans l’autre, je relevais les bras et finalement je repris une posture normale.

- Elle semble presque faite pour moi.

Déjà je devais le concéder j’imaginais que je repasserai après le bal dans l’échcoppe pour acheter la robe. Ce soir je porterai les couleurs du tailleur sous le prêt comme convenu avec les autorités mais ensuite… Je n’aurais pas le coeur de laisser cette merveille ici non? Je secouais la tête à ses pensées, quelle futilité que voilà, j’avais d’autres chats à fouetter en République et acheter des tenues hors de prix n’était pas ma priorité, donc non, je serai raisonnable, cette robe restera dans cette boutique. Avisant Zaïn je demandais.

- J’ai l’impression que nous avons trouvé nos tenues pour ce bal de charité.

Le tailleur nous observa encore un instant avant de confirmer mes dires.

- Il semble que vous êtes assortis et que les deux tenues ne craignent rien. Je tiens juste à rappeler que ce sont des tenues de bal, des tenues pour la pratique de la danse de salon, pas pour pratiquer quoi que ce soit d’autre comme activité physique.

Il me regardait en disant cela et visait probablement Zaïn dans ses propres mais je décidais de le prendre au jeu, il me parlait? Eh bien soit… Je mis une main devant ma bouche et poussais un hoquet de surprise, mimant le choc suite à ses propos. Il ne sembla pas comprendre ma tête, c’était tellement drôle dans le fond. Il resta pantois alors je glissais un couteau dans son dos, vil, taquin…

- Mais mais… allons allons je suis une shoumeienne, noble et diviniste convaincue, comment pouvez vous envisager quoi que ce soit d’autre hors des liens d’une union ?

Je me cachais derrière ma main pour ne pas montrer mon sourire.

- Mais euh… je… non, enfin… voyons ce n’est …. Pardonnez mes mots mais non jamais je n’oserai… je…

Je soupirais et poursuivis pour mettre fin au combat perdu par le Tailleur.

- Me voila rassurée en ce cas, je vous pardonne votre maladresse. Je loge à l’auberge de la dernière pluie, vous enverrez la robe là bas demain.

Me tournant vers Zaïn je le laissais donner l’adresse de livraison de son côté. Tout semblait dans l’ordre.

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