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Meradev Vigelfrost
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Le chant des belles choses
feat. Hélénaïs de Casteille
Voler, usurper, manipuler... Seconde nature, don inné ou aspiration profonde pour la fae qui ne cessait de vagabonder au gré de ses méfaits, armée d'une intelligence pointue lui faisant échafauder des plans bien avant qu'ils ne puissent être exécutés.
Mirabelle la Violette, célèbre cantatrice de Liberty qui vendait ses services au prix d'or: sa voix, d'une pureté immaculée, semble venir d'un autre monde. Disait-on. Mais ça, Zenaka s'en fichait un peu: elle savait chanter, maîtrisait sa voix et de nombreuses techniques vocales, mais elle avait surtout appris par des contacts qu'une sénatrice - aveugle ! quelle aubaine - avait fait appel aux services de cette célèbre chanteuse d'opéra pour divertir la maisonnée. En effet, si déjà on avait pas la vue, autant trouver son plaisir dans les autres sens.
Mirabelle a quelque peu... changé. Hélas, Zenaka n'ayant pas appris la possession ni la métamorphose - encore - elle avait cerné les habitudes de promenade de la cantatrice et, le moment venu, l'avait frappée d'une migraine telle que la célébrité s'en évanouit. Parée de sa perruque, ses vêtements, ses bijoux brillants et maquillée comme une catin - pour être vue de loin, sûrement là la stratégie de la cantatrice - la fae avait pris la direction de la charmante petite maison de bourgade au milieu de Liberty qu'occupait la sénatrice de Casteille. Ses ailes repliées sous l'épaisse robe de la chanteuse lui faisaient mal, mais ça fera bien l'affaire.
"Je suis attendue, enfin ! Dépêchez-vous de me faire entrer", assena-t-elle d'une voix mélodieuse aux les majordomes de la propriétaire du domicile qui s'empressèrent de lui faire pénétrer la demeure.
Zenaka admira d'un œil lent, très attentif, tout ce qui attirait son attention: ce vase de collection en porcelaine bleu et blanc, ce bougeoir plaqué or, cette jolie bague que portait cette servante habillée très proprement... mais aussi et surtout, cette petite jeune, sûrement une nouvelle, complètement stressée qui courait avec un balais dans les mains, la panique se lisant sur son visage comme si elle venait de faire quelque chose de terrible. Un esprit parfaitement faible, pensa la fae en se délectant d'un sourire sordide.
Elle attendit patiemment la sénatrice, installée sur un sofa moelleux. La maison ne respirait pas la richesse à laquelle s'attendait l'usurpatrice, mais elle avait de quoi dérober et revendre pour s'en mettre plein les poches les six prochains mois au moins. En vivant une vie de rêve.
Quand enfin, l'aveugle daigna se présenter, accompagnée de la même servante très stressée que tout à l'heure, Zenaka se leva et modula sa voix comme si elle était la Violette.
"Bonjour, sénatrice de Casteille. Vous irradiez tel un astre en ce jour pourtant grisâtre, puis-je vous informer au sens visuel. Me voilà ravie d'offrir une prestation digne pour une femme aussi admirable."
La servante s'écarta de Casteille et voulait déjà s'en aller, mais Zenaka lui saisit délicatement le bras. Le contact physique était fait.
"Puis-je avoir un léger thé vert ? C'est pour échauffer ma voix, vous savez."
Elle s'introduisit dans l'esprit de la jeune femme, qui ne présenta quasi aucune résistance.
"Tu voleras pour moi ce que je vais t'ordonner de prendre."
#ea97b7 - #cc263a
Noble de La République
Hélénaïs de Casteille
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Mirabelle la Violette est un nom étrange, même pour une cantatrice. Avait songé Hélénaïs tout en écrivant de sa propre main l’invitation qui allait parvenir à la chanteuse. L’hiver était maintenant bien installé en république. Depuis plusieurs semaines la terre avait été transformée en boue, quand ce n’était pas en glace, il faisait un froid mordant surtout quand le vent se décidait à balayer la ville de ses bourrasques et la grisaille avait tendance à rendre tout le monde un peu plus morne. Ce dernier détail, la sénatrice ne pouvait le remarquer, elle qui vivait dans une obscurité éternelle. Cependant elle constatait sans peine que toute sa maisonnée était un peu plus morose chaque jour. Même les membres les plus joyeux riaient moins fort et les voix qui chuchotaient à ses oreilles pour lui décrire le monde se faisaient plus sourdes. Cela minait Hélénaïs bien plus que tout autre chose car ils étaient ses yeux et si le monde leur semblait triste alors il l’était également pour elle. Elle avait donc décidé de s’offrir, ainsi qu’à ceux que cela pouvait intéresser, une prestation qui, disait-on, pouvait rendre le sourire aux plus tristes.
La sénatrice était dubitative mais loin de manquer de curiosité et surtout elle s’ennuyait à mourir dans sa petite maison de Liberty. Hélénaïs n’était pas une âme à aimer l’enfermement, elle mettait un point d’honneur à travailler vite et bien afin de s’octroyer de longues sorties hivernales. Hélas, le froid avait eu raison de sa volonté ces derniers jours et c’était l’ennuie qui avait fini par la gagner. Par chance, c’était également ce jour-là que Mirabelle était attendu. Bien qu’aveugle, les autres sens de la jeune femme en étaient devenu plus affutés -sans que cela fut surnaturel. Ainsi, alors qu’elle était en train de boucler un dossier dans son bureau à l’étage, elle entendit la mélodie d’une voix dont elle ne put cependant par comprendre les paroles.
- Amalia. Appela-t-elle. Le pas précipité de la jeune servante tout juste embauchée s’arrêta non loin d’elle. - Va ranger tout ce que tu as sorti et demander aux cuisines de préparer un thé ou quelque chose de réconfortant. Elle ne le vit mais le bruissement de la robe de la demoiselle lui laissa deviner qu’elle avait hoché la tête avant de s’enfuir en toute hâte. Pour sa part, Hélénaïs termina ce qu’elle était en train de faire : elle ajouta quelques lignes à sa note puis reposa sa plume dans l’encrier avant de verser un peu de sable sur le papier pour absorber l’encre. Ensuite elle se leva, attrapa sa canne de vision mais ne s’en servit pas ; elle connaissait la pièce mieux que personne. Du bout des doigts, elle remit son jabot en place puis sortit de la pièce.
Sa maison a Liberty était bien moins grande que le domaine des De Casteille aux abords de Courage. Hormis cela, elle n’avait rien à lui envier. Richement décorée, elle était aussi moderne que l’époque le permettait et bien que ce ne fut pas Hélénaïs qui en soit responsable elle était décorée avec goût. Sans que ce ne fut ni ostentatoire ni trop pauvre. La maison se composait en premier lieu du rez-de-chaussée où était située la cuisine, le salon mais également une salle de musique -dont les grandes portes donnaient sur le salon- puis il y avait l’étage que l’on pouvait gagner grâce à un large escalier de bois. Là-haut se trouvaient les appartements de la sénatrice, son bureau mais également les chambres des quelques domestiques qui vivaient avec elle constamment -bien qu’ils furent peu nombreux. Ledit escalier grinça légèrement quand Hélénaïs l’emprunta, après qu’Amalia lui fut revenue tout essoufflée.
La voix de Mirabelle était chantante à la manière d’un rossignol un beau matin de printemps. Il était rare pour la jeune sénatrice d'entendre pareille tonalité, cependant cela ne le dérangea aucunement, au contraire. A ses côtés Amalia respirait de manière saccadée, presque erratique et elle ne put que s’interroger sur le pourquoi du comment.
- Je vous remercie. Une ombre était apparue à ses côtés, chuchotant à son oreille à la manière d’un oiseau sur son épaule. - L’on me dit que vous pourriez tout autant que moi éclairer de mornes journées et si je puis me permettre votre voix, même sans chanter en semble capable également. Elle se fendit d’un sourire franc puis activa son senseur afin de repérer plus efficacement les personnes qui l’entouraient. - Amalia, demanda-t-elle. Va donc voir aux cuisines où en sont les préparatifs. La servante disparue d’un pas plus lent cette fois.
Hélénaïs contourna le premier canapé où Mirabel s’était installée de prime abord et s’assit dans un fauteuil aux coutures légèrement usées, celui le plus proche de l’âtre.
- Je vous en prie, installez- vous. Le thé ne devrait pas tarder à arriver, si vous avez besoin de quoi que ce soit, dites le moi. Elle tourna la tête en direction de la chanteuse sans jamais cesser de sourire d’un sourire léger mais presque gravé dans ses traits. - Avez-vous l’habitude de ce genre de prestations ? C’était une question qu’elle se posait depuis qu’elle l’avait fait mander. Par le passé, Hélénaïs avait déjà assisté à ce genre de spectacle mais cela s’était toujours produit lors d’évènements ou de soirées mondaines. - Je dois vous avouer que j’ai espoir que vous rameniez un peu d’harmonie dans ma maison. Même mes domestiques les plus gai semblent… Triste. Dit-elle non sans buter sur le dernier mot, pas certaine que ce soit le terme adéquat.
Comme pour ponctuer sa phrase, une bonne âme revint avec un plateau chargé d’une théière, de deux tasses mais également une coupelle de fruit et quelques biscuits. On leur servit le thé et Hélénaïs ne se fit pas prier pour voler un fruit.
La sénatrice était dubitative mais loin de manquer de curiosité et surtout elle s’ennuyait à mourir dans sa petite maison de Liberty. Hélénaïs n’était pas une âme à aimer l’enfermement, elle mettait un point d’honneur à travailler vite et bien afin de s’octroyer de longues sorties hivernales. Hélas, le froid avait eu raison de sa volonté ces derniers jours et c’était l’ennuie qui avait fini par la gagner. Par chance, c’était également ce jour-là que Mirabelle était attendu. Bien qu’aveugle, les autres sens de la jeune femme en étaient devenu plus affutés -sans que cela fut surnaturel. Ainsi, alors qu’elle était en train de boucler un dossier dans son bureau à l’étage, elle entendit la mélodie d’une voix dont elle ne put cependant par comprendre les paroles.
- Amalia. Appela-t-elle. Le pas précipité de la jeune servante tout juste embauchée s’arrêta non loin d’elle. - Va ranger tout ce que tu as sorti et demander aux cuisines de préparer un thé ou quelque chose de réconfortant. Elle ne le vit mais le bruissement de la robe de la demoiselle lui laissa deviner qu’elle avait hoché la tête avant de s’enfuir en toute hâte. Pour sa part, Hélénaïs termina ce qu’elle était en train de faire : elle ajouta quelques lignes à sa note puis reposa sa plume dans l’encrier avant de verser un peu de sable sur le papier pour absorber l’encre. Ensuite elle se leva, attrapa sa canne de vision mais ne s’en servit pas ; elle connaissait la pièce mieux que personne. Du bout des doigts, elle remit son jabot en place puis sortit de la pièce.
Sa maison a Liberty était bien moins grande que le domaine des De Casteille aux abords de Courage. Hormis cela, elle n’avait rien à lui envier. Richement décorée, elle était aussi moderne que l’époque le permettait et bien que ce ne fut pas Hélénaïs qui en soit responsable elle était décorée avec goût. Sans que ce ne fut ni ostentatoire ni trop pauvre. La maison se composait en premier lieu du rez-de-chaussée où était située la cuisine, le salon mais également une salle de musique -dont les grandes portes donnaient sur le salon- puis il y avait l’étage que l’on pouvait gagner grâce à un large escalier de bois. Là-haut se trouvaient les appartements de la sénatrice, son bureau mais également les chambres des quelques domestiques qui vivaient avec elle constamment -bien qu’ils furent peu nombreux. Ledit escalier grinça légèrement quand Hélénaïs l’emprunta, après qu’Amalia lui fut revenue tout essoufflée.
La voix de Mirabelle était chantante à la manière d’un rossignol un beau matin de printemps. Il était rare pour la jeune sénatrice d'entendre pareille tonalité, cependant cela ne le dérangea aucunement, au contraire. A ses côtés Amalia respirait de manière saccadée, presque erratique et elle ne put que s’interroger sur le pourquoi du comment.
- Je vous remercie. Une ombre était apparue à ses côtés, chuchotant à son oreille à la manière d’un oiseau sur son épaule. - L’on me dit que vous pourriez tout autant que moi éclairer de mornes journées et si je puis me permettre votre voix, même sans chanter en semble capable également. Elle se fendit d’un sourire franc puis activa son senseur afin de repérer plus efficacement les personnes qui l’entouraient. - Amalia, demanda-t-elle. Va donc voir aux cuisines où en sont les préparatifs. La servante disparue d’un pas plus lent cette fois.
Hélénaïs contourna le premier canapé où Mirabel s’était installée de prime abord et s’assit dans un fauteuil aux coutures légèrement usées, celui le plus proche de l’âtre.
- Je vous en prie, installez- vous. Le thé ne devrait pas tarder à arriver, si vous avez besoin de quoi que ce soit, dites le moi. Elle tourna la tête en direction de la chanteuse sans jamais cesser de sourire d’un sourire léger mais presque gravé dans ses traits. - Avez-vous l’habitude de ce genre de prestations ? C’était une question qu’elle se posait depuis qu’elle l’avait fait mander. Par le passé, Hélénaïs avait déjà assisté à ce genre de spectacle mais cela s’était toujours produit lors d’évènements ou de soirées mondaines. - Je dois vous avouer que j’ai espoir que vous rameniez un peu d’harmonie dans ma maison. Même mes domestiques les plus gai semblent… Triste. Dit-elle non sans buter sur le dernier mot, pas certaine que ce soit le terme adéquat.
Comme pour ponctuer sa phrase, une bonne âme revint avec un plateau chargé d’une théière, de deux tasses mais également une coupelle de fruit et quelques biscuits. On leur servit le thé et Hélénaïs ne se fit pas prier pour voler un fruit.
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Hélénaïs avait tout d'une gentille dame. Une espèce de naïveté se dégageait d'elle, une sincère politesse et sympathie que la fae, si elle n'était pas sociopathe, aurait pu apprécier dans toute sa grandeur d'âme. Hélas, elle n'était pas ici pour se faire une amie, ni même pour se distraire ou distraire quiconque: elle volera ce qu'elle peut sans se faire remarquer tout en chantant des inepties inventées dans un langage plus-ou-moins savant et crédible.
"En effet, mon registre est large", répondit-elle poliment tandis que la bien gentille Amalia sombrait doucement sous ses ordres en allant chercher le thé. "Permettez-moi de vous informer que je vais chanter en Vieux Langage, une langue morte que partageait elfes et faes en des temps immémoriaux. Car en effet, j'ai quelques origines féériques."
Toujours instiller une petite part de vérité dans ses propos. Une leçon apprise depuis longtemps qui avait porté nombre de fois ses fruits.
"Je trouve également l'hiver une saison morne. Cependant, n'y a-t-il pas là une certaine beauté dans l'immobilité et le silence de la nature, dans le sommeil et le repos de la faune, dans la mort pour une future renaissance de la flore ?" poétique, Zenaka exprima ce qu''elle-même ressentait réellement. "C'est la saison où je compose mes plus belles chansons, car j'ai ici le flot d'émotions qui accompagnent une saison vers la suivante: de l'hiver au printemps, douce renaissance attendue."
Le thé arriva enfin. Les yeux de la dénommée Amalia étaient vitreux, sa respiration saccadée. Zenaka fronçait les sourcils tandis que son contrôle mental n'était plus aussi performant qu'elle ne pensait ; la jeune servante avait pourtant l'air d'être faible et facilement manipulable ! Il ne fallait pas trop tarder pour cambrioler.
"Permettez-moi donc de vous donner un aperçu de ma performance", dit-elle prestement en se levant après une gorgée de thé brûlant.
De sa voix la plus haute, tel du cristal liquide, elle formula quelques paroles d'une douceur paranormale ; si l'on ne comprenait traître mot, la mélodie qu'elle chantait couvrait le coeur comme du coton et Amalia se mit à exécution: elle se promena dans un des couloirs et mit dans une des poches de sa robe de bonne une décoration dorée. Puis un petit vase. Saisissant un sac de toile dans un placard, elle y plaça un gobelet en cristal.
Puis elle fit tomber un cadre énorme, causant un raffût absolument ignoble pour les oreilles. Zenaka elle-même sursauta.
"Merde !" maugréa-t-elle à voix basse. Reprenant contenance: "Oh ! On dirait que quelqu'un n'apprécie pas tant cette chanson... Sûrement devrais-je interpréter autre chose ?"
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Hélénaïs de Casteille
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Hélénaïs se fendit d’un sourire. A la fois parce que la voix de Mirabelle était douce comme de la soie mais également parce qu’elle avait une vision de l’hiver qui était différente de ce dont elle avait l’habitude. Vu sous cet angle, il lui semblait soudainement moins morne et peut-être un peu moins froid -juste un peu, elle gelait dès qu’elle mettait le nez dehors. De bien des façons, la chanteuse était rafraîchissante. Exactement ce dont ils avaient tous besoin ! Intérieurement, elle se félicita de cette idée et au diable ceux qui pourraient trouver cette idée saugrenue.
- Vous avez raison. Admit-elle alors que son visage s’éclairait de cette chaleur naturelle qui la caractérisait. - Les artistes ont toujours eu le don de voir un peu plus loin que ce qui est. Pour cela je ne peux m’empêcher de les admirer. C’était la pure vérité. Hélénaïs n’avait jamais eu une âme d’artiste et cela quand bien même son père l’avait espéré. Pas douée en peinture, ni en dessin, incapable de jouer du violon ou du piano, méprisant sans honte les arpèges qui lui donnaient une irresistible envie de se jeter par la fenêtre, elle n’avait jamais eu cette fibre artistique qui caractérisait les jeunes filles de bonnes familles. Au contraire. elle était une femme d’action, sagace et qui n’aimait pas rester assise sans rien faire d’utile. Sa cécité l’avait seulement privée de toute “l’action” qu’elle aimait tant.
- Je vous en prie. Acquiesça-t-elle poliment quand Mirabelle se proposa de se mettre à chanter. Elle se carra dans son siège et rapporta sa propre tasse de thé à ses lèvres après avoir doucement soufflé dessus pour le refroidir. Dans la pièce, la plupart des domestiques s’étaient rassemblés. Certains avaient le regard curieux voire admiratif alors même que Mirabelle n’avait pas commencé à chanter ; sans nul doute car elle était une belle femme. D’autres croisaient nonchalamment les bras à un cheveux de soupirer ; la prestation représentait pour eux une perte de temps mais hélas, la maison s’était immanquablement mit en pause. Il ne leur aurait servi à rien de s’entêter à travailler. Peut-être la rareté les intriguait-elle plus qu’ils ne voulaient l’admettre.
En tout cas, Hélénaïs était ravie. La mélodie qui envahissait la pièce à la manière d’une brise printanière, réchauffait les visages de ses gens et donnait du baume au cœur. Les yeux voilés par la maladie, elle pouvait presque voir son obscurité se teinter des lueurs du chant. Personne n’eut besoin de se pencher sur son épaule pour lui souffler ce qui était en train de se passer -et elle ne l’aurait pas voulu. Elle l’imaginait très bien elle-même, avec ses longs cheveux blonds cendrés, ses yeux perçants qu’on lui avait décrits, semblable à deux rubis incrustés. Il n’aurait plus manqué qu’un orchestre ou même un musicien et c’eut été parfait. Mais malgré ce petit manquement, la jeune de Casteille était plus que satisfaite de son idée. Jusqu’à ce qu’elle ne fut interrompu par le fracas d’un objet plus loin dans la maison. Son coeur manqua un battement et elle s’arracha à son siège, alerte.
- Que se passe-t-il ? Ses yeux cherchèrent un son auquel se raccrocher mais une vague de chuchotement venait de s’élever dans l’air et elle ne parvenait jamais réellement à saisir ce qui était en train de se passer. Même sa suivante semblait avoir oublié son rôle. - Non… Commença Hélénaïs tout en se tournant vers la chanteuse, - Non je ne pense pas que ce soit votre chanson. Pour ponctuer sa réponse, la suivante se souvint de son rôle et murmura à son oreille. Ses sourcils se froncèrent et elle répondit sur le même ton à la jeune femme qui disparue dans un couloir. - Veuillez pardonner cette interruption, je crains qu’il n’y ait eu quelques… Soucis. Confirmant ses dires, Amalia fut annoncée par la suivante. - Que s’est-il passé ? Redemanda la jeune noble alors que ses iris opaques se posaient sur la voix qui lui parvenait.
- Vous avez raison. Admit-elle alors que son visage s’éclairait de cette chaleur naturelle qui la caractérisait. - Les artistes ont toujours eu le don de voir un peu plus loin que ce qui est. Pour cela je ne peux m’empêcher de les admirer. C’était la pure vérité. Hélénaïs n’avait jamais eu une âme d’artiste et cela quand bien même son père l’avait espéré. Pas douée en peinture, ni en dessin, incapable de jouer du violon ou du piano, méprisant sans honte les arpèges qui lui donnaient une irresistible envie de se jeter par la fenêtre, elle n’avait jamais eu cette fibre artistique qui caractérisait les jeunes filles de bonnes familles. Au contraire. elle était une femme d’action, sagace et qui n’aimait pas rester assise sans rien faire d’utile. Sa cécité l’avait seulement privée de toute “l’action” qu’elle aimait tant.
- Je vous en prie. Acquiesça-t-elle poliment quand Mirabelle se proposa de se mettre à chanter. Elle se carra dans son siège et rapporta sa propre tasse de thé à ses lèvres après avoir doucement soufflé dessus pour le refroidir. Dans la pièce, la plupart des domestiques s’étaient rassemblés. Certains avaient le regard curieux voire admiratif alors même que Mirabelle n’avait pas commencé à chanter ; sans nul doute car elle était une belle femme. D’autres croisaient nonchalamment les bras à un cheveux de soupirer ; la prestation représentait pour eux une perte de temps mais hélas, la maison s’était immanquablement mit en pause. Il ne leur aurait servi à rien de s’entêter à travailler. Peut-être la rareté les intriguait-elle plus qu’ils ne voulaient l’admettre.
En tout cas, Hélénaïs était ravie. La mélodie qui envahissait la pièce à la manière d’une brise printanière, réchauffait les visages de ses gens et donnait du baume au cœur. Les yeux voilés par la maladie, elle pouvait presque voir son obscurité se teinter des lueurs du chant. Personne n’eut besoin de se pencher sur son épaule pour lui souffler ce qui était en train de se passer -et elle ne l’aurait pas voulu. Elle l’imaginait très bien elle-même, avec ses longs cheveux blonds cendrés, ses yeux perçants qu’on lui avait décrits, semblable à deux rubis incrustés. Il n’aurait plus manqué qu’un orchestre ou même un musicien et c’eut été parfait. Mais malgré ce petit manquement, la jeune de Casteille était plus que satisfaite de son idée. Jusqu’à ce qu’elle ne fut interrompu par le fracas d’un objet plus loin dans la maison. Son coeur manqua un battement et elle s’arracha à son siège, alerte.
- Que se passe-t-il ? Ses yeux cherchèrent un son auquel se raccrocher mais une vague de chuchotement venait de s’élever dans l’air et elle ne parvenait jamais réellement à saisir ce qui était en train de se passer. Même sa suivante semblait avoir oublié son rôle. - Non… Commença Hélénaïs tout en se tournant vers la chanteuse, - Non je ne pense pas que ce soit votre chanson. Pour ponctuer sa réponse, la suivante se souvint de son rôle et murmura à son oreille. Ses sourcils se froncèrent et elle répondit sur le même ton à la jeune femme qui disparue dans un couloir. - Veuillez pardonner cette interruption, je crains qu’il n’y ait eu quelques… Soucis. Confirmant ses dires, Amalia fut annoncée par la suivante. - Que s’est-il passé ? Redemanda la jeune noble alors que ses iris opaques se posaient sur la voix qui lui parvenait.
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Le chant des belles choses
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Franchement, c'était d'un ridicule ! Tout, absolument tout. La tenue de cette-dite Mirabelle dont le nom était aussi simplet que comique, le maquillage à outrance la faisant ressembler à une espèce de poupée de porcelaine figée deux siècles en arrière, le langage inénarrable qu'elle utilisait pour chanter on-ne-savait-trop quoi sur on-ne-savait trop quel sujet... Intérieurement, la fae en riait, s'amusait incroyablement bien. Le pire était bien que toute la brochette de femmes et hommes de service, dont la sénatrice, semblaient apprécier la prestation sans comprendre un traître mot. Bon, Zenaka avait ça pour elle: quand bien même elle improvisait sur le moment les syllabes employées, ses connaissances musicales étaient suffisantes pour enchaîner des notes vocales qui s'accordaient bien ensemble.
Mais cette cruche d'Amalia risquait de tout ficher en l'air. La fae sentit quelques instants sa prise sur l'esprit de la jeune femme de maison s'étioler, la conscience de celle-ci commençant à lutter. Une des suivantes avait repéré la manipulée et Amalia tenta de formuler une réponse elle-même. Zenaka fronça tout à coup les sourcils, l'expression enragée. En vérité, elle était en train de concentrer son énergie magique.
"Je... je faisais les poussières sur le tableau de la famille de Casteille... Ex...cusez mon étourdissement...!"
L'usurpatrice de La Violette se racla la gorge.
"Oh, cela ne fait rien. Je vais chanter quelque chose que tout le monde puisse comprendre. Permettez juste: je reprendrais bien un thé. Mais un thé au tilleul avec une pointe de miel. Amalia, c'est cela ?" Elle fixa comme son propre reflet dans les yeux opaques de la servante. "Vous pouvez m'en ramener, je suppose ?"
Ladite Amalia, son petit sac de toile toujours en main fit un aimable sourire et s'inclina.
"Bien sûr! V... Veuillez m'excuser du dér...dérangement."
Puis elle quitta un peu trop vite la pièce. Zenaka s'adressa à la sénatrice pour la distraire des bruits de pas un peu précipités de sa bonne:
"Oh, elle doit être un peu stressée! Ce sont les élections qui approchent, certainement ? Ou bien elle est nouvelle ? Ah, j'ai cru comprendre que de grands changements arrivent en République. Pensez-vous que votre courant pourra se faire entendre face aux Conservateurs ?"
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Hélénaïs de Casteille
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Hélénaïs, maintenant debout, grimaça en pensant au tableau dans le couloir principal qui devait sans doute ne plus ressembler à grand-chose. Peut-être aurait-elle dû se mettre en colère et renvoyer Amalia pour son inattention. Une part d’elle en avait envie car cette œuvre était l’un des rares biens qu’il lui restait où ses deux parents se trouvaient. Mais de l’autre, elle savait parfaitement qu’elle serait incapable de le revoir un jour. Pas de ses propres yeux en tout cas. Ainsi, avait-il donc tant de valeur ? Pour n’être vu que par des inconnus qui ne sauraient admirer à leur juste valeur le sourire de ses parents, la main affectueuse de son père sur l’épaule de sa mère et les bras tendre de cette dernière s’enroulant autour de la silhouette délicate d’une enfant aux lunettes en cul de bouteille. A part les plus vieux de ses domestiques qui les avaient connus et les avaient appréciés, ce tableau n’avait plus d’importance. Une fois cette évidence constatée, Hélénaïs se sentit un peu plus légère.
- Tout va bien, Amalia. Fais ce que madame te demande. La jeune femme entendit à peine le son de ses pas que la voix de Mirabelle lui revenait déjà aux oreilles. D’un mouvement fluide qui fit légèrement tournoyer l’épais tissu de sa robe bleu ciel, elle fit face à son invité. - Je vois que vous êtes bien renseignée à mon sujet. Elle qui n’était qu’une petite sénatrice à peine nommée, ne put s’empêcher de s’étonner mais elle tendit la main en direction du fauteuil et en prit également le chemin. - Venez retournons nous asseoir en attendant votre thé.
A nouveau installée dans son fauteuil, elle prit sa propre tasse de thé qu’elle avait déposé juste avant que la cantatrice ne se mette à chanter. Tout juste tiède, elle ne prit qu’une légère gorgée pour se désaltérer et reposa sa tasse avant de se redresser légèrement.
- Vous vous intéressez à la politique, Madame La Violette ? Elle se fendit d’un sourire. - Mais je ne pense pas que cela ait d’impact sur Amalia, tout comme je ne crois guère que cela l’intéresse. C’est une jeune fille intelligente mais qui ne s’intéresse pour l’heure qu’aux sujets… Eh bien qui à trait aux jeunes filles, j’imagine ? Elle était sans doute dans la lune. Se tournant à demi, Hélénaïs interpella un homme qui se trouvait là. Ce dernier se pencha, écouta puis hocha la tête avant de s’éloigner en direction du couloir et plus probablement du tableau. - J’ai bon espoir pour cette année. C’est une période trouble pour la république et la dernière chose dont nous aurions besoin serait d’une guerre… Ou que quelqu’un la provoque en voulant bien faire. Même si les humanistes ne font pas l'unanimité, l’assemblée de cet été nous a démontré d’autres candidats intéressant et qui s’avèreraient un moindre mal… Enfin, j’imagine que nous verrons cela le moment venu. La curiosité de la sénatrice aurait pu la pousser à demander ce que la chanteuse en pensait, mais elle n’était pas prête à préparer tout un plaidoyer alors elle préféra changer de sujet. - Il parait que les temps sont durs en ce moment, surtout pour les artistes tel que vous. Vous produisez vous uniquement en république ? Vous avez déjà une belle réputation ici.
Au même moment, Amalia revint les bras chargés d’un plateau lourd à ses bras minces.
Un hoquet de stupeur de la part de la suivante d’Hélénaïs fut le seul signe annonciateur de la catastrophe.
- Tout va bien, Amalia. Fais ce que madame te demande. La jeune femme entendit à peine le son de ses pas que la voix de Mirabelle lui revenait déjà aux oreilles. D’un mouvement fluide qui fit légèrement tournoyer l’épais tissu de sa robe bleu ciel, elle fit face à son invité. - Je vois que vous êtes bien renseignée à mon sujet. Elle qui n’était qu’une petite sénatrice à peine nommée, ne put s’empêcher de s’étonner mais elle tendit la main en direction du fauteuil et en prit également le chemin. - Venez retournons nous asseoir en attendant votre thé.
A nouveau installée dans son fauteuil, elle prit sa propre tasse de thé qu’elle avait déposé juste avant que la cantatrice ne se mette à chanter. Tout juste tiède, elle ne prit qu’une légère gorgée pour se désaltérer et reposa sa tasse avant de se redresser légèrement.
- Vous vous intéressez à la politique, Madame La Violette ? Elle se fendit d’un sourire. - Mais je ne pense pas que cela ait d’impact sur Amalia, tout comme je ne crois guère que cela l’intéresse. C’est une jeune fille intelligente mais qui ne s’intéresse pour l’heure qu’aux sujets… Eh bien qui à trait aux jeunes filles, j’imagine ? Elle était sans doute dans la lune. Se tournant à demi, Hélénaïs interpella un homme qui se trouvait là. Ce dernier se pencha, écouta puis hocha la tête avant de s’éloigner en direction du couloir et plus probablement du tableau. - J’ai bon espoir pour cette année. C’est une période trouble pour la république et la dernière chose dont nous aurions besoin serait d’une guerre… Ou que quelqu’un la provoque en voulant bien faire. Même si les humanistes ne font pas l'unanimité, l’assemblée de cet été nous a démontré d’autres candidats intéressant et qui s’avèreraient un moindre mal… Enfin, j’imagine que nous verrons cela le moment venu. La curiosité de la sénatrice aurait pu la pousser à demander ce que la chanteuse en pensait, mais elle n’était pas prête à préparer tout un plaidoyer alors elle préféra changer de sujet. - Il parait que les temps sont durs en ce moment, surtout pour les artistes tel que vous. Vous produisez vous uniquement en république ? Vous avez déjà une belle réputation ici.
Au même moment, Amalia revint les bras chargés d’un plateau lourd à ses bras minces.
Un hoquet de stupeur de la part de la suivante d’Hélénaïs fut le seul signe annonciateur de la catastrophe.
Citoyen du Reike
Meradev Vigelfrost
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Info personnage
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Le chant des belles choses
feat. Hélénaïs de Casteille
Zenaka, le visage fendu d'un affable sourire complètement invisible pour les yeux voilés de la sénatrice, répondit d'un ton doux où l'on pouvait certainement percevoir ce-dit sourire.
"Se renseigner sur la personne qui nous invite et chez qui nous nous produisons, c'est bien la moindre des choses. Toute prestation", surtout rémunérée hein, "se doit de convenir au public qui la quémande."
Hélénaïs pris une toute petite gorgée de son ancien thé, certainement froid à l'heure actuelle avant de parler politique. La fae ouvrit grand ses oreilles : elle ne connaissait pas tout en République, mais la moindre des informations pouvaient servir de monnaie d'échange pour elle. Il était certainement intéressant de pouvoir s'enquérir des dernières nouvelles auprès d'une sénatrice, aussi fraichement élue soit-elle, quand aux changements qui avaient cours dans cette nation. Elle but ainsi les paroles de son interlocutrice comme le thé de celle-ci glissait dans sa gorge entre ses paroles.
"Je me dois de suivre les changements politiques en effet", répondit Zenaka de sa voix mélodieuse et maîtrisée, "pas seulement pour ma carrière. Je côtoie un large public, beaucoup de personnalités différentes. Certaines un peu plus grandes que d'autres, j'ose dire, plus démarquées. J'ai en effet ouï dire que le mouvement humaniste prenait un peu plus d'ampleur suite à l'élection de la nouvelle Consule. Bien que je trouvais d'autres candidats plus intéressants, comme Zelevas d'Élusie, vous devez le connaître ?" Elle marqua une pause, faussement pensive. "Ou un certain ange facétieux paraît-il, je ne me rappelle plus de son nom."
La fae avait laissé son contrôle mental s'étioler. Pourtant, sa victime s'affairait encore en besogne de braquage tandis qu'elle préparait les boissons sur un plateau.
"Les temps sont durs, ce pourquoi je me produit également beaucoup au Reike. Ikusa est une ville extrêmement intéressante, y avez-vous déjà mis les pieds ? Le climat est fantastique, mais la chaleur... ! Étouffante. Je n'ai pas donné mes meilleures performances là-bas. Malheureusement, je crois bien que la République reste le meilleur endroit pour..."
Un élan de clarté parcourut l'esprit d'Amalia. Sûrement par lutte, elle renversa le plateau sur Hélénaïs et Zenaka qui ne put réprimer un cri de douleur très sincère en sentant l'eau brûlante parcourir son dos, agresser ses fragiles ailes translucide, couler le long de sa raie des fesses au travers des tissus. Elle fixa ses yeux rouge de fureur sur la servante, déversant en elle une attaque mentale qui fit geindre la servante tandis qu'elle tomba au sol.
"À qui crois-tu affaire, petite sotte ?" Sa voix n'avait plus rien de mélodieux. Elle tenta de reprendre de la prestance. "Madame de Casteille, vous allez bien ?"
D'autres employés de maison accouraient à nouveau tandis qu'Amalia pleurait en se tenant la tête entre ses mains... ses trésors volés au sol, minablement. La fae réagit aussitôt.
"Voyez-vous ça ! Votre propre servante chercher à vous voler ! Hahaha, quel comble !"
#ea97b7 - #cc263a
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