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  • Mar 2 Aoû - 23:17
     « While seeking revenge, dig two graves - one for yourself. » Douglas Horton

    Je m’appelle Thylie Wildfire, la Flamme Éternelle, dernière de mon clan, mémoire des miens et gardienne de traditions séculaires. Mais je suis aussi brisée et détruite depuis que le titan Xo’Rath a massacré mon peuple il y a maintenant trois ans.

    J’ai pensé pouvoir oublier, pensé que le temps effacerait peu à peu le souvenir de cette perte cruelle et insupportable, mais le temps ne fait qu’attiser ce brasier qui me dévore le cœur et l’âme, un brasier qui se nomme vengeance. Car ils me hantent, mon père, ma mère, mon peuple, je revois leurs corps mutilés et dépecés par les serviteurs du titan et finalement la seule chose que j’oublie ce sont les souvenirs de ces temps bénis où ils étaient encore en vie.

    Mes pas m’ont mené aux quatre coins du Sekai, j’ai mis mon bras au service des armées du Reike sans jamais m’attacher à quiconque de peur d’avoir de nouveau quelque chose à perdre. Mais mon esprit était toujours tourné vers Sancta, vers cette terre dévastée et maintenant hantée par les serviteurs de Xo.

    Je suis la dernière de mon clan, avec moi survit la mémoire des miens car tant que je serai en vie, leur souvenir perdurera dans mon cœur. Mais je n’ai plus la force de vivre en détournant les yeux, en repoussant la haine et la rage qui me rongent peu à peu. Alors, à quoi bon vivre dans ces conditions ?

    ********************

    Mon regard se pose sur les remparts effondrés et sombres, ces remparts éventrés par la fureur du titan. Sancta la Sainte, la lumineuse, la fière et l’arrogante, détruite en une seule et unique journée. Une cicatrice béante coupe encore la ville en deux et c’est de là que se sont extraits les hordes mort-vivantes qui ont massacré sans distinctions tous les vivants. Je rajuste ma capuche sur ma chevelure de feu car je vais bientôt me jeter dans la gueule du loup, bien consciente que cela est suicidaire. Pourtant un sourire mauvais étire mes lèvres fines. Je mourrai sûrement mais j’emporterai avec moi dans les flammes le plus d’ennemis possibles et mon âme apaisée rejoindra celles des miens dans le royaume du feu.

    Xo a disparu après ses méfaits mais il a laissé derrière lui des serviteurs pour assouvir ma soif de vengeance, dont Morndrizel, une archiliche multi-millénaire qui dirige maintenant ce lieu maudit. Elle paiera pour le titan, si jamais j’arrive à l’atteindre et à planter ma lame enflammée dans son cœur décharné.

    ********************

    Ma dernière pensée est pour mes parents alors que je m’effondre sous les coups. J’ai réussi à pénétrer dans les vestiges du palais du Protectorat, mais les alarmes magiques placées par la maîtresse des lieux ont eu tôt fait de révéler ma présence. Alors je me suis battue, traçant un chemin jonché de corps carbonisés pour m’approcher du cœur de ce lieu maudit. Mais ils étaient si nombreux, serviteurs sans conscience se jetant en travers de ma route pour protéger leur reine maléfique. Leurs chairs mortes brûlaient comme du parchemin mais mes forces déclinaient peu à peu.

    Il y a un moment où le corps ne peut plus suivre. Cet instant où il cède, meurtri et brisé, ce moment où la volonté ne suffit plus. J’ai vacillé, mis un genou à terre et j’ai courbé l’échine devant la masse de chairs mortes qui s’est abattu sur moi. J’étais si près pourtant, je pouvais sentir son odeur, j’étais si proche et si loin à la fois.

    Mais il était écrit que jamais je n’arriverai jusqu’à elle.

    C’est en tout cas ce que je croyais lorsque j’ai sombré dans l’inconscience…
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    Invité
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  • Mer 3 Aoû - 9:12
    La guerre était finie depuis peu, X'o-Rath s'en était déjà reparti depuis longtemps, peu après avoir déchaîné sa fureur sur les incroyants. Derrière lui, il avait laissé la ville de Sancta aux griffes de ses morts-vivants, parmi lesquels régnait Morndrizel, Son héraut. Cette cité ne resterait pas éternellement le royaume des morts, la liche millénaire espérait pouvoir a terme la faire repeupler de mortels, protégés par les morts qu'elle dirigeait. Une necrotopie, ni plus ni moins, tel était l'objectif de la Grande Oratrice, car cela allait dans le sens de la volonté des divins. Le message des Titans était passé, c'était à elle qu'il revenait d'en donner l'interprétation aux mortels égarés, car elle avait la compréhension aussi bien des divins qu'elle avait côtoyé que du sens de la Mort.

    Elle s'était installée dans les ruines du palais du Protectorat, le plus vaste bâtiment de la cité. Elle n'avait jamais compris le sens de la fonction de Protecteur, liée à l'état mais pas à la religion, dirigeant mais sans tirer son autorité des divins. Ce besoin qu'avaient eu les Shoumeiens de séparer la foi de l'état la dépassait. Aujourd'hui, une fidèle était de retour à la régence de la cité, comme cela aurait toujours dû être, afin de guider les citoyens dans l'exercice de leur culte. Elle lisait de nouveau rapports de ses agents, disséminés dans le Sekai pour repandre subtilement la parole. Comme elle s'y attendait, le Reike était toujours aussi difficilement perméable, mais ses agents en République semblaient avoir réussi à s'installer, commençaient à prendre contact avec la population en rassemblant leurs opinions. Sa future apprentie devait faire sa part, elle devrait penser à la visiter un jour prochain...

    Elle leva soudainement la tête, quelque chose l'avait alerté. Il n'était pas rare que des groupes de soldats n'ayant toujours pas compris le grand dessein des divins attaquent la cité en ruines, pour la "reconquerir", en revanche, si proche de son lieu de résidence... Un assassin venu pour couper la tête du serpent ? Si tel était le cas, il était bien stupide d'être venu ici, où il ne trouverait que la mort. La situation serait bientôt réglée, qu'il s'agisse des morts-vivants pensants invoqués par le Titan, ou des simples produits de nécromancie serviles, l'intrus ne passerait pas. La liche se concentra, projetant une fraction de son esprit vers la source de l'agitation. Sa projection astrale apparut devant une mêlée, une femme aux cheveux flamboyants se debattait piteusement contre les morts qui la submergeaient et la rouaient de coups. Les serviteurs de necromancie étaient efficaces pour les tâches simples, mais n'avaient aucune subtilité. Même alors qu'ils la maintenaient a plusieurs, elle essayait toujours de bouger ses bras puissants, trahissant une force incroyable. Elle essaya de relever la tête vers la maîtresse des lieux, mais Morndrizel douta qu'elle voit quoi que ce soit. En vérité, elle était déjà partie, seule sa fureur la maintenait consciente, et avant que son regard ait pu se relever sur elle, son corps se détendit. Elle venait de sombrer dans l'inconscience.

    " Stop. "

    Un des morts allait l'achever d'un coup de son épée rouillée, mais l'ordre de la liche le fit instantanément se figer comme une statue. En temps normal, elle l'aurait laissé faire, et aurait relevé son corps comme vulgaire serviteur. Morndrizel avait les yeux rivés sur la lame de l'intruse qui trainait au sol, elle connaissait sa provenance et sa signification, et cela l'intriguait d'autant plus.

    " Et ses alliés ? "
    " Elle était seule, Archiliche. "
    " Seule, vous dites...? Emmenez-la aux cachots, je souhaite m'adresser à elle. "
    " Nous devrions la tuer sur le champ, le Maître... "
    " En Son absence, c'est moi qui parle avec Sa voix, liche. Faites comme je l'ordonne. "

    La projection de Morndrizel disparut, et elle se leva de la chaise sur laquelle elle était assise pour rejoindre le cachot. Pourquoi une personne de cette tribu nomade attaquerait seule ? Si sa mémoire était exacte - après des siècles, certains details pouvaient lui échapper - ils avaient une croyance respectable concernant la Mort, une vision intéressante. Si cette femme était vraiment de ce clan, pourquoi cherchait-elle à mourir ?

    Avec un chiffon imbibé d'eau, l'élue des Gardiens nettoyait le sang de la peau de l'intruse, qui avait été attachée, assise au sol, les bras levés au-dessus de la tête fixés au mur par de lourdes attaches, magiquement améliorées pour qu'elle ne puisse s'en defaire. Quand elle arriva à nettoyer son visage, l'onie commença à bouger, elle reprenait conscience, et la liche s'eloigna lentement pour prendre en main le sceptre de la demoiselle, le faisant nonchalament tourner entre ses doigts.

    " Dis-moi, que vient faire une membre du clan de la flamme ici..? Si c'est bien ce que tu es, et que tu n'as pas volé ces armes, bien sûr. "
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  • Mer 3 Aoû - 11:17

    Je les vois. Un mur de flammes me surplombe, chaud, rassurant et je les vois, mon père, ma mère, tous les miens à travers le voile de feu. Ils m’attendent et je tends les mains vers eux, des larmes de joie courant sur mes joues pâles. Mais ils s’éloignent, lentement, leurs visages fermés dans une expression réprobatrice que je ne comprends pas. Je crie, je hurle un pourquoi qui n’obtient pas de réponse. Un cri silencieux qui devient bien réel alors que je reprend brusquement connaissance. Comme une seconde naissance…

    La morsure froide des entraves sur mes poignets est la première chose que je perçois vraiment et instinctivement je cherche à les briser, tendant mes muscles puissants à l’extrême sans autre résultat que de rouvrir des blessures encore fraîches.

    Un nouveau cri, de frustration cette fois, franchit la barrière de mes lèvres. Je ne suis pas morte, quelqu’un m’a privé de ce droit, m’a empêché d’obtenir une juste délivrance et ce quelqu’un m’observe avec curiosité.

    Mon regard charbonneux se pose sur elle et je sais tout de suite qui elle est. Celle que je cherche, celle sur qui j’ai focalisé par défaut ma soif de vengeance, celle qui aurait dû me tuer…

    Morndrizel l’Archiliche.

    Je tire du nouveau sur mes chaînes sans succès. Je suis plus forte qu’une dizaine d’hommes ce qui signifie que mes entraves sont enchantées. J’ai soudain l’impression d’être un vulgaire insecte cloué sur son présentoir voué à une lente et ignoble agonie. Est-ce pour ça que je suis encore en vie ? Pour qu’elle puisse me voir mourir lentement, dépérir et me flétrir jusqu’à ce que la dernière étincelle de vie m’abandonne, espérant vicieusement que je la supplie de m’épargner ? Cela ne serait finalement pas bien surprenant.

    Je reporte enfin pleinement mon attention sur elle. J’ai rêvé de cette rencontre mais elle n’est pas telle que je l’avais imaginé. Elle n’a rien d’une créature décrépite et décharnée à la peau parcheminée par le temps. Oh non, loin de là, sa peau est lisse, ses traits fins et délicats, mais au delà de l’indéniable beauté de sa plastique presque parfaite, il se dégage d’elle un charisme incroyable qui ne peut laisser personne indiffèrent. Elle est une fleur magnifique et rare au cœur mort et noir comme la nuit car l’aura écrasante d’Herault de la Mort ne laisse aucun doute sur sa véritable nature.

    Je tique lorsqu’elle prononce le nom de mon clan, surprise qu’elle sache d’où je viens. Mais un grognement sourd s’échappe de ma poitrine lorsqu’elle ose suggérer que j’ai pu voler mes armes.

    Ma voix est dure et tranchante comme le fil d’une épée.


    - Lâche ce sceptre, tu n’es pas digne de le porter !

    Il est le symbole d’une croyance plus que millénaire, une croyance pour laquelle la mort n’est pas une fin en soi tant que ton souvenir perdure dans le cœur de quelqu’un. D’où le culte que nous portons à nos ancêtres pour qu’ils survivent dans nos mémoires, et aussi la raison pour laquelle nous tatouons sur nos peaux les étapes de notre vie qui font de nous ce que nous sommes. Pour nous souvenir, toujours, d’où nous venons et de ceux qui nous ont précédé.

    Je serre vainement les poings avant de cracher ma haine dans sa direction.


    - Il appartenait à ma mère avant que ton maître ne massacre tous les miens.

    Des larmes de rage baignent soudain mon regard noir comme la nuit.

    - Et je suis venue pour me venger, pour te tuer !

    Affirmation bien risible au vue de la situation, enchaînée et impuissante à la merci d’une créature cruelle et maléfique. Pourtant je soutiens son regard aux reflets violine, un regard envoûtant et charmeur dans lequel je pourrais aisément me perdre si je ne savais pas à qui il appartenait.

    Je serre les dents, mon corps est mutilé, lacéré par les griffes de ses serviteurs, souillé par leur toucher macabre. Même si je ne ressens pas la douleur je sais que j’ai franchi les limites de ce qu’il peut supporter et il me faudra du temps pour retrouver l’intégralité de mes moyens physiques malgré mes capacité de récupération hors normes. Si je survis à cette rencontre.

    Une profonde lassitude s’empare soudainement de moi et mes muscles endoloris se détendent alors que je semble m’affaisser sur moi-même, pantin désarticulé que plus aucun fil ne retient. Je suis brisée, épuisée, affamée et à moitié déshydratée. Et je déteste afficher de la sorte ma faiblesse.

    Pourtant mon regard est toujours aussi incisif lorsqu’il se pose de nouveau sur elle.


    - Qu’attends-tu pour me tuer ?

    Est-ce que j’ai peur de la mort ? Non, mais je crains qu’elle fasse de moi un pantin sans âme à son service car mon corps doit être purifié par le feu pour que mon âme puisse rejoindre le royaume des flammes.

    Un voile de terreur parcourt mon regard à cette simple pensée. J’aurai du m’immoler par le feu quand j’en avais encore la possibilité. Car maintenant je suis à la merci d’un être malfaisant et cruel qui peut me dénier le droit à la mort que je mérite…
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  • Mer 3 Aoû - 12:24
    La femme se réveillait lentement, et si ses traits endormis avaient quelque chose de doux, ils se plissèrent immédiatement sous l'effort qu'elle tenta de déployer en réalisant qu'elle était attachée. Morndrizel soupira d'agacement en la voyant de nouveau rouvrir ses plaies qui commençaient juste à cicatriser. A ce compte là, elle risquait bien de se saigner toute seule et finir par vraiment mourir ! Mais au final, elle se calma, le sang coulait à peine des blessures, et la liche ne comptait pas prendre de risque en s'approchant.

    Dans le regard de la femme, elle lisait sans aucun mal la fureur, la rage portée non pas contre elle directement, mais par procuration de la colère qu'elle ressentait contre X'o-Rath. La Grande Oratrice y était habituée, les mortels n'étaient pas faits pour comprendre ses actes, même pour elle ils étaient parfois obscurs, alorq quand le Titan de la Mort se décidait à agir, devant la perte d'êtres chers, elle avait soit à faire au désespoir, à la peine, ou à la rage. Parfois tous en même temps. Il agissait, et elle était là pour réparer les pots cassés, ou plutôt pour tenter d'expliquer aux mortels ses actes. Elle allait avoir fort à faire, à la suite de cette terrible guerre... Les premiers mots que l'onie daigne lui cracher sont pleins de fureur, et face à ça, Morndrizel reste d'un calme olympien, croisant ses jambes après s'être assise et posant le sceptre sur la tablette de côté.

    " Et toi ? Au vu de l'usage que tu as choisi d'en faire, penses-tu en être plus digne que moi ? "

    Ses mots étaient calmes, mais ils frappaient durement. Elle allait expliquer à cette femme la vision qu'elle avait de la chose, sa stupidité, mais c'est quand elle apprit que la demoiselle furibonde était la dernière de son clan que les choses s'éclairèrent dans ses pensées. Elle n'était alors pas seulement stupide, elle était si aveuglée par la rage qu'elle avait perdu de vue les croyances même de son peuple. Des croyances mortuaires dont la source était perdue dans les millénaires, et quand c'était le cas, Morndrizel n'était jamais bien loin de celle-ci. Son regard était dur, mais pas haineux ou dégouté, alors qu'elle commençait à comprendre ce qui animait la flamboyante jeune femme. Elle était là pour la tuer, mais elle n'en avait pas les capacités, et la liche la soupçonnait de le savoir pertinamment. Pourtant elle était venue, dernière de son clan, vers une mort certaine.

    " Voilà un objectif bien ambitieux... Me tuer, rien que ça. Et qu'y aurais-tu gagné, au juste ? Penses-tu que j'ai une telle importance aux yeux du Titan, que ma mort le fasse souffrir ? Qu'est-ce que la souffrance pour un tel être ? Le désir de vengeance t'aveugle, et tu te fermes même à tes propres croyances... "

    Le ton était reprobateur, mais pas méprisant. Morndrizel savait placer son ton pour faire passer ses intentions. La femme sembla soudain se résigner, elle se laissa tomber, comme si soudain, elle acceptait son sort, son sort de condamnée a mort qu'elle endossait d'elle-même. La situation était d'autant plus pitoyable qu'elle savait ce que ce cela impliquait pour les croyances de la jeune femme. Et finalement, la question tomba, elle qui n'était pas capable de se donner la mort elle-même cherchait à ce qu'un autre, que ce soient ses morts-vivants dehors, ou elle ici-bas, mette fin à ses jours. Un sourire doux, comprehensif, s'afficha sur les lèvres de la religieuse.

    " Tu penses que je vais te tuer, ou tu espères que je le fasse ? Quoi qu'il en soit, je n'en ferai rien, il ne m'appartient pas de prendre ta vie. Il y a une raison pour laquelle Il t'a laissé vivre, après tout... "

    Morndrizel connaissait suffisamment X'o-Rath pour savoir comment il fonctionnait, cela lui semblait évident. Il était intelligent, bien plus que ce que les mortels pouvaient concevoir, aussi, si il avait laissé cette femme vivre, c'était qu'il l'avait voulu, tout comme il avait voulu que son clan meure. Pourquoi ? Les réponses pouvaient être multiples et sujettes à interprétation, la liche ne pouvait prétendre connaître la réponse. Les ignorants diraient que c'était pour torturer cette femme, mais quel intérêt le Titan aurait-il à cela ? Elle n'était rien pour lui. Plus probablement, il s'agissait là d'une épreuve de foi, à quelle fin, elle l'ignorait encore. Mais il était évident que cette femme aurait un rôle à jouer, du moins, si elle ne se donnait pas la mort.

    " Si je me souviens bien, les tiens honorent leur vie sur leur corps, et leurs morts dans leur esprit. C'est une bien belle croyance qui révère à la fois la vie et la mort. Si tu es bien la dernière des tiens, qu'arrivera-t-il au souvenir de ton clan si tu meurs ? "

    Elle lui laissa le temps de réaliser la portée de ses propos alors qu'elle remplissait un verre avec de l'eau. Elle s'approcha de la femme et s'accroupit devant elle. Sa voix était douce et calme, mais sans aucune trace de magie de séduction, elle chuchottait à son interlocutrice.

    " Tu portes leur mémoire à tous. Tant que tu n'es pas morte, ton clan ne l'est pas non plus, il peut encore renaître... Pourtant, tu te jettes ici avec la volonté de mourir au cœur. As-tu vraiment abandonné ? As-tu donc choisi de laisser l'héritage des tiens mourir avec toi ? "

    Elle lui tendit doucement le verre d'eau pour qu'elle puisse tendre le cou et y boire... Si elle le souhaitait.
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    Invité
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  • Mer 3 Aoû - 15:24

    Parfois les mots peuvent être plus blessants que les coups les plus vicieux, quand ils vous touchent au cœur et vous font prendre conscience de la stupidité crasse de vos actes.

    Je me suis laissée aveugler par la haine, la colère, la rage, oubliant par la même ce que j’étais, ce que je représentais, oubliant même tout ce que mes parents m’avaient transmis pour le sacrifier sur l’autel de la vengeance.

    Mon père a forgé mon corps pour me permettre de survivre aux dangers de ce monde. Ma mère m’a enseigné la Faya’Edei, la voie du feu, nos coutumes et nos traditions millénaires car elle savait, elle savait que je serai la dernière de mon clan, la flamme éternelle à travers laquelle survivrait la mémoire des miens. Et tout cela pour quoi ? Pour que j’efface leur enseignement dans une quête vaine et futile ? Car elle a raison à travers son pragmatisme cruel. Elle n’est rien qu’un pion, un pion puissant mais un pion quand même sur l’échiquier cosmique d’une volonté divine qui nous dépasse tous. La tuer ne vengerait personne, elle ne ferait que retarder l’inéluctable avancée d’un destin en marche.

    La honte s’empare alors de moi, j’ai trahi la confiance des miens en me lançant dans cette quête futile de vengeance pour apaiser égoïstement mes tourments sans penser que je n’étais rien vis à vis de la mémoire qui perdurait à travers moi. Je n’ai pas le droit de mourir, pas comme cela en tout cas, pas en me sacrifiant à la poursuite d’une inaccessible chimère.

    Pourtant la mort serait si douce, elle me soulagerait de ce poids qui pèse lourdement sur mes épaules, celle de l’existence de tout un peuple, de ses traditions, de ses coutumes, de sa mémoire. Abandonner serait tellement plus simple que de me battre pour chercher à transmettre ma connaissance. Pourtant c’est ce que ma mère voulait, je le sais maintenant, je le ressens au plus profond de moi à travers le souvenir de ses caresses mélancoliques qui resurgissent brusquement dans ma mémoire jusque là embrumée par la haine et la colère.

    Tu es la flamme éternelle Thylie, notre avenir dépend de toi et de toi seule.

    Lorsque je lui demandais pourquoi elle me parlait ainsi, elle ne répondait pas, se réfugiant derrière un de ses sourires que je n’oublierais jamais. Le sourire d’une mère qui aime son enfant plus que tout au monde.

    Ma voix est un souffle douloureux alors que je détourne le regard de celle qui me tourmente par la justesse de ses mots.


    - Maman…

    Je vois soudain les visages de tout ceux que j’ai perdu qui défilent devant mes yeux. Ils ne sont pas encore morts car ils vivent à travers moi. Ils ne disparaîtront vraiment que si je meurs, et alors ce sera moi qui les aurait tué si leur souvenir s’éteint avec moi.

    - Non…

    Je secoue la tête de droite à gauche alors que l’incarnation de ma haine s’approche de moi. J’ai tellement rêvé de la tuer, trouvant dans cette idée un moyen d’apaiser les souffrances de mon âme ravagée, rêvé de planter ma lame dans son cœur mort et froid pour le faire brûler en pensant que cela résoudrait tout.

    Mais soudain je n’ai plus envie de la tuer. Je ressens le besoin impérieux de vivre, vivre pour qu’ils survivent en moi, vivre pour avoir l’occasion de transmette ma connaissance, ma mémoire, mes souvenirs, pour qu’ils ne disparaissent pas dans le néant après mon décès.

    Alors je bois au verre tendu vers moi, soulageant ma gorge sèche. Je bois lentement, mon regard se perdant dans le sien. J’ai du mal à comprendre d’où vient la forme de compassion dont elle fait preuve envers moi. Mon esprit s’est construit un ennemi, une forme de mal incarné facile à haïr. Mais celle qui me fait face est bien plus complexe que la représentation biaisée que je m’en suis faite. Elle possède la sagesse et l’érudition que confère une existence pluri-millénaire et sa compréhension de l’âme humaine dépasse de loin celle de tous ceux que j’ai croisé jusqu’à présent.

    Une profonde lassitude s’empare de moi. Je suis fatiguée, tellement fatiguée mais pas uniquement à cause des blessures qui couvrent mon corps. Je ressens soudain pleinement le fardeau de mon héritage, un fardeau qu’une seule et unique personne ne devrait pas avoir à porter seule. Le poids de traditions millénaires, l’histoire foisonnante de tout un peuple, nos croyances dans les flammes et le culte de nos ancêtres. Je doute soudain d’avoir la force d’être à la hauteur car rien ne nous prépare vraiment à ça.

    Mon regard n’est plus un brasier incandescent, mon cœur n’est plus consumé par la rage et la haine. Un profond soupir soulève ma poitrine.


    - Je suis fatiguée…

    Tellement fatiguée.

    - …j’ai besoin de dormir.

    Ma tête tombe sur le côté alors que je glisse dans un sommeil sans rêves…

    Je suis Thylie Wildfire, la dernière de mon clan, la mémoire de mon peuple et à travers moi survivent ceux que j’ai tant aimé.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 3 Aoû - 20:11
    La liche savait. Les mots pouvaient frapper bien plus juste et infiniment plus fort que le pire des coups qu'elle aurait pu porter. Elle attaquait avec une logique imparable, une logique aussi froide que son cœur, mais contre laquelle bien peu de choses étaient laissés libre à l'interlocuteur. L'onie était perdue dans un brouillard épais, sa soif de vengeance l'aveuglait à tel point qu'elle n'avait même pas réalisé qu'en la poursuivant, elle reniait tout ce qu'elle était, et tout ce qu'on lui avait transmis. Elle n'avait pas pu le réaliser d'elle-même, alors se le faire faire remarquer par une étrangère, et qui plus est pas celle qu'on s'était désigné comme ennemie, devait être un véritable supplice. Morndrizel n'élevait pas la voix, au contraire, son souffle doux touchait l'âme de la barbare, et elle voyait celle-ci lentement se renfrogner devant elle, la fureur cédant sa place à la honte, à la peine d'avoir oublié ses propres enseignements.

    La liche y était habituée, combien de personnes avait-elle guidé à travers la douleur de leur deuil ? Des centaines ? Plus encore ? La peine d'avoir perdu des êtres chers était la pire des poudres pour aveugler une personne. Les mortels craignaient la mort, alors que les enseignements du Culte des Ombres leur apprenait à l'accueillir comme une continuité logique à la vie. Mais dans la peine, la logique perdait souvent le pas, et même des cultistes se perdaient parfois. Voilà que son interlocutrice se mettait à appeler fébrilement sa mère, comme si elle essayait d'invoquer son esprit. Elle comprenait enfin, que ce n'était pas ce que sa famille avait voulu, ce que les siens auraient souhaité pour elle. Elle était soudain en train de réalisé que si elle était morte, si Morndrizel qu'elle avait jugée comme ennemie n'était pas intervenue, elle aurait abandonné les siens. Tel n'était pas son destin, X'o-Rath devait le savoir, lui aussi, mais la liche ne pouvait prétendre savoir ce qu'avait vu son seigneur et maître pour elle. Dans tous les cas, elle ne pouvait la tuer, car cela aurait été à l'encontre de Sa volonté, et ça, les autres morts-vivants n'étaient pas tous capables de le comprendre.

    Après avoir donné à boire à la femme, elle la vit commencer à défaillir. C'était trop de pression d'un coup pour elle, toute cette rage accumulée qui disparaissait au profit d'une compréhension nouvelle. Il était difficile d'imaginer ce qu'il se passait dans cette tête rousse, Morndrizel n'avait jamais eu à se poser une telle question, elle qui avait été faite pour servir... Soudain, alors même que sa position était inconfortable, le corps de l'onie bascula en avant, retenu par ses poignets. La liche accompagna délicatement sa tête, sa main glacée posée sur sa joue, avant de se relever. Elle se tourna vers l'entrée, deux cadavres relevés par nécromancie l'attendaient. Ses yeux comme ses cicatrices luisantes d'améthyste, elle leur désigna la femme endormie.

    " Conduisez-là dans mes appartements. " Puis elle se pencha à l'oreille de la femme pour lui souffler " La vérité est bien souvent plus dure à accepter et à porter que les mensonges qu'on se raconte... "

    Elle récolta néanmoins un peu de sang de la demoiselle, simple précaution au cas où elle se laisserait en tête son envie de l'occire. Puis elle laissa ses serviteurs la détacher et la porter, la liche n'aurait jamais pu le faire seule alors que ses cadavres infusés de magie impie bénéficiaient d'une plus grande force que la normale. Ils portèrent la demoiselle, un devant un derrière, avec tout le ménagement dont les zombies étaient capables, c'est à dire malheureusement assez peu. Une fois dans sa chambre désignée, la liche s'installa de nouveau au bureau, alors que ses serviteurs déposaient la demoiselle sur le lit. Il avait probablement appartenu à une noble, Morndrizel n'en avait cure, elle n'avait nul besoin de dormir en tant que non-vivante. Pourtant, le fait que la barbare salisse et mette du sang sur les draps l'agaçait, sans doute un petit côté maniaque de la Grande Oratrice.

    Après quelques temps, elle se leva pour aller voir si la femme cornue dormait toujours, ce qui était encore le cas. Curieuse, car si elle connaissait les coutumes de ces clans, elle n'avait jamais vu leurs tatouages rituels, elle s'affaira à lui retirer ses vêtements de cuir pour la nettoyer et pouvoir appliquer des pansements sur ses blessures, la laissant uniquement avec ses dessous. On imaginait mal une liche soigner les vivants, et pourtant, cela aussi faisait partie de sa mission pour maintenir l'équilibre, et elle avait souvent servi d'hospitalière, surtout lors de la guerre sainte. Ses mains passaient avec dextérité pour appliquer les pensements et compresses. Dans le même temps, elle laissait ses doigts courir sur sa peau, découvrant quelques fragments de tatouages. Il faudrait qu'elle pense à l'interroger à leur sujet, si bien sûr elle était disposée à ne pas essayer de la tuer immédiatement au réveil. Cela lui rappelait, dans une moindre mesure, ses propres marquages sur sa chair. Ce clan était fascinant dans ses croyances, si proches du Divinisme Originel, sauf en le sens où elles n'étaient pas rattachées aux divins... Qu'allait-elle pouvoir bien faire d'une telle femme ? Si elle arrivait à lui ouvrir les yeux sur sa destinée voulue par le Titan, peut-être arriverait-elle à la raisonner et la rallier à sa cause. Après tout, si elle pouvait raviver les croyances des siens, cela pourrait servir le culte des divins.

    Elle allait se réveiller, son sommeil semblait agité, alors la liche s'assit sur une chaise juste à côté du lit. Si elle essayait de s'en prendre à elle de nouveau... Malheureusement ce qu'elle lui avait évité finirait par arriver.
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  • Mer 3 Aoû - 22:02
    Je sombre dans un sommeil sans rêves mais bientôt les visages grimaçants de mes démons refont surface pour venir me hanter. Des visages déformés par la douleur d’une mort qui semble avoir frappé sans discernement et qui hurlent leur insupportable litanie macabre. Ils crient vengeance, tous, sans exceptions…

    Je m’éveille en sursaut et je perçois son odeur avant même de la voir. Un brusque mouvement en arrière, comme pour m’éloigner du danger, et je me cogne bruyamment contre le rebord du lit.

    Elle ne bouge pas cependant toujours aussi belle et majestueuse, presque irréelle tant sa présence envahit le moindre recoin de cette vaste chambre. Mes mains se crispent sur les draps de soie et je dois me retenir pour ne pas lui sauter à la gorge.  Nous sommes seules et je pourrai aisément briser son cou gracile de mes mains puissantes. Est-ce qu’elle perçoit cette brusque envie meurtrière ? Je ne sais pas vraiment mais le souvenir de ses paroles est encore vivace dans mon esprit et un tel geste signifierait sûrement une mort rapide.

    Mon regard se pose sur cette pièce préservée de la destruction. Je n’ai jamais connu un tel luxe, la douceur de la soie sous mes doigts est incroyable et le moelleux du lit confortable est déroutant alors que j’ai l’impression désagréable de m’y enfoncer à chaque fois que je bouge.

    Mon nez se fronce alors que je remarque que mes blessures ont été lavées et pansées avec soin. Apparemment cela est l’œuvre de celle qui m’observe sans rien dire et cela me perturbe bien plus que je ne saurai l’avouer. Un simple bandeau de tissu dissimule encore ma poitrine et mon intimité est encore couverte par des dessous plus pratiques qu’élégants. Ma main se pose alors sur mon flanc gauche, là où s’achève pour l’instant l’immense tatouage qui prend naissance dans mon dos. Pour certains cela n’est qu’un amas de formes géométriques à la signification douteuse voir ésotérique. Ils ont tort. Ce tatouage retrace les étapes importantes de ma vie, né de cette coutume ancestrale qui fait que les miens inscrivaient leur histoire sur leur corps. Une histoire qui commence toujours de la même manière, par le cri d’un nouveau-né lorsqu’il expire pour la première fois, et qui se termine dans les flammes, lorsque notre corps redevient cendres emportant le récit de notre vie avec nous jusqu’au royaume du feu. Entre les deux chaque récit est unique et chaque étape exprime une symbolique dont la somme fait de nous ce que nous sommes.

    Je suis la force, symbolisée par l’ours que j’ai tué à mains nues alors que j’avais douze ans. Je suis la fertilité qui assure la survie de l’espèce, marquée par le jour où je suis devenue femme. Je suis la volonté, issue de l’instant où les flammes se sont pliées à mes désirs. Mais je suis aussi la rage destructrice lorsque j’ai découvert notre camp détruit par le titan, et aujourd’hui je suis l’espoir de voir perdurer le souvenir des miens à travers moi malgré la peine et le chagrin qui m’accompagneront tout au long de mon existence. Deux chapitres qui restent encore à inscrire sur ma peau…

    Elle aussi est marquée, un tracé subtil et fin à la symétrie parfaite qui courre sur sa peau de nacre, presque hypnotique tant il est délicat. Mais c’est plus une longue cicatrice inscrite directement dans ses chairs d’un seul et unique trait qu’un tatouage comme le mien. Je n’en connais pas la signification, mais je sais qu’il n’est pas innocent et étrangement cela éveille ma curiosité.

    Mes doigts glissent bientôt sur mon abdomen à la peau immaculée comme la page blanche d’un livre ouvert.

    Ma voix est un murmure.


    - Il me reste tant de choses à écrire.

    Un trouble imprévu s’empare de moi alors que je détourne les yeux. L’instant est tellement étrange, comme hors du temps. Une partie de mon être haït cette femme plus que tout au monde, si ce n’est son maître, et une autre voudrait la remercier de m’avoir ouvert les yeux sur ce qui est vraiment primordial.

    Ce qui est certain c’est que je suis mal à l’aise dans cet endroit, pourtant mon corps semble se satisfaire d’être ainsi choyé après avoir été battu et meurtri et je cède à ses désirs, me laissant aller en soupirant dans les coussins confortables. Il me faudra plusieurs jours avant que mes capacités de régénération m’aient rendu la totalité de mes moyens physiques. Mais pour l’instant il faut surtout que je mange et mon estomac se rappelle à mon bon souvenir en gargouillant bruyamment.

    Je pose une main sur lui comme si j’avais honte de cette réclamation bruyante. Mais les bonnes manières n’ont jamais été mon fort alors je lâche.


    - J’ai faim.

    Au moins je n’ai plus envie de la tuer...
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  • Jeu 4 Aoû - 10:40
    Morndrizel se sentait intriguée par cette femme qui dormait, sa culture si singulière et pourtant si proche du Divinisme Originel qu'elle avait connu qu'on aurait pu penser qu'il s'agissait d'un simple dérivé. Elle avait peu de tatouages sur le corps, en comparaison, il lui semblait que les anciens qu'elle avait rencontrés en étaient couverts sur l'intégralité du torse et du dos. Pendant qu'elle bandait ses plaies, elle sentait sa musculature qui, même au repos, semblait tressée d'acier. Cette femme restait dangereuse, mais la liche avait foi en le fait que ses paroles avaient fait mouche dans son esprit. Il lui faudrait du temps pour abandonner tout désir de vengeance et le laisser derrière elle. Elle se reveilla soudain en sursaut, s'eloignant instinctivement de la femme assise dans son fauteuil, comme un animal apeuré. La liche ne craignait pas d'être attaquée, elle avait l'ascendant bien que physiquement elle n'ait pas la moindre chance. Ce n'est pas ce qui se produisit. Passé le choc su réveil dans cette pièce, la rousse cornue se mit à prendre connaissance de son environnement, de l'état de son corps pansé. Elle semblait osciller entre le dégoût et la gratitude. Et puis, elle finit par lâcher quelques mots.

    " Oui, en effet, et pendant que tu écriras sur ton corps le déroulement de ta vie, le souvenir et l'héritage des tiens restera plein et entier dans ton esprit... Et dans tes actes. "

    Morndrizel deposa sans peur aucine les deux armes que possédait la femme sur le lit, juste devant elle. Ces armes étaient son héritage, une manière de plus d'honorer les défunts et leur mémoire. La liche n'aurait rien su en faire. Elle sourit tout en se calant dans son siège, mains jointes.

    " Le souvenir de ceux qui nous ont quitté nous rappelle que nous devons pleinement profiter de notre vie... C'est un très ancien précepte. N'as-tu pas une maxime similaire ? "

    La Grande Oratrice était terriblement douée pour ramener les autres à sa logique, c'était sa force, héritée de millénaires d'expérience et de sa grande comprehension du cycle voulu par les divins. Morndrizel trouvait presque la scène risible, elle était en train de soigner l'âme et le corps de celle qui avait essayé de la tuer auparavant... Mais elle le devait, car il fallait que cette femme vive pour perpétuer le savoir de son clan. Au moins, il semblerait que la barbare ait temporairement oublié ses pulsions destructrices. Mais c'est une autre pulsion qui se rappelle à elle et la demande qu'elle formula, presque enfantine, laissa cette fois la liche un peu bête. Elle fit quelques pas, ses talons claquant au sol, pour aller à l'autre bout de la pièce récupérer un sac de l'onie reconnaîtrait. Revenant à sa position de départ, la liche lui lança.

    " Tu devais bien avoir quelque chose à manger non ? Nous autres... Nous ne mangeons pas, j'ai bien peur qu'il n'y ait rien pour toi ici, et au demeurant nous n'avons pas de cuisinier, pour les mêmes raisons... "

    Elle la regarda fouiller la besace à la recherche de viande séchée ou de graines, supposa-t-elle. Manifestement, le fait qu'elle soit en sous-vêtements semblait moins la déranger que son ventre criant famine, et la liche devait bien avouer que la vue n'était pas désagréable. Pour autant, elle ne comptait pas la garder trop longtemps ici, elle avait rempli sa fonction qui était de l'empêcher de se donner bêtement la mort, contrariant ainsi le dessein de X'o-Rath la concernant, quel qu'il soit. Alors qu'elle commençait à manger le peu qu'elle avait pu trouver dans son sac, Morndrizel lui parla de nouveau. Il y avait chez elle ce côté attendrissant de ceux qui vivent naïvement sans se soucier du lendemain. Un luxe que n'avait pas l'immortelle liche.

    " Tu connais mon nom, tu sais ce que je suis... Moi, je ne sais même pas comment je dois t'appeler. "

    La liche se demandait ce que comptait faire la barbare ensuite. Certes ses bressures étaient sévères, et il lui faudrait quelques jours de convalescence, mais allait-elle toujours chercher à s'en prendre au Titan ? Auquel cas, ne serait-ce pas mieux de la tuer tout de suite ? Cela irait assurément contre la volonté de son maître, Morndrizel était persuadée qu'il y avait une raison à sa survie. De toute manière, quel mal pourrait-elle bien faire à un être divin ? Peut-être s'enfermerait-elle dans une lutte qu'elle ne gagnerait jamais, au final. Ou alors, peut-être pouvait-elle chercher à utiliser ses doutes et ses croyances à son avantage, c'était probablement l'idée du Titan depuis le début, provoquer cette rencontre pour qu'elle puisse l'exploiter par la suite. Mais il lui restait à trouver comment elle pourrait exploiter cette puissante barbare a l'avantage des divins qu'elle disait haïr...
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  • Jeu 4 Aoû - 14:24

    La liche dépose mes armes sur le lit sans une once de peur ou d’hésitation dans le regard alors qu’elle sait pertinemment que quelques heures auparavant je ne souhaitais que la détruire. Je m’en empare promptement, les plaçant derrière mon dos, plissant les yeux en me demandant si cela n’est pas un piège quelconque. L’épée de mon père et le sceptre de ma mère sont les derniers symboles de mon clan et ils ont survécu avec moi. Je ne possède rien de plus précieux.

    Je pose de nouveau un regard curieux sur cet être étrange et improbable. Son existence même est contre nature, tout comme celle de ces morts-vivants qui la servent. Dans ma croyance la mort n’est pas une fin en soi car nous survivons dans la mémoire des vivants, mais notre corps, lui, doit être consumé par les flammes pour permettre à notre âme de rejoindre le royaume du feu. Nous ne sommes pas censés perdurer indéfiniment sur cette terre qui n’est qu’un lieu de passage.

    Elle me lance mon paquetage à moitié déchiré par la fureur des siens qui ont voulu m’occire. Une moue désapprobatrice s’inscrit sur mon visage alors que j’en extrais le peu qu’il en reste pour me sustenter. J’arrache quelques lambeaux de viande séchée de mes dents blanches, lui répondant entre deux bouchées.


    L’important est de toujours se souvenir d’où nous venons. Sans ceux qui nous ont précédé nous ne sommes rien.

    Un voile étrange s’inscrit sur mon visage.

    Ils perdurent dans la mémoire des vivants et nous devons nous montrer dignes de leur héritage.

    Mes poings se serrent instinctivement à cette évocation.

    Et à cause de ton maître ils ne peuvent plus vivre qu’à travers moi.

    J’arrache rageusement un nouveau morceau de viande que je mâche longuement avant de l’avaler.

    Je suis Thylie, la Flamme Éternelle, la dernière de mon clan.

    Je frappe ma poitrine du poing. Dans mon regard brûle un feu intérieur qui en dit long sur la force d’âme qui m’habite. J’engloutis un dernier morceau de viande avant de vider ma gourde. Cela suffira pour l’instant.

    Je connais effectivement son nom et tout ce que l’on raconte à son sujet. Mais ce que je vois n’a rien à voir avec ce que j’ai entendu, elle n’a rien du monstre sanguinaire que tout le monde décrit et, dans un certain sens, cela est encore plus effrayant. Car on ne se méfie que trop rarement d’une fleur magnifique avant de se rendre compte trop tard qu’elle est vénéneuse et mortelle. Je m’approche légèrement, tendant le visage vers elle, humant ostensiblement son parfum. Il y a des choses qu’on ne peut pas vraiment cacher derrière les apparences et je perçois par-delà les fragrances suaves et enivrantes dont elle se pare sa véritable odeur. Une odeur ancienne, patinée par le temps qui passe, mais là où je pensais sentir la décrépitude de la mort, je perçois l’odeur de celle qu’elle a été jadis, une fragrance délicate et fragile qui me surprend.

    Mon regard croise de nouveau le sien. Elle paraît avoir autant de printemps que moi, sa beauté figée à jamais dans la mort, sans doute préservée par une magie puissante l’empêchant de dépérir et de se faner. Les anciens disent que les yeux sont le miroir de l’âme, la sienne est pluri-millénaire, sa sagesse semble infinie, son érudition sans bornes et sa compréhension de l’être inaccessible à une créature à la vie courte. Dans ma culture les anciens sont primordiaux car leur sagesse et leurs connaissances sont une richesse. Alors que dire d’un être qui a vécu tant de vies à travers d’innombrables siècles.

    Je renifle bruyamment avant de me détourner et de me mettre debout près du lit. Il me faut un instant pour trouver mon équilibre, comme si mon corps voulait me punir de lui infliger l’épreuve d’une position verticale. Cela laisse le temps à la liche d’observer le tatouage sombre et complexe qui se déploie sur mon dos puissant dans sa presque totalité. Seule ma chevelure de feu, qui semble parfois animée d’une vie propre tant elle est flamboyante, cache les motifs qui remontent sur ma nuque avant de suivre dans une symétrie parfaite les courbes de mes épaules.

    Je fais quelques pas, mon regard acéré détaillant chaque recoin de cette pièce, mes sens en éveil s’imprégnant de mon environnement. Tout n’est que silence, l’odeur de poussière me prend à la gorge moi qui suis habituée aux parfums multiples qu’offre la nature. Ce lieu est une tombe oppressante et désagréable qui me donne la chair de poule malgré le luxe tapageur de l’endroit. Je frisonne, le sol est glacé sous mes pieds, la notion même de chaleur semble inconnue aux morts-vivants qui ont pris possession de ces lieux. Ils ont oublié comme la chaleur des flammes peut être agréable.

    Je me traîne lamentablement jusqu’au rebord du lit mesurant douloureusement l’état d’épuisement de mon corps meurtri.


    Comment fais-tu pour vivre ici ?

    Je penche légèrement la tête sur le côté en l’observant. S’il y a bien une unique chose qui se démarque dans ce lieu maudit c’est bien elle. Pas uniquement par son apparence sublime qui, finalement, a plutôt tendance à cacher la complexité d’un être qui fait tout son intérêt. J’imagine qu’elle est habituée à être vénérée, révérée, respectée et crainte. Mais pour moi elle n’est rien de tout cela, elle est juste une curiosité qui éveille mon intérêt innocent et sincère.

    Pourquoi ton corps est-il marqué ?

    Ma main s’approche sans hésiter de son épaule dénudée pour chercher à toucher cette cicatrice si intriguante si elle m’en laisse la possibilité.
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  • Jeu 4 Aoû - 15:30
    La femme aux cheveux de feu et à l'âme indomptable intriguait l'immortelle par ses réactions, tantôt calme, tantôt rageuse, et parfois comme ici, elle faisait sentir toute sa méfiance envers la morte-vivante. Morndrizel n'avait cure de ce qu'elle pouvait penser d'elle, seul comptait sa mission, preserver l'équilibre, mais Thylie - puisqu'elle venait de lui dire son nom - ne semblait pas comprendre ce fait. Elle voyait toujours la mort de son clan comme une fatalité, comme un acte criminel de la part du Titan de la Mort, et cela, la liche doutait de pouvoir le lui faire accepter autrement. Au moins, elle ne semblait plus désespérée au point de vouloir mourir, c'était la première étape pour faire son deuil, et puis, elle devrait trouver une nouvelle raison d'être, un nouvel objectif, qui lui permettrait de se détacher de ce souvenir, sans pour autant l'oublier.

    " La flamme éternelle ? Tu étais donc une personne bien particulière au sein de ton clan. Poses-toi cette question, Thylie... Pourquoi un être tel que X'o-Rath, qui a une compréhension des choses bien plus vaste de nos simples esprits de mortelles, t'aurait laissée toi, spécifiquement, vivre ? Le fait que tu sois la flamme éternelle ne peut être un hasard... Et avant que tu ne me poses la question, je l'ignore moi-même, je ne suis pas dans Sa tête... "

    Pour le moment, elle mangeait, c'était assez pour l'occuper, mais cela ne dura pas. Elle finit par se lever, ses yeux dardent ceux de la trépassée, tout chez elle transpire la puissance, le mouvement de sa musculature est pareil à celui d'une lionne, son regard trahit une résolution sans faille, et ses mots sont sans détours et sans fard. Pourtant, derrière cela, elle possède également une spiritualité mystique, qui se manifeste autant sur sa peau que dans ses mots. Morndrizel remarque qu'elle porte bien son nom, elle est pareille à la flamme, honnête, brûlante, dangereuse, mais exerçant une forme de fascination sur ceux qui la regardent...

    Elle tournait dans la chambre à présent, une pièce que la liche ne faisait qu'occuper, qui n'était pas vraiment sienne à proprement parler. Les mots de la sauvage firent noter un contraste saisissant, car malgré le luxe de l'endroit, il était evident qu'il n'avait rien de chaleureux pour la morte-vivante. Elle n'avait pas d'endroit où vivre, un constat qui aurait désolé plus d'une personne, mais pas elle, qui ne voyait que peu d'intérêt à posséder un lieu précis. Cet endroit était à l'image de la servante du Titan, fonctionnel, mais dépourvu de toute chaleur, de quoi donner froid dans le dos de n'importe qui de vivant.

    De nouveau, elle se rassit sur le lit, elle était faible, même si elle ne voulait pas le montrer, ou ne pas se l'avouer. Son attaque suicide lui avait coûté cher, presque jusqu'à sa vie. Et puis, sans aucune timidité, elle avança sa main vers sa peau, comme une enfant chercherait à toucher un objet qu'il ne connait pas. Morndrizel attrapa sa main avec délicatesse, elle sentit la puissance di corps de Thylie, mais celle-ci eut la décence de ne pas forcer le contact.

    " Elles représentent tout ce que je suis, tout ce qu'Il est, tout ce que sont les Gardiens. C'est une tentative, jamais reproduite, de graver tout ce qu'est la Mort en tant que concept dans un corps. J'incarne la Mort, par ces marques que j'arbore dans ma chair, là où tu choisis de tatouer ta vie sur le tien. "

    Elles les avait gravées à même sa chair, contrainte par X'o-Rath. Mais c'était il y a longtemps, ses yeux étaient alors encore fermés devant la vérité de ces êtres divins. Elle n'en gardait nulle rancœur aujourd'hui. Beaucoup, pourtant, voyaient surtout ici une marque d'appartenance au Titan, comme on marquerai une tête de bétail. Elle ne le voyait pas ainsi.

    Thylie ne pourrait comprendre ces motifs, qui ne ressemblaient à rien de connu, et essayer de les déchiffrer la ferait souffrir d'une terrible migraine. Tout ceci était une tentative d'écriture en bas-parlé, en réalité, on n'avait pas couché des mots sur sa peau, on y avait enfermé tout le savoir d'un concept, celui de la Mort elle-même. Glissant sa main froide autour de celle de l'onie, Morndrizel lui prit le doigt, et l'amena à parcourir les lignes, sur son épaule, puis sur la partie dévoilée de sa poitrine, jusqu'à l'autre épaule... Et enfin jusqu'à son visage. A chaque endroit où elle passait, la liche lui expliquait ce qu'elle touchait du doigt. Deuil, sacrement, renaissance, immortalité, et ce n'était que la partie émergée d'une fresque qui s'étalait sur tout son corps. La liche lâcha enfin la main de la flamme éternelle.

    " Tu me vois comme une ennemie, car je sers celui qui a tué les tiens. Mais la Mort, Thylie, n'est ni bonne ni mauvaise. La Mort est, tout simplement. Voilà ce que disent ces marques. "
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  • Jeu 4 Aoû - 16:59

    Sa main sur la mienne est si froide, presque glaciale, désagréable même, un froid semblable à celui que l’on peut ressentir au cœur d’une crypte oubliée depuis longtemps. Je me demande ce qu’elle ressent au contact de ma main chaude, la main d’une fille de la flamme. Une brûlure peut-être ou rien alors qu’elle ne semble pas souffrir de ce toucher, guidant mon doigt le long du tracé ésotérique inscrit à même sa peau.

    Ma culture me rend différente de ceux qui se disent civilisés. J’ai besoin de ressentir les choses pour pouvoir pleinement les comprendre, d’utiliser tous mes sens pour appréhender un objet ou une personne dans sa globalité sans réduire ma perception à ce que révèle une vue qu’il est si simple de leurrer. J’ai besoin d’écouter, de sentir, de goûter, de toucher. C’est peut-être pour cela que mes sens sont surdéveloppés, que je ressens avec une acuité rare la douceur de sa peau semblable au soyeux délicat d’une pétale d’une rose, mais aussi les aspérités invisibles du fin sillon qui a déchiré ses chairs il y a longtemps. J’imagine que cela a dû être douloureux et long pour obtenir un tel résultat.

    Mon regard suit le tracé hypnotique, ses mots sont semblables à une litanie alors qu’elle égrène des concepts qui me sont plus ou moins familiers. Pendant longtemps j’ai cru qu’il n’existait qu’une seule croyance, la nôtre, le Faya’Eida, la voie du feu, mais j’ai appris qu’ils en existaient de nombreuses autres au delà de nos terres. Des croyances qui poussaient des êtres à se déchirer, à se battre, à s’entretuer parfois pour imposer ses vues. Mais ce n’est pas de cette manière que j’envisage la spiritualité. Chacun doit être libre de choisir sa voie, de vivre librement sa spiritualité tel qu’il l’entend. Il ne me viendrait pas à l’idée d’imposer mes croyances en les flammes à d’autres de manière violente.

    J’ai le sentiment en suivant les lignes complexes tracées sur son corps qu’on a fait de cette femme un symbole, une sainte au service d’un prosélytisme agressif qui a connu son paroxysme avec la destruction de Sancta par le titan. Était-elle volontaire, ou lui a t’on imposé un rôle qu’elle embrasse aujourd’hui avec une foi qui semble inébranlable ?

    Ce qui est certain c’est que ses paroles me troublent plus que je ne l’aurai cru. Je ne peux pas croire que quelque chose ait pu justifier que l’on massacre les miens, un dessein supérieur qui ne pouvait s’accomplir qu’à travers moi. Mais c’est ma propre mère qui m’a nommé la flamme éternelle sans jamais vouloir me dire pourquoi. Ce qui est sûr c’est que cela était important pour elle, pour mon père, pour mon clan. J’ai soudain le sentiment que rien n’était le fruit du hasard. Les entraînements éreintants avec mon père, l’apprentissage épuisant de la voie des flammes avec ma mère et les longues veillées auprès des anciens du clan.

    Je suis la Flamme Éternelle, dernière de mon clan, unique voix de la flamme par qui elle peut s’exprimer, gardienne de connaissances ancestrales, réceptacle de la mémoire de tout un peuple.

    Ma main s’échappe alors qu’un trouble étrange s’empare de moi. Je n’ai jamais voulu être autre chose qu’une chasseresse vivant simplement de ce que la nature avait à nous offrir. Je n’ai jamais demandé à être un symbole, une voix, une représentante, une sainte. Pourtant si je suis la dernière, la mémoire des miens disparaîtra à jamais, nos croyances en la flamme s’éteindront avec mon dernier souffle de vie.

    Je voudrai invoquer le feu pour lire dans le brasier comme le faisait ma mère avant moi, y chercher les réponses qui me fuient. Mais je suis trop faible pour cela, trop épuisée par ce combat inégal dans lequel je me suis jeté sans réfléchir.

    Je me laisse aller sur le lit, j’ai froid subitement, alors je me glisse sous les couvertures, l’esprit perturbé et embrumé.


    - Je suis fatiguée.

    Constat accablant alors que j’adopte une position fœtale ramenant mes bras et mes jambes contre mon corps.

    J’ai besoin de dormir et de reprendre des forces…
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  • Jeu 4 Aoû - 19:08
    Morndrizel ne sentait pas la chaleur humaine, tout simplement parceque son corps était coupé de toute chaleur propre. Cela ne lui manquait pas, c'était ainsi, elle était contrainte à ne jamais ressentir la chaleur d'un autre être, et à ne jamais sentir le froid non plus. Pourtant, la peau de Thylie diffusait une douche chaleur qu'elle ressentait alors qu'elle se tenait si près d'elle. Sa peau devait réellement être brûlante pour un mortel, pour que la liche puisse sentir son contact et apprécier cette sensation rarement vécue depuis tous ces millénaires. Elle réalisait qu'avec sa chaleur vibrante, sa force et sa vigueur, et les tatouages qu'arborait sa peau, le corps de l'onie était une véritable ode à la vie, par opposition à sa peau pâle et froide, et ses symboliques morbides gravées à même sa chair. En vérité, quand l'oratrice s'exprimait, elle parlait plus pour elle-même, afin de suivre le fil de ses pensées, qu'à son interlocutrice, qui se trouva soudain de nouveau faible. Sans demander son reste, elle se coucha dans le lit, entrant sous les draps malgré la chaleur de son corps, pour s'endormir à nouveau. Morndrizel soupira, secouant la tête, avant de sortir de la pièce.

    La nuit tombait lentement sur la ville, et elle marcha, ses talons claquant au sol, vers le bout du couloir, où le bâtiment effondré laissait une vue sur la cité des morts. Elle huma l'air nocturne, avant de regarder les étoiles. Cela devait être dur pour cette femme, d'être ainsi sortie des illusions dont elle s'était bercée depuis le début de la guerre et de comprendre que, finalement, son destin était peut-être tout tracé par des forces plus grandes qu'elle. Mais pour l'élue des Gardiens, ce ne pouvait être une coïncidence, qu'elle soit appelée la flamme éternelle, que ce soit elle en particulier qui soit rescapée de son clan... Elle avait été propulsée de simple sauvage clanique à gardienne de la mémoire de tout un peuple, de toutes ses traditions, de toutes ses croyances. En un sens, c'était également le cas pour la liche elle-même, mais elle avait eu des millénaires pour s'y faire. Pourtant, lorsqu'elle y songeait, cela lui apparaissait cruellement logique. Cela avait été la même chose pour elle, son peuple décimé, elle avait souffert des années de sa servitude imposée, avant de comprendre qu'elle avait un destin bien plus grand qu'elle à accomplir.

    " Pauvre Thylie... Tu commences seulement à entrevoir la vérité... "

    Ses yeux comme les marques sur sa peau se teintèrent d'améthyste, et des goules en contrebas levèrent des yeux nimbés de la même lueur vers elle. D'une pression mentale, elle les envoya en chasse, pour trouver du gibier afin que l'onie puisse se nourrir. L'onie qui avait voulu la détruire, et pourtant, qui lui était semblable sur beaucoup de points. Elle avait presque de la peine pour elle, pour ce qu'elle devrait affronter. Peut-être était-ce là son ordalie voulue par les divins ? Faire de cette femme un héraut pour son peuple. La flamme éternelle, la liche se demandait ce que cela pouvait signifier, mais Thylie ne semblait pas plus le savoir, pourtant, ses parents savaient, autrement jamais ils ne lui auraient donné ce nom. Elle allait traverser de terribles moments, des moments de doute, des moments de colère, des moments de peine, et Morndrizel le savait car elle était elle aussi passée par là. On l'avait forgée pour qu'elle soit celle qu'elle est aujourd'hui, elle n'en voulait pas ni à X'o-Rath, ni aux Gardiens, car maintenant elle comprenait que c'était nécessaire pour préserver ce qui devait l'être. A sa manière, ce devait être ce qui attendait la gardienne de la flamme. Le regard triste, Morndrizel se demanda s'il était vain de penser pouvoir soulager sa douleur, pour qu'elle ne vive pas la même chose qu'elle.

    " Je me demande ce que vous avez vu pour elle, maître... "

    Comme une réponse à cette question lancée au vent, la tête de la liche se mit à tourner, alors que ses pensées s'embrouillaient. Elle voyait... Le cycle, la vie et la mort, éclairés par la lueur vacillante d'une bougie qui devint brasier menaçant d'engloutir le monde. Puis des motifs, les tatouages présents sur le dos de Thylie qui s'étalaient devant elle, s'animant comme une faune vibrante de vitalité, avant de devenir des diamants reflétant les couleurs du prisme... Lorsque l'améthyste apparut, Morndrizel ouvrit les yeux. Elle était face contre terre, étendue au sol. Grognant de douleur, elle se leva et épousseta sa robe, elle n'avait pas mal physiquement, elle ne ressentait presque pas la douleur, mais son esprit était de coton... Ce n'était pas son créateur, c'était les autres, leurs messages étaient bien plus cryptiques à chaque fois. Son esprit tournait aussi vite que possible pour interpréter sa vision. La flamme engloutissant tout devait être une purification du monde, une purification figurative, portée par le retour au Divinisme Originel qui vénérait la vie et la mort. De ce monde purifié, la vie renaîtrait plus belle... Et Thylie dans tout ceci ? Morndrizel en était désormais persuadée, leur rencontre avait été prévué, X'o-Rath lui avait ordonné de rester dans Sancta pour cette raison précise, il savait que l'onie enragée viendrait. Qu'avaient-elles à accomplir ensemble ? Elle n'avait pas su le déchiffrer.

    Lentement, elle se déplaça dans la chambre de nouveau, observant un moment l'onie qui dormait à poings fermés. Endormie, elle semblait douce, tendre... Etait-elle son pendant du côté de la vie ? Il y avait désormais trop de coïncidences pour que cela ne lui semble pas le cas.
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  • Jeu 4 Aoû - 21:22

    Le feu…

    Pour certains il est une force de destruction, un instrument de pouvoir, mais cette vision est tellement réductrice.

    Le feu est la lumière qui rassure lorsque l’ombre s’installe, qui guide lorsque la nuit est trop noire. Le feu est la chaleur qui réconforte le cœur blessé, qui réchauffe lorsque l’on a froid. Le feu est une force purificatrice, car après l’incendie qui détruit, les champs reverdissent à neuf, et il élimine les impuretés et la maladie. Le feu alimente aussi la forge, il cuit les aliments, il est devenu indispensable… à la vie.

    Je suis plongée dans un profond sommeil, mon esprit navigant vers des rivages inconnus, des rivages enflammés. Mon corps est au cœur d’un brasier incandescent, il brûle même mais je ne sens pas la morsure du feu, juste sa chaleur rassurante et apaisante. Je suis bien, tellement bien que le froid qui engourdissait mon corps et mon âme s’efface peu à peu devant l’intensité des flammes.

    Je souris, jouant avec le feu, attisant sa lueur d’un simple mot pour qu’il brille de plus en plus, jusqu’à ce qu’une étrange odeur de brûlé apparaisse à l’orée de ma perception.

    ********************

    Je suis immobile sur le lit, un sourire sur les lèvres, ma respiration est lente et calme. Je suis sortie des draps car j’ai trop chaud, la morsure du froid n’a plus de prise sur mon corps qui se réchauffe lentement et avec lui l’ensemble de la petite pièce.

    La température s’élève brusquement, alors que ma chevelure de feu semble prendre vie. Mais ce sont bientôt les draps qui s’enflamment d’un seul coup, engloutissant mon corps dans un brasier imprévu que j’ai provoqué sans m’en rendre compte.

    Je me réveille en sursaut, réagissant par pur instinct en prononçant des mots de pouvoir dans la langue des flammes, faite de crépitements et de sifflements. L’incendie s’éteint comme par magie aussi vite qu’il est apparu. Les draps ont brûlé avec une bonne partie du matelas sans compter les quelques étoffes qui me couvraient encore.

    Elle est là, je le sens, tout aussi surprise que moi devant cette invocation maladroite du pouvoir des flammes. Mes joues se parent de rouge, non pas car je suis nue devant elle, mais bien car je viens sans le vouloir d’embraser son lit. Je me mords la lèvres en lâchant une excuse maladroite.


    - Je suis désolée.

    Mes pansements eux aussi ont brûlé, mais mes blessures ont déjà presque disparu grâce à mon pouvoir de régénération. Je m’extrais difficilement du lit ravagé, le sommier agonisant s’écroulant sur le sol sous une dernière pression.

    La situation est légèrement… incongrue.

    Un lit dévasté qui sépare une liche pluri-millénaire d’une invitée maladroite. Ce qui est certain c’est que ma nudité ne m’émeut guère alors que je prend la mesure de la catastrophe que cela aurait pu être si l’incendie s’était propagé.

    Pourtant un sourire enfantin s’inscrit sur mes lèvres. Lorsque j’invoque ainsi les flammes, j’ai l’impression qu’un feu liquide coule dans mes veines et cette sensation est véritablement enivrante. Surtout je n’ai plus froid, l’atmosphère glaciale de ce lieu a succombé à ma chaleur, comme si cette pièce revenait enfin à la vie.

    En tout cas mon hôte est toujours là, présente à mon réveil et je me demande bien pourquoi un être aussi ancien et aussi sage se soucie de ma personne. Je m’approche alors, un sourire toujours accroché à mes lèvres, pour venir m’agenouiller près de son fauteuil, ayant visiblement oublié le malencontreux incident du lit.

    La chape de plomb d’un lourd silence s’installe de nouveau alors que l’odeur de brûlé titille toujours mes narines. Ce lieu est vraiment déprimant et finalement cette petite mésaventure y a insufflé un peu de vie.

    Ma voix s’élève soudain sans prévenir.


    - Tu es seule.

    Ce n’est pas une question, mais bien une affirmation. Oh bien sûr elle est entourée de multiples serviteurs et elle règne sur la nouvelle Sancta mais que vaut la présence presqu’invisible de ces êtres sans conscience. Je me demande si c’est le fardeau qui attend ceux qui suivent le même chemin qu’elle, lorsqu’on atteint un statut qui éloigne de la masse du commun, qui nous place dans une position où les plaisirs les plus simples perdent toute saveur. Comment peut-on vivre si longtemps de cette manière à part en se réfugiant corps et âme dans sa foi ?
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  • Jeu 4 Aoû - 22:02
    La liche a fermé les yeux. Elle ne dort pas, bien entendu, car elle ne peut pas réellement dormir, elle réfléchit à la vision qui lui a été accordée lors de ce bref instant de transe un peu plus tôt. C'est un état proche du sommeil cependant, le même qu'elle adopte pendant ses longues périodes de repos qu'elle appelle vulgairement ses sommeils, pouvant durer des décennies, jusqu'à ce qu'on la rappelle pour servir. Elle respire à peine, et sa conscience de son environnement se réduit au minimum, Morndrizel est plongée dans ses pensées, pour savoir que faire de cette femme qu'elle pense vouée à devenir une héraut de la vie.

    C'est l'odeur qui l'alerta en premier, car elle s'était assise trop loin du lit pour sentir la chaleur du feu, et immédiatement la liche ouvrit les yeux. L'onie avait profité de la croire endormie pour passer à l'offensive ?! Immédiatement, ses yeux flamboyèrent d'améthyste et une vague de ténèbres entoura ses mains, elle était prête à se défendre. Mais c'est la confusion qu'elle lut sur le visage de Thylie, alors qu'elle réalisait elle aussi ce qu'elle avait fait, et éteignait le feu de sa magie. Les ombres refluèrent en même temps que la lueur du regard de la liche, alors qu'elle lui jetait un regard sévère.

    " Ce n'est rien, je n'utilisais pas ce lit, et plus personne ne l'utilisait... "

    En vérité, la réaction de la jeune femme était désarmante d'ingénuité, la sauvage semblait être une femme toute simple, vivant au jour le jour et avec entrain. Le genre de personne dont la gentillesse et la sincérité étaient pures. L'archiliche n'y était plus habituée, à dire vrai. Les gens la voyaient comme une sainte, comme un guide, comme une puissante et respectable alliée, et se comportaient en conséquence. Elle n'arrivait pas à décrypter des pensées de l'onie à son égard, mais elle n'était clairement pas comme les autres, et cela avait quelque saveur particulière que la grande oratrice n'avait que trop peu connu dans sa longue existence.

    Par ailleurs, elle était désormais totalement nue, ses pansements et ses vêtements ayant brûlé avec le lit. Morndrizel avait depuis longtemps passé le stade d'être pudique, et elle ne pouvait pas dire ne pas apprécier la vue de ce corps bien fait, sculpté par des années de chasse et de lutte. Sans peur ni honte, elle s'approche de la morte-vivante et se met à genoux devant son fauteuil, s'attirant un regard curieux, la tête de la brune penchant légèrement de côté. Vraiment, cette onie avait quelque chose d'enfantin... L'amener à devenir le héraut de la vie n'allait pas être une mince affaire.

    Les mots qu'elle prononça laissèrent la liche sans voix. Elle n'etait pas habituée à ce que l'on se soucie de son sort, elle s'en fichait bien. Mais là, c'était un constat sans équivoque, et elle ne pouvait lui donner tort. C'était peut-être ça, le pire dans sa formulation.

    " Oui, c'est vrai. Ca n'a pas toujours été le cas, mais le temps fait son affaire sur les autres... L'immortalité est autant un fardeau qu'une chance. "

    On aurait pu entendre une pointe de tristesse dans sa voix, comme une infime fêlure dans sa contenance parfaite et perpétuelle. Elle jeta un regard intense à la gardienne des flammes. Et puis tout à coup, elle comprit, ou du moins, elle crut comprendre. Morndrizel n'avait jamais reculé devant rien pour obtenir ce qu'elle voulait, afin de servir la vision de ses maîtres, et cette fois ne ferait pas exception. Elle se pencha doucement sur la rousse, sa main glissant sur l'accoudoir jusqu'à venir sous son menton, relevant delicatement la tête de la femme cornue vers elle alors qu'elle lui souriait.

    " Mais je ne suis pas seule, puisque tu es là... Je me trompe ? "
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  • Ven 5 Aoû - 18:09
    Je reste un instant interdite devant le trait d'humour de la liche, tant cela semble incongrue dans la bouche d’une créature si ancienne. Mais ma réaction ne se fait pas attendre et je pars dans un grand rire, un rire cristallin et plein de vie qui résonne longuement dans la pièce habituellement plongée dans un silence de mort.

    Effectivement, elle n’est pas vraiment seule en ce moment, affublée d’une onie maladroite et bruyante qui insuffle un semblant de vie dans un endroit qui en est dénué depuis bien longtemps. Mon rire s’éteint et je reporte mon attention sur elle. Un léger sourire étire ses lèvres fines et cela lui va bien, lui donnant un air moins solennel et sérieux.

    Je suis venue avec l’intention de la tuer, aveuglée par une colère bien légitime et à l’heure actuelle je devrai être morte, mon cadavre servant de repas aux goules qui la protègent. Pourtant je me tiens devant elle, car elle a fait le choix de m’épargner, semblant convaincue que mon destin n’est pas de mourir aujourd’hui et que j’ai un rôle à jouer sur l’échiquier cosmique des divins. Pour ma part je me refuse à croire que notre avenir est déjà écrit, que le fil de notre destin est tendu par avance entre le moment de notre naissance et celui de notre mort. Pour moi la vie est faite de choix, d’une multitude de croisement plus ou moins important que l’on emprunte alors que l’on avance. C’est pour cela que je vis dans le présent, sans me soucier de l’avenir, sans me tracasser de considérations compliquées sur la portée de mes actes. J’agis avant tout par instinct, guidée par mes propres besoins et par les croyances ancestrales qui m’ont façonnées. Imaginer qu’une main invisible guide mes actes est un non-sens à mes yeux, tout comme penser que le titan puisse avoir pour moi des plans à la finalité douteuse.

    La créature en face de moi pense visiblement le contraire et je devrai surement la remercier car grâce à elle je suis encore en vie et avec moi la mémoire de mon peuple. De toute manière je n’ai pas le pouvoir ni la légitimité pour la juger. Ses croyances l’ont modelé, on fait d’elle la femme qu’elle est et croire n’est pas mauvais en soi, cela permet de donner un sens à sa vie, d’avancer sans avoir peur de ce qui nous entoure. Ce sont nos coutumes, nos traditions qui nous façonnent et les siennes n’ont aucune raison d’être moins légitimes que les miennes, même si je ne les partage pas.

    Je soupire en m’étirant, mesurant par la même l’état de mon corps meurtri qui se remet lentement de ses blessures. Je n’ai plus envie de réfléchir, de penser à ce qui pourrait ou devrait être. Car en ce moment je suis dans cette pièce au lit à moitié brûlé, faisant face à une créature fascinante dont l’aura écrasante semble s’adoucir imperceptiblement. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait, peut-être même que je me retrouverai de nouveau devant elle et que cette fois-ci rien ne pourra retenir mon bras. Mais il est tout aussi possible que je ne la revois jamais après avoir quitté cet endroit qui me donne la chair de poule.

    Alors autant profiter du moment présent comme je l’ai toujours fait.

    Mes mains rejoignent ses avant-bras qui reposent sur les accoudoirs de son fauteuil. Son corps est fin, fragile, presque gracile, mais sa puissance ne réside pas dans sa force physique au contraire de moi, je peux la percevoir à travers l’aura qu’elle dégage. Mais je me contrefiche qu’elle soit la Grande Oratrice, la Voix du Titan, le Héraut de la Mort ou je ne sais quel autre titre pompeux. En cet instant je perçois simplement la femme magnifique qui me fait face, une femme à la beauté insensée qui a traversé les âges et je sens la souplesse agréable de sa chair sous mes doigts. La seule chose qui me dérange vraiment en elle, c’est le froid, elle est glaciale en comparaison de la chaleur qui se dégage de mon être et c’est assez désagréable.

    Je me rapproche, toujours face à elle, me redressant pour que mon visage soit à sa hauteur. Je la hume avec intérêt, me demandant pourquoi, comme tant d’autre, elle se parfume pour cacher son odeur. Je trouve çà ennuyeux, même si mon odorat surdéveloppé me permet de passer outre.

    Je la touche, je la sens, je la vois, je l’entends, il ne me reste plus qu’à la goûter pour savoir réellement qui elle est vraiment, et pour cela je ne connais rien de mieux que de poser mes lèvres sur les siennes…
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