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Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
Messages : 598
crédits : 1555
crédits : 1555
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
- Bien sûr.
Replaçant les différentes pièces, le vampire laissa un léger sourire glisser sur ses lèvres. Tout le long de leur partie, il avait écouté l'elfe s'exprimer. Il n'avait pas réagit de suite, mais il avait pris toute la profondeur des mots de la blonde pour mieux les comprendre. Ainsi, lorsque les pièces furent prêtes, le vampire commença de nouveau à les déplacer, portant de temps à autres son attention vers l'oreille pointue.
- Je comprends votre réflexion sur l'instinct animal. Ce dernier guide effectivement souvent nos réactions. Mais ne vous méprenez pas non plus. Il nous est parfois possible de rationaliser nos actions au point qu'elles aillent à l'encontre même de notre nature. Prenez mon propre exemple. Je suis un vampire. Je me nourris normalement du sang des autres. Pourtant, je ne me jette pas sur vous pour plonger mes crocs dans votre gorge. Car j'ai appris à altérer mes instincts. Il étira un nouveau sourire. Pardon, je ne voulais pas paraître menaçant. Ce que je veux dire, c'est que notre nature peut être domptée. Et que cette dernière ne nous définit pas. Qu'elle soit animale, élémentaire ou divine.
Les pions se déplacèrent, et Ellana venait de lui prendre sa reine. La partie s'annonçait mal. Amusant. Réarrangeant ses pièces, le reikois fit en sorte d'ouvrir un peu sa défense, forçant une nouvelle capture inutile, puis il frappa, prenant la tour de l'elfe avant de mettre en échec le roi de son invitée.
- Votre parcours ne tire peut-être pas son origine dans une histoire incroyable, mais cela n'est pas limitant dans ce qu'on peut accomplir. Que l'on vienne d'une famille noble ou de la rue. Qu'on soit là par conviction ou par curiosité. Peu importe, tant qu'on trouve un moyen de s'améliorer. De devenir plus fort dans son domaine. Que ce soit la médecine, ou la stratégie de guerre. Votre volonté de vous perfectionner est remarquable, et vous trouverez de nombreux semblables sous la bannière des Serres Pourpres. Tous ici refusent de se laisser aller à un confort et une satisfaction pleine de suffisance. C'est pour ça aussi que l'entraînement est perpétuel. Afin de toujours devenir meilleur.
Prenant quelques nouvelles pièces à l'elfe, le vampire déclara un nouvel échec et mat, puis vint replacer les pièces lorsque la blonde insista pour recommencer de nouveau. Nouvelle partie, nouvelle réponse.
- Que voulez-vous savoir sur moi exactement Ellana? Mon enfance? Mes premières années dans l'armée? La guerre? Il soupira doucement, légèrement nostalgique d'un temps où tout semblait plus simple. Je suis né dans les régions du Nord. Dans un village sans importance et dans une famille modeste. Mon oncle était un haut officier de l'armée du royaume et lorsqu'il se décida à revenir chez nous, il décida de m'entrainer. Et croyez-moi, ce ne fut pas aussi tendre que ce que vous pouvez voir chez les autres Serres. Il ricana doucement, enchainant alors qu'il déplaçait ses pièces. Pour le reste, j'ai toujours voulu être soldat. Combattre pour améliorer la condition des races mortelles. Pour les rendre plus fortes. Plus légitimes face aux titans. Face aux menaces. J'ai vu la faiblesse dans l'armée. J'ai vu la complaisance ainsi que la corruption. J'ai vu la peur. Alors je me suis juré de changer cela. Quitte à tout sacrifier. Puis, la guerre a frappé à ma porte. D'abord la conquête de Tensai, où l'idée des Serres vit le jour. Puis, la guerre des Titans où la bannière noire et sang flotta pour la première fois.
Il déplaça ses fous et son cavaliers, déplaçant ses pièces de manière précise malgré les efforts méritoires d'Ellana qui, d'ailleurs, gagnait peu à peu du terrain sur lui.
- Concernant ma malediction... Cette dernière s'est éveillée à la suite de mon combat contre l'Empereur, comme je vous ai confié plus tôt. Cependant, j'étais déjà au fait de cette dernière. Je l'avais déjà vu. Je l'avais déjà combattue. Chez mon ancienne compagne, que j'ai été forcé de tuer pour préserver le monde de sa folie sanguinaire. Il remarqua le mauvais placement de la reine de l'Elfe, la prenant avec son roi. Echec et mat.
Un léger silence s'installa, Ellana absorbant sans doute la phrase que le vampire venait de prononcer. Se tenant le front, l'elfe réalisait probablement l'erreur qu'elle venait de faire et regrettait d'avoir agit ainsi. Amusé, le vampire replaça doucement les pièces tout en continuant de parler.
- Lorsque le Sang Béni se manifesta en moi, j'eus cette désagréable impression que la fin approchait. Non pas une fin glorieuse, mais pitoyable. Enfin... C'est souvent comme ça à vrai dire. La plupart des héros et autres champions ne tombent pas dans des champs de batailles glorieux ou dans de grands éclats... Mais dans un gémissement silencieux, emportés par l'âge ou la maladie. Je refusai de finir comme ça. Surtout quand on était au fait des maux de cette malédiction. Il s'arrêta, observant le plateau de jeu. Pour que vous compreniez. Le Sang Béni ne vous efface pas du monde. Il se contente de ronger votre conscience jusqu'à ne laisser qu'une enveloppe vide, assoiffée de sang et de massacre. Une bête enragée attaquant ennemis et alliés. Et dont la manipulation sanguine ne se limite qu'à l'imagination. Comme pour appuyer son propos, le vampire matérialisé une petite danseuse faite de sang, dansant doucement sur le plateau avant de disparaître. Je n'ai pas supprimé ce mal de mon corps. Je l'ai simplement maîtrisé, notamment en sacrifiant ma mortalité. Mon humanité. En devenant vampire, j'ai pu continuer à vivre. Même si cela me condamne à voir tout ceux que j'aime mourir un jour. Il ricana doucement. Au moins, je sais que ce mal n'est pas contagieux.
Les pièces continuèrent de bouger doucement. Le vampire avait été honnête, comme il l'avait promis. Il n'était pas rentré tant que ça dans les détails les plus douloureux. Il ne parla pas de la grotte et des supplices qu'il s'était infligé, tout comme il ne mentionna pas exactement comment il avait tué Talia. Et comment il avait dut subir une seconde fois cet affrontement dans son esprit. Il ne parla ni des visions de la Mère des Corbeaux. Ni de l'Ombre. Ces choses là viendraient plus tard. Si l'elfe se montrait méritante. Pour la partie, les forces étaient équilibrées. Ellana semblait plus concentrée. Plus sûre d'elle dans ses mouvements. Un sourire léger passa brièvement sur les lèvres du vampire tandis qu'il s'ouvrait à une frappe mortelle. S'engouffrant dedans, l'elfe remporta finalement sa première victoire. Une leçon d'acharnement, que la blonde comprendrait sûrement.
- Toutes mes félicitations Ellana. J'espère que cette victoire ne sera que le début d'une longue série. Trop peu de gens prennent le temps de jouer aux échecs. Je vous laisse aller manger à présent. Prenez votre temps, nous passerons à la suite à votre retour. Et promis ce ne sera pas uniquement des parties d'échecs.
Laissant donc l'elfe quitter les lieux, le bretteur se leva à son tour après avoir rangé le plateau et les pions. Puis, il alla observer silencieusement la fenêtre qui le séparait de l'extérieur. La suite de la journée allait être marquée par quelques petites épreuves de réflexion pour la blonde. Des questions, plus ou moins philosophique, similaires à celles qu'elle avait pu connaître lors de son séjour à Drakstrang. Quelques résolutions de puzzles, aussi. Chaque fois sous le regard de Deydreus, chaque fois d'un œil amical mais analytique. Ainsi, l'après-midi se déroula doucement dans les quartiers de la Griffe. Quand le soleil entama finalement sa course, les deux protagonistes étaient aussi épuisés que s'ils avaient parcourus des kilomètres en armure lourde. Parfois, les exercices mentaux étaient aussi violents que les exercices de renforcement musculaire. Engoncé dans son fauteuil, le vampire ricana légèrement alors que l'elfe achevait de résoudre une énième énigme.
- Vous vous êtes bien débrouillée Ellana. j'en connais qui auraient fait voler les différentes épreuves par pur ennui.
Il étira un sourire, se relevant pour aller chercher à boire. Versant dans deux verres de l'hydromel qu'il tendit ensuite à la blonde. Ensuite, il se reposa contre son siège, portant le verre à ses propres lèvres.
- Je n'ai pas particulièrement prévu d'activité pour vous ce soir. Vous êtes donc libre de vous balader librement, ou d'aller vous effondrer dans votre lite. Demain, nous partirons un peu avant midi. Il but une nouvelle gorgée, avant de plonger son regard bicolore dans les yeux noisettes de l'elfe. Bonne nuit Ellana, j'ai aimé votre compagnie.
Oui, il en avait profité pour la jauger. Pour voir la limite de ses prouesses martiales et la force de sa volonté. Mais il pouvait également avouer avoir passer du bon temps. Pour le reste, la véritable épreuve commencerait le lendemain, lorsqu'ils partiraient enfin vers les hameaux ayant réclamé l'aide impériale. Attendant donc que la blonde ne quitte sa chambre si cette dernière avait fini de lui poser quelques questions ou autres, le vampire ouvrit ensuite sa fenêtre pour se jeter dans le vide glacial de la nuit. Déployant ses ailes, le chevalier sombre se releva finalement dans les ténèbres pour s'élancer vers des flancs de montagnes où s'aventuraient quelques proies nocturnes.
Comme la veille, le vampire se jeta sur les animaux inattentifs pour se nourrir et reprendre des forces. Une fois son "repas" fait, l'être aux yeux vairons essuya ensuite ses lèvres tout en nettoyant sa gorge à l'aide d'un nouveau liquide fruité. Puis, tandis qu'il retournait au niveau de la forteresse, le reikois se posa directement dans la cour extérieure. Seul, Deydreus dégaina ses deux épées pour manifester de nouveaux de grands piques sanglants. Et, dans un tourbillon rapide, il reprit son terrible entraînement. Toujours plus vif. Toujours plus violent.
Car c'était dans la facilité qu'il risquait de trouver la défaite.
Replaçant les différentes pièces, le vampire laissa un léger sourire glisser sur ses lèvres. Tout le long de leur partie, il avait écouté l'elfe s'exprimer. Il n'avait pas réagit de suite, mais il avait pris toute la profondeur des mots de la blonde pour mieux les comprendre. Ainsi, lorsque les pièces furent prêtes, le vampire commença de nouveau à les déplacer, portant de temps à autres son attention vers l'oreille pointue.
- Je comprends votre réflexion sur l'instinct animal. Ce dernier guide effectivement souvent nos réactions. Mais ne vous méprenez pas non plus. Il nous est parfois possible de rationaliser nos actions au point qu'elles aillent à l'encontre même de notre nature. Prenez mon propre exemple. Je suis un vampire. Je me nourris normalement du sang des autres. Pourtant, je ne me jette pas sur vous pour plonger mes crocs dans votre gorge. Car j'ai appris à altérer mes instincts. Il étira un nouveau sourire. Pardon, je ne voulais pas paraître menaçant. Ce que je veux dire, c'est que notre nature peut être domptée. Et que cette dernière ne nous définit pas. Qu'elle soit animale, élémentaire ou divine.
Les pions se déplacèrent, et Ellana venait de lui prendre sa reine. La partie s'annonçait mal. Amusant. Réarrangeant ses pièces, le reikois fit en sorte d'ouvrir un peu sa défense, forçant une nouvelle capture inutile, puis il frappa, prenant la tour de l'elfe avant de mettre en échec le roi de son invitée.
- Votre parcours ne tire peut-être pas son origine dans une histoire incroyable, mais cela n'est pas limitant dans ce qu'on peut accomplir. Que l'on vienne d'une famille noble ou de la rue. Qu'on soit là par conviction ou par curiosité. Peu importe, tant qu'on trouve un moyen de s'améliorer. De devenir plus fort dans son domaine. Que ce soit la médecine, ou la stratégie de guerre. Votre volonté de vous perfectionner est remarquable, et vous trouverez de nombreux semblables sous la bannière des Serres Pourpres. Tous ici refusent de se laisser aller à un confort et une satisfaction pleine de suffisance. C'est pour ça aussi que l'entraînement est perpétuel. Afin de toujours devenir meilleur.
Prenant quelques nouvelles pièces à l'elfe, le vampire déclara un nouvel échec et mat, puis vint replacer les pièces lorsque la blonde insista pour recommencer de nouveau. Nouvelle partie, nouvelle réponse.
- Que voulez-vous savoir sur moi exactement Ellana? Mon enfance? Mes premières années dans l'armée? La guerre? Il soupira doucement, légèrement nostalgique d'un temps où tout semblait plus simple. Je suis né dans les régions du Nord. Dans un village sans importance et dans une famille modeste. Mon oncle était un haut officier de l'armée du royaume et lorsqu'il se décida à revenir chez nous, il décida de m'entrainer. Et croyez-moi, ce ne fut pas aussi tendre que ce que vous pouvez voir chez les autres Serres. Il ricana doucement, enchainant alors qu'il déplaçait ses pièces. Pour le reste, j'ai toujours voulu être soldat. Combattre pour améliorer la condition des races mortelles. Pour les rendre plus fortes. Plus légitimes face aux titans. Face aux menaces. J'ai vu la faiblesse dans l'armée. J'ai vu la complaisance ainsi que la corruption. J'ai vu la peur. Alors je me suis juré de changer cela. Quitte à tout sacrifier. Puis, la guerre a frappé à ma porte. D'abord la conquête de Tensai, où l'idée des Serres vit le jour. Puis, la guerre des Titans où la bannière noire et sang flotta pour la première fois.
Il déplaça ses fous et son cavaliers, déplaçant ses pièces de manière précise malgré les efforts méritoires d'Ellana qui, d'ailleurs, gagnait peu à peu du terrain sur lui.
- Concernant ma malediction... Cette dernière s'est éveillée à la suite de mon combat contre l'Empereur, comme je vous ai confié plus tôt. Cependant, j'étais déjà au fait de cette dernière. Je l'avais déjà vu. Je l'avais déjà combattue. Chez mon ancienne compagne, que j'ai été forcé de tuer pour préserver le monde de sa folie sanguinaire. Il remarqua le mauvais placement de la reine de l'Elfe, la prenant avec son roi. Echec et mat.
Un léger silence s'installa, Ellana absorbant sans doute la phrase que le vampire venait de prononcer. Se tenant le front, l'elfe réalisait probablement l'erreur qu'elle venait de faire et regrettait d'avoir agit ainsi. Amusé, le vampire replaça doucement les pièces tout en continuant de parler.
- Lorsque le Sang Béni se manifesta en moi, j'eus cette désagréable impression que la fin approchait. Non pas une fin glorieuse, mais pitoyable. Enfin... C'est souvent comme ça à vrai dire. La plupart des héros et autres champions ne tombent pas dans des champs de batailles glorieux ou dans de grands éclats... Mais dans un gémissement silencieux, emportés par l'âge ou la maladie. Je refusai de finir comme ça. Surtout quand on était au fait des maux de cette malédiction. Il s'arrêta, observant le plateau de jeu. Pour que vous compreniez. Le Sang Béni ne vous efface pas du monde. Il se contente de ronger votre conscience jusqu'à ne laisser qu'une enveloppe vide, assoiffée de sang et de massacre. Une bête enragée attaquant ennemis et alliés. Et dont la manipulation sanguine ne se limite qu'à l'imagination. Comme pour appuyer son propos, le vampire matérialisé une petite danseuse faite de sang, dansant doucement sur le plateau avant de disparaître. Je n'ai pas supprimé ce mal de mon corps. Je l'ai simplement maîtrisé, notamment en sacrifiant ma mortalité. Mon humanité. En devenant vampire, j'ai pu continuer à vivre. Même si cela me condamne à voir tout ceux que j'aime mourir un jour. Il ricana doucement. Au moins, je sais que ce mal n'est pas contagieux.
Les pièces continuèrent de bouger doucement. Le vampire avait été honnête, comme il l'avait promis. Il n'était pas rentré tant que ça dans les détails les plus douloureux. Il ne parla pas de la grotte et des supplices qu'il s'était infligé, tout comme il ne mentionna pas exactement comment il avait tué Talia. Et comment il avait dut subir une seconde fois cet affrontement dans son esprit. Il ne parla ni des visions de la Mère des Corbeaux. Ni de l'Ombre. Ces choses là viendraient plus tard. Si l'elfe se montrait méritante. Pour la partie, les forces étaient équilibrées. Ellana semblait plus concentrée. Plus sûre d'elle dans ses mouvements. Un sourire léger passa brièvement sur les lèvres du vampire tandis qu'il s'ouvrait à une frappe mortelle. S'engouffrant dedans, l'elfe remporta finalement sa première victoire. Une leçon d'acharnement, que la blonde comprendrait sûrement.
- Toutes mes félicitations Ellana. J'espère que cette victoire ne sera que le début d'une longue série. Trop peu de gens prennent le temps de jouer aux échecs. Je vous laisse aller manger à présent. Prenez votre temps, nous passerons à la suite à votre retour. Et promis ce ne sera pas uniquement des parties d'échecs.
Laissant donc l'elfe quitter les lieux, le bretteur se leva à son tour après avoir rangé le plateau et les pions. Puis, il alla observer silencieusement la fenêtre qui le séparait de l'extérieur. La suite de la journée allait être marquée par quelques petites épreuves de réflexion pour la blonde. Des questions, plus ou moins philosophique, similaires à celles qu'elle avait pu connaître lors de son séjour à Drakstrang. Quelques résolutions de puzzles, aussi. Chaque fois sous le regard de Deydreus, chaque fois d'un œil amical mais analytique. Ainsi, l'après-midi se déroula doucement dans les quartiers de la Griffe. Quand le soleil entama finalement sa course, les deux protagonistes étaient aussi épuisés que s'ils avaient parcourus des kilomètres en armure lourde. Parfois, les exercices mentaux étaient aussi violents que les exercices de renforcement musculaire. Engoncé dans son fauteuil, le vampire ricana légèrement alors que l'elfe achevait de résoudre une énième énigme.
- Vous vous êtes bien débrouillée Ellana. j'en connais qui auraient fait voler les différentes épreuves par pur ennui.
Il étira un sourire, se relevant pour aller chercher à boire. Versant dans deux verres de l'hydromel qu'il tendit ensuite à la blonde. Ensuite, il se reposa contre son siège, portant le verre à ses propres lèvres.
- Je n'ai pas particulièrement prévu d'activité pour vous ce soir. Vous êtes donc libre de vous balader librement, ou d'aller vous effondrer dans votre lite. Demain, nous partirons un peu avant midi. Il but une nouvelle gorgée, avant de plonger son regard bicolore dans les yeux noisettes de l'elfe. Bonne nuit Ellana, j'ai aimé votre compagnie.
Oui, il en avait profité pour la jauger. Pour voir la limite de ses prouesses martiales et la force de sa volonté. Mais il pouvait également avouer avoir passer du bon temps. Pour le reste, la véritable épreuve commencerait le lendemain, lorsqu'ils partiraient enfin vers les hameaux ayant réclamé l'aide impériale. Attendant donc que la blonde ne quitte sa chambre si cette dernière avait fini de lui poser quelques questions ou autres, le vampire ouvrit ensuite sa fenêtre pour se jeter dans le vide glacial de la nuit. Déployant ses ailes, le chevalier sombre se releva finalement dans les ténèbres pour s'élancer vers des flancs de montagnes où s'aventuraient quelques proies nocturnes.
Comme la veille, le vampire se jeta sur les animaux inattentifs pour se nourrir et reprendre des forces. Une fois son "repas" fait, l'être aux yeux vairons essuya ensuite ses lèvres tout en nettoyant sa gorge à l'aide d'un nouveau liquide fruité. Puis, tandis qu'il retournait au niveau de la forteresse, le reikois se posa directement dans la cour extérieure. Seul, Deydreus dégaina ses deux épées pour manifester de nouveaux de grands piques sanglants. Et, dans un tourbillon rapide, il reprit son terrible entraînement. Toujours plus vif. Toujours plus violent.
Car c'était dans la facilité qu'il risquait de trouver la défaite.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen du Reike
Ellana Blackwood
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crédits : 348
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Dans un soupir exténué, Ellana se laissa tomber sur le lit, face contre matelas, étant capable de s'endormir telle la loque qu'elle était en cet instant. L'elfe avait quitté les quartiers du vampire et s'était dirigé vers les bibliothèques, s'empressant de chercher une multitude d'ouvrages sur les jeux d'échecs, d'énigmes et de casses-têtes, voulant à tout prix combler ses lacunes et ainsi, humilier le prochain courageux qui aurait eu l'audace de l'affronter ! Ellana ne se remettait pas de la multitudes d'échecs qu'elle s'était prise de la part du dirigeant, ayant toujours le mot de la fin, le dernier coup bien placé. Les heures s'étaient rapidement écoulées et elle n'avait pas vu le temps passer, c'est lorsqu'il fit noir depuis plusieurs heures, qu'elle quitta finalement les lieux, le cerveau toujours en ébullition.
Ainsi, exténuée, vidée, lessivée, elle s'empêcha de dormir tout de suite, elle devait encore se changer et ranger quelques affaires qui traînaient encore là. Elle se releva de façon pénible, en soupirant de nouveau, la fatigue palpable. Puis se changea rapidement dans une nuisette tout en regardant l'astre nocturne qui brillait de plus belle, berçant la chambre paisible de ses rayons bleutés sur la pierre noire des murs. Une fois apprêtée pour rejoindre les bras de Morphée, l'elfe profita encore des lueurs dansantes dans le ciel, marquant la beauté du froid malgré sa rudesse. Elle zieuta un instant le firmament, la silhouette des montagnes dans l'horizon avant de baisser son regard sur la forteresse sombre, observant le calme qui régnait dans les lieux. Il n'y avait plus aucun soldats pour s'entraîner, la plupart étant sûrement allés se coucher pour préparer l'expédition du lendemain. Et Ellana aurait dû faire de même il y a longtemps déjà, en plus de manquer de sommeil de la veille et de s'être exercé de façon intense toute la journée, elle en paierait sa fatigue, mais elle trouverait bien un moment pour rattraper ces heures perdues.
Qu'importait, elle n'y pensait pas encore. Pour l'instant, elle rêvait éveillée tandis qu'elle posait son regard sur la cours et repensait à l'entrainement d'aujourd'hui. D'ailleurs, c'est en posant ses yeux sur la zone qu'elle remarqua un soldat qui s'entrainait encore. Un puni ou un assidu. Ellana se mit à sourire, imaginant les différentes raisons de son exercice si tardif. Elle ouvrit la fenêtre pour pouvoir s'accouder un instant sur le rebord, jouissant de l'ambiance nocturne, même si la brise glaciale mordait sa peau, la tranquillité était beaucoup trop profitable pour ne pas prendre le temps de s'y arrêter.
Appuyée, les mains maintenant ses coudes, elle regardait la silhouette se mouvoir, pensive, observant les mouvements qu'il réalisait de façon relativement rapide, elle tenta de se comparer ou d'évaluer le niveau moyen d'un soldat mais celui-là devait faire parti de l'élite car à maintes reprises elle ne put discerner ce qu'il faisait, tellement la vitesse dépassait sa perception. Cela l'intrigua, elle fronça les sourcils lorsqu'il effectua un enchaînement similaire à ce qu'on lui avait apprit dans la matinée. Une coïncidence peut être, mais l'elfe se posa tout de même des questions jusqu'à ce qu'il invoqua une magie bien particulière. Des formes aqueuses, tangibles mais surtout à l'apparence sanglante qui était propre à...
Un corbeau arriva de nul part, menaçant presque de s'écraser sur le visage de la blondinette qui ne manqua pas de crier de surprise en reculant. L'oiseau se posa sur le rebord, croassant un rire, étant aussi étonné de l'avoir prise au dépourvue. La main sur le cœur, Ellana soupira avant de rapidement se précipiter à la fenêtre pour attraper l'oiseau telle une cocotte, bloquant ses ailes, avant de vite fermer la fenêtre. Elle ouvrit sa main le laissant prendre l'envol jusqu'à une chaise, s'appuyant ensuite sur la vitre.
"T'ai-je effrayé ? Je ne pensais pas, cela dit, tu avais l'air dans la lune. Que guettes-tu dans l'obscurité ?"
Ellana s'extirpa doucement de la fenêtre pour venir s'asseoir, disposant le duo comme la veille.
"Rien, je profitais de la soirée."
"Drôle de façon de profiter quand on se précipite pour se cacher. Tu mens mal Ellana."
Il croassa un rire avant d'agiter ses ailes pour garder l'équilibre lorsque la chaise reçut un coup de pied de la part de l'elfe.
"Ce que tu es susceptible, et violente qui plus est. Je me suis peut-être trompé, tu es plus similaire aux soldats que ce que je ne le pensais. Ou peut-être que je touche une corde sensible ?"
Elle regarda en direction de la fenêtre, absente.
"... Non, je suis juste fatiguée, excuse-moi. Que viens-tu faire là ?"
L'oiseau la dévisagea un instant, silencieux, son œil de jais l'observant, sous le reflet de la lumière, semblait finalement être teinté d'une couleur plus sanglante. Il échappa une onomatopée, peu convaincu.
"Hm, soit. Sache que je viens aux nouvelles, je t'ai observé aujourd'hui et, quelle agréable surprise, tu sembles plus pertinente que ce qu'il n'y paraît. Je ne me suis pas trompé en t'adressant la parole."
Il sautilla légèrement sur le rebord, comme se mouvant.
"As-tu d'autres questions pour moi ce soir ?"
Mettant ses bras en arrière pour prendre appui, l'elfe répondit tout aussi pensive.
"Je ne sais pas, j'ai eu pas mal de révélations aujourd'hui."
"Je ne parlais pas forcément de Deydreus, tu sais. "
Elle tourna vivement la tête vers l'oiseau, plissant les lèvres, une grimace de gêne. Trahie par sa fatigue. Le corbeau croassa de nouveau.
"Non. Effectivement. Mais que peux-tu me dire d'autre si ce n'est des lieux. Connais-tu aussi bien les soldats ?"
Elle le regarda intensément, prenant son silence pour un non.
"Bon. Alors je suis tout en droit de penser que tu viens pour le même sujet." Elle marqua une pause. "Il y a peut être cette histoire de malédiction, bien qu'il m'en ai parlé, c'est une longue histoire qui m'a été écourtée et ma curiosité n'est pas satisfaite."
Elle esquissa un sourire malicieux, prête à écouter Vesperion qui acquiesça avant de lui conter les détails qu'elle demandait. Ainsi il passa de longues minutes qui se déroulèrent en une heure, à raconter l'histoire de la malédiction, autant par les conditions de la mort de la compagne du vampire que les "tortures" qu'il s'infligeait pour combattre ce mal qui avait manqué de le ronger. Ellana avait replié ses genoux sur le lit, buvant les paroles du conteur tout en vivant l'histoire, ne manquant pas de se faire larmoyante aux passages les plus délicats et émouvants. Elle justifia sa peine en une fatigue exacerbée tout en serrant son oreiller contre elle. Vesperion ne faisait que raconter ce qu'il savait, et il en connaissait beaucoup, faisant fit de son interlocutrice, comme s'il avait toujours été là pour n'être que celui qui ressasse le passé.
Ainsi, Ellana connaissait à peu près toute l'histoire, plus consciente maintenant de la puissance du dirigeant et notamment plus admiratrice de tout ce qu'il avait accomplit. Elle remercia l'oiseau bavard.
"Pourquoi me confier toutes ces choses ? Attends-tu quelque chose de moi ?"
"Non, je suis l'oiseau qui murmure aux oreilles de ceux qui savent l'entendre. Hors, tu es la première à en avoir été capable, je te dois bien tous les secrets du monde. En revanche je n'en fait qu'à ma tête, alors, qui c'est, peut être que tes secrets ne seront pas si bien gardés."
D'un air ennuyé, il se fit jugé par l'elfe.
"Oiseau de malheur va."
Puis elle se mit à rire. Ils échangèrent par la suite quelques instants, ressassant la journée d'aujourd'hui, l'elfe se confiant davantage au corbeau malgré l'avertissement de ce dernier, faisant part de ses ressentis et de ce qui lui était réservé pour l'avenir puis ne tarda à lui ouvrir de nouveau la fenêtre, lui permettant de prendre son envol. Avant qu'il ne déguerpisse, elle lui demanda une dernière faveur, pour sa quête, de découvrir les lieux, survoler le village de Pierrefroide pour l'en indiquer les informations pertinentes concernant la bête hantant les lieux. Vesperion ne répondit point et disparu dans le ciel obscur.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel quand Ellana entrouvrit les yeux. Lorsqu'elle aperçut le moindre rayon solaire qui tapait de plus bel sur ses jambes, elle se leva à toute vitesse, se jetant sur la vitre pour observer la position de l'astre. La matinée était bien entamée et l'elfe venait à peine de s'éveiller. Elle s'habilla en toute hâte, mettant son armure comme elle le pouvait, galérant toujours avec les sangles de ses épaulières, attacha ses cheveux de manière approximative et se dépêcha à quitter sa chambre. Elle passa par le mess pour ne pas partir le ventre vide et, bien qu'elle ne soit aucunement en retard, elle s'activa à arriver dans la cour tout juste en avance.
Ainsi, exténuée, vidée, lessivée, elle s'empêcha de dormir tout de suite, elle devait encore se changer et ranger quelques affaires qui traînaient encore là. Elle se releva de façon pénible, en soupirant de nouveau, la fatigue palpable. Puis se changea rapidement dans une nuisette tout en regardant l'astre nocturne qui brillait de plus belle, berçant la chambre paisible de ses rayons bleutés sur la pierre noire des murs. Une fois apprêtée pour rejoindre les bras de Morphée, l'elfe profita encore des lueurs dansantes dans le ciel, marquant la beauté du froid malgré sa rudesse. Elle zieuta un instant le firmament, la silhouette des montagnes dans l'horizon avant de baisser son regard sur la forteresse sombre, observant le calme qui régnait dans les lieux. Il n'y avait plus aucun soldats pour s'entraîner, la plupart étant sûrement allés se coucher pour préparer l'expédition du lendemain. Et Ellana aurait dû faire de même il y a longtemps déjà, en plus de manquer de sommeil de la veille et de s'être exercé de façon intense toute la journée, elle en paierait sa fatigue, mais elle trouverait bien un moment pour rattraper ces heures perdues.
Qu'importait, elle n'y pensait pas encore. Pour l'instant, elle rêvait éveillée tandis qu'elle posait son regard sur la cours et repensait à l'entrainement d'aujourd'hui. D'ailleurs, c'est en posant ses yeux sur la zone qu'elle remarqua un soldat qui s'entrainait encore. Un puni ou un assidu. Ellana se mit à sourire, imaginant les différentes raisons de son exercice si tardif. Elle ouvrit la fenêtre pour pouvoir s'accouder un instant sur le rebord, jouissant de l'ambiance nocturne, même si la brise glaciale mordait sa peau, la tranquillité était beaucoup trop profitable pour ne pas prendre le temps de s'y arrêter.
Appuyée, les mains maintenant ses coudes, elle regardait la silhouette se mouvoir, pensive, observant les mouvements qu'il réalisait de façon relativement rapide, elle tenta de se comparer ou d'évaluer le niveau moyen d'un soldat mais celui-là devait faire parti de l'élite car à maintes reprises elle ne put discerner ce qu'il faisait, tellement la vitesse dépassait sa perception. Cela l'intrigua, elle fronça les sourcils lorsqu'il effectua un enchaînement similaire à ce qu'on lui avait apprit dans la matinée. Une coïncidence peut être, mais l'elfe se posa tout de même des questions jusqu'à ce qu'il invoqua une magie bien particulière. Des formes aqueuses, tangibles mais surtout à l'apparence sanglante qui était propre à...
Un corbeau arriva de nul part, menaçant presque de s'écraser sur le visage de la blondinette qui ne manqua pas de crier de surprise en reculant. L'oiseau se posa sur le rebord, croassant un rire, étant aussi étonné de l'avoir prise au dépourvue. La main sur le cœur, Ellana soupira avant de rapidement se précipiter à la fenêtre pour attraper l'oiseau telle une cocotte, bloquant ses ailes, avant de vite fermer la fenêtre. Elle ouvrit sa main le laissant prendre l'envol jusqu'à une chaise, s'appuyant ensuite sur la vitre.
"T'ai-je effrayé ? Je ne pensais pas, cela dit, tu avais l'air dans la lune. Que guettes-tu dans l'obscurité ?"
Ellana s'extirpa doucement de la fenêtre pour venir s'asseoir, disposant le duo comme la veille.
"Rien, je profitais de la soirée."
"Drôle de façon de profiter quand on se précipite pour se cacher. Tu mens mal Ellana."
Il croassa un rire avant d'agiter ses ailes pour garder l'équilibre lorsque la chaise reçut un coup de pied de la part de l'elfe.
"Ce que tu es susceptible, et violente qui plus est. Je me suis peut-être trompé, tu es plus similaire aux soldats que ce que je ne le pensais. Ou peut-être que je touche une corde sensible ?"
Elle regarda en direction de la fenêtre, absente.
"... Non, je suis juste fatiguée, excuse-moi. Que viens-tu faire là ?"
L'oiseau la dévisagea un instant, silencieux, son œil de jais l'observant, sous le reflet de la lumière, semblait finalement être teinté d'une couleur plus sanglante. Il échappa une onomatopée, peu convaincu.
"Hm, soit. Sache que je viens aux nouvelles, je t'ai observé aujourd'hui et, quelle agréable surprise, tu sembles plus pertinente que ce qu'il n'y paraît. Je ne me suis pas trompé en t'adressant la parole."
Il sautilla légèrement sur le rebord, comme se mouvant.
"As-tu d'autres questions pour moi ce soir ?"
Mettant ses bras en arrière pour prendre appui, l'elfe répondit tout aussi pensive.
"Je ne sais pas, j'ai eu pas mal de révélations aujourd'hui."
"Je ne parlais pas forcément de Deydreus, tu sais. "
Elle tourna vivement la tête vers l'oiseau, plissant les lèvres, une grimace de gêne. Trahie par sa fatigue. Le corbeau croassa de nouveau.
"Non. Effectivement. Mais que peux-tu me dire d'autre si ce n'est des lieux. Connais-tu aussi bien les soldats ?"
Elle le regarda intensément, prenant son silence pour un non.
"Bon. Alors je suis tout en droit de penser que tu viens pour le même sujet." Elle marqua une pause. "Il y a peut être cette histoire de malédiction, bien qu'il m'en ai parlé, c'est une longue histoire qui m'a été écourtée et ma curiosité n'est pas satisfaite."
Elle esquissa un sourire malicieux, prête à écouter Vesperion qui acquiesça avant de lui conter les détails qu'elle demandait. Ainsi il passa de longues minutes qui se déroulèrent en une heure, à raconter l'histoire de la malédiction, autant par les conditions de la mort de la compagne du vampire que les "tortures" qu'il s'infligeait pour combattre ce mal qui avait manqué de le ronger. Ellana avait replié ses genoux sur le lit, buvant les paroles du conteur tout en vivant l'histoire, ne manquant pas de se faire larmoyante aux passages les plus délicats et émouvants. Elle justifia sa peine en une fatigue exacerbée tout en serrant son oreiller contre elle. Vesperion ne faisait que raconter ce qu'il savait, et il en connaissait beaucoup, faisant fit de son interlocutrice, comme s'il avait toujours été là pour n'être que celui qui ressasse le passé.
Ainsi, Ellana connaissait à peu près toute l'histoire, plus consciente maintenant de la puissance du dirigeant et notamment plus admiratrice de tout ce qu'il avait accomplit. Elle remercia l'oiseau bavard.
"Pourquoi me confier toutes ces choses ? Attends-tu quelque chose de moi ?"
"Non, je suis l'oiseau qui murmure aux oreilles de ceux qui savent l'entendre. Hors, tu es la première à en avoir été capable, je te dois bien tous les secrets du monde. En revanche je n'en fait qu'à ma tête, alors, qui c'est, peut être que tes secrets ne seront pas si bien gardés."
D'un air ennuyé, il se fit jugé par l'elfe.
"Oiseau de malheur va."
Puis elle se mit à rire. Ils échangèrent par la suite quelques instants, ressassant la journée d'aujourd'hui, l'elfe se confiant davantage au corbeau malgré l'avertissement de ce dernier, faisant part de ses ressentis et de ce qui lui était réservé pour l'avenir puis ne tarda à lui ouvrir de nouveau la fenêtre, lui permettant de prendre son envol. Avant qu'il ne déguerpisse, elle lui demanda une dernière faveur, pour sa quête, de découvrir les lieux, survoler le village de Pierrefroide pour l'en indiquer les informations pertinentes concernant la bête hantant les lieux. Vesperion ne répondit point et disparu dans le ciel obscur.
*
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel quand Ellana entrouvrit les yeux. Lorsqu'elle aperçut le moindre rayon solaire qui tapait de plus bel sur ses jambes, elle se leva à toute vitesse, se jetant sur la vitre pour observer la position de l'astre. La matinée était bien entamée et l'elfe venait à peine de s'éveiller. Elle s'habilla en toute hâte, mettant son armure comme elle le pouvait, galérant toujours avec les sangles de ses épaulières, attacha ses cheveux de manière approximative et se dépêcha à quitter sa chambre. Elle passa par le mess pour ne pas partir le ventre vide et, bien qu'elle ne soit aucunement en retard, elle s'activa à arriver dans la cour tout juste en avance.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
La nuit fut longue. L'entraînement, éreintant. Mais Deydreus était satisfait. Content d'avoir battu son record de la veille. D'avoir sut parer les différents projectiles. De s'être améliorer. Rengainant ses lames, le bretteur laissa son regard glisser doucement vers le ciel étoilé. Dans ce tapis nocturne, les astres venaient briller d'un éclat argenté particulièrement majestueux. On y décelait toute la puissance, et toute la beauté des étoiles qui se trouvaient parfois cachées temporairement par un nuage nocturne. Fermant finalement les yeux, le vampire resta là, dans les ténèbres absolues, à sentir uniquement le froid venant mordre sa chair. Une preuve de plus de son existence. Une preuve de plus du fait qu'il était encore lui.
Quand le soleil commença finalement à poindre, le vampire laissa les premiers rayons venir lécher son visage. Si ces derniers provoquaient chez lui une sensation désagréable, Deydreus avait appris à associer de nouveau ces derniers à quelque chose de symbolique. A quelque chose d'agréable. Puis, la Griffe s'était finalement détourné de sa silencieuse observation pour aller se préparer.
Aujourd'hui, les Serres allaient quitter la forteresse. Enfin. Une partie. Trente hommes, dirigés par Léonard, Akemi et Esyleij. Vingt fantassins. Dix archers. Tous prêts à assister le chef des armées et la vétérinaire dans leur future mission à Pierrefroide. Pour le reste des effectifs, ces derniers avaient d'autres missions ou bien se retrouvaient à gérer la forteresse. Après tout, le vampire n'avait pas besoin de tout ses hommes pour aller chasser un ombragon. Passant donc dans ses quartiers, le sombre chevalier commença par se changer afin d'adopter une tenue plus adaptée à sa future escapade. Une chemise épaisse, des braies en coton, un gambison épais. Puis, sa cotte de mailles et enfin son armure de plaques noires. Assemblant le tout, le bretteur pris ensuite quelques instants à observer son reflet avant de venir placer ses épées dans son dos, satisfait. Puis, comme à son habitude, il plaça sa grande cape rouge et noir. Symbole de son autorité et, surtout, du bataillon.
Une fois arrivé au niveau de la herse intérieure, le chef des armées passa en revue tous ses soldats afin de s'assurer qu'aucun d'eux ne manquait de quoique ce soit. Il analysa également le chariot et la bête qui permettraient de transporter les vivres et les tentes pour la nuit qui viendrait. Globalement, les hommes d'armes allaient en avoir pour une bonne journée pour arriver jusqu'au bourg demandant leur aide. Mais, afin d'être le mieux préparé, Deydreus avait prévu de s'arrêter à quelques kilomètres de leur destination. Une fois toutes ses vérifications effectuées, le vampire profita des quelques instants de calme pour discuter tranquillement avec le demi elfe et le blond qui les accompagnait. Akemi, quant à elle, était visiblement trop occupé à réajuster, encore, la corde de son arc comme la maniaque qu'elle était. Les Serres étaient en avance, comme à leur habitude. C'était là une forme de préparation supplémentaire, permettant d'ajuster le tir en cas d'imprévu. Aussi, quand Ellana fit finalement son apparition, elle n'était ni en retard ni moquée par les autres soldats présents. S'avançant vers la vétérinaire, le chevalier d'ébène fixa la blonde avant de la saluer doucement, ses yeux perçant au travers de son casque enténébré.
- Bonjour Ellana. J'espère que la nuit a été bonne et reposante. Nous allons avoir une longue marche jusque Pierrefroide. Il fit signe à ses hommes de se mettre en marche, leur emboitant le pas et invitant l'elfe à faire de même. Nous allons avoir un cheval qui nous accompagnera durant notre périple. Une bête de trait n'ayant rien d'extraordinaire si ce n'est son incroyablement courage et sa résistance à l'effort. Il étira un sourire complice sous son heaume. Prenez en soin, sinon Usha va me tuer.
Puis, dans un bruit sourd, les différentes herses se soulevèrent, tandis qu'au vent claquaient la bannière noire et sang.
Quand le soleil commença finalement à poindre, le vampire laissa les premiers rayons venir lécher son visage. Si ces derniers provoquaient chez lui une sensation désagréable, Deydreus avait appris à associer de nouveau ces derniers à quelque chose de symbolique. A quelque chose d'agréable. Puis, la Griffe s'était finalement détourné de sa silencieuse observation pour aller se préparer.
Aujourd'hui, les Serres allaient quitter la forteresse. Enfin. Une partie. Trente hommes, dirigés par Léonard, Akemi et Esyleij. Vingt fantassins. Dix archers. Tous prêts à assister le chef des armées et la vétérinaire dans leur future mission à Pierrefroide. Pour le reste des effectifs, ces derniers avaient d'autres missions ou bien se retrouvaient à gérer la forteresse. Après tout, le vampire n'avait pas besoin de tout ses hommes pour aller chasser un ombragon. Passant donc dans ses quartiers, le sombre chevalier commença par se changer afin d'adopter une tenue plus adaptée à sa future escapade. Une chemise épaisse, des braies en coton, un gambison épais. Puis, sa cotte de mailles et enfin son armure de plaques noires. Assemblant le tout, le bretteur pris ensuite quelques instants à observer son reflet avant de venir placer ses épées dans son dos, satisfait. Puis, comme à son habitude, il plaça sa grande cape rouge et noir. Symbole de son autorité et, surtout, du bataillon.
Une fois arrivé au niveau de la herse intérieure, le chef des armées passa en revue tous ses soldats afin de s'assurer qu'aucun d'eux ne manquait de quoique ce soit. Il analysa également le chariot et la bête qui permettraient de transporter les vivres et les tentes pour la nuit qui viendrait. Globalement, les hommes d'armes allaient en avoir pour une bonne journée pour arriver jusqu'au bourg demandant leur aide. Mais, afin d'être le mieux préparé, Deydreus avait prévu de s'arrêter à quelques kilomètres de leur destination. Une fois toutes ses vérifications effectuées, le vampire profita des quelques instants de calme pour discuter tranquillement avec le demi elfe et le blond qui les accompagnait. Akemi, quant à elle, était visiblement trop occupé à réajuster, encore, la corde de son arc comme la maniaque qu'elle était. Les Serres étaient en avance, comme à leur habitude. C'était là une forme de préparation supplémentaire, permettant d'ajuster le tir en cas d'imprévu. Aussi, quand Ellana fit finalement son apparition, elle n'était ni en retard ni moquée par les autres soldats présents. S'avançant vers la vétérinaire, le chevalier d'ébène fixa la blonde avant de la saluer doucement, ses yeux perçant au travers de son casque enténébré.
- Bonjour Ellana. J'espère que la nuit a été bonne et reposante. Nous allons avoir une longue marche jusque Pierrefroide. Il fit signe à ses hommes de se mettre en marche, leur emboitant le pas et invitant l'elfe à faire de même. Nous allons avoir un cheval qui nous accompagnera durant notre périple. Une bête de trait n'ayant rien d'extraordinaire si ce n'est son incroyablement courage et sa résistance à l'effort. Il étira un sourire complice sous son heaume. Prenez en soin, sinon Usha va me tuer.
Puis, dans un bruit sourd, les différentes herses se soulevèrent, tandis qu'au vent claquaient la bannière noire et sang.
*
* *
* *
Le soleil entamait doucement sa course lorsque les Serres décidèrent de monter le campement. Contrairement à beaucoup d'imbéciles, la troupe d'élite était devenue maitre dans l'installation rapide de ces derniers et avait appris à commencer son effort lorsque les lueurs du jour le permettaient encore. Et dans cet effort, tout le monde y mettait du sien, même Deydreus. Enfonçant les tendeurs qui permettraient de maintenir la forme de sa tente en place, le guerrier aux yeux vairons acheva ensuite l'installation de son lit de camp puis du mobilier qui lui était dédié en tant que chef des armées. Après tout, le bretteur devait être capable de tenir le moindre courrier urgent. D'ailleurs, il avait informé Zéphyr avant son départ de la forteresse. Au cas où. Une fois sa manœuvre achevée, le vampire observa les autres Serres puis commença à prêter assistance à celles et ceux en ayant besoin. Ellana compris, si jamais elle demanderait de l'assistance. Dans ses gestes, dans ses mots, on ressentait chez Deydreus toute l'expérience des campagnes militaires qui ressortaient. Il n'était plus, parmi ces trente hommes, la Griffe. Il était redevenu temporairement le soldat d'élite. Celui qui avait plus pataugé dans la fange et le sang que dansé dans les diners mondains ou jeux politiques. Quand enfin le camp fut totalement monté, l'être aux regard hétérochrome désigna rapidement quelques hommes qui seraient chargé du feu et des premiers tours de garde. Puis, il s'assura que tout était en ordre.
- Vous voulez qu'on commence directement à sortir des provisions chef? Ou bien on va chasser?
- Il est trop tard pour aller chasser quelque chose d'intéressant. Préparez de quoi nourrir les gars. Un ragout sera suffisant. Demain, vous pourrez vous restaurer directement dans le bourg nous ayant appelé. Et si ce n'est pas le cas, nous serons bien heureux d'avoir économisé la viande sèche. D'autant qu'on ne connait pas l'état véritable de Pierrefroide.
- Ca marche.
Quittant ses hommes, le bretteur s'approcha doucement de la tente d'Ellana, qui se trouvait non loin de la sienne. Observant la toile blanche qui s'était tendue et l'elfe, le bretteur retira finalement son heaume, les rayons plus faibles lui permettant de pleinement savourer la fraicheur arrivante.
-Que pensez-vous de la vie de camp? Je sais que vous avez fait vos classes mais... Cela ne veut pas dire qu'on apprécie l'exercice de survie. Il planta ses yeux sur les différentes tentes, et leurs espacements parfaits. Pour être honnête, j'ai tellement passé de temps à bouger et vivre ainsi que j'y trouve une certaine forme de réconfort. Même si le sommeil n'est plus réellement mon allié et ne sert qu'à apaiser mon esprit.
Il écouta sa réponse avec attention. L'elfe n'était pas une bleue. Elle avait de l'expérience et même si elle semblait douter de ses capacités elle disposait d'un grand potentiel. Elle était une vétérane de la guerre des titans. De la peste obscure... Juste cela la différenciait de facto des autres soldats ou membres du RSAF. Elle avait été sélectionnée, à plusieurs reprises, pour participer à des missions aussi périlleuses que désagréables. Elle avait même donné de sa personne et subit des blessures lors de ces luttes. Alors, la question de Deydreus n'était pas posée comme à une nouvelle arrivante. C'était plutôt pour mieux la sonder. Mieux la connaître. Car il ne mentait pas. Le guerrier avait grandit dans la guerre. La Mort avait été sa plus grande amie et la vie militaire avait plus rythmé sa vie que la vie civile. Naturellement, le chevalier gardait en lui les leçons d'étiquette et tout ce que son statut noble impliquait mais... Il ne le cachait pas. C'était dans ce genre de contexte qu'il se sentait vivant. Tout comme à la forteresse. Tout comme lors des batailles. Enfin... Il s'agissait là d'un caprice, car le vampire pouvait en réalité parfaitement s'accommoder de la vie à la capitale. Il se refusait simplement au... Grand confort. De peur de s'y perdre. De peur de renier tout ce qu'il avait toujours été. Un guerrier méritoire, s'étant élevé de la boue pour décrocher les étoiles d'un ciel arrogant. Quand Ellana eut fini son propos, le bretteur étira un léger sourire adressé à l'elfe.
- Je vous laisse vous reposer un peu. N'hésitez pas à aller manger tout à l'heure. Léonard a une grande gueule, mais c'est un bon cuisinier. Il retint un rire léger. Ne dites jamais ça à Tulkas, il deviendrait jaloux. Quand vous aurez fini de manger, et si la fatigue ne vous étreint pas, n'hésitez pas à me rendre visite. Que ce soit pour parler de la mission ou d'autres choses. Ce n'est pas comme si je comptai dormir, de toutes façons.
Un nouveau sourire, tout aussi franc. Puis, le chevalier sombre repartit en direction de sa propre tente afin d'y déposer son heaume. La nuit était à présent presque entièrement tombée sur le campement et avec la venue de la lune, les instincts du vampire s'éveillèrent de nouveau. Se posant donc sur son lit, l'être au regard bicolore déposa ses armes dans un soupire entendu.
Si Ellana ne viendrait pas le voir plus tard, il savait au moins ce qu'il devrait faire.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen du Reike
Ellana Blackwood
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Ainsi, son réveil soudain ne s'était fait aucunement remarqué, pas même par un potentiel retard, un sourire en coin, l'elfe se dirigea vers les troupes d'un pas plus rassuré, saluant le dirigeant et se faisant attribuer la mission de s'occuper du cheval de trait. Rien de remarquable mais après tout, elle était la vétérinaire de l'armée désormais, la responsabilité des bêtes lui revenait. Elle tapota le cou du canasson en guise de salut, caresse affective, avant de suivre le mouvement de départ.
Plus ils s'éloignaient des montagnes, plus l'air se réchauffait, sans pour autant devenir agréable pour les peaux sensibles aux températures basses. Les troupes ne se rendaient pas très loin, à peine dans un village plus au sud, tout aussi enneigé que les chemins qu'ils parcouraient. Malgré la courte distance, les charges et tout le groupe à déplacer ralentissait grandement la cadence. Si à cheval, le trajet aurait pu se faire en une journée, le déplacement en escouade nécessitait au moins une halte, ne serait-ce que pour arriver dans de meilleures conditions, reposés et en pleine journée.
Le crépuscule pointait à peine le bout de son nez que l'on commanda à établir le camp. Tous s'activèrent dès l'ordre donné moindrement que la zone avait été localisée, montant le campement avant que les derniers rayons du soleil ne les quitte complètement. Ellana avait beau savoir comment s'y prendre, les autres membres se faisaient beaucoup plus rapide et efficace, ayant l'habitude de faire, ainsi, sans même demander de l'aide, l'on vint à elle, l'assistant dans un esprit d'équipe qui était propre aux soldats, ne manquant pas de rire avec eux lorsqu'ils se faisaient des vannes grotesques, tout en prenant en compte les conseils pour les prochaines fois.
Une fois que le campement avait été monté, l'on attendit les autres directives avant de vaquer aux occupations diverses. Ellana attachait la monture qui se trouvait proche de sa tente, soulevant la frange de la bête qui barrait la vue, observant ses yeux bruns et lui disait quelques mots doux, essayant de le faire parler, mais le cheval semblait être de ceux qui se faisaient muets. Elle s'éloigna de lui pour rejoindre la silhouette en armure noire qui s'avançait vers elle.
"Je n'ai plus l'habitude de tout ceci, monter les tentes aussi rapidement, le campement, dormir dans ces conditions... Mais ce n'est pas plus mal, j'aime cette dynamique, il me faudra cependant peut être quelques nuits pour m'y accoutumé de nouveau."
Regardant le camp, elle répondit d'un sourire fatigué. Puis l'officier reprit, parlant de ses frères d'armes avec une pointe d'humour, ce qui fit sourire l'elfe, bien qu'elle ne les connaissait pas, entendre de la complicité de la part du dirigeant révéla une certaine ouverture de celui-ci. Ainsi, en plus de l'inviter à se rassasier et se reposer, l'officier ne manqua pas de rappeler à l'elfe qu'elle pouvait passer le voir si besoin était. Elle le remercia de la proposition mais intérieurement, il lui était hors de question de lui rendre visite simplement parce qu'elle n'arrivait pas à compter les moutons !
Ils se saluèrent, lui d'un sourire, elle d'un hochement de tête puis ils se séparèrent, le chevalier sombre se dirigeant sûrement vers sa tente, Ellana, quant à elle, se rapprochait de l'animation que provoquait les soldats autour du feu. Des rires gras, des blagues, des frappes amicales, l'ambiance était chaleureuse bien qu'un peu brusque, la blondinette et son calme magistral faisait tâche sur le tableau qui se dessinait devant elle.
"Hé mistinguette, est-ce que tu t'es servi déjà ?"
L'elfe tourna la tête vers la voix qui l'interpellait, un blondinet à la barbichette et au sourire bienveillant, il se tenait près du chaudron où émanait les odeurs du ragoût, une louche en main, il esquissa un mouvement avec celle-ci, désignant ce dont il parlait. Ellana se dirigea vers lui.
"Non pas encore." A peine eut-elle répondue que son bol lui était déjà tendu. "Merci. C'est Léonard c'est ça ?"
"Tout à fait madame, et toi tu es Ellana, notre nouvelle vétérinaire hm ?"
Elle répondit d'un hochement de tête tout en soufflant sur le bouillon. Guettant du coin de l’œil le brouhaha autour d'une table, des soldats surexcités qui, de par leur acclamations n'étaient pas du tout en train de manger. Léonard suivit le regard de l'elfette avant de répondre à sa question silencieuse.
"Ils font sûrement un bras de fer, haha, y'a pas un soir où ils ne font pas les zouaves."
"Bon, moi je reviens, j'ai la dalle !"
Esyleij venait de se lever de cette fameuse table que fixait le duo, s'extirpant des autres soldats, il s'en venait pour lui aussi, se servir un peu de ce délicieux ragoût. Avant même qu'il ne quitte complètement le groupe, le demi-elfe remarqua l'elfette et ne manqua pas de l'inviter en toute indiscrétion.
"Eh mais peut être qu'Ellana veut prendre ma place !"
"Quoi ?! Non merci, ça ira !"
Mais le malicieux avait déjà attiré l'attention des autres soldats qui guettaient la petite nouvelle, blagueurs bon enfant, ils l'encouragèrent en tapant sur la table. Esyleij s'approcha du chaudron en tapotant l'épaule d'Ellana et lui prenant son bol presque terminé. Elle soupira en manquant de l'insulter, puis se laissa dirigé vers le groupe bien qu'intimidé par l'agglutinement.
"Soit ! Mais au vu de mes petits bras je ne rivalise avec personne."
"T'en fait pas, y'a pas de règles, soit t'as la force, soit tu triches ! Hahaha."
Répondit Esyleij de loin, la bouche pleine, avant de rire et de se faire frapper la tête par la louche de Léonard.
"T'es vraiment un con Esyleij."
"Ouais, je sais. Hahaha."
Ellana leva les yeux au ciel et prit place parmi les soldats. Ainsi, elle tomba face à un homme des plus imposant de l'escouade, le coude déjà posé sur la table, paré pour un nouveau tour. L'elfe se décomposa, en plus d'être forcée à jouer un jeu auquel elle n'est pas douée, elle doit se faire humiliée par le plus gros de tous.
"C'est du bizutage c'est ça ?"
Son adversaire répondit d'un sourire malicieux, et les autres ne firent que rire. Ce n'était rien de méchant ! Fallait juste défroisser la nouvelle. Voyant que l'elfe hésitait, ne cessant de sourire, il la rassura d'une voix grave.
"Comme il a dit, tu peux tricher."
Le regardant dans les yeux, Ellana se décida à poser son coude, mais avant d'attraper la main de son adversaire, elle invoqua un bras ombreux sur le sien, dans un claquement magique, tel un long gant doublant la taille et la force de sa dextre. Puis enfin, elle vint empoigner la main du gros balèze. Les autres se faisaient bruyants et exagérer toutes les réactions qu'ils pouvaient avoir, leur joie, l'encouragement, la surprise, bref, cet engouement exacerbé était des plus contagieux et l'elfe se laissa jouer au jeu. Ainsi commença le bras de fer et, contre toute attente, la blondinette ne traversa pas la table moindrement que le feu vert fut lancé. L'elfe luttait. La poigne se maintenait avec force, bien qu'immobile, on sentait la tension se jouer entre les deux. Bien qu'elle finit par perdre, la main atteignant le bois de la table dans une course lente. Ellana avait eut le mérite de ne pas se faire humilier gratuitement et d'avoir surpris la foule en délire.
Elle ne fit qu'un défi et resta spectatrice des autres duels, suivant le mouvement de la foule. Après quelques défaites et victoires, elle quitta la table en rigolant avec tous ceux qui étaient présents, qu'ils la charrient ou la félicitent, elle jouait le jeu, se faisant de nouveaux liens avec l'escouade. Elle regarda en direction de Léonard et Esyleij, souriante et presque reconnaissante d'avoir été poussée par cet abruti.
C'est donc tranquille et encore enjouée qu'Ellana regagna sa tente, elle ne tarderait à aller se coucher, épuisée. Elle retira son armure avec soulagement lorsqu'elle fut enfin débarrassée de son plastron. Alors qu'elle entamait son désarmement et habillement, un croassement se fit entendre devant sa tente. En chemise mais ayant encore ses jambières, elle passa la tête dehors pour voir un corbeau posé sur le dos du cheval.
D'un pas pressé, Ellana se dirigea vers la tente de l'officier. Voyant que celle-ci était ouverte, elle se posta devant et annonça son arriver pour ne point surprendre.
"Sir Deydreus ? Navrée de vous déranger, j'ai quelques informations importantes."
Elle s'avança lorsqu'on l'invita, tout en continuant, un air grave et dissimulant mal une inquiétude.
"Le village a été attaqué dans la journée. En plus d'avoir laissé la plupart des maisons en ruines, il semblerait qu'il soit assez mature pour provoquer un souffle glacial."
Elle se mit à réfléchir comme si elle n'avait pas encore assimilé ce qu'il lui avait été rapporté avant de venir prévenir le chef.
"Il n'est plus sur les lieux mais est très probablement dans les parages. Je veux dire, son territoire doit se trouver proche de Pierrefroide. Cela m'étonnerait qu'il déchaîne autant de fureur dans une telle zone si ce n'est qu'on dérange son nid."
Elle regarda de nouveau Deydreus, venant au point de son empressement.
"Il y a encore des survivants là bas, à l'heure qu'il est. Mais je ne sais quelles sont les conditions de leur survie, mais ne pouvons-nous rien faire ? Je me doute bien qu'on ne va pas déplacer les hommes maintenant, mais peut-être..."
Elle ne termina pas se phrase, remarquant elle-même qu'elle faisait preuve d'une précipitation qui n'avait pas lieu d'être. Sur un jeu d'échec, cela aurait eu l'équivalent de foncer tête baisser. Elle croisa les bras, revisitant ses dires.
"Enfin... Je viens vous informer de ce que je sais."
*
Plus ils s'éloignaient des montagnes, plus l'air se réchauffait, sans pour autant devenir agréable pour les peaux sensibles aux températures basses. Les troupes ne se rendaient pas très loin, à peine dans un village plus au sud, tout aussi enneigé que les chemins qu'ils parcouraient. Malgré la courte distance, les charges et tout le groupe à déplacer ralentissait grandement la cadence. Si à cheval, le trajet aurait pu se faire en une journée, le déplacement en escouade nécessitait au moins une halte, ne serait-ce que pour arriver dans de meilleures conditions, reposés et en pleine journée.
Le crépuscule pointait à peine le bout de son nez que l'on commanda à établir le camp. Tous s'activèrent dès l'ordre donné moindrement que la zone avait été localisée, montant le campement avant que les derniers rayons du soleil ne les quitte complètement. Ellana avait beau savoir comment s'y prendre, les autres membres se faisaient beaucoup plus rapide et efficace, ayant l'habitude de faire, ainsi, sans même demander de l'aide, l'on vint à elle, l'assistant dans un esprit d'équipe qui était propre aux soldats, ne manquant pas de rire avec eux lorsqu'ils se faisaient des vannes grotesques, tout en prenant en compte les conseils pour les prochaines fois.
Une fois que le campement avait été monté, l'on attendit les autres directives avant de vaquer aux occupations diverses. Ellana attachait la monture qui se trouvait proche de sa tente, soulevant la frange de la bête qui barrait la vue, observant ses yeux bruns et lui disait quelques mots doux, essayant de le faire parler, mais le cheval semblait être de ceux qui se faisaient muets. Elle s'éloigna de lui pour rejoindre la silhouette en armure noire qui s'avançait vers elle.
"Je n'ai plus l'habitude de tout ceci, monter les tentes aussi rapidement, le campement, dormir dans ces conditions... Mais ce n'est pas plus mal, j'aime cette dynamique, il me faudra cependant peut être quelques nuits pour m'y accoutumé de nouveau."
Regardant le camp, elle répondit d'un sourire fatigué. Puis l'officier reprit, parlant de ses frères d'armes avec une pointe d'humour, ce qui fit sourire l'elfe, bien qu'elle ne les connaissait pas, entendre de la complicité de la part du dirigeant révéla une certaine ouverture de celui-ci. Ainsi, en plus de l'inviter à se rassasier et se reposer, l'officier ne manqua pas de rappeler à l'elfe qu'elle pouvait passer le voir si besoin était. Elle le remercia de la proposition mais intérieurement, il lui était hors de question de lui rendre visite simplement parce qu'elle n'arrivait pas à compter les moutons !
Ils se saluèrent, lui d'un sourire, elle d'un hochement de tête puis ils se séparèrent, le chevalier sombre se dirigeant sûrement vers sa tente, Ellana, quant à elle, se rapprochait de l'animation que provoquait les soldats autour du feu. Des rires gras, des blagues, des frappes amicales, l'ambiance était chaleureuse bien qu'un peu brusque, la blondinette et son calme magistral faisait tâche sur le tableau qui se dessinait devant elle.
"Hé mistinguette, est-ce que tu t'es servi déjà ?"
L'elfe tourna la tête vers la voix qui l'interpellait, un blondinet à la barbichette et au sourire bienveillant, il se tenait près du chaudron où émanait les odeurs du ragoût, une louche en main, il esquissa un mouvement avec celle-ci, désignant ce dont il parlait. Ellana se dirigea vers lui.
"Non pas encore." A peine eut-elle répondue que son bol lui était déjà tendu. "Merci. C'est Léonard c'est ça ?"
"Tout à fait madame, et toi tu es Ellana, notre nouvelle vétérinaire hm ?"
Elle répondit d'un hochement de tête tout en soufflant sur le bouillon. Guettant du coin de l’œil le brouhaha autour d'une table, des soldats surexcités qui, de par leur acclamations n'étaient pas du tout en train de manger. Léonard suivit le regard de l'elfette avant de répondre à sa question silencieuse.
"Ils font sûrement un bras de fer, haha, y'a pas un soir où ils ne font pas les zouaves."
"Bon, moi je reviens, j'ai la dalle !"
Esyleij venait de se lever de cette fameuse table que fixait le duo, s'extirpant des autres soldats, il s'en venait pour lui aussi, se servir un peu de ce délicieux ragoût. Avant même qu'il ne quitte complètement le groupe, le demi-elfe remarqua l'elfette et ne manqua pas de l'inviter en toute indiscrétion.
"Eh mais peut être qu'Ellana veut prendre ma place !"
"Quoi ?! Non merci, ça ira !"
Mais le malicieux avait déjà attiré l'attention des autres soldats qui guettaient la petite nouvelle, blagueurs bon enfant, ils l'encouragèrent en tapant sur la table. Esyleij s'approcha du chaudron en tapotant l'épaule d'Ellana et lui prenant son bol presque terminé. Elle soupira en manquant de l'insulter, puis se laissa dirigé vers le groupe bien qu'intimidé par l'agglutinement.
"Soit ! Mais au vu de mes petits bras je ne rivalise avec personne."
"T'en fait pas, y'a pas de règles, soit t'as la force, soit tu triches ! Hahaha."
Répondit Esyleij de loin, la bouche pleine, avant de rire et de se faire frapper la tête par la louche de Léonard.
"T'es vraiment un con Esyleij."
"Ouais, je sais. Hahaha."
Ellana leva les yeux au ciel et prit place parmi les soldats. Ainsi, elle tomba face à un homme des plus imposant de l'escouade, le coude déjà posé sur la table, paré pour un nouveau tour. L'elfe se décomposa, en plus d'être forcée à jouer un jeu auquel elle n'est pas douée, elle doit se faire humiliée par le plus gros de tous.
"C'est du bizutage c'est ça ?"
Son adversaire répondit d'un sourire malicieux, et les autres ne firent que rire. Ce n'était rien de méchant ! Fallait juste défroisser la nouvelle. Voyant que l'elfe hésitait, ne cessant de sourire, il la rassura d'une voix grave.
"Comme il a dit, tu peux tricher."
Le regardant dans les yeux, Ellana se décida à poser son coude, mais avant d'attraper la main de son adversaire, elle invoqua un bras ombreux sur le sien, dans un claquement magique, tel un long gant doublant la taille et la force de sa dextre. Puis enfin, elle vint empoigner la main du gros balèze. Les autres se faisaient bruyants et exagérer toutes les réactions qu'ils pouvaient avoir, leur joie, l'encouragement, la surprise, bref, cet engouement exacerbé était des plus contagieux et l'elfe se laissa jouer au jeu. Ainsi commença le bras de fer et, contre toute attente, la blondinette ne traversa pas la table moindrement que le feu vert fut lancé. L'elfe luttait. La poigne se maintenait avec force, bien qu'immobile, on sentait la tension se jouer entre les deux. Bien qu'elle finit par perdre, la main atteignant le bois de la table dans une course lente. Ellana avait eut le mérite de ne pas se faire humilier gratuitement et d'avoir surpris la foule en délire.
Elle ne fit qu'un défi et resta spectatrice des autres duels, suivant le mouvement de la foule. Après quelques défaites et victoires, elle quitta la table en rigolant avec tous ceux qui étaient présents, qu'ils la charrient ou la félicitent, elle jouait le jeu, se faisant de nouveaux liens avec l'escouade. Elle regarda en direction de Léonard et Esyleij, souriante et presque reconnaissante d'avoir été poussée par cet abruti.
C'est donc tranquille et encore enjouée qu'Ellana regagna sa tente, elle ne tarderait à aller se coucher, épuisée. Elle retira son armure avec soulagement lorsqu'elle fut enfin débarrassée de son plastron. Alors qu'elle entamait son désarmement et habillement, un croassement se fit entendre devant sa tente. En chemise mais ayant encore ses jambières, elle passa la tête dehors pour voir un corbeau posé sur le dos du cheval.
*
D'un pas pressé, Ellana se dirigea vers la tente de l'officier. Voyant que celle-ci était ouverte, elle se posta devant et annonça son arriver pour ne point surprendre.
"Sir Deydreus ? Navrée de vous déranger, j'ai quelques informations importantes."
Elle s'avança lorsqu'on l'invita, tout en continuant, un air grave et dissimulant mal une inquiétude.
"Le village a été attaqué dans la journée. En plus d'avoir laissé la plupart des maisons en ruines, il semblerait qu'il soit assez mature pour provoquer un souffle glacial."
Elle se mit à réfléchir comme si elle n'avait pas encore assimilé ce qu'il lui avait été rapporté avant de venir prévenir le chef.
"Il n'est plus sur les lieux mais est très probablement dans les parages. Je veux dire, son territoire doit se trouver proche de Pierrefroide. Cela m'étonnerait qu'il déchaîne autant de fureur dans une telle zone si ce n'est qu'on dérange son nid."
Elle regarda de nouveau Deydreus, venant au point de son empressement.
"Il y a encore des survivants là bas, à l'heure qu'il est. Mais je ne sais quelles sont les conditions de leur survie, mais ne pouvons-nous rien faire ? Je me doute bien qu'on ne va pas déplacer les hommes maintenant, mais peut-être..."
Elle ne termina pas se phrase, remarquant elle-même qu'elle faisait preuve d'une précipitation qui n'avait pas lieu d'être. Sur un jeu d'échec, cela aurait eu l'équivalent de foncer tête baisser. Elle croisa les bras, revisitant ses dires.
"Enfin... Je viens vous informer de ce que je sais."
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Assis sur son lit de camp, Deydreus avait sorti Silence pour la déposer sur ses genoux. Passant sa main gantée sur la lame runique, le vampire sentit sous ses doigts l'étrange fraicheur du phantacier mêlé au bronze céleste. Combien d'âmes avaient été dévorées par sa paire d'épées? Combien d'êtres étaient tombés face au chevalier d'ébène? Un amoncellement d'âmes, propulsés dans l'infini de l'au delà. Des mortels soumis à l'épreuve ultime et ayant échoué face à celui qui se voyait comme un héraut macabre. Passant instinctivement sa langue sur ses canines, le vampire commençait à sentir en lui une lègère faim poindre. Bientôt, il irait chasser quelques gibiers nocturnes pour se rassasier. Il était encore loin de pouvoir se retrouver affaibli s'il ne se nourrissait pas mais ses journées au soleil avaient tendance à augmenter considérablement sa soif. C'est alors qu'une silhouette glissa au coin de sa vision. Une forme féminine, élancée, aux cheveux blonds. Ellana. D'un signe de main, le bretteur aux deux lames invita l'elfe à entrer dans la tente tandis qu'il venait déposer son arme dans son fourreau pour se tourner ensuite vers l'arrivante. Posant son regard sur elle, le reikois remarqua ses traits et considéra tout de suite le sérieux de son arrivée.
- Qu'y a-t-il Ellana?
Ecoutant les mots de l'elfe, le vampire se contenta de gratter sa barbe doucement, pesant toute la gravité de ce qu'on lui rapportait. S'il ne comprenait pas vraiment comment l'oreille pointue avait obtenu ces informations, le guerrier attendit tout de même qu'elle n'achève son rapport. Considérant les informations obtenues comme plus importantes que le moyen de les obtenir. Une attaque survenue la veille de leur arrivée. Une bête capable de projeter un souffle de givre. Les choses ne se présentaient pas spécialement bien. Mais elles n'étaient pas critiques non plus. Au moins, il restait visiblement des villageois.
- Je vous remercie de ces informations Ellana. Il faudra m'expliquer comment vous avez obtenu ces renseignements plus tard. Pour l'heure, nous devons réagir. Seulement, nous ne pouvons pas lever le camp maintenant. Même en ordonnant le départ immédiat, il faudrait tout de même replier les tentes et le matériel. Les hommes sont fatigués du voyage et je refuse de les exposer bêtement à des blessures inutiles à cause d'une trop grande précipitation. Il marqua une pause, passant sa main dans sa barbe. Nous n'allons tout de même pas abandonner de potentiels blessés... Hum.
Se levant subitement, le vampire attrapa ses deux lames pour venir les placer dans son dos. Puis, il invita Ellana à le suivre tandis qu'il quittait sa tente. Levant la tête vers les cieux nocturnes, le bretteur soupira doucement tandis qu'il sentait la brise sur son visage. Puis, il se retourna vers l'elfe qui le regardait, un sourire aux lèvres.
- Nous allons observer ce qu'il en est tous les deux. Vos connaissances permettront d'éventuellement déterminer un lieu de fuite de l'ombragon. J'espère que vous n'êtes pas fatiguée?
Attendant son retour, le vampire alla informer Esyleij puis déploya ses deux grandes ailes membranées avant de s'approcher de l'elfe. L'attrapant ensuite doucement, il la plaça contre lui en plaçant une main dans son dos et l'invita à s'accrocher à ce qu'elle pouvait, les armures empêchant des prises vraiment efficaces. Heureusement, les sangles étaient là. L'instant d'après, le duo se propulsa dans les airs, virevoltant dans les cieux. Depuis les airs, tout semblait petit. Bientôt, les lumières du campement devinrent de petites lucioles éloignées tandis que les astres éclairaient timidement leur avancée.
- Qu'y a-t-il Ellana?
Ecoutant les mots de l'elfe, le vampire se contenta de gratter sa barbe doucement, pesant toute la gravité de ce qu'on lui rapportait. S'il ne comprenait pas vraiment comment l'oreille pointue avait obtenu ces informations, le guerrier attendit tout de même qu'elle n'achève son rapport. Considérant les informations obtenues comme plus importantes que le moyen de les obtenir. Une attaque survenue la veille de leur arrivée. Une bête capable de projeter un souffle de givre. Les choses ne se présentaient pas spécialement bien. Mais elles n'étaient pas critiques non plus. Au moins, il restait visiblement des villageois.
- Je vous remercie de ces informations Ellana. Il faudra m'expliquer comment vous avez obtenu ces renseignements plus tard. Pour l'heure, nous devons réagir. Seulement, nous ne pouvons pas lever le camp maintenant. Même en ordonnant le départ immédiat, il faudrait tout de même replier les tentes et le matériel. Les hommes sont fatigués du voyage et je refuse de les exposer bêtement à des blessures inutiles à cause d'une trop grande précipitation. Il marqua une pause, passant sa main dans sa barbe. Nous n'allons tout de même pas abandonner de potentiels blessés... Hum.
Se levant subitement, le vampire attrapa ses deux lames pour venir les placer dans son dos. Puis, il invita Ellana à le suivre tandis qu'il quittait sa tente. Levant la tête vers les cieux nocturnes, le bretteur soupira doucement tandis qu'il sentait la brise sur son visage. Puis, il se retourna vers l'elfe qui le regardait, un sourire aux lèvres.
- Nous allons observer ce qu'il en est tous les deux. Vos connaissances permettront d'éventuellement déterminer un lieu de fuite de l'ombragon. J'espère que vous n'êtes pas fatiguée?
Attendant son retour, le vampire alla informer Esyleij puis déploya ses deux grandes ailes membranées avant de s'approcher de l'elfe. L'attrapant ensuite doucement, il la plaça contre lui en plaçant une main dans son dos et l'invita à s'accrocher à ce qu'elle pouvait, les armures empêchant des prises vraiment efficaces. Heureusement, les sangles étaient là. L'instant d'après, le duo se propulsa dans les airs, virevoltant dans les cieux. Depuis les airs, tout semblait petit. Bientôt, les lumières du campement devinrent de petites lucioles éloignées tandis que les astres éclairaient timidement leur avancée.
Les premières maisons qui firent leur apparition à l'horizon témoignaient de la violence de l'attaque. Eventrées, les demeures étaient parfois également recouvertes de grandes couches de glace. Continuant de survoler la zone, Deydreus laissait son regard glisser sur les rues étroites et autres restes de maisons, cherchant des yeux de potentiels survivants et autres victimes. A plusieurs reprises, le vampire remarqua des corps figés dans de grandes statues glacées, ainsi que quelques restes givrés. L'assaut avait été brutal. Sans pitié. Et les villageois non préparés n'avaient pas eu le temps de véritablement réagir. Se posant finalement près de ce qui était il y a peu la fontaine de Pierrefroide, le chevalier d'ébène soupira doucement tandis qu'il repliait ses deux ailes.
- Restez près de moi, on ne sait pas ce qu'on peut trouver.
En principe, la bête n'était plus là. Mais outre cette dernière, le reikois craignait une potentielle réaction violente de survivants apeurés, tout comme la venue de charognards et autres prédateurs des terres du nord qui auraient vu en ce massacre un festin bienvenu. Ainsi, ils commencèrent à évoluer dans les ruelles, le bretteur ayant sorti ses deux lames par mesure de sécurité. Quelques minutes plus tard, et alors qu'ils évoluaient dans le village, le duo remarqua plusieurs formes figées dans le givre. Une famille, qui avait tenté de s'enfuir et d'échapper à l'ombragon. Tous piégés pour l'éternité. Tous morts. S'approchant un peu, Deydreus observa la silhouette la plus proche, remarquant une jeune femme tenant dans ses bras son jeune enfant. Puis, dans un soupire, le guerrier reprit sa marche.
- Ce quartier a été complètement décimé. Continuons.
Ils n'avaient pas le temps de s'apitoyer sur les morts. De potentiels vies étaient probablement menacées et le temps jouait contre eux. Passant donc au quartier suivant, le bretteur analysa les différentes bâtisses, avant d'en désigner une de la pointe de ses épées. Une sorte de grande auberge, étendue sur deux étages et donc le bas avait été partiellement déchiqueté par l'attaque givrée. Mais ce qui avait attiré le vampire, c'était les faibles lueurs qui se trouvaient encore à l'étage.
- Allons-y.
Ils avancèrent donc, déblayant les quelques débris qui entravaient leur chemin. Ici, un chariot en miettes. Là, des poutres projetées. Quand enfin ils entrèrent dans le bâtiment, Deydreus haussa le ton pour tenter d'attirer l'attention des survivants présumés. S'il y eut tout d'abord un silence pesant, une vois fluette s'extirpa finalement de la brise nocturne.
- N.. N'approchez pas! Il peut revenir! Je veux pas qu'il me trouve!
- Il n'y a plus la moindre bête. Nous sommes venus en reconnaissance pour vous assister. Êtes vous blessé?
- M.. Moi non. Je me suis réfugiée rapidement dans ma chambre quand le bruit a commencé... Mais.. Maman. Papa... Je sais pas où ils sont... Ils étaient vers les cuisines. Je peux pas bouger, le sol fait des bruits bizarres.
Faisant signe à Ellana de s'approcher, le bretteur lui fit comprendre qu'il la laissait gérer la jeune fille afin de la calmer tandis qu'il allait chercher la trace des potentiels parents, laissant les deux interlocutrices communiquer depuis un trou dans le plafond. Il fallait agir vite, car même s'ils venaient de trouver une âme à sauver, le village avait sûrement d'autres personnes nécessitant de l'aide. Déblayant donc son passage après avoir rangé ses épées, la Griffe chercha des yeux la moindre silhouette. La moindre forme. Seulement. Ce fut son odorat qui se mit à réagir en premier. Provenant d'un meuble brisé, une forte odeur d'hémoglobine s'installa dans les narines du chevalier d'ébène qui souleva brusquement le meuble en question. Seulement pour y trouver le corps écrasé d'une femme. La mère de la petite, à n'en point douter. Projetant le meuble un peu plus loin, le guerrier continua ensuite son investigation, remontant les différentes traces de sang jusqu'à trouver, un peu plus loin, le corps criblé de pieux glacés d'un elfe au visage terrifié. Les nouvelles n'allaient pas être bonnes pour la jeune enfant, mais telle était la vie. Retournant donc vers Ellana, Deydreus secoua doucement la tête pour lui faire comprendre ce qu'il en était. Seulement, il n'eut pas réellement le temps d'en dire plus qu'un craquement sordide provint soudainement du toit au dessus d'eux. Fragilisées par l'attaque de l'ombragon, les poutres qui soutenaient le bâtiment venaient de céder, tombant brusquement en direction du duo reikois. Se projetant vers la blonde, le guerrier renforça sa constitution tandis qu'il enveloppait son accompagnatrice de ses ailes. L'enfant. Elle, n'eut pas cette chance. Quand la neige et la poussière retombèrent, les deux soldats n'étaient plus qu'entoués de décombres. Et, parmi ces derniers, la petite main de la rescapée se dégageait timidement, formant un angle anormalement tordu. Repliant ses ailes et cessant de manifester sa magie, le bretteur regarda quelques instants l'elfe de ses yeux vairons, avant de s'en détourner pour commencer à marcher en dehors des restes détruits de l'auberge.
- Continuons. Il nous faut trouver les autres rescapés. Nous ne pouvons pas tous les sauver. Même si nous faisons les choses biens.
Le ton était froid mais sans animosité. Car le temps n'était pas à l'hésitation. Un peu plus loin, d'autres lueurs apparaissaient dans la nuit. Témoins lumineuses de survivants attendant peut-être une aide inespérée.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen du Reike
Ellana Blackwood
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Alors qu'elle aurait imaginé que son inquiétude ne soit prise au sérieux, que son idée d'assister les blessés soit balayé d'un revers de la main, il n'en fut rien de tout cela. Le dirigeant prit en considération les informations qui lui été données, tout en se penchant sur l'éventualité de sauver les survivants. Se levant soudainement, invitant l'elfe à le suivre, l'officier esquissa un sourire en proposant à cette dernière à se rendre sur les lieux du massacre. Ce fut assez imprévisible, Ellana acquiesça au début surprise, avant de démontrer sa détermination, faisant fi de son état. Qu'importait la fatigue ou le froid, on avait besoin d'eux.
Ainsi, ils ne tardèrent à... Prendre l'envol. A quoi pensait-elle ? Ils n'avaient pas de montures, le seul moyen de transport le plus efficace était de s'y rendre en vol. Soit. Elle tenta de se tenir aux sangles de l'armure du vampire, se préparant à la propulsion, mais à peine avaient-ils décollés qu'elle fut bien forcer de s'agripper autrement, étreignant la silhouette malgré elle pour ne pas glisser. Rien de sensuel, seulement nécessaire.
Alors qu'ils planaient dans les cieux, malgré l'importance de leur déplacement, Ellana ne manqua pas d'être émerveillée à cette sensation de voler haut, loin du sol, profitant d'une brise nouvelle. Elle rouvrit les yeux sur le ciel étoilé avant de guetter un peu plus bas, ayant quelque peu le vertige, observant les petites lumières des feux du camp qui s'éloignaient. Souriante, elle appréciait le paysage nouveau qui se dessinait à eux.
Un paysage qui prit fin sur un décor plus lugubre, l'on apercevait au loin le village partiellement en ruine, dessinant parfaitement la trajectoire de l'attaque en fonction des effondrements et des traces de givres suivant plusieurs lignes droites. Plus ils se rapprochaient, plus les détails se faisaient clairs, décelant les victimes statufiés avant que leurs âmes ne les quittent. C'est avec peine qu'Ellana découvrit de ses yeux cette scène sinistre.
Lorsqu'ils atteignirent le sol, l'elfe se mit déjà en quête de retrouver les survivants. Elle aurait foncé tête baissé si Deydreus ne l'avait pas conseillé de rester à ses côtés. L'adrénaline et l'inquiétude la rongeait, mais les instructions avaient la priorité sur ses agissements. Serrant les poings, elle suivit l'officier en parcourant le quartier et observant les statues de glace qui arboraient toutes des visages terrifiés, apeurés et en larmes. La plupart des bâtiments n'étaient que des ruines, mais plus ils avançaient, plus les maisons se faisaient plus ou moins intactes, abîmées certes, mais aptes à servir de potentiels refuges. Notamment celle qui avait été désignée par le chevalier sombre, un établissement qui possédait encore ses deux étages. Dégageant le passage, ils pénétrèrent dans celui-ci, interpellant toutes âmes qui pouvaient encore subsister. L'on eut une réponse, petite et lointaine qui attira le duo vers l'étage. L'étage qui d'ailleurs s'avérait inaccessible, ce ne fut que par une fente que l'on put communiquer avec la voix enfantine.
D'un mouvement de main l'officier invita la vétérinaire à prendre la relève pour le sauvetage de l'enfant, pendant qu'il s'occuperait de trouver ses parents. Ellana se présenta au trou pour qu'on puisse l'apercevoir. Elle ouvrit ses bras, preuve de passivité et s'adoucit la voix qui lui était déjà d'un naturel bienveillant.
"Eh, ça va aller, on va les retrouver et dans tous les cas, tu es avec nous maintenant, ça ira. Essaie de rester calme et de venir vers moi d'accord ? Tu peux passer par le trou ?"
"Non... Non...! Le sol craque, j'ai peur. Je veux maman... je veux ma maman..."
L'elfe baissa son regard du plafond pour regarder les alentours, trouver des débris qu'elle pouvait assembler pour grimper dessus, ce qu'elle fit, avec un meuble et autres planches. Gagnant en hauteur, elle interpella de nouveau la petite.
"Tends-moi ta main..."
Elle ne termina pas sa phrase, se tournant vers Deydreus qui lui fit comprendre que les parents de la demoiselle n'avaient pas survécu. Qu'importait, il fallait au moins la sortir de là. A peine n'eut-elle posé son regard sur la main de l'enfant qu'elle allait attraper, qu'un craquement important se fit entendre. Provoquant l'effondrement d'une partie du bâtiment et faisant réagir le vampire qui se jeta sur l'elfe pour la protéger de la chute de l'établissement. Les ailes s'écartèrent une fois le danger éloigné, Ellana rouvrit les yeux, non pas sur le visage de celui qui l'avait sauvé, mais sur le petit bras, brisé sous les décombres. Elle eut un instant d'absence, assimilant ce qui venait de se passer en un claquement de doigt. Cette mort lui rappela qu'elle était en territoire hostile, des plus dangereux mais surtout que la vie était aussi fragile que l'espoir. Éphémère.
La peine n'avait plus sa place. Elle se détourna du cadavre dépourvue d'émotions, si ce n'était la rage, résolue à agir en tant que soldat et non en tant que bonne elfette empathique. Elle ne répondit pas à la remarque de l'officier, et ne fit que lui emboîter le pas. Ils continuèrent ainsi la recherche des autres survivants, ils ne trouvèrent aucun signe de vie dans la plupart des bâtiments qu'ils survolaient, la mort ou l'absence d'êtres ne faisait que les accueillir. Cependant, une lueur les interpella, au bout du quartier, un édifice en meilleur état que la plupart des décombres, était illuminé d'un faible feu qui crépitait devant celui-ci. Des silhouettes se précipitaient à pénétrer dans l'établissement alors que le duo approchait. L'on pouvait déterminer qu'il servait de refuge aux survivants et que l'un d'eux avait allumé un feu pour signaler aux autres le point de rendez-vous.
Entrant dans ce qui était l'hôtel de ville, les soldats tombèrent sur une dizaine de survivants, enfants, jeunes adultes et adultes. Tous effrayés, fatigués et dépourvus d'espoir. L'un d'eux se jeta sur Deydreus, désespéré, presque à genoux devant celui-ci, implorant de l'aide.
"Vous... Vous êtes de l'armée c'est ça ? Oui, oui c'est bien vous ! Les Astres soient loué ! Je vous en supplie aidez-nous. La bête qui rôdait nous a attaqués, tout à coup, je ne sais pas combien nous sommes à avoir survécu. Cela fait des heures que nous attendons les autres, et ceux qui sont partis à la recherche de potentiels victimes ne sont pas revenus."
L'homme, trop jeune pour assumer autant de responsabilités regarda ses semblables, se relevant.
"Je ne sais pas quoi faire, on a essayé de rassembler des vivres et paillasses, mais nous n'avons presque plus rien. Je ne suis même pas sûr que le toit ne nous tombe pas sur la tête à tout moment."
Il se tourna de nouveau vers le soldat, ne faisant qu'osciller entre la peur et la colère, soumis à ses émotions.
"Il faut tuer ce monstre ! Il a tout détruit ! Il... Il a tué tout le monde ! Il..."
Comme s'il se rendait compte de tout ce qu'il lui était arrivé, il céda aux larmes, n'ayant que des inconnus pour le réconforter, ayant sûrement perdu sa famille, décimée par le givre ou écrasée par des gravats. Ellana les regarda, silencieuse, n'attendant que les instructions de l'officier.
Ainsi, ils ne tardèrent à... Prendre l'envol. A quoi pensait-elle ? Ils n'avaient pas de montures, le seul moyen de transport le plus efficace était de s'y rendre en vol. Soit. Elle tenta de se tenir aux sangles de l'armure du vampire, se préparant à la propulsion, mais à peine avaient-ils décollés qu'elle fut bien forcer de s'agripper autrement, étreignant la silhouette malgré elle pour ne pas glisser. Rien de sensuel, seulement nécessaire.
Alors qu'ils planaient dans les cieux, malgré l'importance de leur déplacement, Ellana ne manqua pas d'être émerveillée à cette sensation de voler haut, loin du sol, profitant d'une brise nouvelle. Elle rouvrit les yeux sur le ciel étoilé avant de guetter un peu plus bas, ayant quelque peu le vertige, observant les petites lumières des feux du camp qui s'éloignaient. Souriante, elle appréciait le paysage nouveau qui se dessinait à eux.
Un paysage qui prit fin sur un décor plus lugubre, l'on apercevait au loin le village partiellement en ruine, dessinant parfaitement la trajectoire de l'attaque en fonction des effondrements et des traces de givres suivant plusieurs lignes droites. Plus ils se rapprochaient, plus les détails se faisaient clairs, décelant les victimes statufiés avant que leurs âmes ne les quittent. C'est avec peine qu'Ellana découvrit de ses yeux cette scène sinistre.
Lorsqu'ils atteignirent le sol, l'elfe se mit déjà en quête de retrouver les survivants. Elle aurait foncé tête baissé si Deydreus ne l'avait pas conseillé de rester à ses côtés. L'adrénaline et l'inquiétude la rongeait, mais les instructions avaient la priorité sur ses agissements. Serrant les poings, elle suivit l'officier en parcourant le quartier et observant les statues de glace qui arboraient toutes des visages terrifiés, apeurés et en larmes. La plupart des bâtiments n'étaient que des ruines, mais plus ils avançaient, plus les maisons se faisaient plus ou moins intactes, abîmées certes, mais aptes à servir de potentiels refuges. Notamment celle qui avait été désignée par le chevalier sombre, un établissement qui possédait encore ses deux étages. Dégageant le passage, ils pénétrèrent dans celui-ci, interpellant toutes âmes qui pouvaient encore subsister. L'on eut une réponse, petite et lointaine qui attira le duo vers l'étage. L'étage qui d'ailleurs s'avérait inaccessible, ce ne fut que par une fente que l'on put communiquer avec la voix enfantine.
D'un mouvement de main l'officier invita la vétérinaire à prendre la relève pour le sauvetage de l'enfant, pendant qu'il s'occuperait de trouver ses parents. Ellana se présenta au trou pour qu'on puisse l'apercevoir. Elle ouvrit ses bras, preuve de passivité et s'adoucit la voix qui lui était déjà d'un naturel bienveillant.
"Eh, ça va aller, on va les retrouver et dans tous les cas, tu es avec nous maintenant, ça ira. Essaie de rester calme et de venir vers moi d'accord ? Tu peux passer par le trou ?"
"Non... Non...! Le sol craque, j'ai peur. Je veux maman... je veux ma maman..."
L'elfe baissa son regard du plafond pour regarder les alentours, trouver des débris qu'elle pouvait assembler pour grimper dessus, ce qu'elle fit, avec un meuble et autres planches. Gagnant en hauteur, elle interpella de nouveau la petite.
"Tends-moi ta main..."
Elle ne termina pas sa phrase, se tournant vers Deydreus qui lui fit comprendre que les parents de la demoiselle n'avaient pas survécu. Qu'importait, il fallait au moins la sortir de là. A peine n'eut-elle posé son regard sur la main de l'enfant qu'elle allait attraper, qu'un craquement important se fit entendre. Provoquant l'effondrement d'une partie du bâtiment et faisant réagir le vampire qui se jeta sur l'elfe pour la protéger de la chute de l'établissement. Les ailes s'écartèrent une fois le danger éloigné, Ellana rouvrit les yeux, non pas sur le visage de celui qui l'avait sauvé, mais sur le petit bras, brisé sous les décombres. Elle eut un instant d'absence, assimilant ce qui venait de se passer en un claquement de doigt. Cette mort lui rappela qu'elle était en territoire hostile, des plus dangereux mais surtout que la vie était aussi fragile que l'espoir. Éphémère.
La peine n'avait plus sa place. Elle se détourna du cadavre dépourvue d'émotions, si ce n'était la rage, résolue à agir en tant que soldat et non en tant que bonne elfette empathique. Elle ne répondit pas à la remarque de l'officier, et ne fit que lui emboîter le pas. Ils continuèrent ainsi la recherche des autres survivants, ils ne trouvèrent aucun signe de vie dans la plupart des bâtiments qu'ils survolaient, la mort ou l'absence d'êtres ne faisait que les accueillir. Cependant, une lueur les interpella, au bout du quartier, un édifice en meilleur état que la plupart des décombres, était illuminé d'un faible feu qui crépitait devant celui-ci. Des silhouettes se précipitaient à pénétrer dans l'établissement alors que le duo approchait. L'on pouvait déterminer qu'il servait de refuge aux survivants et que l'un d'eux avait allumé un feu pour signaler aux autres le point de rendez-vous.
Entrant dans ce qui était l'hôtel de ville, les soldats tombèrent sur une dizaine de survivants, enfants, jeunes adultes et adultes. Tous effrayés, fatigués et dépourvus d'espoir. L'un d'eux se jeta sur Deydreus, désespéré, presque à genoux devant celui-ci, implorant de l'aide.
"Vous... Vous êtes de l'armée c'est ça ? Oui, oui c'est bien vous ! Les Astres soient loué ! Je vous en supplie aidez-nous. La bête qui rôdait nous a attaqués, tout à coup, je ne sais pas combien nous sommes à avoir survécu. Cela fait des heures que nous attendons les autres, et ceux qui sont partis à la recherche de potentiels victimes ne sont pas revenus."
L'homme, trop jeune pour assumer autant de responsabilités regarda ses semblables, se relevant.
"Je ne sais pas quoi faire, on a essayé de rassembler des vivres et paillasses, mais nous n'avons presque plus rien. Je ne suis même pas sûr que le toit ne nous tombe pas sur la tête à tout moment."
Il se tourna de nouveau vers le soldat, ne faisant qu'osciller entre la peur et la colère, soumis à ses émotions.
"Il faut tuer ce monstre ! Il a tout détruit ! Il... Il a tué tout le monde ! Il..."
Comme s'il se rendait compte de tout ce qu'il lui était arrivé, il céda aux larmes, n'ayant que des inconnus pour le réconforter, ayant sûrement perdu sa famille, décimée par le givre ou écrasée par des gravats. Ellana les regarda, silencieuse, n'attendant que les instructions de l'officier.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Debout, Deydreus écoutait silencieusement le jeune homme à genoux qui venait s'adresser à eux. S'ils s'étaient tous rassemblés en un point précis, ce qui était une bonne chose, le chevalier déplorait leur organisation précaire et le peu de ressources à leur disposition. En temps normal, et avec les Serres, ils auraient pu apporter un peu plus d'aide. Aider à la solidification de la structure et à la vérification de sa pleine intégrité. Fournir des draps et autres fourrures permettant aux rescapés d'échapper au froid nocturne. Seulement, pour l'heure, ils n'étaient que deux.
- Une chose à la fois. La Griffe posa sa main sur l'épaule du jeune homme, comme pour le recentrer sur la réalité. Combien êtes vous exactement? Avez-vous des personnes capables de s'assurer que la structure du bâtiment est intacte? Nos hommes se trouvent à quelques kilomètres d'ici. Ils n'arriveront que demain matin aussi vous devrez tenir pour ce soir. Avez vous des blessés?
Sanglotant presque, l'interlocuteur du vampire était en proie au stress et à la peur. Des chocs émotionnels violents qui le maintenaient prisonnier d'un manque de logique, pourtant obligatoire dans ce genre de situation. Cependant, l'intervention du militaire sembla le soulager quelque peu. Une faible lueur, dans les ténèbres de son esprit.
- On a deux trois gars qui pourront sûrement voir ça... Pour le reste... J'dirais une dizaine. Peut être quinze, grand maximum. Et oui, on en a. Certains se sont pris des débris lors de l'attaque ou des projections gelées... Je... Je sais pas quoi faire.
- Nous prenons le relais.
Emboitant le pas au survivant et à Ellana, Deydreus afin de mieux jauger l'hôtel de ville. S'il n'avait rien d'exceptionnel en apparence, le bâtiment avait au moins le mérite d'avoir tenu face à l'attaque et d'offrir suffisamment d'espace pour pouvoir accueillir les potentiels réfugiés. D'ailleurs, ces derniers s'étaient agglutinés ensemble près du foyer central afin de se réchauffer. Puis, un peu en retrait, se trouvaient quelques paillasses sur lesquelles étaient déposés des corps gémissants. S'approchant de ces derniers, l'être aux yeux vairons sentait le sang qui envahissait ses narines. Des plaies parfois superficielles, parfois plus profondes. Se retournant vers Ellana, le chevalier d'ébène sortit de l'une de ses sacoches un peu de lait de pavot ainsi que de la pâte d'achilée.
- Faites boire le lait à ceux dont les plaies sont les plus profondes. A part quelques garrots, nous ne pouvons faire grand chose. Pour les autres, appliquez la pâte sur les blessures. Cela permettra d'atténuer leur douleur et d'entamer la cicatrisation. Pendant que vous faites cela, je vais aller récupérer de quoi nourrir le feu. Le pire qui pourrait arriver aux personnes rescapés serait qu'ils meurent de froid.
Laissant donc l'elfe, le chef des armées reikoises s'exécuta donc avec diligence. Quand il se retrouva de nouveau dehors, le bretteur analysa plus intensément les rues et le parcours que semblait avoir pris la bête. Un sillon de carnage. Plus ou moins rectiligne et pourtant chaotique. Qu'est-ce qui avait bien pu générer cette attaque? Pierrefroide n'était pas connu pour être un repère de braconniers ou de rebelles. Rien ne pouvait justifier, sur le papier, que les villageois deviennent la cible d'une bête aussi féroce. Ses yeux glissèrent alors sur un objet gisant dans le givre et le sang. Une sorte de crochet, ensanglanté, écrasé dans la neige et dont le bout mordait des restes d'écailles argentés. Dans une moue agacé, le reikois souleva l'arc d'acier pour en mesurer le poids et la consistance des dites écailles. Froides, ces dernières venaient mordre la peau du vampire au travers de ses gantelets d'acier, révélant la terrible implication de ce dernier. Laissant retomber le crochet dans la neige après avoir rangé l'écaille dans sa sacoche, le bretteur retourna ensuite dans l'hôtel de ville, plusieurs fagots de bois dans les bras. De nouveau à l'intérieur, Deydreus vint donc déposer le bois près du feu avant de se diriger vers le jeune homme qui servait d'organisateur pour les différents survivants.
- Lors de l'attaque de la bête, avez-vous répliqué?
- Je.. Non je ne crois pas. Tout est arrivé si vite. Enfin... Quelques personnes ont lancé des javelines et tiré quelques flèches mais rien qui n'a réussi à percer son corps de givre.
- Je vois. Vous avez du bois pour le feu. La structure?
- Elle devrait tenir, Tomy le fils du charpentier est déjà en train de retaper les poutres les plus faibles.
- Parfait. Je vais voir ce qu'il en est auprès de ma camarade mais sachez que nous repartirons bientôt. La suite de l'aide n'arrivera qu'à l'aube.
- Vous avez déjà fait beaucoup.
Quittant donc l'intéressé pour se rendre auprès d'Ellana, Deydreus attendit que l'elfe ne termine ses applications avant de sortir doucement l'écaille qu'il tendit à la blonde.
- J'ai trouvé cela sur un crochet dans la ruelle adjacente. Vous me confirmez que ça provient bien de notre bête? Il attendit son retour, avant d'enchainer. Si tel est le cas, alors cela veut dire que des braconniers ou pire ont essayé de réduire en esclavage cette créature. Il marqua une courte pause. Nous n'allons pas tarder à repartir vers le camp. Les autres doivent être mis au courant. Et il vous faut du repos. Demain sera une rude journée. Entre l'aide aux rescapés et la détermination de la fuite de l'ombragon, nous aurons fort à faire. Et je vais avoir besoin de vous. Je vous laisse continuer vos soins pour le moment, le temps de vérifier qu'aucun autre survivant n'ait besoin d'aide dans les bâtisses alentours. Puis nous repartirons.
S'ils auraient pu rester dans le village pour le reste de la nuit, Deydreus préférait tout de même retourner voir ses hommes. Ces derniers devaient se tenir prêts. A la fois pour le potentiel ombragon qui pouvaient revenir, que pour les potentiels vivres à distribuer. Les Serres étaient un bataillon d'élite, aussi ils étaient capable de tenir face à une réduction de leur alimentation. Et au delà, ils pourraient alors assister aux fouilles et le chariot avait du matériel médical, qui serait sûrement très utile pour les blessés. Plus utile qu'une pommade cicatrisante en tout cas... Laissant donc le soin à Ellana d'achever ce qu'elle avait à faire, le vampire la guida ensuite vers l'extérieur, afin qu'elle puisse à son tour identifier les traces et le crochet mentionné. Outre ses doutes, le bretteur aux yeux hétérochromes souhaitait obtenir le plus de renseignements possibles. Est-ce que la bête fuyait un poursuivant? Pouvait-elle estimer son nid? Deydreus avait connaissance d'une grande langue aqueuse au sud de Pierrefroide mais il préférait être sûr. Il y avait aussi l'estimation de l'âge et la taille du monstre. Bien évidemment, tout cela partait du principe que la bête ne se jetterait pas de nouveau sur eux le lendemain. Raison de plus pour retourner au campement le plus vite possible. Les survivants avaient reçu un peu d'aide, assez pour s'assurer de la solidité de leur abri, et le soin des plus graves blessés. Quand Ellana eut achevé son inspection, le bretteur écouta ce qu'elle avait éventuellement à dire puis déploya ses grandes ailes membranées.
L'instant d'après, ils quittaient le village pour retourner au camp. Déterminés à y retourner le lendemain pour aider autant qu'ils le pourraient.
- Une chose à la fois. La Griffe posa sa main sur l'épaule du jeune homme, comme pour le recentrer sur la réalité. Combien êtes vous exactement? Avez-vous des personnes capables de s'assurer que la structure du bâtiment est intacte? Nos hommes se trouvent à quelques kilomètres d'ici. Ils n'arriveront que demain matin aussi vous devrez tenir pour ce soir. Avez vous des blessés?
Sanglotant presque, l'interlocuteur du vampire était en proie au stress et à la peur. Des chocs émotionnels violents qui le maintenaient prisonnier d'un manque de logique, pourtant obligatoire dans ce genre de situation. Cependant, l'intervention du militaire sembla le soulager quelque peu. Une faible lueur, dans les ténèbres de son esprit.
- On a deux trois gars qui pourront sûrement voir ça... Pour le reste... J'dirais une dizaine. Peut être quinze, grand maximum. Et oui, on en a. Certains se sont pris des débris lors de l'attaque ou des projections gelées... Je... Je sais pas quoi faire.
- Nous prenons le relais.
Emboitant le pas au survivant et à Ellana, Deydreus afin de mieux jauger l'hôtel de ville. S'il n'avait rien d'exceptionnel en apparence, le bâtiment avait au moins le mérite d'avoir tenu face à l'attaque et d'offrir suffisamment d'espace pour pouvoir accueillir les potentiels réfugiés. D'ailleurs, ces derniers s'étaient agglutinés ensemble près du foyer central afin de se réchauffer. Puis, un peu en retrait, se trouvaient quelques paillasses sur lesquelles étaient déposés des corps gémissants. S'approchant de ces derniers, l'être aux yeux vairons sentait le sang qui envahissait ses narines. Des plaies parfois superficielles, parfois plus profondes. Se retournant vers Ellana, le chevalier d'ébène sortit de l'une de ses sacoches un peu de lait de pavot ainsi que de la pâte d'achilée.
- Faites boire le lait à ceux dont les plaies sont les plus profondes. A part quelques garrots, nous ne pouvons faire grand chose. Pour les autres, appliquez la pâte sur les blessures. Cela permettra d'atténuer leur douleur et d'entamer la cicatrisation. Pendant que vous faites cela, je vais aller récupérer de quoi nourrir le feu. Le pire qui pourrait arriver aux personnes rescapés serait qu'ils meurent de froid.
Laissant donc l'elfe, le chef des armées reikoises s'exécuta donc avec diligence. Quand il se retrouva de nouveau dehors, le bretteur analysa plus intensément les rues et le parcours que semblait avoir pris la bête. Un sillon de carnage. Plus ou moins rectiligne et pourtant chaotique. Qu'est-ce qui avait bien pu générer cette attaque? Pierrefroide n'était pas connu pour être un repère de braconniers ou de rebelles. Rien ne pouvait justifier, sur le papier, que les villageois deviennent la cible d'une bête aussi féroce. Ses yeux glissèrent alors sur un objet gisant dans le givre et le sang. Une sorte de crochet, ensanglanté, écrasé dans la neige et dont le bout mordait des restes d'écailles argentés. Dans une moue agacé, le reikois souleva l'arc d'acier pour en mesurer le poids et la consistance des dites écailles. Froides, ces dernières venaient mordre la peau du vampire au travers de ses gantelets d'acier, révélant la terrible implication de ce dernier. Laissant retomber le crochet dans la neige après avoir rangé l'écaille dans sa sacoche, le bretteur retourna ensuite dans l'hôtel de ville, plusieurs fagots de bois dans les bras. De nouveau à l'intérieur, Deydreus vint donc déposer le bois près du feu avant de se diriger vers le jeune homme qui servait d'organisateur pour les différents survivants.
- Lors de l'attaque de la bête, avez-vous répliqué?
- Je.. Non je ne crois pas. Tout est arrivé si vite. Enfin... Quelques personnes ont lancé des javelines et tiré quelques flèches mais rien qui n'a réussi à percer son corps de givre.
- Je vois. Vous avez du bois pour le feu. La structure?
- Elle devrait tenir, Tomy le fils du charpentier est déjà en train de retaper les poutres les plus faibles.
- Parfait. Je vais voir ce qu'il en est auprès de ma camarade mais sachez que nous repartirons bientôt. La suite de l'aide n'arrivera qu'à l'aube.
- Vous avez déjà fait beaucoup.
Quittant donc l'intéressé pour se rendre auprès d'Ellana, Deydreus attendit que l'elfe ne termine ses applications avant de sortir doucement l'écaille qu'il tendit à la blonde.
- J'ai trouvé cela sur un crochet dans la ruelle adjacente. Vous me confirmez que ça provient bien de notre bête? Il attendit son retour, avant d'enchainer. Si tel est le cas, alors cela veut dire que des braconniers ou pire ont essayé de réduire en esclavage cette créature. Il marqua une courte pause. Nous n'allons pas tarder à repartir vers le camp. Les autres doivent être mis au courant. Et il vous faut du repos. Demain sera une rude journée. Entre l'aide aux rescapés et la détermination de la fuite de l'ombragon, nous aurons fort à faire. Et je vais avoir besoin de vous. Je vous laisse continuer vos soins pour le moment, le temps de vérifier qu'aucun autre survivant n'ait besoin d'aide dans les bâtisses alentours. Puis nous repartirons.
S'ils auraient pu rester dans le village pour le reste de la nuit, Deydreus préférait tout de même retourner voir ses hommes. Ces derniers devaient se tenir prêts. A la fois pour le potentiel ombragon qui pouvaient revenir, que pour les potentiels vivres à distribuer. Les Serres étaient un bataillon d'élite, aussi ils étaient capable de tenir face à une réduction de leur alimentation. Et au delà, ils pourraient alors assister aux fouilles et le chariot avait du matériel médical, qui serait sûrement très utile pour les blessés. Plus utile qu'une pommade cicatrisante en tout cas... Laissant donc le soin à Ellana d'achever ce qu'elle avait à faire, le vampire la guida ensuite vers l'extérieur, afin qu'elle puisse à son tour identifier les traces et le crochet mentionné. Outre ses doutes, le bretteur aux yeux hétérochromes souhaitait obtenir le plus de renseignements possibles. Est-ce que la bête fuyait un poursuivant? Pouvait-elle estimer son nid? Deydreus avait connaissance d'une grande langue aqueuse au sud de Pierrefroide mais il préférait être sûr. Il y avait aussi l'estimation de l'âge et la taille du monstre. Bien évidemment, tout cela partait du principe que la bête ne se jetterait pas de nouveau sur eux le lendemain. Raison de plus pour retourner au campement le plus vite possible. Les survivants avaient reçu un peu d'aide, assez pour s'assurer de la solidité de leur abri, et le soin des plus graves blessés. Quand Ellana eut achevé son inspection, le bretteur écouta ce qu'elle avait éventuellement à dire puis déploya ses grandes ailes membranées.
L'instant d'après, ils quittaient le village pour retourner au camp. Déterminés à y retourner le lendemain pour aider autant qu'ils le pourraient.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen du Reike
Ellana Blackwood
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"Bien. Je m'en occupe."
Ellana s'appliqua à la tâche, elle demanda à l'une des rescapées qui s'occupait des blessés de l'assister. Ils étaient nombreux à être mal en point et l'elfe préféra s'appliquer directement aux soins avec sa magie, atténuant au plus vite les maux les plus graves. Ainsi, l'infirmière de fortune se chargeait de donner le lait de pavot à ceux dans le besoin pendant qu'Ellana s'attardait sur ceux qui étaient en état critique. Ayant des os brisés ou des entailles conséquentes, il ne fallait pas tarder à stabiliser les cas fragilisés, sous peine de les perdre à tout moment.
Elle fit un premier tour rapidement pour savoir quelle était la situation. Une quinzaine de survivants, huit blessés, quatre en état critiques, deux légèrement sévères mais stable et deux cas mineurs. Parmi le nombre de rescapés il y avait certes beaucoup de blessés, mais au final ils n'étaient pas nombreux en terme d'effectifs. Ce qui permettait à l'elfe d'agir pour tous, commençant ainsi par ceux aux portes de la mort.
Le premier cas auquel elle s'affaira était des plus inquiétants en terme d'enjeu contre la montre. Subissant une hémorragie incessante, le blessé en question perdait une grande partie de son sang depuis son ventre. Une entaille profonde et infectée et pourtant guérissable bien que complexe. Ellana aurait pu gérer son cas si à côté elle ne devait pas s'occuper en simultané de faire un garrot à l'une des victimes amputée et de devoir assister la soigneuse débutante qui ne savait pas faire grand chose mise à part céder à la panique. L'elfe devait se hâter tout en s'appliquant à ne pas faire les choses à moitié sous peine d'aggraver sa situation. Ainsi, revenant au blessé qui se mettait à tousser du sang, Ellana effectua ses soins, recousant de ses ombres la chair entaillée, tout en appuyant sur la plaie pour retenir l'hémorragie. Alors que le sang cessait de couler et que la situation semblait être stabilisé, c'est en posant ses yeux sur le visage pâle et éteint que la médecin se rendit compte qu'il avait été trop tard, le patient ayant perdu beaucoup trop de sang. Il était mort.
Pas même ayant le temps de cracher un juron que l'on passa au suivant. Celui qui était amputé de sa jambe gauche avait au moins eu la chance d'avoir eu un garrot qui lui avait été apposé. Retardant une mort qui aurait été rapide si cela n'avait pas été fait. Le bas de son corps avait été écrasé par des gravats, brisant la plupart de ses os. Le saignement avait cessé, mais à défaut de pouvoir le recoudre avec de la magie, Ellana dût recourir à une méthode plus douloureuse mais davantage efficace, du moins pour ce qu'elle pouvait faire là tout de suite. Alors qu'elle utilisait de sa magie pour les fractures, elle demanda à des rescapés près du feu de lui amener une lame quelconque ayant été passé sur le feu. Elle allait devoir cautériser la plaie de l'amputation. Elle prévint la victime à moitié consciente, d'un ton calme et l'invitant à mordre dans un tissu, ce qui allait se passer. En pleurs et résigné, il ne pouvait qu'accepter ce qui allait suivre.
L'elfe ne prit pas le temps d'y aller avec des pincettes. Elle ne pouvait pas se le permettre et approcha donc la lame rougit et brûlante, plaquant contre la chair pour brûler les vaisseaux sanguins, stoppant tout écoulement et cicatrisant de façon instantanée mais dans une douleur des plus insupportable, faisant hurler le malheureux qui ne manqua pas d'effrayés les traumatisés présents, dont certains dû sortir pour fuir ce qu'il voyait comme un massacre. Un hurlement qui provoqua chez l'elfe une réaction "végétale". Bien qu'elle ne démontrait pas de panique évidente suite à sa manipulation, seules des saponaires fanées firent leur apparition autour de sa chevelure et ne la quitta pas. Malgré l'effroi de la situation, la personne n'était plus aux abords de la morts, certes inconsciente, mais vivante.
Des perles de sueurs coulaient sur le front de l'elfe et pourtant elle était loin d'avoir fini, tout se passait si rapidement. Le troisième blessé était terrifié à l'approche de l'elfe, ayant assisté à ce qu'elle venait de faire, il craignait de lui aussi souffrir autant. Celui-ci avait perdu un œil, possédait de multiples entailles mineures mais crachait du sang, ce qui signifiait qu'il souffrait de lésions internes. Ellana le rassura comme elle le pouvait malgré son refus d'obtempérer. Elle fut obligée de demander à certains qui avaient eu le courage de rester, de maintenir le pauvre terrifié. Pour lui, les soins étaient "simples", elle utilisa de nouveau de sa magie, se faisant plus lente de par l'utilisation excessive de celle-ci. Les plaies se refermèrent aisément, son œil nécessitait un bandage, et pour ce qui était des lésions internes, la médecin ne fit qu'appliquer ses soins longuement. Tout en passant sa main sur le torse du paniqué, une lueur mauve s'immisçant en lui pour venir "réparer" ce qui était endommagé, Ellana regarda en direction du dernier cas critique. Mais, de là où elle était, elle devina bien vite que le cas était échéant.
Lorsqu'elle en eut terminé avec le borgne, elle se dirigea vers le quatrième, ne faisant que le point de son cas. La moitié de son corps avait été emprisonné par le givre, stoppant ainsi le fonctionnement d'une bonne partie de son anatomie. A défaut d'avoir été prit en charge directement, il venait tout juste de mourir. L'elfe avait mal calculé ses priorités. Seule face à ses échecs, elle n'eut à peine un instant d'absence qu'une voix familière l'extirpa de sa torpeur, elle se tourna vers le dirigeant qui était revenu, tendant à la vétérinaire une écaille nacrée.
Elle posa son regard sur ce qu'on lui présentait. Absente. Elle acquiesça d'une onomatopée avant de réellement s'intéresser à ce qu'on lui disait. Elle ne fit que consentir au déroulement du plan avant de reprendre ce qui lui restait à faire. S'occupant des cas stables, pour ce qui était des sévères, ce n'était que des fractures nécessitant de simples attelles. La médecin offrit tout de même de ses soins bien qu'ils soient superficiels. Ce qu'elle n'apprendra que le lendemain cependant, c'est qu'un des cas jugé comme "intermédiaire" succombera dans la nuit, suite à une commotion cérébrale sévère. Elle termina par une inspection des cas mineurs avant de quitter l'établissement. Ayant d'autres affaires à s'occuper.
Une fois dehors, on l'amena sur les lieux à inspecter concernant la raison de la présence de la bête. Il y avait du sang de partout, des victimes statufiées, un crochet à la présence suspecte et notamment des éclats d'écailles nacrées comme celle qui lui avait été amené. Dans un soupir, elle mit un genou à terre vers l'objet ensanglanté. La plupart de ceux qui avaient périt étaient dans des prisons de glace et n'avaient pas pu saigner, si ce n'était des survivants fuyant les lieux. Dans le doute, Ellana mit ses doigts dans les traces de sang pour l'amener au niveau de son nez, sentant à travers l'odeur ferreuse un aspect algal, rappelant la marée ou un lac. Ainsi, elle détermina que la multitude de traces sanglantes étaient celles de l'animal et pas uniquement celles de potentiels blessés. Le crochet étant un indice majeur sur la raison de présence de la bête. Tout en partageant ces hypothèses, elle demanda à revoir l'écaille, examinant son épaisseur, sa taille, son éclat. En plus d'avoir des soupçons sur sa maturité, les écailles en dirent davantage sur son âge, quelques peu abîmés et aux éclats plus ternes qu'un jeune ombragon, la vétérinaire su définir son âge avancé et sa taille imposante, ce n'était pas un jeune, pas un adulte mais bien un ancien. Révélant qu'avec la vieillesse ces bestioles pouvaient se faire plus furieuse et redoutable concernant leur territoire mais plus tranquille lorsqu'il n'y avait pas lieu d'être dérangé.
L'écaille révéla également un autre point. En plus d'être toujours humide - ce qui pouvait être autant par sa nature que par le contact de la neige - elle était relativement visqueuse, ce qui voulait dire qu'il n'avait pas voyagé bien loin, sinon celle-ci aurait été retrouvé sèche. Son nid était relativement proche. Le moindre point d'eau alentour ne pouvait être que son territoire. Ellana décréta que si l'ombragon avait eut un tel excès de violence en dehors de sa zone, ce n'était qu'en réponse à une offensive. S'il s'était attaqué à Pierrefroide, c'était pour une raison précise, pas un défoulement au hasard. L'assaillant se trouvait soit dans les parages, soit il y avait fait une halte. Mais en tout cas, la bête ne l'aurait pas lâché de si tôt.
Ellana partagea toutes les informations qu'elle en tirait, émettant plusieurs hypothèses concernant l'implication du village, de potentiels assaillants et les réactions du monstre. Une perte, une attaque, une violation du territoire, qu'importe. L'ombragon avait cédé à une rage et une panique inarrêtable. Elle discuta un instant avec Deydreus sur ces points et remirent l'investigation au lendemain lorsqu'ils seraient accompagnés des troupes. Toujours aussi éteinte, ils quittèrent le village pour rejoindre le camp.
Bien que les évènements auraient troublés sa nuit, l’exténuation prit le dessus et elle sombra bien vite dans un sommeil tourmenté.
Ellana s'appliqua à la tâche, elle demanda à l'une des rescapées qui s'occupait des blessés de l'assister. Ils étaient nombreux à être mal en point et l'elfe préféra s'appliquer directement aux soins avec sa magie, atténuant au plus vite les maux les plus graves. Ainsi, l'infirmière de fortune se chargeait de donner le lait de pavot à ceux dans le besoin pendant qu'Ellana s'attardait sur ceux qui étaient en état critique. Ayant des os brisés ou des entailles conséquentes, il ne fallait pas tarder à stabiliser les cas fragilisés, sous peine de les perdre à tout moment.
Elle fit un premier tour rapidement pour savoir quelle était la situation. Une quinzaine de survivants, huit blessés, quatre en état critiques, deux légèrement sévères mais stable et deux cas mineurs. Parmi le nombre de rescapés il y avait certes beaucoup de blessés, mais au final ils n'étaient pas nombreux en terme d'effectifs. Ce qui permettait à l'elfe d'agir pour tous, commençant ainsi par ceux aux portes de la mort.
Le premier cas auquel elle s'affaira était des plus inquiétants en terme d'enjeu contre la montre. Subissant une hémorragie incessante, le blessé en question perdait une grande partie de son sang depuis son ventre. Une entaille profonde et infectée et pourtant guérissable bien que complexe. Ellana aurait pu gérer son cas si à côté elle ne devait pas s'occuper en simultané de faire un garrot à l'une des victimes amputée et de devoir assister la soigneuse débutante qui ne savait pas faire grand chose mise à part céder à la panique. L'elfe devait se hâter tout en s'appliquant à ne pas faire les choses à moitié sous peine d'aggraver sa situation. Ainsi, revenant au blessé qui se mettait à tousser du sang, Ellana effectua ses soins, recousant de ses ombres la chair entaillée, tout en appuyant sur la plaie pour retenir l'hémorragie. Alors que le sang cessait de couler et que la situation semblait être stabilisé, c'est en posant ses yeux sur le visage pâle et éteint que la médecin se rendit compte qu'il avait été trop tard, le patient ayant perdu beaucoup trop de sang. Il était mort.
Pas même ayant le temps de cracher un juron que l'on passa au suivant. Celui qui était amputé de sa jambe gauche avait au moins eu la chance d'avoir eu un garrot qui lui avait été apposé. Retardant une mort qui aurait été rapide si cela n'avait pas été fait. Le bas de son corps avait été écrasé par des gravats, brisant la plupart de ses os. Le saignement avait cessé, mais à défaut de pouvoir le recoudre avec de la magie, Ellana dût recourir à une méthode plus douloureuse mais davantage efficace, du moins pour ce qu'elle pouvait faire là tout de suite. Alors qu'elle utilisait de sa magie pour les fractures, elle demanda à des rescapés près du feu de lui amener une lame quelconque ayant été passé sur le feu. Elle allait devoir cautériser la plaie de l'amputation. Elle prévint la victime à moitié consciente, d'un ton calme et l'invitant à mordre dans un tissu, ce qui allait se passer. En pleurs et résigné, il ne pouvait qu'accepter ce qui allait suivre.
L'elfe ne prit pas le temps d'y aller avec des pincettes. Elle ne pouvait pas se le permettre et approcha donc la lame rougit et brûlante, plaquant contre la chair pour brûler les vaisseaux sanguins, stoppant tout écoulement et cicatrisant de façon instantanée mais dans une douleur des plus insupportable, faisant hurler le malheureux qui ne manqua pas d'effrayés les traumatisés présents, dont certains dû sortir pour fuir ce qu'il voyait comme un massacre. Un hurlement qui provoqua chez l'elfe une réaction "végétale". Bien qu'elle ne démontrait pas de panique évidente suite à sa manipulation, seules des saponaires fanées firent leur apparition autour de sa chevelure et ne la quitta pas. Malgré l'effroi de la situation, la personne n'était plus aux abords de la morts, certes inconsciente, mais vivante.
Des perles de sueurs coulaient sur le front de l'elfe et pourtant elle était loin d'avoir fini, tout se passait si rapidement. Le troisième blessé était terrifié à l'approche de l'elfe, ayant assisté à ce qu'elle venait de faire, il craignait de lui aussi souffrir autant. Celui-ci avait perdu un œil, possédait de multiples entailles mineures mais crachait du sang, ce qui signifiait qu'il souffrait de lésions internes. Ellana le rassura comme elle le pouvait malgré son refus d'obtempérer. Elle fut obligée de demander à certains qui avaient eu le courage de rester, de maintenir le pauvre terrifié. Pour lui, les soins étaient "simples", elle utilisa de nouveau de sa magie, se faisant plus lente de par l'utilisation excessive de celle-ci. Les plaies se refermèrent aisément, son œil nécessitait un bandage, et pour ce qui était des lésions internes, la médecin ne fit qu'appliquer ses soins longuement. Tout en passant sa main sur le torse du paniqué, une lueur mauve s'immisçant en lui pour venir "réparer" ce qui était endommagé, Ellana regarda en direction du dernier cas critique. Mais, de là où elle était, elle devina bien vite que le cas était échéant.
Lorsqu'elle en eut terminé avec le borgne, elle se dirigea vers le quatrième, ne faisant que le point de son cas. La moitié de son corps avait été emprisonné par le givre, stoppant ainsi le fonctionnement d'une bonne partie de son anatomie. A défaut d'avoir été prit en charge directement, il venait tout juste de mourir. L'elfe avait mal calculé ses priorités. Seule face à ses échecs, elle n'eut à peine un instant d'absence qu'une voix familière l'extirpa de sa torpeur, elle se tourna vers le dirigeant qui était revenu, tendant à la vétérinaire une écaille nacrée.
Elle posa son regard sur ce qu'on lui présentait. Absente. Elle acquiesça d'une onomatopée avant de réellement s'intéresser à ce qu'on lui disait. Elle ne fit que consentir au déroulement du plan avant de reprendre ce qui lui restait à faire. S'occupant des cas stables, pour ce qui était des sévères, ce n'était que des fractures nécessitant de simples attelles. La médecin offrit tout de même de ses soins bien qu'ils soient superficiels. Ce qu'elle n'apprendra que le lendemain cependant, c'est qu'un des cas jugé comme "intermédiaire" succombera dans la nuit, suite à une commotion cérébrale sévère. Elle termina par une inspection des cas mineurs avant de quitter l'établissement. Ayant d'autres affaires à s'occuper.
Une fois dehors, on l'amena sur les lieux à inspecter concernant la raison de la présence de la bête. Il y avait du sang de partout, des victimes statufiées, un crochet à la présence suspecte et notamment des éclats d'écailles nacrées comme celle qui lui avait été amené. Dans un soupir, elle mit un genou à terre vers l'objet ensanglanté. La plupart de ceux qui avaient périt étaient dans des prisons de glace et n'avaient pas pu saigner, si ce n'était des survivants fuyant les lieux. Dans le doute, Ellana mit ses doigts dans les traces de sang pour l'amener au niveau de son nez, sentant à travers l'odeur ferreuse un aspect algal, rappelant la marée ou un lac. Ainsi, elle détermina que la multitude de traces sanglantes étaient celles de l'animal et pas uniquement celles de potentiels blessés. Le crochet étant un indice majeur sur la raison de présence de la bête. Tout en partageant ces hypothèses, elle demanda à revoir l'écaille, examinant son épaisseur, sa taille, son éclat. En plus d'avoir des soupçons sur sa maturité, les écailles en dirent davantage sur son âge, quelques peu abîmés et aux éclats plus ternes qu'un jeune ombragon, la vétérinaire su définir son âge avancé et sa taille imposante, ce n'était pas un jeune, pas un adulte mais bien un ancien. Révélant qu'avec la vieillesse ces bestioles pouvaient se faire plus furieuse et redoutable concernant leur territoire mais plus tranquille lorsqu'il n'y avait pas lieu d'être dérangé.
L'écaille révéla également un autre point. En plus d'être toujours humide - ce qui pouvait être autant par sa nature que par le contact de la neige - elle était relativement visqueuse, ce qui voulait dire qu'il n'avait pas voyagé bien loin, sinon celle-ci aurait été retrouvé sèche. Son nid était relativement proche. Le moindre point d'eau alentour ne pouvait être que son territoire. Ellana décréta que si l'ombragon avait eut un tel excès de violence en dehors de sa zone, ce n'était qu'en réponse à une offensive. S'il s'était attaqué à Pierrefroide, c'était pour une raison précise, pas un défoulement au hasard. L'assaillant se trouvait soit dans les parages, soit il y avait fait une halte. Mais en tout cas, la bête ne l'aurait pas lâché de si tôt.
Ellana partagea toutes les informations qu'elle en tirait, émettant plusieurs hypothèses concernant l'implication du village, de potentiels assaillants et les réactions du monstre. Une perte, une attaque, une violation du territoire, qu'importe. L'ombragon avait cédé à une rage et une panique inarrêtable. Elle discuta un instant avec Deydreus sur ces points et remirent l'investigation au lendemain lorsqu'ils seraient accompagnés des troupes. Toujours aussi éteinte, ils quittèrent le village pour rejoindre le camp.
Bien que les évènements auraient troublés sa nuit, l’exténuation prit le dessus et elle sombra bien vite dans un sommeil tourmenté.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Le reste de la nuit avait été dédié à la planification de la suite des événements. S'il avait eu envie de s'éloigner du campement pour aller se nourrir, Deydreus estimait qu'il était plus urgent de préparer les futurs mouvements des Serres. Ainsi, lorsque l'aube commença à poindre, le bretteur avait déjà planifié les déplacements de ses hommes qui, d'ailleurs, avaient déjà entamé le rangement du camp. A vrai dire, la plupart des guerriers noir et sang s'étaient occupés de préparer leurs affaires au moment où la Griffe et l'elfe s'en était allés vers Pierrefroide. Laissant tout de même aux derniers réveillés le temps de se nourrir et finir de ranger leurs tentes dans le chariot, le vampire ordonna ensuite la mise en route en direction du village meurtri. D'après ce qu'ils avaient vu la veille, le temps jouait contre eux et il valait mieux ne pas trop tarder. Ainsi, c'est dans une marche rapide que les différents hommes d'armes s'élancèrent en direction du hameau.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin, l'entièreté du groupe se rendit au niveau de l'hôtel de ville. Saluant le jeune homme qui avait servi de "relai" la veille, le chevalier d'ébène donna ensuite ses ordres aux différents Serres présents. Certains allaient s'occuper d'aider aux soins des nouveaux réfugiés, d'autres allaient commencer à fouiller les décombres dans l'espoir de retrouver des villageois ensevelis. Et le reste, enfin, se diviserait en un groupe chargé de patrouiller et sécuriser les environs tandis que l'autre aiderait les rescapés via une assistance logistique ou en leur fournissant de la nourriture via les vivres du chariot. Pierrefroide n'était, en temps normal, pas une bourgade où il était difficile de manger. La proximité de la langue d'eau, ainsi que le gibier s'y rendant permettaient aux habitants de se nourrir convenablement. Seulement, après l'attaque qu'ils avaient subi la veille il fallait avouer qu'il était compliqué de monter de suite une expédition de chasse ou de cueillette. D'ailleurs, ils n'étaient même pas certain que la bête s'en était véritablement allée. Laissant le soin à Ellana de choisir où elle souhaitait prêter assistance, le vampire décida quant à lui d'aller aider à la reconnaissance. Avec ses ailes, le chevalier d'ébène pourrait ainsi couvrir plus de distance et potentiellement retrouver la trace de l'ombragon qui, selon l'elfe, ne devait pas se trouver bien loin en raison de l'humidité des écailles laissées derrière lui. De plus, comme elle avait reconnu de son sang, le vampire avait pu retenir l'odeur de ce dernier et ainsi pourrait-il potentiellement retrouver la trace du lézard givré.
Volant donc dans les cieux, le bretteur laissait son regard glisser sur chaque formes. Chaque reliefs qui pouvaient indiquer une tanière ou un nid potentiel. De plus, il y avait également la notion du crochet à prendre en compte. Si la bête avait visiblement agit en "représailles" contre le village, cela voulait dire qu'une activité de braconnage, ou pire, avait probablement lieu dans la région. Aussi, les bâtisses étranges et autres potentielles souricières étaient étudiées afin de remarquer une activité quelconque. Usant de son odorat, le guerrier cherchait aussi à repérer éventuellement la bête. Même si, au besoin, il pourrait user le soir venu de ses instincts de prédateur pour repérer leur proie. Ainsi, Deydreus effectua des manœuvres de reconnaissance tout autour du village. D'abord proche, le chevalier d'ébène s'éloigna peu à peu du bourg afin de couvrir plus de distance. En bas, les Serres et les rescapés s'agitaient de concert, déblayant les débris et autres restes de maisons éventrées dans l'espoir de retrouver des corps en vie. Une chance maigre, ils le savaient tous, mais qui valait la peine qu'on lui accorde du temps. Continuant donc ses recherches, le vampire ne trouva au préalable rien de concret. Ici et là, quelques traces attirèrent son attention avant qu'il ne remarque finalement la convergence de ces dernières et non l'éloignement. Ainsi, il s'agissait probablement de chariot et autres convois de pécheurs plus que des pas de l'ombragon. Puis, soudainement, une forme se déplaçant "rapidement" attira son attention.
A quelques pieds en dessous de lui, une silhouette humanoïde semblait courir inlassablement en direction du village. A ses formes et sa tailles, le bretteur reconnut rapidement l'individu comme étant un jeune enfant. Plongeant donc rapidement vers lui, le guerrier aux yeux vairons observa attentivement le pauvre gamin qui courait vers lui. Couvert de sang et d'éraflures, le pauvret gémissait et pleurait tandis qu'il continuait de courir. Sur son visage poupin, de grandes rivières écarlates venaient creuser sa chair alors que le vermeil de son raisiné se mêlait au sel de ses larmes. En apercevant le chevalier qui lui faisait face, l'enfant s'écroula subitement, comme si toute l'adrénaline qui lui avait permis de courir jusqu'à maintenant s'était évanouie à la vue d'une silhouette "amicale". Attrapant le blessé avant que son corps épuisé ne s'effondre dans la neige, le vampire prit ce dernier dans ses bras, repartant vers le village aussi vite qu'il le put. Se posant donc au niveau de l'entrée de Pierrefroide, Deydreus interpella Esyleij qui était en train de s'acharner contre une poutre refusant de bouger, aidé par le jeune "maire" du village. Quand ils virent l'enfant, les deux hommes s'empressèrent de rejoindre le chevalier d'ébène.
- Vous le reconnaissez?
- Je... oui. C'est le fils du meunier Isivor.
- L'enfant courait depuis l'est. Il semblait fuir quelque chose, et vu son état, soit il tentait d'échapper au carnage de la bête, soit à autre chose. Regardez ces plaies. Le vampire passa son doigts sur deux entailles au niveau des bras du petit. Il s'agit de lacérations effectuéees par des lames, pas des griffes. Et vu l'estimation de notre vétérinaire, l'ombragon n'aurait fait qu'une bouchée du gamin.
- Vous pensez que c'est des braconniers patron?
- Peut-être. Mais une chose est sûre. Il faudra attendre que l'enfant ne revienne à lui pour en savoir plus. Amène le près des services de soin Esyleij, et prévenez-moi dès qu'il reprendra connaissance.
- Entendu.
Laissant donc le demi-elfe s'occuper de l'enfant, Deydreus se dirigea cette fois vers les débris que ce dernier et le rescapé tentaient de déblayer. Arrachant les poutres et autres morceaux de pierres, le vampire resta donc de longues minutes à aider dans les recherches. Ce ne fut qu'un peu plus tard, un peu après midi, qu'on vint finalement le trouver pour l'informer de l'éveil du jeune fuyard. S'empressant de retourner au niveau de l'hôtel de ville, le vampire voulait absolument savoir ce que le gamin aurait à dire. Entrant donc finalement dans le bâtiment, il se dirigea naturellement vers la zone des blessés, remarquant au passage l'excellente organisation mise en place. Contrairement au chaos de la veille, tout semblait à présent compartimenté afin d'éviter les chocs traumatiques et permettre une meilleure gestion des potentiels rescapés. Lorsqu'il arriva au niveau de l'enfant, le bretteur retira son heaume afin de plonger son regard vairon sur le petit homme. Ce dernier, fixant le vide, ne semblait pas réellement être présent.
- Il a dit quelque chose?
- Seulement des cris et des hurlements un peu flous. Le soigneur soupire avant de reprendre. Depuis il ne dit plus rien.
- Je vois.
Se relevant, le chevalier d'ébène se détourna de l'enfant pour quitter finalement la bâtisse. Une fois dehors, il ferma doucement les yeux tandis qu'il réfléchissait. C'est alors qu'il sentit la présence d'Ellana à ses côtés. Rouvrant ses perles bicolores, le bretteur vint poser ces dernières sur le visage de la jeune elfe, prenant la parole.
- L'enfant refuse donc de parler. Je suppose que ce qu'il a vu l'a traumatisé. Il soupira, reprenant. Compte tenu de la direction d'où il venait, ça ne laisse que peu de doutes sur ce qui est à l'origine de la fureur de l'ombragon. Des braconniers, ou pire, des rebelles, qui se serviraient de la bête pour semer le chaos ou tenteraient de l'apprivoiser. Ce qui m'inquiète, en vérité, ceux sont les blessures qui parcourent le corps du petit. Des traces de lames. Il posa sa main sur l'épaule de la blonde doucement. Essayez de voir s'il parvient à vous parler à vous. Nous devons savoir ce qu'il a vu. Et s'il s'agit bien d'un repère de malfrats ou qu'il ne fut que sur la trace de la bête. Cela nous aidera à progresser pour la suite. Sinon, nous devrons avancer à l'aveugle dans l'espoir d'obtenir de nouveaux renseignements. Et cela se fera en petit groupe, je refuse d'abandonner ce village à son sort.
Puis, le vampire retira sa main. Il espérait qu'une figure féminine soit moins inquiétante que son armure noire. Et si Ellana ne parvenait pas à obtenir la moindre réponse et bien... Comme il l'avait dit, ils partiraient tout deux voir directement de quoi il en était au niveau du moulin.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin, l'entièreté du groupe se rendit au niveau de l'hôtel de ville. Saluant le jeune homme qui avait servi de "relai" la veille, le chevalier d'ébène donna ensuite ses ordres aux différents Serres présents. Certains allaient s'occuper d'aider aux soins des nouveaux réfugiés, d'autres allaient commencer à fouiller les décombres dans l'espoir de retrouver des villageois ensevelis. Et le reste, enfin, se diviserait en un groupe chargé de patrouiller et sécuriser les environs tandis que l'autre aiderait les rescapés via une assistance logistique ou en leur fournissant de la nourriture via les vivres du chariot. Pierrefroide n'était, en temps normal, pas une bourgade où il était difficile de manger. La proximité de la langue d'eau, ainsi que le gibier s'y rendant permettaient aux habitants de se nourrir convenablement. Seulement, après l'attaque qu'ils avaient subi la veille il fallait avouer qu'il était compliqué de monter de suite une expédition de chasse ou de cueillette. D'ailleurs, ils n'étaient même pas certain que la bête s'en était véritablement allée. Laissant le soin à Ellana de choisir où elle souhaitait prêter assistance, le vampire décida quant à lui d'aller aider à la reconnaissance. Avec ses ailes, le chevalier d'ébène pourrait ainsi couvrir plus de distance et potentiellement retrouver la trace de l'ombragon qui, selon l'elfe, ne devait pas se trouver bien loin en raison de l'humidité des écailles laissées derrière lui. De plus, comme elle avait reconnu de son sang, le vampire avait pu retenir l'odeur de ce dernier et ainsi pourrait-il potentiellement retrouver la trace du lézard givré.
Volant donc dans les cieux, le bretteur laissait son regard glisser sur chaque formes. Chaque reliefs qui pouvaient indiquer une tanière ou un nid potentiel. De plus, il y avait également la notion du crochet à prendre en compte. Si la bête avait visiblement agit en "représailles" contre le village, cela voulait dire qu'une activité de braconnage, ou pire, avait probablement lieu dans la région. Aussi, les bâtisses étranges et autres potentielles souricières étaient étudiées afin de remarquer une activité quelconque. Usant de son odorat, le guerrier cherchait aussi à repérer éventuellement la bête. Même si, au besoin, il pourrait user le soir venu de ses instincts de prédateur pour repérer leur proie. Ainsi, Deydreus effectua des manœuvres de reconnaissance tout autour du village. D'abord proche, le chevalier d'ébène s'éloigna peu à peu du bourg afin de couvrir plus de distance. En bas, les Serres et les rescapés s'agitaient de concert, déblayant les débris et autres restes de maisons éventrées dans l'espoir de retrouver des corps en vie. Une chance maigre, ils le savaient tous, mais qui valait la peine qu'on lui accorde du temps. Continuant donc ses recherches, le vampire ne trouva au préalable rien de concret. Ici et là, quelques traces attirèrent son attention avant qu'il ne remarque finalement la convergence de ces dernières et non l'éloignement. Ainsi, il s'agissait probablement de chariot et autres convois de pécheurs plus que des pas de l'ombragon. Puis, soudainement, une forme se déplaçant "rapidement" attira son attention.
A quelques pieds en dessous de lui, une silhouette humanoïde semblait courir inlassablement en direction du village. A ses formes et sa tailles, le bretteur reconnut rapidement l'individu comme étant un jeune enfant. Plongeant donc rapidement vers lui, le guerrier aux yeux vairons observa attentivement le pauvre gamin qui courait vers lui. Couvert de sang et d'éraflures, le pauvret gémissait et pleurait tandis qu'il continuait de courir. Sur son visage poupin, de grandes rivières écarlates venaient creuser sa chair alors que le vermeil de son raisiné se mêlait au sel de ses larmes. En apercevant le chevalier qui lui faisait face, l'enfant s'écroula subitement, comme si toute l'adrénaline qui lui avait permis de courir jusqu'à maintenant s'était évanouie à la vue d'une silhouette "amicale". Attrapant le blessé avant que son corps épuisé ne s'effondre dans la neige, le vampire prit ce dernier dans ses bras, repartant vers le village aussi vite qu'il le put. Se posant donc au niveau de l'entrée de Pierrefroide, Deydreus interpella Esyleij qui était en train de s'acharner contre une poutre refusant de bouger, aidé par le jeune "maire" du village. Quand ils virent l'enfant, les deux hommes s'empressèrent de rejoindre le chevalier d'ébène.
- Vous le reconnaissez?
- Je... oui. C'est le fils du meunier Isivor.
- L'enfant courait depuis l'est. Il semblait fuir quelque chose, et vu son état, soit il tentait d'échapper au carnage de la bête, soit à autre chose. Regardez ces plaies. Le vampire passa son doigts sur deux entailles au niveau des bras du petit. Il s'agit de lacérations effectuéees par des lames, pas des griffes. Et vu l'estimation de notre vétérinaire, l'ombragon n'aurait fait qu'une bouchée du gamin.
- Vous pensez que c'est des braconniers patron?
- Peut-être. Mais une chose est sûre. Il faudra attendre que l'enfant ne revienne à lui pour en savoir plus. Amène le près des services de soin Esyleij, et prévenez-moi dès qu'il reprendra connaissance.
- Entendu.
Laissant donc le demi-elfe s'occuper de l'enfant, Deydreus se dirigea cette fois vers les débris que ce dernier et le rescapé tentaient de déblayer. Arrachant les poutres et autres morceaux de pierres, le vampire resta donc de longues minutes à aider dans les recherches. Ce ne fut qu'un peu plus tard, un peu après midi, qu'on vint finalement le trouver pour l'informer de l'éveil du jeune fuyard. S'empressant de retourner au niveau de l'hôtel de ville, le vampire voulait absolument savoir ce que le gamin aurait à dire. Entrant donc finalement dans le bâtiment, il se dirigea naturellement vers la zone des blessés, remarquant au passage l'excellente organisation mise en place. Contrairement au chaos de la veille, tout semblait à présent compartimenté afin d'éviter les chocs traumatiques et permettre une meilleure gestion des potentiels rescapés. Lorsqu'il arriva au niveau de l'enfant, le bretteur retira son heaume afin de plonger son regard vairon sur le petit homme. Ce dernier, fixant le vide, ne semblait pas réellement être présent.
- Il a dit quelque chose?
- Seulement des cris et des hurlements un peu flous. Le soigneur soupire avant de reprendre. Depuis il ne dit plus rien.
- Je vois.
Se relevant, le chevalier d'ébène se détourna de l'enfant pour quitter finalement la bâtisse. Une fois dehors, il ferma doucement les yeux tandis qu'il réfléchissait. C'est alors qu'il sentit la présence d'Ellana à ses côtés. Rouvrant ses perles bicolores, le bretteur vint poser ces dernières sur le visage de la jeune elfe, prenant la parole.
- L'enfant refuse donc de parler. Je suppose que ce qu'il a vu l'a traumatisé. Il soupira, reprenant. Compte tenu de la direction d'où il venait, ça ne laisse que peu de doutes sur ce qui est à l'origine de la fureur de l'ombragon. Des braconniers, ou pire, des rebelles, qui se serviraient de la bête pour semer le chaos ou tenteraient de l'apprivoiser. Ce qui m'inquiète, en vérité, ceux sont les blessures qui parcourent le corps du petit. Des traces de lames. Il posa sa main sur l'épaule de la blonde doucement. Essayez de voir s'il parvient à vous parler à vous. Nous devons savoir ce qu'il a vu. Et s'il s'agit bien d'un repère de malfrats ou qu'il ne fut que sur la trace de la bête. Cela nous aidera à progresser pour la suite. Sinon, nous devrons avancer à l'aveugle dans l'espoir d'obtenir de nouveaux renseignements. Et cela se fera en petit groupe, je refuse d'abandonner ce village à son sort.
Puis, le vampire retira sa main. Il espérait qu'une figure féminine soit moins inquiétante que son armure noire. Et si Ellana ne parvenait pas à obtenir la moindre réponse et bien... Comme il l'avait dit, ils partiraient tout deux voir directement de quoi il en était au niveau du moulin.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen du Reike
Ellana Blackwood
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Emprisonnée dans une sensation d'étouffement, d'incapacité d'agir ou d'être dépassée par son environnement. Une multitude de corps sanglants réclamait son aide, des milliers et des milliers d'âmes mourantes alors qu'elle se retrouvait seule. Reconnaissant des visages agonisant, dont la vie lui avaient déjà échappé par le passé et parmi tous ces cadavres empilés, gisait un petit bras enfantin. La vue de ce dernier provoqua le réveil de la médecin, en sueur et en panique, elle mit un temps à reprendre ses esprits. Allons. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait des horreurs, et pourtant à chaque nouvel évènement, elle en subissait des conséquences psychologiques.
La nuit avait été pénible, peu, voir aucunement reposante. Ayant plongé l'elfe dans des songes cauchemardesques qui l'éveillèrent à maintes reprises jusqu'à son véritable réveil. Lorsque celle-ci se leva, tremblante, et se prépara, le jour dormait encore, les étoiles et la brise nocturne étaient toujours reines, témoins de l'activité timide du campement.
A l'aube naissant, Ellana, ainsi que les autres soldats, étaient déjà en route pour rejoindre le village de Pierrefroide.
Retrouvant les victimes de la veille, Ellana se précipita vers ceux-ci pour faire une inspection de l'évolution de leur état. Soulagée d'avoir permis la survie de la plupart durant la nuit, sauf un ayant succombé à une commotion cérébrale, c'est en de meilleures conditions et assistée que la médecin pu faire les choses correctement. Permettant l'application de ses soins pour un meilleur rétablissement des blessés. Les sachant entre de bonnes mains, elle ne tarda guère à s'affairer ailleurs, les quittant pour rejoindre l'extérieur, elle fit un état des lieux à la recherche de potentielles traces de la bête ou aider à secourir des survivants encore coincés.
Elle retourna sur la place maculée de sang, cherchant dans les décombres, d'autres pistes. Son inspection suivait les indices de l'ombragon. Sang, écailles, empreintes et traces de givres, traversaient le village, indiquant même où avait-il fuit, même si cette information était des plus pertinentes pour l'instant, ce qui intéressa la vétérinaire était la concentration de tous ces éléments sur la place. Déplaçant des gravats alentours et retournant des débris, les recherches dans les ruines s'avérèrent quasi nulles, ne tombant que sur des cadavres, victimes de l'attaque. Ellana regarda un instant tous les autres soldats qui faisaient de même, dégageant les obstacles sans grands résultats. Ils ne trouveraient rien ici. Certains se dispersèrent tandis que l'elfe ne faisait que suivre les lignées de glace, l'amenant à un point plus en hauteur du village, plus esseulé mais dénoté d'une scène qui avait été d'une grande violence bien que par ses aspects tranquilles.
Les ruines d'un clocher avaient étés dévastées par ce qui semblait avoir été une explosion de glace. Tout avait été gelé, recouvrant de la moindre pierre du bâtiment au sol tout entier. L'elfe s'avança prudemment jusqu'au centre, manquant de glisser sur la surface lisse et brillante. Il n'y avait strictement rien aux premiers abords, seul un morceau de chaîne épaisse à moitié ensevelis dans le givre. Un genou à terre, tirant doucement sur le chaînon pour l'extirper de sa prison, Ellana se rendit compte que la glace qu'elle foulait était bien plus profonde que ce qu'il n'y paraissait à la vue de la longueur de la chaîne qui se découvrait à chaque tentative d'extraction. Laissant tomber le lien de métal, elle prit du recul pour observer plus attentivement ce qui jonchait sous ses pieds.
Des formes, des silhouettes, floues, ensevelies trop profondément pour discerner quoique ce soit en détail si ce n'était des teintes rougeâtres. L'investigatrice fit le tour pour finalement trouver, derrière l'antre de l'ancien bâtiment, un cadavre qui n'avait pas été totalement enterré dans la glace. Armé d'un espadon et d'une armure peu commune, il n'avait rien à voir avec les habitants de Pierrefroide. Le visage remplis de cicatrices, une expression de rage et d'effroi sur son faciès cadavérique, voilà qu'Ellana tomba enfin sur une preuve pertinente. Un braconnier ou un habitué à confronter des bêtes, en tout cas, au vu du carnage de la zone, il devait avoir un rapport avec la rage de l'ombragon. Elle retourna bien vite auprès des soldats demandant de l'aide pour briser la glace, et découvrir ce qu'il s'y cachait d'autre, une fois qu'ils auraient sauvés toutes les âmes en périls restantes.
Entre temps, Ellana avait eu vent du retour de Deydreus ramenant un enfant inconscient, chose qu'elle irait vérifier une fois qu'elle en aurait fini avec le sauvetage des survivants. Il y en avait peu, certes, mais il y en avait, les recherches n'étaient pas à négliger. Ainsi, comme la plupart des soldats, l'elfe passa sa matinée à fouiller le village et ses ruines de font en comble avant de rejoindre les soigneurs pour les aider avec les nouveaux patients.
Rejoignant l'hôtel de ville, Ellana rencontra de nouveau le chevalier sombre semblant méditer sur la situation. S'approchant silencieuse, elle laissa l'officier prendre la parole avant de lui répondre.
"Hm. Je vais voir ce que je peux faire. Concernant nos suspects, si le petit refuse de parler, nous avons peut être déjà nos réponses."
Elle regarda en direction du clocher qui surplombait le village, indiquant à son interlocuteur de quoi elle parlait.
"Il y a une zone recouverte de givre, plus que dans n'importe quelle ruelle de ce village. Un véritable carnage qui a figé la scène dans le temps. J'y ai trouvé une chaîne qui se raccorderait au crochet de la veille et un cadavre suspect. Très sûrement un braconnier."
Elle se tourna de nouveau vers le dirigeant.
"J'ai demandé à des soldats un peu plus tôt de déblayer la glace. A l'heure qu'il est, on devrait pouvoir découvrir ce qu'il s'y cachait. Peut être les restes d'un campement, d'autres cadavres, des armes, des butins, qu'importe. Ce qui nous permettra de déterminer l'origine de ces brigands."
Elle ouvrit la porte du refuge, s'apprêtant à rejoindre le garçon.
"Je ne devrais pas en avoir pour longtemps, vous pouvez allez y jeter un œil pendant ce temps."
La chaleur... Voilà tout ce qui restait à ces pauvres gens. Un semblant de foyer de fortune, ne se maintenant que par l'aide de l'armée. Recouverts de fourrures avec des vivres entre les mains, leur seul espoir était de vivre au jour le jour, ne demandant qu'à être en vie le lendemain. Plus tard ils repenseraient à refonder leur village ou à se réfugier vers de nouveaux horizons. Même si pour l'instant la perspective d'avenir dormaient dans un coin de leur esprit, chez un petit être, elle semblait avoir totalement disparue.
Le regard dans le vide, somnolent ou détaché de la réalité, l'absence de réflexion était peut être la meilleure des solutions pour trouver un peu de paix en cette situation cauchemardesque. Le soigneur l'avait laissé à lui même. Assis dans son lit, seul, c'était pour le mieux de ne pas être asséné de questions face à de multiples visages qu'il ne connaissait pas. Ils empruntaient de la pitié, de la panique, de l'empressement, leur empathie exacerbé ne faisait que raviver la peine de sa réalité. Ce qui l'avait fait hurlé à maintes reprises. Maintenant, il était calme bien que toujours en proie aux crises.
Lorsqu'une petite silhouette féline fit son apparition, sautant sur son lit, ses yeux rougis par les larmes ne bougèrent guère, ne suivant aucunement l'animal ténébreux qui s'approchait de lui. Le chat ombreux émettait un ronronnement silencieux tout en se frottant sous le menton du garçon qui, à défaut de réagir émotionnellement, il passa machinalement sa main sur le pelage de brume. Un premier soutien émotionnel, animal, inné, dépourvu de tout jugement ou de pitié déplacée. C'était une affection bien appréciée qui permit à la propriétaire de faire son entrée dans la petite salle.
Le regard du garçon s'était posé sur l'entité féline et à aucun moment il ne releva la tête vers l'elfe lorsqu'elle s'approcha. Silencieuse, elle ne faisait qu'observer l'enfant, lui laissant le temps de s'adapter de sa présence et jetant un coup d’œil, de loin, aux plaies évoquées par Deydreus. Après un moment, elle lui parla doucement.
"Il n'a pas de nom, tu veux lui en trouver un ?"
Aucune réponse. Le garçon regardait le chat qui s'endormait sur ses jambes, tout en passant sa petite main sur la silhouette, observant le phénomène du contact qui provoquait une fine fumée ténébreuse. Ellana prit place près de lui, sur une chaise qu'elle tira à son chevet.
"Et toi tu as un nom, peut être ?"
"Noir..."
L'elfe esquissa un sourire, voyant qu'il se prenait timidement au jeu en nommant l'animal. Elle fit jouer un moment ce genre de questions anodines, le faisant penser à autre chose. Bien qu'il se faisait lent et relativement absent, parfois très vague et fermé, elle put tout de même soutirer des informations basiques, son prénom, son âge. Le ramenant petit à petit à une réalité qui pouvait être différente, ne tournant pas seulement autour du massacre. Ainsi, même s'il ne la regardait toujours pas, il semblait plus présent, apte à la réflexion. Ellana en profita pour passer à l'étape suivante.
"Est-ce que tu saurais me dire ce qui est arrivé à ton bras ?"
Prenant un ton un peu plus sérieux, bien que toujours bienveillant, l'elfe pointa du doigt le bras bandé de tissus. Le garçon pivota légèrement la tête sur ce qui était désigné, se remémorant ce à quoi il avait survécu.
"C'est les méchants..." Il semblait s'être fermé à la conversation, mais l'elfe restant silencieuse, il prit le temps de reprendre. "C'est quand mon papa m'a protégé et qu'ils ont tapés avec leurs épées."
Puis son visage prit un air troublé à l'évocation de son parent. Ellana n'insista pas. Voyant qu'elle commençait à avoir des informations, elle ne se précipita pas sous peine de provoquer une énième crise chez l'enfant. Silencieuse, elle positionna sa main au niveau de son bras, émanant une lueur mauve qui traversa le bandage, atteignant les plaies. Elle retira le tissu pour montrer au petit qu'il n'y avait plus aucune blessure si ce n'était la cicatrice fantomatique de celle-ci.
"Voilà, comme si ce n'était qu'un mauvais rêve. Il y a peut être une trace qui marquera ta peau à jamais, mais désormais la douleur n'est plus. C'est la même chose avec ce qui t'arrive. Je peux y faire quelque chose, panser la plaie, la douleur. Si tu me montres ta blessure, je peux la soigner. Si tu me parles de ce qui s'est passé, je peux changer les choses pour un avenir meilleur."
L'enfant comprit ce qu'elle lui disait, mais de travers. Il releva la tête vers elle, les yeux pétillants d'une naïveté.
"Est-ce que tu peux ramener papa ?"
L'elfe se pinça les lèvres, ne voulant être malhonnête envers lui et continua de façon tout aussi sérieuse.
"Il y a des séquelles que je ne peux pas effacer, des personnes que je ne peux ramener." La déception se lut à travers les larmes qui gagnaient ses yeux. Ellana n'osa pas le prendre dans ses bras, l'armure n'étant en aucun cas une étreinte réconfortante. "C'est douloureux, je sais, mais cette peine que toi seul connaît, je peux l'éviter à d'autres enfants. C'est difficile et tu es très courageux, ne laisse pas mourir dans l'oubli ce que tu sais, ce que tu as vécu, ce qui fait de toi celui qui a survécu. On te vengera de ceux qui t'ont fait subir ça."
Elle retira son gant pour essuyer de sa main, les larmes qui coulaient le long des joues de l'enfant, geste affectueux tout en l'écoutant à travers ses sanglots. Elle se fit compréhensive, patiente et empathique pendant qu'il déversait sa peine tout en révélant ce qu'il s'était passé. Il ne faisait pas une crise de hurlement non, il vidait son sac, se débarrassant de toute l'accumulation qu'il avait contenu. Avant de le quitter, elle prit le temps de le calmer, le réconforter, lui promettant que les choses s'arrangeraient pour le mieux.
L'elfe rejoindrait très vite le dirigeant, soit devant l'hôtel de ville, soit au clocher. Qu'importait. Là où on l'attendrait. Partageant leurs informations communes, Ellana révélerait ce qu'elle apprit de l'enfant.
Fils du meunier, celui-ci avait l'air d'ignorer que son père avait des liens avec des "brigands". Puisque lorsqu'ils se sont attaqués au moulin suite à un refus, le meunier parlait de contrat, de trahison, de déconvenue. Refusant de leur laisser l'accès à une certaine planque à cause du monstre qui les menaçaient. Les braconniers évoquaient un besoin de matériel qui se trouvait dans les sous-sols du moulin, sous la précipitation, ils furent forcés de se débarrasser de l'obstacle que lui et son fils représentaient. C'est ainsi que le petit avait fini par prendre la fuite, il se souvint avoir vu l'ombragon arriver en furie, souffler un blizzard alors qu'il courrait à toute hâte en direction du village.
La nuit avait été pénible, peu, voir aucunement reposante. Ayant plongé l'elfe dans des songes cauchemardesques qui l'éveillèrent à maintes reprises jusqu'à son véritable réveil. Lorsque celle-ci se leva, tremblante, et se prépara, le jour dormait encore, les étoiles et la brise nocturne étaient toujours reines, témoins de l'activité timide du campement.
A l'aube naissant, Ellana, ainsi que les autres soldats, étaient déjà en route pour rejoindre le village de Pierrefroide.
*
Retrouvant les victimes de la veille, Ellana se précipita vers ceux-ci pour faire une inspection de l'évolution de leur état. Soulagée d'avoir permis la survie de la plupart durant la nuit, sauf un ayant succombé à une commotion cérébrale, c'est en de meilleures conditions et assistée que la médecin pu faire les choses correctement. Permettant l'application de ses soins pour un meilleur rétablissement des blessés. Les sachant entre de bonnes mains, elle ne tarda guère à s'affairer ailleurs, les quittant pour rejoindre l'extérieur, elle fit un état des lieux à la recherche de potentielles traces de la bête ou aider à secourir des survivants encore coincés.
Elle retourna sur la place maculée de sang, cherchant dans les décombres, d'autres pistes. Son inspection suivait les indices de l'ombragon. Sang, écailles, empreintes et traces de givres, traversaient le village, indiquant même où avait-il fuit, même si cette information était des plus pertinentes pour l'instant, ce qui intéressa la vétérinaire était la concentration de tous ces éléments sur la place. Déplaçant des gravats alentours et retournant des débris, les recherches dans les ruines s'avérèrent quasi nulles, ne tombant que sur des cadavres, victimes de l'attaque. Ellana regarda un instant tous les autres soldats qui faisaient de même, dégageant les obstacles sans grands résultats. Ils ne trouveraient rien ici. Certains se dispersèrent tandis que l'elfe ne faisait que suivre les lignées de glace, l'amenant à un point plus en hauteur du village, plus esseulé mais dénoté d'une scène qui avait été d'une grande violence bien que par ses aspects tranquilles.
Les ruines d'un clocher avaient étés dévastées par ce qui semblait avoir été une explosion de glace. Tout avait été gelé, recouvrant de la moindre pierre du bâtiment au sol tout entier. L'elfe s'avança prudemment jusqu'au centre, manquant de glisser sur la surface lisse et brillante. Il n'y avait strictement rien aux premiers abords, seul un morceau de chaîne épaisse à moitié ensevelis dans le givre. Un genou à terre, tirant doucement sur le chaînon pour l'extirper de sa prison, Ellana se rendit compte que la glace qu'elle foulait était bien plus profonde que ce qu'il n'y paraissait à la vue de la longueur de la chaîne qui se découvrait à chaque tentative d'extraction. Laissant tomber le lien de métal, elle prit du recul pour observer plus attentivement ce qui jonchait sous ses pieds.
Des formes, des silhouettes, floues, ensevelies trop profondément pour discerner quoique ce soit en détail si ce n'était des teintes rougeâtres. L'investigatrice fit le tour pour finalement trouver, derrière l'antre de l'ancien bâtiment, un cadavre qui n'avait pas été totalement enterré dans la glace. Armé d'un espadon et d'une armure peu commune, il n'avait rien à voir avec les habitants de Pierrefroide. Le visage remplis de cicatrices, une expression de rage et d'effroi sur son faciès cadavérique, voilà qu'Ellana tomba enfin sur une preuve pertinente. Un braconnier ou un habitué à confronter des bêtes, en tout cas, au vu du carnage de la zone, il devait avoir un rapport avec la rage de l'ombragon. Elle retourna bien vite auprès des soldats demandant de l'aide pour briser la glace, et découvrir ce qu'il s'y cachait d'autre, une fois qu'ils auraient sauvés toutes les âmes en périls restantes.
Entre temps, Ellana avait eu vent du retour de Deydreus ramenant un enfant inconscient, chose qu'elle irait vérifier une fois qu'elle en aurait fini avec le sauvetage des survivants. Il y en avait peu, certes, mais il y en avait, les recherches n'étaient pas à négliger. Ainsi, comme la plupart des soldats, l'elfe passa sa matinée à fouiller le village et ses ruines de font en comble avant de rejoindre les soigneurs pour les aider avec les nouveaux patients.
Rejoignant l'hôtel de ville, Ellana rencontra de nouveau le chevalier sombre semblant méditer sur la situation. S'approchant silencieuse, elle laissa l'officier prendre la parole avant de lui répondre.
"Hm. Je vais voir ce que je peux faire. Concernant nos suspects, si le petit refuse de parler, nous avons peut être déjà nos réponses."
Elle regarda en direction du clocher qui surplombait le village, indiquant à son interlocuteur de quoi elle parlait.
"Il y a une zone recouverte de givre, plus que dans n'importe quelle ruelle de ce village. Un véritable carnage qui a figé la scène dans le temps. J'y ai trouvé une chaîne qui se raccorderait au crochet de la veille et un cadavre suspect. Très sûrement un braconnier."
Elle se tourna de nouveau vers le dirigeant.
"J'ai demandé à des soldats un peu plus tôt de déblayer la glace. A l'heure qu'il est, on devrait pouvoir découvrir ce qu'il s'y cachait. Peut être les restes d'un campement, d'autres cadavres, des armes, des butins, qu'importe. Ce qui nous permettra de déterminer l'origine de ces brigands."
Elle ouvrit la porte du refuge, s'apprêtant à rejoindre le garçon.
"Je ne devrais pas en avoir pour longtemps, vous pouvez allez y jeter un œil pendant ce temps."
*
La chaleur... Voilà tout ce qui restait à ces pauvres gens. Un semblant de foyer de fortune, ne se maintenant que par l'aide de l'armée. Recouverts de fourrures avec des vivres entre les mains, leur seul espoir était de vivre au jour le jour, ne demandant qu'à être en vie le lendemain. Plus tard ils repenseraient à refonder leur village ou à se réfugier vers de nouveaux horizons. Même si pour l'instant la perspective d'avenir dormaient dans un coin de leur esprit, chez un petit être, elle semblait avoir totalement disparue.
Le regard dans le vide, somnolent ou détaché de la réalité, l'absence de réflexion était peut être la meilleure des solutions pour trouver un peu de paix en cette situation cauchemardesque. Le soigneur l'avait laissé à lui même. Assis dans son lit, seul, c'était pour le mieux de ne pas être asséné de questions face à de multiples visages qu'il ne connaissait pas. Ils empruntaient de la pitié, de la panique, de l'empressement, leur empathie exacerbé ne faisait que raviver la peine de sa réalité. Ce qui l'avait fait hurlé à maintes reprises. Maintenant, il était calme bien que toujours en proie aux crises.
Lorsqu'une petite silhouette féline fit son apparition, sautant sur son lit, ses yeux rougis par les larmes ne bougèrent guère, ne suivant aucunement l'animal ténébreux qui s'approchait de lui. Le chat ombreux émettait un ronronnement silencieux tout en se frottant sous le menton du garçon qui, à défaut de réagir émotionnellement, il passa machinalement sa main sur le pelage de brume. Un premier soutien émotionnel, animal, inné, dépourvu de tout jugement ou de pitié déplacée. C'était une affection bien appréciée qui permit à la propriétaire de faire son entrée dans la petite salle.
Le regard du garçon s'était posé sur l'entité féline et à aucun moment il ne releva la tête vers l'elfe lorsqu'elle s'approcha. Silencieuse, elle ne faisait qu'observer l'enfant, lui laissant le temps de s'adapter de sa présence et jetant un coup d’œil, de loin, aux plaies évoquées par Deydreus. Après un moment, elle lui parla doucement.
"Il n'a pas de nom, tu veux lui en trouver un ?"
Aucune réponse. Le garçon regardait le chat qui s'endormait sur ses jambes, tout en passant sa petite main sur la silhouette, observant le phénomène du contact qui provoquait une fine fumée ténébreuse. Ellana prit place près de lui, sur une chaise qu'elle tira à son chevet.
"Et toi tu as un nom, peut être ?"
"Noir..."
L'elfe esquissa un sourire, voyant qu'il se prenait timidement au jeu en nommant l'animal. Elle fit jouer un moment ce genre de questions anodines, le faisant penser à autre chose. Bien qu'il se faisait lent et relativement absent, parfois très vague et fermé, elle put tout de même soutirer des informations basiques, son prénom, son âge. Le ramenant petit à petit à une réalité qui pouvait être différente, ne tournant pas seulement autour du massacre. Ainsi, même s'il ne la regardait toujours pas, il semblait plus présent, apte à la réflexion. Ellana en profita pour passer à l'étape suivante.
"Est-ce que tu saurais me dire ce qui est arrivé à ton bras ?"
Prenant un ton un peu plus sérieux, bien que toujours bienveillant, l'elfe pointa du doigt le bras bandé de tissus. Le garçon pivota légèrement la tête sur ce qui était désigné, se remémorant ce à quoi il avait survécu.
"C'est les méchants..." Il semblait s'être fermé à la conversation, mais l'elfe restant silencieuse, il prit le temps de reprendre. "C'est quand mon papa m'a protégé et qu'ils ont tapés avec leurs épées."
Puis son visage prit un air troublé à l'évocation de son parent. Ellana n'insista pas. Voyant qu'elle commençait à avoir des informations, elle ne se précipita pas sous peine de provoquer une énième crise chez l'enfant. Silencieuse, elle positionna sa main au niveau de son bras, émanant une lueur mauve qui traversa le bandage, atteignant les plaies. Elle retira le tissu pour montrer au petit qu'il n'y avait plus aucune blessure si ce n'était la cicatrice fantomatique de celle-ci.
"Voilà, comme si ce n'était qu'un mauvais rêve. Il y a peut être une trace qui marquera ta peau à jamais, mais désormais la douleur n'est plus. C'est la même chose avec ce qui t'arrive. Je peux y faire quelque chose, panser la plaie, la douleur. Si tu me montres ta blessure, je peux la soigner. Si tu me parles de ce qui s'est passé, je peux changer les choses pour un avenir meilleur."
L'enfant comprit ce qu'elle lui disait, mais de travers. Il releva la tête vers elle, les yeux pétillants d'une naïveté.
"Est-ce que tu peux ramener papa ?"
L'elfe se pinça les lèvres, ne voulant être malhonnête envers lui et continua de façon tout aussi sérieuse.
"Il y a des séquelles que je ne peux pas effacer, des personnes que je ne peux ramener." La déception se lut à travers les larmes qui gagnaient ses yeux. Ellana n'osa pas le prendre dans ses bras, l'armure n'étant en aucun cas une étreinte réconfortante. "C'est douloureux, je sais, mais cette peine que toi seul connaît, je peux l'éviter à d'autres enfants. C'est difficile et tu es très courageux, ne laisse pas mourir dans l'oubli ce que tu sais, ce que tu as vécu, ce qui fait de toi celui qui a survécu. On te vengera de ceux qui t'ont fait subir ça."
Elle retira son gant pour essuyer de sa main, les larmes qui coulaient le long des joues de l'enfant, geste affectueux tout en l'écoutant à travers ses sanglots. Elle se fit compréhensive, patiente et empathique pendant qu'il déversait sa peine tout en révélant ce qu'il s'était passé. Il ne faisait pas une crise de hurlement non, il vidait son sac, se débarrassant de toute l'accumulation qu'il avait contenu. Avant de le quitter, elle prit le temps de le calmer, le réconforter, lui promettant que les choses s'arrangeraient pour le mieux.
L'elfe rejoindrait très vite le dirigeant, soit devant l'hôtel de ville, soit au clocher. Qu'importait. Là où on l'attendrait. Partageant leurs informations communes, Ellana révélerait ce qu'elle apprit de l'enfant.
Fils du meunier, celui-ci avait l'air d'ignorer que son père avait des liens avec des "brigands". Puisque lorsqu'ils se sont attaqués au moulin suite à un refus, le meunier parlait de contrat, de trahison, de déconvenue. Refusant de leur laisser l'accès à une certaine planque à cause du monstre qui les menaçaient. Les braconniers évoquaient un besoin de matériel qui se trouvait dans les sous-sols du moulin, sous la précipitation, ils furent forcés de se débarrasser de l'obstacle que lui et son fils représentaient. C'est ainsi que le petit avait fini par prendre la fuite, il se souvint avoir vu l'ombragon arriver en furie, souffler un blizzard alors qu'il courrait à toute hâte en direction du village.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Ainsi, le clocher pouvait potentiellement avoir des réponses? Fixant ce dernier de ses yeux vairons, Deydreus attendit qu'Ellana ne se rende auprès du jeune rescapé pour se diriger vers la zone qu'elle avait mentionné. S'il commençait à dessiner légèrement le tableau de cette sombre attaque, le chef des armées ne souhaitait tout de même pas tirer de conclusions hâtives. Les braconniers faisaient des ravages sur les terres de l'Empire, ce dernier fermant plus ou moins les yeux dans certaines régions faute de moyen de couvrir suffisamment les zones de chasses. Après tout, entre combattre des cultistes, leurs Titans, la rébellion ou quelques chasseurs illégaux, les choix n'étaient généralement pas très compliqués à faire. Seulement, il arrivait parfois que ces derniers ne commencent à avoir les yeux plus gros que le ventre à tenter moults folies dans le but de s'enrichir ou de faire parler d'eux. Peut-être que l'ombragon était le triste résultat d'une telle ambition. Ou peut-être qu'il s'agissait d'autre chose.
Arrivant finalement au niveau du clocher, Deydreus put remarquer qu'Ellana n'avait effectivement pas menti. Recouverte de givre, la zone était un véritable tombeau à ciel ouvert. Même avec les actions des Serres qui déblayaient l'environnement, les multiples corps figés dans la glace et la destruction apparente de l'endroit démontrait une violence particulièrement accrue. Interpellé par l'un de ses hommes, le chevalier d'ébène se dirigea naturellement vers ce dernier pour voir ce qu'il voulait lui montrer. Pris dans la glace, une énorme chaine aux maillons pointues flottait dans l'air, prisonnière d'un cristal gelé qui la figeait dans le temps. Au bout de cette dernière, un homme a la tenue de cuir tentait visiblement de tirer sur cette dernière. Sur son visage bleuté par le froid, on devinait une expression terrifiée. Mais ce fut un détail particulier, qui força la Griffe a brisé le givre. A aller plus loin dans son inspection. A la ceinture du personnage, un étrange fanion représentait une tête de wyrmelin tranchée, sur un fond azur. Brisant donc le cercueil gelé du prétendu braconnier, le vampire attrapa ensuite le dit fanion pour l'observer plus intensément, avant de pester pour lui même. Il connaissait ce symbole, et cela ne lui plaisait pas trop. Ordonnant à ses hommes de continuer de fouiller, le guerrier laissa la zone pour commencer à retourner vers l'hôtel de ville. Ils pourraient éventuellement trouver d'autres corps comme celui-ci mais cela importait peu. Deydreus avait ses réponses. Il fallait juste que l'enfant récupéré plus tôt corrobore ce qu'il craignait.
Quand il retrouva enfin Ellana, le vampire écouta le rapport de cette dernière l'air grave. Donc, ses théories étaient bonnes. Malheureusement. Dans un long soupire, le bretteur aux lames jumelles tendit à l'elfe le fanion qu'il avait récupéré un peu plus tôt, lui laissant le soin de l'inspecter sous toutes ses coutures.
- Il ne s'agit pas de simples braconniers. Mais de membres de l'Ordre du Wyrmelin. Son regard glissa sur les ruines du village. Cet ordre est un ramassis de rebelles qui pensent pouvoir renverser l'Empire et son autorité avec leur savoir arcanique et la domination des différentes entités du Sekai. Qu'il s'agisse de cerberus ou d'ombragon peu leur importe. Ils trouvent toujours un moyen d'en faire quelque chose. Ce village n'était pas une cible accidentelle. C'était une épreuve. Une expérience visant à observer les capacités de leur dernier jouet. Mais les choses ont dut mal tourner pour qu'ils se retrouvent eux même victimes de l'attaque de la bête. Pour le reste... Il fixa l'elfe. Le meunier devait sans doute détenir les composants nécessaires à la créations d'une couronne de soumission. C'est un objet assez simples, que les braconniers les plus violents enchantent afin de soumettre les créatures, et parfois de futurs esclaves, à leur volonté. Le meunier a sûrement refusé, paniqué par leur arrivée soudaine ou peu importe. S'il collaborait avec les rebelles, son sort était déjà scellé de toutes façons. Soit l'Empire aurait fini par le pendre, soit l'Ordre l'aurait abattu pour se couvrir. Mais l'enfant lui est innocent, espérons qu'il s'en sorte.
Observant quelques instants des Serres qui acouraient vers l'hotel de ville tout en portant sur un brancard de fortune un énième rescapé, le vampire commença directement à considérer leurs futures options. Puis, après quelques longues secondes de réflexion, le chevalier d'ébène reprit finalement la parole, comme pour énoncer à haute voix ce qu'il comptait faire.
- Nous allons rester au village pour la nuit. Inutile de partir chasser des fantomes pour le moment. De plus, je veux donner aux potentielles personnes prises au piège le plus de chance de survivre que je le peux. Demain matin, le froid aura sans doute arracher les derniers souffles de vie de celles et ceux que nous n'aurons pas trouvé alors... J'aime autant me dire que nous avons fait le maximum d'ici là. Et puis... L'Ordre du Wyrmelin n'en est pas à son premier coup, même si les choses ont dérapé ils sont déjà probablement retournés dans leur plaque pour se protéger de l'ombragon. Il marqua une pause, avant d'enchainer. Nous allons donc protéger le village jusqu'à l'aube, où nous partirons traquer ces chiens. D'abord la bête, puis les malfrats. Nous devons protéger la région et ses habitants avant de faire régner la justice aveuglément. Il vint alors ancrer ses yeux vairons sur le visage de l'elfe. Je vous laisse gérer vos actions comme vous le souhaitez jusqu'à ce soir. Je serai probablement près d'un feu un peu plus éloigné des rescapés dans la soirée, si vous désirez venir parler. Je sais que tout ce qui est arrivé n'est pas des plus plaisant.
Achevant sa phrase, le bretteur se détourna ensuite de l'elfe pour commencer à retourner à ses occupations, prenant tout de même soin d'écouter cette dernière si elle avait des questions ou quoique ce soit. Puis, sur le reste de la journée, Deydreus fit exactement ce qu'il avait dit: il aida au maximum à retrouver de potentiels rescapés prisonniers des décombres. Quand le soleil vint enfin achever sa course sur l'horizon, la plupart du village avait été ratissé par les membres de l'armée et les villageois assez en forme pour prêter assistance. L'hôtel de ville, devenu à présent le principal refuge des villageois, devenait semblable à un hôpital de campagne où étaient compartimentés blessés et bien portants. Le grand foyer central, principale source de chaleur pour les différents villageois, se voyait à présent accompagné de trois autres braséros installés à différents endroits afin d'agrémenter un peu la répartition de la chaleur dans l'ensemble du bâtiment. Dehors, différentes patrouilles de Serres se relayaient afin de repérer la potentielle activité nocturne d'un ombragon vengeur ou de rebelles venus achever ce qu'ils avaient commencé.
Deydreus, lui, se retrouvait assis devant l'un des braséros, une carte de la région dépliée à l'arrachée et déposée sur ses cuisses. Passant son doigts ganté sur le parchemin, le vampire semblait tracer diverses routes partant de Pierrefroide, comme s'il cherchait à découvrir l'itinéraire potentielle de la créature reptilienne ou des bandits à l'origine de la furie de cette dernière. De temps à autres, le bretteur venait gratter sa barbe, plus par mécanisme de réflexion que par agacement. Ellana avait parlé de territoire et de provocation mais, compte tenu des potentiels produits que l'Ordre avait pu injecter à la bête, son comportement habituel ne pouvait plus vraiment être pris en compte. A la place, il fallait à présent composer avec un élément complètement imprévisible ainsi qu'avec des hommes paniqués qui chercheraient probablement à se couvrir. Après tout, Deydreus connaissait particulièrement bien leurs méthodes. Et surtout leur chef.
Soupirant doucement alors qu'il quittait finalement la carte des yeux, le vampire laissa son regard glisser autour de lui. Si Ellana venait le trouver, alors il l'inviterait à venir s'asseoir près de lui, et lui demanderait comment elle allait. Car si le repos s'avérait difficile en ces conditions, les questions, elles, pouvaient vite venir embrumer un esprit curieux.
Arrivant finalement au niveau du clocher, Deydreus put remarquer qu'Ellana n'avait effectivement pas menti. Recouverte de givre, la zone était un véritable tombeau à ciel ouvert. Même avec les actions des Serres qui déblayaient l'environnement, les multiples corps figés dans la glace et la destruction apparente de l'endroit démontrait une violence particulièrement accrue. Interpellé par l'un de ses hommes, le chevalier d'ébène se dirigea naturellement vers ce dernier pour voir ce qu'il voulait lui montrer. Pris dans la glace, une énorme chaine aux maillons pointues flottait dans l'air, prisonnière d'un cristal gelé qui la figeait dans le temps. Au bout de cette dernière, un homme a la tenue de cuir tentait visiblement de tirer sur cette dernière. Sur son visage bleuté par le froid, on devinait une expression terrifiée. Mais ce fut un détail particulier, qui força la Griffe a brisé le givre. A aller plus loin dans son inspection. A la ceinture du personnage, un étrange fanion représentait une tête de wyrmelin tranchée, sur un fond azur. Brisant donc le cercueil gelé du prétendu braconnier, le vampire attrapa ensuite le dit fanion pour l'observer plus intensément, avant de pester pour lui même. Il connaissait ce symbole, et cela ne lui plaisait pas trop. Ordonnant à ses hommes de continuer de fouiller, le guerrier laissa la zone pour commencer à retourner vers l'hôtel de ville. Ils pourraient éventuellement trouver d'autres corps comme celui-ci mais cela importait peu. Deydreus avait ses réponses. Il fallait juste que l'enfant récupéré plus tôt corrobore ce qu'il craignait.
Quand il retrouva enfin Ellana, le vampire écouta le rapport de cette dernière l'air grave. Donc, ses théories étaient bonnes. Malheureusement. Dans un long soupire, le bretteur aux lames jumelles tendit à l'elfe le fanion qu'il avait récupéré un peu plus tôt, lui laissant le soin de l'inspecter sous toutes ses coutures.
- Il ne s'agit pas de simples braconniers. Mais de membres de l'Ordre du Wyrmelin. Son regard glissa sur les ruines du village. Cet ordre est un ramassis de rebelles qui pensent pouvoir renverser l'Empire et son autorité avec leur savoir arcanique et la domination des différentes entités du Sekai. Qu'il s'agisse de cerberus ou d'ombragon peu leur importe. Ils trouvent toujours un moyen d'en faire quelque chose. Ce village n'était pas une cible accidentelle. C'était une épreuve. Une expérience visant à observer les capacités de leur dernier jouet. Mais les choses ont dut mal tourner pour qu'ils se retrouvent eux même victimes de l'attaque de la bête. Pour le reste... Il fixa l'elfe. Le meunier devait sans doute détenir les composants nécessaires à la créations d'une couronne de soumission. C'est un objet assez simples, que les braconniers les plus violents enchantent afin de soumettre les créatures, et parfois de futurs esclaves, à leur volonté. Le meunier a sûrement refusé, paniqué par leur arrivée soudaine ou peu importe. S'il collaborait avec les rebelles, son sort était déjà scellé de toutes façons. Soit l'Empire aurait fini par le pendre, soit l'Ordre l'aurait abattu pour se couvrir. Mais l'enfant lui est innocent, espérons qu'il s'en sorte.
Observant quelques instants des Serres qui acouraient vers l'hotel de ville tout en portant sur un brancard de fortune un énième rescapé, le vampire commença directement à considérer leurs futures options. Puis, après quelques longues secondes de réflexion, le chevalier d'ébène reprit finalement la parole, comme pour énoncer à haute voix ce qu'il comptait faire.
- Nous allons rester au village pour la nuit. Inutile de partir chasser des fantomes pour le moment. De plus, je veux donner aux potentielles personnes prises au piège le plus de chance de survivre que je le peux. Demain matin, le froid aura sans doute arracher les derniers souffles de vie de celles et ceux que nous n'aurons pas trouvé alors... J'aime autant me dire que nous avons fait le maximum d'ici là. Et puis... L'Ordre du Wyrmelin n'en est pas à son premier coup, même si les choses ont dérapé ils sont déjà probablement retournés dans leur plaque pour se protéger de l'ombragon. Il marqua une pause, avant d'enchainer. Nous allons donc protéger le village jusqu'à l'aube, où nous partirons traquer ces chiens. D'abord la bête, puis les malfrats. Nous devons protéger la région et ses habitants avant de faire régner la justice aveuglément. Il vint alors ancrer ses yeux vairons sur le visage de l'elfe. Je vous laisse gérer vos actions comme vous le souhaitez jusqu'à ce soir. Je serai probablement près d'un feu un peu plus éloigné des rescapés dans la soirée, si vous désirez venir parler. Je sais que tout ce qui est arrivé n'est pas des plus plaisant.
Achevant sa phrase, le bretteur se détourna ensuite de l'elfe pour commencer à retourner à ses occupations, prenant tout de même soin d'écouter cette dernière si elle avait des questions ou quoique ce soit. Puis, sur le reste de la journée, Deydreus fit exactement ce qu'il avait dit: il aida au maximum à retrouver de potentiels rescapés prisonniers des décombres. Quand le soleil vint enfin achever sa course sur l'horizon, la plupart du village avait été ratissé par les membres de l'armée et les villageois assez en forme pour prêter assistance. L'hôtel de ville, devenu à présent le principal refuge des villageois, devenait semblable à un hôpital de campagne où étaient compartimentés blessés et bien portants. Le grand foyer central, principale source de chaleur pour les différents villageois, se voyait à présent accompagné de trois autres braséros installés à différents endroits afin d'agrémenter un peu la répartition de la chaleur dans l'ensemble du bâtiment. Dehors, différentes patrouilles de Serres se relayaient afin de repérer la potentielle activité nocturne d'un ombragon vengeur ou de rebelles venus achever ce qu'ils avaient commencé.
Deydreus, lui, se retrouvait assis devant l'un des braséros, une carte de la région dépliée à l'arrachée et déposée sur ses cuisses. Passant son doigts ganté sur le parchemin, le vampire semblait tracer diverses routes partant de Pierrefroide, comme s'il cherchait à découvrir l'itinéraire potentielle de la créature reptilienne ou des bandits à l'origine de la furie de cette dernière. De temps à autres, le bretteur venait gratter sa barbe, plus par mécanisme de réflexion que par agacement. Ellana avait parlé de territoire et de provocation mais, compte tenu des potentiels produits que l'Ordre avait pu injecter à la bête, son comportement habituel ne pouvait plus vraiment être pris en compte. A la place, il fallait à présent composer avec un élément complètement imprévisible ainsi qu'avec des hommes paniqués qui chercheraient probablement à se couvrir. Après tout, Deydreus connaissait particulièrement bien leurs méthodes. Et surtout leur chef.
Soupirant doucement alors qu'il quittait finalement la carte des yeux, le vampire laissa son regard glisser autour de lui. Si Ellana venait le trouver, alors il l'inviterait à venir s'asseoir près de lui, et lui demanderait comment elle allait. Car si le repos s'avérait difficile en ces conditions, les questions, elles, pouvaient vite venir embrumer un esprit curieux.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen du Reike
Ellana Blackwood
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Ellana écouta ce que Deydreus avait apprit en passant par la place du clocher.
Ainsi, l'Ordre du Wyrmelin était à l'origine de ce carnage. La vétérinaire avait déjà eut vent de l'existence de ce groupe qui avait quelques fois entravés des missions du RSAF de par leurs braconnages et autres enlèvements de bêtes. Laissant très souvent derrière eux des cadavres endommagés, méconnaissables de ceux qui ne leur servaient plus. Cette attaque fut celle de trop, un massacre dont l'elfe fut témoin et qui signa sa haine définitive envers cet ordre. D'autant plus qu'ils avaient pour but, selon l'hypothèse de l'officier, de s'accaparer un véritable artefact de torture pour ceux qui en subissaient la possession. En acquiesçant, Ellana se mit à serrer la mâchoire, brûlant d'une détermination différente, non pas celle résignée, ne faisant que faire survivre les victimes, mais celle motivée à exterminer ceux qui répande la terreur.
L'évocation de la trahison du meunier la rassura cependant en entendant que Deydreus ne comptait pas faire payer les erreurs du père à son enfant. Si cet épargnement révélait du bon sens, pour certain esprits intransigeant, le fils d'un traître aurait suivit son paternel dans sa tombe, ne laissant aucune chance aux sangs des infidèles. Peut-être que l'Empereur, de par sa réputation aurait fait ce choix cruel, mais le dirigeant des Serres Pourpres ne fut, apparemment, jamais traversé par cette idée.
Vint ensuite le plan pour la suite des évènements. La journée s'était écoulée rapidement avec tout ce qu'ils avaient à faire, ne laissant que le choix de se reposer au village. L'inquiétude de perdre la trace de leurs cibles au lendemain, s'immisça dans les craintes de l'elfe. Ils devaient être si proche, le moulin n'était qu'à quelques kilomètres et il était fort probable que les bandits s'y trouvaient encore. Et pourtant, il fallait toujours jouer la carte sûre, quitte à prendre le risque que d'autres victimes et dégâts ne soient à déclarer.
Malgré les réflexions entêtées qu'elle se faisait, Ellana ne fit qu'acquiescer sans contredire le dirigeant, ne faisant que relever un point qui lui semblait au minimum pertinent à son supérieur.
"Je me doute bien qu'en traquant l'un, nous tomberons forcément sur l'autre, mais s'ils venaient à se séparer, ne serait-il pas plus judicieux de traquer les braconniers qui sont à l'origine de la mort qui se répand ? L'ombragon en est l'outil de par sa puissance, mais ils sont ceux qui contrôle sa rage. Ce serait certes moins évident de traquer des brigands qu'une bête gigantesque, mais peut-être plus vital. La directive vous revient évidemment, je vous fais seulement part de mon expertise concernant la bestiole, s'ils venaient à se disperser d'elle. La bête n'est pas le plus gros danger qu'il n'y paraît."
La discussion se termina sur la réponse du bretteur avant qu'il ne se détourne de l'elfe qui retourna bien vite à ses occupations également. Ellana continuerait d'assister les soigneurs à l'hôtel de ville le reste de la journée. Les morts se faisaient plus rares que ceux de la veille. L'assistance, le matériel, la connaissance, les conditions de survies étaient bien meilleures, la médecin pouvait pratiquer plus sereinement, jusqu'à la venue du soir où la plupart des cas étaient hors de danger. Une fois qu'elle fut libérée de toutes obligations, elle prit le temps d'altérer sa faim aux côtés de ceux avec qui elle avait passé le reste de la journée. Des collègues éphémères peut être mais qui étaient de bonne compagnie en ces épreuves difficiles. Le relâchement n'était pas propice à la joie et la bonne humeur, mais au moins, même dans le silence, ils se comprenaient et se soutenaient.
Petit à petit, chacun se quittèrent, laissant Ellana face à ses pensées, solitude aussi libératrice que tourmentée. Mentalement fatiguée, elle ne voulait pas de présence bavarde comme Esyleij mais elle n'avait pas le cœur à ressasser des horreurs dans ses réflexions incessantes.
Sortit de l'établissement, elle guetta les groupes de soldats. Ceux qui montaient la garde, ceux qui discutaient, ceux qui allaient déjà trouver le repos... L'elfe observa les silhouettes sans réellement se sentir d'attaque pour entreprendre des conversations. Ses yeux se posèrent naturellement sur un coin tranquille, esseulé ou du moins n'ayant la présence que d'une seule personne, familière et de bonne compagnie.
Le dirigeant consultait une carte. Pensif, effectuant sûrement les trajets à venir en fonction des informations qu'ils avaient en leur possession. La vétérinaire hésita à le rejoindre, ne voulant interrompre son travail mais à peine s'était-elle approché que l'officier l'invita à prendre place. Elle s'assit autour du brasero, non loin de lui, sans mot dire. Il termina son estimation cartographique avant de briser le silence, la voix tranquille.
"Hm. Ça va." Ellana fixa les flammes dansantes, en croisant les bras et posant les avants-bras sur ses jambes. Il y eut un silence avant qu'elle ne reprenne. "Je ne sais pas comment vous faites pour vous accoutumer à tout ce que l'on voit, ce que l'on fait, à toutes ces horreurs qui échappent notre contrôle. De rester aussi impassible même lorsque nos échecs emportent des vies ou provoquent des conséquences encore plus grave."
Libérant une de ses mains, elle ferma les yeux en se pinçant entre les sourcils.
"Je n'arrive pas à me reposer et je ne suis pas sûre de pouvoir trouver le sommeil. Mes démons finissent par me hanter dans mes songes..."
Elle s'arrêta un instant, s'écoutant parler. De trop. L'écoute attentive et silencieuse l'avait naturellement amené à développer. Mais elle s'était interrompue, ressassant les images de la veille, ressassant l'histoire qu'elle avait entendu de son interlocuteur. Elle cessa de se plaindre. Prenant en considération la souffrance inimaginable que le vampire avait pu vivre autrefois. A la place, elle zieuta la carte du coin de l’œil avant de reprendre.
"Pardon, je ne voulais pas interrompre ce que vous étiez en train de faire."
Puis elle ne fit que regarder le feu, se perdant dans les formes mouvantes, écoutant ce que le chevalier avait à répondre, peut être davantage apaisée ou réconfortée par l'expérience qu'il avait à lui partager. Elle se fit bien silencieuse, méditant sur ce qu'on lui disait, perdant parfois son regard dans les étoiles. Lorsqu'il y eut un énième silence, un corbeau de jais se posa sur la souche d'un arbre qui avait été arraché, croassant de temps en temps à la demande d'attention. Ellana le guetta du coin de l’œil quand il osait l'ouvrir mais elle ne l'invita sur sa main que lorsque sa conversation s'acheva avec Deydreus.
"Le voilà, le fameux informateur. Vesperion."
La dresseuse caressa le dessous du menton de l'oiseau qui leva son bec et hérissa ses plumes au contact des doigts de l'elfe. La présence de l'animal avait au moins le mérite de lui arracher un sourire presque amusé.
"J'ai survolé la provenance des traces d'un enfant qui accourait aux abords du village, aujourd'hui. Un moulin en feu a été recouvert de givre d'un monstre enragé, mais des hommes s'y seraient réfugiés dans les sous-sols."
Le corbeau ne se fit entendre que par l'elfe qui le fixait silencieusement pendant qu'elle l'écoutait.
"Hm. On était au courant pour le moulin. Quand est-ce que tu as vu ces hommes ? Est-ce qu'ils sont sortis ?"
"Dans l'après-midi. Ils n'étaient pas sortis, la bête rôdait autour, mais elle a fini par partir vers l'est. Je ne l'ai pas suivi, je tiens à mes plumes. Elle s'en prenait à tout ce qui bougeait."
"Ils ont dû attendre que l'ombragon s'en aille... Ils sont peut être déjà partis. En revanche ce n'est pas normal qu'il s'en prenne à des animaux passifs."
Elle dirigea son regard vers Deydreus, expliquant ce qu'elle venait d'apprendre, qu'il n'avait pas pu entendre. Ils échangèrent concernant ces nouvelles informations, puis le corbeau reprit son envol. La nuit était encore jeune, et l'elfe n'avait toujours pas sommeil.
Ainsi, l'Ordre du Wyrmelin était à l'origine de ce carnage. La vétérinaire avait déjà eut vent de l'existence de ce groupe qui avait quelques fois entravés des missions du RSAF de par leurs braconnages et autres enlèvements de bêtes. Laissant très souvent derrière eux des cadavres endommagés, méconnaissables de ceux qui ne leur servaient plus. Cette attaque fut celle de trop, un massacre dont l'elfe fut témoin et qui signa sa haine définitive envers cet ordre. D'autant plus qu'ils avaient pour but, selon l'hypothèse de l'officier, de s'accaparer un véritable artefact de torture pour ceux qui en subissaient la possession. En acquiesçant, Ellana se mit à serrer la mâchoire, brûlant d'une détermination différente, non pas celle résignée, ne faisant que faire survivre les victimes, mais celle motivée à exterminer ceux qui répande la terreur.
L'évocation de la trahison du meunier la rassura cependant en entendant que Deydreus ne comptait pas faire payer les erreurs du père à son enfant. Si cet épargnement révélait du bon sens, pour certain esprits intransigeant, le fils d'un traître aurait suivit son paternel dans sa tombe, ne laissant aucune chance aux sangs des infidèles. Peut-être que l'Empereur, de par sa réputation aurait fait ce choix cruel, mais le dirigeant des Serres Pourpres ne fut, apparemment, jamais traversé par cette idée.
Vint ensuite le plan pour la suite des évènements. La journée s'était écoulée rapidement avec tout ce qu'ils avaient à faire, ne laissant que le choix de se reposer au village. L'inquiétude de perdre la trace de leurs cibles au lendemain, s'immisça dans les craintes de l'elfe. Ils devaient être si proche, le moulin n'était qu'à quelques kilomètres et il était fort probable que les bandits s'y trouvaient encore. Et pourtant, il fallait toujours jouer la carte sûre, quitte à prendre le risque que d'autres victimes et dégâts ne soient à déclarer.
Malgré les réflexions entêtées qu'elle se faisait, Ellana ne fit qu'acquiescer sans contredire le dirigeant, ne faisant que relever un point qui lui semblait au minimum pertinent à son supérieur.
"Je me doute bien qu'en traquant l'un, nous tomberons forcément sur l'autre, mais s'ils venaient à se séparer, ne serait-il pas plus judicieux de traquer les braconniers qui sont à l'origine de la mort qui se répand ? L'ombragon en est l'outil de par sa puissance, mais ils sont ceux qui contrôle sa rage. Ce serait certes moins évident de traquer des brigands qu'une bête gigantesque, mais peut-être plus vital. La directive vous revient évidemment, je vous fais seulement part de mon expertise concernant la bestiole, s'ils venaient à se disperser d'elle. La bête n'est pas le plus gros danger qu'il n'y paraît."
La discussion se termina sur la réponse du bretteur avant qu'il ne se détourne de l'elfe qui retourna bien vite à ses occupations également. Ellana continuerait d'assister les soigneurs à l'hôtel de ville le reste de la journée. Les morts se faisaient plus rares que ceux de la veille. L'assistance, le matériel, la connaissance, les conditions de survies étaient bien meilleures, la médecin pouvait pratiquer plus sereinement, jusqu'à la venue du soir où la plupart des cas étaient hors de danger. Une fois qu'elle fut libérée de toutes obligations, elle prit le temps d'altérer sa faim aux côtés de ceux avec qui elle avait passé le reste de la journée. Des collègues éphémères peut être mais qui étaient de bonne compagnie en ces épreuves difficiles. Le relâchement n'était pas propice à la joie et la bonne humeur, mais au moins, même dans le silence, ils se comprenaient et se soutenaient.
Petit à petit, chacun se quittèrent, laissant Ellana face à ses pensées, solitude aussi libératrice que tourmentée. Mentalement fatiguée, elle ne voulait pas de présence bavarde comme Esyleij mais elle n'avait pas le cœur à ressasser des horreurs dans ses réflexions incessantes.
Sortit de l'établissement, elle guetta les groupes de soldats. Ceux qui montaient la garde, ceux qui discutaient, ceux qui allaient déjà trouver le repos... L'elfe observa les silhouettes sans réellement se sentir d'attaque pour entreprendre des conversations. Ses yeux se posèrent naturellement sur un coin tranquille, esseulé ou du moins n'ayant la présence que d'une seule personne, familière et de bonne compagnie.
Le dirigeant consultait une carte. Pensif, effectuant sûrement les trajets à venir en fonction des informations qu'ils avaient en leur possession. La vétérinaire hésita à le rejoindre, ne voulant interrompre son travail mais à peine s'était-elle approché que l'officier l'invita à prendre place. Elle s'assit autour du brasero, non loin de lui, sans mot dire. Il termina son estimation cartographique avant de briser le silence, la voix tranquille.
"Hm. Ça va." Ellana fixa les flammes dansantes, en croisant les bras et posant les avants-bras sur ses jambes. Il y eut un silence avant qu'elle ne reprenne. "Je ne sais pas comment vous faites pour vous accoutumer à tout ce que l'on voit, ce que l'on fait, à toutes ces horreurs qui échappent notre contrôle. De rester aussi impassible même lorsque nos échecs emportent des vies ou provoquent des conséquences encore plus grave."
Libérant une de ses mains, elle ferma les yeux en se pinçant entre les sourcils.
"Je n'arrive pas à me reposer et je ne suis pas sûre de pouvoir trouver le sommeil. Mes démons finissent par me hanter dans mes songes..."
Elle s'arrêta un instant, s'écoutant parler. De trop. L'écoute attentive et silencieuse l'avait naturellement amené à développer. Mais elle s'était interrompue, ressassant les images de la veille, ressassant l'histoire qu'elle avait entendu de son interlocuteur. Elle cessa de se plaindre. Prenant en considération la souffrance inimaginable que le vampire avait pu vivre autrefois. A la place, elle zieuta la carte du coin de l’œil avant de reprendre.
"Pardon, je ne voulais pas interrompre ce que vous étiez en train de faire."
Puis elle ne fit que regarder le feu, se perdant dans les formes mouvantes, écoutant ce que le chevalier avait à répondre, peut être davantage apaisée ou réconfortée par l'expérience qu'il avait à lui partager. Elle se fit bien silencieuse, méditant sur ce qu'on lui disait, perdant parfois son regard dans les étoiles. Lorsqu'il y eut un énième silence, un corbeau de jais se posa sur la souche d'un arbre qui avait été arraché, croassant de temps en temps à la demande d'attention. Ellana le guetta du coin de l’œil quand il osait l'ouvrir mais elle ne l'invita sur sa main que lorsque sa conversation s'acheva avec Deydreus.
"Le voilà, le fameux informateur. Vesperion."
La dresseuse caressa le dessous du menton de l'oiseau qui leva son bec et hérissa ses plumes au contact des doigts de l'elfe. La présence de l'animal avait au moins le mérite de lui arracher un sourire presque amusé.
"J'ai survolé la provenance des traces d'un enfant qui accourait aux abords du village, aujourd'hui. Un moulin en feu a été recouvert de givre d'un monstre enragé, mais des hommes s'y seraient réfugiés dans les sous-sols."
Le corbeau ne se fit entendre que par l'elfe qui le fixait silencieusement pendant qu'elle l'écoutait.
"Hm. On était au courant pour le moulin. Quand est-ce que tu as vu ces hommes ? Est-ce qu'ils sont sortis ?"
"Dans l'après-midi. Ils n'étaient pas sortis, la bête rôdait autour, mais elle a fini par partir vers l'est. Je ne l'ai pas suivi, je tiens à mes plumes. Elle s'en prenait à tout ce qui bougeait."
"Ils ont dû attendre que l'ombragon s'en aille... Ils sont peut être déjà partis. En revanche ce n'est pas normal qu'il s'en prenne à des animaux passifs."
Elle dirigea son regard vers Deydreus, expliquant ce qu'elle venait d'apprendre, qu'il n'avait pas pu entendre. Ils échangèrent concernant ces nouvelles informations, puis le corbeau reprit son envol. La nuit était encore jeune, et l'elfe n'avait toujours pas sommeil.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Observant les flammes qui crépitaient dans le braséro, Deydreus étira un sourire discret lorsqu'Ellana vint s'installer près du feu et près de lui. Ecoutant sa remarque, le vampire releva les yeux pour quitter l'incandescence et venir ancrer son regard vers les étoiles baignant dans l'océan ténébreux de la nuit.
- L'expérience. Je pense qu'il s'agit là de la seule réponse qui me vient à l'esprit quand je vois la réaction de mes hommes ou de ma propre personne face aux horreurs que nous pouvons affronter. Mais... Je ne suis pas certain qu'il s'agisse que de cela. J'ai vu des vétérans plier face aux spectacles les plus anodins, quand bien même ils étaient capables d'affronter la mort et le sang sans sourciller. Certains vous diront également qu'il vaut mieux ne pas devenir insensible, que la réaction que ce que ces choses provoquent est une bénédiction. Pour ma part... Je dirais qu'il s'agit simplement d'un traitement d'informations différent. J'ai toujours séparé ce qui m'entourait en deux catégories bien distinctes. Et si la mort d'un innocent ne m'affecte pas, surtout lorsque la mission est toujours en cours, la chute d'un frère d'armes m'atteint déjà bien plus. Mais... Je sais ma vision des choses particulière. Tout comme je sais que les morts qui m'accompagnent dans mes songes sont présents pour une raison bien établie. Il y a cependant deux points à ne jamais atteindre. Ne plus différencier les amis des ennemis, et devenir une simple bête assoiffée de sang. Incapable de remarquer sa meute. Sa famille. Tout comme il ne faut pas se laisser ronger par les cauchemars, les regrets et la culpabilité. Il marqua une pause, soupirant presque. Nous devons tous faire des choix, plus ou moins durs. Parfois pour une mission. Parfois pour notre propre survie. Mais il faut toujours aller de l'avant. Ne pas se laisser abattre et s'entrainer pour pouvoir vivre un jour de plus. Même si cela peut parfois être difficile.
Quittant son admiration des étoiles, le vampire reporta son attention sur l'elfe dans une expression plus douce.
- Vous trouverez un moyen de ne plus être hantée durant vos nuits. Cela se fera petit à petit. Soit en acceptant que tout ne peut être parfait et que, parfois, la cruauté du monde ne peut être évitée. Soit en travaillant sur vous. Mais... En attendant, et tant que vous demeurerez à la forteresse ou bien avec les Serres. Si vous avez besoin d'un compagnon nocturne. N'hésitez pas. J'ai tendance à ne pas fermer l'œil non plus.
Un léger sourire, témoin d'un trait d'humour qui avait pour but de lui changer les idées. S'il ne comprenait pas réellement toute la dureté des cauchemars liés aux morts, il comprenait tout de même l'angoisse que certaines personnes pouvaient ressentir via ces derniers. Il ne voyait pas nécessairement cela comme une faiblesse. Beaucoup de guerriers, même incroyablement forts, pouvaient se retrouver pris au piège par leurs propres fantômes. Tout le monde, lui y comprit, pouvait y faire face. Ca avait été le cas avec Talia, ca avait été le cas avec le Sang Béni. Puis... Les rêves avaient cessé. En même temps que sa nouvelle nature avait vu le jour. Un être maudit, privé de sa mortalité, mais qui était parvenu à dominer sa nouvelle "forme" et avait vaincu ses démons. Et pourtant, c'était son duel contre Tensai que les gens considéraient comme son plus grand défi. S'apprêtant ensuite à enchainer, quand un nouveau silence s'installa, le vampire remarqua l'arrivée d'un corbeau. Malicieux, ce dernier vint se poser doucement contre une branche, croassant doucement tandis qu'il fixait l'elfe de ses deux perles noires. Quand cette dernière informa le chef des armées de qui était l'animal et le rôle qu'il avait joué, un sourire amusé s'installa sur les lèvres du bretteur. Un corbeau hein? Comme si la Mère ne l'avait jamais quitté. Quand Ellana termina de lui raconter ce que l'oiseau lui avait transmis, le reikois soupira doucement tandis que sa main venait instinctivement caresser sa barbe taillée.
- Vous voyez, c'est pour cela aussi que je suis content de vous avoir avec nous. En temps normal, aucun des Serres n'aurait été capable de savoir si l'ombragon se comportait normalement ou non. Enfin. Peut-être Alasker étant donné que ce dernier a déjà chassé tout ce qui parcourt le Sekai. Si la bête agit différemment ou se montre anormalement agressif, cela renforce l'idée que l'ordre lui a inculqué des produits spécifiques ou qu'ils ont déjà procédé à des enchantements mineurs. Il fixa l'elfe de ses yeux vairons. J'ai vu tout à l'heure que vous n'étiez pas totalement convainque par ma réponse sur le fait de traquer la créature plutôt que les rebelles. Ceci, est la preuve qu'il faut d'autant plus l'arrêter. L'ordre est une menace prioritaire, mais dans l'état, ces derniers vont chercher à se masquer. Ils vont se terrer pour que l'ombragon, ou les autorités, ne les retrouvent pas. S'arrêtant quelques instants, le vampire enchaina ensuite. Je connais leur mode opératoire. Et surtout ce dont ils sont capables. S'ils décident de se masquer magiquement, nous ne les retrouverons pas. Nous aurons alors épuiser ressources, biens et vies innocentes car la bête elle restera en frénésie. Nous passerons tout de même au moulin demain matin. Et si nous pouvons mettre la main sur un survivant ou bien quelque chose nous permettant de traquer leur repère, alors l'équation changera. Mais pour l'heure, notre plus grande chance d'éviter que d'autres villages subissent ce que Pierrefroide a subit, c'est d'arrêter la bête. J'apprécie cependant que vous m'ayez exprimé votre point de vue tout à l'heure. Beaucoup n'osent pas parler sous prétexte que je suis leur supérieur. Je n'ai pas la science infuse aussi il m'arrive de ne pas avoir la meilleure option. Loyauté ne veut pas dire soumission. Souvenez-vous en, Ellana.
Il se redressa alors doucement, rangeant les cartes qu'il consultait auparavant dans différentes petites sacoches. Se tournant vers l'elfe, il lui tendit la main doucement.
- Venez, marchons un peu.
Qu'elle prenne sa main ou non, le vampire attendit qu'elle ne soit debout avant de commencer à marcher doucement. Le but de cette balade nocturne? Naviguer un peu en dehors du village. S'éloigner, temporairement, de l'ambiance chaotique et triste d'un village en ruines. Observant l'horizon enténébrée, Deydreus sentit ses yeux s'adapter naturellement à la nuit, lui permettant d'y voir aussi clairement que s'il marchait en plein jour. Au bout de quelques minutes de marche silencieuse, le chevalier d'ébène reprit de nouveau la parole.
- Je devrais normalement aller me nourrir. J'avais prévu, initialement, de trouver une bête afin de combler ma soif. Je n'en ferai rien, je préfère marcher à vos côtés. Savez vous pourquoi? Il attendit une réponse, puis enchaina, souriant. Car votre compagnie m'est agréable. Vous me rappelez une humanité qui était mienne autrefois. Votre esprit est également intéressant. Enfin. Il n'y a pas que ça.
Il arrêta de parler quelques instants, observant un peu plus loin le vent emporter doucement quelques fleurs nordiques. Glissant sur le tapis gelé, ces dernières venaient dessiner différents motifs qui donnaient aux reliefs enneigés des airs de vagues. Il y avait tant de beauté, dans un environnement pourtant hostile de prime abord pour la plupart des races mortelles.
- Si vous vous posez la question, je ne compte pas arrêter les membres de l'Ordre. Je veux les abattre. La phrase était sortie naturellement, brisant l'ambiance qui régnait plus tôt. J'ai déjà vu leur chef actuel à l'œuvre lors de la guerre des titans. Ils étaient alors tolérés, car l'Empire ne pouvait se permettre de lutter sur plusieurs fronts. J'ai vu leurs exactions sur les shoumeiens capturés. J'ai vu les massacres à l'encontre des créatures habitants la région dévastée. Et je refuse qu'à présent, ils fassent de même avec notre peuple. Pour ce qui est de la bête... Si vous trouvez un moyen de la calmer et de la rendre docile sans devoir l'abattre, alors nous suivrons votre plan. Sinon... Elle rejoindra ses victimes.
Ils marchèrent ensuite calmement, parlant de tout et de rien selon ce qu'Ellana abordait comme sujet. Comme il l'avait dit, Deydreus n'irait pas chasser afin de continuer de tenir compagnie à l'elfe. Quand ils revinrent finalement vers le village, l'aube commençait à se teinter d'une lueur orangée. Observant le ciel et sa teinte changeante, Deydreus s'arrêta, face à l'horizon, avant de prendre la parole en elfique.
- Quand je suis devenu vampire, j'en vins vite à détester cette vision. Le ciel brillant. Les ombres étendues. Les étoiles qui s'évanouissent. Je ne vivais plus que pour le rouge du sang et l'ombre de la Mort. A présent, j'y vois toutes les couleurs qui s'y entremêlent. Il étira un léger sourire. Venez Ellana, allons voir ce que ce moulin nous cache.
*
* *
* *
Comme ils s'y attendaient, le moulin n'abritait plus que mort et désolation. De la grande tour à l'armature de bois, il ne restait plus que des débris étalés dans la neige et un bâtiment éventré par une rage bestiale. Ici et là, des corps déchiquetés et figés dans le givre étaient facilement identifiables. Des membres de l'Ordre du Wyrmelin, qui n'attirèrent ni la pitié, ni la tristesse pour les personnes présentes. Ordonnant la fouille des environs, Deydreus se dirigea naturellement vers la bâtisse pour y remarquer une entrée éventuelle de souterrains. Déplaçant poutres et autres débris insupportables, le vampire trouva finalement une trappe.
- Par ici.
Invitant donc quelques Serres et éventuellement Ellana à venir vers lui, le bretteur souleva d'un geste vif la dite trappe tout en intimant à ses nouveaux accompagnateurs de se tenir éloignés. L'ordre était connu pour ses pièges et autres sceaux maudits alors mieux valait il être prudent. Quand aucun cliquetis ni boule de feu n'attaque le vide qu'était l'entrée de la trappe, le groupe s'enfonça finalement dans ce qui ressemblait à une grande cave de stockage.
Décomposée en une vaste étendue au plafond vouté, la salle était suffisamment haute de plafond pour que Deydreus y évolue sans devoir se baisser. De plus, on y trouvait aisément les traces de vie qui venaient confirmer les propos rapportés par le corbeau informateur. Les rebelles s'étaient reposés ici, c'était certain. A présent, il fallait déterminer si leur départ avait été précipité ou non. Et surtout s'ils avaient des blessés. Car, si cela était le cas, l'instinct vampirique de Deydreus pourrait leur être d'une forte utilité. Pour le reste, il fallait également déterminer éventuellement leur nombre. De ce que le bretteur voyait, la pièce pouvait abriter facilement une cinquantaine d'hommes. Alors, le groupe devait donc commencer son enquête.
- Séparez-vous pour couvrir plus d'espace. Si quelqu'un trouve quoique ce soit, qu'il vienne me trouver. Ce que nous trouverons potentiellement ici pourrait faire énormément avancer nos recherches.
- Apparence des épées de Deydreus:
Citoyen du Reike
Ellana Blackwood
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L'elfe accepta l'invitation du vampire en attrapant sa main avant de la relâcher une fois levée. Ils s'éloignaient de la lumière, de la chaleur et de la compagnie des autres. Si s'enfoncer dans l'obscurité pouvait avoir une connotation peu rassurante, ce fut pourtant tout l'effet inverse. S'écarter du désespoir d'un village meurtris, des faibles lueurs des mortels affligés et se laisser mordre par le froid hivernal et nocturne, rafraîchissant les idées et figeant les cauchemars.
Silencieux, à l'écoute de leurs pas foulant la neige, leur discussion ne reprit que lorsque le bourdonnement du groupe n'était plus audible, un lointain murmure perceptible que par les ouïes fines. Alors qu'ils continuaient d'avancer sans réel but, Ellana tourna sa tête vers le dirigeant, quelque peu surprise en l'écoutant.
"Navré, je n'avais jamais songé à votre fonctionnement concernant l'assouvissement de votre soif. Je ne pensais pas avoir interrompu votre projet. Je ne saurais vous répondre."
Elle le regarda, souriant alors qu'il lui répondait tranquillement, quoiqu'un peu nostalgique peut être concernant son humanité. Cependant il resta sur une note assez mystérieuse lorsqu'il cessa de développer, ce qui fit levé un sourcil à son interlocutrice. La blonde ne releva pas ce point, laissant se regard glisser sur les ruines ensevelis sous la neige, écoutant l'officier reprendre sur une autre note.
"Je ferais évidemment tout ce qui est en mon pouvoir mais compte tenu de son imprévisibilité... Je ne peux rien promettre."
Les fleurs s'agitant et dansant dans le vent attira son regard, pensive à l'idée déjà de se résigner à achever la bête. C'était une option très probable voire même obligatoire. Elle ne se faisait pas d'illusions là dessus. Pour le reste, elle était tout à fait en accord avec les propos du chevalier, ne voulant uniquement leur extermination.
Ils continuèrent ainsi leur balade nocturne tout en posant des questions. Même si ce moment de calme se prêtait à des conversations paisible et tranquille, Ellana ne démordait pas de la mission. Certes son esprit était apaisé ne serait-ce que le temps d'une nuit, il lui était cependant capital de se renseigner sur l'ordre qu'ils pourchassaient. Lorsque ses questionnements furent satisfaits, ils se laissèrent à des conversations plus légères bien que toujours aussi réfléchies. Des échanges concernant de près ou de loin des sujets qu'ils avaient déjà abordés plus tôt, sur la mortalité, les démons divers et variés ou même sur la loyauté. L'elfe ne vit pas le temps passer.
Ainsi, c'est en se dirigeant vers le village qu'elle aperçut les rayons du soleil poindre au delà du hameau. En plus du ravissant paysage qui s'offrait à eux, Ellana fut tout à fait surprise d'entendre des mots dans sa langue. Se tournant vers Deydreus avec de grands yeux ronds, la profondeur de ses propos avaient une toute autre connotation, plus poétique. Ne s'attendant aucunement à ce qu'il pratique la langue Elfique, elle resta un instant perché à ses lèvres alors que, dans un sourire, il l'invita à commencer la journée qui les attendait. Elle se reprit en esquissant un rictus à son tour.
"Abeamus."
Si les ruines de Pierrefroide était d'une désolation désespérante, celles du moulin semblaient être des vestiges d'un carnage lointain, en une nuit le givre et la neige avaient donné un air du passé au vieil édifice détruit. Ellana examina brièvement les cadavres, remarquant uniquement la présence de l'ordre du Wymerlin, le corps du meunier était pour l'instant introuvable, que ce soit dans la glace, sous les débris... Sa recherche fut momentanément interrompue par l'interpellation du chevalier sombre, le rejoignant.
Une fois qu'ils furent rassurés de l'absence de pièges, le vampire, l'elfe et quelques soldats pénétrèrent dans les sous-sols qui avaient relativement épargnés par l'attaque. A leur entrée il restait des traces évidentes d'un feu de camp, le sol noirci et des restes de cendres n'ayant pas même été débarrassés ou même dissimulés. Si la salle semblait regorger d'indices et de ressources de par l'importance de cette cachette, ceux qui l'avaient quittés n'avaient pas prit le temps de couvrir leur arrières. Se dispersant, Ellana se dirigea vers la partie ouest à la recherche des secrets de la pièce.
Elle usa de se ses sens magiques durant son inspection, mais elle ne trouva en premier lieu rien de pertinent, des meubles divers et variés, des établis, étagères... Tout avait été détruits, renversés, vidés. Quelques indices cependant sur l'utilité de ceux-ci, les surfaces des plans de travail possédaient des traces d'alchimie, le bois ternis par des liquides ou des poudres ayant abîmé la matière. Pour ce qui était des contenus des coffres renversé, rien n'avait été laissé là. Impossible d'en déterminer ce qui y avait été rangé. Bref, ce qu'elle trouvait n'avait rien de concluant.
Cependant, en plein milieu du sol, un reflet l'interpella. Se rapprochant de la curiosité, elle découvrit une multitude d'éclats de verres et en son centre un liquide violet-noirâtre. S'agenouillant vers cette découverte, voyant que le liquide ne fulminait pas, la vétérinaire prit le risque de retirer son gant pour analyser le fluide, s'il s'avérait nocif pour la peau, elle n'aurait qu'à utiliser de ses soins, qu'importait. Apportant le liquide à son nez pour tenter de déterminer l'origine de celui-ci par l'olfactif, l'elfe crut reconnaître l'amertume unique d'une fleur du diable, mais à l'observation de sa couleur et sa viscosité, il semblait mélangé à un autre composant, brillant, nacré, rappelant du champignon étoilé. Bien qu'elle avait des connaissances en herboristerie, elle préféra interpeller le dirigeant concernant cet indice.
"Il y avait clairement des expériences alchimiques ici. Tout est renversé, leur camp n'a même pas été dissimulé, il n'y avait pas de pièges, et même s'ils ont prit le temps de tout débarrasser d'important, ils ont omis ce détail."
Elle se redressa en montrant le liquide brillant sur ses doigts en les agitant légèrement pour faire jouer les lueurs nacrées particulières.
"De ce que j'en déduis, c'est un mélange de composants empoisonnés et principalement hallucinogènes. Il doit y avoir d'autres éléments ou alors il sert de base à un assortiment magique."
Elle jeta un œil aux meubles, voulant relever d'une hypothèse mais un autre appel se fit entendre, à l'autre bout de la salle. Répondant à celui-ci en le rejoignant, un des soldats avait trouvé le cadavre du meunier. Jonchant au sol, au pied d'une chaise et de cordes, celui-ci avait été torturé avant de rendre l'âme. Les ongles arrachés, les yeux hors de leurs orbites et le visage déformé dans une grimace immonde, la blondinette déglutit difficilement à la vue de ce cauchemar. Il baignait dans une immense flaque de sang séché, peut être même trop large pour que ce soit uniquement son sang, mais impossible d'en déterminer la différence.
Ellana guetta les yeux vairons, observant où son regard se posait et décelant notamment une réflexion qui les amèneraient sans doute vers leur prochain objectif.
Silencieux, à l'écoute de leurs pas foulant la neige, leur discussion ne reprit que lorsque le bourdonnement du groupe n'était plus audible, un lointain murmure perceptible que par les ouïes fines. Alors qu'ils continuaient d'avancer sans réel but, Ellana tourna sa tête vers le dirigeant, quelque peu surprise en l'écoutant.
"Navré, je n'avais jamais songé à votre fonctionnement concernant l'assouvissement de votre soif. Je ne pensais pas avoir interrompu votre projet. Je ne saurais vous répondre."
Elle le regarda, souriant alors qu'il lui répondait tranquillement, quoiqu'un peu nostalgique peut être concernant son humanité. Cependant il resta sur une note assez mystérieuse lorsqu'il cessa de développer, ce qui fit levé un sourcil à son interlocutrice. La blonde ne releva pas ce point, laissant se regard glisser sur les ruines ensevelis sous la neige, écoutant l'officier reprendre sur une autre note.
"Je ferais évidemment tout ce qui est en mon pouvoir mais compte tenu de son imprévisibilité... Je ne peux rien promettre."
Les fleurs s'agitant et dansant dans le vent attira son regard, pensive à l'idée déjà de se résigner à achever la bête. C'était une option très probable voire même obligatoire. Elle ne se faisait pas d'illusions là dessus. Pour le reste, elle était tout à fait en accord avec les propos du chevalier, ne voulant uniquement leur extermination.
Ils continuèrent ainsi leur balade nocturne tout en posant des questions. Même si ce moment de calme se prêtait à des conversations paisible et tranquille, Ellana ne démordait pas de la mission. Certes son esprit était apaisé ne serait-ce que le temps d'une nuit, il lui était cependant capital de se renseigner sur l'ordre qu'ils pourchassaient. Lorsque ses questionnements furent satisfaits, ils se laissèrent à des conversations plus légères bien que toujours aussi réfléchies. Des échanges concernant de près ou de loin des sujets qu'ils avaient déjà abordés plus tôt, sur la mortalité, les démons divers et variés ou même sur la loyauté. L'elfe ne vit pas le temps passer.
Ainsi, c'est en se dirigeant vers le village qu'elle aperçut les rayons du soleil poindre au delà du hameau. En plus du ravissant paysage qui s'offrait à eux, Ellana fut tout à fait surprise d'entendre des mots dans sa langue. Se tournant vers Deydreus avec de grands yeux ronds, la profondeur de ses propos avaient une toute autre connotation, plus poétique. Ne s'attendant aucunement à ce qu'il pratique la langue Elfique, elle resta un instant perché à ses lèvres alors que, dans un sourire, il l'invita à commencer la journée qui les attendait. Elle se reprit en esquissant un rictus à son tour.
"Abeamus."
*
Si les ruines de Pierrefroide était d'une désolation désespérante, celles du moulin semblaient être des vestiges d'un carnage lointain, en une nuit le givre et la neige avaient donné un air du passé au vieil édifice détruit. Ellana examina brièvement les cadavres, remarquant uniquement la présence de l'ordre du Wymerlin, le corps du meunier était pour l'instant introuvable, que ce soit dans la glace, sous les débris... Sa recherche fut momentanément interrompue par l'interpellation du chevalier sombre, le rejoignant.
Une fois qu'ils furent rassurés de l'absence de pièges, le vampire, l'elfe et quelques soldats pénétrèrent dans les sous-sols qui avaient relativement épargnés par l'attaque. A leur entrée il restait des traces évidentes d'un feu de camp, le sol noirci et des restes de cendres n'ayant pas même été débarrassés ou même dissimulés. Si la salle semblait regorger d'indices et de ressources de par l'importance de cette cachette, ceux qui l'avaient quittés n'avaient pas prit le temps de couvrir leur arrières. Se dispersant, Ellana se dirigea vers la partie ouest à la recherche des secrets de la pièce.
Elle usa de se ses sens magiques durant son inspection, mais elle ne trouva en premier lieu rien de pertinent, des meubles divers et variés, des établis, étagères... Tout avait été détruits, renversés, vidés. Quelques indices cependant sur l'utilité de ceux-ci, les surfaces des plans de travail possédaient des traces d'alchimie, le bois ternis par des liquides ou des poudres ayant abîmé la matière. Pour ce qui était des contenus des coffres renversé, rien n'avait été laissé là. Impossible d'en déterminer ce qui y avait été rangé. Bref, ce qu'elle trouvait n'avait rien de concluant.
Cependant, en plein milieu du sol, un reflet l'interpella. Se rapprochant de la curiosité, elle découvrit une multitude d'éclats de verres et en son centre un liquide violet-noirâtre. S'agenouillant vers cette découverte, voyant que le liquide ne fulminait pas, la vétérinaire prit le risque de retirer son gant pour analyser le fluide, s'il s'avérait nocif pour la peau, elle n'aurait qu'à utiliser de ses soins, qu'importait. Apportant le liquide à son nez pour tenter de déterminer l'origine de celui-ci par l'olfactif, l'elfe crut reconnaître l'amertume unique d'une fleur du diable, mais à l'observation de sa couleur et sa viscosité, il semblait mélangé à un autre composant, brillant, nacré, rappelant du champignon étoilé. Bien qu'elle avait des connaissances en herboristerie, elle préféra interpeller le dirigeant concernant cet indice.
"Il y avait clairement des expériences alchimiques ici. Tout est renversé, leur camp n'a même pas été dissimulé, il n'y avait pas de pièges, et même s'ils ont prit le temps de tout débarrasser d'important, ils ont omis ce détail."
Elle se redressa en montrant le liquide brillant sur ses doigts en les agitant légèrement pour faire jouer les lueurs nacrées particulières.
"De ce que j'en déduis, c'est un mélange de composants empoisonnés et principalement hallucinogènes. Il doit y avoir d'autres éléments ou alors il sert de base à un assortiment magique."
Elle jeta un œil aux meubles, voulant relever d'une hypothèse mais un autre appel se fit entendre, à l'autre bout de la salle. Répondant à celui-ci en le rejoignant, un des soldats avait trouvé le cadavre du meunier. Jonchant au sol, au pied d'une chaise et de cordes, celui-ci avait été torturé avant de rendre l'âme. Les ongles arrachés, les yeux hors de leurs orbites et le visage déformé dans une grimace immonde, la blondinette déglutit difficilement à la vue de ce cauchemar. Il baignait dans une immense flaque de sang séché, peut être même trop large pour que ce soit uniquement son sang, mais impossible d'en déterminer la différence.
Ellana guetta les yeux vairons, observant où son regard se posait et décelant notamment une réflexion qui les amèneraient sans doute vers leur prochain objectif.
Le Chevalier Noir
Deydreus Fictilem
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Griffe
Soulevant les différents débris et autres meubles déplacés, Deydreus cherchait du regard le moindre indice qui pouvait l'emmener sur une piste. S'il était certain qu'ils trouveraient quelque chose dans ce sous sol, le vampire se méfiait tout de même de l'efficacité de ce qu'ils pourraient récupérer comme information. L'Ordre du Wyrmelin n'en était clairement pas à leur premier coup d'essai et même si ces derniers avaient visiblement poussé le bouchon un peu trop loin avec l'ombragon, ils demeuraient un groupuscule terroriste particulièrement entrainé. Approchant sa dexte d'une étagère moins poussiéreuse que les autres, le vampire attrapa du bout des doigts un vieux grimoire laissé là. Ouvrant ce dernier, le guerrier aux yeux vairons commença à lire le contenu du livre. Achats de matières premières pour le moulin, dépenses diverses, argent obtenu, taxes payées à l'empire... Tout semblait avoir été ratifié d'une main de maître. Visiblement, le meunier tenait à ce que ses comptes soient bien tenus et que rien ne soit laissé au hasard. Seulement... Tout était trop parfait. Les bénéfices notifiés étaient plus ou moins similaires aux dépenses et à plusieurs reprises certaines lignes ne collaient pas avec les besoins d'un faiseur de farine. Fronçant les sourcils, la Griffe comprenait peu à peu le rôle qu'avait eu le pauvre homme dans l'organisme rebelle. D'ailleurs, ses doutes se confirmèrent lorsqu'Ellana vint le trouver, lui parlant d'expériences alchimiques et autres produits hallucinogènes. S'apprêtant à lui répondre, l'un des Serres haussa la voix, invitant Deydreus et son accompagnatrice à rejoindre l'homme d'armes.
Le corps du meunier avait non seulement été torturé mais il avait, en plus, été placé tel un trophée au centre de différents débris et au dessus d'une flaque de sang séché. Pestant presque silencieusement, le chevalier d'ébène s'approcha du cadavre pour analyser plus intensément les différentes blessures qui parsemaient son corps, ainsi que ce qui avait causé sa mort. Et, surtout, la raison qui avait mené à son trépas. Selon les sévices infligés, il était parfois possible d'établir des théories sur les informations que les tortionnaires souhaitaient obtenir. Frapper intensément montrait bien souvent un besoin urgent de renseignement quand les tortures les plus insidieuses montraient quant à elles seulement une volonté de nuire et un profond sadisme. Plus la personne restait en vie longtemps, plus la frontière entre ces deux options se flouait. Son inspection achevée, le vampire se redressa avant de se retourner vers Ellana.
- Cela confirme nos soupçons sur le rôle du meunier et son refus de coopérer. Etant donné ce qu'il a subit, il n'y a aucun doute que l'Ordre s'attendait à nous voir débarquer ici. Il est un avertissement morbide qui nous est directement adressé. Je pense que le meunier servait de fournisseur régulier pour leurs produits, ses livres de comptes le prouve. Pour le reste, il a sûrement décidé de ne plus leur fournir certains produits. Soit car il n'était pas payé, soit parce qu'il avait fini par comprendre ce que l'ordre comptait faire, notamment vis à vis de Pierrefroide. Quoiqu'il en soit, il représentait une source d'informations exploitable que le groupe de rebelles a préféré éliminer. Il observa rapidement le reste de la pièce. Je ne pense pas que nous trouverons quoique ce soit d'autres. La quantité de sang est trop grande pour que ce ne soit que le raisiné du meunier mais il est impossible d'identifier à qui le reste appartient. Probablement d'autres victimes de l'Ordre. Seulement... Le produit que vous avez trouvé va nous être utile.
Il se rapprocha de l'elfe, attrapant doucement sa main pour porter ses doigts près de son nez, utilisant son odorat améliorer pour sentir l'odeur agressive du mélange alchimique. Etirant un léger sourire alors qu'il relâchait la main de l'elfe, le vampire reprit la parole.
- Navré pour ce geste soudain. L'odeur de ce produit est assez unique dans son genre. Si j'en ignore la finalité, je pense être capable de pister cette trace malgré le gel et le froid. Nous avons sûrement une piste pour retrouver ces ordures. Ou tout du moins, leur nouveau laboratoire.
A présent, il ne leur restait plus qu'à se mettre en route. L'ombragon était un peu plus pistable, oui, mais Deydreus ne pouvait pas laissé passer une chance pareille.
Le corps du meunier avait non seulement été torturé mais il avait, en plus, été placé tel un trophée au centre de différents débris et au dessus d'une flaque de sang séché. Pestant presque silencieusement, le chevalier d'ébène s'approcha du cadavre pour analyser plus intensément les différentes blessures qui parsemaient son corps, ainsi que ce qui avait causé sa mort. Et, surtout, la raison qui avait mené à son trépas. Selon les sévices infligés, il était parfois possible d'établir des théories sur les informations que les tortionnaires souhaitaient obtenir. Frapper intensément montrait bien souvent un besoin urgent de renseignement quand les tortures les plus insidieuses montraient quant à elles seulement une volonté de nuire et un profond sadisme. Plus la personne restait en vie longtemps, plus la frontière entre ces deux options se flouait. Son inspection achevée, le vampire se redressa avant de se retourner vers Ellana.
- Cela confirme nos soupçons sur le rôle du meunier et son refus de coopérer. Etant donné ce qu'il a subit, il n'y a aucun doute que l'Ordre s'attendait à nous voir débarquer ici. Il est un avertissement morbide qui nous est directement adressé. Je pense que le meunier servait de fournisseur régulier pour leurs produits, ses livres de comptes le prouve. Pour le reste, il a sûrement décidé de ne plus leur fournir certains produits. Soit car il n'était pas payé, soit parce qu'il avait fini par comprendre ce que l'ordre comptait faire, notamment vis à vis de Pierrefroide. Quoiqu'il en soit, il représentait une source d'informations exploitable que le groupe de rebelles a préféré éliminer. Il observa rapidement le reste de la pièce. Je ne pense pas que nous trouverons quoique ce soit d'autres. La quantité de sang est trop grande pour que ce ne soit que le raisiné du meunier mais il est impossible d'identifier à qui le reste appartient. Probablement d'autres victimes de l'Ordre. Seulement... Le produit que vous avez trouvé va nous être utile.
Il se rapprocha de l'elfe, attrapant doucement sa main pour porter ses doigts près de son nez, utilisant son odorat améliorer pour sentir l'odeur agressive du mélange alchimique. Etirant un léger sourire alors qu'il relâchait la main de l'elfe, le vampire reprit la parole.
- Navré pour ce geste soudain. L'odeur de ce produit est assez unique dans son genre. Si j'en ignore la finalité, je pense être capable de pister cette trace malgré le gel et le froid. Nous avons sûrement une piste pour retrouver ces ordures. Ou tout du moins, leur nouveau laboratoire.
A présent, il ne leur restait plus qu'à se mettre en route. L'ombragon était un peu plus pistable, oui, mais Deydreus ne pouvait pas laissé passer une chance pareille.
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Ils avaient progressé pendant deux bonnes heures à travers la neige, faisant craquer le tapis blanc sous leurs pieds dans un rythme acharné. Dirigé par Deydreus, le groupe de soldats d'élite était parvenu à remonter la trace des membres de l'Ordre jusqu'à un vieux gite d'aventuriers. Découpé en plusieurs étages visibles, le bâtiment regroupait probablement une partie des malfrats qui œuvraient contre l'Empire. Dégainant ses deux lames mortifères, le chevalier d'ébène fixa la bâtisse de ses deux perles hétérochromes.
- Nous allons faire une entrée en force. Afin de les surprendre et ne pas leur laisser la moindre initiative. Ellana, vous avancerez à mes côtés. Je compte sur votre senseur magique pour m'indiquer la moindre trace de piège enchanté. L'Ordre compte de nombreux arcanistes, alors restons sur nos gardes. Une fois que nous sommes prêts, on lance l'assaut. Vous connaissez la mélodie messieurs, il est l'heure de danser.
S'approchant donc rapidement du gîte, le groupe progressa à une vitesse remarquable. Ecoutant les instructions de l'elfe si cette dernière détectait la moindre trace de magie, la colonne d'assaut se dirigea finalement jusqu'à une porte de service ainsi que deux fenêtres adjacentes. Puis, au signal de la Griffe, la porte fut enfoncée aussi brusquement que les fenêtres ne furent brisées. Une force de frappe, violente, menée par trois Serres protégés par de lourds pavois. A l'intérieur, une quinzaine d'individus se retournèrent rapidement en direction du groupe loyaliste. Surpris, ces derniers mirent tout de même la main à leurs armes, sans prendre le temps d'aller enfiler la moindre protection. Le combat débutait ainsi dans ce qui ressemblait à une pièce principale.
Semblant presque glisser sur le parquet du gîte, Deydreus évoluait à une vitesse folle, difficile à suivre pour les non initiés. Dans un balai mortel de ses deux lames, le bretteur vint désarmer puis décapiter son premier adversaire. Observant la grande quantité de sang qui venait de gicler dans l'air, le vampire se lécha presque instinctivement crocs tandis qu'il se jetait sur sa prochaine cible. Un jeune homme, à la chevelure brune et aux traits émaciés. Tenant dans ses mains ce qui ressemblait à une masse d'armes, le rebelle tenta d'asséner un violent coup au chevalier d'ébène qui esquiva la frappe sans trop d'efforts. L'instant d'après, Silence et Hurlement venaient ouvrir son ventre en deux pour répartir sur le bois verni les entrailles de leur victime. Pour le reste, les autres Serres progressaient eux aussi dans la salle dans une formation aussi compacte qu'efficace. Les boucliers venaient parer efficacement les lames frappant dessus tandis que la seconde ligne en profitait pour enfoncer leurs armes dans les corps non protégés des rebelles. Se jetant ensuite sur une troisième cible, Deydreus prit tout de même soin de vérifier ce que faisait Ellana et comment elle s'en sortait dans ce premier combat. Si elle n'était pas prévue pour faire partie des premières lignes de combattants, l'elfe accompagnait tout de même le groupe d'élite dans cet assaut et tombait sous la responsabilité du chef des armées. Ainsi, si elle démontrait éventuellement la moindre difficulté, le vampire viendrait l'aider à terrasser ses ennemis. Soit en profitant d'une faille qu'elle offrirait, soit en parant un coup dans son angle mort.
Quand le dernier rebelle toucha le sol, la salle était devenu une véritable scène de guerre. Massacrés, les membres de l'Ordre n'avait pas eu le temps de proprement réagir et face à l'efficacité des Serres ils n'étaient parvenus qu'à légèrement érafler les bras d'un des porte-pavois. Essuyant ses lames ensanglantés sur les vêtements d'un des corps, Deydreus laissa ses yeux vairons courir sur le reste de la salle. Plusieurs portes menaient au reste de l'étage tandis qu'un escalier permettait d'atteindre les étages supérieurs. Déjà, on entendait dans le reste du gîte des cris et de l'agitation. L'Ordre se préparait à défendre son repère face à l'attaque surprise de l'Empire. Et même s'ils ne feraient pas le poids, il fallait agir vite pour éviter toute téléportation malvenue ou autres subterfuges magiques. L'assaut ne faisait que débuter après tout, et leur ennemi était aussi retord que violent.
- Léonard, prend quelques gars avec toi et nettoyez moi le reste du rez-de-chaussée. Si vous trouvez la moindre trappe ou autre passage dérobé, que l'un de vous vienne nous prévenir immédiatement. Il fit tournoyer ses deux lames rapidement, se dirigeant vers l'escalier. Le reste, vous venez avec moi. On a de la vermine à pulvériser.
- Apparence des épées de Deydreus:
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