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« Ecoutez-moi, et écoutez-moi bien… » dis-je, me tournant subitement vers Damiq, descendant de ma monture qui, jusqu’ici, me permettait de me ménager dans ce sable désertique des moins agréables et des moins praticables. L’heure n’était plus à la diplomatie, mais à la prise de décisions difficiles, que mon grade m’oblige à prendre. « … Vos connaissances des chemins de proies est indéniable, et celles sur les prédateurs et les créatures qui pourraient trahir, informer et faire ce que bon leurs sembles, ne sont pas à remettre en question. » dis-je ensuite, introduisant mon propos, et ce que je désirais ensuite dire. « Je ne veux pas savoir pourquoi, je veux savoir qui, et comment. Animal, hybride ou humain, je n’en ai cure ! Ce que je veux c’est ramener tout ce petit monde à la capitale, en sécurité. La justice viendra ensuite, et seulement ensuite. »
L’organisation du dispositif ayant déjà été ordonnée par mes soins, je me vois obligé de suivre le mouvement de groupe. Ainsi, sur les conseils de Damiq, nous nous déplaçons vers la colline un peu plus loin. Là, la vue est, en effet, correctement dégagée. Sans ordres supplémentaires nécessaires, le capitaine organise la défense : un carré défensif sur 360 degrés, constitué d’une ligne fixe et d’une seconde ligne mobile, selon l’angle d’attaque choisi par les bandits. Boucliers, armes de jets et d’estocs tirées au clair, nous attendons.
« Damiq… » dis-je, au milieu de ce dispositif défensif, lequel était censé nous protéger nous, le blessé et nos acolytes. « Sachez une chose : votre récompense vous est acquise, de par vos soins et votre aide. Mais, si vous m’aidez à identifier le ou les traîtres, un montant conséquent sera ajouté à la somme déjà acquise, en plus de ma reconnaissance officielle, via mon rapport que je ferais au couple Impérial. Votre m’est inestimable à l’instant… » dis-je, laissant alors un temps de pause pour appuyer sur la suite de mes propos. « … Mais si vous m’avez menti, ou si vous couvrez le ou les auteurs que nous allons combattre… Vous le regretterez amèrement. Sommes-nous sur la même longueur d’onde, très cher ? »
L’organisation du dispositif ayant déjà été ordonnée par mes soins, je me vois obligé de suivre le mouvement de groupe. Ainsi, sur les conseils de Damiq, nous nous déplaçons vers la colline un peu plus loin. Là, la vue est, en effet, correctement dégagée. Sans ordres supplémentaires nécessaires, le capitaine organise la défense : un carré défensif sur 360 degrés, constitué d’une ligne fixe et d’une seconde ligne mobile, selon l’angle d’attaque choisi par les bandits. Boucliers, armes de jets et d’estocs tirées au clair, nous attendons.
« Damiq… » dis-je, au milieu de ce dispositif défensif, lequel était censé nous protéger nous, le blessé et nos acolytes. « Sachez une chose : votre récompense vous est acquise, de par vos soins et votre aide. Mais, si vous m’aidez à identifier le ou les traîtres, un montant conséquent sera ajouté à la somme déjà acquise, en plus de ma reconnaissance officielle, via mon rapport que je ferais au couple Impérial. Votre m’est inestimable à l’instant… » dis-je, laissant alors un temps de pause pour appuyer sur la suite de mes propos. « … Mais si vous m’avez menti, ou si vous couvrez le ou les auteurs que nous allons combattre… Vous le regretterez amèrement. Sommes-nous sur la même longueur d’onde, très cher ? »
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Une soirée tranquille">
Enfin ça va pas durer
La tension était palpable au sein de tous ces soldats. Damiq les sentait comme des bêtes acculées prêtes à tout donner malgré leur fatigue évidente. Il y avait des connaissances essentielle qu’une proie devait avoir, à commencer par les diverses stratégies qu’allaient employer les prédateurs pour l’attraper.
Les guépards jouaient sur leur vitesse pour supplanter les antilopes qu’ils avaient pris pour cible. Même les plus rapides comme les Thomson se faisaient supplanter par le félin. Mais il était possible de lui échapper en jouant sur l’endurance ou par un coup de corne bien placé. En tant qu’oryx, Damiq n’avait pas grand-chose à craindre d’un guépard, trop petit pour s’en prendre à des adultes en bonne santé. Les lions chassaient aussi en groupe ou seuls en embuscade, mais un oryx était capable de les tuer avec ses cornes. Chez les lycaons, du harcèlement, de petites attaques dans tous les sens dans le but d’épuiser la cible et de la rendre plus vulnérables, ils visaient surtout le ventre de leur cible. Ils étaient plus petits et leur tête plus basse que les ventres de n’importe quelle antilope. Car ces saletés pouvaient ouvrir le ventre de leur proie afin que les organes internes se déversent alors qu’elle était encore bien vivante. Ils pouvaient même la dévorer avant même qu’elle ait rendu son dernier souffle. Les loups jouaient aussi à séparer la proie du troupeau et la harcelaient, mais faire sortir les tripes d’une cible vivante, c’était moins leur truc. Quoiqu’il en soit, il valait mieux s’en méfier en tant qu’oryx. Car il était très compliqué d’échapper à ces rusés prédateurs en meute. Mais Damiq avait un atout majeur pour éviter de finir en repas pour ces bestioles. Il n’était pas totalement un oryx, il était hybridé avec l’un des plus dangereux prédateurs.
Car il y avait un prédateur que toute antilope avait appris à craindre bien plus que n’importe quel lion, léopard, lycaon. Il s’agissait de l’être humain, ainsi que d’autres espèces humanoïdes. Déjà, cette créature était capable de courir sur de très longues distances et leur endurance surpassait de loin n’importe quelle antilope. D’ailleurs, les premiers chasseurs humains pratiquaient la chasse à l’épuisement, courant des heures après une proie jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. Sans parler plus tard des pièges, diverses armes de jet, magie et poison. Armes qui ne servaient pas seulement à chasser des antilopes, mais également des humains.
Mais pour le moment, l’heure n’était pas à réfléchir à comment échapper à n’importe quelle bête sauvage. L’ambassadeur était très nerveux. A croire que les choses allaient de mal en pis pour lui. La première attaque, le cheval mort, puis cette nouvelle attaque. Damiq lui-même cette affaire commençait à l’ennuyer. Une soirée tranquille à la base qui se transformait en véritable casse-tête. Le Lumina descendait de sa monture à la rencontre de l’oryx.
Tandis que les soldats s’étaient mit en formation, l’ambassadeur demanda à Damiq de l’aider à identifier le traître une fois qu’ils auraient confié le soldat au médecin que l’hybride connaissait. Ils retourneraient dans le premier village pour trouver celui qui avait été responsable de la fuite. La récompense de l’hybride était déjà assurée, en plus de sa recette de soir qui était plutôt bonne. Zab et Yanzu avaient déjà abandonné l’idée d’avoir des fruits ce soir.
Devoir faire la balance n’enchantait pas vraiment l’hybride, mais il n’avait pas vraiment le choix. Damiq n’était pas vraiment du genre à se mêler de ce genre de choses, même s’il avait bien aidé à enquêter dans des affaires de massacre d’antilopes par un lycanthrope, ainsi que des kidnappings de troupeaux par des esclavagistes. Mais ces choses concernaient les antilopes qui se retrouvaient malgré-elles impliquées dans des affaires d’humains qui ne les concernaient pas. Damiq était un esprit libre qui passait de villages en villages pour offrir ses compétences. Soigner les gens, pas les dénoncer. Mais dans la situation actuelle, contrarier l’ambassadeur déjà bien énervé n’était pas la meilleure stratégie. Il jeta un œil à Zab et Yanzu qui étaient nerveux et terrifiés. Pas étonnant de leur part et Damiq ne pouvait leur en vouloir. L’hybride se tourna vers l’ambassadeur.
- Je ferais ce que je pourrais. Mais je vous assure que je n’ai aucun intérêt à couvrir les bandits…
S’il ne le faisait pas pour lui, il le ferait au moins pour éviter au village des représailles incendiaires. Il refusait de revoir un scénario dont il avait été témoin des conséquences des années plus tôt.
Une flèche atterrit sur le bouclier d’un des soldats qui tressaillit. Signe que ce n’était définitivement pas des prédateurs. Heureusement, Damiq et les siens étaient au centre de la formation, comme un troupeau qui formait un cercle autour des plus vulnérables. L’hybride avait sa lance, mais il était certain qu’il ne jouait clairement pas dans la même cour que des soldats d’élite. Sans parler de Zab et Yanzu qui n’avaient aucune compétence en combat.
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« Bien. » Dis-je, tout simplement. Il est des situations qui ne nécessitent ni argumentations inutiles, ni formulations trop réfléchies. Il est des situations, des instants dans la vie, où la simplicité même des actes, des pensées et des songes, peuvent faire la différence entre un cadavre ensanglanté et un survivant bien portant. Ces instants, précédant la bataille, étaient de ceux-là.
Dans tous les condensés et autres décrets de tactiques militaires, dans tous les recueils stratégiques et les dictats de règles guerrières, qu’importent les auteurs, tous s’accordent sur une chose : l’instant d’avant la bataille est plus crucial que ce que d’aucun penserait, et celui qui perd espoir, patience, ou logique, a d’ores-et-déjà perdu avant même le premier fracas de lame. Ainsi, tout premier sang est purement inutile… Car l’issue est d’ores-et-déjà scellée.
J’aurais pu le dire à Damiq. Car, bien que je ne sois point mage de l’esprit, je peux lire en ses yeux toute l’importance de ses pensées et de ses craintes. Nul doute que l’hybride n’est point un guerrier, comme ne le sont point les créatures avec lesquelles il partage ses origines. Mais je m’abstiens. Car, comme je le disais, l’heure était à la préparation mentale…
La flèche qui est décochée ne fait de bruit que lorsqu’elle heurte la chaire ou l’acier. Le bruit de la pointe contre le bouclier, provoque un tintement qui, si l’on y prête l’oreille, relèverait presque d’une mélodie pure et parfaite. « Ils font le premier pas. » Dis-je, calmement. « Ils veulent savoir de quel acier nous sommes faits. Les Reikois sont passés maîtres dans l’art de l’attaque… La meilleure des défenses, paraît-il. » Dis-je, sans regarder l’hybride. « Resserrez la formation. »
J’ordonne, et les soldats s’exécutent. Faisant jointure entre les côtés des boucliers, ils rendent l’espace central, vital, imperméable à la menace extérieure. Ce faisant, nous indiquons à l’ennemi que nous ne flancherons point, et surtout, que nous ne briserons point la formation entamée.
Il leur faut alors attaquer les premiers…
Dans tous les condensés et autres décrets de tactiques militaires, dans tous les recueils stratégiques et les dictats de règles guerrières, qu’importent les auteurs, tous s’accordent sur une chose : l’instant d’avant la bataille est plus crucial que ce que d’aucun penserait, et celui qui perd espoir, patience, ou logique, a d’ores-et-déjà perdu avant même le premier fracas de lame. Ainsi, tout premier sang est purement inutile… Car l’issue est d’ores-et-déjà scellée.
J’aurais pu le dire à Damiq. Car, bien que je ne sois point mage de l’esprit, je peux lire en ses yeux toute l’importance de ses pensées et de ses craintes. Nul doute que l’hybride n’est point un guerrier, comme ne le sont point les créatures avec lesquelles il partage ses origines. Mais je m’abstiens. Car, comme je le disais, l’heure était à la préparation mentale…
La flèche qui est décochée ne fait de bruit que lorsqu’elle heurte la chaire ou l’acier. Le bruit de la pointe contre le bouclier, provoque un tintement qui, si l’on y prête l’oreille, relèverait presque d’une mélodie pure et parfaite. « Ils font le premier pas. » Dis-je, calmement. « Ils veulent savoir de quel acier nous sommes faits. Les Reikois sont passés maîtres dans l’art de l’attaque… La meilleure des défenses, paraît-il. » Dis-je, sans regarder l’hybride. « Resserrez la formation. »
J’ordonne, et les soldats s’exécutent. Faisant jointure entre les côtés des boucliers, ils rendent l’espace central, vital, imperméable à la menace extérieure. Ce faisant, nous indiquons à l’ennemi que nous ne flancherons point, et surtout, que nous ne briserons point la formation entamée.
Il leur faut alors attaquer les premiers…
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Enfin ça va pas durer
Chez les antilopes, on ne réglait pas les conflits en massacrant le troupeau d’en face. C’était en général des duels rarement mortels où le but était de faire reculer et fuir l’adversaire. Même si certains comme les oryx pouvaient grièvement blesser, voire tuer leur adversaire. Mais en tout les cas, on impliquait rarement le troupeau entier, dont les jeunes. Pour certains, la volonté de ne pas blesser était si forte qu’ils avaient des règles très précises. C’était le cas des hippotragues noirs qui se mettaient à genoux pour s’affronter.
Si les bipèdes étaient capables de régler effectivement des conflits par la négociation ou la justice, les ambitions de conquête et de pouvoir poussaient certains à massacrer ceux d’en face.
Les bandits avaient enfin ouvert le bal. D’autres flèches faisaient leur apparition et l’escorte de l’ambassadeur resserra sa formation. Damiq était prêt à prendre le relais si un des soldats devant lui tombait. Mais étant donné qu’il n’avait pas leur expérience, pas question que ces hommes ne passent l’arme à gauche. Malgré leur terreur évidente, l’oryx demanda à Zab et Yanzu de continuer de veiller sur le blessé. Après les tirs infructueux, voilà que des hommes chargeaient à pied armés d’épées, de haches, masses d’armes, lances. Ils étaient protégés de boucliers eux-aussi.
L’instinct de proie de Damiq et des siens leur suppliait de prendre la fuite, mais ils ne pouvaient pas. Ils étaient des proies prises au piège. Deux bandits s’approchaient dangereusement des soldats devant lui déjà aux prises avec d’autres assaillants. Même si ses pouvoirs n’étaient pas des plus puissants, ils n’étaient pas totalement inutiles. L’oryx maîtrisait la terre, ce qui était assez avantageux dans un environnement rocheux comme le désert. De sa main, il fait lever des petits rocher et cailloux. Rien de spécialement menaçant, mais cela pouvait-être utile. Il visa les deux bandits avec ces petits projectiles au niveau du visage. Au mieux, ils s’en sortiraient avec quelques égratignures, au pire avec un œil crevé. Mais ça les rendrait sûrement assez confus pour qu’ils baissent la garde et deviennent plus vulnérables face aux soldats. Et cela paya, les deux hors-la-loi avaient baissé la tête et cherchaient à se débarrasser de la poussière, assez de minutes d’inattention pour permettre aux défenseurs de les mettre hors d’état de nuire.
Mais de l’autre côté, Damiq sentait Zab qui commençait à paniquer. Il fut contraint de se tourner vers lui.
- Ne regardes pas ce qu’il se passe à l’extérieur, ce sont des soldats d’élite formé à ce genre de choses. Concentres toi sur le blessé. Tu as ton propre objectif.
Il ébouriffa les cheveux de l’humain. Dans cette confusion, de tout ce petit groupe, la mule devait-être l’être qui avait le plus de sang froid. Cette bestiole gardait son attitude blasée malgré le chaos ambiant autour d’elle. Comme disait pas mal d’oryx avec qui il avait voyagé, cette créature avait un instinct de survie proche du néant.
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La formation eut l’effet escompté sur la patience et l’instinct des bandits. Peu professionnels, j’en déduit qu’aucun d’entre eux n’a de passé militaire, encore moins dans les troupes du Reike. Si cela me rassure, cela m’attriste aussi : quelle bande de dégénéré irait traquer des soldats Reikois dans un désert, sans bagage militaire nécessaire ? Affligeant… Mais une bonne nouvelle pour nous.
Les premiers heurts arrivent enfin. Machinalement, je tapote la dague que je garde sur moi en permanence, juste au cas-où. Je n’ai pas l’intention de m’en servir, mais je dois avouer une chose : ces heurts, ces enfantillages, et le retard sur mon retour au cœur du Reike et de sa capitale, me déplaisent de plus en plus. Si les soldats font bon office, et rendent hommage à la qualité de leur formation initiale et continue, le fait que les bandits tentent des coups dissimulés ou peu courageux m’agace au plus haut point.
Le coup d’éclat de l’hybride et de sa magie de Terre, me fait sourire. « Bien ! » Lui dis-je, le félicitant sincèrement. « Je crois en effet qu’il est temps de piétiner ces cafards. »
Je ferme alors doucement les yeux, et décroise les bras de mon dos. Mains tendues bras tendus vers le sol sablonneux, j’expire lentement, doucement, calmement. Je sens alors monter en moi l’envie féroce d’en découdre avec ma magie. Soudainement, une chaleur brûlant mais ô combien agréable, démarre de mes doigts et parcours subitement l’entièreté de mes bras. Les flammes, purificatrices, naissent alors et c’est dans un grand mouvement d’ouverture que je lance le sortilège de feu divin. Aussitôt, seuls les ennemis se retrouvent brûlés sur les parties non protégées, à savoir… Leurs visages.
Criant de stupeur et de douleur alors que des cloques se forment sur eux, ils lâchent leurs armes, pour majorité d’entre eux. Trop occupés à comprendre le pourquoi de leurs maux, j’en profite pour sortir du carré protecteur, tapotant sur l’épaule de mes soldats qui comprennent où je veux en venir. Devant eux, exposés, j’avise les cibles qui continuent d’hurler et qui me regardent avec terreur. A nouveau, les flammes redoublent sur mes bras, mais en lieu et place d’une couleur lumineuse, ce sont des flammes rouges qui naissent… Des flammes, du feu, tout ce qui a de plus élémentaire cette fois… Et, ouvrant les mains dans la direction des assaillants, je déchaîne ces enfers ardents sur eux. Leurs tenues de cuirs et de lins brûlent et fondent sur leurs peaux jusqu’ici protégées. Les parties visibles, cette fois, brûlent de flammèches agressives, achevant de transformer des brûlures inoffensives mais douloureuses, en brûlures gravissimes, qui les défigurent. D’un geste circulaire, je transforme ces jets de flammes en vagues ovalaires, lesquelles vont et viennent, assaillant encore et encore les bandits jusqu’à-ce que tous finissent par s’effondrer, brûlés vifs…
Les premiers heurts arrivent enfin. Machinalement, je tapote la dague que je garde sur moi en permanence, juste au cas-où. Je n’ai pas l’intention de m’en servir, mais je dois avouer une chose : ces heurts, ces enfantillages, et le retard sur mon retour au cœur du Reike et de sa capitale, me déplaisent de plus en plus. Si les soldats font bon office, et rendent hommage à la qualité de leur formation initiale et continue, le fait que les bandits tentent des coups dissimulés ou peu courageux m’agace au plus haut point.
Le coup d’éclat de l’hybride et de sa magie de Terre, me fait sourire. « Bien ! » Lui dis-je, le félicitant sincèrement. « Je crois en effet qu’il est temps de piétiner ces cafards. »
Je ferme alors doucement les yeux, et décroise les bras de mon dos. Mains tendues bras tendus vers le sol sablonneux, j’expire lentement, doucement, calmement. Je sens alors monter en moi l’envie féroce d’en découdre avec ma magie. Soudainement, une chaleur brûlant mais ô combien agréable, démarre de mes doigts et parcours subitement l’entièreté de mes bras. Les flammes, purificatrices, naissent alors et c’est dans un grand mouvement d’ouverture que je lance le sortilège de feu divin. Aussitôt, seuls les ennemis se retrouvent brûlés sur les parties non protégées, à savoir… Leurs visages.
Criant de stupeur et de douleur alors que des cloques se forment sur eux, ils lâchent leurs armes, pour majorité d’entre eux. Trop occupés à comprendre le pourquoi de leurs maux, j’en profite pour sortir du carré protecteur, tapotant sur l’épaule de mes soldats qui comprennent où je veux en venir. Devant eux, exposés, j’avise les cibles qui continuent d’hurler et qui me regardent avec terreur. A nouveau, les flammes redoublent sur mes bras, mais en lieu et place d’une couleur lumineuse, ce sont des flammes rouges qui naissent… Des flammes, du feu, tout ce qui a de plus élémentaire cette fois… Et, ouvrant les mains dans la direction des assaillants, je déchaîne ces enfers ardents sur eux. Leurs tenues de cuirs et de lins brûlent et fondent sur leurs peaux jusqu’ici protégées. Les parties visibles, cette fois, brûlent de flammèches agressives, achevant de transformer des brûlures inoffensives mais douloureuses, en brûlures gravissimes, qui les défigurent. D’un geste circulaire, je transforme ces jets de flammes en vagues ovalaires, lesquelles vont et viennent, assaillant encore et encore les bandits jusqu’à-ce que tous finissent par s’effondrer, brûlés vifs…
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Enfin ça va pas durer
Damiq était bien trop concentré sur ce qu’il se passait pour au moins survivre. Il n’entendit que vaguement Eylohr le féliciter. Les bandits semblaient assez désespérés, même un peu trop à son goût. En général, quand on manquait d’expérience, on redoublait de prudence. Foncer dans le tas était de loin la pire erreur stratégique. L’hybride avait même vaguement l’impression que certains avaient peur. Comme s’ils avaient le couteau sous la gorge. Un homme assez jeune et moins bien protégé que les autres, regarda derrière-lui de terreur, comme si quelque chose l’empêchait de reculer et fuir. Son regard était celui d’une proie. L’oryx savait parfaitement reconnaître ce genre de chose. En enquêtant sur l’élevage d’hybrides, Damiq avait été confrontés à des hommes qui les avaient attaqués. Il était à ce moment avec l’elfe Shan’ael. Les attaquants étaient liés à un mage chargé de les faire exécuter en faisant exploser leur tête à distance s’ils étaient capturés. Il y voyait un équivalent avec le bandit. Le jeune homme termina sa course transpercé par un soldat. Mais au moins, il avait échappé à ce qui attendait le reste de ses compagnons encore debout.
L’ambassadeur s’avançait, luisant tel un être divin au milieu de ses troupes. Damiq et les siens se protégeaient tant bien que mal. Yanzu avait même retrouvé ses vieux réflexes de se cacher sous une couverture et c’était pas plus mal. Des doigts du lumina, des gerbes de flammes jaillirent et vinrent à l’assaut des faces des assaillants qui se mirent à hurler et à se tortiller de douleur. L’oryx baissa les oreilles et plissa les yeux. Zab s’était empressé de se cacher sous la couverture avec Yanzu et Damiq avait prit le relais pour s’occuper du blessé.
Les hurlements de douleur furent insupportables pour l’oryx et heureusement que les jeunes étaient cachés. Finalement, Damiq entendit au loin des sons de pas qui s’éloignaient de manière précipitée. A croire qu’ils préféraient se confronter aux conséquences de leur fuite qu’à cet adversaire.
L’hybride se risqua de regarder et devant lui, un spectacle de cadavres carbonisés qui étaient quelques instants plus tôt des êtres bien vivants, bien qu’hostiles. L’oryx avait senti des odeurs de chacals, mais elles avaient disparu. A croire que la vue du feu les avait également effrayés. Damiq avait hâte qu’ils rejoignent le village et que tout cela se termine. Il jeta un œil en direction de Zab et Yanzu. Il voyait une couverture qui tremblait et l’humain qui avait mit sa tête en dessous.
- Tout va bien, c’est fini…
Ils allaient devoir reprendre la route malgré ça. Damiq espérait que le village ne subirait pas le même sort. Surtout devant les deux jeunes. Traître ou non. Il repensait au jeune homme tué. On pouvait faire n’importe quoi quand on avait le couteau sous la gorge. Il n’avait pas l’air plus vieux que Zab. Son corps était n’avait pas été brûlé, ainsi sur son visage, on y lisait encore la terreur. Le regard d’une proie acculée, incapable de fuir obligée de se jeter dans la gueule du loup.
L’hybride préféra ne faire aucun commentaire. Il revint vers le blessé en silence. Il avait vraiment hâte que tout se termine qu’il puisse reprendre sa route tranquillement.
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Bien-sûr, je ne vois rien de ces informations qui Damiq ne manque pas de repérer. L’air de détresse dans les yeux des assaillants… Le fait qu’ils se retournent, comme effrayés de ce qui pourrait se trouver derrière eux s’ils faisaient marche arrière… Tout ce qui m’intéresse, c’est de me sortir de ce désert sablonneux et de faire face aux adversaires qui, pour la dernière fois de la journée, m’ennuient bien trop pour leur survie.
Je ne manque rien, toutefois, de leurs hurlements et de leurs visages terrifiés face à l’assaut des flammes. Leur peau fond, les tissus et les cuirs fusionnent avec leurs peaux, créant une mixture liquéfiée à l’odeur horrible. Tels de petits tas informes, à moitiés liquides, ils meurent, ça et là… Terrassés par la magie du feu. Je n’aime pas la cruauté, du moins, point lorsqu’elle n’est pas justifiée… Mais là, aujourd’hui, ces assaillants ne sont pour moi qu’insectes qu’il faut neutraliser sans pitié.
Je me retourne, et voit les soldats qui se détendent, rassurés de pouvoir avoir enfin un peu de repos et surtout à l’idée que cette journée, et ces dangers, cesseraient bientôt. A mesure que les flammes disparaissent de mes mains et de mes bras, je me tourne vers Damiq, lequel est… Occupé à rassurer les siens. Légèrement amusé et dégouté par autant de faiblesse, je fais preuve de patience… Avant de m’imposer.
« Où en sommes-nous ? » demandais-je, pour m’enquérir de l’état du blessé. Si ce dernier était décédé, nous aurions fait tout cela pour rien… Décevant, en soi. « Il n’y a plus d’ennemis. Pouvons-nous reprendre la route ? Sommes-nous loin de la fameuse ville ? »
Je ne manque rien, toutefois, de leurs hurlements et de leurs visages terrifiés face à l’assaut des flammes. Leur peau fond, les tissus et les cuirs fusionnent avec leurs peaux, créant une mixture liquéfiée à l’odeur horrible. Tels de petits tas informes, à moitiés liquides, ils meurent, ça et là… Terrassés par la magie du feu. Je n’aime pas la cruauté, du moins, point lorsqu’elle n’est pas justifiée… Mais là, aujourd’hui, ces assaillants ne sont pour moi qu’insectes qu’il faut neutraliser sans pitié.
Je me retourne, et voit les soldats qui se détendent, rassurés de pouvoir avoir enfin un peu de repos et surtout à l’idée que cette journée, et ces dangers, cesseraient bientôt. A mesure que les flammes disparaissent de mes mains et de mes bras, je me tourne vers Damiq, lequel est… Occupé à rassurer les siens. Légèrement amusé et dégouté par autant de faiblesse, je fais preuve de patience… Avant de m’imposer.
« Où en sommes-nous ? » demandais-je, pour m’enquérir de l’état du blessé. Si ce dernier était décédé, nous aurions fait tout cela pour rien… Décevant, en soi. « Il n’y a plus d’ennemis. Pouvons-nous reprendre la route ? Sommes-nous loin de la fameuse ville ? »
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Enfin ça va pas durer
Damiq était revenu aux nouvelles du blessé. A sa grande satisfaction, Zab avait réussi à maintenir son état assez stable. Même sans pouvoirs et malgré le chaos, il avait fait un très bon travail. Eylohr venait d’ailleurs aux nouvelles de celui pour qui ils avaient fait tout ce chemin.
- Son état est stable. Zab a fait du très bon travail malgré tout ce cirque. Mais effectivement, il ne faudrait pas trop tarder.
Oui, c'était bien ce gamin terrifié qui avait accompli ce travail malgré le chaos. L’hybride se remit à humer l’air et ses oreilles se dressèrent afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de danger immédiat. Il n’entendit aucun bruit, pas même une bête. Tout le monde avait fui. Il avait bien entendu des chacals à travers la confusion qui devaient attendre un potentiel repas à la fin de la bataille. Mais ils avaient déguerpi suite à la démonstration d’Eylohr. Si Damiq avait suivi son instinct primaire, il serait également parti sans demander son reste. Surtout en étant une proie.
Mais il avait une mission à mener. Ramener au village le blessé afin qu’il ait les soins adéquats. Concernant le danger, Damiq annonça à l’ambassadeur que les risques étaient désormais plus que limités, et pour cause, son action avait fait fuir la plupart des êtres vivants présents dans le périmètre.
- Question risques, je pense que ce que vous avez fait a fait fuir à peu près tout ce qui bouge dans les alentours...
Hormis le petit groupe, le silence avait envahi le coin. Toutes les bêtes avaient fui. Le désert, pourtant loin d’être vierge de toute vie, était devenu soudainement silencieux.
- Je vous rassure, nous arrivons bientôt.
Le groupe reprit la route. Zab et Yanzu étaient assez silencieux et semblaient épuisés et traumatisés. Ils avaient pourtant déjà vu l’horreur par le passé. Mais il était difficile de s’y habituer. Damiq ne leur en voulait pas. Ils étaient peut-être faibles, pourtant, ils avaient survécu à l’enfer, à des maîtres justes infâmes. Zab avait connu un premier maître qui était un véritable tyran alors qu’il n’était qu’un enfant vulnérable. Yanzu était né dans un élevage d’esclaves spécialisé dans la sous-traitance des hybrides. On avait appris à ces deux jeunes à vivre dans la crainte et la soumission. Damiq n’était alors pas surpris qu’ils aient adoptés un comportement craintif. Ils étaient conscients de leur faiblesse et faute de pouvoir fuir, ils n’avaient pas eu d’autres choix de se soumettre ou de se suicider. Mais ils avaient choisi de vivre et au final, même s’ils n’étaient pas de valeureux guerriers aguerris à la vision de la mort et au meurtre, ils avaient des talents.
Ils finirent enfin par apercevoir les premières lueurs du village. Enfin leur trajet prenait fin. Ce n’était pas une mauvaise chose pour Damiq qui commençait à en avoir marre de traîner avec des troufions. Celui-ci étaient endormi globalement, hormis quelques sentinelles locales qui veillaient au grain, bien que certains de ces gardes aient l’air tout aussi endormis. Enfin plus totalement, ils étaient tous en alerte avant de finalement se détendre un peu tandis qu’ils découvraient que c’était des alliés.
Le convoi de l’ambassadeur fut néanmoins accueilli par certains d’entre-eux. Damiq indiqua à un jeune garde qu’il avait un blessé avec lui et qu’ils devaient avertir le médecin au plus vite. L’homme couru frapper à la porte de la personne en question et des pleurs d’enfant en bas-âge se firent entendre. Un peu plus tard, une femme en sorti, apprêtée à la hâte qui accouru en direction de Damiq et du blessé. Elle prit tout de même la peine de saluer respectueusement l’ambassadeur, mais elle était également consciente de l’urgence. A la porte de sa demeure, on pouvait voir son mari encore dans le coltard tenant un bébé dans ses bras et derrière lui, une fillette qui se frottait les yeux.
Damiq lui fit un résumé de ce qu’ils avait fait et du travail de Zab pendant le trajet.
- Vous avez bien fait, sans votre intervention, cet homme serait mort sur le trajet. Je prends le relais dès à présent.
Désormais, l’hybride avait terminé son travail. Tandis que le soldat était amené chez celle qui allait le soigner, elle partie à la rencontre de l’ambassadeur pour lui faire un topo des soins donnés et des consignes pour le blessé. Comme Damiq s’en doutait, même avec des soins magiques, du repos ne serait pas de trop.
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