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    Mercure
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  • Sam 24 Juin - 3:36


    Zelevas cligne des yeux, aveuglé momentanément par le reflet du soleil, il tire le rideau sur la vitre de sa diligence à l’arrêt. Les rayons lumineux du début de l’après-midi qui rebondissent contre la vitrine de la bijouterie en face de lui lui en jettaient pleins les yeux, et avec le jeu de miroir pour mettre en valeur les orfèvreries exposées ce n’était pas mieux. Les boutiques du centre-ville de Liberty ont toujours le chic pour être extravagantes tant dans leurs façon d’attraper l’attention de leurs clients que parfois dans les objets mêmes qu’elles proposent en vente, mais de toute façon le Sénateur n’est pas là pour acheter, ni même pour se promener. Sur la banquette du véhicule dans lequel il est seul, une chemise contenant les esquisses de projets de loi qui ont été proposés ce matin à la Chambre Bleue gît éventrée sur le cuir du siège. Fraternitas fait tourner les pages dans ses paumes rugueuses de rides, léchant son doigt pour décoller les papiers trop fins qui lui avaient été distribués. Sa lecture n’est rien d’excessivement intéressant pour lui puisqu’il s’agit principalement de planifications trimestrielles budgétaires pour la culture sur la seconde moitié de l’An 4, quelque chose avec lequel il est de toute façon peu familier, mais sur lequel il se doit de tout de même jeter un oeil. Ses lunettes en demi-lune parcourent les lignes imprimées par magie et bientôt la voiture se remet à avancer, secouant doucement son unique passager au rythme irrégulier des roues sur les pavés.

    Le paragraphe qui concerne l’organisation de la fête nationale est retors, les allocations de ressources qui assureront son bon fonctionnement représentent une perte pour le contribuable tant financière que sociale. Peut-on réellement festoyer entouré d’Officiers Républicains et de soldats de la GAR? Liberty, le nom est vraiment cocasse, les attaques terroristes qui ont semé le trouble ces dernières années sont tout bonnement une atteinte directe à la liberté des concitoyens, le droit de sortir dans la rue sans avoir peur d’en mourir est supposément inaliénable, mais le Gouvernement Mirelda a échoué à le préserver. Zelevas ne peut pas les blâmer, ils n’ont tout simplement pas les outils pour le faire, donner à la République ses propres moyens d’assurer sa pérennité est désormais un objectif majeur mais les Conservateurs peinent beaucoup trop à l’entendre. Fermant les yeux, le vieil homme soupir longuement en laissant sa tête se poser contre la cloison capitonnée de la diligence. La fatigue le saisit l’espace d’un instant, il sent le poids de ses propres ambitions qui pèsent sur ses épaules, le poids de ses plans, de ses visions, de la montagne à gravir… Sa tête se retrouve projetée vers l’avant et il se mord presque la langue quand sa mâchoire claque dans l’air, l’arrêt soudain du véhicule manque de le mettre debout. Encore?

    ”Mais qu’est-ce qu’il se passe bon sang?”

    Il écarte les rideaux, baisse la vitre et passe la tête dehors.

    ”Et bien alors? Pourquoi on avance plus?”

    Devant eux, plusieurs chariots sont arrêtés dans la rue, il y a visiblement un évènement comme un concours ou une exposition ayant suscité le déplacement de fabricants de produits mondains, les chariots sont bourrés de caisses de marchandises et une dizaine d’hommes de main s’affairent à décharger les cargaisons d’une maison de luxe. La voix féminine du cocher de Zelevas que le Sénat lui a prêté commence à gronder sur les travailleurs pour les faire dégager le passage tandis que l’élu grommelant se rassieds dans la voiture, il s’apprête à rabattre le rideau mais son regard attrape quelque chose qui l’interloque soudainement: Oreithye. Enfin, plus précisément Maison d’Oreithye. La bouche de Zelevas s’entrouvre légèrement tandis qu’il réfléchit soudainement au nom, c’est une des plus grosses maisons d’alchimie de Liberty et très réputée en République, mais ce n’est pas ça qui attise la réflexion du vieillard, ce sont des souvenirs. Les engrenages tournent dans les desseins du Sénateur, les pignons se mettent en place, et tandis que la voiture reprends sa course vers son hôtel, il tambourine fermement deux coups contre la vitre qui le sépare du cocher et le véhicule s’arrête, doucement cette fois. Il ramasse les documents officiels, ouvre le compartiment en dessous de la banquette et glisse la chemise dans la cassette rivetée dans le fond avant d’emporter la clé dans sa poche et de remettre ses gants blancs. Ouvrant la porte à la volée, Zelevas descend le marche-pieds et ses talons claquent sur le sol quand il laisse son poids reposer sur le pavé. Il s’avance un peu, regarde la femme qui le conduisait et lui dit:

    ”Vous pouvez disposer une heure mon enfant, je reviens.” Lui tendant une pièce d’argent pour sa peine il ajoute ”Allez prendre un café.”

    La jeune fille attrape la pièce en remerciant son passager d’un hochement de tête et d’un sourire et commence à immobiliser les chevaux et la voiture. L’homme politique quant à lui, regarde la devanture sobre de l’alchimiste en réfléchissant, ça lui tombait dessus comme ça et il manquerait donc un peu de préparation, mais tant pis, il ferait sans. Sinon, peut-être qu’il pouvait toujours trouver quelque chose d’un peu inspirant? Regardant à droite et à gauche, il aperçoit un énième bijoutier mais celui-ci possède une enseigne plutôt originale qui donne une idée au Sénateur.

    Ressortant de l’établissement quelques dizaines de minutes plus tard avec une magnifique canne de marche à la main, Zelevas retourne se planter devant la Maison d’Oreithye, décidément, il apprécie fortement la décoration sobre mais élégante du lieu, enfin quelqu’un avec un peu de goût pour comprendre que le raffinement n’est pas une question d’étalage mais de justesse. Ce bon point en esthétisme n’a cependant rien à voir avec le succès ni la renommée de la Maison, pour ça, il fallait voir ou plutôt goûter les produits vendus, leur qualité était redoutablement constante pour des produits alchimiques, et quiconque rôdait à Liberty entendait tôt ou tard parler de ces potions dont les miracles ne sont plus à confirmer. Rien à voir avec la production de masse de Good Omens dont les médicaments et les décoctions étaient de temps en temps à l’origine d’effets secondaires indésirables, pour ne prendre en exemple que l’entreprise d’un collègue fraichement arrivé à la Chambre Bleue. Zelevas finit de contempler la devanture et se décide enfin à rentrer, il se colle à la vitrine, sa main en visière pour espionner un peu le monde à l’intérieur, et il constate avec satisfaction que les mardi à quatorze heure ne constituent clairement pas les heures d’affluence de la boutique. Passant enfin la porte de l’établissement, il essuie ses talons sur le grattoir à l’entrée et adresse un sourir au personnel qui vient l’accueillir.
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  • Sam 1 Juil - 1:08
    - "Dernière chance. Qui t'as envoyé attaquer un de mes hommes ?"

    La voix de Perséis tonna de sa froideur implacable dans son bureau privé. Son regard était rivé, comme si elle tentait d'extraire d'elle même les informations qu'elle recherchait, sur un jeune homme d'à peine la vingtaine, les mains ligotées dans le dos et dont les pieds ne touchaient même plus le sol, encadré par deux montagnes de muscle à l'expression patibulaire. De sa lèvre fendue et de son nez cassé s'échappait un filet de sang qui venait traverser son menton avant de souiller, goutte après goutte, le sol de verre de la pièce d'un petit clapotis régulier qui ajoutait encore à l'atmosphère oppressante de l'instant.


    A un millimètre à peine de la prunelle gauche du malfrat, la lame d'un petit couteau à la pointe particulièrement acérée lévitait, dans une immobilité parfaite et aussi sinistre que la menace implicite qu'il représentait. Cet idiot prétendait avoir agi seul, de son propre chef, par pur appât du gain. C'était une possibilité, bien sûr, mais il fallait également envisager qu'il puisse agir sous les ordres, la menace ou l'incitation d'une autre force, car les malfaiteurs isolés assez fous pour s'en prendre seuls à son organisation n'étaient pas légion.


    Trois coups discrets résonnèrent contre la grande porte du bureau, avant qu'il n'ose ouvrir la bouche pour nier une fois de plus une quelconque appartenance. Un profond soupir d'agacement franchit les lèvres de l'alchimiste.

    - "Entrez."


    Une jeune femme, l'air visiblement troublé, entrouvrit la porte et sans pénétrer dans la pièce, prit la parole en ne quittant à aucun moment le sol des yeux.

    - "Madame d'Oreithye, je suis navrée de vous déranger, il y a ... Un sénateur, Monsieur Fraternitas, dans la boutique."

    Naturellement, la jeune assistante savait à qui elle avait affaire. Le personnel de Perséis était formé à reconnaître chaque grand nom de la République, qu'il s'agisse de personnes issues du monde politique, des affaires, de la noblesse, des arts, ou du crime, et il s'avérait que celui-ci appartenait à au moins trois d'entre eux – et peut-être davantage. Elle n'en était cependant pas moins ébranlée par l'arrivée imprévue de cet homme de pouvoir. Si les visites de membres des hautes sphères de la République au sein de la Maison d'Oreithye n'étaient pas choses rares, les plus hauts dignitaires du pays franchissaient rarement eux-mêmes les portes de l'établissement, déléguant souvent cette tâche à des sous-fifres, encore moins sans s'annoncer au préalable, et il fallait admettre que le sénateur lui-même pouvait impressionner, autant par la carrure que par la stature.


    Perséis leva un sourcil de surprise. Elle n'avait encore jamais rencontré de manière directe cet homme, croisé ça et là au détour d'une soirée mondaine, et n'attendait pas le moins du monde sa visite. Il était peu probable qu'il vienne simplement ici à la recherche d'un remède quelconque, malgré son âge relativement avancé. Quoi que ce soit, il avait quelque chose derrière la tête, et si ce n'était d'ordinaire pas une nouvelle à troubler la sirène, elle n'était pas sans connaître l'existence de quelques liens entre Zelevas et certains rivaux de la pègre républicaine, notamment le Syndicat.


    La lame revint avec une précision chirurgicale dans le creux de la paume de Perséis, qui la glissa de nouveau dans un repli de sa manche gauche.

    - "Emmenez cet insecte dans les cachots. Tentez à nouveau de le faire parler. S'il refuse, laissez le croupir en bas. J'ai besoin d'un nouveau sujet sur lequel expérimenter le poison de la Gorgone de toute manière." adressa-t-elle à ses hommes de main. Cette dernière précision, même si elle était simplement vraie, offrirait peut-être au prisonnier une certaine motivation à coopérer.


    Sur ce, elle se détourna d'eux et se dirigea d'un pas rapide vers la porte de son bureau souterrain, et l'escalier de marbre qui menait à la surface, sur lequel ses talons résonnèrent à un rythme soutenu qui trahissait son habituelle démarche résolue. Elle congédia d'un geste discret l'assistante venue la prévenir de l'arrivée du client de marque, avant de se rendre jusqu'à sa silhouette imposante qui trônait dans le hall d'entrée de l'établissement, drapé d'un épais manteau entrouvert sur des vêtements d'une élégante sobriété, et tenant à la main une canne de très bonne facture, que Perséis reconnut comme étant une production locale.


    - "Sénateur Fraternitas, c'est un honneur de vous recevoir. Pardonnez-moi si je me fourvoie, mais je doute que vous soyez ici pour quelques emplettes. Suivez-moi jusqu'à mon bureau, si vous le voulez bien, nous pourrons nous y entretenir de manière plus convenable." Elle lui montra d'un geste respectueux la direction de l'escalier double de marbre blanc menant à l'étage supérieur.


    Prenant la direction de l'aile droite du bâtiment, elle mena le sénateur, au travers d'un couloir orné en son centre d'un épais tapis bleu clair, qui étouffait intégralement le son de leurs pas, jusqu'à la porte d'un bureau impeccablement ordonné et décoré. Les murs de pierre claire finement sculptée venaient contraster avec le bois sombre d'un mobilier raffiné, qui se contentait de remplir les fonctions attendues dans une telle pièce sans trop en faire. Sur les deux murs latéraux se trouvaient deux portes. Celle de droite, fermée, ne révélait rien de ce qui se trouvait derrière, mais celle de gauche était entrouverte sur un petit laboratoire privé, où s'enchainaient les rangées de fioles et d'ingrédients végétaux, minéraux voire animaux. Quelques ustensiles ça et là, sans parler d'un quelconque désordre, laissaient deviner une activité récente.


    Au centre de la pièce principale où ils se tenaient, quelques mètres devant une immense baie vitrée qui offrait une vue privilégiée sur ces quartiers huppés de la capitale républicaine, trônait un large bureau flanqué de fauteuils au confort sans égal. Elle invita Zelevas à prendre place dans l'un deux, avant de reprendre d'une voix calme et respectueuse, mais dans laquelle était palpable, pour une oreille attentive, une légère étincelle de connivence.

    - "Dites moi, Monsieur le Sénateur, qu'est-ce-que la maison d'Oreithye peut faire pour vous ?"

    Quelles que soient les intentions du politicien, Perséis lui accordait une attention sans faille. Pour une femme ambitieuse et sans scrupule qui comptait mettre les pieds dans le paysage politique à très court terme, la visite d'un sénateur, fût-il d'une allégeance radicalement opposée à ses propres opinions, était une aubaine qu'elle ne dédaignerait pas.
    Mercure
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  • Sam 1 Juil - 20:33


    L’intérieur de l’enseigne est sobre, de quoi mettre en valeur la multitude de produits qui sont exposés sur les étagères, dans les vitrines et sur les présentoirs, agrémentés parfois de petits arrangements comportant certains des ingrédients supposément contenus dans les décoctions. Zelevas laisse la porte d’entrée de la boutique se refermer derrière lui tandis que sur le personnel présent, un homme et une femme s’occupent de lui. L’homme vient à sa rencontre tandis que la femme, après un bref échange de mots avec son collègue, s’éclipse dans l’arrière boutique, sans doute pour aller signaler la venue du Sénateur à son responsable. Il n’est ici que pour effectuer un simple repérage, peut-être discuter un peu avec le personnel et glaner quelques informations, en attendant qu’un supérieur du magasin n’arrive, il se permet donc de déambuler un peu dans la gallerie de flacons en  verre ou en cristal aux formes alléchantes et aux contenus bariolés, lisant les écriteaux et les plaques élégamment gravées qui décrivent les effets des différentes potions alchimiques. Zelevas attrape dans ses mains gantées une des fioles dont le contenant de verre prend la forme d’une baie géante emplie d’un liquide parme qui attire son attention, et retire le bouchon tout en portant l’ampoule à portée de ses narines. Les fragrances sucrées de myrtilles et de violettes sont ténues, discrètes, elles n’agressent pas les narines et arrachent un sourire au vieil homme qui se souvient d’un temps où son linge sentait un parfum comparable, une odeur souvent mêlée à celle de l’herbe mouillée sur ses coudes et ses genoux à force de passer son temps dehors. Refermant la bouteille sculptée pour la redéposer à sa place, il souffle du nez avec un petit hoquet de rire, par nostalgie de cette époque où tout était plus simple. Le bruit du verre sur le support en marbre quand il repose le flacon passe inaperçu, noyé par celui des talons qui approchaient rapidement de lui en claquant sur le sol.

    Lorsqu’il tourne la tête pour faire face à la nouvelle arrivante, il se retrouve à devoir baisser le menton pour dévisager la femme aux cheveux de jais qui mesure pas loin de vingt centimètres de moins que lui. De cette coupe soigneusement coiffée démarre un front au teint pâle qui surplombe deux yeux perçants, il est bien rare pour Zelevas d’observer sa propre couleur d’iris dans le regard des autres, le bleu acier qui lui apporte tant de puissance faisant à peu près le même effet pour son interlocutrice. Les traits doux du visage encadrent des lèvres qui paraissent maquillées, à moins d’être naturellement d’un rose sombre tirant presque sur le prune. À voir le discours qu’elle lui tient, ainsi que le savant mélange de minimalisme sobre et de noblesse de ses vêtements, le Sénateur se doute bien qu’il a en face de lui Madame d’Oreithye. De sa mémoire c’est bien la première fois qu’il la voit en personne, à moins de ne déjà l’avoir croisé dans des soirées sans qu’il n’en ait gardé le souvenir, et il doit dire deux choses. La première qu’il n’est pas déçu par la prestance de la propriétaire des lieux, la deuxième qu’il ne s’attendait pas non plus à une approche aussi directe de sa part, la proposition de monter à l’étage le surprend, mais comme visiblement le petit jeu pernicieux des affaires a déjà commencé, il ne peut pas se permettre de le laisser paraître. Respectant la distance que la supposée maîtresse des lieux impose, il ne force ni poignée, ni baise-main non plus, et accepte juste gracieusement l’invitation.

    ”Avec grand plaisir Madame d’Oreithye.”

    Au moins s’il se fourvoyait sur l’identité de son interlocuteur elle pourrait lui faire remarquer immédiatement et éviter la gaffe en face de la vraie patronne. Ils marchent tout deux vers les escaliers qui montent à l’étage, et Zelevas lâche au passage sa canne désormais inutile dans une corbeille à ombrelle, nul besoin de s’encombrer. En suivant la femme devant lui, le vieil homme profite de l’architecture agréable de l’établissement, le lieu de travail possède suffisamment de personnalité pour s’y sentir confortable, un cadre de vie pour ceux qui vivent de travail, il aime bien. Il s’attarde ensuite sur la femme qu’il suit et se permet cette fois d’apprécier l’architecture agréable de sa silhouette, c’est factuellement un joli bout de femme, mais ce n’est pas tant son minois ou ses prunelles qui donne une harmonie à son corps, c’est à l’instar de ses yeux, la prestance dont elle fait preuve tant dans son savoir-être que dans son choix vestimentaire. Droite, assurée, sa démarche transpire la confiance en soi et elle ne prends même pas la peine de se retourner pour discuter ou parler, elle sait ce qu’elle veut et Zelevas le voit, même s’il ne sait pas encore de quoi il s’agit. Cette invitation trahit une intention derrière jeune femme, enfin jeune… façon de parler, il ne se souvenait plus de quelle race était la propriétaire des lieux mais son apparence fraîche n’était qu’une façade, pour qu’elle soit déjà dans le monde active lorsqu’il était encore Juge, Madame d’Oreithye ne pouvait possiblement pas avoir les trentes ans qu’elle affichait physiquement. Lorsqu’ils entrèrent tout deux enfin dans un bureau ordonné et décoré avec goût, Fraternitas se rend compte de la raison pour laquelle il apprécie l’espace: c’est rigoureux. Il y a dans la disposition des meubles, des décorations, des affaires rangées scrupuleusement et de la démarche de la Dame quelque chose de stricte qui résonne pertinemment avec la façade protocolaire qu’il arbore lui-même en publique. Bon c’est aussi lumineux avec un tel panorama, ce qui contraste avec la peau claire de celle qui devait y passer son temps, mais ayant déjà un doute sur la présence de maquillage aux lèvres de Perséis, Zelevas ne s’étonnerait pas non plus de l’utilisation d’un fond de teint. Tandis que la maîtresse des lieux contourne son bureau pour s’y installer et invite l’homme politique à prendre place, Zelevas se risque un petit coup d’oeil invasif à travers la porte ouverte à gauche de la salle. Il ne connaissait rien en alchimie pas même les bases, et il n’avait jamais vu non plus d’atelier, impossible pour lui de déterminer si le laboratoire qu’il apercevait à travers l’interstice était ordonné ou non, par contre les rangées d’échantillons qui trônaient sur les étagères imposaient le sérieux à n’importe quel non-initié comme lui.

    Ils étaient bien sur le fief de d’Oreithye, mais maintenant qu’ils échangeaient les premiers mots, ils rentraient sur son terrain à lui. Fraternitas se cale dans le fauteuil en s’enfonçant presque dedans malgré ses larges épaules, et caresse sa barbe d’une main gauche baladeuse, passant les doigts entre les mèches blanches de son menton. Après la question de Perséis, il laisse quelques secondes planner qu’il utilise pour faire voguer son regard le long des plaintes boisées du plafond en pierre blanche, avant de le reporter enfin sur la patronne. Ce petit silence permettait subrepticement à Zelevas de reprendre l’ascendant sur la conversation, car jusqu’à maintenant son interlocutrice avait prit les initiatives et avait donné le ton en allant droit au but sans passer par la case présentation, ce qui lui convenait on ne peut mieux pour ce qui l’amenait ici, mais maintenant c’est à lui de prendre les devants:

    ”D’après la réputation avérée de votre établissement, ce n’est pas tant une question de ce que la maison peut faire pour moi, mais plutôt de ce qu’elle veut faire pour moi. Hmm? À moins que je ne sois confus puisqu’il est vrai c’est la première fois que je viens ici, je doute que vous receviez tout vos clients dans ces app-hart-hements…” Il rigole un peu en prononçant ces derniers mots, l’absurdité de l’éventualité est un peu comique. Sa main revient se poser sur l’accoudoir en continuant tandis qu’il s’avance en avant, soutenant ses coudes sur ses genoux et joignant les mains. ”Voyez-vous, je suis vieux, je ne maîtrise pas de magie et mes jours à l’armée sont suffisamment loins derrière moi pour que je ne puisse plus vraiment me défendre efficacement à mains nues. Le climat politique est plus tendu que jamais alors je cherchais à renforcer ma défense personnelle, en plus de mes gardes du corps, j’ai tout récemment fait l’acquisition d’une canne épée, j’ai vu votre magasin et je me demandais si vos service d’alchimie pouvaient agrémenter cet arme mais-” Il se pince les lèvres sous sa moustache. ”Je crains qu’enduire une lame de parfum ne me rende que plus sympathique à assassiner. Je me demandais si vos talents possédaient quelque chose de plus… potent en réserve.” S'adossant dans le fauteuil, Zelevas pivote non seulement sa position mais aussi le levier de la conversation. ”Ça c’est la raison de ma venue, mais je suis curieux de connaître celle de ma présence ici. Dites moi Madame d'Oreithye, vers quoi aspirent vos ambitions?”

    La question est franche, ne laissant le choix à sa réponse que de l'être aussi, ou de faire preuve d'habileté.
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