Un beau trio

J’écoute avec attention la réponse de la Républicaine, elle a une vision assez sombre de son pays et il est vrai que l’argent corrompt tout. Mais nul système n'est parfait et je ne vois pas comment les choses peuvent s’arranger. Une plus juste répartition des richesses avec des impôts plus ciblés sur les plus riches pourrait fonctionner, mais les sénateurs qui font partie de cette catégorie, n’accepteront jamais.

Maria n’a vraiment peur de rien, car juste après que j’aie mis en garde les deux femmes, ma fiancée se lève comme si de rien n’était et vient les voir ! Je m’apprête à me lever à mon tour pour lui prêter main forte, mais elle revient assez vite, après leur avoir donné une bourse. Je lui souris quand elle nous explique le tour qu’elle a joué aux malandrins et je lui annonce :

Voilà une bonne blague dont je me souviendrais longtemps !

Je lui prends donc la main et nous quittons rapidement les lieux, avant le retour des voleurs glacés, si vous me permettez ce jeu de mots. Une fois que nous sommes un peu plus loin, je lui dis :

Tu es très courageuse. J’aurai pu laisser mes gardes m’en occuper, mais il y aurait pu avoir des victimes, tu as bien fait.

Je la regarde, plus amoureux que jamais devant cet optimisme débordant et je l’embrasse même pour lui montrer la force de mes sentiments. Une fois, ceci fait, j’indique à mes deux invités :

Je vais vous laisser, il me reste encore beaucoup de choses à faire.

Puis je me tourne vers la Sénatrice :

J’ai été enchanté de faire votre connaissance. Je vous souhaite bon courage dans votre projet de réformer la République.

Oui, elle va en avoir besoin, car il y a pas mal de boulot.

Un beau trio - Page 3 Martin-bonev-overview

Il était vrai que le Coeur était assurément un homme particulièrement occupé et demandé. Il s'était déplacé à Kyouji, mais même là il devait être mandé par le seigneur de la ville et devait surement en profiter pour inspecter ses contrôleurs. Après tout ils avaient fait une belle sortie, alliant le splendide spectacle qui les a ému tout trois, les discussions joviales et politiques avant de partager un repas fort sympathique. La sénatrice avait grandement apprécié ces moments et ne pouvait pas non plus s'attarder de trop dans l'Empire. Après tout elle était en campagne présidentielle et plus elle passait de temps en dehors des frontières de la République, plus de tâches s'accumuleraient sur ses épaules à son retour.

Pas sûr qu'elle honore toutes les invitations des quelques familles influentes qui l'ont invité, mais au moins elle passerai une nuit chez l'un de ceux qui l'avait invité sur le chemin du retour. Cela couterai moins cher qu'une auberge et lui permettrait de profiter d'une compagnie agréable, elle l'espérait. La Lumina gérait plutôt mal la solitude, étant faite pour être entourée, et de préférence d'amis et d'alliés. Elle avait eue la chance de retrouver deux amis en ce jour et comptait bien accumuler les relations amicales, que ce soit en République ou en dehors.

Azura salua alors le Coeur, lui adressant un sourire étincelant. Elle ne pu s'empêcher de prendre dans ses bras Maria, cette amie qui lui était si chère et que qui elle pouvait compter.

- Ce fut un honneur et un véritable plaisir de vous revoir tous les deux, et qui plus est d'apprendre pour vos fiançailles. Je serai bien évidemment présente à votre mariage. Au plaisir !

Et ce fut avec un mouvement enjoué de la main qu'elle les regarda s'éloigner main dans la main. Ils formaient vraiment un beau couple.