Page 2 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
Un nom à coucher dehors
Février 04
Douce douce petite chose,
Dors là ou éclot la rose.
Les mots s'enfuient
pâles promesses dans la nuit
Les miens se fraient en lui
jusque dans ses tripes pour trouver un nid.
Dors, mon ange de douceur, cher petit raton laveur
Telle une ombre je serpente hors des draps qui m’écœurent
Leur torture sur ma peau laisse place à bien d'autres saveurs
Du bout des doigts, du bout des seins, je flatte ton pelage, lit de tant de pleurs.
Étendu et languide, dans mes bras, assoupi, je veille sur tes douleurs
Qui virevoltent et se posent en cohorte morose tout au fond de ton cœur.
Jamais tu ne seras mien. Pourtant, mû de la plus grande ferveur
Tu murmures en un souffle que mes pas me ramèneront à toi, voleur.
Le mensonge a cessé, le sommeil l'a remplacé
La tornade que je suis t'a épuisé, lessivée, ravagé.
Je n'ai rien laissé.
Pas une goutte. Pas une larme si ce n'est celles de sang
Pas le moindre petit sentiment.
Ce que tu m'as offert ce soir, cette part de toi, si sacrée, si précieuse,
Je la garde hors des regard et m'en gorge de la façon la plus scabreuse.
Confronté à toi même, tu as laissé filé entre tes doigts certains petits bouts de toi.
De fausses convictions, de profondes aspirations, qui confrontées à ma loi
Ne pouvaient plus cacher leur nature à tes yeux de roi.
Tu les a vu. Tu les a laissé là.
D'autres t'ont plu, ouvrant de nouvelles voies.
Ainsi va mon monde, Crocus le vaurien.
Tu es l'être le plus important du monde, demain tu ne seras plus rien
Qu'un souvenir au goût de fer, une douceur de ma langue, alors viens.
Viens à ma rencontre, viens à ma recherche, viens répondre à ce choix cornélien
Je le sens qui t'habite et me laisse une échappatoire,
Souffriras-tu de me posséder ou sombreras-tu sans espoir ?
La lumière cette nuit ne s'est pas rallumée.
Sur le drap, sur ta peau, mon parfum est resté.
Mais la lueur blanche se glisse sur les toits,
La nuit s'en va.
Tu n'ouvres pas les yeux, les miens doivent aller se fermer.
Debout sur mes deux pattes, dressée sur l'oreiller
Sous la forme d'un corbeau blanchi, à peine rosé,
Je déploie mes ailes et m'élève d'un trait
Disparais dans le ciel de craie
Et ne laisse derrière moi comme ultime salut
Qu'une plume rose sur ton bras nu.
CENDRES
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum