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    Un nom à coucher dehors [PV Sans-Nom] - Page 2 QIZeEX7
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    Anonymous
  • Lun 5 Juin - 23:40
    Un nom à coucher dehors
    Février 04


    Douce douce petite chose,
    Dors là ou éclot la rose.
    Les mots s'enfuient
    pâles promesses dans la nuit
    Les miens se fraient en lui
    jusque dans ses tripes pour trouver un nid.

    Dors, mon ange de douceur, cher petit raton laveur
    Telle une ombre je serpente hors des draps qui m’écœurent
    Leur torture sur ma peau laisse place à bien d'autres saveurs
    Du bout des doigts, du bout des seins, je flatte ton pelage, lit de tant de pleurs.
    Étendu et languide, dans mes bras, assoupi, je veille sur tes douleurs
    Qui virevoltent et se posent en cohorte morose tout au fond de ton cœur.
    Jamais tu ne seras mien. Pourtant, mû de la plus grande ferveur
    Tu murmures en un souffle que mes pas me ramèneront à toi, voleur.

    Le mensonge a cessé, le sommeil l'a remplacé
    La tornade que je suis t'a épuisé, lessivée, ravagé.
    Je n'ai rien laissé.
    Pas une goutte. Pas une larme si ce n'est celles de sang
    Pas le moindre petit sentiment.
    Ce que tu m'as offert ce soir, cette part de toi, si sacrée, si précieuse,
    Je la garde hors des regard et m'en gorge de la façon la plus scabreuse.
    Confronté à toi même, tu as laissé filé entre tes doigts certains petits bouts de toi.
    De fausses convictions, de profondes aspirations, qui confrontées à ma loi
    Ne pouvaient plus cacher leur nature à tes yeux de roi.

    Tu les a vu. Tu les a laissé là.
    D'autres t'ont plu, ouvrant de nouvelles voies.

    Ainsi va mon monde, Crocus le vaurien.
    Tu es l'être le plus important du monde, demain tu ne seras plus rien
    Qu'un souvenir au goût de fer, une douceur de ma langue, alors viens.
    Viens à ma rencontre, viens à ma recherche, viens répondre à ce choix cornélien
    Je le sens qui t'habite et me laisse une échappatoire,
    Souffriras-tu de me posséder ou sombreras-tu sans espoir ?

    La lumière cette nuit ne s'est pas rallumée.
    Sur le drap, sur ta peau, mon parfum est resté.
    Mais la lueur blanche se glisse sur les toits,
    La nuit s'en va.
    Tu n'ouvres pas les yeux, les miens doivent aller se fermer.
    Debout sur mes deux pattes, dressée sur l'oreiller
    Sous la forme d'un corbeau blanchi, à peine rosé,
    Je déploie mes ailes et m'élève d'un trait
    Disparais dans le ciel de craie
    Et ne laisse derrière moi comme ultime salut
    Qu'une plume rose sur ton bras nu.

    CENDRES
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