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Il y a des temps lointains pour les hommes, relativement lointains pour le reste.
Zayanderud relit ses notes sous l’œil attentif de l’infirmier général de l’hôpital qui compile les dernières archives et consigne les expérimentations du savant fou. L’elfe tire sur sa pipe, puis observe l’hybride sur sa table d’opération.
Enfin, table d’opération sous-entend que le mi-triton, mi-requin est à l’horizontal, en réalité, on dirait plutôt un transat surélevé. En plus, l’hybride est conscient et très calme, une grande réussite quand on sait qu’il a la cage thoracique ouverte et les poumons à l’air libre. Les incantations, runes et sortilèges de Zayanderud fonctionnent bien pour l’instant. Plusieurs halos de lumière rouge convergent vers le sujet-patient qui attend la suite avec une grande humilité.
« Carchar, » débute le médecin tandis que dans un coin de la salle, l’infirmier général se remet à écrire, notant chaque parole du savant-fou avec une assiduité religieuse. « Pourriez-vous prendre une grande inspiration s’il vous plaît ? Que je vois vos poumons se gonfler d’air. Merci, je crois voir le problème. Vous avez développé un cancer en essayant vos pouvoirs sur vous-même. »
L’hybride a une moue songeuse, amplifiée par sa gueule de requin-marteau. Un instant plus tard, il respire à fond et sa poitrine se soulève, enfin, ses organes vitaux. Sa cage thoracique est littéralement sur le côté.
« Eh ! » S’indigne le médecin, « Carchar ! Touche pas à ton foie, je sais qu’il ressemble à un gros blob gélatineux et que c’est rigolo, mais c’est sale là-dedans. C’est ton purificateur de sang.
-Du coup, docteur. » Reprend le requin, « vous pouvez me soigner ?
-Bien sûr, mais d’abord je vais te donner une cirrhose pour voir ce que cela fait à un foie en temps réel. » Yeux ronds de l’infirmier général.
Le papier sur lequel le récit est inscrit, signale que le patient a survécu à l’opération. Le reste des papiers étant illisibles, difficile de décrire la suite des évènements, mais ! Compte tenu de la récurrence de Zayanderud dans les papiers, il est fort probable qu’il ait rencontré un certain succès dans ce genre d’expérimentation.
Étrangement, le papier mentionne sa nièce, comme quoi elle serait « partie faire le plein de fournitures médicales chez les apothicaires du coin » et que le savant-fou profitait de son absence pour réaliser les expériences les plus anecdotiques.
De toute façon, l'hôpital tiendra bien encore quelques siècles. Vu l'ambiance dans la salle d'opération, ça étonnerait bien Zayanderud qu'on décide d'en faire autre chose. Une prison peut-être?
***
Une lettre, adressée à Zayanderud de Basileïa, l’oncle maudit.
D’ordinaire, ce n’est pas vraiment à Nineveh de s’occuper des patients (clients ?) de son oncle. Au motif très simple que, de par son hyper compétence, il est sollicité pour des situations très exotiques, qui dépassent parfois la compétence de sa nièce. Alors, d’ordinaire, elle redirige les missives vers son oncle.
Problème : Zayanderud n’est pas là et il y a des patients qui ont besoin de lui maintenant.
Ce qui sous-entend que l’elfe doit s’en occuper. Ne serait-ce que pour avoir sa conscience tranquille et surtout, car la lettre qu’elle vient de recevoir émane de la directrice d’un orphelinat. Une certaine Dahlia, qui demande une visite de la part de Zayanderud pour motif professionnel, sans en dire plus.
Manifestement, il y a des orphelins qui ont besoins de soins médicaux et ce n’est pas dans le genre de Nineveh de rechigner devant une tâche. La médecin part au plus tôt pour Liberty.
Quelques jours plus tard, elle se présente à la porte de l’orphelinat et peu après, quand elle a donné la raison de sa présence, c’est à la directrice qu’elle décline son identité et les raisons de sa visite.
Une fae qui répond au nom de Dahlia, ce qui semble… étrangement familier aux oreilles pointues de l’elfe. C’est l’amoureuse de Khalez non qui se prénomme Dahlia. Même s’il s’agit probablement d’une coïncidence, la médecin ne peut s’empêcher d’y songer à deux fois. Non, ce ne peut pas être elle. Khalez avait mentionné bien malgré lui une certaine différence de gabarit et elle est de taille moyenne, impossible que ça soit la fée dont il parlait lors de leur repas après avoir arrêté un brigand.
« Je suis Nineveh de Basileïa, la nièce de Zayanderud de Basileïa. Je suis médecin, étant donné qu’il est indisponible pour le moment, j’ai cru bon de me présenter en sa place puisque situation ne lui permettra pas de répondre aux prochaines sollicitations. J’ai été son étudiante pendant quasiment un siècle, aussi, je pense pouvoir vous aider. J’espère que vous me pardonnerez ce changement de dernière minute, mais j’assure l’intérim en attendant qu’il fasse savoir sa situation à ses patients. » Avant de ponctuer le tout d’une courbette.
Zayanderud relit ses notes sous l’œil attentif de l’infirmier général de l’hôpital qui compile les dernières archives et consigne les expérimentations du savant fou. L’elfe tire sur sa pipe, puis observe l’hybride sur sa table d’opération.
Enfin, table d’opération sous-entend que le mi-triton, mi-requin est à l’horizontal, en réalité, on dirait plutôt un transat surélevé. En plus, l’hybride est conscient et très calme, une grande réussite quand on sait qu’il a la cage thoracique ouverte et les poumons à l’air libre. Les incantations, runes et sortilèges de Zayanderud fonctionnent bien pour l’instant. Plusieurs halos de lumière rouge convergent vers le sujet-patient qui attend la suite avec une grande humilité.
« Carchar, » débute le médecin tandis que dans un coin de la salle, l’infirmier général se remet à écrire, notant chaque parole du savant-fou avec une assiduité religieuse. « Pourriez-vous prendre une grande inspiration s’il vous plaît ? Que je vois vos poumons se gonfler d’air. Merci, je crois voir le problème. Vous avez développé un cancer en essayant vos pouvoirs sur vous-même. »
L’hybride a une moue songeuse, amplifiée par sa gueule de requin-marteau. Un instant plus tard, il respire à fond et sa poitrine se soulève, enfin, ses organes vitaux. Sa cage thoracique est littéralement sur le côté.
« Eh ! » S’indigne le médecin, « Carchar ! Touche pas à ton foie, je sais qu’il ressemble à un gros blob gélatineux et que c’est rigolo, mais c’est sale là-dedans. C’est ton purificateur de sang.
-Du coup, docteur. » Reprend le requin, « vous pouvez me soigner ?
-Bien sûr, mais d’abord je vais te donner une cirrhose pour voir ce que cela fait à un foie en temps réel. » Yeux ronds de l’infirmier général.
Le papier sur lequel le récit est inscrit, signale que le patient a survécu à l’opération. Le reste des papiers étant illisibles, difficile de décrire la suite des évènements, mais ! Compte tenu de la récurrence de Zayanderud dans les papiers, il est fort probable qu’il ait rencontré un certain succès dans ce genre d’expérimentation.
Étrangement, le papier mentionne sa nièce, comme quoi elle serait « partie faire le plein de fournitures médicales chez les apothicaires du coin » et que le savant-fou profitait de son absence pour réaliser les expériences les plus anecdotiques.
De toute façon, l'hôpital tiendra bien encore quelques siècles. Vu l'ambiance dans la salle d'opération, ça étonnerait bien Zayanderud qu'on décide d'en faire autre chose. Une prison peut-être?
***
Une lettre, adressée à Zayanderud de Basileïa, l’oncle maudit.
D’ordinaire, ce n’est pas vraiment à Nineveh de s’occuper des patients (clients ?) de son oncle. Au motif très simple que, de par son hyper compétence, il est sollicité pour des situations très exotiques, qui dépassent parfois la compétence de sa nièce. Alors, d’ordinaire, elle redirige les missives vers son oncle.
Problème : Zayanderud n’est pas là et il y a des patients qui ont besoin de lui maintenant.
Ce qui sous-entend que l’elfe doit s’en occuper. Ne serait-ce que pour avoir sa conscience tranquille et surtout, car la lettre qu’elle vient de recevoir émane de la directrice d’un orphelinat. Une certaine Dahlia, qui demande une visite de la part de Zayanderud pour motif professionnel, sans en dire plus.
Manifestement, il y a des orphelins qui ont besoins de soins médicaux et ce n’est pas dans le genre de Nineveh de rechigner devant une tâche. La médecin part au plus tôt pour Liberty.
Quelques jours plus tard, elle se présente à la porte de l’orphelinat et peu après, quand elle a donné la raison de sa présence, c’est à la directrice qu’elle décline son identité et les raisons de sa visite.
Une fae qui répond au nom de Dahlia, ce qui semble… étrangement familier aux oreilles pointues de l’elfe. C’est l’amoureuse de Khalez non qui se prénomme Dahlia. Même s’il s’agit probablement d’une coïncidence, la médecin ne peut s’empêcher d’y songer à deux fois. Non, ce ne peut pas être elle. Khalez avait mentionné bien malgré lui une certaine différence de gabarit et elle est de taille moyenne, impossible que ça soit la fée dont il parlait lors de leur repas après avoir arrêté un brigand.
« Je suis Nineveh de Basileïa, la nièce de Zayanderud de Basileïa. Je suis médecin, étant donné qu’il est indisponible pour le moment, j’ai cru bon de me présenter en sa place puisque situation ne lui permettra pas de répondre aux prochaines sollicitations. J’ai été son étudiante pendant quasiment un siècle, aussi, je pense pouvoir vous aider. J’espère que vous me pardonnerez ce changement de dernière minute, mais j’assure l’intérim en attendant qu’il fasse savoir sa situation à ses patients. » Avant de ponctuer le tout d’une courbette.
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Assise au chevet d’un de ses orphelins, une main posée sur son front fiévreux, Dahlia se maudissait. A priori, rien de plus qu’une grosse grippe qui, à l’aide d’un soigneur expérimenté, pourrait se résoudre sans accrocs. Ses enfants étaient fragiles, souvent amenés à côtoyer de nombreuses personnes au cours d’une seule et même journée, aussi, le fait que l’un d’eux tombe subitement malade n’avait vraisemblablement rien de surprenant. Le personnel de l’orphelinat se relayait, non pas pour quérir l’état du malade, mais pour s’assurer que la directrice prenait elle-même du repos. Depuis le premier jour, la Fae refusait de quitter l’infirmerie plus d’une heure, redoutant que son état n’empire et qu’elle ne puisse pas être en mesure de… S’excuser ? Était-ce qu’elle voulait faire, s’excuser ?
Dans les faits, rien ne permettait de prouver que la jeune femme était à l’origine de ce mal bien précis. Néanmoins, face à son contrôle quasi inexistant de sa magie, elle ne se donnait pas le bénéfice du doute. Si quelqu’un tombait malade dans son entourage, elle devenait immédiatement responsable. Une paranoïa qui lui gâchait l’existence, l’empêchait d’accorder sa confiance à autrui, une peur omniprésente qui la paralysait complètement. La tête entre ses mains, Dahlia poussa un long soupir de désespoir, penchée en avant sur le lit où se trouvait l’enfant, inerte. Elle vint border l’orphelin encore une fois, les yeux perlant de larmes, puis s’éloigna à pas de velours de la salle de soin, le cœur lourd.
Elle se mit à marcher à vive allure dans le dédale de couloirs de l’orphelinat jusqu’à atteindre son bureau, s’emparant d’un parchemin vierge et d’encre. Ses doigts tremblaient autour de sa plume, et elle dut prendre quelques minutes pour retrouver son calme. La situation ne pouvait plus durer. Elle sortit un carnet d’archives, en recopia un nom, un seul, Zayanderud de Basileïa, puis se mit à rédiger une missive lui demandant son aide d’urgence pour un cas complexe. Lors de la lecture des registres de l’ancien hôpital, elle s’était attardée sur cet homme en particulier. Non pas pour ses talents, mais bien pour ses petites expérimentations sur le corps humain. Un spécialiste des maladies aussi assidu pourrait peut-être lui venir en aide. L’enseignement magique avait déjà échoué à de nombreuses reprises, les potions également alors… il n’y avait plus grand-chose à perdre. Autant tenter le tout pour le tout.
« Le médecin est arrivé, Dahlia. ».
La directrice releva la tête de la paperasse dans laquelle elle était plongée depuis le début de la matinée, vaguement endormie par tout ce charabia de comptabilité qu’elle ne comprenait guère malgré les années. Remerciant son assistante de l’avoir prévenue, elle s’empressa de rejoindre la réception de l’orphelinat pour accueillir son invité. Elle l’avait attendu si longtemps, la solution se trouvait peut-être si proche, à portée de main. Dévalant les escaliers, elle s’arrêta net, fronçant légèrement les sourcils devant la silhouette qui se dressait devant elle. Dahlia attendait un homme, et bien qu’elle n’était pas du genre à juger sur l’apparence, elle ne pouvait tout simplement pas croire que la jolie demoiselle qui se tenait devant ses yeux pouvait être Zayanderud.
Les présentations lui firent l’effet d’un électrochoc. Une médecin, certes l’élève de celui qu’elle recherchait, mais ce n’était pas lui. Ses lèvres se mirent à trembler doucement sous la pression. Qu’allait-elle pouvoir raconter à cette parfaite inconnue, polie, courtoise, s’étant déplacée pour assurer le traitement des patients de son oncle à sa place ? La Fae avala sa salive sous l’appréhension qui la parcourait. Elle se trouvait face à une demoiselle tout à fait respectable et respectée, il était juste hors de question de lui faire part de la véritable raison de sa convocation en ces lieux. Dahlia toussota avant d’inviter la médecin à la suivre jusqu’à son bureau. « Je… Merci à vous, de vous être déplacée si vite. Encore plus d’avoir pris à votre charge les demandes adressées à votre oncle. J'espère qu'il va bien. ». Une véritable catastrophe qui lui pendait au nez. « Je suis Dahlia, la directrice de cet établissement. Je suis ravie de faire votre connaissance. ». Elle lui tendit la main, pour la lui serrer avec toute la délicatesse dont elle savait faire preuve, la gratifiant d’un petit sourire de gratitude. Elle allait s’en sortir… Pas vrai ?
Une fois arrivée dans ses quartiers, elle tira la chaise en face de son fauteuil pour que l’Elfe puisse s’asseoir confortablement. Elle s’installa à son tour, triturant ses doigts nerveusement, prenant de grandes inspirations pour tenter de retrouver son calme. Jouer carte sur table était un véritable risque à prendre devant une jeune fille dont elle ignorait tout. « La situation pour laquelle j’ai convié votre oncle est… un peu particulière. ». Au vu du personnage, si la nièce connaissait bien cette partie de sa famille, elle devait forcément s’en douter un petit peu. « Pour être tout à fait honnête avec vous, je rencontre un souci avec… euhm… une personne… ».
Elle ne devait pas se mettre à flancher, pas maintenant. « Une personne qui travaille pour moi. Il semblerait que… que sa magie soit à l’origine de certains maux qui touche mes orphelins et… Je ne peux pas réellement demander à cet employé de partir alors… ». Elle déglutit à nouveau, prise de court par ses propres déclarations. Tout ceci ne faisait ni queue ni tête. Il aurait fallu un miracle pour que la médecin la croie sur parole. « Je pensais que votre oncle aurait une idée de la façon de procéder à ce sujet. S’il n’y a pas un moyen de protéger mes orphelins, plus qu’ils ne le sont déjà, face aux maladies qui les guettent. C'est complètement farfelu, j'en suis consciente, et je vous rémunèrerai gracieusement pour votre temps, même si vous pensez n'avoir rien à m'apporter à ce sujet... ». Un discours décousu, le regard fuyant… Tout ceci ne sentait pas très bon pour Dahlia.
Dans les faits, rien ne permettait de prouver que la jeune femme était à l’origine de ce mal bien précis. Néanmoins, face à son contrôle quasi inexistant de sa magie, elle ne se donnait pas le bénéfice du doute. Si quelqu’un tombait malade dans son entourage, elle devenait immédiatement responsable. Une paranoïa qui lui gâchait l’existence, l’empêchait d’accorder sa confiance à autrui, une peur omniprésente qui la paralysait complètement. La tête entre ses mains, Dahlia poussa un long soupir de désespoir, penchée en avant sur le lit où se trouvait l’enfant, inerte. Elle vint border l’orphelin encore une fois, les yeux perlant de larmes, puis s’éloigna à pas de velours de la salle de soin, le cœur lourd.
Elle se mit à marcher à vive allure dans le dédale de couloirs de l’orphelinat jusqu’à atteindre son bureau, s’emparant d’un parchemin vierge et d’encre. Ses doigts tremblaient autour de sa plume, et elle dut prendre quelques minutes pour retrouver son calme. La situation ne pouvait plus durer. Elle sortit un carnet d’archives, en recopia un nom, un seul, Zayanderud de Basileïa, puis se mit à rédiger une missive lui demandant son aide d’urgence pour un cas complexe. Lors de la lecture des registres de l’ancien hôpital, elle s’était attardée sur cet homme en particulier. Non pas pour ses talents, mais bien pour ses petites expérimentations sur le corps humain. Un spécialiste des maladies aussi assidu pourrait peut-être lui venir en aide. L’enseignement magique avait déjà échoué à de nombreuses reprises, les potions également alors… il n’y avait plus grand-chose à perdre. Autant tenter le tout pour le tout.
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« Le médecin est arrivé, Dahlia. ».
La directrice releva la tête de la paperasse dans laquelle elle était plongée depuis le début de la matinée, vaguement endormie par tout ce charabia de comptabilité qu’elle ne comprenait guère malgré les années. Remerciant son assistante de l’avoir prévenue, elle s’empressa de rejoindre la réception de l’orphelinat pour accueillir son invité. Elle l’avait attendu si longtemps, la solution se trouvait peut-être si proche, à portée de main. Dévalant les escaliers, elle s’arrêta net, fronçant légèrement les sourcils devant la silhouette qui se dressait devant elle. Dahlia attendait un homme, et bien qu’elle n’était pas du genre à juger sur l’apparence, elle ne pouvait tout simplement pas croire que la jolie demoiselle qui se tenait devant ses yeux pouvait être Zayanderud.
Les présentations lui firent l’effet d’un électrochoc. Une médecin, certes l’élève de celui qu’elle recherchait, mais ce n’était pas lui. Ses lèvres se mirent à trembler doucement sous la pression. Qu’allait-elle pouvoir raconter à cette parfaite inconnue, polie, courtoise, s’étant déplacée pour assurer le traitement des patients de son oncle à sa place ? La Fae avala sa salive sous l’appréhension qui la parcourait. Elle se trouvait face à une demoiselle tout à fait respectable et respectée, il était juste hors de question de lui faire part de la véritable raison de sa convocation en ces lieux. Dahlia toussota avant d’inviter la médecin à la suivre jusqu’à son bureau. « Je… Merci à vous, de vous être déplacée si vite. Encore plus d’avoir pris à votre charge les demandes adressées à votre oncle. J'espère qu'il va bien. ». Une véritable catastrophe qui lui pendait au nez. « Je suis Dahlia, la directrice de cet établissement. Je suis ravie de faire votre connaissance. ». Elle lui tendit la main, pour la lui serrer avec toute la délicatesse dont elle savait faire preuve, la gratifiant d’un petit sourire de gratitude. Elle allait s’en sortir… Pas vrai ?
Une fois arrivée dans ses quartiers, elle tira la chaise en face de son fauteuil pour que l’Elfe puisse s’asseoir confortablement. Elle s’installa à son tour, triturant ses doigts nerveusement, prenant de grandes inspirations pour tenter de retrouver son calme. Jouer carte sur table était un véritable risque à prendre devant une jeune fille dont elle ignorait tout. « La situation pour laquelle j’ai convié votre oncle est… un peu particulière. ». Au vu du personnage, si la nièce connaissait bien cette partie de sa famille, elle devait forcément s’en douter un petit peu. « Pour être tout à fait honnête avec vous, je rencontre un souci avec… euhm… une personne… ».
Elle ne devait pas se mettre à flancher, pas maintenant. « Une personne qui travaille pour moi. Il semblerait que… que sa magie soit à l’origine de certains maux qui touche mes orphelins et… Je ne peux pas réellement demander à cet employé de partir alors… ». Elle déglutit à nouveau, prise de court par ses propres déclarations. Tout ceci ne faisait ni queue ni tête. Il aurait fallu un miracle pour que la médecin la croie sur parole. « Je pensais que votre oncle aurait une idée de la façon de procéder à ce sujet. S’il n’y a pas un moyen de protéger mes orphelins, plus qu’ils ne le sont déjà, face aux maladies qui les guettent. C'est complètement farfelu, j'en suis consciente, et je vous rémunèrerai gracieusement pour votre temps, même si vous pensez n'avoir rien à m'apporter à ce sujet... ». Un discours décousu, le regard fuyant… Tout ceci ne sentait pas très bon pour Dahlia.
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Nineveh est… Surprise, la directrice de l’orphelinat est vraiment très surprise. C’est assez inhabituel, mais soit, l’elfe met ça sur le compte de Zayanderud et ses traitements non conventionnels. Néanmoins, en voyant Dahlia enchaîner sur les politesses d’usage, la médecin a un hochement de tête : tout devrait bien se passer. La responsable semble heureuse à défaut d’être rassurée, que quelqu’un ait répondu à son appel. C’est ce qui compte.
Ce qui l’est un peu moins, c’est la gêne manifeste avec laquelle Dahlia explique les choses une fois à son bureau. Comme quoi il y a une mystérieuse personne qui maîtrise mal ses pouvoirs, un employé qu’elle ne peut pas faire partir et qui expose les orphelins à des risques supérieurs à la normale. Le tout en étant extrêmement évasive.
L’elfe pince les lèvres, surprise et un brin amusée par cette demande non conventionnelle. Bien sûr, elle peut aider Dahlia et le fera de bon cœur, simplement, difficile de traiter le nœud du problème si elle n’en sait pas plus. Elle a besoin d’autres informations pour mieux comprendre la situation, même si elle a une petite idée.
C’est pour ça que Nineveh sort un petit ours en peluche de sa sacoche de médecin avant de le poser sur ses genoux, hésitante sur la marche à suivre.
Néanmoins, d’une voix lente et bienveillante, l’elfe prend la parole.
Dahlia, elle n’est pas… Elle n’est pas folle quand même, si ?
« Est-ce que cette personne est dans la pièce avec nous ? Je pense pouvoir vous aider, mais j’aurais besoin d’en savoir plus sur la nature du problème. Est-ce que c’est un problème dans la tête de quelqu’un ? Ou alors, c’est un pépin avec la maîtrise de ses pouvoirs ? Je peux soigner ou entraîner, il n’y a pas de soucis, simplement, il est difficile pour moi de vous proposer des solutions avec aussi peu d’éléments. » Elle hésite une seconde, puis tourne l’ours en peluche vers Dahlia, est-ce qu’elle a une araignée au plafond ? « Vous pouvez le dire au nounours si vous voulez ou pointer du doigt sur le nounours là où il y a un problème. » Ce ne serait pas la première fois que quelqu’un a besoin de parler au nounours.
Après, il y a une hypothèse beaucoup plus sombre que Nineveh se doit de vérifier avant de jouer à la psychanalyste du dimanche.
« Ou alors, vous avez lu les archives et c’est en lien avec cela que vous avez sollicité mon oncle ? » Autrement dit, la psycho folle furieuse est peut-être de l’autre côté du bureau aux yeux de Dahlia.
Ce qui l’est un peu moins, c’est la gêne manifeste avec laquelle Dahlia explique les choses une fois à son bureau. Comme quoi il y a une mystérieuse personne qui maîtrise mal ses pouvoirs, un employé qu’elle ne peut pas faire partir et qui expose les orphelins à des risques supérieurs à la normale. Le tout en étant extrêmement évasive.
L’elfe pince les lèvres, surprise et un brin amusée par cette demande non conventionnelle. Bien sûr, elle peut aider Dahlia et le fera de bon cœur, simplement, difficile de traiter le nœud du problème si elle n’en sait pas plus. Elle a besoin d’autres informations pour mieux comprendre la situation, même si elle a une petite idée.
C’est pour ça que Nineveh sort un petit ours en peluche de sa sacoche de médecin avant de le poser sur ses genoux, hésitante sur la marche à suivre.
Néanmoins, d’une voix lente et bienveillante, l’elfe prend la parole.
Dahlia, elle n’est pas… Elle n’est pas folle quand même, si ?
« Est-ce que cette personne est dans la pièce avec nous ? Je pense pouvoir vous aider, mais j’aurais besoin d’en savoir plus sur la nature du problème. Est-ce que c’est un problème dans la tête de quelqu’un ? Ou alors, c’est un pépin avec la maîtrise de ses pouvoirs ? Je peux soigner ou entraîner, il n’y a pas de soucis, simplement, il est difficile pour moi de vous proposer des solutions avec aussi peu d’éléments. » Elle hésite une seconde, puis tourne l’ours en peluche vers Dahlia, est-ce qu’elle a une araignée au plafond ? « Vous pouvez le dire au nounours si vous voulez ou pointer du doigt sur le nounours là où il y a un problème. » Ce ne serait pas la première fois que quelqu’un a besoin de parler au nounours.
Après, il y a une hypothèse beaucoup plus sombre que Nineveh se doit de vérifier avant de jouer à la psychanalyste du dimanche.
« Ou alors, vous avez lu les archives et c’est en lien avec cela que vous avez sollicité mon oncle ? » Autrement dit, la psycho folle furieuse est peut-être de l’autre côté du bureau aux yeux de Dahlia.
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Tandis que la Fae se dandinait de nervosité sur sa chaise, l’Elfe plongea sa main dans sa sacoche. Pendant une demi-seconde, Dahlia eut une lueur d’espoir. Un remède fait maison ? Une potion capable d’endiguer ses pouvoirs ? Un talisman de protection pour prévenir les incidents autour de ses orphelins ? Ou peut-être tout simplement un carnet de notes, afin de poser les tenants et les aboutissants du problème sur papier, par pur professionnalisme. Les quelques secondes d’attente étaient tout juste insoutenables. Puis après tant d’appréhension, un suspense digne des plus grands, sa fréquence cardiaque connut un soubresaut. Un… ours en peluche. La directrice leva un sourcil, perplexe sur l’utilité d’un jouet à cet instant précis. Pendant une fraction de seconde, elle pensa à un don de la médecin pour ses enfants, une généreuse attention qui la touchait en plein cœur. Pourtant, elle était bien loin du compte.
Elle pencha la tête sur le côté, tel un chiot confus. « Je… ». Devait-elle vraiment parler à un nounours ? La Fae n’était définitivement plus à jour sur les méthodes de médecines contemporaines. « Si… Si ça ne vous dérange pas, enfin… ». Elle se pinça la lèvre, craignant d’offenser son interlocutrice. « Je ne me sens pas très à l’aise avec l’idée de parler avec une peluche. ». Elle poussa un long soupir. Si elle voulait de l’aide, alors elle devrait faire face au problème. Tenter de le contourner ne ferait que retarder l’échéance. Pour devenir une médecin aussi talentueuse, Nineveh était parfaitement en capacité de relier les éléments entre eux sans son aide, pour autant la directrice sentait qu’elle lui devait sa sincérité la plus profonde. « Écoutez, je… je ne suis pas folle. ». Exactement ce qu’une personne folle aurait dit. Elle s’enfonçait. « J’ai en effet lu les archives, et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé de l’aide à votre oncle. ». Elle vint croiser ses bras sous sa poitrine, tentant de réaffirmer une confiance en elle quasi inexistante. « Ne pensez pas que je suis en accord avec tout ce que j’ai lu, loin de là. Pour être honnête avec vous, cela ne me fait pas plaisir de me tourner vers des méthodes plus… orthodoxes. ».
Son regard vint errer vers une des fenêtres de son bureau, s’arrêtant sur les quelques fleurs qui bordaient les poignées des vitres, avant de se poser à nouveau sur l’Elfe. « J’ai tout essayé. Les potions, l’entraînement, même la méditation. ». Une de ses mains alla jouer avec des mèches de sa chevelure, tentant d’endiguer la nervosité qui lui chatouillait le bout des doigts. « Il n’y a rien à faire. ». Emplie de désespoir, la Fae finit par lâcher les armes, faisant céder les barrières qui la séparaient de Nineveh. Le secret médical la protégerait… non ? « C’est pour moi que je vous ai fait venir. Je ne maîtrise pas ma magie, et je fais tomber malade les gens autour de moi depuis mes dix ans. ». Elle s’arrêta une petite seconde avant de reprendre. « J’en ai quatre cent deux, si cela peut vous donner une idée de l’étendue du problème auquel je fais face. La demande que je vous fais est désespérée. D’autant plus que je ne veux absolument pas que cela s’ébruite. Ce serait une catastrophe. ». Si d’ordinaire Dahlia aurait menacé la jeune fille en face d’elle de faire de sa vie un enfer si cette information venait à fuiter, elle n’en fit rien. Il n’était pas dans son intérêt de se mettre à dos sa potentielle salvatrice. « Si… Si vous ne pouvez pas m’aider, pourriez-vous m’orienter vers quelqu’un d’autre ? Je ne veux pas vous faire perdre votre temps… ». Une larme roula sur sa joue, ses mains se mettant à trembler de plus belle. Elle n'en viendrait donc jamais à bout.
Elle pencha la tête sur le côté, tel un chiot confus. « Je… ». Devait-elle vraiment parler à un nounours ? La Fae n’était définitivement plus à jour sur les méthodes de médecines contemporaines. « Si… Si ça ne vous dérange pas, enfin… ». Elle se pinça la lèvre, craignant d’offenser son interlocutrice. « Je ne me sens pas très à l’aise avec l’idée de parler avec une peluche. ». Elle poussa un long soupir. Si elle voulait de l’aide, alors elle devrait faire face au problème. Tenter de le contourner ne ferait que retarder l’échéance. Pour devenir une médecin aussi talentueuse, Nineveh était parfaitement en capacité de relier les éléments entre eux sans son aide, pour autant la directrice sentait qu’elle lui devait sa sincérité la plus profonde. « Écoutez, je… je ne suis pas folle. ». Exactement ce qu’une personne folle aurait dit. Elle s’enfonçait. « J’ai en effet lu les archives, et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé de l’aide à votre oncle. ». Elle vint croiser ses bras sous sa poitrine, tentant de réaffirmer une confiance en elle quasi inexistante. « Ne pensez pas que je suis en accord avec tout ce que j’ai lu, loin de là. Pour être honnête avec vous, cela ne me fait pas plaisir de me tourner vers des méthodes plus… orthodoxes. ».
Son regard vint errer vers une des fenêtres de son bureau, s’arrêtant sur les quelques fleurs qui bordaient les poignées des vitres, avant de se poser à nouveau sur l’Elfe. « J’ai tout essayé. Les potions, l’entraînement, même la méditation. ». Une de ses mains alla jouer avec des mèches de sa chevelure, tentant d’endiguer la nervosité qui lui chatouillait le bout des doigts. « Il n’y a rien à faire. ». Emplie de désespoir, la Fae finit par lâcher les armes, faisant céder les barrières qui la séparaient de Nineveh. Le secret médical la protégerait… non ? « C’est pour moi que je vous ai fait venir. Je ne maîtrise pas ma magie, et je fais tomber malade les gens autour de moi depuis mes dix ans. ». Elle s’arrêta une petite seconde avant de reprendre. « J’en ai quatre cent deux, si cela peut vous donner une idée de l’étendue du problème auquel je fais face. La demande que je vous fais est désespérée. D’autant plus que je ne veux absolument pas que cela s’ébruite. Ce serait une catastrophe. ». Si d’ordinaire Dahlia aurait menacé la jeune fille en face d’elle de faire de sa vie un enfer si cette information venait à fuiter, elle n’en fit rien. Il n’était pas dans son intérêt de se mettre à dos sa potentielle salvatrice. « Si… Si vous ne pouvez pas m’aider, pourriez-vous m’orienter vers quelqu’un d’autre ? Je ne veux pas vous faire perdre votre temps… ». Une larme roula sur sa joue, ses mains se mettant à trembler de plus belle. Elle n'en viendrait donc jamais à bout.
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« Ne vous inquiétez pas, si vous le dites, je vous crois. Il me semblerait fort étonnant qu’on laisse la direction d’un orphelinat à une personne qui n’est pas maître de son esprit. » Répond Nineveh d’un air rassurant, « nul besoin d’être en accord avec les travaux de mon oncle pour savoir qu’il a donné des résultats assez utiles à ses confrères en médecine curative. »
Quant au reste, les paroles de la fae touchent l’elfe : manifestement, il y a de vieux problèmes qui ont fini par ressurgir au pire moment et c’est à la médecin d’éponger la casse, voire de solutionner une bonne fois pour toute l’impasse dans laquelle se trouve la jeune Dahlia. L’absence de contrôle de ses pouvoirs a suscité bien des embarras et à en juger par la larme qui coule le long de sa joue, la directrice de l’orphelinat est à bout. Quant à savoir comment Nineveh pourrait l’aider, c’est une bonne question : elle n’est pas rouée dans les arts de la pestilence. Bien au contraire, elle s’est faite une mission de déconstruire tout cela pour éviter au monde les conséquences les plus funestes qui puissent exister.
Alors, quand il est question d’aider la directrice à canaliser ses pouvoirs pour éviter de nouveaux accidents, la médecin se retrouve un peu prise au dépourvue. C’est une mission tout à fait atypique et possiblement hors de ses attributions, mais il n’a jamais été question de déposer les armes.
« C’est… Une première. Si j’ai déjà encadré et entraîné des apprentis médecins, je n’ai jamais eu ce problème d’une personne utilisant malgré lui ses pouvoirs. Je peux vous aider, ce n’est pas exactement dans mes attributions habituelles, il y a forcément une cause à l’usage involontaire de la magie. Même si ce n’est pas le sujet le plus fréquent dans les traités de médecine, votre cas n’est pas unique en son genre et il doit y avoir une solution. Je ne peux pas vous garantir que je la trouverai, mais je peux tenter. »
Nineveh s’efforce d’avoir un sourire compatissant, au contraire du problème, la réaction de mademoiselle n’est de loin pas la plus extrême qu’elle a pu voir. Il est normal de s’inquiéter et forcément, si elle doit garder ce problème pour elle depuis des siècles, il est plus que compréhensible de la voir ainsi.
« Prenez une inspiration, chaque chose en son temps. Est-ce que vous avez déjà pratiqué la magie noire ? Ou alors, c’est un problème qui est apparu de manière spontanée, entre guillemet, un don survenu du jour au lendemain ? Vous avez une certaine expérience avec la magie ? »
Quant au reste, les paroles de la fae touchent l’elfe : manifestement, il y a de vieux problèmes qui ont fini par ressurgir au pire moment et c’est à la médecin d’éponger la casse, voire de solutionner une bonne fois pour toute l’impasse dans laquelle se trouve la jeune Dahlia. L’absence de contrôle de ses pouvoirs a suscité bien des embarras et à en juger par la larme qui coule le long de sa joue, la directrice de l’orphelinat est à bout. Quant à savoir comment Nineveh pourrait l’aider, c’est une bonne question : elle n’est pas rouée dans les arts de la pestilence. Bien au contraire, elle s’est faite une mission de déconstruire tout cela pour éviter au monde les conséquences les plus funestes qui puissent exister.
Alors, quand il est question d’aider la directrice à canaliser ses pouvoirs pour éviter de nouveaux accidents, la médecin se retrouve un peu prise au dépourvue. C’est une mission tout à fait atypique et possiblement hors de ses attributions, mais il n’a jamais été question de déposer les armes.
« C’est… Une première. Si j’ai déjà encadré et entraîné des apprentis médecins, je n’ai jamais eu ce problème d’une personne utilisant malgré lui ses pouvoirs. Je peux vous aider, ce n’est pas exactement dans mes attributions habituelles, il y a forcément une cause à l’usage involontaire de la magie. Même si ce n’est pas le sujet le plus fréquent dans les traités de médecine, votre cas n’est pas unique en son genre et il doit y avoir une solution. Je ne peux pas vous garantir que je la trouverai, mais je peux tenter. »
Nineveh s’efforce d’avoir un sourire compatissant, au contraire du problème, la réaction de mademoiselle n’est de loin pas la plus extrême qu’elle a pu voir. Il est normal de s’inquiéter et forcément, si elle doit garder ce problème pour elle depuis des siècles, il est plus que compréhensible de la voir ainsi.
« Prenez une inspiration, chaque chose en son temps. Est-ce que vous avez déjà pratiqué la magie noire ? Ou alors, c’est un problème qui est apparu de manière spontanée, entre guillemet, un don survenu du jour au lendemain ? Vous avez une certaine expérience avec la magie ? »
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Une énième tentative désespérée de se dépêtre de cette tare qui lui pourrissait l’existence, sans doute la dernière qu’elle tenterait. Après plus de trois cents ans à subir la manifestation sauvage de ses propres pouvoirs magiques, à devoir en assumer les conséquences désastreuses, voir ses orphelins et ses proches tomber comme des mouches, emportés par la peste obscure, Dahlia essayait une dernière fois sans réellement y croire. Nineveh, aussi talentueuse soit-elle, n’était pas pour autant faiseuse de miracles. Entre deux soubresauts, la Fae s’essuya les yeux d’un revers de manche, balbutiant quelques excuses. « Je suis navrée, je n’ai pas l’habitude de… ». Elle baissa le regard, honteuse. « De me donner en spectacle ainsi… ». Toute son enfance, la jeune femme s’était acharnée à ne montrer aucune émotion, ne déclarer aucune faiblesse à un potentiel ennemi. Face à la médecin, face à ce problème enraciné dans son esprit depuis des siècles, Dahlia n’avait tout simplement plus la force de lutter. Tourmentée par ses idées noires, allant de la simple mélancolie aux envies suicidaires, la santé mentale de la Fae flanchait considérablement, s’approchant d’un précipice à une vitesse affolante.
Se refermant un peu plus sur elle-même, ses doigts s’accrochèrent sous son fauteuil pour éviter une possible dissociation qui lui ferait perdre le peu de contrôle qu’elle exerçait encore sur la situation. Elle devait s’ancrer dans la réalité. Il était hors de question de perdre pied maintenant. Suivant le conseil de son interlocutrice, Dahlia prit une lente et longue inspiration par le nez, puis expira doucement par la bouche. À deux doigts de la crise d’angoisse, ce genre de méthodes ne l’empêchait guère de sombrer, néanmoins elle ne pouvait nier une petite amélioration de sa condition, aussi temporaire soit-elle. Cela lui permettrait au moins de répondre aux questions qui lui étaient posées. « Non, non… Je n’ai jamais pratiqué la magie noire. ». D’aussi loin qu’elle s’en souvenait, tout du moins. « Ma mère manipulait la nature, mon père quant à lui… ». Dans d’autres circonstances, Dahlia se serait sans doute amusée de la coïncidence. « C’était un soigneur, comme vous. Je n’ai jamais pu étudier la magie noire, que ce soit avec mes proches ou dans une université. J’ai grandi ici, dans cet orphelinat même. ». Un soupir s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres, marquant une pause dans son récit qui lui permit de recouvrir un peu plus ses moyens.
« C’est apparu du jour au lendemain. Je n’ai pas les détails, mais quand j’étais plus jeune, je posais déjà ce genre de problème à mes parents. ». Elle n’osa pas poursuivre, ce sujet étant particulièrement délicat. L’Elfe avait beau être médecin, cela ne lui offrait pas pour autant une porte ouverte sur les traumatismes les plus édifiants de son esprit torturé. Certains secrets devaient rester bien gardés, dont celui qui soulevait le mystère sur la mort de ses géniteurs. « Concernant la magie en elle-même… ». Déployant ses ailes de Fae multicolores dans son dos, elle vint les agiter doucement. « Je sais voler et… Quand on me ment, je le devine assez aisément. Mes capacités s’arrêtent ici. Je n’ai pas l’étoffe d’une grande magicienne. ». Mettant volontairement de côté le côté magie noire de ses compétences, Dahlia ne considérait pas réellement son omission comme un problème. Dans les faits, elle maîtrisait parfaitement ses pouvoirs. Il n’y avait que cette fichue pestilence qui se déclenchait sans crier gare, faisant des ravages sur son passage.
« Cela fait trois cents ans que j’essaie de comprendre le mécanisme qui pousse ma magie à se manifester d’elle-même, mais je fais chou blanc. Le seul indice que j’ai réussi à dégager de mes… ». Elle s’arrêta pour prendre à nouveau une grande inspiration, détendant ses phalanges crispées qu’elle vint déplier sur ses jambes. « Nombreuses… expériences… ». Plus nombreuses qu’elle ne voudrait l’admettre. « C’est lié à mes émotions. ». Prenant le temps de la réflexion pour peser les mots qu’elle allait employer afin de ne pas apparaître aux yeux de l’Elfe comme une véritable bombe sur le point d’exploser, elle poursuivit. « La colère est sans doute le déclencheur le plus probant. Avec certaines personnes, il arrive que ma magie ne se manifeste jamais de cette manière. Dans certains lieux également, paradoxalement ce n’est pas le cas de mon orphelinat. ». Une ironie dont elle se mordait les doigts. Le destin aimait visiblement jouer avec ses pantins, elle plus que les autres. « Parfois, je sens que le vase est sur le point de déborder, alors je m’éclipse. Dans les forêts, dans la réserve faunique, peu importe. Là où je suis capable de trouver la paix. ». Son regard se perdit dans le vide, fixant un point au hasard dans la pièce. « Là où je ne peux faire de mal à personne. ».
Se refermant un peu plus sur elle-même, ses doigts s’accrochèrent sous son fauteuil pour éviter une possible dissociation qui lui ferait perdre le peu de contrôle qu’elle exerçait encore sur la situation. Elle devait s’ancrer dans la réalité. Il était hors de question de perdre pied maintenant. Suivant le conseil de son interlocutrice, Dahlia prit une lente et longue inspiration par le nez, puis expira doucement par la bouche. À deux doigts de la crise d’angoisse, ce genre de méthodes ne l’empêchait guère de sombrer, néanmoins elle ne pouvait nier une petite amélioration de sa condition, aussi temporaire soit-elle. Cela lui permettrait au moins de répondre aux questions qui lui étaient posées. « Non, non… Je n’ai jamais pratiqué la magie noire. ». D’aussi loin qu’elle s’en souvenait, tout du moins. « Ma mère manipulait la nature, mon père quant à lui… ». Dans d’autres circonstances, Dahlia se serait sans doute amusée de la coïncidence. « C’était un soigneur, comme vous. Je n’ai jamais pu étudier la magie noire, que ce soit avec mes proches ou dans une université. J’ai grandi ici, dans cet orphelinat même. ». Un soupir s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres, marquant une pause dans son récit qui lui permit de recouvrir un peu plus ses moyens.
« C’est apparu du jour au lendemain. Je n’ai pas les détails, mais quand j’étais plus jeune, je posais déjà ce genre de problème à mes parents. ». Elle n’osa pas poursuivre, ce sujet étant particulièrement délicat. L’Elfe avait beau être médecin, cela ne lui offrait pas pour autant une porte ouverte sur les traumatismes les plus édifiants de son esprit torturé. Certains secrets devaient rester bien gardés, dont celui qui soulevait le mystère sur la mort de ses géniteurs. « Concernant la magie en elle-même… ». Déployant ses ailes de Fae multicolores dans son dos, elle vint les agiter doucement. « Je sais voler et… Quand on me ment, je le devine assez aisément. Mes capacités s’arrêtent ici. Je n’ai pas l’étoffe d’une grande magicienne. ». Mettant volontairement de côté le côté magie noire de ses compétences, Dahlia ne considérait pas réellement son omission comme un problème. Dans les faits, elle maîtrisait parfaitement ses pouvoirs. Il n’y avait que cette fichue pestilence qui se déclenchait sans crier gare, faisant des ravages sur son passage.
« Cela fait trois cents ans que j’essaie de comprendre le mécanisme qui pousse ma magie à se manifester d’elle-même, mais je fais chou blanc. Le seul indice que j’ai réussi à dégager de mes… ». Elle s’arrêta pour prendre à nouveau une grande inspiration, détendant ses phalanges crispées qu’elle vint déplier sur ses jambes. « Nombreuses… expériences… ». Plus nombreuses qu’elle ne voudrait l’admettre. « C’est lié à mes émotions. ». Prenant le temps de la réflexion pour peser les mots qu’elle allait employer afin de ne pas apparaître aux yeux de l’Elfe comme une véritable bombe sur le point d’exploser, elle poursuivit. « La colère est sans doute le déclencheur le plus probant. Avec certaines personnes, il arrive que ma magie ne se manifeste jamais de cette manière. Dans certains lieux également, paradoxalement ce n’est pas le cas de mon orphelinat. ». Une ironie dont elle se mordait les doigts. Le destin aimait visiblement jouer avec ses pantins, elle plus que les autres. « Parfois, je sens que le vase est sur le point de déborder, alors je m’éclipse. Dans les forêts, dans la réserve faunique, peu importe. Là où je suis capable de trouver la paix. ». Son regard se perdit dans le vide, fixant un point au hasard dans la pièce. « Là où je ne peux faire de mal à personne. ».
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Jamais de pratique de la magie noire, simplement l’art de la lévitation et la détection des mensonges. Pas d’hérédité familiale manifeste, mais la source de terribles angoisses suite aux dégâts que cela peut causer, il suffit à Nineveh de voir la jeune fille pour comprendre qu’en trois cent ans d’expérimentation, les progrès n’ont pas été fameux. Pour être honnête, ce sont plutôt les conséquences de ces angoisses plutôt que leur origine qui inquiète la médecin, tant la directrice de l’orphelinat semble être au bord du précipice, moralement parlant. L’isolement est peut-être une solution temporaire, mais elle reste un appoint qui ne saurait résoudre durablement le problème et surtout, si elle rend malade les autres par la seule force de son esprit, voire moins, cela pose un problème de santé publique qui peut avoir des conséquences désastreuses.
Même si l’elfe a déjà été confronté à ce genre de situation, elle ne peut s’empêcher de penser que c’est quand même un dossier bien chargé qu’elle a aujourd’hui. Elle comprend mieux aussi pourquoi son oncle aurait pu être appelé à sa place : nul doute qu’il aurait eu une solution adaptée et toute prête à l’emploi le connaissant.
« Vous avez déjà une solution d’appoint, c’est déjà un petit progrès. Si vous avez réussi à identifier l’origine du problème, c’est un pas dans la bonne direction. Il y a de l’espoir, détendez-vous. » Stresser sur ses pouvoirs ne servira pas à grand-chose.
Si ce n’est à se disputer avec son esprit et à s’effondrer de fatigue à la fin de la journée, déprimée et abattue.
« Il est normal d’avoir une chute de morale, surtout quand on doit parler de ses problèmes et qu’on a la sensation d’être confronté à une situation insoluble. Vous disiez que vous aviez des problèmes à contrôler vos pouvoirs. Est-ce que vous avez déjà essayé de contrôler vos pouvoirs les plus sombres ? Parfois, le manque de pratique et l’accumulation de mana peuvent susciter des réactions incontrôlées. L’énergie et l’affinité y sont, mais en l’absence de maîtrise, cela peut provoquer de mauvaises surprises. »
Mais tout cela est peut-être un peu vaste, vague, ou terne. Après tout, Dahlia reste la patiente et c’est elle qui a ses attentes et ses objectifs concernant la venue de Nineveh.
« Est-ce que vous avez régulièrement des épisodes de maladie autour de vous ou bien est-ce que cela survient de manière inattendue et irrégulière ? A quel point ces crises ont pu être violentes ? Si vous avez réussi à tenir l’orphelinat jusqu’ici, cela ne semble pas être d’une gravité extrême, au moins en apparence. Mais sinon, vous mentionniez des expériences précédentes, de quel type d’expérience s’agit-il ? »
Même si l’elfe a déjà été confronté à ce genre de situation, elle ne peut s’empêcher de penser que c’est quand même un dossier bien chargé qu’elle a aujourd’hui. Elle comprend mieux aussi pourquoi son oncle aurait pu être appelé à sa place : nul doute qu’il aurait eu une solution adaptée et toute prête à l’emploi le connaissant.
« Vous avez déjà une solution d’appoint, c’est déjà un petit progrès. Si vous avez réussi à identifier l’origine du problème, c’est un pas dans la bonne direction. Il y a de l’espoir, détendez-vous. » Stresser sur ses pouvoirs ne servira pas à grand-chose.
Si ce n’est à se disputer avec son esprit et à s’effondrer de fatigue à la fin de la journée, déprimée et abattue.
« Il est normal d’avoir une chute de morale, surtout quand on doit parler de ses problèmes et qu’on a la sensation d’être confronté à une situation insoluble. Vous disiez que vous aviez des problèmes à contrôler vos pouvoirs. Est-ce que vous avez déjà essayé de contrôler vos pouvoirs les plus sombres ? Parfois, le manque de pratique et l’accumulation de mana peuvent susciter des réactions incontrôlées. L’énergie et l’affinité y sont, mais en l’absence de maîtrise, cela peut provoquer de mauvaises surprises. »
Mais tout cela est peut-être un peu vaste, vague, ou terne. Après tout, Dahlia reste la patiente et c’est elle qui a ses attentes et ses objectifs concernant la venue de Nineveh.
« Est-ce que vous avez régulièrement des épisodes de maladie autour de vous ou bien est-ce que cela survient de manière inattendue et irrégulière ? A quel point ces crises ont pu être violentes ? Si vous avez réussi à tenir l’orphelinat jusqu’ici, cela ne semble pas être d’une gravité extrême, au moins en apparence. Mais sinon, vous mentionniez des expériences précédentes, de quel type d’expérience s’agit-il ? »
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De l’espoir… Quelque chose dont la Fae manquait cruellement. Après plus de deux siècles à se démener pour déterminer l’origine du problème afin de le résoudre, Dahlia avait fini par battre en retraite. S’enfermant dans sa chambre pendant des jours, refusant la moindre demande de rendez-vous, par crainte d’inoculer une maladie infectieuse qui se propagerait dans Liberty à une vitesse folle, la directrice n’était pas la plus courageuse du Sekai. Face à ce mal qui la rongeait, il n’y avait qu’une seule issue : la fuite. Pourtant, si sa vie se poursuivait selon ses plans, selon ses rêves même, car il en restait quelques-uns enfouis au fin fond de son esprit troublé, elle devrait affronter sa propre pestilence et la dompter. Refaire sa vie dans un autre endroit ne servait à rien si ce n’est relancer un cycle de désespoir et de paranoïa dans un lieu différent.
Elle prit une grande inspiration, secouant la tête pour sortir de la dissociation qui la guettait, à l’affut d’un aveu de faiblesse qui lui permettrait de prendre le contrôle, où plutôt de le lui faire perdre. « J’ai essayé, oui. D’abord en autodidacte, durant toute mon enfance… ». Elle montra du doigt la montagne de livres sur l’apprentissage de la magie ainsi que les maladies et leurs conséquences, qui trônait dans un coin de la pièce, à la vue de tous. Dahlia ne s’inquiétait pas outre mesure des réactions des futures familles ou des adoptants. Tout au plus, ils la considéreraient comme une directrice prévoyante. Il était complexe de faire le lien sans connaître la jeune femme un minimum, ou si elle venait à s’effondrer devant vous, ce qui était précisément le cas avec Nineveh. « Je n’ai vu aucun résultat, alors je me suis tournée vers une professeure à Magic, Dame Natsk. Elle enseigne la pratique des magies interdites. À la base, je l’invitais pour régler un autre souci, mais j’ai pu profiter de son expertise à mon tour. ». Elle haussa les épaules, dépitée. « J’ai réussi à me contrôler, mais cela n’a pas duré longtemps. Je me suis également rendue chez une alchimiste de renom pour voir si elle ne pouvait pas concocter une potion pour bloquer ma magie ne serait-ce que temporairement… » Et lui donner quelques anti-dépresseurs pour éviter que le pire ne se produise. « Ce fut encore un échec. ».
Poussant un énième soupir, Dahlia redirigea enfin son regard sur la jeune Elfe qui lui faisait face. « La maladie fait partie intégrante de ma vie, compte tenu de mon métier et de nos moyens… légers. ». L’orphelinat ne roulait pas sur l’or et malgré une infirmerie et un personnel aux petits soins, cela ne suffisait pas à endiguer toutes les bactéries qui se promenaient en ces lieux. « La vérité étant que je ne saurais même pas vous répondre correctement. J’en suis arrivée à un stade où chaque fois qu’une personne proche de moi tombe malade, je suis persuadée que ça ne peut pas être une coïncidence. ». Une angoisse constante qui lui pourrissait l’existence. « Il y a quelques mois, l’épidémie de peste obscure est arrivée jusque dans mon établissement. C’était… prévisible, sans doute inévitable, mais… ». Ses mains se mirent à trembler à nouveau. « Je… Je ne peux pas m’empêcher de me dire que j’y suis pour quelque chose… ». Elle prit à nouveau sa tête entre ses bras, empoignant quelques mèches de sa chevelure qui retombait sur le bureau. « Au fond, cela ne pourrait être qu’une suite improbable d’événements me concernant, mais je n’y crois pas, je n’y crois plus. Peut-être que je n’y ai jamais cru. ». La Fae avala sa salive avant de se reprendre, redressant la tête, oscillant entre un courage surprenant et une détresse alarmante. « Le fait est que ça ne peut plus durer. J’ignore s’il s’agit d’une malédiction, d’une maladie particulière ou simplement du sort qui s’acharne, mais… Je ne veux plus faire de mal aux autres. ». Involontairement...
Elle prit une grande inspiration, secouant la tête pour sortir de la dissociation qui la guettait, à l’affut d’un aveu de faiblesse qui lui permettrait de prendre le contrôle, où plutôt de le lui faire perdre. « J’ai essayé, oui. D’abord en autodidacte, durant toute mon enfance… ». Elle montra du doigt la montagne de livres sur l’apprentissage de la magie ainsi que les maladies et leurs conséquences, qui trônait dans un coin de la pièce, à la vue de tous. Dahlia ne s’inquiétait pas outre mesure des réactions des futures familles ou des adoptants. Tout au plus, ils la considéreraient comme une directrice prévoyante. Il était complexe de faire le lien sans connaître la jeune femme un minimum, ou si elle venait à s’effondrer devant vous, ce qui était précisément le cas avec Nineveh. « Je n’ai vu aucun résultat, alors je me suis tournée vers une professeure à Magic, Dame Natsk. Elle enseigne la pratique des magies interdites. À la base, je l’invitais pour régler un autre souci, mais j’ai pu profiter de son expertise à mon tour. ». Elle haussa les épaules, dépitée. « J’ai réussi à me contrôler, mais cela n’a pas duré longtemps. Je me suis également rendue chez une alchimiste de renom pour voir si elle ne pouvait pas concocter une potion pour bloquer ma magie ne serait-ce que temporairement… » Et lui donner quelques anti-dépresseurs pour éviter que le pire ne se produise. « Ce fut encore un échec. ».
Poussant un énième soupir, Dahlia redirigea enfin son regard sur la jeune Elfe qui lui faisait face. « La maladie fait partie intégrante de ma vie, compte tenu de mon métier et de nos moyens… légers. ». L’orphelinat ne roulait pas sur l’or et malgré une infirmerie et un personnel aux petits soins, cela ne suffisait pas à endiguer toutes les bactéries qui se promenaient en ces lieux. « La vérité étant que je ne saurais même pas vous répondre correctement. J’en suis arrivée à un stade où chaque fois qu’une personne proche de moi tombe malade, je suis persuadée que ça ne peut pas être une coïncidence. ». Une angoisse constante qui lui pourrissait l’existence. « Il y a quelques mois, l’épidémie de peste obscure est arrivée jusque dans mon établissement. C’était… prévisible, sans doute inévitable, mais… ». Ses mains se mirent à trembler à nouveau. « Je… Je ne peux pas m’empêcher de me dire que j’y suis pour quelque chose… ». Elle prit à nouveau sa tête entre ses bras, empoignant quelques mèches de sa chevelure qui retombait sur le bureau. « Au fond, cela ne pourrait être qu’une suite improbable d’événements me concernant, mais je n’y crois pas, je n’y crois plus. Peut-être que je n’y ai jamais cru. ». La Fae avala sa salive avant de se reprendre, redressant la tête, oscillant entre un courage surprenant et une détresse alarmante. « Le fait est que ça ne peut plus durer. J’ignore s’il s’agit d’une malédiction, d’une maladie particulière ou simplement du sort qui s’acharne, mais… Je ne veux plus faire de mal aux autres. ». Involontairement...
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La médecin note chez la fae un fort besoin d’évacuer sa frustration. Un certain désarroi chez Dahlia, lorsqu’elle mentionne qu’elle a tenté plusieurs fois de maîtriser ses pouvoirs, ou de les neutraliser temporairement en sollicitant les services d’une alchimiste. Sans compter cette paranoïa omniprésente, sur les maladies dont elle est l’origine et celles qui ne sont pas de son esprit.
Lorsque la directrice de l’orphelinat fait part de sa volonté de trouver une solution durable à son problème afin de ne plus rendre malade les gens autour d’elle, la médecin a un hochement de tête. Au moins, elle a une idée de ce qu’elle souhaite, c’est déjà bien, compte tenu de ces problèmes.
« Très bien, donc vous avez déjà vu un médecin spécialiste de ce problème ? Ou alors… Vous avez toujours employé des moyens secondaires et détournés de résoudre vos crises ? Difficile pour moi d’établir un diagnostic précis si vous avez toujours eu recours à des méthodes officieuses. Un médecin a déjà eu l’occasion de vous examiner ? »
Quant à l’épidémie de peste obscure, c’est dans le nom : c’est une épidémie, donc forcément contagieuse. Difficile de freiner les contaminations et d’endiguer l’épidémie avec des moyens aussi limités. Ce sont des mesures qui se prennent à l’échelle de la ville pour limiter la casse.
« L’épidémie de peste obscure est un évènement en dehors du contrôle de beaucoup de monde. Ce n’est pas forcément le plus judicieux que de se blâmer avec cela. En particulier lorsque l’on voit la situation de ces dernières années, entre la guerre puis les différentes crises qui ont agité le continent, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. »
Mais elle est docteur et si elle a été mandée (bon… Si son oncle a été mandé), c’est pour une bonne raison et elle compte bien venir en aide à Dahlia, même si elle n’a pas le bagage de Zayanderud en ce qui concerne la magie noire. Elle compte toutefois mériter son titre de médecin et sa réputation.
« Le moyen le plus simple de savoir ce que vous avez : un problème d’esprit, un syndrome physique ou encore une malédiction, reste de mener un examen médical. Si déjà j’arrive à identifier la cause de votre problème, ce sera un pas dans la bonne direction et surtout, cela nous en apprendra plus sur le mal qui vous persécute depuis des siècles. Difficile pour moi de suggérer des solutions si j’ignore la cause profonde de ces maux. »
Elle a un coup d’œil vers sa trousse de médecin à côté d’elle : définitivement, elle n’en n’aura pas besoin pour l’instant. S’il faut mener un simple examen de routine, Nineveh peut faire sans. De toute manière, ce n’est pas le genre de patiente qui va lui faire sortir la scie à os ou les écarteurs. On est dans un cas de médecine magique le plus conventionnel en terme de présentation, avec un problème beaucoup moins orthodoxe.
« Est-ce que je peux vous examiner ? Juste poser une main sur votre cou pour essayer d’établir un diagnostic au niveau des flux de mana. Ou est-ce qu’on s’en tient au dialogue pour l’instant ? »
Lorsque la directrice de l’orphelinat fait part de sa volonté de trouver une solution durable à son problème afin de ne plus rendre malade les gens autour d’elle, la médecin a un hochement de tête. Au moins, elle a une idée de ce qu’elle souhaite, c’est déjà bien, compte tenu de ces problèmes.
« Très bien, donc vous avez déjà vu un médecin spécialiste de ce problème ? Ou alors… Vous avez toujours employé des moyens secondaires et détournés de résoudre vos crises ? Difficile pour moi d’établir un diagnostic précis si vous avez toujours eu recours à des méthodes officieuses. Un médecin a déjà eu l’occasion de vous examiner ? »
Quant à l’épidémie de peste obscure, c’est dans le nom : c’est une épidémie, donc forcément contagieuse. Difficile de freiner les contaminations et d’endiguer l’épidémie avec des moyens aussi limités. Ce sont des mesures qui se prennent à l’échelle de la ville pour limiter la casse.
« L’épidémie de peste obscure est un évènement en dehors du contrôle de beaucoup de monde. Ce n’est pas forcément le plus judicieux que de se blâmer avec cela. En particulier lorsque l’on voit la situation de ces dernières années, entre la guerre puis les différentes crises qui ont agité le continent, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. »
Mais elle est docteur et si elle a été mandée (bon… Si son oncle a été mandé), c’est pour une bonne raison et elle compte bien venir en aide à Dahlia, même si elle n’a pas le bagage de Zayanderud en ce qui concerne la magie noire. Elle compte toutefois mériter son titre de médecin et sa réputation.
« Le moyen le plus simple de savoir ce que vous avez : un problème d’esprit, un syndrome physique ou encore une malédiction, reste de mener un examen médical. Si déjà j’arrive à identifier la cause de votre problème, ce sera un pas dans la bonne direction et surtout, cela nous en apprendra plus sur le mal qui vous persécute depuis des siècles. Difficile pour moi de suggérer des solutions si j’ignore la cause profonde de ces maux. »
Elle a un coup d’œil vers sa trousse de médecin à côté d’elle : définitivement, elle n’en n’aura pas besoin pour l’instant. S’il faut mener un simple examen de routine, Nineveh peut faire sans. De toute manière, ce n’est pas le genre de patiente qui va lui faire sortir la scie à os ou les écarteurs. On est dans un cas de médecine magique le plus conventionnel en terme de présentation, avec un problème beaucoup moins orthodoxe.
« Est-ce que je peux vous examiner ? Juste poser une main sur votre cou pour essayer d’établir un diagnostic au niveau des flux de mana. Ou est-ce qu’on s’en tient au dialogue pour l’instant ? »
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Ridicule. C’était sans doute le mot le plus adapté pour décrire ce que la Fae pensait de son propre état, de cette façon qu’elle avait de se présenter à la médecin qui la dévisageait. Elle n’avait pas mandé Zayanderud pour son empathie, ainsi, elle ne s’attendait pas réellement à devoir expliquer en long et en large d’où venait le problème. Dans son innocence et probablement un poil de stupidité, Dahlia espérait qu’une simple piqûre ou prise de médicaments viendrait à bout de ces manifestations involontaires de pestilence. L’arrivée de Nineveh aurait dû être une bénédiction, néanmoins elle ne voyait pas le bout de la consultation arriver de sitôt. Être bloquée dans son propre bureau, forcée de répondre à des questions si personnelles, tout ce processus la mettait profondément mal à l’aise. Pourtant, elle n’en disait pas un mot, s’alignant sur les demandes de l’Elfe. Sans doute n’était-elle pas la seule à vouloir être ailleurs. Un cas aussi complexe que le sien pouvait autant être un plaisir qu’une torture, et à cet instant précis, Dahlia aurait plus parié sur la deuxième option.
Faisant « non » de la tête, la directrice poursuivit son explication. « Je n’ai jamais fait appel à la médecine conventionnelle. ». C’était d’ailleurs précisément pour cette raison qu’elle s’était tournée vers son oncle, pour éviter de se retrouver face à quelqu’un qui voudrait aller au fond des soucis mentaux qu’elle rencontrait. Dahlia n’était pas à la recherche d’une solution, simplement d’un pansement à appliquer sur une plaie béante, le temps que ses pouvoirs reviennent sous son contrôle. « Vous êtes la première à qui je parle de ce… problème. Mes proches ne sont pas au courant, mon personnel non plus. ». Elle baissa les yeux, poussant un énième soupir. « Je réalise que mon approche n’est ni la plus intelligente ni la plus efficace, néanmoins je ne peux pas me permettre de mettre en péril mon orphelinat à cause de soucis personnels. ». Elle écouta sagement les paroles de Nineveh, masquant tant bien que mal la colère qui commençait à la gagner. La cause profonde de ses maux ne regardait qu’elle. Elle ne pouvait pas en parler, pas maintenant, pas à une inconnue. La médecin devrait faire sans sa collaboration à ce sujet, lui compliquant considérablement la tâche. Après tout, elle était libre de partir quand elle le voulait, si elle ne se sentait pas à la hauteur.
Sans surprise, la jeune femme lui proposa de l’examiner, plus précisément de se quérir de l’état de ses flux de mana. Venant soulever sa longue chevelure dorée pour l’attacher en une queue de cheval, Dahlia l’invita à s’approcher d’un geste de la main. « Je vous en prie. Je ne vous ai pas fait faire tout ce chemin pour vous mettre des bâtons dans les roues. ». Quelle ironie. Elle s’installa confortablement dans son fauteuil, libérant l’accès à sa nuque non sans une certaine appréhension concernant leur proximité. Complètement crispée malgré ses efforts, la Fae laissa approcher la médecin sans un mot de plus, la laissant constater une activité exacerbée, une magie maintenue en cage qui aurait déchiré sa peau pour se défaire de son enveloppe corporelle. À l’instant où ses doigts vinrent toucher son épiderme, une fine brume verte commença à se manifester au niveau de ses mains en réponse à ce qui était considéré comme une agression. Aussi discrètement qu’elle le put, la directrice secoua sa main pour la faire disparaître. « Si c’est un problème de mana alors… Cela n’expliquerait pas pourquoi en présence de certaines personnes, ma magie ne se manifeste pas… Si ? ». Si Nineveh venait à s’aventurer un peu plus dans son diagnostic, elle y lirait aisément toute la souffrance qui pesait sur son âme, cette dépression qui la consumait petit à petit. Après tout, la mélancolie de Dahlia se lisait aisément sur son visage, aucune raison qu’à l’intérieur de son corps, cela soit différent…
Faisant « non » de la tête, la directrice poursuivit son explication. « Je n’ai jamais fait appel à la médecine conventionnelle. ». C’était d’ailleurs précisément pour cette raison qu’elle s’était tournée vers son oncle, pour éviter de se retrouver face à quelqu’un qui voudrait aller au fond des soucis mentaux qu’elle rencontrait. Dahlia n’était pas à la recherche d’une solution, simplement d’un pansement à appliquer sur une plaie béante, le temps que ses pouvoirs reviennent sous son contrôle. « Vous êtes la première à qui je parle de ce… problème. Mes proches ne sont pas au courant, mon personnel non plus. ». Elle baissa les yeux, poussant un énième soupir. « Je réalise que mon approche n’est ni la plus intelligente ni la plus efficace, néanmoins je ne peux pas me permettre de mettre en péril mon orphelinat à cause de soucis personnels. ». Elle écouta sagement les paroles de Nineveh, masquant tant bien que mal la colère qui commençait à la gagner. La cause profonde de ses maux ne regardait qu’elle. Elle ne pouvait pas en parler, pas maintenant, pas à une inconnue. La médecin devrait faire sans sa collaboration à ce sujet, lui compliquant considérablement la tâche. Après tout, elle était libre de partir quand elle le voulait, si elle ne se sentait pas à la hauteur.
Sans surprise, la jeune femme lui proposa de l’examiner, plus précisément de se quérir de l’état de ses flux de mana. Venant soulever sa longue chevelure dorée pour l’attacher en une queue de cheval, Dahlia l’invita à s’approcher d’un geste de la main. « Je vous en prie. Je ne vous ai pas fait faire tout ce chemin pour vous mettre des bâtons dans les roues. ». Quelle ironie. Elle s’installa confortablement dans son fauteuil, libérant l’accès à sa nuque non sans une certaine appréhension concernant leur proximité. Complètement crispée malgré ses efforts, la Fae laissa approcher la médecin sans un mot de plus, la laissant constater une activité exacerbée, une magie maintenue en cage qui aurait déchiré sa peau pour se défaire de son enveloppe corporelle. À l’instant où ses doigts vinrent toucher son épiderme, une fine brume verte commença à se manifester au niveau de ses mains en réponse à ce qui était considéré comme une agression. Aussi discrètement qu’elle le put, la directrice secoua sa main pour la faire disparaître. « Si c’est un problème de mana alors… Cela n’expliquerait pas pourquoi en présence de certaines personnes, ma magie ne se manifeste pas… Si ? ». Si Nineveh venait à s’aventurer un peu plus dans son diagnostic, elle y lirait aisément toute la souffrance qui pesait sur son âme, cette dépression qui la consumait petit à petit. Après tout, la mélancolie de Dahlia se lisait aisément sur son visage, aucune raison qu’à l’intérieur de son corps, cela soit différent…
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« Nul motif de s’inquiéter avec moi, je suis très attachée au secret des médecins et vous ne serez pas la première dont j’emporte le secret dans la tombe. » Ni le plus terrible, mais ça, Nineveh ne peut pas le dire. Elle a vu pire en plusieurs siècles à s’occuper de patients dans tout le continent.
Des gens qui sont devenus fous, d’autres qui n’avaient aucuns scrupules à répandre leur infection et bien pis. Encore une fois, le secret médical est une bénédiction comme une malédiction, tant l’elfe a parfois eu envie de gifler ses patients. Malgré tout, le devoir exige d’elle que tous soient traités de la manière la plus professionnelle possible, sans distinction d’âge, de sexe ou encore d’antécédents criminels. Même si des exceptions existent… Nineveh n’en reste pas moins que la nièce de son oncle et surtout, sa disciple la plus attentive et la plus discrète.
« Présentez votre nuque s’il vous plaît, ça ne prendra qu’un instant. » Annonce la docteur en se levant après avoir frottée ses mains avec quelques gouttes de désinfectant, un mélange d’alcool et de cendres qui a toujours le don de lui assécher les mains. « J’ai les mains froides. Attention au grand frisson. » Et d’apposer la patte sur le cou de Dahlia pour établir un premier diagnostic.
Torrent d’énergie, une magie restreinte, enchaînée, qui ne demande qu’à être utilisée. Tout en écoutant les paroles de sa patiente, qui se demande si ce n’est qu’un problème de mana, au motif que ses pouvoirs ne se manifestent pas devant certains. La question aurait pu faire l’objet d’un cours de plusieurs heures par l’elfe si elle en avait le cœur, mais elle ne souhaite pas particulièrement inonder sa patiente de détails techniques. « C’est normal, il y a des liens parfois troubles en l’esprit, le mana, les gens autour de soi. » Elle pourrait reconnaître la signature de son oncle entre mille, tant elle l’a côtoyé.
En continuant son examen, Nineveh perd son sourire réconfortant en sentant toute la noirceur accumulée par Dahlia. Toutes les années de dépression, de stress et bien plus, concentrés en un seul corps, dans un esprit qui a eu sa dose. Sans même avoir besoin de sonder l’esprit de Dahlia de surcroit, le mana suffit à brosser un portrait mélancolique de la jeune femme sous ses yeux.
« Eh bien, j’ai découvert des choses. Pour le pire comme pour le meilleur. » Annonce la médecin en revenant s’asseoir devant la directrice de l’orphelinat. « Vous avez un potentiel magique extrêmement fort, avec quantité de mana. Néanmoins, il semble qu’il y ait des… Des brides. Si vous me permettez la question, vous sentez-vous bien au quotidien ? Est-ce que vous arrivez à vous ménager des instants de sérénité ? De ce que j’ai pu voir, il me semble que la cause soit psychologique plutôt que physique. Je n’ai pas noté de rune ou de malédiction particulière, ni même d’affliction physiologique. »
Nineveh se racle la gorge, comment dire à Dahlia qu’elle a un problème, sans lui dire qu’elle a un problème ?
« Cela semble tenir à un problème de l’esprit plutôt que du corps. Une difficulté à canaliser l’énergie et les sentiments de ce que j’ai pu voir durant l’auscultation. Est-ce que vous accepteriez une thérapie ? Rien d’invasif ni de financièrement handicapant, simplement quelques exercices de respiration dans la journée et… » L’elfe hausse les épaules, sachant pertinemment qu’elle risque d’ouvrir les valves d’une crise de nerf, « un peu de dialogue ? »
Des gens qui sont devenus fous, d’autres qui n’avaient aucuns scrupules à répandre leur infection et bien pis. Encore une fois, le secret médical est une bénédiction comme une malédiction, tant l’elfe a parfois eu envie de gifler ses patients. Malgré tout, le devoir exige d’elle que tous soient traités de la manière la plus professionnelle possible, sans distinction d’âge, de sexe ou encore d’antécédents criminels. Même si des exceptions existent… Nineveh n’en reste pas moins que la nièce de son oncle et surtout, sa disciple la plus attentive et la plus discrète.
« Présentez votre nuque s’il vous plaît, ça ne prendra qu’un instant. » Annonce la docteur en se levant après avoir frottée ses mains avec quelques gouttes de désinfectant, un mélange d’alcool et de cendres qui a toujours le don de lui assécher les mains. « J’ai les mains froides. Attention au grand frisson. » Et d’apposer la patte sur le cou de Dahlia pour établir un premier diagnostic.
Torrent d’énergie, une magie restreinte, enchaînée, qui ne demande qu’à être utilisée. Tout en écoutant les paroles de sa patiente, qui se demande si ce n’est qu’un problème de mana, au motif que ses pouvoirs ne se manifestent pas devant certains. La question aurait pu faire l’objet d’un cours de plusieurs heures par l’elfe si elle en avait le cœur, mais elle ne souhaite pas particulièrement inonder sa patiente de détails techniques. « C’est normal, il y a des liens parfois troubles en l’esprit, le mana, les gens autour de soi. » Elle pourrait reconnaître la signature de son oncle entre mille, tant elle l’a côtoyé.
En continuant son examen, Nineveh perd son sourire réconfortant en sentant toute la noirceur accumulée par Dahlia. Toutes les années de dépression, de stress et bien plus, concentrés en un seul corps, dans un esprit qui a eu sa dose. Sans même avoir besoin de sonder l’esprit de Dahlia de surcroit, le mana suffit à brosser un portrait mélancolique de la jeune femme sous ses yeux.
« Eh bien, j’ai découvert des choses. Pour le pire comme pour le meilleur. » Annonce la médecin en revenant s’asseoir devant la directrice de l’orphelinat. « Vous avez un potentiel magique extrêmement fort, avec quantité de mana. Néanmoins, il semble qu’il y ait des… Des brides. Si vous me permettez la question, vous sentez-vous bien au quotidien ? Est-ce que vous arrivez à vous ménager des instants de sérénité ? De ce que j’ai pu voir, il me semble que la cause soit psychologique plutôt que physique. Je n’ai pas noté de rune ou de malédiction particulière, ni même d’affliction physiologique. »
Nineveh se racle la gorge, comment dire à Dahlia qu’elle a un problème, sans lui dire qu’elle a un problème ?
« Cela semble tenir à un problème de l’esprit plutôt que du corps. Une difficulté à canaliser l’énergie et les sentiments de ce que j’ai pu voir durant l’auscultation. Est-ce que vous accepteriez une thérapie ? Rien d’invasif ni de financièrement handicapant, simplement quelques exercices de respiration dans la journée et… » L’elfe hausse les épaules, sachant pertinemment qu’elle risque d’ouvrir les valves d’une crise de nerf, « un peu de dialogue ? »
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Sagement assise sur son fauteuil, la Fae se laissa ausculter, complètement immobile face aux manipulations de la médecin. Ses doigts froids vinrent enfin toucher sa peau, la secouant d’un léger frisson, peu sensible à la touche d’humour qui avait été tentée à son égard. Comme tous les jours, peut-être encore plus aujourd’hui, Dahlia n’avait pas le rire facile. La détendre se trouvait être un véritable parcours du combattant pour les non initiés, et les deux seules personnes expérimentées se trouvaient bien trop loin pour être d’un quelconque soutien à Nineveh. Alors que l’examen se poursuivait, la directrice se laissa aller à quelques pensées un peu plus douces, se demandant ce que l’Elfe pouvait bien faire en ce moment. Probablement encore sur les routes. Loin d’elle. Quant à l’orc… Sur les routes également. Encore plus loin d’elle. Décidément, elle avait la chance de s’enticher de ceux qui ne voulaient pas rester à ses côtés. A croire qu’elle cherchait à être seule, par tous les moyens, comme une sorte de punition divine qu’elle s’infligeait elle-même.
Suivant du regard la jeune femme qui revenait s’asseoir en face d’elle, Dahlia s’attendait au pire. Une malédiction lancée durant son enfance, une maladie héréditaire qui l’empêchait de se contrôler correctement, des flux de mana trop élevés qu’elle ne pouvait maîtriser… Mais non, rien de tout cela, à son grand désarroi. Bien que Nineveh confirma sa première intuition concernant sa quantité de magie et sa difficulté à la manier tant elle était gourmande, le reste du discours fut plus complexe à avaler. Si elle se sentait bien au quotidien ? Si elle parvenait à trouver des moments de sérénité dans son quotidien aux responsabilités ahurissantes pour si peu de reconnaissance ? Haussant un sourcil, Dahlia ne sut si elle devait rire ou pleurer face à ces questions qui auraient même eu le potentiel de l’offenser, si la Fae n’était pas habituée à prendre un minimum de recul par rapport à ses propres émotions. « Il y a des jours avec, et des jours sans. Aujourd’hui est un jour sans, comme vous avez facilement pu le constater. ».
Si la demoiselle était auparavant à deux doigts de s’effondrer en larmes, elle paraissait à présent bien plus sur la défensive. Venant croiser ses bras sous sa poitrine, un air suffisant sur le visage, la directrice reconsidérait fortement la venue de la médecin et l’utilité qui en découlait. « Si je comprends bien ce que vous me dites... ». Elle fit une brève pause, prenant une inspiration pour tenter de se calmer. « Coupez-moi si je me trompe... ». Elle plissa les yeux, plantant son regard acéré dans le sien. « Vous êtes en train de me dire que mon incapacité à maîtriser ma pestilence viendrait du fait que je sois... ». Ses poings se serrèrent, cachés sous l’immense planche en chêne de son bureau. « Déprimée ? ». Une thérapie, et puis quoi encore. Autant l’enfermer dans un asile directement, si ses états d’âmes l’empêchaient de tuer tous ceux qu’elle croisait. Poussant un long soupir pour laisser s’échapper un peu de frustration, elle poursuivit. « Vous vous y connaissez mieux que moi, à ce titre je ne vais pas remettre en question votre examen ou votre diagnostic. N’y a t-il pas cependant une autre façon de procéder quant à une possible guérison ? ».
Malgré la colère qui faisait bouillir ses veines, Dahlia parvenait, par miracle sans doute, à rester impassible face à cette déclaration qui l’envoyait dans un cercle vicieux de culpabilité. Rendre ses proches malades la rendait triste, le fait qu’elle soit triste rendait ses proches malades, et ainsi de suite. Briser le cycle s’avérait bien plus complexe qu’elle ne pouvait l’imaginer. Oh elle voyait bien une solution toute prête, mais Nineveh ne serait pas de cet avis. « Je n’ai ni l’habitude ni l’envie de me confier, j’en suis navrée. Bien que le secret médical couvrirait une possible fuite de ces informations… sensibles… je ne suis tout simplement pas capable d’en parler. ». Elle baissa les yeux, sa rage se muant en apathie. « Même si je le voulais, les mots ne sortiraient pas. Je ne vous connais pas assez. ». Elle se creusa la tête quelques instants. « Vous pensez qu’en parler à un de mes proches pourrait être utile ? ».
Elle posa sa tête dans le creux de sa main, épuisée. Passer d’une émotion à l’autre à vitesse effrénée n’était pas de tout repos. « Ils sont sur les routes mais j’imagine… J’imagine que je devrais pouvoir les convaincre de revenir, si le problème est si urgent. ». Pour l’un d’entre eux, la tâche ne serait pas si complexe, si elle parvenait à passer au-dessus de sa timidité et de sa fierté. Pour l’autre… Pourquoi diable fallait-il que Khalez soit injoignable ? « Je ne suis pas opposée aux exercices de respiration. ». Une victoire, aussi minime soit-elle. Malgré sa réticence, Dahlia savait qu’elle devait faire des efforts. L’envie de s’excuser commença à la titiller, sentant qu’elle avait peut-être dépassé les limites de la médecin qui après tout, n’était là que pour l’aider. « Navrée si je vous ai offensée. Je n’ai pas l’habitude d’être inspectée de la sorte et… J’aime avoir mes secrets. Puis-je vous offrir quelque chose à boire, un café, un jus de fruit, pour me rattraper ? ».
Suivant du regard la jeune femme qui revenait s’asseoir en face d’elle, Dahlia s’attendait au pire. Une malédiction lancée durant son enfance, une maladie héréditaire qui l’empêchait de se contrôler correctement, des flux de mana trop élevés qu’elle ne pouvait maîtriser… Mais non, rien de tout cela, à son grand désarroi. Bien que Nineveh confirma sa première intuition concernant sa quantité de magie et sa difficulté à la manier tant elle était gourmande, le reste du discours fut plus complexe à avaler. Si elle se sentait bien au quotidien ? Si elle parvenait à trouver des moments de sérénité dans son quotidien aux responsabilités ahurissantes pour si peu de reconnaissance ? Haussant un sourcil, Dahlia ne sut si elle devait rire ou pleurer face à ces questions qui auraient même eu le potentiel de l’offenser, si la Fae n’était pas habituée à prendre un minimum de recul par rapport à ses propres émotions. « Il y a des jours avec, et des jours sans. Aujourd’hui est un jour sans, comme vous avez facilement pu le constater. ».
Si la demoiselle était auparavant à deux doigts de s’effondrer en larmes, elle paraissait à présent bien plus sur la défensive. Venant croiser ses bras sous sa poitrine, un air suffisant sur le visage, la directrice reconsidérait fortement la venue de la médecin et l’utilité qui en découlait. « Si je comprends bien ce que vous me dites... ». Elle fit une brève pause, prenant une inspiration pour tenter de se calmer. « Coupez-moi si je me trompe... ». Elle plissa les yeux, plantant son regard acéré dans le sien. « Vous êtes en train de me dire que mon incapacité à maîtriser ma pestilence viendrait du fait que je sois... ». Ses poings se serrèrent, cachés sous l’immense planche en chêne de son bureau. « Déprimée ? ». Une thérapie, et puis quoi encore. Autant l’enfermer dans un asile directement, si ses états d’âmes l’empêchaient de tuer tous ceux qu’elle croisait. Poussant un long soupir pour laisser s’échapper un peu de frustration, elle poursuivit. « Vous vous y connaissez mieux que moi, à ce titre je ne vais pas remettre en question votre examen ou votre diagnostic. N’y a t-il pas cependant une autre façon de procéder quant à une possible guérison ? ».
Malgré la colère qui faisait bouillir ses veines, Dahlia parvenait, par miracle sans doute, à rester impassible face à cette déclaration qui l’envoyait dans un cercle vicieux de culpabilité. Rendre ses proches malades la rendait triste, le fait qu’elle soit triste rendait ses proches malades, et ainsi de suite. Briser le cycle s’avérait bien plus complexe qu’elle ne pouvait l’imaginer. Oh elle voyait bien une solution toute prête, mais Nineveh ne serait pas de cet avis. « Je n’ai ni l’habitude ni l’envie de me confier, j’en suis navrée. Bien que le secret médical couvrirait une possible fuite de ces informations… sensibles… je ne suis tout simplement pas capable d’en parler. ». Elle baissa les yeux, sa rage se muant en apathie. « Même si je le voulais, les mots ne sortiraient pas. Je ne vous connais pas assez. ». Elle se creusa la tête quelques instants. « Vous pensez qu’en parler à un de mes proches pourrait être utile ? ».
Elle posa sa tête dans le creux de sa main, épuisée. Passer d’une émotion à l’autre à vitesse effrénée n’était pas de tout repos. « Ils sont sur les routes mais j’imagine… J’imagine que je devrais pouvoir les convaincre de revenir, si le problème est si urgent. ». Pour l’un d’entre eux, la tâche ne serait pas si complexe, si elle parvenait à passer au-dessus de sa timidité et de sa fierté. Pour l’autre… Pourquoi diable fallait-il que Khalez soit injoignable ? « Je ne suis pas opposée aux exercices de respiration. ». Une victoire, aussi minime soit-elle. Malgré sa réticence, Dahlia savait qu’elle devait faire des efforts. L’envie de s’excuser commença à la titiller, sentant qu’elle avait peut-être dépassé les limites de la médecin qui après tout, n’était là que pour l’aider. « Navrée si je vous ai offensée. Je n’ai pas l’habitude d’être inspectée de la sorte et… J’aime avoir mes secrets. Puis-je vous offrir quelque chose à boire, un café, un jus de fruit, pour me rattraper ? ».
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Des jours avec, des jours sans. Des paroles qui reviennent chez la plupart de ses patients atteints de dépression peut-être ? Nineveh les a entendu de nombreuses fois, il lui serait difficile de dire si c’est une constante, ou simplement la répétition d’une même phrase, symptôme d’un mal commun à plusieurs de ses patients. Le diagnostic semble mal passer, tant la fae se drape dans sa dignité et croise les bras, sur la défensive. Comme si la dépression était un tabou absolu que l’on ne doit pas aborder.
« Eh bien, » débute la médecin. « La dépression est une piste oui. Les mal de l’esprit ne se résument pas simplement à la déprime ni à la mélancolie, » même si la mélancolie se résume souvent à une corde et un arbre dans la plupart des cas. « Souvent l’état d’esprit altère la capacité à se concentrer sur ses pouvoirs, ou dans les cas les plus extrêmes, certaines personnes se dissocient totalement de leurs actes et sont incapables de raisonner de manière cohérente. Cela ne veut pas dire que vous êtes dans cette catégorie, simplement, les troubles de l’esprit occupent un spectre assez large. »
Quant à la question sur la guérison, elle est bien difficile à cadrer. Bien sûr, il y a des plantes qui peuvent atténuer les effets de la déprime, du stress, d’autres qui ravivent l’esprit, le physique, la force. Mais au fond, elles partagent toutes le même problème : ce ne sont que des solutions temporaires.
« Je peux vous prescrire des infusions et des élixirs à prendre. Mais ils ne résolvent nullement le problème, ils le rendent plus supportable. Il y a toujours des jours avec et des jours sans. Simplement, ces derniers seront nimbés de brumes au lieu d’être tristes. Ce n’est pas une solution qui apporte le bonheur, ils peuvent aider à passer un cap, mais ultimement, c’est un effort sur l’esprit qu’il faut. »
Elle réfléchit un instant pour les proches de Dahlia, même s’il s’agit plus d’un instant de politesse qu’une réelle réflexion, elle commence à avoir l’expérience des cas de dépression.
« Oui, le fait de pouvoir extérioriser vos craintes, vos angoisses ou vos problèmes avec d’autres gens peut vous permettre d’aller un petit mieux. Ne pas avoir à tout contenir à l’intérieur est déjà un grand pas en avant. Vous n’êtes pas obligée de porter votre fardeau toute seule. »
Quant à la boisson, la médecin ne dit pas non !
« Un jus de fruit s’il vous plaît. Ne vous inquiétez pas, j’ai conscience que les nouvelles peuvent être dure à avaler. En particulier quant au lieu de trouver le terrifiant scientifique des archives, vous vous retrouver devant sa nièce au visage balafré. Les examens médicaux ne sont agréables pour personne et je suis certaine que vous trouverez quelqu’un avec qui vous pourrez en discuter de manière plus libre, moins… Médicale. »
Si elle se veut rassurante, Nineveh a un peu de mal à tenir cette façade de médecin enthousiaste et toujours ravie d’aider. Dahlia semble un cas à part et il est difficile de déterminer à quel point le mal la ronge, si ce n’est un simpliste « beaucoup » qui est déjà assez inquiétant en soi.
« J’imagine bien qu’il doit être difficile de vivre avec une telle affliction au quotidien. Même s’il y a des périodes d’accalmie, il est toujours éprouvant de traverser ces crises et elles épuisent souvent. Pour en avoir déjà eu à l’occasion de mes premières années au côté de mon oncle, je sais que ce n’est pas facile à gérer. »
Mais elle a un regard vers son verre.
« Et vous alors ? Qu’est-ce que vous buvez ? » Enchaîner sur un sujet plus léger est peut-être le meilleur moyen de détendre un petit peu Dahlia qui semble à fleur de peau, à en juger par les toutes émotions qu’elle vient de ressentir en quelques instants.
« Eh bien, » débute la médecin. « La dépression est une piste oui. Les mal de l’esprit ne se résument pas simplement à la déprime ni à la mélancolie, » même si la mélancolie se résume souvent à une corde et un arbre dans la plupart des cas. « Souvent l’état d’esprit altère la capacité à se concentrer sur ses pouvoirs, ou dans les cas les plus extrêmes, certaines personnes se dissocient totalement de leurs actes et sont incapables de raisonner de manière cohérente. Cela ne veut pas dire que vous êtes dans cette catégorie, simplement, les troubles de l’esprit occupent un spectre assez large. »
Quant à la question sur la guérison, elle est bien difficile à cadrer. Bien sûr, il y a des plantes qui peuvent atténuer les effets de la déprime, du stress, d’autres qui ravivent l’esprit, le physique, la force. Mais au fond, elles partagent toutes le même problème : ce ne sont que des solutions temporaires.
« Je peux vous prescrire des infusions et des élixirs à prendre. Mais ils ne résolvent nullement le problème, ils le rendent plus supportable. Il y a toujours des jours avec et des jours sans. Simplement, ces derniers seront nimbés de brumes au lieu d’être tristes. Ce n’est pas une solution qui apporte le bonheur, ils peuvent aider à passer un cap, mais ultimement, c’est un effort sur l’esprit qu’il faut. »
Elle réfléchit un instant pour les proches de Dahlia, même s’il s’agit plus d’un instant de politesse qu’une réelle réflexion, elle commence à avoir l’expérience des cas de dépression.
« Oui, le fait de pouvoir extérioriser vos craintes, vos angoisses ou vos problèmes avec d’autres gens peut vous permettre d’aller un petit mieux. Ne pas avoir à tout contenir à l’intérieur est déjà un grand pas en avant. Vous n’êtes pas obligée de porter votre fardeau toute seule. »
Quant à la boisson, la médecin ne dit pas non !
« Un jus de fruit s’il vous plaît. Ne vous inquiétez pas, j’ai conscience que les nouvelles peuvent être dure à avaler. En particulier quant au lieu de trouver le terrifiant scientifique des archives, vous vous retrouver devant sa nièce au visage balafré. Les examens médicaux ne sont agréables pour personne et je suis certaine que vous trouverez quelqu’un avec qui vous pourrez en discuter de manière plus libre, moins… Médicale. »
Si elle se veut rassurante, Nineveh a un peu de mal à tenir cette façade de médecin enthousiaste et toujours ravie d’aider. Dahlia semble un cas à part et il est difficile de déterminer à quel point le mal la ronge, si ce n’est un simpliste « beaucoup » qui est déjà assez inquiétant en soi.
« J’imagine bien qu’il doit être difficile de vivre avec une telle affliction au quotidien. Même s’il y a des périodes d’accalmie, il est toujours éprouvant de traverser ces crises et elles épuisent souvent. Pour en avoir déjà eu à l’occasion de mes premières années au côté de mon oncle, je sais que ce n’est pas facile à gérer. »
Mais elle a un regard vers son verre.
« Et vous alors ? Qu’est-ce que vous buvez ? » Enchaîner sur un sujet plus léger est peut-être le meilleur moyen de détendre un petit peu Dahlia qui semble à fleur de peau, à en juger par les toutes émotions qu’elle vient de ressentir en quelques instants.
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La dissociation… Une sensation que la Fae ne connaissait que trop bien. Depuis quelques semaines, le cours du temps n’avait plus aucun effet sur sa petite personne. Elle venait s’asseoir à son bureau, traitant la paperasse qui s’y accumulait avant que son regard ne se perde dans le vide. Quand elle reprenait conscience, plusieurs heures avaient pu s’écouler sans qu’elle ne s’en rende compte. Le monde ne s’arrêtait pas de tourner pour elle, poursuivant sa route autour des autres astres sans se préoccuper de ses habitants. Après tout, dans le Sekai tout entier, Dahlia n’était qu’une poussière et son esprit se chargeait bien assez de lui remémorer cet état de fait. La science qui entourait les mystères de la dépression et de ce qui s’y raccordait était bien bancale. Rien de surprenant à ce niveau, d’autant plus que le cas de la directrice était on ne peut plus complexe. Une peur de l’abandon poussée à l’extrême, enrobée d’une culpabilité sans limites sans oublier une pincée de traumatismes liés à l’enfance. Un cocktail explosif.
« J’apprécierais vos infusions et vos élixirs, aussi temporaire le soulagement soit-il. ». Faisant signe à son assistante de préparer les deux breuvages alors qu’elle passait la tête dans l’embrasure de la porte, elle poursuivit. « Je comprends que ce n’est qu’un maigre progrès dans le cheminement qui doit m’attendre mais... ». Elle baissa les yeux. « Je prendrais chaque aide que je peux recevoir. ». Une légère ouverture, un pas en avant vers la médecin qui la tentait de trouver une faille dans cette carapace blindée. Sentant qu’elle avait peut être heurté la sensibilité de son interlocutrice en agissant de façon aussi dédaigneuse, Dahlia entreprit de se confondre en excuses et en compliments on ne peut plus sincères. « Pour être honnête avec vous, je suis plutôt satisfaite que vous soyez venue à la place de votre oncle. J’espère que vous n’avez pas pris mon… hostilité, inutile d’édulcorer la chose… comme une critique sur vos compétences. Vous m’avez déjà bien plus aidé que n’importe qui d’autre. ».
Malgré ses angoisses, la Fae commençait lentement à s’adoucir au contact de Nineveh. Redressant les yeux vers son visage balafré, Dahlia n’eut aucune réaction, agissant tout simplement comme si elle n’avait rien remarqué. Son établissement étant un ancien hôpital, la jeune femme était tombée sur de belles horreurs en rangeant les archives, aussi une cicatrice de ce genre ne la choquait pas tant. Tout au plus elle se demandait comment cela avait pu arriver, néanmoins elle ne se serait jamais permise de poser la question. Elle qui refusait de se confier n’allait pas tout à coup commencer à titiller la sensibilité d’autrui. Petite percée dans la barrière qu’elle érigeait envers les inconnus, la directrice se sentait tout à coup coupable de s’être fermée ainsi à quelqu’un qui avait vécu la même chose qu’elle. Dans son égoïsme, dans la tristesse qui la paralysait, elle avait tendance à se penser seule au monde.
Son assistante passa la porte du bureau, emmenant avec elles les deux boissons demandées par la directrice. Un jus de pomme tout ce qu’il y avait de plus classique pour Nineveh et un chocolat chaud pour la directrice, qu’elle vint déposer délicatement sur le bureau. Une fois sa tâche accomplie elle s’éclipsa comme elle était arrivée, un fantôme dans le paysage de l’orphelinat. Venant souffler sur sa tasse avant d’y tremper les lèvres, Dahlia ne put cacher sa surprise face à la question qui lui était posée. Souhaitait-elle simplement lui faire la conversation, maintenant qu’il avait été établi que la Fae ne dirait pas un mot sur l’affliction qui la malmenait ? Nineveh aurait pu s’éclipser avec son paiement et partir se détendre ailleurs. Pourtant elle restait vissée sur son fauteuil. « Un chocolat chaud. Le chocolat en règle générale m’aide énormément à me calmer. ». Elle haussa les épaules. « Vous devez le savoir après tout. C’est une propriété assez connue. ».
La jeune femme vint balancer ses jambes sous son bureau en sirotant sa boisson. « J’espère que ce jus de fruit là vous convient. Nous en avons d’autres au besoin. ». Enfin un sourire apparut sur son visage mélancolique et fermé. « Dans un orphelinat, ce n’est pas ce qui manque. ». Poussant un long soupir témoignant de son apaisement, Dahlia plongea à nouveau son regard dans celui de la médecin. « Vous venez de loin, mademoiselle de Basileïa ? ». Peut-être qu’en posant des questions, en apprenant plus d’informations à son sujet, la jeune femme se sentirait plus à l’aise pour parler de ses peines. Le tout était d’oublier le cadre médical dans lequel elles se rencontraient, ne serait-ce que quelques minutes. « Je ne voyage pas énormément, alors j’ai tendance à m’intéresser un peu trop aux escapades d’autrui dans le Sekai. Si c’est trop indiscret surtout, arrêtez-moi. ».
« J’apprécierais vos infusions et vos élixirs, aussi temporaire le soulagement soit-il. ». Faisant signe à son assistante de préparer les deux breuvages alors qu’elle passait la tête dans l’embrasure de la porte, elle poursuivit. « Je comprends que ce n’est qu’un maigre progrès dans le cheminement qui doit m’attendre mais... ». Elle baissa les yeux. « Je prendrais chaque aide que je peux recevoir. ». Une légère ouverture, un pas en avant vers la médecin qui la tentait de trouver une faille dans cette carapace blindée. Sentant qu’elle avait peut être heurté la sensibilité de son interlocutrice en agissant de façon aussi dédaigneuse, Dahlia entreprit de se confondre en excuses et en compliments on ne peut plus sincères. « Pour être honnête avec vous, je suis plutôt satisfaite que vous soyez venue à la place de votre oncle. J’espère que vous n’avez pas pris mon… hostilité, inutile d’édulcorer la chose… comme une critique sur vos compétences. Vous m’avez déjà bien plus aidé que n’importe qui d’autre. ».
Malgré ses angoisses, la Fae commençait lentement à s’adoucir au contact de Nineveh. Redressant les yeux vers son visage balafré, Dahlia n’eut aucune réaction, agissant tout simplement comme si elle n’avait rien remarqué. Son établissement étant un ancien hôpital, la jeune femme était tombée sur de belles horreurs en rangeant les archives, aussi une cicatrice de ce genre ne la choquait pas tant. Tout au plus elle se demandait comment cela avait pu arriver, néanmoins elle ne se serait jamais permise de poser la question. Elle qui refusait de se confier n’allait pas tout à coup commencer à titiller la sensibilité d’autrui. Petite percée dans la barrière qu’elle érigeait envers les inconnus, la directrice se sentait tout à coup coupable de s’être fermée ainsi à quelqu’un qui avait vécu la même chose qu’elle. Dans son égoïsme, dans la tristesse qui la paralysait, elle avait tendance à se penser seule au monde.
Son assistante passa la porte du bureau, emmenant avec elles les deux boissons demandées par la directrice. Un jus de pomme tout ce qu’il y avait de plus classique pour Nineveh et un chocolat chaud pour la directrice, qu’elle vint déposer délicatement sur le bureau. Une fois sa tâche accomplie elle s’éclipsa comme elle était arrivée, un fantôme dans le paysage de l’orphelinat. Venant souffler sur sa tasse avant d’y tremper les lèvres, Dahlia ne put cacher sa surprise face à la question qui lui était posée. Souhaitait-elle simplement lui faire la conversation, maintenant qu’il avait été établi que la Fae ne dirait pas un mot sur l’affliction qui la malmenait ? Nineveh aurait pu s’éclipser avec son paiement et partir se détendre ailleurs. Pourtant elle restait vissée sur son fauteuil. « Un chocolat chaud. Le chocolat en règle générale m’aide énormément à me calmer. ». Elle haussa les épaules. « Vous devez le savoir après tout. C’est une propriété assez connue. ».
La jeune femme vint balancer ses jambes sous son bureau en sirotant sa boisson. « J’espère que ce jus de fruit là vous convient. Nous en avons d’autres au besoin. ». Enfin un sourire apparut sur son visage mélancolique et fermé. « Dans un orphelinat, ce n’est pas ce qui manque. ». Poussant un long soupir témoignant de son apaisement, Dahlia plongea à nouveau son regard dans celui de la médecin. « Vous venez de loin, mademoiselle de Basileïa ? ». Peut-être qu’en posant des questions, en apprenant plus d’informations à son sujet, la jeune femme se sentirait plus à l’aise pour parler de ses peines. Le tout était d’oublier le cadre médical dans lequel elles se rencontraient, ne serait-ce que quelques minutes. « Je ne voyage pas énormément, alors j’ai tendance à m’intéresser un peu trop aux escapades d’autrui dans le Sekai. Si c’est trop indiscret surtout, arrêtez-moi. ».
Invité
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« Disons que j’ai l’habitude des cas particuliers. Je sais que parfois, on peut perdre espoir ou être au bout du rouleau et avoir la sensation que rien ne va. »
La médecine fonctionne de manière parfois contre intuitive et les gens peinent à s’y retrouver. C'est au prix de nombreux efforts que l’elfe a pu soigner certaines maladies comme l’argyrisme. L’expérience et moult essais sont irremplaçables et elle a consacrée sa vie à cette discipline. Il est évident que pour des gens qui n’ont pas investi des milliers d’heures à comprendre les mécanismes du corps humain, certains domaines restent mystérieux, voire déments.
« Le chocolat a un rôle à jouer, c’est vrai. C’est rarement le produit auquel on pense en premier quand il s’agit de se calmer. » Même si le cacao a des vertus thérapeutiques qui ont toujours laissé pantoise la médecin.
Comment un médicament peut-il avoir bon goût ? Le chocolat est un dessert autant qu’un remède !
« Oui, ne vous en faites pas. Le jus de pomme me convient très bien. Je vous ferais une ordonnance pour les élixirs, avec la recette, les dosages à employer, les contre-indications et les risques pour la santé. »
Quant à la fameuse question de sa provenance, Nineveh a un hochement de tête éloquent. Ellle vient de loin et elle revient de loin.
« Il n’y a rien d’indiscret à être curieuse. Je suis une voyageuse dans l’âme et j’ai toujours eu du mal à avoir des attaches durables. Pour répondre au pied de la lettre : je viens de Melorn. Mais en général, j’ai fait le tour du continent, plusieurs fois. Le Reike, la République, Shoumei quand c’était encore une nation. Kaizoku et les îles aussi. J’ai soigné beaucoup de monde, je me suis fait des amis, parfois un peu plus que de simples belles rencontres, parfois un peu moins. Vous avez le sens du… » Maudite langue commune, elle prononce le terme en elfique ancien, « kairos ? L’art de faire les choses au bon moment. J’étais en permanence à Melorn lorsque votre missive m’est parvenue. »
Elle hésite un instant puis reprend d’un air plus léger.
« Si vous en avez l’occasion un jour, allez à Kaizoku, au Sud. Le climat est paradisiaque. » Son avis est à peine biaisé par le fait que l’homme de son cœur vit à Kaizoku. « Et vous ? Vous devez avoir votre nid douillet ici depuis le temps. La dernière fois que j’étais venue ici, c’était un hôpital. Avoir un lit à votre nom tout le long de l’année doit être agréable. »
La médecine fonctionne de manière parfois contre intuitive et les gens peinent à s’y retrouver. C'est au prix de nombreux efforts que l’elfe a pu soigner certaines maladies comme l’argyrisme. L’expérience et moult essais sont irremplaçables et elle a consacrée sa vie à cette discipline. Il est évident que pour des gens qui n’ont pas investi des milliers d’heures à comprendre les mécanismes du corps humain, certains domaines restent mystérieux, voire déments.
« Le chocolat a un rôle à jouer, c’est vrai. C’est rarement le produit auquel on pense en premier quand il s’agit de se calmer. » Même si le cacao a des vertus thérapeutiques qui ont toujours laissé pantoise la médecin.
Comment un médicament peut-il avoir bon goût ? Le chocolat est un dessert autant qu’un remède !
« Oui, ne vous en faites pas. Le jus de pomme me convient très bien. Je vous ferais une ordonnance pour les élixirs, avec la recette, les dosages à employer, les contre-indications et les risques pour la santé. »
Quant à la fameuse question de sa provenance, Nineveh a un hochement de tête éloquent. Ellle vient de loin et elle revient de loin.
« Il n’y a rien d’indiscret à être curieuse. Je suis une voyageuse dans l’âme et j’ai toujours eu du mal à avoir des attaches durables. Pour répondre au pied de la lettre : je viens de Melorn. Mais en général, j’ai fait le tour du continent, plusieurs fois. Le Reike, la République, Shoumei quand c’était encore une nation. Kaizoku et les îles aussi. J’ai soigné beaucoup de monde, je me suis fait des amis, parfois un peu plus que de simples belles rencontres, parfois un peu moins. Vous avez le sens du… » Maudite langue commune, elle prononce le terme en elfique ancien, « kairos ? L’art de faire les choses au bon moment. J’étais en permanence à Melorn lorsque votre missive m’est parvenue. »
Elle hésite un instant puis reprend d’un air plus léger.
« Si vous en avez l’occasion un jour, allez à Kaizoku, au Sud. Le climat est paradisiaque. » Son avis est à peine biaisé par le fait que l’homme de son cœur vit à Kaizoku. « Et vous ? Vous devez avoir votre nid douillet ici depuis le temps. La dernière fois que j’étais venue ici, c’était un hôpital. Avoir un lit à votre nom tout le long de l’année doit être agréable. »
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