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4 Juillet 03 - Matin
Académie Magic
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Les médecins avaient enfin rendu leur verdict.
Les os étaient ressoudés. Les plaies refermées. Les cicatrices en grande partie gommées... Mais la magie ne pouvait pas être plus stable qu'elle ne l'était déjà. Les meilleurs médicomages du cursus d'émeraude, pléiades, professeurs ou élèves, avaient planché sur ce cas, mais rien n'y avait fait. Le mal dépassait de beaucoup leurs compétences et puisque ce qu'ils avaient cru sous contrôle ne l'était pas vraiment, ils n'y pouvaient plus rien.
Alors elle se retrouvait là, assise sur un banc sur le campus de l'Académie, sous un soleil honteusement resplendissant dont elle ne parvenait à sentir la chaleur que sur la moitié droite de son visage. Les expériences des étudiants entretenaient une telle densité magique qu'elle lui grattaient la peau, mais elle n'avait pas encore le courage de bouger. L'idée de croiser un ami et de ne voir que l'incompréhension dans son regard était comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
En regardant un élève s'entrainer à la lévitation en se tenant à quelques centimètres au-dessus du chemin pour rejoindre un cours dans le coin de la bibliothèque, elle prenait le temps d'assimiler la nouvelle... Et finalement de profiter de la météo splendide. Les craquelures noires qui ornaient son visage attiraient invariablement des regards circonspects, mais moins en ces lieux qu'ailleurs. Puis, ça, elle avait eu le temps de s'y faire.
Au bout d'un moment, enfin détendue, elle releva un peu sa longue jupe rouge pour retirer ses botes de marches et s'étendre sur le banc, les jambes impudiquement dévoilées jusqu'aux genoux. Sa ceinture large soulignait une simple chemise de lin blanc. Ses courts cheveux d'un blanc immaculés reposant contre le bois, c'est par en-dessous qu'elle aperçu une silhouette familière.
- Athénaïs ? " souffla-t-elle par réflexe, se redressant sur un coude
Les os étaient ressoudés. Les plaies refermées. Les cicatrices en grande partie gommées... Mais la magie ne pouvait pas être plus stable qu'elle ne l'était déjà. Les meilleurs médicomages du cursus d'émeraude, pléiades, professeurs ou élèves, avaient planché sur ce cas, mais rien n'y avait fait. Le mal dépassait de beaucoup leurs compétences et puisque ce qu'ils avaient cru sous contrôle ne l'était pas vraiment, ils n'y pouvaient plus rien.
Alors elle se retrouvait là, assise sur un banc sur le campus de l'Académie, sous un soleil honteusement resplendissant dont elle ne parvenait à sentir la chaleur que sur la moitié droite de son visage. Les expériences des étudiants entretenaient une telle densité magique qu'elle lui grattaient la peau, mais elle n'avait pas encore le courage de bouger. L'idée de croiser un ami et de ne voir que l'incompréhension dans son regard était comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
En regardant un élève s'entrainer à la lévitation en se tenant à quelques centimètres au-dessus du chemin pour rejoindre un cours dans le coin de la bibliothèque, elle prenait le temps d'assimiler la nouvelle... Et finalement de profiter de la météo splendide. Les craquelures noires qui ornaient son visage attiraient invariablement des regards circonspects, mais moins en ces lieux qu'ailleurs. Puis, ça, elle avait eu le temps de s'y faire.
Au bout d'un moment, enfin détendue, elle releva un peu sa longue jupe rouge pour retirer ses botes de marches et s'étendre sur le banc, les jambes impudiquement dévoilées jusqu'aux genoux. Sa ceinture large soulignait une simple chemise de lin blanc. Ses courts cheveux d'un blanc immaculés reposant contre le bois, c'est par en-dessous qu'elle aperçu une silhouette familière.
- Athénaïs ? " souffla-t-elle par réflexe, se redressant sur un coude
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
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Rowena avait à peine eu le temps de se redresser en position assise et de rabaisser son jupon, qu'Athénaïs arrivait à sa hauteur... Enfin Athénaïs ou l'un de ses trop nombreux doubles ? La sirène fronça les sourcils, ne voulant pas commettre d'impair.
Malheureusement, même après avoir travailler avec la façonneuse pendant des semaines, elle était toujours dans l'incapacité crasse de différencier ses sœurs. C'était affreux. Il fallait qu'elles ouvrent la bouche, et encore, pour qu'elle arrive à peu près à les identifier. Plus blafarde qu'elle ne l'avait jamais été, la sirène accueillit toute la troupe en se poussant un peu pour leur faire de la place.
A sa façon de lui saisir les mains avec cette empathie contenue, Rowena frémit face au visage de la femme à la peau brune. Son œil devenu noir la fixait tout aussi mobile que jumeau parfaitement sain, donnant une asymétrie encore plus étrange à son visage de porcelaine. Mais plus encore, ce qu'elle voyait dans les pupilles de la façonneuse la toucha droit au cœur... Elle se souvenait.
Un sourire soulagé et émotif s'étira sur ses lèvres avant qu'elle ne hoche plusieurs fois la tête, prenant quelques secondes pour se préparer à parler sans que sa voix ne se brise. Ses longues mains caleuses serrèrent avec reconnaissance les doigts de son amie perdue de vue.
- Athénaïs... ça me fait tellement plaisir de vous voir... De vous voir toutes. Après mon retour du front je n'étais pas certaine d'où vous contacter. Je... Je n'aurais sans doute pas pu vous écrire de toute façon, la convalescence a été longue. Bon sang... " elle secoua un peu la tête, l'émotion toujours très présente. " Il faut que vous me racontiez ce que vous devenez. Comment allez-vous toutes ? Vous travaillez toujours ici ? Vous avez repris vos recherches ? Vous avez réussit à vous poser un peu ? Vos proches vont bien... Je réalise que je ne vous ais jamais demandé si vous aviez de la famille.
Malheureusement, même après avoir travailler avec la façonneuse pendant des semaines, elle était toujours dans l'incapacité crasse de différencier ses sœurs. C'était affreux. Il fallait qu'elles ouvrent la bouche, et encore, pour qu'elle arrive à peu près à les identifier. Plus blafarde qu'elle ne l'avait jamais été, la sirène accueillit toute la troupe en se poussant un peu pour leur faire de la place.
A sa façon de lui saisir les mains avec cette empathie contenue, Rowena frémit face au visage de la femme à la peau brune. Son œil devenu noir la fixait tout aussi mobile que jumeau parfaitement sain, donnant une asymétrie encore plus étrange à son visage de porcelaine. Mais plus encore, ce qu'elle voyait dans les pupilles de la façonneuse la toucha droit au cœur... Elle se souvenait.
Un sourire soulagé et émotif s'étira sur ses lèvres avant qu'elle ne hoche plusieurs fois la tête, prenant quelques secondes pour se préparer à parler sans que sa voix ne se brise. Ses longues mains caleuses serrèrent avec reconnaissance les doigts de son amie perdue de vue.
- Athénaïs... ça me fait tellement plaisir de vous voir... De vous voir toutes. Après mon retour du front je n'étais pas certaine d'où vous contacter. Je... Je n'aurais sans doute pas pu vous écrire de toute façon, la convalescence a été longue. Bon sang... " elle secoua un peu la tête, l'émotion toujours très présente. " Il faut que vous me racontiez ce que vous devenez. Comment allez-vous toutes ? Vous travaillez toujours ici ? Vous avez repris vos recherches ? Vous avez réussit à vous poser un peu ? Vos proches vont bien... Je réalise que je ne vous ais jamais demandé si vous aviez de la famille.
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Athénaïs de Noirvitrail
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Les messes basses des sœurs.
L'une qui s’assoit sur le banc.
Puis l'autre.
La façonneuse qui l'enlace et sa chaleur qui lui enserre les épaules.
La surprise qui lui raidit le dos.
Et les sanglots.
Les bras de Rowena se nouent autour de la jeune femme à la peau brune. Les mots et les idées se bousculent mais c'est le cœur qui lâche. Elle enfouit son visage dans le cou de son amie sans penser au fait que le contact glacial de la moitié de son visage pouvait être particulièrement désagréable ou que sa sensation des fissures pourrait la déranger. Elle se serre et pour un moment, elle oublie qu'elle est une Ironsoul, une militaire, une limier ou une soignante. Elle oublie qu'elle doit garder la tête haute et affronter tout cela pour simplement continuer, parce que la vie, aussi dure soit-elle, réserve toujours ses plus belles joies.
Les larmes coulent de son seul oeil sain mais sa respiration chaotique fait tremblée ses épaules. Elle ne pleure pas bien fort, les bruits de gorge aiguë lui échappent comme le glougloutement d'une source vive. Elle tente de parler mais renonce. La douceur cristalline de sa voix se brise et il lui faut un long moment pour que les larmes se tarissent. Sur la promenade, bien des yeux se tournent vers le petit attroupement mais sans même parler des pertes qu'engendrent la guerre et l'apparition des monstres en République, ce n'est ni la première ni la dernière fois que des étudiants voient quelqu'un craquer dans cette école qui ne compte que trois pourcent de réussite chaque année.
Peu à peu, Rowena se calme et bientôt elle respire suffisamment posément pour se redresser un peu, l'oeil rouge et bouffi.
- Je suis... " désolée ? Elle essuit son visage d'une main et tremble encore sous le coup d'une inspiration saccadée avant de sourire, épuisée et battue, mais un peu réconfortée par la douceur de cette femme avec laquelle elle avait eu avant tout des relations de travail pourtant. " Merci, Athénaïs.
Elle pose une main sur le genoux de Myrthelle, lui lançant un regard débordant de reconnaissance avant d'essuyer à nouveau son visage.
- Merde... Je ne sais plus du tout où j'en suis... "
L'une qui s’assoit sur le banc.
Puis l'autre.
La façonneuse qui l'enlace et sa chaleur qui lui enserre les épaules.
La surprise qui lui raidit le dos.
Et les sanglots.
Les bras de Rowena se nouent autour de la jeune femme à la peau brune. Les mots et les idées se bousculent mais c'est le cœur qui lâche. Elle enfouit son visage dans le cou de son amie sans penser au fait que le contact glacial de la moitié de son visage pouvait être particulièrement désagréable ou que sa sensation des fissures pourrait la déranger. Elle se serre et pour un moment, elle oublie qu'elle est une Ironsoul, une militaire, une limier ou une soignante. Elle oublie qu'elle doit garder la tête haute et affronter tout cela pour simplement continuer, parce que la vie, aussi dure soit-elle, réserve toujours ses plus belles joies.
Les larmes coulent de son seul oeil sain mais sa respiration chaotique fait tremblée ses épaules. Elle ne pleure pas bien fort, les bruits de gorge aiguë lui échappent comme le glougloutement d'une source vive. Elle tente de parler mais renonce. La douceur cristalline de sa voix se brise et il lui faut un long moment pour que les larmes se tarissent. Sur la promenade, bien des yeux se tournent vers le petit attroupement mais sans même parler des pertes qu'engendrent la guerre et l'apparition des monstres en République, ce n'est ni la première ni la dernière fois que des étudiants voient quelqu'un craquer dans cette école qui ne compte que trois pourcent de réussite chaque année.
Peu à peu, Rowena se calme et bientôt elle respire suffisamment posément pour se redresser un peu, l'oeil rouge et bouffi.
- Je suis... " désolée ? Elle essuit son visage d'une main et tremble encore sous le coup d'une inspiration saccadée avant de sourire, épuisée et battue, mais un peu réconfortée par la douceur de cette femme avec laquelle elle avait eu avant tout des relations de travail pourtant. " Merci, Athénaïs.
Elle pose une main sur le genoux de Myrthelle, lui lançant un regard débordant de reconnaissance avant d'essuyer à nouveau son visage.
- Merde... Je ne sais plus du tout où j'en suis... "
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Athénaïs de Noirvitrail
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Des mots, qui avaient un sens que l'esprit seul ne pouvait pas entièrement saisir. Le cœur encore à vif, elle sourit, pauvrement... Parce qu'elle aurait aimé que la mage dise vrai, principalement. Mais on ne choisi pas son destin et lorsque la route est tracé, parfois il n'y a qu'à accepter... Et parfois c'était impossible.
- J'ai bien peur que non... J'ai déjà perdu bien trop de temps. " souffle-t-elle sans détourner le regard du visage d'Athénaïs. " Mais ça me touche...
Et ô combien ! Elle n'avait pas les mots. Pas les magies suffisantes pour exprimer sa reconnaissance. Alors elle serre les mains de la façonneuse avec force. Elle avait l'impression d'avoir un point d'ancrage dans cette tempête dont elle craignait aujourd'hui de ne pas pouvoir revenir, aussi futile et éphémère que cela puisse être.
- Si je m'arrête aujourd'hui, si j'accepte de baisser les bras, je suis... Je suis condamnée. " souffla-t-elle, sa voix vibrant au bord de se brisé. L'une de ses mains se porta sur sa joue blessée, effleurant le contact glaciale de sa propre peau livide. " Je l'ai ramené du front... Les médecins me l'ont confirmé aujourd'hui... Ils ne peuvent plus rien faire pour moi. Je...
Elle inspira pour éviter de se remettre à sangloter. Car il y avait autre chose qui lui serrait la gorge face à ce visage précisément. Qui lui serrait la gorge tout le temps à vrai dire mais qui, confronté à une personne avec laquelle ils avaient mine de rien travailler en trio pour une œuvre si étroitement liée avec tout ça. Lors de leurs essais et de leurs recherches pour la Lame Spectrale, les deux Limiers n'avaient ni caché le lien particulier qui les unissaient tous les deux, ni lésiné sur les efforts pour comprendre le puits de connaissance sans fond qu'était Athénaïs et ses sœurs.
- Elzéar est mort là-bas. " laissa-t-elle tomber, ne sachant ni comment le dire autrement, ni comment classer l'horreur de ce qu'elle avait à dire ou faire la transition entre les sujets. Dans sa tête se battaient un chaos de souvenirs et de projections sombre et la main qu'elle avait dans la sienne lui permettait de respirer encore un peu.
- J'ai bien peur que non... J'ai déjà perdu bien trop de temps. " souffle-t-elle sans détourner le regard du visage d'Athénaïs. " Mais ça me touche...
Et ô combien ! Elle n'avait pas les mots. Pas les magies suffisantes pour exprimer sa reconnaissance. Alors elle serre les mains de la façonneuse avec force. Elle avait l'impression d'avoir un point d'ancrage dans cette tempête dont elle craignait aujourd'hui de ne pas pouvoir revenir, aussi futile et éphémère que cela puisse être.
- Si je m'arrête aujourd'hui, si j'accepte de baisser les bras, je suis... Je suis condamnée. " souffla-t-elle, sa voix vibrant au bord de se brisé. L'une de ses mains se porta sur sa joue blessée, effleurant le contact glaciale de sa propre peau livide. " Je l'ai ramené du front... Les médecins me l'ont confirmé aujourd'hui... Ils ne peuvent plus rien faire pour moi. Je...
Elle inspira pour éviter de se remettre à sangloter. Car il y avait autre chose qui lui serrait la gorge face à ce visage précisément. Qui lui serrait la gorge tout le temps à vrai dire mais qui, confronté à une personne avec laquelle ils avaient mine de rien travailler en trio pour une œuvre si étroitement liée avec tout ça. Lors de leurs essais et de leurs recherches pour la Lame Spectrale, les deux Limiers n'avaient ni caché le lien particulier qui les unissaient tous les deux, ni lésiné sur les efforts pour comprendre le puits de connaissance sans fond qu'était Athénaïs et ses sœurs.
- Elzéar est mort là-bas. " laissa-t-elle tomber, ne sachant ni comment le dire autrement, ni comment classer l'horreur de ce qu'elle avait à dire ou faire la transition entre les sujets. Dans sa tête se battaient un chaos de souvenirs et de projections sombre et la main qu'elle avait dans la sienne lui permettait de respirer encore un peu.
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