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Debout devant sa coiffeuse, Dahlia chantonnait l’air d’une petite comptine qui plus tôt avait traversé les murs des classes pour se rendre jusque dans sa chambre. Si elle arborait une mine rayonnante et semblait être particulièrement de bonne humeur, au fond de son cœur ne siégeait aucune émotion de cet acabit. La Fae se sentait submergée par le stress, mais pas n’importe lequel. Le stress qui la gagnait et la tourmentait chaque fois qu’elle organisait une sortie pour les orphelins. Si elle les abhorrait petite, aujourd’hui cette haine s’était transformée en crainte profonde.
Les raisons étaient multiples : perdre un enfant, mettre en péril l’image de l’orphelinat, se faire prendre en embuscade, mais surtout griller sa couverture. Pour ce faire, elle entreprenait de nombreuses petites techniques. Les enfants ne sortaient jamais à la même heure, ne se baladaient jamais dans les mêmes rues et ne volaient qu’une fois sur quatre pour éviter les suspicions. Naïvement sans doute, Dahlia espérait que cela suffirait. Cela avait beau faire plus d’une centaine d’années sans qu’on ne la soupçonne de quoi que ce soit, elle ne pouvait réprimer sa méfiance.
Elle quitta son bureau, perchée sur ses talons de trois centimètres, juste assez pour l’agrandir sans lui faire mal aux pieds, et se dirigea vers la classe qui l’attendait. Ce matin-là, une professeure avait pris le temps de venir leur conter l’histoire de ce monde, aussi, elle ne récupérait pas une ruée de petits enfants complètement incontrôlables. De plus, le déjeuner aurait lieu juste après leur sortie, ce qui les motivait également à avoir un comportement irréprochable. Il n’était pas dans les habitudes de la Fae d’user de chantage pour arriver à ses fins avec ses enfants, cependant elle prenait grand soin de les récompenser en leur offrant des sucreries si tout se déroulait comme prévu. Il était dans son intérêt de les garder sous son contrôle tout en leur donnant l’impression du libre arbitre. Une délicate chorégraphie dont seule, elle avait le secret.
Après les avoir mis dans un rang et les avoir comptés une dernière fois, Dahlia répéta le plan de la journée. Les enfants devaient se promener dans le marché et uniquement dans le marché, le premier qui serait vu à s’éclipser aurait de gros ennuis. Une consigne pourtant simple, que les plus téméraires continuaient de braver. Évidemment, certains iraient se faufiler dans les ruelles pour accomplir le devoir qui leur fut chuchoté à l’oreille juste avant de quitter l’orphelinat, mais eux avaient un passe-droit, tout du moins pour aujourd’hui. La Fae frappa dans ses mains pour donner le signal de dispersion une fois qu’ils furent sur place. Leur petite promenade pouvait commencer sous le signe de la maîtrise de soi et de la découverte d’autrui.
Cependant, les ennuis allaient frapper à sa porte bien plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé. À peine deux minutes après la dispersion, deux de ses oiseaux manquaient à l’appel. Il était bien trop tôt pour une tentative de vol, mais ces deux-là avaient la fichue manie de vouloir s’attirer les faveurs de leur directrice et leur impatience n’était plus à prouver. Dahlia laissa s’échapper un long soupir de l’entre ouverture de ses lèvres avant de signaler aux accompagnateurs de garder un œil sur les enfants restants. Elle allait devoir les retrouver par elle-même, et lorsque leurs voix retentirent dans une impasse, elle savait que se sortir de ce bourbier n’allait pas être chose facile. « Les enfants ? ».
Les raisons étaient multiples : perdre un enfant, mettre en péril l’image de l’orphelinat, se faire prendre en embuscade, mais surtout griller sa couverture. Pour ce faire, elle entreprenait de nombreuses petites techniques. Les enfants ne sortaient jamais à la même heure, ne se baladaient jamais dans les mêmes rues et ne volaient qu’une fois sur quatre pour éviter les suspicions. Naïvement sans doute, Dahlia espérait que cela suffirait. Cela avait beau faire plus d’une centaine d’années sans qu’on ne la soupçonne de quoi que ce soit, elle ne pouvait réprimer sa méfiance.
Elle quitta son bureau, perchée sur ses talons de trois centimètres, juste assez pour l’agrandir sans lui faire mal aux pieds, et se dirigea vers la classe qui l’attendait. Ce matin-là, une professeure avait pris le temps de venir leur conter l’histoire de ce monde, aussi, elle ne récupérait pas une ruée de petits enfants complètement incontrôlables. De plus, le déjeuner aurait lieu juste après leur sortie, ce qui les motivait également à avoir un comportement irréprochable. Il n’était pas dans les habitudes de la Fae d’user de chantage pour arriver à ses fins avec ses enfants, cependant elle prenait grand soin de les récompenser en leur offrant des sucreries si tout se déroulait comme prévu. Il était dans son intérêt de les garder sous son contrôle tout en leur donnant l’impression du libre arbitre. Une délicate chorégraphie dont seule, elle avait le secret.
Après les avoir mis dans un rang et les avoir comptés une dernière fois, Dahlia répéta le plan de la journée. Les enfants devaient se promener dans le marché et uniquement dans le marché, le premier qui serait vu à s’éclipser aurait de gros ennuis. Une consigne pourtant simple, que les plus téméraires continuaient de braver. Évidemment, certains iraient se faufiler dans les ruelles pour accomplir le devoir qui leur fut chuchoté à l’oreille juste avant de quitter l’orphelinat, mais eux avaient un passe-droit, tout du moins pour aujourd’hui. La Fae frappa dans ses mains pour donner le signal de dispersion une fois qu’ils furent sur place. Leur petite promenade pouvait commencer sous le signe de la maîtrise de soi et de la découverte d’autrui.
Cependant, les ennuis allaient frapper à sa porte bien plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé. À peine deux minutes après la dispersion, deux de ses oiseaux manquaient à l’appel. Il était bien trop tôt pour une tentative de vol, mais ces deux-là avaient la fichue manie de vouloir s’attirer les faveurs de leur directrice et leur impatience n’était plus à prouver. Dahlia laissa s’échapper un long soupir de l’entre ouverture de ses lèvres avant de signaler aux accompagnateurs de garder un œil sur les enfants restants. Elle allait devoir les retrouver par elle-même, et lorsque leurs voix retentirent dans une impasse, elle savait que se sortir de ce bourbier n’allait pas être chose facile. « Les enfants ? ».
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 579
crédits : 852
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Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
- Bande de mécréants !
Le cri est si fort qu’il attire l'attention de Neera alors qu'elle marche dans les vastes rues de Liberty. Un instant, elle croit de bonne foi que c’est l'injure d'un marchand qui renvoie des pauvres affamés et défend à corps perdu sa marchandise. Mais bientôt, son point de vue change lorsqu'elle entend encore cette même voix, celle d'un homme manifestement, rugir dans une rue perpendiculaire à l'axe principal.
- Espèce de sales mendiants ! Profiteurs du système ! Sales rats des bas-fonds ! On vous nourrit, on vous blanchit, et vous nous remercier en nous volant ?!
La demi-titan entend alors des pleurs d'enfants, suffisamment terrorisés pour qu'elle comprenne qu'ils sont assez jeunes, et l'enseignante pince des lèvres.
Non, Neera, ne recommence pas le coup comme avec Ashani.
C'est impossible de s'occuper de tous les problèmes de cette ville de toute façon.
Sauf que, bon sang. Le chemin le plus court pour aller au marché, et puis à un musée éphémère de Liberty, passe par cette avenue. Et la magicienne n'a pas envie de faire un détour juste parce qu'il y a des voleurs ou un homme qui pousse une beuglante.
D'ailleurs, ce dernier n'en a pas fini.
- Attendez que j'appelle la garde ! Vous allez voir, ce qu'il en coûte de s'en prendre un noble ! Ah ça ! Votre mère ne vous a jamais dit qu'on coupait une main aux voleurs ?
Bon, il exagère quand même un peu, là, ça en devient pénible. D’ailleurs, c’est sur ces entrefaites que Neera pénètre dans l’allée. Contrairement à la rue principale, qui est inondée par le soleil, cette rue perpendiculaire est plus étroite et se trouve bien plus à l’ombre à cause des grandes maisons de pierre qui l’environnent. Deux humains peuvent peut-être s’y trouver, mais pas plus.
- Que se passe-t-il ici ? Vous avez oublié qu’on est à Liberty et pas dans le désert aride de l’Empire ?
Sur ces terres, loin de l’hégémonie du pouvoir impérial, la loi du plus fort a certainement sa place, et celui qui est surpris à faire un mauvais coup doit en subir les conséquences. Ou bien il y avait-il des sanctions très fortes même à Ikusa et dans les autres métropoles ? Neera n’en sait trop rien, et de toute façon, ce n’est pas trop l’important.
L’homme, en tout cas, a trouvé un bouc-émissaire et il se retourne férocement vers la diviniste, qui a désormais croisé les bras. Une chose est sûre, elle ne saura pas passer tant que le type et les deux enfants coincés bloquent le passage. Il faut dire que l’un des mioches ne peut pas s’échapper puisque le noble lui attrapé par le poignet, et visiblement, il a une solide poigne, car le gamin ne peut s’échapper de son emprise. Son comparse, lui, a été projeté au sol et est manifestement tiraillé entre la fuite et la terreur d’abandonner son ami. Ce dernier a d’ailleurs dans une de ses mains libres une bourse, qu’il tient résolument hors de portée de l’adulte, et cela rend le Républicain encore plus furieux. D’un geste, il aboie des paroles à l’attention à de la professeure universitaire.
- Ce sont vos gosses ?
Un ricanement s’échappe de la bouche de Neera alors qu’elle marmonne entre ses dents :
- Tu me prends pour qui, bouffon ?
Puis, elle reprend d’une voix plus forte :
- Ils ne sont pas à moi, mais ce n’est pas en les traitant de la sorte que vous allez récupérer votre argent ni avoir une explication.
- Une explication ? Peuh ! Ce ne sont que des larrons qui saignent à vif la République ! Moi je dirais que…
Mais l’homme est un instant pris au dépourvu car l’enfant qui hésitait entre la fuite et le vol l’a subitement dépassé pour se précipiter sur Neera. Il se jette dans ses bras alors qu’elle a un geste de recul pour ne pas être déstabilisée par l’élan du jeune garçon.
- Neera, Neera, sauve-nous !
C’est alors qu’elle reconnaît ces deux petites têtes brunes. Avec la pénombre, elle n’avait pas spécialement mis un nom sur leurs visages, mais elle se souvient de ce duo quasiment inséparable, faute d’être allée quelques fois à l’orphelinat de Dahlia.
Ce qui veut dire que celle-ci ne doit pas être bien loin.
Comme un écho à sa pensée, voilà que la Faë apparaît et les deux femmes ont le temps de se croiser du regard.
Elles ont comme qui dirait un tout petit problème.
Le cri est si fort qu’il attire l'attention de Neera alors qu'elle marche dans les vastes rues de Liberty. Un instant, elle croit de bonne foi que c’est l'injure d'un marchand qui renvoie des pauvres affamés et défend à corps perdu sa marchandise. Mais bientôt, son point de vue change lorsqu'elle entend encore cette même voix, celle d'un homme manifestement, rugir dans une rue perpendiculaire à l'axe principal.
- Espèce de sales mendiants ! Profiteurs du système ! Sales rats des bas-fonds ! On vous nourrit, on vous blanchit, et vous nous remercier en nous volant ?!
La demi-titan entend alors des pleurs d'enfants, suffisamment terrorisés pour qu'elle comprenne qu'ils sont assez jeunes, et l'enseignante pince des lèvres.
Non, Neera, ne recommence pas le coup comme avec Ashani.
C'est impossible de s'occuper de tous les problèmes de cette ville de toute façon.
Sauf que, bon sang. Le chemin le plus court pour aller au marché, et puis à un musée éphémère de Liberty, passe par cette avenue. Et la magicienne n'a pas envie de faire un détour juste parce qu'il y a des voleurs ou un homme qui pousse une beuglante.
D'ailleurs, ce dernier n'en a pas fini.
- Attendez que j'appelle la garde ! Vous allez voir, ce qu'il en coûte de s'en prendre un noble ! Ah ça ! Votre mère ne vous a jamais dit qu'on coupait une main aux voleurs ?
Bon, il exagère quand même un peu, là, ça en devient pénible. D’ailleurs, c’est sur ces entrefaites que Neera pénètre dans l’allée. Contrairement à la rue principale, qui est inondée par le soleil, cette rue perpendiculaire est plus étroite et se trouve bien plus à l’ombre à cause des grandes maisons de pierre qui l’environnent. Deux humains peuvent peut-être s’y trouver, mais pas plus.
- Que se passe-t-il ici ? Vous avez oublié qu’on est à Liberty et pas dans le désert aride de l’Empire ?
Sur ces terres, loin de l’hégémonie du pouvoir impérial, la loi du plus fort a certainement sa place, et celui qui est surpris à faire un mauvais coup doit en subir les conséquences. Ou bien il y avait-il des sanctions très fortes même à Ikusa et dans les autres métropoles ? Neera n’en sait trop rien, et de toute façon, ce n’est pas trop l’important.
L’homme, en tout cas, a trouvé un bouc-émissaire et il se retourne férocement vers la diviniste, qui a désormais croisé les bras. Une chose est sûre, elle ne saura pas passer tant que le type et les deux enfants coincés bloquent le passage. Il faut dire que l’un des mioches ne peut pas s’échapper puisque le noble lui attrapé par le poignet, et visiblement, il a une solide poigne, car le gamin ne peut s’échapper de son emprise. Son comparse, lui, a été projeté au sol et est manifestement tiraillé entre la fuite et la terreur d’abandonner son ami. Ce dernier a d’ailleurs dans une de ses mains libres une bourse, qu’il tient résolument hors de portée de l’adulte, et cela rend le Républicain encore plus furieux. D’un geste, il aboie des paroles à l’attention à de la professeure universitaire.
- Ce sont vos gosses ?
Un ricanement s’échappe de la bouche de Neera alors qu’elle marmonne entre ses dents :
- Tu me prends pour qui, bouffon ?
Puis, elle reprend d’une voix plus forte :
- Ils ne sont pas à moi, mais ce n’est pas en les traitant de la sorte que vous allez récupérer votre argent ni avoir une explication.
- Une explication ? Peuh ! Ce ne sont que des larrons qui saignent à vif la République ! Moi je dirais que…
Mais l’homme est un instant pris au dépourvu car l’enfant qui hésitait entre la fuite et le vol l’a subitement dépassé pour se précipiter sur Neera. Il se jette dans ses bras alors qu’elle a un geste de recul pour ne pas être déstabilisée par l’élan du jeune garçon.
- Neera, Neera, sauve-nous !
C’est alors qu’elle reconnaît ces deux petites têtes brunes. Avec la pénombre, elle n’avait pas spécialement mis un nom sur leurs visages, mais elle se souvient de ce duo quasiment inséparable, faute d’être allée quelques fois à l’orphelinat de Dahlia.
Ce qui veut dire que celle-ci ne doit pas être bien loin.
Comme un écho à sa pensée, voilà que la Faë apparaît et les deux femmes ont le temps de se croiser du regard.
Elles ont comme qui dirait un tout petit problème.
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Pourquoi fallait-il toujours que ces chenapans posent problème ? Elle n'en savait rien. Elle les éduquait avec la même patience, la même douceur, mais cela ne suffisait pas à effacer leur goût pour le danger, leur turbulence qui les rendait complètement imprévisibles. La Fae avança prudemment vers l'origine des hurlements dans la ruelle et s'immobilisa complètement pour analyser la scène. Antoine et Luka se trouvaient dans une mauvaise posture, l'un tenu au poignet par un inconnu visiblement énervé et l'autre dans les bras de ... Neera ? La directrice écarquilla les yeux, entre la surprise et la panique. Qu'avait-elle entendu de cette altercation ? Les petits avaient-ils vendu la mèche ? Il serait bien complexe de faire avaler à la diviniste une potion de perte de mémoire. Dahlia n'était pas sotte et connaissait ses forces ainsi que ses faiblesses : face à elle, elle n'était tout simplement pas de taille.
Fort heureusement, la Fae n'était pas destabilisée par la situation. Pour dire vrai, cela arrivait assez régulièrement qu'un de ses moineaux se fasse attraper. Cependant il était rare que la victime réponde avec autant de véhémence. Dahlia avala sa salive et s'avança de quelques pas, tendant la main vers ses enfants. « Je vous ai cherchés partout, je me suis fait un sang d'encre ! Je vous avais demandé de rester avec les autres. ». Les sourcils froncés, les traits du visage tendus, la directrice jouait son rôle à la perfection. Elle releva la tête vers le républicain. « Je vous prie de les excuser, ce ne sont que des enfants, ils n'ont pas conscience de ce qu'ils font. ». Ce dernier cracha par terre, tout en gardant son emprise sur Luka, serrant un peu plus fort son petit poignet dans sa main. « Je m'en fiche ! Vous êtes leur mère vous devriez faire attention à vos môm... Mais attendez... Je vous reconnais, vous êtes la directrice de l'orphelinat pourri au fond de la rue ! C'est pour ça que ces mioches font ce qu'ils veulent ! On voit où va l'argent public ! ».
La colère commençait à s'emparer petit à petit du corps de la jeune femme. L'insulter elle passait encore, mais s'en prendre à ses enfants ou à son établissement était une grossière erreur. Elle prit une grande inspiration avant de tenter une nouvelle fois de l'apaiser. « Messire, ces petits ont fait une erreur, et je ferais en sorte que cela n'arrive plus. De plus, vous avez récupéré votre argent, et vu à quel point vous les avez effrayés, je vous assure qu'ils ne recommenceront plus. Soyez raisonnable et laissez les partir. » Elle fit un pas en avant pour s'approcher un peu plus de Luka. « Et puis quoi encore ! C'est pas la première fois que je vois vos mioches traîner dans les ruelles ! J'en ai marre de voir vos gosses partout tous les mois, allez les sortir ailleurs, on est à Liberty ici, pas dans un dépotoir ! ».
Dahlia s'arrêta net. Sa voix, qu'elle altérait d'ordinaire pour y ajouter des émotions, devint monotone. Elle planta ses yeux orangés dans ceux de l'individu qui lui faisait face. « Vous insinuez que leur place est dans un dépotoir ? Vous savez à qui vous avez affaire ? ». Ses poings se serrèrent, mais lorsque son regard croisa celui de Neera, elle subit l'effet d'une douche froide. Son amie la regardait. Elle ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs, elle ne pouvait pas griller sa couverture ainsi, même pour protéger ses enfants. Cependant elle n'arriverait plus à faire dans la diplomatie, sa colère était trop grande, trop omniprésente... Dans un murmure de désespoir, elle laissa échapper un « Je suis désolée.. ». Si la situation ne se désamorçait pas très vite, il y aurait un mort, et la Fae savait très bien que ce ne serait pas elle.
Fort heureusement, la Fae n'était pas destabilisée par la situation. Pour dire vrai, cela arrivait assez régulièrement qu'un de ses moineaux se fasse attraper. Cependant il était rare que la victime réponde avec autant de véhémence. Dahlia avala sa salive et s'avança de quelques pas, tendant la main vers ses enfants. « Je vous ai cherchés partout, je me suis fait un sang d'encre ! Je vous avais demandé de rester avec les autres. ». Les sourcils froncés, les traits du visage tendus, la directrice jouait son rôle à la perfection. Elle releva la tête vers le républicain. « Je vous prie de les excuser, ce ne sont que des enfants, ils n'ont pas conscience de ce qu'ils font. ». Ce dernier cracha par terre, tout en gardant son emprise sur Luka, serrant un peu plus fort son petit poignet dans sa main. « Je m'en fiche ! Vous êtes leur mère vous devriez faire attention à vos môm... Mais attendez... Je vous reconnais, vous êtes la directrice de l'orphelinat pourri au fond de la rue ! C'est pour ça que ces mioches font ce qu'ils veulent ! On voit où va l'argent public ! ».
La colère commençait à s'emparer petit à petit du corps de la jeune femme. L'insulter elle passait encore, mais s'en prendre à ses enfants ou à son établissement était une grossière erreur. Elle prit une grande inspiration avant de tenter une nouvelle fois de l'apaiser. « Messire, ces petits ont fait une erreur, et je ferais en sorte que cela n'arrive plus. De plus, vous avez récupéré votre argent, et vu à quel point vous les avez effrayés, je vous assure qu'ils ne recommenceront plus. Soyez raisonnable et laissez les partir. » Elle fit un pas en avant pour s'approcher un peu plus de Luka. « Et puis quoi encore ! C'est pas la première fois que je vois vos mioches traîner dans les ruelles ! J'en ai marre de voir vos gosses partout tous les mois, allez les sortir ailleurs, on est à Liberty ici, pas dans un dépotoir ! ».
Dahlia s'arrêta net. Sa voix, qu'elle altérait d'ordinaire pour y ajouter des émotions, devint monotone. Elle planta ses yeux orangés dans ceux de l'individu qui lui faisait face. « Vous insinuez que leur place est dans un dépotoir ? Vous savez à qui vous avez affaire ? ». Ses poings se serrèrent, mais lorsque son regard croisa celui de Neera, elle subit l'effet d'une douche froide. Son amie la regardait. Elle ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs, elle ne pouvait pas griller sa couverture ainsi, même pour protéger ses enfants. Cependant elle n'arriverait plus à faire dans la diplomatie, sa colère était trop grande, trop omniprésente... Dans un murmure de désespoir, elle laissa échapper un « Je suis désolée.. ». Si la situation ne se désamorçait pas très vite, il y aurait un mort, et la Fae savait très bien que ce ne serait pas elle.
Noble de La République
Neera Storm
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Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Si Neera est surprise qu’un des enfants se jette dans ses bras, elle est tout autant surprise que cela soit un des protégés de Dahlia. Pourtant, il n’y a pas d’erreurs, elle a reconnu ces gamins, et eux aussi, d’ailleurs l’ont bien reconnue également, puisque l’un des gosses est venu en désespoir de cause quémander son aide. D’une certaine manière, l’enseignante est quand même rassurée de voir la directrice de l’orphelinat arriver sur les lieux. Cela prouve qu’elle n’était pas loin et qu’ils ont simplement échappé à sa vigilance pour se mettre dans de sales draps. Les circonstances sont quand même troubles : si les deux jeunes ont bien voulu voler un noble, alors il y a de quoi se poser des questions, mais la diviniste n’en est pas encore là. Son but premier est que Luka et Antoine n’aient rien, aussi elle se contente d’esquisser un geste rassurant à l’encontre de l’adolescent qui est venu chercher refuge dans ses bras. Elle lui caresse légèrement le dos alors qu’il s’accroche fermement à la sang-mêlée, puis elle le force gentiment à s’écarter un peu d’elle. L’orphelin n’est pas convaincu, mais la belle aux cheveux d’argent lui accorde un sourire rassurant et un bref : « Ne t’inquiète pas », que seul le gamin et son amie Faë peut entendre. Puis, la demi-titan ramène son regard sur le noble en couleur. Ses prunelles immaculées se froncent alors qu’elle désapprouve l’attitude du bourgeois, bien qu’elle peut encore comprendre sa colère si les deux garnements ont bien tenté de mettre la main sur leur argent.
Dahlia, en tout cas, essaie de rattraper les choses, et Neera n’intervient pas dans un premier temps. C’est elle qui a la charge de ses protégés, c’est donc elle qui doit les récupérer. Prendre la parole trop tôt, ou intervenir trop vite, c’est d’une certaine manière saper son autorité, et la Républicaine ne le fera pas. Elle observe donc, alors qu’Antoine vient finalement se poser à côté d’elle et regarde avec anxiété son comparse qui est toujours du côté du noble. Neera cherche à revenir sur le nom de celui-ci. Il est dans la noblesse, elle est en certaine, son accoutrement, son arrogance, ses habits luxueux, sa bourse bien remplie sont l’archétype même d’une famille riche. C’est embêtant parce qu’une telle lignée peut forcément mettre des bâtons dans les roues à l’entreprise de Dahlia. Le mieux serait qu’il s’adoucisse mais… Les choses empirent, à ce que la diviniste constate. Apparemment, il en a marre de voir ces mômes dans la rue tous les mois. Pour fréquenter l’orphelinat, la demi-titan sait que Dahlia organise régulièrement des excursions pour les orphelins, et la sang-mêlée n’a jamais pensé que cela pouvait causer problème. Ils sont à ce point-là dans les ruelles ? Son regard croise celui de Dahlia, qui semble s’être un instant figée en se souvenant de sa présence, avant qu’un soupir désolé ne sorte de la bouche de la jolie Faë. Un mauvais pressentiment assaille alors la maîtresse de la foudre. Elle ne peut pas laisser les choses comme ça. Soit le gamin n’en ressortira pas indemne, soit c’est le noble qui risque de causer de gros problèmes.
Alors Neera tourne la tête vers le bourgeois et c’est alors que son nom revient à sa mémoire. Ce n’est étonnant qu’elle n’ait pas retenu son nom, elle ne l’a jamais apprécié.
- Messire Devillers.
Son ton est calme, et la mention de son prénom crée subitement un blanc dans la conversation. L’homme est surpris qu’on connaisse son identité, et l’altercation entre Dahlia et le noble est momentanément brisée grâce à sa soudaine intervention. C’est le moment pour la professeure universitaire d’agir.
Mais pas en tant qu’enseignante, cette fois.
Non, elle laisserait son appartenance à Magic de côté.
Pour l’heure, c’était uniquement son sang noble qui allait jouer.
D’ailleurs, Neera s’avance d’un pas mesuré vers ledit bourgeois qui la regarde d’un air méfiant. Elle s’arrête à mi-chemin entre la directrice et le Républicain pour ne pas que ce dernier ne se sente agressé.
- Dites-moi, messire, que diriez-vous d’un homme qui agresse de pauvres orphelins dans la rue au point de les terrifier ?
- Les agresser ? C’est eux qui m’ont volé !
- Oui, oui, bien sûr. Mais vous savez comment vont les rumeurs. Qu’est-ce qui est le plus intéressant, pour nous, chers nobles de la République ? Un noble qui se fait voler comme un idiot par des enfants, fait-elle avec un sourire un brin sournois, ou bien un noble qui martyrise de pauvres innocents alors qu’un gamin voulait simplement lui rendre sa bourse qui était tombée sur le trottoir ? Ce n’est pas la vérité, bien sûr. Mais vous savez qu’ici, on ne s’intéresse pas à la vérité. Juste au meilleur scandale qu’on peut cancaner d’un salon à l’autre.
Un silence succède ses paroles alors que le noble plisse les yeux, la dévisage de haut en bas, se souvient de son prénom prononcé par Antoine. Puis, il comprend, écarquille légèrement les yeux, et crache d’un air toujours aussi arrogant :
- Neera Storm. Vous protégez ces voleurs ?
L’intéressée hausse les épaules.
- Un voleur a pénétré dans ma propriété, une nuit. Je l’ai neutralisé d’un éclair, je suis sûre qu’il s’en souvient encore. Donc non, je ne les aime pas, mais j’admets,fait-elle en repoussant l’une de ses mèches blanches, que je n’apprécie pas voir mépriser les protégés de mon amie. Ca m’insupporte quelque peu,[/b] poursuit-elle avec un sourire froid. Mais comme je me soucie autant qu’eux que des mes compatriotes, je vous propose d’en rester là et de les oublier tout simplement.
- Ils ont essayé de me…
- Ma foi, vous n’en savez rien. Avez-vous essayé de le voler les enfants ?
Les deux secouent frénétiquement la tête. Heureusement, ils ne sont pas complètement stupides.
- En l’absence de preuve, il y a ce qu’on appelle la présomption d’innocence, susurre Neera d’une voix douce, si n’elle était pas un brin ironique. Alors je vous conseille de lâcher cet enfant. Dame Aliéna serait, j’en suis sûre, très scandalisée si elle apprenait que vous aviez fait du mal à un petit sans avoir la preuve de son larcin. Et vous savez comme elle aime raconter ses histoires à tout le monde dans la République.
La réputation d’un noble pouvait beaucoup pâtir d’une simple rumeur, surtout si elle gonflait et devenait un scandale dans la République. Avec sa longévité, Neera avait dû renouveler plusieurs fois ses carnets d’adresse, mais ils étaient quand même bien fourni. Elle savait donc à qui s’adresser pour que le noble souffre indirectement de ce petit coup de folie. Un déchet comme un orphelin en valait-il vraiment la peine ?
De toute façon, s’il n’obtempérait pas, Neera avait d’autres manières d’être convaincante, et ça ne ferait pas du bien à ce vieux bougre qui les emmerdait bien.
Dahlia, en tout cas, essaie de rattraper les choses, et Neera n’intervient pas dans un premier temps. C’est elle qui a la charge de ses protégés, c’est donc elle qui doit les récupérer. Prendre la parole trop tôt, ou intervenir trop vite, c’est d’une certaine manière saper son autorité, et la Républicaine ne le fera pas. Elle observe donc, alors qu’Antoine vient finalement se poser à côté d’elle et regarde avec anxiété son comparse qui est toujours du côté du noble. Neera cherche à revenir sur le nom de celui-ci. Il est dans la noblesse, elle est en certaine, son accoutrement, son arrogance, ses habits luxueux, sa bourse bien remplie sont l’archétype même d’une famille riche. C’est embêtant parce qu’une telle lignée peut forcément mettre des bâtons dans les roues à l’entreprise de Dahlia. Le mieux serait qu’il s’adoucisse mais… Les choses empirent, à ce que la diviniste constate. Apparemment, il en a marre de voir ces mômes dans la rue tous les mois. Pour fréquenter l’orphelinat, la demi-titan sait que Dahlia organise régulièrement des excursions pour les orphelins, et la sang-mêlée n’a jamais pensé que cela pouvait causer problème. Ils sont à ce point-là dans les ruelles ? Son regard croise celui de Dahlia, qui semble s’être un instant figée en se souvenant de sa présence, avant qu’un soupir désolé ne sorte de la bouche de la jolie Faë. Un mauvais pressentiment assaille alors la maîtresse de la foudre. Elle ne peut pas laisser les choses comme ça. Soit le gamin n’en ressortira pas indemne, soit c’est le noble qui risque de causer de gros problèmes.
Alors Neera tourne la tête vers le bourgeois et c’est alors que son nom revient à sa mémoire. Ce n’est étonnant qu’elle n’ait pas retenu son nom, elle ne l’a jamais apprécié.
- Messire Devillers.
Son ton est calme, et la mention de son prénom crée subitement un blanc dans la conversation. L’homme est surpris qu’on connaisse son identité, et l’altercation entre Dahlia et le noble est momentanément brisée grâce à sa soudaine intervention. C’est le moment pour la professeure universitaire d’agir.
Mais pas en tant qu’enseignante, cette fois.
Non, elle laisserait son appartenance à Magic de côté.
Pour l’heure, c’était uniquement son sang noble qui allait jouer.
D’ailleurs, Neera s’avance d’un pas mesuré vers ledit bourgeois qui la regarde d’un air méfiant. Elle s’arrête à mi-chemin entre la directrice et le Républicain pour ne pas que ce dernier ne se sente agressé.
- Dites-moi, messire, que diriez-vous d’un homme qui agresse de pauvres orphelins dans la rue au point de les terrifier ?
- Les agresser ? C’est eux qui m’ont volé !
- Oui, oui, bien sûr. Mais vous savez comment vont les rumeurs. Qu’est-ce qui est le plus intéressant, pour nous, chers nobles de la République ? Un noble qui se fait voler comme un idiot par des enfants, fait-elle avec un sourire un brin sournois, ou bien un noble qui martyrise de pauvres innocents alors qu’un gamin voulait simplement lui rendre sa bourse qui était tombée sur le trottoir ? Ce n’est pas la vérité, bien sûr. Mais vous savez qu’ici, on ne s’intéresse pas à la vérité. Juste au meilleur scandale qu’on peut cancaner d’un salon à l’autre.
Un silence succède ses paroles alors que le noble plisse les yeux, la dévisage de haut en bas, se souvient de son prénom prononcé par Antoine. Puis, il comprend, écarquille légèrement les yeux, et crache d’un air toujours aussi arrogant :
- Neera Storm. Vous protégez ces voleurs ?
L’intéressée hausse les épaules.
- Un voleur a pénétré dans ma propriété, une nuit. Je l’ai neutralisé d’un éclair, je suis sûre qu’il s’en souvient encore. Donc non, je ne les aime pas, mais j’admets,fait-elle en repoussant l’une de ses mèches blanches, que je n’apprécie pas voir mépriser les protégés de mon amie. Ca m’insupporte quelque peu,[/b] poursuit-elle avec un sourire froid. Mais comme je me soucie autant qu’eux que des mes compatriotes, je vous propose d’en rester là et de les oublier tout simplement.
- Ils ont essayé de me…
- Ma foi, vous n’en savez rien. Avez-vous essayé de le voler les enfants ?
Les deux secouent frénétiquement la tête. Heureusement, ils ne sont pas complètement stupides.
- En l’absence de preuve, il y a ce qu’on appelle la présomption d’innocence, susurre Neera d’une voix douce, si n’elle était pas un brin ironique. Alors je vous conseille de lâcher cet enfant. Dame Aliéna serait, j’en suis sûre, très scandalisée si elle apprenait que vous aviez fait du mal à un petit sans avoir la preuve de son larcin. Et vous savez comme elle aime raconter ses histoires à tout le monde dans la République.
La réputation d’un noble pouvait beaucoup pâtir d’une simple rumeur, surtout si elle gonflait et devenait un scandale dans la République. Avec sa longévité, Neera avait dû renouveler plusieurs fois ses carnets d’adresse, mais ils étaient quand même bien fourni. Elle savait donc à qui s’adresser pour que le noble souffre indirectement de ce petit coup de folie. Un déchet comme un orphelin en valait-il vraiment la peine ?
De toute façon, s’il n’obtempérait pas, Neera avait d’autres manières d’être convaincante, et ça ne ferait pas du bien à ce vieux bougre qui les emmerdait bien.
Invité
Invité
Dahlia se sentait complètement spectatrice d'une scène qu'elle avait pourtant savamment orchestrée. Elle était démunie, prise dans son propre piège, l'étau semblait se resserrer sur sa peau un peu plus chaque seconde. La directrice était paralysée des pieds à la tête. Elle ne pouvait user de ses méthodes habituelles en la présence de la professeure sans mettre en péril tout ce qu'elle avait construit de ses mains au fil des années. En règle générale, la pitié suffisait à calmer les esprits, même les plus acharnés, mais les enfants étaient tombés sur un individu récalcitrant. Pendant un bref instant, elle les blâma d'avoir choisi une cible pareille, mais sa rancune la quitta aussi vite qu'elle était arrivée. Tout était sa faute, une fois de plus. D'une manière ou d'une autre, elle aurait dû les avertir, les protéger du danger. Antoine et Luka étaient de bons enfants, plus particulièrement de bons éléments pour les petites affaires externes de Dahlia, elle ne pouvait se permettre de les perdre sur un bête incident.
Neera prit les devants, ce qui eut l'effet de soulager considérablement la conscience de la directrice. Sa présence était autant une malédiction qu'une bénédiction. Quand bien même les jeunes femmes ne se connaissaient que trop peu, Dahlia connaissait la puissance autant magique que politique de son alliée. En sa qualité de professeure, la diviniste disposait d'une grande éloquence qui manquait cruellement à l'éducation de la Fae. Elle la regardait, les yeux remplis d'étoiles face à son charisme que nul ne pouvait nier. Sa position de noble lui permettait de jouer avec les nerfs de l'individu qui leur posait problème, et il aurait été mentir de dire que Dahlia ne s'amusait pas intérieurement de la situation. Celui qui leur tenait tête avait maintenant l'air dans le pétrin. Et dans un sens, même si Dahlia abhorrait la façon dont son alliée parlait de ses enfants, elle le savait nécessaire. Elle grinça des dents et prit une longue inspiration. Tout ceci n'était qu'une fumisterie pour lui faire croire qu'elle se trouvait de son côté. Neera ne pensait pas un mot de ce qu'elle disait... Si ?
« Ils n’auraient jamais osé voler un homme de votre prestance, voyons, Messire Devillers. Mes enfants sont des chenapans, mais les valeurs de la République leur sont inculquées, et ces dernières ne traitent pas en douceur du vol et de ce qui arrive aux criminels. ». Dahlia devait rentrer dans son jeu pour se le mettre dans la poche. Elle s’agenouilla au niveau de l’enfant encore empoigné et tendit la main. « Faites preuve d’humanité et relâchez cet enfant. Il ne recommencera plus, et je me souviendrais de votre miséricorde. Vous n’êtes pas sans savoir que l’orphelinat est un lieu de passage extrêmement fréquenté, aussi, je ne manquerais point de confier aux nobles familles venant à ma rencontre votre extrême mansuétude. ». Au-delà des menaces de la diviniste, la directrice espérait que la flatterie ferait son petit effet. Les nobles tenaient à leur image, une faiblesse que la Fae n’avait pas et par extension, qu’elle avait peu le réflexe d’utiliser. À vrai dire, elle trouvait cette technique tout à fait odieuse, mais le personnage qu’elle affrontait méritait bien de subir un tel traitement.
Une grimace déforma les traits du noble qui jeta un rapide coup d’œil à l’enfant qu’il tenait toujours fermement près de lui. « Toute cette situation est absolument ridicule… ». Dahlia planta son regard dans le sien. « Vous avez raison. Vous perdez votre précieux temps. ». Sa grimace s’intensifia. Il n’avait nullement l’intention de devenir le sujet de commérages dans la République et la présence même de la directrice le mettait mal à l’aise. D’un geste brusque, il lâcha enfin le poignet de l’orphelin qui se précipita dans les bras de celle qu’il considérait comme sa mère. Elle le serra contre elle dans un soupir de soulagement et regarda la silhouette bougonnante du vieil aigri s’éloigner dans une autre ruelle. Écartant les mèches de cheveux du petit, elle le regarda sous tous les angles. « Tu n’as rien ? Laisse-moi regarder ton poignet. ». Rouge vif, mais cela ne laisserait aucune marque. « Vous m’avez fait une de ces peurs. Qu’est-ce qui vous a pris ? Je vous avais demandé de ne pas vous éloigner, encore moins pour faire des âneries pareilles ! ».
Plaçant sa main dans le dos de l’orphelin, Dahlia se tourna vers Neera. Son jeu d’acteur n’était probablement pas parfait, mais elle comptait sur l’absurdité de la situation pour faire le travail à sa place. Elle baissa les yeux et fixa les pavés pendant quelques secondes. « Je… Je suis vraiment désolée que tu aies dû assister à ça. ». Elle se mordit les lèvres nerveusement. « Je n’ai pas de mot approprié pour exprimer ma gratitude. ». Elle invita les enfants par un léger tapotement de main à remercier également leur sauveteuse du jour. Une fois leurs remerciements présentés, les petits rejoignirent le groupe qui les attendait non loin. La Fae croisa les mains sur le bas de son ventre, manifestement gênée. « Je ne peux pas te laisser partir comme ça après ce que tu as fait pour moi. Ce n’est pas grand-chose, mais j’aimerais t’inviter à déjeuner, pour te remercier, et pour discuter. Si tu as le temps. Et si tu en as envie. ». Neera était une jeune femme très occupée, aussi Dahlia ne se faisait pas trop d’espoirs sur son invitation. Cependant, la laisser s’éclipser après avoir constaté de ses propres yeux son petit manège n’était simplement pas une option. Elle devait trouver une explication, une justification, et vite. Le noble, quant à lui, ne verrait pas le jour se lever...
Neera prit les devants, ce qui eut l'effet de soulager considérablement la conscience de la directrice. Sa présence était autant une malédiction qu'une bénédiction. Quand bien même les jeunes femmes ne se connaissaient que trop peu, Dahlia connaissait la puissance autant magique que politique de son alliée. En sa qualité de professeure, la diviniste disposait d'une grande éloquence qui manquait cruellement à l'éducation de la Fae. Elle la regardait, les yeux remplis d'étoiles face à son charisme que nul ne pouvait nier. Sa position de noble lui permettait de jouer avec les nerfs de l'individu qui leur posait problème, et il aurait été mentir de dire que Dahlia ne s'amusait pas intérieurement de la situation. Celui qui leur tenait tête avait maintenant l'air dans le pétrin. Et dans un sens, même si Dahlia abhorrait la façon dont son alliée parlait de ses enfants, elle le savait nécessaire. Elle grinça des dents et prit une longue inspiration. Tout ceci n'était qu'une fumisterie pour lui faire croire qu'elle se trouvait de son côté. Neera ne pensait pas un mot de ce qu'elle disait... Si ?
« Ils n’auraient jamais osé voler un homme de votre prestance, voyons, Messire Devillers. Mes enfants sont des chenapans, mais les valeurs de la République leur sont inculquées, et ces dernières ne traitent pas en douceur du vol et de ce qui arrive aux criminels. ». Dahlia devait rentrer dans son jeu pour se le mettre dans la poche. Elle s’agenouilla au niveau de l’enfant encore empoigné et tendit la main. « Faites preuve d’humanité et relâchez cet enfant. Il ne recommencera plus, et je me souviendrais de votre miséricorde. Vous n’êtes pas sans savoir que l’orphelinat est un lieu de passage extrêmement fréquenté, aussi, je ne manquerais point de confier aux nobles familles venant à ma rencontre votre extrême mansuétude. ». Au-delà des menaces de la diviniste, la directrice espérait que la flatterie ferait son petit effet. Les nobles tenaient à leur image, une faiblesse que la Fae n’avait pas et par extension, qu’elle avait peu le réflexe d’utiliser. À vrai dire, elle trouvait cette technique tout à fait odieuse, mais le personnage qu’elle affrontait méritait bien de subir un tel traitement.
Une grimace déforma les traits du noble qui jeta un rapide coup d’œil à l’enfant qu’il tenait toujours fermement près de lui. « Toute cette situation est absolument ridicule… ». Dahlia planta son regard dans le sien. « Vous avez raison. Vous perdez votre précieux temps. ». Sa grimace s’intensifia. Il n’avait nullement l’intention de devenir le sujet de commérages dans la République et la présence même de la directrice le mettait mal à l’aise. D’un geste brusque, il lâcha enfin le poignet de l’orphelin qui se précipita dans les bras de celle qu’il considérait comme sa mère. Elle le serra contre elle dans un soupir de soulagement et regarda la silhouette bougonnante du vieil aigri s’éloigner dans une autre ruelle. Écartant les mèches de cheveux du petit, elle le regarda sous tous les angles. « Tu n’as rien ? Laisse-moi regarder ton poignet. ». Rouge vif, mais cela ne laisserait aucune marque. « Vous m’avez fait une de ces peurs. Qu’est-ce qui vous a pris ? Je vous avais demandé de ne pas vous éloigner, encore moins pour faire des âneries pareilles ! ».
Plaçant sa main dans le dos de l’orphelin, Dahlia se tourna vers Neera. Son jeu d’acteur n’était probablement pas parfait, mais elle comptait sur l’absurdité de la situation pour faire le travail à sa place. Elle baissa les yeux et fixa les pavés pendant quelques secondes. « Je… Je suis vraiment désolée que tu aies dû assister à ça. ». Elle se mordit les lèvres nerveusement. « Je n’ai pas de mot approprié pour exprimer ma gratitude. ». Elle invita les enfants par un léger tapotement de main à remercier également leur sauveteuse du jour. Une fois leurs remerciements présentés, les petits rejoignirent le groupe qui les attendait non loin. La Fae croisa les mains sur le bas de son ventre, manifestement gênée. « Je ne peux pas te laisser partir comme ça après ce que tu as fait pour moi. Ce n’est pas grand-chose, mais j’aimerais t’inviter à déjeuner, pour te remercier, et pour discuter. Si tu as le temps. Et si tu en as envie. ». Neera était une jeune femme très occupée, aussi Dahlia ne se faisait pas trop d’espoirs sur son invitation. Cependant, la laisser s’éclipser après avoir constaté de ses propres yeux son petit manège n’était simplement pas une option. Elle devait trouver une explication, une justification, et vite. Le noble, quant à lui, ne verrait pas le jour se lever...
- Utilisation de sorts:
- Pestilence Palier III sur le noble o/
Il sera frappé par la Peste dans les prochains jours
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 579
crédits : 852
crédits : 852
Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Neera n’a aucune conscience du désarroi de Dahlia. Elle pourrait peut-être l’imaginer, si elle était une spectatrice de second plan, mais la professeure n’est pas du genre à rester passive lorsqu’on touche, de près ou de loin, à ses connaissances. Aussi, son attention est pleinement concentrée sur le noble en face d’elle. Ce type d’individus, malheureusement, la demoiselle les connaît, et sous cape, elle les méprise. C’est le genre de personnes qui croit que tout lui est dû grâce à sa naissance alors que, fondamentalement, il n’est rien. Mais ici, il ne serait pas judicieux de lui dire ses quatre vérités. Pas tant qu’il détient le gosse et que ce dernier est tout près de lui.
Pour autant, ça ne veut pas dire que la demi-titan le brosse dans le bon sens du poil. On peut même dire que c’est tout l’inverse. Et après les menaces voilées de Neera viennent les tentations de Dahlia. La Faë propose en effet à leur interlocuteur de parler haut et fort de sa mansuétude. A sa place, elle déchirerait son portrait en mille morceaux, mais la flatterie est, pour l’heure, une bonne option.
De toute façon, le noble s’impatiente, et Dahlia lui répond bien. Comme elle le lui dit, l’intéressé a plus intéressant à faire, et il finit sans doute par se rendre compte qu’il ne tirera rien de cette situation. Au contraire. Quand il lâche donc l’enfant, la belle aux cheveux d’argent se détend imperceptiblement. Aurait-il initié le moindre geste trop brusque que la diviniste aurait agi, – entre sa foudre et la frappe du noble, elle parie sur sa magie – mais ç’aurait été dès lors une situation délicate et la professeure est heureuse de l’éviter.
La Républicaine regarde le gamin se jeter dans les bras de la directrice, et un mince sourire effleure les lèvres de Neera. Voilà un souvenir qu’ils garderont longtemps en tête. Quelle idée de vouloir approcher un si gros poisson aussi… D’ailleurs, ce qu’il s’est passé n’est pas très clair. L’enseignante a beau avoir pris le parti de la jolie blonde, elle n’oublie pas les circonstances de la colère du noble, mais elle estime qu’il serait malvenu de retourner le couteau de la plaie devant les enfants. Pour ce qui les concerne, ils ont leur dose d’émotion forte et de toute façon, Dahlia leur fait déjà un sermon. Quelque chose lui souffle aussi que, quoi qu’elle pense de tout cela, elle fera le point avec ses protégés plus tard. A sa place, du moins, c’est ce que la sang-mêlée ferait. Gronder ses étudiants rapidement en la présence d’un tiers, vérifier qu’ils vont bien, puis, quand l’urgence est passée, leur faire davantage prendre conscience de leur coup de folie. Si coup de folie il y a réellement eu. Enfin bref…
Neera jette un œil au poignet rouge vif du gamin, mais comme son amie, elle estime qu’il n’en restera aucune trace. Elle n’est pas très surprise quand Dahlia se retourne vers elle d’un air désolé. C’est toujours embarrassant d’embarquer une connaissance dans ses problèmes, mais la mage lui accorde un sourire rassurant.
- Tu n’en peux rien. D’ailleurs, c’est la stricte vérité. Comment pouvait-elle prévoir que ses orphelins se retrouveraient dans une situation pareille ? Mais Dahlia la remercie et, après avoir imposé aux enfants d’en faire autant, elle lui propose d’aller manger ensemble. Voilà une proposition intéressante et bienvenue, à laquelle répond l’enseignante répond par un souvenir avenant. Ce sera avec plaisir. C’est vrai que je passe régulièrement à ton orphelinat, mais nous sommes souvent trop occupées pour parler vraiment seule à seule. Dahlia avait ses fonctions de directrice, et si elle venait bien sûr la saluer, l’établissement n’allait pas se gérer tout seul. La Faë avait donc beaucoup à faire. Quant à l’élémentaliste, au sein de l’orphelinat, elle était une sorte d’attraction touristique. Les orphelins adoraient son contrôle de la magie, et lui demandaient à chaque fois de leur montrer de nouveaux tours : est-ce qu’elle pouvait créer des épées pour qu’ils jouent avec ? Est-ce qu’elle pouvait leur montrer de nouveaux animaux ? Ou encore créer une petite tornade ? Ou bien les prendre dans ses bras et les faire voler, juste un tout petit peu ? La minute devenant bien sûr des heures, si elle écoutait tous leurs desirata au bas mot.
Evidemment, Neera tirait parti de tout cela puisque Dahlia lui avait fait une requête, celle de voir si ses protégés avaient des prédisposition à la magie. La femme les encourageait donc habilement à voir s’ils ne pouvaient pas reproduire ses tours les plus simples, en essayant de déceler s’ils avaient des ressources suffisantes en mana. Pour certains, cela donnait des résultats, pour d’autres, c’était le néant absolu, mais ça permettait au moins aux deux adultes d’être davantage fixées. Evidemment, ce n’était pas toujours sans conséquence pour la directrice de l’orphelinat. Quand des petits découvraient qu’ils pouvaient manipuler le feu, l’air ou la glace, cela pouvait créer… quelques dégâts.
Mais on ne pouvait pas tout avoir, dans la vie.
En tous les cas, la professeure les invite d’un geste à sortir de cette satanée ruelles et les deux femmes retrouvent donc les rues plus animées et plus sûres de Liberty.
- Cela étant dit, tu ne dois pas t’occuper de tes orphelins d’abord ? Tu fais une sortie, à ce que je vois ? Où comptais-tu les emmener ?
C’est que, si Neera comprend pourquoi Dahlia veut l’inviter, elle ne souhaite pas non plus la mettre dans l’embarras si ses protégés doivent avoir son attention. Elle peut toujours l’accompagner, puis quand les enfants seront rentrés, la suivre pour aller manger quelque part.
- Pour ce messire Devillers, qui n’a de noble que le nom, ne t’inquiète pas pour lui. Si je me rends compte, lors des prochaines festivités mondaines auxquels lui et moi sommes invités, qu’il dit du mal de ton établissement, je m’en occuperai moi-même.
La mage ignore tout du sort prochain du Républicain, mais son ton est assuré, elle pense vraiment ce qu’elle dit. Elle marque ensuite une courte pause alors qu’elle repense à l’altercation d’un peu plus tôt, puis tourne son regard vers Dahlia, alors qu’elle marche à côté d’elle.
- Mais pourquoi tes deux chenapans se sont écartés du groupe pour aller dans de telles ruelles ? Et, honnêtement, que faisaient-ils avec l’argent de ce vieux renard ?
Dahlia pourrait bien lui parler de la fougue de la jeunesse, du goût de l’aventure, et de tout ce qu’il voulait, elle avait quand même bien aperçu la bourse du noble dans les mains d’un des deux orphelins. Et si Neera n’est pas le moins du monde hostile envers son amie, elle n’est pas bête non plus et se pose légitimement des questions.
Pour autant, ça ne veut pas dire que la demi-titan le brosse dans le bon sens du poil. On peut même dire que c’est tout l’inverse. Et après les menaces voilées de Neera viennent les tentations de Dahlia. La Faë propose en effet à leur interlocuteur de parler haut et fort de sa mansuétude. A sa place, elle déchirerait son portrait en mille morceaux, mais la flatterie est, pour l’heure, une bonne option.
De toute façon, le noble s’impatiente, et Dahlia lui répond bien. Comme elle le lui dit, l’intéressé a plus intéressant à faire, et il finit sans doute par se rendre compte qu’il ne tirera rien de cette situation. Au contraire. Quand il lâche donc l’enfant, la belle aux cheveux d’argent se détend imperceptiblement. Aurait-il initié le moindre geste trop brusque que la diviniste aurait agi, – entre sa foudre et la frappe du noble, elle parie sur sa magie – mais ç’aurait été dès lors une situation délicate et la professeure est heureuse de l’éviter.
La Républicaine regarde le gamin se jeter dans les bras de la directrice, et un mince sourire effleure les lèvres de Neera. Voilà un souvenir qu’ils garderont longtemps en tête. Quelle idée de vouloir approcher un si gros poisson aussi… D’ailleurs, ce qu’il s’est passé n’est pas très clair. L’enseignante a beau avoir pris le parti de la jolie blonde, elle n’oublie pas les circonstances de la colère du noble, mais elle estime qu’il serait malvenu de retourner le couteau de la plaie devant les enfants. Pour ce qui les concerne, ils ont leur dose d’émotion forte et de toute façon, Dahlia leur fait déjà un sermon. Quelque chose lui souffle aussi que, quoi qu’elle pense de tout cela, elle fera le point avec ses protégés plus tard. A sa place, du moins, c’est ce que la sang-mêlée ferait. Gronder ses étudiants rapidement en la présence d’un tiers, vérifier qu’ils vont bien, puis, quand l’urgence est passée, leur faire davantage prendre conscience de leur coup de folie. Si coup de folie il y a réellement eu. Enfin bref…
Neera jette un œil au poignet rouge vif du gamin, mais comme son amie, elle estime qu’il n’en restera aucune trace. Elle n’est pas très surprise quand Dahlia se retourne vers elle d’un air désolé. C’est toujours embarrassant d’embarquer une connaissance dans ses problèmes, mais la mage lui accorde un sourire rassurant.
- Tu n’en peux rien. D’ailleurs, c’est la stricte vérité. Comment pouvait-elle prévoir que ses orphelins se retrouveraient dans une situation pareille ? Mais Dahlia la remercie et, après avoir imposé aux enfants d’en faire autant, elle lui propose d’aller manger ensemble. Voilà une proposition intéressante et bienvenue, à laquelle répond l’enseignante répond par un souvenir avenant. Ce sera avec plaisir. C’est vrai que je passe régulièrement à ton orphelinat, mais nous sommes souvent trop occupées pour parler vraiment seule à seule. Dahlia avait ses fonctions de directrice, et si elle venait bien sûr la saluer, l’établissement n’allait pas se gérer tout seul. La Faë avait donc beaucoup à faire. Quant à l’élémentaliste, au sein de l’orphelinat, elle était une sorte d’attraction touristique. Les orphelins adoraient son contrôle de la magie, et lui demandaient à chaque fois de leur montrer de nouveaux tours : est-ce qu’elle pouvait créer des épées pour qu’ils jouent avec ? Est-ce qu’elle pouvait leur montrer de nouveaux animaux ? Ou encore créer une petite tornade ? Ou bien les prendre dans ses bras et les faire voler, juste un tout petit peu ? La minute devenant bien sûr des heures, si elle écoutait tous leurs desirata au bas mot.
Evidemment, Neera tirait parti de tout cela puisque Dahlia lui avait fait une requête, celle de voir si ses protégés avaient des prédisposition à la magie. La femme les encourageait donc habilement à voir s’ils ne pouvaient pas reproduire ses tours les plus simples, en essayant de déceler s’ils avaient des ressources suffisantes en mana. Pour certains, cela donnait des résultats, pour d’autres, c’était le néant absolu, mais ça permettait au moins aux deux adultes d’être davantage fixées. Evidemment, ce n’était pas toujours sans conséquence pour la directrice de l’orphelinat. Quand des petits découvraient qu’ils pouvaient manipuler le feu, l’air ou la glace, cela pouvait créer… quelques dégâts.
Mais on ne pouvait pas tout avoir, dans la vie.
En tous les cas, la professeure les invite d’un geste à sortir de cette satanée ruelles et les deux femmes retrouvent donc les rues plus animées et plus sûres de Liberty.
- Cela étant dit, tu ne dois pas t’occuper de tes orphelins d’abord ? Tu fais une sortie, à ce que je vois ? Où comptais-tu les emmener ?
C’est que, si Neera comprend pourquoi Dahlia veut l’inviter, elle ne souhaite pas non plus la mettre dans l’embarras si ses protégés doivent avoir son attention. Elle peut toujours l’accompagner, puis quand les enfants seront rentrés, la suivre pour aller manger quelque part.
- Pour ce messire Devillers, qui n’a de noble que le nom, ne t’inquiète pas pour lui. Si je me rends compte, lors des prochaines festivités mondaines auxquels lui et moi sommes invités, qu’il dit du mal de ton établissement, je m’en occuperai moi-même.
La mage ignore tout du sort prochain du Républicain, mais son ton est assuré, elle pense vraiment ce qu’elle dit. Elle marque ensuite une courte pause alors qu’elle repense à l’altercation d’un peu plus tôt, puis tourne son regard vers Dahlia, alors qu’elle marche à côté d’elle.
- Mais pourquoi tes deux chenapans se sont écartés du groupe pour aller dans de telles ruelles ? Et, honnêtement, que faisaient-ils avec l’argent de ce vieux renard ?
Dahlia pourrait bien lui parler de la fougue de la jeunesse, du goût de l’aventure, et de tout ce qu’il voulait, elle avait quand même bien aperçu la bourse du noble dans les mains d’un des deux orphelins. Et si Neera n’est pas le moins du monde hostile envers son amie, elle n’est pas bête non plus et se pose légitimement des questions.
Invité
Invité
La respiration de la Fae connut une brève accalmie quand elle entendit les sages paroles de sa salvatrice. Évidemment, selon toute logique, selon les standards, Dahlia n’avait aucun moyen de prédire les agissements de ses enfants. Elle veillait sur eux, certes, mais au vu de leur nombre, ne pouvait se permettre une surveillance accrue. Heureusement pour elles, nombreuses étaient les excuses qui s’alignaient dans sa tête, toutes aussi probables les unes que les autres, mais Neera ne se ferait pas avoir par une ruse de bas étage. Elle devrait un peu plus se creuser la tête pour trouver une justification, en gardant à l’esprit que le plus simple était très souvent le plus efficace. Pour son plus grand bonheur, l’élémentaliste accepta sa proposition. « Je sais que je t’en demande énormément… Les enfants t’adorent. ». Un léger sourire orna ses traits fins, auparavant habité par une grimace colérique. « Je te remercie encore d’avoir été là pour moi, d’avoir été là pour eux. ».
La directrice sortit enfin de la ruelle malfamée accompagnée de celle que ses petits appelaient La Maîtresse du Vent et s’arrêta quelques secondes pour observer les alentours. Aujourd’hui, il ne devait pas y avoir d’autres perturbations, Antoine et Luka étant les seuls chargés de tenter un larcin. Elle replaça une mèche de sa longue chevelure blonde derrière son oreille et s’empressa de répondre à l’interrogation de la diviniste. « C’est gentil à toi de t’en inquiéter, cependant je ne peux pas permettre à ces deux petits... ». Elle leur tapa affectueusement la tête l’un après l’autre. « Chenapans… De continuer la sortie. ». Au fond d’elle, Dahlia se sentait coupable de ce qui arrivait aux petits. Elle ne pouvait pas les laisser s’en sortir si facilement, pourtant, c'était elle qui les avait initiés. Fort heureusement, avec une potion de perte de mémoire, tout ceci ne les marquerait point. Le lendemain, ils auront oublié l’existence de Messire Devillers, et le monde ne tarderait pas non plus à recevoir la nouvelle de son décès dans les prochains jours. Personne ne ferait le lien entre leur altercation et sa fin abrupte, mais on ne défiait pas la Fae de cette manière sans y perdre des plumes.
« Je vais donc les raccompagner à l’orphelinat pour qu’ils apprennent de leurs erreurs. Je ne veux pas imaginer si l’information venait à tourner dans Liberty... ». Aucune famille ne voudrait adopter des voleurs, encore moins une famille noble. Et si la jeune femme doutait depuis plusieurs années, mais encore plus à présent de l’éducation donnée par ces familles riches, elle ne pouvait nier que leur fortune faciliterait considérablement la vie des orphelins. Dahlia fut momentanément désarçonnée par la question de Neera, ne s’attendant pas à ce qu’elle insiste à ce point. La comédie n’avait pas aussi bien fonctionné qu’elle l’aurait voulu. Elle se maudit un instant, se rappelant que malgré les années d’expérience, elle devait continuer à pratiquer son jeu d’acteur et à le parfaire pour donner une parfaite illusion d’innocence. Elle passa une main dans ses cheveux, essuyant les quelques gouttes de sueur qui perlaient sur sa peau blanche et poussa un long soupir d’exaspération avant d’envoyer les petits rejoindre temporairement leurs petits camarades. Elle ne souhaitait pas avoir une conversation pareille à portée de leurs oreilles. « Pour être honnête avec toi, Neera, je ne sais pas vraiment. Antoine et Luka ont toujours été un peu turbulents, mais on sort clairement du cadre auquel ils m’ont habituée. ».
Elle marqua une pause, faisant mine de réfléchir. « Les sorties dans Liberty sont toujours un peu compliquées. Les enfants découvrent un univers qui est complètement opposé au leur. J’essaie au mieux de les préparer à l’orphelinat, mais la réalité est souvent bien plus brutale. ». Elle redressa la tête, plantant son regard dans le sien, tentant de jauger si sa supercherie prenait. « Je devrais obtenir la vérité en les questionnant une fois rentrée. J’ai bien une idée mais... ». Elle se tritura nerveusement les doigts. « Il est possible que les enfants m’aient entendue parler des finances de l’orphelinat avec mon assistante il y a quelques jours. En ce moment, c'est…. Compliqué. ». Un de ses plus gros donateurs venait de se retirer pour une raison qui lui échappait encore. Une missive avait quitté les lieux rapidement pour savoir ce qui avait poussé le noble à tout arrêter, néanmoins elle ne pouvait quémander des explications. Elle n’était qu’une directrice d’orphelinat, une charité parmi tant d’autres. « S’ils sont passés devant mon bureau à ce moment-là, c’est possible qu’ils se soient mis en tête de m’aider, à leur manière. Leur mauvaise manière. ». Dahlia se gratta la tête. Le mensonge était plausible, sa couverture restait intacte. De plus, elle ne mentait pas réellement. L’orphelinat n’était pas très en forme. Elle secoua la tête. « Enfin, je ne vais pas t’embêter avec les détails, d’autant plus que ce n’est qu’une idée. Le fait est que j’aurais une conversation avec Antoine et Luka quand nous serons rentrés, et je leur ferai comprendre qu’en aucun cas, on ne peut se permettre de voler autrui. Je devrais pouvoir y arriver sans trop de problèmes. ».
Elle se dirigea lentement vers l’orphelinat qui se trouvait non loin, invitant l’élémentaliste et les deux enfants responsables à la suivre. Une fois dans le hall, elle salua la demoiselle qui se tenait à la réception et invita les petits à se rendre dans leurs chambres respectives pour réfléchir à ce qu’ils avaient fait aujourd’hui. Une fois que les enfants étaient pris en charge, elle se retourna vers Neera. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Je t’invite, donc je t’en prie, fais ton choix. ». Une question qui l’arrangeait d’autant plus que Dahlia n’avait absolument aucune idée de ce qui se faisait en restauration dans la capitale. Elle ne quittait jamais ses quartiers sauf pour faire quelques achats de maintenance pour l’orphelinat et pour les sorties organisées.« Je ne m’y connais pas réellement. En général, je ne suis pas seule dans les rues de Liberty, et je n’ai pas vraiment les fonds pour faire manger tous les enfants dans un restaurant. ». Un sourire naquit sur ses lèvres, entre la déception et l’espoir. Le mauvais temps n’allait pas durer. Le soleil allait finir par revenir. Et peut-être que grâce à ses pouvoirs et à sa bienveillance, Neera arriverait à chasser les nuages.
La directrice sortit enfin de la ruelle malfamée accompagnée de celle que ses petits appelaient La Maîtresse du Vent et s’arrêta quelques secondes pour observer les alentours. Aujourd’hui, il ne devait pas y avoir d’autres perturbations, Antoine et Luka étant les seuls chargés de tenter un larcin. Elle replaça une mèche de sa longue chevelure blonde derrière son oreille et s’empressa de répondre à l’interrogation de la diviniste. « C’est gentil à toi de t’en inquiéter, cependant je ne peux pas permettre à ces deux petits... ». Elle leur tapa affectueusement la tête l’un après l’autre. « Chenapans… De continuer la sortie. ». Au fond d’elle, Dahlia se sentait coupable de ce qui arrivait aux petits. Elle ne pouvait pas les laisser s’en sortir si facilement, pourtant, c'était elle qui les avait initiés. Fort heureusement, avec une potion de perte de mémoire, tout ceci ne les marquerait point. Le lendemain, ils auront oublié l’existence de Messire Devillers, et le monde ne tarderait pas non plus à recevoir la nouvelle de son décès dans les prochains jours. Personne ne ferait le lien entre leur altercation et sa fin abrupte, mais on ne défiait pas la Fae de cette manière sans y perdre des plumes.
« Je vais donc les raccompagner à l’orphelinat pour qu’ils apprennent de leurs erreurs. Je ne veux pas imaginer si l’information venait à tourner dans Liberty... ». Aucune famille ne voudrait adopter des voleurs, encore moins une famille noble. Et si la jeune femme doutait depuis plusieurs années, mais encore plus à présent de l’éducation donnée par ces familles riches, elle ne pouvait nier que leur fortune faciliterait considérablement la vie des orphelins. Dahlia fut momentanément désarçonnée par la question de Neera, ne s’attendant pas à ce qu’elle insiste à ce point. La comédie n’avait pas aussi bien fonctionné qu’elle l’aurait voulu. Elle se maudit un instant, se rappelant que malgré les années d’expérience, elle devait continuer à pratiquer son jeu d’acteur et à le parfaire pour donner une parfaite illusion d’innocence. Elle passa une main dans ses cheveux, essuyant les quelques gouttes de sueur qui perlaient sur sa peau blanche et poussa un long soupir d’exaspération avant d’envoyer les petits rejoindre temporairement leurs petits camarades. Elle ne souhaitait pas avoir une conversation pareille à portée de leurs oreilles. « Pour être honnête avec toi, Neera, je ne sais pas vraiment. Antoine et Luka ont toujours été un peu turbulents, mais on sort clairement du cadre auquel ils m’ont habituée. ».
Elle marqua une pause, faisant mine de réfléchir. « Les sorties dans Liberty sont toujours un peu compliquées. Les enfants découvrent un univers qui est complètement opposé au leur. J’essaie au mieux de les préparer à l’orphelinat, mais la réalité est souvent bien plus brutale. ». Elle redressa la tête, plantant son regard dans le sien, tentant de jauger si sa supercherie prenait. « Je devrais obtenir la vérité en les questionnant une fois rentrée. J’ai bien une idée mais... ». Elle se tritura nerveusement les doigts. « Il est possible que les enfants m’aient entendue parler des finances de l’orphelinat avec mon assistante il y a quelques jours. En ce moment, c'est…. Compliqué. ». Un de ses plus gros donateurs venait de se retirer pour une raison qui lui échappait encore. Une missive avait quitté les lieux rapidement pour savoir ce qui avait poussé le noble à tout arrêter, néanmoins elle ne pouvait quémander des explications. Elle n’était qu’une directrice d’orphelinat, une charité parmi tant d’autres. « S’ils sont passés devant mon bureau à ce moment-là, c’est possible qu’ils se soient mis en tête de m’aider, à leur manière. Leur mauvaise manière. ». Dahlia se gratta la tête. Le mensonge était plausible, sa couverture restait intacte. De plus, elle ne mentait pas réellement. L’orphelinat n’était pas très en forme. Elle secoua la tête. « Enfin, je ne vais pas t’embêter avec les détails, d’autant plus que ce n’est qu’une idée. Le fait est que j’aurais une conversation avec Antoine et Luka quand nous serons rentrés, et je leur ferai comprendre qu’en aucun cas, on ne peut se permettre de voler autrui. Je devrais pouvoir y arriver sans trop de problèmes. ».
Elle se dirigea lentement vers l’orphelinat qui se trouvait non loin, invitant l’élémentaliste et les deux enfants responsables à la suivre. Une fois dans le hall, elle salua la demoiselle qui se tenait à la réception et invita les petits à se rendre dans leurs chambres respectives pour réfléchir à ce qu’ils avaient fait aujourd’hui. Une fois que les enfants étaient pris en charge, elle se retourna vers Neera. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Je t’invite, donc je t’en prie, fais ton choix. ». Une question qui l’arrangeait d’autant plus que Dahlia n’avait absolument aucune idée de ce qui se faisait en restauration dans la capitale. Elle ne quittait jamais ses quartiers sauf pour faire quelques achats de maintenance pour l’orphelinat et pour les sorties organisées.« Je ne m’y connais pas réellement. En général, je ne suis pas seule dans les rues de Liberty, et je n’ai pas vraiment les fonds pour faire manger tous les enfants dans un restaurant. ». Un sourire naquit sur ses lèvres, entre la déception et l’espoir. Le mauvais temps n’allait pas durer. Le soleil allait finir par revenir. Et peut-être que grâce à ses pouvoirs et à sa bienveillance, Neera arriverait à chasser les nuages.
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Neera Storm
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Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
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C’est sans regrets que Neera quitte la rue malfamée en compagnie de Dahlia et des deux enfants. Il faut dire que cela leur permet de penser à autre chose que cette brève altercation avec le noble républicain, quand bien même elle n’est pas surprise que son amie raccompagne les deux petits à l’orphelinat. Elle ne peut les laisser poursuivre leur journée comme si de rien n’était, au fond, et les gamins risquent en plus de ne pas être très attentif à leur sortie, vu tout ce qu’ils ont vécu.
- Je t’accompagne alors.
Les mots s’échappent tout naturellement de la bouche de Neera, et un sourire un peu plus doux apparaît sur ses lèvres quand la Faë craint qu’une rumeur inopportune ne se répande dans la ville à l’égard de ses orphelins.
- Honnêtement, je doute que cela se répandra. Monsieurs Devillers aboie plus qu’il ne mord. Et puis des enfants voleurs... Malheureusement, il y en a beaucoup. Je ne connais pas bien la réalité de la pègre, ni celle des petites gens. Ma richesse et la fortune de ma famille m’ont préservée de ces soucis-là. Une expression un peu ennuyée apparaît d’ailleurs sur le visage de la demi-titan alors qu’elle énonce cette vérité. Toute sa vie, elle a été entourée par des gens de l’élite, et personne, pas même Dahlia, ne pourra nier cette réalité. Pour autant, des gamins pauvres, il y en a beaucoup. Encore plus à l’arrivée des migrants, qui n’ont d’autres choix que d’envoyer leurs gosses pour trouver à manger. Alors Devillers machin chose pourra t’accuser de tout ce qu’il veut, on lui dira plutôt que ça doit être des pauvres enfants des bas-fonds qui ont essayé de prendre sa bourse. Ca serait tellement plus « logique ». En plus, la pègre se répand tellement bien qu’elle n’a guère plus peur de rien. Tiens, par exemple, un larron lui-même a pénétré dans ma propriété il y a quelques temps. Il est pourtant connu qu’elle est une élémentaliste renommée, mais ça n’empêche pas d’avoir de telles mésaventures à l’occasion. C’est désolant, mais certaines personnes n’hésiteront certainement pas à utiliser des enfants au potentiel prometteur. J’avoue que j’ai du mal à comprendre cette mentalité, puisqu’on est censé les protéger, pas les corrompre, ni les mettre en danger.
Neera ne se rend pas compte qu'elle peut critiquer par là l'activité de Dahlia. L'ignorance est parfois mère de vertu et, en l'occurrence, l'air honnête de la demi-titan montre qu'elle ne se doute de rien. Cela dit, la jeune femme se souvient quand même de ce qu’elle a vu et la diviniste interroge donc son amie. La Fae éloigne Antoine et Luka avant de lui répondre, et l’élémentaliste la laisse parler sans intervenir davantage. Apparemment, la directrice est aussi surprise que sa comparse, quoique Dahlia lui parle des difficultés de son établissement. Les petits auraient pu l’entendre, et vouloir régler les choses « à leur façon ». C’est possible, oui, mais ce n’est qu’une conjoncture. Ce qui est certain, dans tous les cas, c’est que Neera est à mille lieux de penser que son amie est à l’origine de tout cela.
- Pourquoi tu ne me fais pas part de tes soucis financiers quand ton établissement a des soucis ? Tu sais bien que je ne manque pas de moyens, même si je ne gaspille pas mon argent pour n’importe quelle cause non plus. Neera arque un sourcil mais elle reprend assez vite. Pour les enfants, tu les connais mieux que moi. C’est toi qui dois découvrir pourquoi ils ont fait cela, mais… Il se peut aussi qu’ils aient été mal influencés par quelqu’un. Il suffit qu’ils aient vu une fois un vol à la tire lors de leurs sorties pour qu’ils soient poussés à faire de même. C’est vite fait. Et tellement facile si on a les doigts agiles. La professeure de Magic finit par hausser les épaules. Quoi qu’il en soit, c’est sûr qu’ils doivent cesser tout cela. Sinon, cela risque de te revenir en pleine figure un jour ou l’autre. Tu as les épaules solides, mais tu ne mérites pas d’avoir de tels ennuis à cause de tes protégés.
Elle ne se rend pas compte, Neera, que les choses ne sont pas toujours si faciles. Peut-être même qu’elle ne comprendrait pas Dahlia si elle lui montrait son vrai visage et lui révélait qu’elle utilise ses enfants pour voler autrui. Mais quand on est avec une cuillère d’argent dans la bouche, en grandissant dans un environnement stable et intègre, certaines valeurs nous échappent totalement et ici, c’est parfaitement son cas.
Toujours est-il qu’elle salue la demoiselle qui se tient à la réception de l’orphelinat. La sang-mêlée attend patiemment que la directrice renvoie ses deux garnements dans leur chambre, puis un sourire lumineux apparaît sur le visage de Neera quand son amie lui révèle qu’elle ne connaît pas grand-chose en matière culinaire. La Tornade peut la comprendre, il est certain qu’on ne peut pas aller partout quand on gère une ribambelle d’enfants. Mais pour l’heure, Dahlia est seule, et l’occasion est trop belle pour qu’elle ne puisse pas en profiter.
- Alors, que dis-tu d’aller Au joyeux lurron ? Il y a un coin gastronomique ainsi qu’une partie buffet. Dans les deux cas, c’est très bon, de bonne qualité, et pas trop cher.
Elle laisse la Faë exprimer son avis, puis Neera se permet de prendre les devants pour reprendre leur marche dans Liberty.
- J’y pense, Ekha, un illusionniste de talent, commence à rejouer des pièces, ces temps-ci. Pourquoi tu n’emmènerais pas tes gamins à l’une de ses pièces ? Ses talents sont hors-normes, il nous plonge dans une illusion visuelle et auditive tout au long de la représentation théâtrale, et tes petits seraient subjugués, j’en suis sûre. Quant à toi, tu pourrais en profiter pour une soirée.
Il y a également moyen d’obtenir une jolie réduction du théâtre. Neera se demande un instant si Ekha a eu l’occasion de donner une pièce à des gamins, et elle s’amuse à l’idée de le voir s’adapter à leur jeune âge. Ce serait un défi intéressant pour l’artiste. Mais bientôt, elle ferme le sujet et profite pour s’intéresser davantage à la jolie blonde.
- Mais toi, hormis tes protégés, comment vas-tu ? Qu’en est-il de tes projets ? Je pense que tu avais pour objectif d’apprendre à voler, récemment, non ? Où en es-tu ?
Le restaurant n’est pas loin, elles y arriveront lentement, mais sûrement alors qu’elles dialoguent tranquillement dans les rues de Liberty.
Invité
Invité
Dahlia aimait se considérer comme un électron libre, dénué de toutes chaînes, de toutes attaches. A ce titre, elle n’entretenait que peu de relations sans un intérêt propre, sans que cela ne lui apporte quelque chose. Il pouvait s’agir de services financiers, d’un atout militaire ou encore d’une bonne association pour garantir son image de sainte. Neera faisait partie de ses proches grâce à ses capacités magiques mais également grâce à sa bienveillance qui frôlait l’indécence. Parfois elle en venait à se poser des questions sur l’ascension de la professeure à Magic. Pouvait-on monter aussi haut, être si bien considéré, en ne faisant que des bonnes actions ? Cette seule pensée qui lui paraissait utopique la fit légèrement sourire. Son pessimisme l’empêchait régulièrement de profiter des petits bonheurs qu’offrait la vie, et cette sortie en compagnie de l’élémentaire en était le parfait exemple.
Sagement, la Fae attendit le bon moment pour répondre aux interrogations de son amie, tandis qu’elle avançait à petits pas dans les rues de Liberty. Au joyeux lurron… Ce nom ne lui disait absolument rien, mais cela n’avait rien de surprenant. Dahlia ne prenait jamais le temps d’aller se prélasser dans un restaurant et pour cause : tout son argent était redistribué dans l’orphelinat. Il lui arrivait de faire quelques emplettes personnelles mais elle les regrettait presque instantanément, considérant que chaque pièce d’argent pouvait être un atout de taille pour son établissement. Aujourd’hui, elle ferait une entorse à cette règle. Au fond d’elle, elle avait bien besoin de prendre une pause. « Oui, avec plaisir. Je te suis. ».
Le nom de l’illusionniste ne lui évoquait pas grand-chose, et sa confusion pouvait se lire aisément sur son visage. Elle bredouilla quelques mots, saisissant encore un peu plus le fossé qui séparait le monde de Neera du sien. « Je ne connais pas du tout pour être honnête avec toi, Neera. J’adore le théâtre, mais je n’ai que trop peu d’occasions de m’y rendre. ». Elle prit quelques secondes pour réfléchir. « C’est vrai que les enfants pourraient apprécier le spectacle. ». Un petit rire s’échappa de ses lèvres. « Je devrais probablement faire un choix parmi les orphelins. Ils ne sont pas tous capables de se tenir tranquilles pendant plusieurs heures. La jeunesse, que veux-tu... ». Dahlia oubliait régulièrement son âge, entourée de ces petites créatures toute la journée. Pourtant, en tant que Fae, elle venait à peine de sortir de l’adolescence. Toutes ces responsabilités lui donnaient autant de raisons de vivre que de vieillissement prématuré…
Il était rare que quelqu’un s’intéresse à la directrice, aussi elle ne put exprimer qu’une franche surprise face aux questionnements de la diviniste. Son coeur sembla se réchauffer légèrement, touché par une si douce et sincère attention. Celle qu’on appelait la Tornade était à ses yeux une douce brise qui envoyait valser ses cheveux dorés et caresser son visage. « C’est… Compliqué. Je ne maîtrise pas réellement ma vitesse, il m’arrive de ne pas réussir à m’arrêter à temps. Pour ce qui est de l’atterrissage, je me suis grandement améliorée. ». Elle haussa les épaules. « Ce n’est pas facile de progresser en tant qu’autodidacte, mais je n’ai pas réellement le temps ou l’argent pour prendre des cours particuliers. Ce n'est qu'une question de temps. ».
Une fois arrivée au restaurant, Dahlia se laissa guider par le personnel qui leur indiqua une table isolée au fond de la pièce. La Fae jaugea le buffet avec envie, ravie de pouvoir enfin se régaler d’autres mets que ceux de sa propre cantine. Elle se servit en moyennes quantités, principalement des légumes, et s’assit de nouveau en face de Neera. « Par rapport à ce que tu m’as dit tout à l’heure... ». Elle baissa les yeux, manifestement embarrassée. « Je ne veux pas abuser de ta gentillesse ou de ta générosité, d'autant plus que tu es une de mes seules amies. La vérité est qu’un de nos plus grands donateurs s’est rétracté sans raison apparente, et je vais devoir trouver un moyen de compenser ce qu’il nous apportait. ». Elle replaça une mèche de sa chevelure blonde derrière son oreille. « Cet homme ne nous doit rien, c’est un pur acte de charité. Aussi, je ne peux pas quémander ou exiger une explication de sa part. Tout comme je ne peux pas décemment te demander de t’impliquer encore plus à l’orphelinat. ».
Son cœur se serra doucement. « Je ne voudrais pas que cela entache ta réputation. Je sais que ce n’est pas très bien vu pour les professeurs de Magic de se rendre à l’orphelinat pour faire du bénévolat, j’imagine que les donations font également jaser... ». Le regard dans le vide, Dahlia déplaçait inlassablement sa nourriture d’un bout à l’autre de son assiette avec sa fourchette. Toute cette conversation l’avait mise à plat. « J’y pense, mais tu m’as confié qu’un malotru avait tenté de s’infiltrer chez toi ? Tu sais pour quelle raison ? Il ne t’a pas blessée j’espère ? ». Neera était une noble, certes, mais il ne s’agissait absolument pas d’une cible facile. Soit le voleur n’avait aucune connaissance de l’habitante des lieux, soit il avait des envies suicidaires. La diviniste pouvait faire preuve d’une grande bonté, mais de la même manière qu’on ne joue pas avec le feu, on ne joue pas avec la Tornade.
Sagement, la Fae attendit le bon moment pour répondre aux interrogations de son amie, tandis qu’elle avançait à petits pas dans les rues de Liberty. Au joyeux lurron… Ce nom ne lui disait absolument rien, mais cela n’avait rien de surprenant. Dahlia ne prenait jamais le temps d’aller se prélasser dans un restaurant et pour cause : tout son argent était redistribué dans l’orphelinat. Il lui arrivait de faire quelques emplettes personnelles mais elle les regrettait presque instantanément, considérant que chaque pièce d’argent pouvait être un atout de taille pour son établissement. Aujourd’hui, elle ferait une entorse à cette règle. Au fond d’elle, elle avait bien besoin de prendre une pause. « Oui, avec plaisir. Je te suis. ».
Le nom de l’illusionniste ne lui évoquait pas grand-chose, et sa confusion pouvait se lire aisément sur son visage. Elle bredouilla quelques mots, saisissant encore un peu plus le fossé qui séparait le monde de Neera du sien. « Je ne connais pas du tout pour être honnête avec toi, Neera. J’adore le théâtre, mais je n’ai que trop peu d’occasions de m’y rendre. ». Elle prit quelques secondes pour réfléchir. « C’est vrai que les enfants pourraient apprécier le spectacle. ». Un petit rire s’échappa de ses lèvres. « Je devrais probablement faire un choix parmi les orphelins. Ils ne sont pas tous capables de se tenir tranquilles pendant plusieurs heures. La jeunesse, que veux-tu... ». Dahlia oubliait régulièrement son âge, entourée de ces petites créatures toute la journée. Pourtant, en tant que Fae, elle venait à peine de sortir de l’adolescence. Toutes ces responsabilités lui donnaient autant de raisons de vivre que de vieillissement prématuré…
Il était rare que quelqu’un s’intéresse à la directrice, aussi elle ne put exprimer qu’une franche surprise face aux questionnements de la diviniste. Son coeur sembla se réchauffer légèrement, touché par une si douce et sincère attention. Celle qu’on appelait la Tornade était à ses yeux une douce brise qui envoyait valser ses cheveux dorés et caresser son visage. « C’est… Compliqué. Je ne maîtrise pas réellement ma vitesse, il m’arrive de ne pas réussir à m’arrêter à temps. Pour ce qui est de l’atterrissage, je me suis grandement améliorée. ». Elle haussa les épaules. « Ce n’est pas facile de progresser en tant qu’autodidacte, mais je n’ai pas réellement le temps ou l’argent pour prendre des cours particuliers. Ce n'est qu'une question de temps. ».
Une fois arrivée au restaurant, Dahlia se laissa guider par le personnel qui leur indiqua une table isolée au fond de la pièce. La Fae jaugea le buffet avec envie, ravie de pouvoir enfin se régaler d’autres mets que ceux de sa propre cantine. Elle se servit en moyennes quantités, principalement des légumes, et s’assit de nouveau en face de Neera. « Par rapport à ce que tu m’as dit tout à l’heure... ». Elle baissa les yeux, manifestement embarrassée. « Je ne veux pas abuser de ta gentillesse ou de ta générosité, d'autant plus que tu es une de mes seules amies. La vérité est qu’un de nos plus grands donateurs s’est rétracté sans raison apparente, et je vais devoir trouver un moyen de compenser ce qu’il nous apportait. ». Elle replaça une mèche de sa chevelure blonde derrière son oreille. « Cet homme ne nous doit rien, c’est un pur acte de charité. Aussi, je ne peux pas quémander ou exiger une explication de sa part. Tout comme je ne peux pas décemment te demander de t’impliquer encore plus à l’orphelinat. ».
Son cœur se serra doucement. « Je ne voudrais pas que cela entache ta réputation. Je sais que ce n’est pas très bien vu pour les professeurs de Magic de se rendre à l’orphelinat pour faire du bénévolat, j’imagine que les donations font également jaser... ». Le regard dans le vide, Dahlia déplaçait inlassablement sa nourriture d’un bout à l’autre de son assiette avec sa fourchette. Toute cette conversation l’avait mise à plat. « J’y pense, mais tu m’as confié qu’un malotru avait tenté de s’infiltrer chez toi ? Tu sais pour quelle raison ? Il ne t’a pas blessée j’espère ? ». Neera était une noble, certes, mais il ne s’agissait absolument pas d’une cible facile. Soit le voleur n’avait aucune connaissance de l’habitante des lieux, soit il avait des envies suicidaires. La diviniste pouvait faire preuve d’une grande bonté, mais de la même manière qu’on ne joue pas avec le feu, on ne joue pas avec la Tornade.
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Tranquillement, Neera entraîne sa comparse dans les rues de Liberty. Elle sait où elles vont, et le restaurant dans lequel elle les amène a l’avantage de ne pas être trop éloigné de l’orphelinat. Ca n’empiètera donc pas sur l’agenda de la directrice, que l’enseignante devine fort occupée entre les sorties scolaires, la gestion de l’établissement, la paperasse administrative et d’autres joyeusetés dont elle est bien contente de ne pas s’occuper. D’ailleurs, la Tornade en vient à se demander quand son amie pense véritablement à elle. Cela ne la choque pas que la Fae n’aille pas au théâtre – tout le monde n’en a pas le temps, après tout –, mais est-ce que la jolie blonde prend quand même le temps d’avoir un échappatoire, un passe-temps, quelque chose qui la fasse penser à autre chose que son internat ? Oh, certes, ce projet est une passion, Neera en a bien conscience. Lorsque les deux femmes se sont rencontrées, Dahlia était à deux point de s’effondrer face à la menace d’un incendie que l’élémentaliste a su maîtriser et réduire à rien. Mais il n’empêche. On ne doit pas se détruire à la tâche pour autant.
Ses pensées, néanmoins, Neera les garde d’abord pour elle. Elle sait bien qu’elle vit parfois dans un autre monde, un monde où les choses sont plus faciles, puisque l’argent et la puissance ouvre tous les cœurs et toutes les portes. Il est dès lors bon de se mettre parfois à la place de l’autre, pour ne pas être trop brusque et mettre à mal son interlocuteur. Un sourire effleure son visage lorsque Dahlia déclare qu’elle devra faire un choix parmi ses orphelins. Il est certain que ceux-ci sont une boule d’énergie et tous ne sont pas fait pour s’asseoir sur un siège de théâtre. Et pourtant…
- Une fois pris par l’illusion, nul doute qu’ils seront impressionnés par le beau prince, le somptueux dragons, et la jolie princesse à délivrer des griffes des Titans. Neera glousse pour montrer qu’elle n’est pas sérieuse, mais l’idée est là. Crois-moi, ses illusions sont impressionnantes, on croirait presque être dans une autre toute autre réalité. Alors je t’assure qu’ils seront calmes dès que ça commencera. Ils auront même de quoi donner envie à leurs petits camarades restés à l’orphelinat. Une légère pause, puis la femme continue. Même toi tu pourrais être saisie. Et en plus, ça te ferait oublier tes tracas l’espace d’un moment, lui glisse Neera en esquissant un clin d’œil. Je pourrais demander à Ekha de glisser une conclusion pour tes protégés, comme un encouragement à ne pas te causer trop de bêtises, sous peine de rencontrer à l’improviste le principal antagoniste de la pièce.
Bon, ça, c’est plus sournois, mais ça peut toujours convaincre des enfants jeunes et impressionnables.
La conversation continue ensuite sur les compétences de vol de Dahlia, et la demi-titan n’est pas surprise qu’elle ait du mal à gérer sa vitesse. Cela viendra avec le temps et la pratique, assurément, mais trouver ce déclic pour mieux se déplacer dans les airs est toujours le plus difficile. D’autant plus quand on apprend en autodidacte et qu’on n’a ni le temps ni l’argent de se payer un professeur, comme le lui dit la belle blonde. A ces mots, une idée jaillit dans l’esprit de Neera, et une expression légèrement espiègle apparaît sur son visage.
- Dans ce cas, pourquoi n’irions-nous pas nous amuser un peu après le restaurant ?
Oui, oui, elle proposait bien à Dahlia de s’amuser alors que la directrice n’avait pas une seconde de temps pour elle. Mais la mage élémentaliste poursuit et enchaine :
- On peut toujours rentrer à ton orphelinat en volant. Ce sera toujours plus gai que de marcher, et je pourrais en plus te donner quelques conseils. Je te promets que je t’empêcherai de te crasher sur une maison ou la fenêtre d’un building, fait-elle d’un air malicieux. Evidemment, je ne te ferai pas payer, et évidemment, ça ne me dérange pas non plus. Histoire de prévenir toute objection. En plus, tu verras, une fois qu’on connaît l’ivresse du vol, on ne s’en lasse plus !
La Tornade attend la réponse de son amie, puis, elles pénètrent tous deux à l’intérieur du restaurant. L’enseignante n’est pas venue depuis quelques temps, mais elle prend plaisir à savoir que les plats sont toujours aussi variés. La Républicaine en profite dès lors pour prendre du poisson accompagné d’un assortiment de lentilles et d’autres légumes. Elle va ensuite s’asseoir, puis la diviniste écoute patiemment son interlocutrice reprendre la parole. Evidemment, la directrice ne souhaite pas abuser de sa gentillesse, mais… Si Neera est certes radine sur ses dépenses, ça ne la dérange pas tant que ça d’aider une bonne cause quand c’est vraiment nécessaire. Et Dahlia est une amie, elle ne le fait pas non plus pour n’importe qui.
- Je comprends, se contente de dire la demi-titan après avoir pris une bouchée de son repas. Et c’est vrai que les dons vont et viennent. Mais tu connais aussi ma situation, tu sais donc que j’ai quelques ressources à mon actif, fait pensivement la jeune femme. La faute à sa longévité exceptionnelle, notamment. Accumuler des années et des années de salaires… Ca servait, quand on avait quelques siècles. Je ne vais pas te faire de dons tout de suite, si tu veux. Mais si la situation persiste, n’hésite pas à venir me voir. Même chose si d’autres nobles… peuvent venir te chercher des noises. Je connais le milieu, alors je pourrai arranger les choses. Je suis toujours neutre dans ma ligne politique, mais j’ai quand même du pouvoir de part mon statut. Autant en profiter de temps en temps. Quitte à toucher un mot, même à l’insu de Dahlia, à d’autres amis pour qu’ils versent providentiellement une somme qui aiderait l’orphelinat.
Un ricanement s’échappe néanmoins légèrement de sa bouche quand la Faë pense à la réputation de son amie.
- Mon existence même fait jaser, alors ne t’inquiète pas. Je suis la Tornade à Magic, et ça ne plait pas à tout le monde. Des parents ont déjà cru que je pourrais tuer leurs enfants avec ma magie de l’air, alors que mon élément, c’est bel et bien la foudre, et les dieux savent que c’est infiniment plus dangereux. Et puis, l’avis de la République… est voué à passer. Tu sais que le nom des Storm a déjà été entaché à cause du fanatisme de ma mère sur les Titans ? Eh bien, qui se souvient encore de ça 500 ans plus tard ? Seulement ceux qui ne savent pas me voir en peinture. Je les évite et ils me le rendent bien.
On pourrait croire que Neera parle avec flegmatisme. Peut-être est-ce parce que ses quelques siècles d’existence lui ont appris à voir les choses différemment ? D’un autre angle, en tout cas. Pour elle, le règne des Goldheart est voué à être très court, même si, honnêtement, elle se demande souvent si elle ne va pas vieillir d’un coup prématurément.
Quand le sujet dévie sur le voleur qui a osé pénétrer chez elle, le ton de Neera devient alors rassurant et presque guilleret.
- J’avoue que je n’ai pas apprécié, mais non, il n’a pas pu me blesser. En fait, ajoute-t-elle dans une légère grimace, c’est plutôt moi qui l’ai neutralisé. Comme il ne voulait rien dire, j’ai fait venir deux officiers républicains. Et figure-toi qu’on a enquêté ensemble pour retrouver la trace du commanditaire. J’ai peu l’occasion de m’intéresser au monde la pègre, tu sais ? Mais c’était franchement intéressant. C’est un univers que je ne connais pas, et pourtant, j’aurais intérêt à prendre conscience qu’il existe davantage.
Neera marque une pause, autant pour manger que pour laisser son amie réagir, puis elle reprend :
- D’ailleurs, j’ai fait une chose qui m’a moi-même étonnée récemment. J’ai sauvé un mendiant de quelques brutes en rentrant chez moi. Et disons que je l’ai pris en pitié, au point de le prendre avec moi. Je me demande si je ne file pas du mauvais coton, dernièrement. Après, Ashani semble tout à fait capable et je l’ai pris dans mon personnel, finalement. Je suis sûre que mon intendant doit me maudire, parfois. Elle esquisse un sourire, puis reprend : Mais et toi ? Tout à l’heure, tu me semblais totalement concentrée sur l’orphelinat… Et c’est ton projet, le cœur de ta vie, je le comprends bien. Cela dit, tu devrais aussi avoir des projets pour toi. A trop donner, tu vas t’épuiser. Alors dis-moi : tu as des plans pour t’aider à lâcher un peu prise ? Des capacités que tu voudrais améliorer ? Des gens que tu voudrais rencontrer ? Ici ou même ailleurs… A Melorn ou en République. Le monde est vaste après tout… Même si je comprends que tu n’as pas trop l’occasion de voyager.
Ses pensées, néanmoins, Neera les garde d’abord pour elle. Elle sait bien qu’elle vit parfois dans un autre monde, un monde où les choses sont plus faciles, puisque l’argent et la puissance ouvre tous les cœurs et toutes les portes. Il est dès lors bon de se mettre parfois à la place de l’autre, pour ne pas être trop brusque et mettre à mal son interlocuteur. Un sourire effleure son visage lorsque Dahlia déclare qu’elle devra faire un choix parmi ses orphelins. Il est certain que ceux-ci sont une boule d’énergie et tous ne sont pas fait pour s’asseoir sur un siège de théâtre. Et pourtant…
- Une fois pris par l’illusion, nul doute qu’ils seront impressionnés par le beau prince, le somptueux dragons, et la jolie princesse à délivrer des griffes des Titans. Neera glousse pour montrer qu’elle n’est pas sérieuse, mais l’idée est là. Crois-moi, ses illusions sont impressionnantes, on croirait presque être dans une autre toute autre réalité. Alors je t’assure qu’ils seront calmes dès que ça commencera. Ils auront même de quoi donner envie à leurs petits camarades restés à l’orphelinat. Une légère pause, puis la femme continue. Même toi tu pourrais être saisie. Et en plus, ça te ferait oublier tes tracas l’espace d’un moment, lui glisse Neera en esquissant un clin d’œil. Je pourrais demander à Ekha de glisser une conclusion pour tes protégés, comme un encouragement à ne pas te causer trop de bêtises, sous peine de rencontrer à l’improviste le principal antagoniste de la pièce.
Bon, ça, c’est plus sournois, mais ça peut toujours convaincre des enfants jeunes et impressionnables.
La conversation continue ensuite sur les compétences de vol de Dahlia, et la demi-titan n’est pas surprise qu’elle ait du mal à gérer sa vitesse. Cela viendra avec le temps et la pratique, assurément, mais trouver ce déclic pour mieux se déplacer dans les airs est toujours le plus difficile. D’autant plus quand on apprend en autodidacte et qu’on n’a ni le temps ni l’argent de se payer un professeur, comme le lui dit la belle blonde. A ces mots, une idée jaillit dans l’esprit de Neera, et une expression légèrement espiègle apparaît sur son visage.
- Dans ce cas, pourquoi n’irions-nous pas nous amuser un peu après le restaurant ?
Oui, oui, elle proposait bien à Dahlia de s’amuser alors que la directrice n’avait pas une seconde de temps pour elle. Mais la mage élémentaliste poursuit et enchaine :
- On peut toujours rentrer à ton orphelinat en volant. Ce sera toujours plus gai que de marcher, et je pourrais en plus te donner quelques conseils. Je te promets que je t’empêcherai de te crasher sur une maison ou la fenêtre d’un building, fait-elle d’un air malicieux. Evidemment, je ne te ferai pas payer, et évidemment, ça ne me dérange pas non plus. Histoire de prévenir toute objection. En plus, tu verras, une fois qu’on connaît l’ivresse du vol, on ne s’en lasse plus !
La Tornade attend la réponse de son amie, puis, elles pénètrent tous deux à l’intérieur du restaurant. L’enseignante n’est pas venue depuis quelques temps, mais elle prend plaisir à savoir que les plats sont toujours aussi variés. La Républicaine en profite dès lors pour prendre du poisson accompagné d’un assortiment de lentilles et d’autres légumes. Elle va ensuite s’asseoir, puis la diviniste écoute patiemment son interlocutrice reprendre la parole. Evidemment, la directrice ne souhaite pas abuser de sa gentillesse, mais… Si Neera est certes radine sur ses dépenses, ça ne la dérange pas tant que ça d’aider une bonne cause quand c’est vraiment nécessaire. Et Dahlia est une amie, elle ne le fait pas non plus pour n’importe qui.
- Je comprends, se contente de dire la demi-titan après avoir pris une bouchée de son repas. Et c’est vrai que les dons vont et viennent. Mais tu connais aussi ma situation, tu sais donc que j’ai quelques ressources à mon actif, fait pensivement la jeune femme. La faute à sa longévité exceptionnelle, notamment. Accumuler des années et des années de salaires… Ca servait, quand on avait quelques siècles. Je ne vais pas te faire de dons tout de suite, si tu veux. Mais si la situation persiste, n’hésite pas à venir me voir. Même chose si d’autres nobles… peuvent venir te chercher des noises. Je connais le milieu, alors je pourrai arranger les choses. Je suis toujours neutre dans ma ligne politique, mais j’ai quand même du pouvoir de part mon statut. Autant en profiter de temps en temps. Quitte à toucher un mot, même à l’insu de Dahlia, à d’autres amis pour qu’ils versent providentiellement une somme qui aiderait l’orphelinat.
Un ricanement s’échappe néanmoins légèrement de sa bouche quand la Faë pense à la réputation de son amie.
- Mon existence même fait jaser, alors ne t’inquiète pas. Je suis la Tornade à Magic, et ça ne plait pas à tout le monde. Des parents ont déjà cru que je pourrais tuer leurs enfants avec ma magie de l’air, alors que mon élément, c’est bel et bien la foudre, et les dieux savent que c’est infiniment plus dangereux. Et puis, l’avis de la République… est voué à passer. Tu sais que le nom des Storm a déjà été entaché à cause du fanatisme de ma mère sur les Titans ? Eh bien, qui se souvient encore de ça 500 ans plus tard ? Seulement ceux qui ne savent pas me voir en peinture. Je les évite et ils me le rendent bien.
On pourrait croire que Neera parle avec flegmatisme. Peut-être est-ce parce que ses quelques siècles d’existence lui ont appris à voir les choses différemment ? D’un autre angle, en tout cas. Pour elle, le règne des Goldheart est voué à être très court, même si, honnêtement, elle se demande souvent si elle ne va pas vieillir d’un coup prématurément.
Quand le sujet dévie sur le voleur qui a osé pénétrer chez elle, le ton de Neera devient alors rassurant et presque guilleret.
- J’avoue que je n’ai pas apprécié, mais non, il n’a pas pu me blesser. En fait, ajoute-t-elle dans une légère grimace, c’est plutôt moi qui l’ai neutralisé. Comme il ne voulait rien dire, j’ai fait venir deux officiers républicains. Et figure-toi qu’on a enquêté ensemble pour retrouver la trace du commanditaire. J’ai peu l’occasion de m’intéresser au monde la pègre, tu sais ? Mais c’était franchement intéressant. C’est un univers que je ne connais pas, et pourtant, j’aurais intérêt à prendre conscience qu’il existe davantage.
Neera marque une pause, autant pour manger que pour laisser son amie réagir, puis elle reprend :
- D’ailleurs, j’ai fait une chose qui m’a moi-même étonnée récemment. J’ai sauvé un mendiant de quelques brutes en rentrant chez moi. Et disons que je l’ai pris en pitié, au point de le prendre avec moi. Je me demande si je ne file pas du mauvais coton, dernièrement. Après, Ashani semble tout à fait capable et je l’ai pris dans mon personnel, finalement. Je suis sûre que mon intendant doit me maudire, parfois. Elle esquisse un sourire, puis reprend : Mais et toi ? Tout à l’heure, tu me semblais totalement concentrée sur l’orphelinat… Et c’est ton projet, le cœur de ta vie, je le comprends bien. Cela dit, tu devrais aussi avoir des projets pour toi. A trop donner, tu vas t’épuiser. Alors dis-moi : tu as des plans pour t’aider à lâcher un peu prise ? Des capacités que tu voudrais améliorer ? Des gens que tu voudrais rencontrer ? Ici ou même ailleurs… A Melorn ou en République. Le monde est vaste après tout… Même si je comprends que tu n’as pas trop l’occasion de voyager.
Invité
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La proposition de Neera était tout à fait alléchante, alors sans trop d’hésitation, elle acquiesça. Dahlia appréciait accumuler de nouvelles connaissances sur le monde et avoir son indépendance, cependant parfois, elle devait reconnaître qu’elle se mettait elle-même des bâtons dans les roues. Il lui arrivait de se demander ce qui ce serait passé si elle avait grandi entourée des siens. Pouvaient-ils voler avec aisance en utilisant leurs ailes ? Était-elle la seule à ne pouvoir s’élever dans les airs sans l’usage de la magie ? Après tout, elle n’avait jamais rencontré le moindre congénère.
Les Faes préféraient l’air frais et les forêts profondes, là où la directrice ne quittait pratiquement jamais Liberty. Sa place était ici, parmi les siens, parmi la famille qu’elle avait choisie. Une famille immensément grande qui occupait presque toutes ses pensées. Pour l’heure, la diviniste avait bien fait comprendre à Dahlia qu’elle devrait sortir la tête de l’orphelinat de temps en temps. La jeune femme n’était pas réellement d’accord avec cette déclaration, mais dans les faits, Neera avait raison.
Assise devant son repas, la Fae mangeait avec parcimonie, prenant son temps pour savourer chaque élément du buffet qui était aussi beau que bon, les dires de son amie se confirmant un peu plus à chaque bouchée. Son regard errait sur le décor du restaurant, quelque peu surprise de n’avoir jamais constaté sa présence dans le décor de Liberty. Même si elle ne prenait jamais le temps de se rendre dans des lieux de loisirs ou de restauration, elle se disait qu’elle pourrait au moins faire l’effort de regarder le monde changer autour d’elle.
Âgée de quatre cents ans, Dahlia se sentait considérablement plus vieille, avec une sale impression d’avoir tout vu, tout vécu. La vie ne la surprenait plus réellement. Il lui arrivait des péripéties comme ce fut le cas aujourd’hui, mais peu présents étaient les événements qui parvenaient à la chambouler. Elle avait atteint son but : Neera avait cessé de poser des questions sur le vol des orphelins. Le reste n’était que distraction et petits plaisirs.
En l’écoutant parler de son statut, le cœur de la Fae se serra légèrement. « Je… Je sais que tu es là pour moi, pour l’orphelinat. Je suis touchée encore une fois de t’entendre le dire. Je t’assure que si la situation devient intenable, je n’hésiterai pas à me tourner vers toi. ». Elle détourna le regard, embarrassée. « Après tout, ce ne serait pas la première fois que tu viens à mon secours. ». Elle se souvenait très bien de l’incendie qui avait rapproché les deux jeunes femmes, précisément, car c’était le seul souvenir positif associé à cet incident. Un soir d’été, un des cuisiniers avait laissé un mets à mijoter sur le feu et, sans qu’on sache pourquoi, les flammes s’étaient dispersées dans l’enceinte de la cantine avant de commencer à s’étendre dans les autres pièces de l’orphelinat.
Dahlia avait été réveillé par des enfants partis voler de quoi faire leur petit goûter de la nuit, mais ses mains étaient liées : elle ne possédait aucun pouvoir qui lui permettait de sauver son établissement. Tout allait partir en fumée. Fort heureusement, Neera avait débarqué à ce moment-là, telle la grande héroïne qu’elle incarnait à présent dans l’esprit fatigué de la Fae, et avait permis au personnel ainsi qu’aux enfants de s’en sortir sains et saufs. Encore aujourd’hui, Dahlia était intimement persuadée que le feu était d’origine criminelle, néanmoins il ne lui restait aucune preuve tangible pour s’en assurer.
La directrice écarquilla les yeux tout en déposant de la sauce sur sa viande, manquant d’en renverser au passage. « Je ne comprends pas. Tu ES La Tornade. Ils ne comprennent pas à quel point ils sont chanceux de t’avoir en tant que professeure. Je ne ferais confiance à personne d’autre pour éduquer mes enfants sur la magie élémentaire. C’est vrai que les éléments que tu contrôles sont dangereux, et immensément puissants, mais je pense qu’ils sont entre des mains expertes. ». Le ton de la Fae était parfaitement calme et posé. Après tout, elle énonçait des faits qui pour elle étaient des évidences.
Quand bien même Neera ne partageait pas le même avis qu’elle sur beaucoup de sujets et ne pouvait pas être mise au courant de ses petites affaires illicites, elle restait une manieuse de magie légendaire et ses capacités, bien qu’impressionnantes, étaient principalement utilisées avec bienveillance. La diviniste n’était pas un monstre à craindre, mais une alliée de choix à honorer. « Cinq cents ans… Je ne sais pas si je serai même capable de conserver une rancune aussi longtemps. ». Elle s’arrêta pour prendre une gorgée d’eau. « D’autant plus que tu n’es pas ta mère… J’espère que tu ne m’en veux pas pour ce que je vais dire, mais parfois le monde noble me semble bien plus amer que le monde dans lequel je vis. ».
Le monde de la pègre… Elle dut se retenir de sourire à sa seule évocation. Les visages de Ssisska et Perséis lui vinrent immédiatement à l’esprit, ses deux collègues malfaitrices qu’elle appréciait tant. Elle devait feindre, encore. « C’est incroyable, je ne te savais pas enquêtrice. J’aimerais te dire que je ne suis pas inquiète pour toi, car tu n’auras aucune difficulté à te défendre, mais le monde de la pègre m’effraie suffisamment pour que ce soit un mensonge... ». Les mensonges après tout, elle ne faisait que les aligner, les uns après les autres comme des pièces de puzzle savamment incrustées. Elle redressa la tête lorsque Neera fit mention de sa récente « adoption » d’un mendiant, ce qui provoqua instantanément un sourire chez la directrice. Même s’il ne s’agissait pas d’un enfant, elle venait encore de secourir une âme en peine, et le visage de la Fae jusqu’alors un peu fermé vint s’illuminer. « Tu as un très grand cœur, Neera. Et j’ai le sentiment que ton instinct te trompe rarement. ». Elle stocka dans sa mémoire le prénom d’Ashani, comme si elle pressentait qu’elle en aurait besoin à un moment ou à un autre.
Lorsque les questions se retournèrent contre elle, Dahlia fut encore une fois manifestement mal à l’aise, se tortillant nerveusement sur sa chaise. « Je… ». Ses joues se mirent à rougir petit à petit. « J’aimerais bien retourner voir quelqu’un à Melorn, pour être tout à fait honnête avec toi, mais... ». Elle replaça une mèche de sa chevelure derrière son oreille. « Je ne suis pas vraiment sûre que cette personne veuille me revoir, surtout à l’improviste. J’aime beaucoup la cité elfique, je la trouve magnifique. ». Elle se prit à rêver pendant quelques instants. « Si j’étais libre comme l’air, alors je vivrais probablement à Melorn plutôt qu’à Liberty. J’adore notre capitale, mais je ne m’y sens pas réellement à ma place. Même mon orphelinat fait tâche dans le décor. ». Loin de déprécier son établissement, il ne s’agissait pour elle que d’un constat. L’architecture riche et colorée de Liberty contrastait énormément avec l’aspect austère de son lieu de travail.
« J’aimerais prendre le temps de le re-travailler, pour que la façade au moins s’accorde un peu plus avec la cité. Peut-être que cela aiderait à motiver les gens à venir adopter... ». Elle plaça sa main devant sa bouche. « Je suis désolée, je parle encore de l’orphelinat. ». Secouant la tête, elle se pressa de changer de sujet. C’était définitivement plus fort qu’elle. « Pour ce qui est de lâcher prise... ». Elle prit le temps de chercher ses mots. « Je ne sais pas vraiment comment m’y prendre. J’aime aller dans des galeries d’arts, me promener dans des jardins… C’est sûrement pour ça que j’apprécie autant Melorn. ». Ou pour une tout autre raison, tout du moins une tout autre personne. « Qu’est-ce que tu fais toi, Neera, pour passer le temps ? J’imagine que tu n’en as pas réellement à disposition comme tu le voudrais, mais nous n’avons jamais pris le temps de parler de tes loisirs. Magic doit te prendre énormément de temps. J’y suis allée quand j’étais plus jeune, pas en tant qu’étudiante tu t’en doutes, mais je me suis aventurée dans ses couloirs quelques fois. ».
Les Faes préféraient l’air frais et les forêts profondes, là où la directrice ne quittait pratiquement jamais Liberty. Sa place était ici, parmi les siens, parmi la famille qu’elle avait choisie. Une famille immensément grande qui occupait presque toutes ses pensées. Pour l’heure, la diviniste avait bien fait comprendre à Dahlia qu’elle devrait sortir la tête de l’orphelinat de temps en temps. La jeune femme n’était pas réellement d’accord avec cette déclaration, mais dans les faits, Neera avait raison.
Assise devant son repas, la Fae mangeait avec parcimonie, prenant son temps pour savourer chaque élément du buffet qui était aussi beau que bon, les dires de son amie se confirmant un peu plus à chaque bouchée. Son regard errait sur le décor du restaurant, quelque peu surprise de n’avoir jamais constaté sa présence dans le décor de Liberty. Même si elle ne prenait jamais le temps de se rendre dans des lieux de loisirs ou de restauration, elle se disait qu’elle pourrait au moins faire l’effort de regarder le monde changer autour d’elle.
Âgée de quatre cents ans, Dahlia se sentait considérablement plus vieille, avec une sale impression d’avoir tout vu, tout vécu. La vie ne la surprenait plus réellement. Il lui arrivait des péripéties comme ce fut le cas aujourd’hui, mais peu présents étaient les événements qui parvenaient à la chambouler. Elle avait atteint son but : Neera avait cessé de poser des questions sur le vol des orphelins. Le reste n’était que distraction et petits plaisirs.
En l’écoutant parler de son statut, le cœur de la Fae se serra légèrement. « Je… Je sais que tu es là pour moi, pour l’orphelinat. Je suis touchée encore une fois de t’entendre le dire. Je t’assure que si la situation devient intenable, je n’hésiterai pas à me tourner vers toi. ». Elle détourna le regard, embarrassée. « Après tout, ce ne serait pas la première fois que tu viens à mon secours. ». Elle se souvenait très bien de l’incendie qui avait rapproché les deux jeunes femmes, précisément, car c’était le seul souvenir positif associé à cet incident. Un soir d’été, un des cuisiniers avait laissé un mets à mijoter sur le feu et, sans qu’on sache pourquoi, les flammes s’étaient dispersées dans l’enceinte de la cantine avant de commencer à s’étendre dans les autres pièces de l’orphelinat.
Dahlia avait été réveillé par des enfants partis voler de quoi faire leur petit goûter de la nuit, mais ses mains étaient liées : elle ne possédait aucun pouvoir qui lui permettait de sauver son établissement. Tout allait partir en fumée. Fort heureusement, Neera avait débarqué à ce moment-là, telle la grande héroïne qu’elle incarnait à présent dans l’esprit fatigué de la Fae, et avait permis au personnel ainsi qu’aux enfants de s’en sortir sains et saufs. Encore aujourd’hui, Dahlia était intimement persuadée que le feu était d’origine criminelle, néanmoins il ne lui restait aucune preuve tangible pour s’en assurer.
La directrice écarquilla les yeux tout en déposant de la sauce sur sa viande, manquant d’en renverser au passage. « Je ne comprends pas. Tu ES La Tornade. Ils ne comprennent pas à quel point ils sont chanceux de t’avoir en tant que professeure. Je ne ferais confiance à personne d’autre pour éduquer mes enfants sur la magie élémentaire. C’est vrai que les éléments que tu contrôles sont dangereux, et immensément puissants, mais je pense qu’ils sont entre des mains expertes. ». Le ton de la Fae était parfaitement calme et posé. Après tout, elle énonçait des faits qui pour elle étaient des évidences.
Quand bien même Neera ne partageait pas le même avis qu’elle sur beaucoup de sujets et ne pouvait pas être mise au courant de ses petites affaires illicites, elle restait une manieuse de magie légendaire et ses capacités, bien qu’impressionnantes, étaient principalement utilisées avec bienveillance. La diviniste n’était pas un monstre à craindre, mais une alliée de choix à honorer. « Cinq cents ans… Je ne sais pas si je serai même capable de conserver une rancune aussi longtemps. ». Elle s’arrêta pour prendre une gorgée d’eau. « D’autant plus que tu n’es pas ta mère… J’espère que tu ne m’en veux pas pour ce que je vais dire, mais parfois le monde noble me semble bien plus amer que le monde dans lequel je vis. ».
Le monde de la pègre… Elle dut se retenir de sourire à sa seule évocation. Les visages de Ssisska et Perséis lui vinrent immédiatement à l’esprit, ses deux collègues malfaitrices qu’elle appréciait tant. Elle devait feindre, encore. « C’est incroyable, je ne te savais pas enquêtrice. J’aimerais te dire que je ne suis pas inquiète pour toi, car tu n’auras aucune difficulté à te défendre, mais le monde de la pègre m’effraie suffisamment pour que ce soit un mensonge... ». Les mensonges après tout, elle ne faisait que les aligner, les uns après les autres comme des pièces de puzzle savamment incrustées. Elle redressa la tête lorsque Neera fit mention de sa récente « adoption » d’un mendiant, ce qui provoqua instantanément un sourire chez la directrice. Même s’il ne s’agissait pas d’un enfant, elle venait encore de secourir une âme en peine, et le visage de la Fae jusqu’alors un peu fermé vint s’illuminer. « Tu as un très grand cœur, Neera. Et j’ai le sentiment que ton instinct te trompe rarement. ». Elle stocka dans sa mémoire le prénom d’Ashani, comme si elle pressentait qu’elle en aurait besoin à un moment ou à un autre.
Lorsque les questions se retournèrent contre elle, Dahlia fut encore une fois manifestement mal à l’aise, se tortillant nerveusement sur sa chaise. « Je… ». Ses joues se mirent à rougir petit à petit. « J’aimerais bien retourner voir quelqu’un à Melorn, pour être tout à fait honnête avec toi, mais... ». Elle replaça une mèche de sa chevelure derrière son oreille. « Je ne suis pas vraiment sûre que cette personne veuille me revoir, surtout à l’improviste. J’aime beaucoup la cité elfique, je la trouve magnifique. ». Elle se prit à rêver pendant quelques instants. « Si j’étais libre comme l’air, alors je vivrais probablement à Melorn plutôt qu’à Liberty. J’adore notre capitale, mais je ne m’y sens pas réellement à ma place. Même mon orphelinat fait tâche dans le décor. ». Loin de déprécier son établissement, il ne s’agissait pour elle que d’un constat. L’architecture riche et colorée de Liberty contrastait énormément avec l’aspect austère de son lieu de travail.
« J’aimerais prendre le temps de le re-travailler, pour que la façade au moins s’accorde un peu plus avec la cité. Peut-être que cela aiderait à motiver les gens à venir adopter... ». Elle plaça sa main devant sa bouche. « Je suis désolée, je parle encore de l’orphelinat. ». Secouant la tête, elle se pressa de changer de sujet. C’était définitivement plus fort qu’elle. « Pour ce qui est de lâcher prise... ». Elle prit le temps de chercher ses mots. « Je ne sais pas vraiment comment m’y prendre. J’aime aller dans des galeries d’arts, me promener dans des jardins… C’est sûrement pour ça que j’apprécie autant Melorn. ». Ou pour une tout autre raison, tout du moins une tout autre personne. « Qu’est-ce que tu fais toi, Neera, pour passer le temps ? J’imagine que tu n’en as pas réellement à disposition comme tu le voudrais, mais nous n’avons jamais pris le temps de parler de tes loisirs. Magic doit te prendre énormément de temps. J’y suis allée quand j’étais plus jeune, pas en tant qu’étudiante tu t’en doutes, mais je me suis aventurée dans ses couloirs quelques fois. ».
Noble de La République
Neera Storm
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Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Dahlia accepte de voler avec Neera après leur petit dîner, et l’élémentaliste pétille à l’idée de la voir à l’œuvre. C’est que les Fae sont particulièrement beaux et graciles, et elle est sûre que la directrice de l’orphelinat peut vraiment être sublime une fois dans les airs. La jeune femme est déjà très belle : ses traits sont fins, ses cheveux blonds ondulent soyeusement dans son dos, et ses yeux noisettes ont de quoi charmer bien des cœurs. Mais ses ailes ont ce petit je-ne-sais-quoi qui accentuent encore la beauté des membres de sa race. Ce sont des membranes très fragiles, qui sont pourtant suffisamment solides pour jouer avec le vent. Quand le soleil se pose dessus, on peut y voir des reflets dorés, comme si leurs veines étaient faites d’or pur ; parfois, on raconte même que leurs ailes peuvent se doter de quelques motifs somptueux, mais il peut très bien s’agir de légendes qui mettent en avant la délicatesse et le charme des Fae.
Il n’en reste pas moins que Dahlia pourrait être magnifique en plein vol et, accessoirement parlant, cela pourrait lui être une compétence très utile dans sa vie de tous les jours. Alors si la demi-titan peut lui donner un coup de pouce, et lui permettre de s’évader un temps soit peu de son quotidien, elle n’hésitera pas le moins du monde.
Désormais installées dans le restaurant, la magicienne croit un instant que son amie va renverser de la sauce sur elle lorsque cette dernière repose brusquement son morceau de viande dans son assiette. Mais le ton péremptoire de sa réponse lui arrache un sourire, et la confiance qu’elle lit dans les yeux de Dahlia fait chaud au cœur.
- Il y aura toujours des gens pour se plaindre des professeurs, même lorsqu’on a l’honneur d’enseigner à Magic. Même des citoyens avaient le toupet de se plaindre de la Dame, la Présidente de l’Académie. Et pourtant, cette dernière est aussi vieille que la République. Du reste, tantôt tu es critiqué, tantôt tu es adulé si tu arrives à tirer tes pairs d’une situation critique. Le monde est si changeant que c’en est parfois désarçonnant. Au moins, nous avons l’avantage d’en tirer de l’expérience, nous qui avons quelques siècles et qui vieillissons lentement. Voire quasiment pas. Mais ça, c’était un autre sujet, et Neera écoute la belle aux cheveux blonds parler du milieu noble dans lequel la professeure vit. Une expression douce-amère apparaît alors sur son visage. J’avoue qu’il s’agit la plupart du temps de sombres requins, sauf qu’au lieu de se montrer les dents, ils s’approchent gentiment et font mine d’être doux et gentils. Neera hausse les épaules alors qu’elle réfléchit. Le principe est de ne pas devenir comme eux, je suppose. Ne pas céder à la flagornerie, mais savoir aussi agir sans se laisser marcher sur les pieds. C’est tout un jeu un peu lié à la politique. C’est bien pour ça que je m’en suis détachée assez vite. Sa neutralité, connue de tous, ou presque, ne s’était pas développée par hasard : très tôt dans sa jeunesse, Neera en avait eu assez de ce jeu de dupes. Et puis, à quoi bon s’impliquer si tous les politiciens et les mouvements mouraient les uns après les autres, faute de ne pas résister à l’épreuve du temps ? C’était de l’énergie perdue, là où la magie, l’art et la culture perduraient envers et contre tout.
Neera écoute ensuite Dahlia tout en buvant son verre d’eau, et une expression mi-figue mi-raisin apparaît dans son regard quand la jolie Fae parle du monde la pègre. Assurément, cet univers est dangereux. Et assurément, la belle aux cheveux d’argent ne le connaît pas du tout.
- Il est certain que ce n’est pas mon monde. Et j’ose espérer, fait-elle avec un sourire doux, que ce n’est pas le tien non plus. Après, loin de moi l’idée de considérer que tout le monde est mauvais dans ce milieu. Peut-être que si les pauvres gens arrivaient au pouvoir, cela changerait en mieux la République. »
Les yeux de Neera deviennent subitement intéressés quand c’est au tour de Dahlia de parler. Ainsi, elle voudrait aller à Melorn pour revoir quelqu’un ? Voilà déjà un beau projet, et elle ne peut s’empêcher de surenchérir :
- Tu voudrais revoir un elfe ? Son ton est sincèrement curieux, même si elle voit que ses joues rosissent légèrement et un sourire un peu taquin naît sur ses lèvres. Je suppose qu’il est divinement beau comme n’importe lequel de ses pairs ? La sang-mêlée avale une bouchée de repas, puis continue d’un ton un peu plus sérieux. Si tu en as vraiment envie, alors tu devrais t’autoriser ce voyage. Depuis quand n’es-tu pas partie de Liberty ? Ca pourrait te faire du bien, tu pourrais voir d’autres paysages et revisiter la cité elfique que tu aimes tant. Il y a ton orphelinat mais… Quelqu’un pourrait prendre en charge le côté administratif de l’établissement pour quelques semaines. Les orphelins ne seraient pas délaissés non plus avec le reste de ton personnel. Et tu mérites bien des vacances, non ? La diviniste marque une pause un peu plus prononcée alors qu’elle réfléchit et une idée lui vient à son esprit. Je dois aller bientôt à Melorn pour retrouver de vieilles amies, que j’ai connues à Magic. Il y a ça et je dois voir d’autres collègues de l’Académie elfique aussi. Ce voyage ne se fera pas tout de suite, il risque plutôt d’avoir lieu début dans un mois ou deux grand minimum, je présume. Pourquoi est-ce que tu ne m’accompagnerais pas ? La route est longue jusqu’à Melorn et avec un peu de chances, tu pourrais avoir suffisamment de temps pour te préparer. Qu’en penses-tu ? Ca te permettrait de faire tout ce que tu veux dans les Terres du Nord. Et de revoir la personne dont tu as envie. Comment il s’appelle, déjà ? A moins que ce soit une fille ?
Un sourire naît ensuite sur les lèvres de Neera quand Dahlia évoque la belle ville de Melorn.
- Il y a toujours moyen que tu migres là-bas non ? Tu y as déjà pensé ?
Certes, un tel déménagement n’était pas sans conséquence, mais si son amie s’y épanouissait plus, pourquoi pas ? Il y aurait le problème des elfes qui sont souvent regroupés en communauté, mais la Fae pourrait y faire sa place.
Quoi qu’il en soit, Neera secoue la tête lorsque Dahlia s’excuse encore de parler de l’orphelinat. La magicienne pourrait de son côté lui parler pendant des heures de Magic, alors la belle blonde est toute excusée. La demi-titan l’écoute raconter ce qui l’aide à penser à autre chose et quand la directrice lui retourne la question, la professeure attend qu’on débarrasse leurs plats avant de prendre la parole.
- Je m’entraine à la magie, quand je peux. Elle a beau être une élémentaliste réputée, on n’arrête jamais de progresser selon elle. Je pense que je suis bientôt sur le point de passer un nouveau cap dans ma magie de l’air. J’ai besoin d’un lieu calme pour tester mes capacités à pleine puissance, je ne peux pas le faire dans la capitale. C’est aussi la raison de mon voyage vers Melorn, il y aura de nombreux lieux déserts où je pourrai exercer ma magie élémentaire. Et plus on progressera vers le Nord, moins j’aurai à me faire des gens alentours. Mais elle s’éloigne un peu de la question initiale, alors Neera revient à ses moutons et accorde un sourire à Dahlia. Sinon, j’aime bien le théâtre, je pense que tu le sais déjà, mais j’aime m’exercer à la musique, également. Je suis douée au piano et au violon, même si je joue très rarement en public. Et voyager est l’un de mes petits plaisirs. Quitter Liberty et Magic un temps, ça te fait toujours prendre une bouffée d’oxygène. Surtout qu’on ne sait jamais ce que te réserve l’inconnu.
La demoiselle se tait quand un serveur s’approche et leur tend des cartes. Une expression espiègle naît alors sur son visage.
- Ma foi, tu ne diras pas non à un dessert ? Il faut se faire plaisir de temps en temps, ajoute-elle avec des yeux légèrement pétillants.
Il n’en reste pas moins que Dahlia pourrait être magnifique en plein vol et, accessoirement parlant, cela pourrait lui être une compétence très utile dans sa vie de tous les jours. Alors si la demi-titan peut lui donner un coup de pouce, et lui permettre de s’évader un temps soit peu de son quotidien, elle n’hésitera pas le moins du monde.
Désormais installées dans le restaurant, la magicienne croit un instant que son amie va renverser de la sauce sur elle lorsque cette dernière repose brusquement son morceau de viande dans son assiette. Mais le ton péremptoire de sa réponse lui arrache un sourire, et la confiance qu’elle lit dans les yeux de Dahlia fait chaud au cœur.
- Il y aura toujours des gens pour se plaindre des professeurs, même lorsqu’on a l’honneur d’enseigner à Magic. Même des citoyens avaient le toupet de se plaindre de la Dame, la Présidente de l’Académie. Et pourtant, cette dernière est aussi vieille que la République. Du reste, tantôt tu es critiqué, tantôt tu es adulé si tu arrives à tirer tes pairs d’une situation critique. Le monde est si changeant que c’en est parfois désarçonnant. Au moins, nous avons l’avantage d’en tirer de l’expérience, nous qui avons quelques siècles et qui vieillissons lentement. Voire quasiment pas. Mais ça, c’était un autre sujet, et Neera écoute la belle aux cheveux blonds parler du milieu noble dans lequel la professeure vit. Une expression douce-amère apparaît alors sur son visage. J’avoue qu’il s’agit la plupart du temps de sombres requins, sauf qu’au lieu de se montrer les dents, ils s’approchent gentiment et font mine d’être doux et gentils. Neera hausse les épaules alors qu’elle réfléchit. Le principe est de ne pas devenir comme eux, je suppose. Ne pas céder à la flagornerie, mais savoir aussi agir sans se laisser marcher sur les pieds. C’est tout un jeu un peu lié à la politique. C’est bien pour ça que je m’en suis détachée assez vite. Sa neutralité, connue de tous, ou presque, ne s’était pas développée par hasard : très tôt dans sa jeunesse, Neera en avait eu assez de ce jeu de dupes. Et puis, à quoi bon s’impliquer si tous les politiciens et les mouvements mouraient les uns après les autres, faute de ne pas résister à l’épreuve du temps ? C’était de l’énergie perdue, là où la magie, l’art et la culture perduraient envers et contre tout.
Neera écoute ensuite Dahlia tout en buvant son verre d’eau, et une expression mi-figue mi-raisin apparaît dans son regard quand la jolie Fae parle du monde la pègre. Assurément, cet univers est dangereux. Et assurément, la belle aux cheveux d’argent ne le connaît pas du tout.
- Il est certain que ce n’est pas mon monde. Et j’ose espérer, fait-elle avec un sourire doux, que ce n’est pas le tien non plus. Après, loin de moi l’idée de considérer que tout le monde est mauvais dans ce milieu. Peut-être que si les pauvres gens arrivaient au pouvoir, cela changerait en mieux la République. »
Les yeux de Neera deviennent subitement intéressés quand c’est au tour de Dahlia de parler. Ainsi, elle voudrait aller à Melorn pour revoir quelqu’un ? Voilà déjà un beau projet, et elle ne peut s’empêcher de surenchérir :
- Tu voudrais revoir un elfe ? Son ton est sincèrement curieux, même si elle voit que ses joues rosissent légèrement et un sourire un peu taquin naît sur ses lèvres. Je suppose qu’il est divinement beau comme n’importe lequel de ses pairs ? La sang-mêlée avale une bouchée de repas, puis continue d’un ton un peu plus sérieux. Si tu en as vraiment envie, alors tu devrais t’autoriser ce voyage. Depuis quand n’es-tu pas partie de Liberty ? Ca pourrait te faire du bien, tu pourrais voir d’autres paysages et revisiter la cité elfique que tu aimes tant. Il y a ton orphelinat mais… Quelqu’un pourrait prendre en charge le côté administratif de l’établissement pour quelques semaines. Les orphelins ne seraient pas délaissés non plus avec le reste de ton personnel. Et tu mérites bien des vacances, non ? La diviniste marque une pause un peu plus prononcée alors qu’elle réfléchit et une idée lui vient à son esprit. Je dois aller bientôt à Melorn pour retrouver de vieilles amies, que j’ai connues à Magic. Il y a ça et je dois voir d’autres collègues de l’Académie elfique aussi. Ce voyage ne se fera pas tout de suite, il risque plutôt d’avoir lieu début dans un mois ou deux grand minimum, je présume. Pourquoi est-ce que tu ne m’accompagnerais pas ? La route est longue jusqu’à Melorn et avec un peu de chances, tu pourrais avoir suffisamment de temps pour te préparer. Qu’en penses-tu ? Ca te permettrait de faire tout ce que tu veux dans les Terres du Nord. Et de revoir la personne dont tu as envie. Comment il s’appelle, déjà ? A moins que ce soit une fille ?
Un sourire naît ensuite sur les lèvres de Neera quand Dahlia évoque la belle ville de Melorn.
- Il y a toujours moyen que tu migres là-bas non ? Tu y as déjà pensé ?
Certes, un tel déménagement n’était pas sans conséquence, mais si son amie s’y épanouissait plus, pourquoi pas ? Il y aurait le problème des elfes qui sont souvent regroupés en communauté, mais la Fae pourrait y faire sa place.
Quoi qu’il en soit, Neera secoue la tête lorsque Dahlia s’excuse encore de parler de l’orphelinat. La magicienne pourrait de son côté lui parler pendant des heures de Magic, alors la belle blonde est toute excusée. La demi-titan l’écoute raconter ce qui l’aide à penser à autre chose et quand la directrice lui retourne la question, la professeure attend qu’on débarrasse leurs plats avant de prendre la parole.
- Je m’entraine à la magie, quand je peux. Elle a beau être une élémentaliste réputée, on n’arrête jamais de progresser selon elle. Je pense que je suis bientôt sur le point de passer un nouveau cap dans ma magie de l’air. J’ai besoin d’un lieu calme pour tester mes capacités à pleine puissance, je ne peux pas le faire dans la capitale. C’est aussi la raison de mon voyage vers Melorn, il y aura de nombreux lieux déserts où je pourrai exercer ma magie élémentaire. Et plus on progressera vers le Nord, moins j’aurai à me faire des gens alentours. Mais elle s’éloigne un peu de la question initiale, alors Neera revient à ses moutons et accorde un sourire à Dahlia. Sinon, j’aime bien le théâtre, je pense que tu le sais déjà, mais j’aime m’exercer à la musique, également. Je suis douée au piano et au violon, même si je joue très rarement en public. Et voyager est l’un de mes petits plaisirs. Quitter Liberty et Magic un temps, ça te fait toujours prendre une bouffée d’oxygène. Surtout qu’on ne sait jamais ce que te réserve l’inconnu.
La demoiselle se tait quand un serveur s’approche et leur tend des cartes. Une expression espiègle naît alors sur son visage.
- Ma foi, tu ne diras pas non à un dessert ? Il faut se faire plaisir de temps en temps, ajoute-elle avec des yeux légèrement pétillants.
Invité
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Les paroles de Neera sonnaient clairement dans la tête de la Fae, comme une évidence. Quelque peu idéaliste, Dahlia n’avait aucune idée de ce à quoi la vie de professeur à Magic pouvait ressembler. Elle avait fréquenté Eloïse, une jeune femme tout juste diplômée ayant fait de l’éducation le but de son existence et la diviniste qui se trouvait en face d’elle, La Tornade, une véritable héroïne dont la seule évocation suffisait à lui réchauffer le cœur. Il n’était donc pas réellement surprenant de constater que la directrice voyait l’Université Magic comme un gigantesque passe-droit pour une vie meilleure, une vie plus simple, plus riche. L’élémentaliste la ramenait tant bien que mal à la réalité, Dahlia ayant toujours une sévère tendance à se tirer vers le bas, elle et tout ce qui l’entourait. Sa dépression guettait chaque ouverture, chaque faille qui lui permettait de s’immiscer dans les minces pensées joyeuses de la Fae afin de les anéantir. Fort heureusement aujourd’hui Dahlia n’était pas seule pour lutter contre ses démons.
« Je connais l’hypocrisie, je pense mieux que quiconque. J’aime croire à la charité, à la bienveillance, au don de soi. ». Un léger sourire amer apparut lentement sur son visage devenu mélancolique. « Néanmoins, je ne suis pas dupe. La plupart des donations que je reçois à l’orphelinat ne sont que des excuses pour se faire mousser, pour se faire passer pour un bon samaritain auprès de ses pairs. Quand j’étais plus jeune, ce genre de comportement me répugnait complètement et j’en venais à me dire que si je devenais directrice un jour, je refuserais cet argent que je considérais comme sale. ».
Elle fit une pause, savourant une bouchée de son repas, avant de reprendre. « Force est de constater qu’il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis. Je n’apprécie toujours pas que mon orphelinat soit utilisé de la sorte, cependant je ne peux pas tourner le dos aux bourses qui nourrissent mes enfants. ». Un choix cornélien qu’elle ne pouvait esquiver. « Je préfère penser à ceux qui ont véritablement à cœur le bonheur des orphelins, les familles venues adopter. Qu’elles soient nobles ou pauvres, s’il est traité avec amour, alors il n’y a aucune différence. ».
Dahlia espérait pouvoir changer de sujet pour éviter de s’attarder sur l’Elfe qu’elle avait mentionné, toutefois le poisson avait mordu à l’hameçon plus fort qu’elle n’aurait pu l’imaginer. La Fae ne se confiait pas sur sa vie privée, alors il était normal que la moindre occasion soit saisie à la volée. Avec sa fourchette, la directrice fit glisser ses petits pois d’un bout à l’autre de son assiette, la gêne s’emparant un peu plus de son corps à chaque seconde, la voix tremblotante et le cœur en effervescence. « Oui… C’est quelqu’un de… ». Son visage lui revint en tête et le rouge de ses joues ne fit que s’accentuer. « Très beau, c’est vrai. Les Elfes sont un peuple magnifique. ».
Graciles, sveltes, portant de longs cheveux blonds, le peuple Elfique avait de quoi faire tourner des têtes. Sans compter leur intelligence hors norme, leur sagesse et leurs arts. Quand la question de son dernier voyage se posa, la Fae marqua une pause puis balbutia quelques mots. « Je... Je ne sais pas à quand remonte mon dernier voyage. J’essaie de passer à Melorn dès que je peux me le permettre mais… Ça n’arrive pas souvent. ». Elle baissa les yeux, fixant la nappe de la table du restaurant sur laquelle elle s’accoudait. « Non, je sais que mon personnel s’occuperait très bien des enfants et puis… S’il y a le moindre souci, ils peuvent toujours me contacter et je peux revenir mais… ». La vérité la détruisait à petit feu, lui brûlant les lèvres. « Ils ont déjà été abandonnés une fois et… moi aussi. Je n’aimerais pas qu’ils pensent que je les laisse derrière moi. ».
La simple hypothèse qu’un de ses trois cents enfants puissent avoir envie de la voir alors qu’elle n’était pas sur les lieux lui brisait le cœur. Les probabilités étaient plus que faibles et Dahlia se voilait la face : c’était elle qui craignait d’être abandonnée, de perdre tout ce pour quoi elle avait travaillé. Elle replaça une mèche de sa chevelure dorée derrière son oreille et prit une grande inspiration. Elle devait profiter de ce moment de complicité avec Neera, pas le transformer en une plaie. « J’ai déjà pensé à tout arrêter et à partir m’installer à Melorn. Je pense… que je ne suis pas encore prête. ».
Il l’attendrait, comme il l’avait toujours fait. Après tant d’années, tant de complicité et de tendresse, les doutes de la Fae s’étaient éclipsés derrière une confiance aveugle et un amour si grand qu’il en devenait effrayant. Elle releva enfin les yeux pour les planter dans ceux de la diviniste. Pouvait-elle réellement lui faire confiance et lui faire part de ses sentiments grandissants ? Était-ce seulement un secret, à ce stade ? Le concerné ne pouvait nier le lien qui les unissait, alors craindre que ses paroles lui soient rapportées ne faisait aucun sens.
Neera avait également prouvé sa loyauté ainsi que sa discrétion plus d’une fois. Dahlia avala sa salive, nerveuse à l’idée de prononcer son nom. « C’est... C’est un homme. Il s’appelle Eliendir. ». Son cœur se mit à tambouriner si fort qu’elle crut le sentir battre dans ses veines, dans chacune de ses parties de son corps. « Nous... nous nous sommes rencontrés il y a plus d’une centaine d’années, quand nous étions adolescents. ». Chaque mot lui coûtait un effort considérable, terrorisée que son attachement à l’Elfe soit moqué, que le seul amour qu’elle n’ait jamais ressenti envers quelqu’un soit diminué. Il était le seul à lui faire cet effet-là, à tout simplement provoquer des émotions aussi fortes chez elle. À ses côtés, Dahlia aurait pu refaire le monde, réinventer les étoiles et toucher les nuages. Quand il s’éloignait, elle s’éteignait à nouveau, confortablement installée dans cette tristesse qu’elle ne connaissait que trop bien.
Elle laissa un silence planer pendant de longues secondes, que l’élémentaliste vint combler en parlant de ses propres passe-temps. Sa voix, douce et tempérée, commença à apaiser l’esprit de la Fae. « Oui, un dessert, avec plaisir. Prends ce que tu veux, rappelle-toi, c’est moi qui invite. ». Elle s’orienta vers une mousse au chocolat, son péché mignon. Après une énième inspiration, elle prit son courage à deux mains. « Je... J’aimerais beaucoup t’accompagner Neera. Le voyage vers Melorn est long et pénible… Surtout seule. ». Les heures passaient au ralenti et cela laissait le temps au doute de s’installer confortablement dans la tête de Dahlia. Avait-elle fait le bon choix ? Devait-elle changer d’avis et rebrousser chemin avant qu’il ne soit trop tard ? Si Neera venait avec elle, alors elle n’aurait pas l’occasion de se poser tant de questions et de laisser son anxiété s’installer.
« Je ne t’ai jamais entendue jouer de la musique. J’adore le violon, il faudrait qu’à l’occasion tu me laisses t’écouter. Si ça ne te gêne pas, évidemment. Je sais que les artistes préfèrent parfois être seul à seul avec leur art. ». Ses muscles commencèrent à se détendre progressivement. « Je ne pourrais pas t’accompagner mais… J’aimerais énormément prendre le temps de te peindre, Neera, en pleine représentation. Je suis sûre que c’est un spectacle magnifique, et ça ferait plaisir aux enfants de pouvoir te croiser sur un tableau au détour d’un couloir. ».
« Je connais l’hypocrisie, je pense mieux que quiconque. J’aime croire à la charité, à la bienveillance, au don de soi. ». Un léger sourire amer apparut lentement sur son visage devenu mélancolique. « Néanmoins, je ne suis pas dupe. La plupart des donations que je reçois à l’orphelinat ne sont que des excuses pour se faire mousser, pour se faire passer pour un bon samaritain auprès de ses pairs. Quand j’étais plus jeune, ce genre de comportement me répugnait complètement et j’en venais à me dire que si je devenais directrice un jour, je refuserais cet argent que je considérais comme sale. ».
Elle fit une pause, savourant une bouchée de son repas, avant de reprendre. « Force est de constater qu’il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis. Je n’apprécie toujours pas que mon orphelinat soit utilisé de la sorte, cependant je ne peux pas tourner le dos aux bourses qui nourrissent mes enfants. ». Un choix cornélien qu’elle ne pouvait esquiver. « Je préfère penser à ceux qui ont véritablement à cœur le bonheur des orphelins, les familles venues adopter. Qu’elles soient nobles ou pauvres, s’il est traité avec amour, alors il n’y a aucune différence. ».
Dahlia espérait pouvoir changer de sujet pour éviter de s’attarder sur l’Elfe qu’elle avait mentionné, toutefois le poisson avait mordu à l’hameçon plus fort qu’elle n’aurait pu l’imaginer. La Fae ne se confiait pas sur sa vie privée, alors il était normal que la moindre occasion soit saisie à la volée. Avec sa fourchette, la directrice fit glisser ses petits pois d’un bout à l’autre de son assiette, la gêne s’emparant un peu plus de son corps à chaque seconde, la voix tremblotante et le cœur en effervescence. « Oui… C’est quelqu’un de… ». Son visage lui revint en tête et le rouge de ses joues ne fit que s’accentuer. « Très beau, c’est vrai. Les Elfes sont un peuple magnifique. ».
Graciles, sveltes, portant de longs cheveux blonds, le peuple Elfique avait de quoi faire tourner des têtes. Sans compter leur intelligence hors norme, leur sagesse et leurs arts. Quand la question de son dernier voyage se posa, la Fae marqua une pause puis balbutia quelques mots. « Je... Je ne sais pas à quand remonte mon dernier voyage. J’essaie de passer à Melorn dès que je peux me le permettre mais… Ça n’arrive pas souvent. ». Elle baissa les yeux, fixant la nappe de la table du restaurant sur laquelle elle s’accoudait. « Non, je sais que mon personnel s’occuperait très bien des enfants et puis… S’il y a le moindre souci, ils peuvent toujours me contacter et je peux revenir mais… ». La vérité la détruisait à petit feu, lui brûlant les lèvres. « Ils ont déjà été abandonnés une fois et… moi aussi. Je n’aimerais pas qu’ils pensent que je les laisse derrière moi. ».
La simple hypothèse qu’un de ses trois cents enfants puissent avoir envie de la voir alors qu’elle n’était pas sur les lieux lui brisait le cœur. Les probabilités étaient plus que faibles et Dahlia se voilait la face : c’était elle qui craignait d’être abandonnée, de perdre tout ce pour quoi elle avait travaillé. Elle replaça une mèche de sa chevelure dorée derrière son oreille et prit une grande inspiration. Elle devait profiter de ce moment de complicité avec Neera, pas le transformer en une plaie. « J’ai déjà pensé à tout arrêter et à partir m’installer à Melorn. Je pense… que je ne suis pas encore prête. ».
Il l’attendrait, comme il l’avait toujours fait. Après tant d’années, tant de complicité et de tendresse, les doutes de la Fae s’étaient éclipsés derrière une confiance aveugle et un amour si grand qu’il en devenait effrayant. Elle releva enfin les yeux pour les planter dans ceux de la diviniste. Pouvait-elle réellement lui faire confiance et lui faire part de ses sentiments grandissants ? Était-ce seulement un secret, à ce stade ? Le concerné ne pouvait nier le lien qui les unissait, alors craindre que ses paroles lui soient rapportées ne faisait aucun sens.
Neera avait également prouvé sa loyauté ainsi que sa discrétion plus d’une fois. Dahlia avala sa salive, nerveuse à l’idée de prononcer son nom. « C’est... C’est un homme. Il s’appelle Eliendir. ». Son cœur se mit à tambouriner si fort qu’elle crut le sentir battre dans ses veines, dans chacune de ses parties de son corps. « Nous... nous nous sommes rencontrés il y a plus d’une centaine d’années, quand nous étions adolescents. ». Chaque mot lui coûtait un effort considérable, terrorisée que son attachement à l’Elfe soit moqué, que le seul amour qu’elle n’ait jamais ressenti envers quelqu’un soit diminué. Il était le seul à lui faire cet effet-là, à tout simplement provoquer des émotions aussi fortes chez elle. À ses côtés, Dahlia aurait pu refaire le monde, réinventer les étoiles et toucher les nuages. Quand il s’éloignait, elle s’éteignait à nouveau, confortablement installée dans cette tristesse qu’elle ne connaissait que trop bien.
Elle laissa un silence planer pendant de longues secondes, que l’élémentaliste vint combler en parlant de ses propres passe-temps. Sa voix, douce et tempérée, commença à apaiser l’esprit de la Fae. « Oui, un dessert, avec plaisir. Prends ce que tu veux, rappelle-toi, c’est moi qui invite. ». Elle s’orienta vers une mousse au chocolat, son péché mignon. Après une énième inspiration, elle prit son courage à deux mains. « Je... J’aimerais beaucoup t’accompagner Neera. Le voyage vers Melorn est long et pénible… Surtout seule. ». Les heures passaient au ralenti et cela laissait le temps au doute de s’installer confortablement dans la tête de Dahlia. Avait-elle fait le bon choix ? Devait-elle changer d’avis et rebrousser chemin avant qu’il ne soit trop tard ? Si Neera venait avec elle, alors elle n’aurait pas l’occasion de se poser tant de questions et de laisser son anxiété s’installer.
« Je ne t’ai jamais entendue jouer de la musique. J’adore le violon, il faudrait qu’à l’occasion tu me laisses t’écouter. Si ça ne te gêne pas, évidemment. Je sais que les artistes préfèrent parfois être seul à seul avec leur art. ». Ses muscles commencèrent à se détendre progressivement. « Je ne pourrais pas t’accompagner mais… J’aimerais énormément prendre le temps de te peindre, Neera, en pleine représentation. Je suis sûre que c’est un spectacle magnifique, et ça ferait plaisir aux enfants de pouvoir te croiser sur un tableau au détour d’un couloir. ».
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 579
crédits : 852
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Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Ainsi Dahlia avait voulu, il y a bien longtemps, ne pas accepter les dons hypocrites des mécènes de l’orphelinat. Une intention bien noble, qu’on ne peut cependant pas suivre bien longtemps si on ne possède pas nous-mêmes des fonds conséquents. La Fae ne remplit malheureusement pas cette dernière case et a dû changer de point de vue lorsqu’elle est finalement devenue directrice. Rien qui ne la déshonore vraiment puisque, de toute façon, la République est littéralement esclave de l’argent. L’avènement des Goldheart a accentué ce fait, mais ce n’est pas une nouveauté et bien des membres de la noblesse aime se faire passer pour des princes qui sont des bons samaritains. Mais bon, l’essentiel, c’est ce qu’on fait de ce pécule, et c’est sur ce dernier point que Neera rebondit.
- Peu importe d’où vient l’argent, de toute façon. Une fois que tu le reçois, c’est à toi de le faire fructifier comme tu l’entends, et dans ton cas, tu l’utilises dans un but noble puisque c’est pour le bien-être de tes orphelins. Un sourire apparaît sur les lèvres de la demi-titan. Même si cet argent est sale, au début, on peut dire qu’il devient un peu plus propre lorsqu’ils tombent dans tes mains, puisqu’il sera utilisé à bon escient, et pas dans des fumisteries de la noblesse.
Une lueur de malice apparaît bientôt dans le regard de la professeure. Tiens, Dahlia est gênée ? Oh, c’est intéressant, ça. Les yeux curieux de la professeure dévisagent son amie en quête d’un indice, et bientôt, ses soupçons semblent se confirmer. Inconsciemment, la jolie blonde essaie d’échapper à son regard, joue distraitement avec ses petits pois, et lui parle d’une voix un peu tremblotante. Tous des signes qui lui soufflent qu’il y a anguille sous roche et… Non, Neera, ce n’est pas bien de creuser cela ni de vouloir en savoir plus. Pourtant… La vie de Dahlia se résume essentiellement à son orphelinat. Il est très rare qu’elle parle de ses centres d’intérêt ou de son entourage proche. Alors pour une fois, la Tornade a bien envie de se laisser à la curiosité, oui. Et quand son interlocutrice finit par avoir le rouge aux joues, un sourire entendu apparaît sur les lèvres de l’enseignante : Dahlia a bien un crush pour quelqu’un, l’essentiel est maintenant de savoir qui est l’heureux élu de son cœur.
Alors, elle ne l’interrompt pas. Elle boit bien son verre, elle continue à manger, évidemment, mais elle laisse toute latitude à la Fae pour continuer la conversation. Un « mmh » plus songeur sort bien des lèvres de l’élémentaliste quand Dahlia lui avoue qu’elle n’a plus été à Melorn depuis longtemps. C’est compréhensible, parce que ses enfants sont le cœur de son monde mais… Parfois aussi, il faut savoir écouter nos désirs les plus profonds, et penser un peu à soi. Y compris si cela implique de favoriser la personne qui lui est chère.
- Je te comprends que tes enfants sont irremplaçables et le fait que ce soit un elfe, ça vous permet sans doute d’être patients, le cours du temps n’est pas le même, mais… Neera penche la tête sur le côté alors qu’elle réfléchit. Il n’y a pas de mal à ce que tu sois un peu égoïste, quand même. Je veux dire, si tu es en couple – vous êtes en couple non ? –, c’est quand même une personne unique pour toi, alors ça justifie totalement tes déplacements à Melorn. Et ça ne te donnera que plus de force ensuite pour t’occuper de tes orphelins. La séparation est parfois une bonne chose et permet d’encore plus t’impliquer ensuite dans tes projets les plus importants.
La logique de Neera est peut-être un peu simpliste – et ses questions sont peut-être aussi franchement directes – mais de son point de vue, les choses sont claires : Dahlia doit avant tout penser à elle. Le mieux, ce serait effectivement que son établissement soit à la belle cité elfique. Elle serait à la fois auprès de ses protégés et de celui qui lui fait battre son cœur. D’ailleurs, elle acquiesce vigoureusement de la tête quand Dahlia lui révèle qu’elle a déjà pensé à cette perspective, mais la jolie Fae n’est pas encore décidée à faire ce pas. Bon. C’est dommage. Mais elle n’est pas encore prête, cela veut dire que ça viendra forcément un jour.
- Tu sentiras quand il est le moment de partir là-bas alors. Je suppose que ce qui te tracasse, c’est surtout le sort de tes orphelins. Tu pourrais les emmener avec toi et rouvrir un orphelinat là-bas ? Ou tu arrêterais tout pour te lancer dans autre chose ?
En tous les cas, la magicienne lance un regard conciliant à son amie, saisit son verre alors qu’elle la laisse reprendre la parole. Elle ne la forcera pas à continuer si elle ne le veut pas, mais la Républicaine est toute ouïe, il faut bien l’admettre. Ce n’est pas tous les jours qu’on découvre qu’une amie est intéressée par quelqu’un, aussi elle se contente d’acquiescer quand Dahlia lui apprend que c’est un homme… puis avale de travers quand elle entend le nom de l’intéressée. La sang-mêlée ne s’y attend tellement pas qu’elle écarquille les yeux avant d’ouvrir la bouche pour articuler un son, mais sa voix est entrecoupée de toussotement alors qu’elle se remet de sa mauvaise déglutition.
- Il… Tu... Quoi ?!!
Il ne lui faut heureusement pas longtemps pour pouvoir reformuler une phrase complète, qui est aussi enthousiaste qu'incrédule.
- Comment tu connais Eliëndir ?!
Ce n’est pas un reproche, loin de là : sa réaction trahit même sa surprise la plus totale, et la Tornade obtient rapidement la réponse à sa dernière question. Dahlia l’a rencontré il y a plus d’une centaine d’année à l’époque de leur adolescence. Bon. Peut-être à la même époque qu’au tournoi de Magic finalement. Mais là n’est pas la question, non. S’il en est, Neera se fiche comme d’une guigne de la façon dont ils se sont rencontrés. Le plus important, là, c’est que ce traître ne lui a jamais parlé de détails pareils et qu’elle ne sait même pas depuis quand ces deux-là sont ensemble. C’est un comble, n’est-ce pas ?
« Alors là, mon cher, je t’attends au tournant. »
Et c’est peu dire. Neera connait depuis si longtemps l’elfe que ces deux-là ont pu forger une solide amitié avec le temps. Ils ne ressentent en rien de l’amour mutuel, comme le ferait un bon vieux couple : aucune jalousie ne naît donc en particulier dans le cœur de la belle aux cheveux d'argent. Mais forcément, elle voit Eliëndir comme l’un de ses amis les plus fidèles : les deux académiciens sont depuis longtemps complices et en trois siècles, ils ont pu largement apprendre à se connaître. Difficile pour la demi-titan de rester indifférente aux sentiments qui semblent habiter les deux tourtereaux, sachant qu’elle voit l’elfe comme une sorte de vieux frère.
Consciente que sa réaction a pu tétaniser, ou tout du moins surprendre Dahlia, Neera se réinstalle convenablement sur son siège puis racle sa gorge avant de dire quelque chose.
- Je le connais aussi. Tu sais qu’il y a quelques siècles, il était considéré comme un prodige à Melorn ? Entre universités, on dit toujours l’un à l’autre quels sont nos meilleurs espoirs et nos meilleures recrues. Il y a quelques siècles, j’ai donc entendu parler de lui, comme lui a entendu parler de moi puisque j’étais déjà la Tornade à ce moment-là. Un sourire vient égayer le regard de Neera à l’évocation de ses souvenirs. Je l’ai rencontré lors du tournoi annuel de Magic. Tu connais ? Ou tu es déjà venue ? Il faudra que je t’invite un jour. Même Eliëndir pourra venir d’ailleurs. Ca ferait une journée sympathique à trois. Neera se rend compte qu’elle dérive alors elle se reconcentre sur l’essentiel. Bref, pour faire simple, on a fait connaissance sur le campus et on s’est bien amusé ensemble. Il m’a montré ses capacités pour duper un marchand, je lui ai montré les endroits les plus importants de la capitale, comme c’était une des premières fois qu’il pouvait visiter. J’ai créé une tornade en ville aussi, fait-elle après une courte pause le temps de se rémémorer ce qu’ils avaient accompli. Ah, et on a détruit un dragon de feu divin, aussi. Comme tu vois, on doit toujours se faire remarquer, tous les deux, blague Neera en espérant mettre son amie à l’aise.
Mais bientôt, ses yeux pétillent à nouveau alors qu’elle s’intéresse au problème le plus immédiat. Un large sourire vient orner ses traits :
- Et donc vous êtes ensemble ? Je ne le savais pas, il ne me l’a pas dit. C’est que vous pouvez être savamment discret, tous les deux. Elle glisse cela sur un ton de connivence, puis se tait pour la laisser la répondre.
La conversation continue alors que Dahlia ne semble pas contraire à ce que les deux demoiselles partent ensemble à Melorn. Parfait alors. La diviniste pourra la prévenir plus tard de son voyage jusqu’à la cité elfique, il suffira alors de voir si leurs agendas concordent ou non. L’élémentaliste est davantage surprise quand son amie lui propose de la peindre ne pleine représentation musicale. C’est vrai qu’elle est assez discrète sur son art, quand bien même elle a fait le cursus de musicologie à Magic. Mais bientôt, la Tornade se rassénère et accorde un sourire à Dahlia.
- Ma foi, c’est vrai que je participe peu à des concerts ou que je montre peu mon art en public. Mais pourquoi pas ? Je pourrais venir à ton orphelinat. Ou on pourrait se réserver une soirée ailleurs, dans un coin de la capitale, où je te montrerai ma musique. Ca te permettrait de peindre dans de meilleures conditions, peut-être. En tout cas, je serais ravie de voir le résultat.
L’enseignante s’interrompt alors que le serveur vient prendre leurs commandes, et Neera choisit le même dessert que la Fae. Elle en profite pour s’accorder un temps de réflexion, puis darde ses prunelles immaculées dans ceux de Dahlia.
- Mais, et donc, je me demande. Que pense Eliëndir de tes projets ? De ton orphelinat ? Il doit bien savoir que tu aimes Melorn – ce qui doit bien l’arranger, en un sens, la Tornade ne voit pas son ami quitter sa ville natale pour s’établir ailleurs. Il attend que tu te sentes prête à t’y installer, je présume ? Vous vous voyez entamer une vie à deux ?
Certains couples pouvaient mettre beaucoup de temps à vivre ensemble, là où d’autres étaient plus rapides. Dans le cas présent, ni Dahlia ni Eliëndir n’étaient pressés, puisqu’un elfe avait une vie millénaire, et les Fae pouvaient vivre quelques centaines d’année. Mais le fait que Dahlia ait des sentiments pour un autre pousse Neera à voir les choses autrement : son amie n’est plus seule à faire des projets, et cela peut être un bien comme en mal.
En tous les cas, qu’elle connaisse quelqu’un comme Eliëndir ne peut pas lui faire de tort, songe-t-elle naïvement. Là où son amie peut avoir des doutes et doit lutter contre un quotidien difficile, l'elfe, lui, a un ego certain et déborde d’assurance en soi. Peut-être pourront-ils s’apporter des choses mutuelles, se dit Neera. Et quelque part, elle a bien hâte de voir cela.
- Peu importe d’où vient l’argent, de toute façon. Une fois que tu le reçois, c’est à toi de le faire fructifier comme tu l’entends, et dans ton cas, tu l’utilises dans un but noble puisque c’est pour le bien-être de tes orphelins. Un sourire apparaît sur les lèvres de la demi-titan. Même si cet argent est sale, au début, on peut dire qu’il devient un peu plus propre lorsqu’ils tombent dans tes mains, puisqu’il sera utilisé à bon escient, et pas dans des fumisteries de la noblesse.
Une lueur de malice apparaît bientôt dans le regard de la professeure. Tiens, Dahlia est gênée ? Oh, c’est intéressant, ça. Les yeux curieux de la professeure dévisagent son amie en quête d’un indice, et bientôt, ses soupçons semblent se confirmer. Inconsciemment, la jolie blonde essaie d’échapper à son regard, joue distraitement avec ses petits pois, et lui parle d’une voix un peu tremblotante. Tous des signes qui lui soufflent qu’il y a anguille sous roche et… Non, Neera, ce n’est pas bien de creuser cela ni de vouloir en savoir plus. Pourtant… La vie de Dahlia se résume essentiellement à son orphelinat. Il est très rare qu’elle parle de ses centres d’intérêt ou de son entourage proche. Alors pour une fois, la Tornade a bien envie de se laisser à la curiosité, oui. Et quand son interlocutrice finit par avoir le rouge aux joues, un sourire entendu apparaît sur les lèvres de l’enseignante : Dahlia a bien un crush pour quelqu’un, l’essentiel est maintenant de savoir qui est l’heureux élu de son cœur.
Alors, elle ne l’interrompt pas. Elle boit bien son verre, elle continue à manger, évidemment, mais elle laisse toute latitude à la Fae pour continuer la conversation. Un « mmh » plus songeur sort bien des lèvres de l’élémentaliste quand Dahlia lui avoue qu’elle n’a plus été à Melorn depuis longtemps. C’est compréhensible, parce que ses enfants sont le cœur de son monde mais… Parfois aussi, il faut savoir écouter nos désirs les plus profonds, et penser un peu à soi. Y compris si cela implique de favoriser la personne qui lui est chère.
- Je te comprends que tes enfants sont irremplaçables et le fait que ce soit un elfe, ça vous permet sans doute d’être patients, le cours du temps n’est pas le même, mais… Neera penche la tête sur le côté alors qu’elle réfléchit. Il n’y a pas de mal à ce que tu sois un peu égoïste, quand même. Je veux dire, si tu es en couple – vous êtes en couple non ? –, c’est quand même une personne unique pour toi, alors ça justifie totalement tes déplacements à Melorn. Et ça ne te donnera que plus de force ensuite pour t’occuper de tes orphelins. La séparation est parfois une bonne chose et permet d’encore plus t’impliquer ensuite dans tes projets les plus importants.
La logique de Neera est peut-être un peu simpliste – et ses questions sont peut-être aussi franchement directes – mais de son point de vue, les choses sont claires : Dahlia doit avant tout penser à elle. Le mieux, ce serait effectivement que son établissement soit à la belle cité elfique. Elle serait à la fois auprès de ses protégés et de celui qui lui fait battre son cœur. D’ailleurs, elle acquiesce vigoureusement de la tête quand Dahlia lui révèle qu’elle a déjà pensé à cette perspective, mais la jolie Fae n’est pas encore décidée à faire ce pas. Bon. C’est dommage. Mais elle n’est pas encore prête, cela veut dire que ça viendra forcément un jour.
- Tu sentiras quand il est le moment de partir là-bas alors. Je suppose que ce qui te tracasse, c’est surtout le sort de tes orphelins. Tu pourrais les emmener avec toi et rouvrir un orphelinat là-bas ? Ou tu arrêterais tout pour te lancer dans autre chose ?
En tous les cas, la magicienne lance un regard conciliant à son amie, saisit son verre alors qu’elle la laisse reprendre la parole. Elle ne la forcera pas à continuer si elle ne le veut pas, mais la Républicaine est toute ouïe, il faut bien l’admettre. Ce n’est pas tous les jours qu’on découvre qu’une amie est intéressée par quelqu’un, aussi elle se contente d’acquiescer quand Dahlia lui apprend que c’est un homme… puis avale de travers quand elle entend le nom de l’intéressée. La sang-mêlée ne s’y attend tellement pas qu’elle écarquille les yeux avant d’ouvrir la bouche pour articuler un son, mais sa voix est entrecoupée de toussotement alors qu’elle se remet de sa mauvaise déglutition.
- Il… Tu... Quoi ?!!
Il ne lui faut heureusement pas longtemps pour pouvoir reformuler une phrase complète, qui est aussi enthousiaste qu'incrédule.
- Comment tu connais Eliëndir ?!
Ce n’est pas un reproche, loin de là : sa réaction trahit même sa surprise la plus totale, et la Tornade obtient rapidement la réponse à sa dernière question. Dahlia l’a rencontré il y a plus d’une centaine d’année à l’époque de leur adolescence. Bon. Peut-être à la même époque qu’au tournoi de Magic finalement. Mais là n’est pas la question, non. S’il en est, Neera se fiche comme d’une guigne de la façon dont ils se sont rencontrés. Le plus important, là, c’est que ce traître ne lui a jamais parlé de détails pareils et qu’elle ne sait même pas depuis quand ces deux-là sont ensemble. C’est un comble, n’est-ce pas ?
« Alors là, mon cher, je t’attends au tournant. »
Et c’est peu dire. Neera connait depuis si longtemps l’elfe que ces deux-là ont pu forger une solide amitié avec le temps. Ils ne ressentent en rien de l’amour mutuel, comme le ferait un bon vieux couple : aucune jalousie ne naît donc en particulier dans le cœur de la belle aux cheveux d'argent. Mais forcément, elle voit Eliëndir comme l’un de ses amis les plus fidèles : les deux académiciens sont depuis longtemps complices et en trois siècles, ils ont pu largement apprendre à se connaître. Difficile pour la demi-titan de rester indifférente aux sentiments qui semblent habiter les deux tourtereaux, sachant qu’elle voit l’elfe comme une sorte de vieux frère.
Consciente que sa réaction a pu tétaniser, ou tout du moins surprendre Dahlia, Neera se réinstalle convenablement sur son siège puis racle sa gorge avant de dire quelque chose.
- Je le connais aussi. Tu sais qu’il y a quelques siècles, il était considéré comme un prodige à Melorn ? Entre universités, on dit toujours l’un à l’autre quels sont nos meilleurs espoirs et nos meilleures recrues. Il y a quelques siècles, j’ai donc entendu parler de lui, comme lui a entendu parler de moi puisque j’étais déjà la Tornade à ce moment-là. Un sourire vient égayer le regard de Neera à l’évocation de ses souvenirs. Je l’ai rencontré lors du tournoi annuel de Magic. Tu connais ? Ou tu es déjà venue ? Il faudra que je t’invite un jour. Même Eliëndir pourra venir d’ailleurs. Ca ferait une journée sympathique à trois. Neera se rend compte qu’elle dérive alors elle se reconcentre sur l’essentiel. Bref, pour faire simple, on a fait connaissance sur le campus et on s’est bien amusé ensemble. Il m’a montré ses capacités pour duper un marchand, je lui ai montré les endroits les plus importants de la capitale, comme c’était une des premières fois qu’il pouvait visiter. J’ai créé une tornade en ville aussi, fait-elle après une courte pause le temps de se rémémorer ce qu’ils avaient accompli. Ah, et on a détruit un dragon de feu divin, aussi. Comme tu vois, on doit toujours se faire remarquer, tous les deux, blague Neera en espérant mettre son amie à l’aise.
Mais bientôt, ses yeux pétillent à nouveau alors qu’elle s’intéresse au problème le plus immédiat. Un large sourire vient orner ses traits :
- Et donc vous êtes ensemble ? Je ne le savais pas, il ne me l’a pas dit. C’est que vous pouvez être savamment discret, tous les deux. Elle glisse cela sur un ton de connivence, puis se tait pour la laisser la répondre.
La conversation continue alors que Dahlia ne semble pas contraire à ce que les deux demoiselles partent ensemble à Melorn. Parfait alors. La diviniste pourra la prévenir plus tard de son voyage jusqu’à la cité elfique, il suffira alors de voir si leurs agendas concordent ou non. L’élémentaliste est davantage surprise quand son amie lui propose de la peindre ne pleine représentation musicale. C’est vrai qu’elle est assez discrète sur son art, quand bien même elle a fait le cursus de musicologie à Magic. Mais bientôt, la Tornade se rassénère et accorde un sourire à Dahlia.
- Ma foi, c’est vrai que je participe peu à des concerts ou que je montre peu mon art en public. Mais pourquoi pas ? Je pourrais venir à ton orphelinat. Ou on pourrait se réserver une soirée ailleurs, dans un coin de la capitale, où je te montrerai ma musique. Ca te permettrait de peindre dans de meilleures conditions, peut-être. En tout cas, je serais ravie de voir le résultat.
L’enseignante s’interrompt alors que le serveur vient prendre leurs commandes, et Neera choisit le même dessert que la Fae. Elle en profite pour s’accorder un temps de réflexion, puis darde ses prunelles immaculées dans ceux de Dahlia.
- Mais, et donc, je me demande. Que pense Eliëndir de tes projets ? De ton orphelinat ? Il doit bien savoir que tu aimes Melorn – ce qui doit bien l’arranger, en un sens, la Tornade ne voit pas son ami quitter sa ville natale pour s’établir ailleurs. Il attend que tu te sentes prête à t’y installer, je présume ? Vous vous voyez entamer une vie à deux ?
Certains couples pouvaient mettre beaucoup de temps à vivre ensemble, là où d’autres étaient plus rapides. Dans le cas présent, ni Dahlia ni Eliëndir n’étaient pressés, puisqu’un elfe avait une vie millénaire, et les Fae pouvaient vivre quelques centaines d’année. Mais le fait que Dahlia ait des sentiments pour un autre pousse Neera à voir les choses autrement : son amie n’est plus seule à faire des projets, et cela peut être un bien comme en mal.
En tous les cas, qu’elle connaisse quelqu’un comme Eliëndir ne peut pas lui faire de tort, songe-t-elle naïvement. Là où son amie peut avoir des doutes et doit lutter contre un quotidien difficile, l'elfe, lui, a un ego certain et déborde d’assurance en soi. Peut-être pourront-ils s’apporter des choses mutuelles, se dit Neera. Et quelque part, elle a bien hâte de voir cela.
Invité
Invité
Raide comme un piquet, la Fae tentait tant bien que mal de retrouver la sérénité passée, de détendre progressivement ses muscles, notamment sa main crispée sur sa fourchette, ne parvenant plus à avaler une seule bouchée de son repas. Parler de ses amours avait le don de lui couper l’appétit, ce qui en soi n’avait rien de surprenant si l’on savait de qui elle parlait. Elle cherchait ses mots, balbutiant de temps à autre un acquiescement aux paroles de l’élémentaliste. Neera possédait une sagesse rare qu’elle n’utilisait qu’à bon escient, par pur altruisme. Ainsi, malgré ses appréhensions, la directrice savait qu’elle ne craignait rien à partager ses petits secrets avec son amie. C’était bien la seule à qui elle pouvait se confier, la majeure partie de ses relations étant purement transactionnelles. De plus, si Dahlia fricotait avec la pègre régulièrement, elle n’aurait pas pris le risque de leur confier des armes pour la blesser.
« En... En couple ? ». Elle écarquilla les yeux, prise au dépourvu par la question de la diviniste. Elle resta muette pendant quelques secondes, considérant quelle réponse satisfaisante, elle pouvait lui apporter. La vérité étant qu’elle-même ne savait pas réellement comment qualifier la relation qu’elle entretenait avec l’Elfe. Tortillant des fesses sur sa chaise, comme si trouver une bonne position lui provoquerait une illumination, la Fae hésitait. « C’est-à-dire que... je… je crois ? ». Elle pencha la tête sur le côté tel un chiot confus. « Je ne sais pas… Nous… Nous n’avons jamais vraiment discuté de ce genre de choses et… comment dire… ». Posant sa tête dans sa main à présent libre, Dahlia se mit à se mordiller l’intérieur de sa bouche pour évacuer son stress. « Si… Si je me fie à ce que j’ai pu lire et voir, je… j’imagine que nous sommes un couple ? Tu es la première personne à laquelle j’en parle alors… Je n’ai pas eu l’occasion de me poser la question… ». Les tourtereaux vivaient cachés, non pas par nécessité, simplement, car ils appréciaient passer du temps ensemble sans être interrompus. Rien n’égalisait l’intimité et la complicité qu’ils partageaient, enfermés entre les mille murs de la demeure elfique du jeune homme.
« Quant à l’orphelinat… Tu soulèves un bon point. Je n’ai jamais pensé à emmener mes orphelins avec moi, à tout reconstruire à Melorn. ». Elle grimaça, laissant son visage se fondre dans une moue emplie de déception. « J’aime la cité elfique, j’ignore si elle m’aime en retour. J’ai toujours l’impression d’être un peu regardée comme une paria lorsque je m’y promène un peu trop longtemps. ». Elle pointa ses oreilles arrondies du doigt. « Si seulement elles étaient un peu plus pointues, alors j’imagine que l’intégration serait moins complexe. ». Dahlia les comprenait finalement. La cité elfique devait défendre ses propres intérêts et s’ils acceptaient sa venue dans ces lieux – ils n’auraient pas réellement le choix dans les faits –, l’arrivée simultanée d’un nouvel orphelinat rempli d’enfants causerait sans doute plus de problèmes qu’il n’en réglerait. Quand bien même Eliëndir possédait une place de premier choix dans les affaires de Melorn, elle ne souhaitait pas profiter de leur proximité pour s’imposer. Son regard s’abaissa, fixant le carrelage du restaurant, son cerveau s’arrêtant sur toutes ses aspérités, cherchant le moindre prétexte pour se sortir de la conversation qu’elle avait elle-même lancée.
Heureusement, ou malheureusement, Neera brusqua la conversation en s’étouffant à moitié avec son repas. Dahlia leva les fesses de son siège pour se précipiter aux côtés de son amie puis en la voyant se remettre de ses émotions, elle prit la sage décision de se rasseoir. Pour être tout à fait honnête, la Fae n’était pas réellement surprise de constater que la diviniste connaissait l’élu de son cœur. Grand prodige des arcanes, bel âtre au sourire angélique, académicien aux nombreux talents, il était difficile de passer à côté de la réputation de l’Elfe. Elle l’écouta faire le récit de leur rencontre, un sourire s’élargissant petit à petit sur ses traits rougis et intimidés.
Gênée, Dahlia passa une main dans sa chevelure dorée, replaçant une mèche derrière son oreille, balançant doucement ses jambes sous la table comme une enfant. L’imaginer en compagnie de la belle à la chevelure immaculée ne lui provoqua aucun sentiment si ce n’est un peu d’amusement. La Fae ne s’inquiétait guère des fréquentations de l’Elfe, sa place étant immuable. « Ça… Ça lui ressemble bien… ». Parfois, elle regrettait de ne pas s’être suffisamment intéressée à la magie pour rejoindre une université digne de ce nom. Pour elle, la maîtrise des arcanes se faisait avec un arrière-gout de culpabilité si fort qu’elle ne put passer au-delà.
« Comme… Comme je te disais, ensemble est un grand mot… Je l’ai rencontré quand j’étais une jeune orpheline, il m’a sorti d’un beau pétrin. Et une chose en amenant une autre… ». Son visage se teinta d’un rouge pivoine. « Cela doit faire… je ne sais pas… je dirais… trois cents ans ? À peu près. ». En autant de temps, le couple n’avait jamais pris le temps de se poser pour discuter de ce qu’ils étaient réellement. Ils ne s’enquiquinaient guère d’étiquettes, ne souhaitant que profiter des rares moments où ils se croisaient. Ses doigts tapotant le rebord en bois de la table, passant délicatement sur le tissu fin de la nappe, la directrice parvint progressivement à retrouver son calme.
Néanmoins, le sujet de discussion étant ce qu’il est, elle n’arriva point à se défaire du rouge qui ornait ses joues ou du sourire profondément niais qui étirait ses traits. « J’aimerais énormément te peindre, c’est vrai qu’un cadre privé me correspondrait sans doute plus. ». Affichant une moue dubitative, la Fae ne s’imaginait pas vraisemblablement saisir ses pinceaux en public, craignant les ravages que les critiques pourraient causer dans son esprit suffisamment tourmenté pour en rajouter une couche. « Je n’ai pas pour habitude de peindre des sujets vivants alors… J’espère que tu seras indulgente avec moi. D’ordinaire, je me cantonne aux fleurs. ».
Malgré ses efforts pour dévier la conversation, Dahlia ne disposait pas de la force nécessaire pour se défaire de la curiosité et de l’enthousiasme contagieux de Neera. Elle ne pouvait nier cependant se sentir plus à l’aise à présent qu’au début de leur échange. La diviniste avait cette façon subtile de se mettre les autres dans la poche, de les mettre à l’aise. Très influençable, la Fae se laissait guider par ses paroles sans sourciller. « Je… Eliëndir aime bien mon orphelinat… Je crois. ». Il restait tant de questions sans réponse malgré les années passées à se tourner autour. « Je pense qu’il le sait, oui… Il est difficile de ne pas aimer Melorn, selon moi. ». La cité elfique avait à ses yeux tout pour être aimée. De grands jardins luxuriants, des bâtiments magnifiques à l'architecture élégante dont la cime chatouillait les nuages, une culture fascinante à chaque coin de rue…
« J’aimerais entamer une… ». Son visage se mit à rougir un peu plus fort. « Une… Une vie à deux comme tu dis mais… C’est compliqué… ». Avalant sa salive, Dahlia prit le temps de s’expliquer. « C’est un grand voyageur, il ne tient pas en place. Je ne veux pas que tout cela se fasse au détriment de son bonheur. Et moi… J’ai l’orphelinat. Je pourrais laisser ma place à mon assistante, elle connaît bien assez mes tâches pour s’en charger mais… ». Elle se remit à se triturer nerveusement les doigts, tirant légèrement sur ses petites peaux mortes. « Je n’ai pas envie qu’il se cantonne à Melorn pour moi. Et quitte à l’attendre, il est peut-être mieux que ce soit à Liberty, où je peux m’occuper l’esprit. Enfin, je ne sais pas… Qu’est-ce que tu en penses, toi ? Tu as sans doute quelqu'un dans ta vie... Ou eu quelqu'un dans ta vie... Tu dois mieux connaître ce genre de relations que moi. ». Il était rare, pour ne pas dire inédit, que la Fae demande l’avis de quelqu’un sur des sujets aussi personnels. « Si… Si ça ne t’embête pas évidemment… On ne parle que de moi depuis tout à l’heure, c'est un peu égoïste, j’en suis consciente. ».
« En... En couple ? ». Elle écarquilla les yeux, prise au dépourvu par la question de la diviniste. Elle resta muette pendant quelques secondes, considérant quelle réponse satisfaisante, elle pouvait lui apporter. La vérité étant qu’elle-même ne savait pas réellement comment qualifier la relation qu’elle entretenait avec l’Elfe. Tortillant des fesses sur sa chaise, comme si trouver une bonne position lui provoquerait une illumination, la Fae hésitait. « C’est-à-dire que... je… je crois ? ». Elle pencha la tête sur le côté tel un chiot confus. « Je ne sais pas… Nous… Nous n’avons jamais vraiment discuté de ce genre de choses et… comment dire… ». Posant sa tête dans sa main à présent libre, Dahlia se mit à se mordiller l’intérieur de sa bouche pour évacuer son stress. « Si… Si je me fie à ce que j’ai pu lire et voir, je… j’imagine que nous sommes un couple ? Tu es la première personne à laquelle j’en parle alors… Je n’ai pas eu l’occasion de me poser la question… ». Les tourtereaux vivaient cachés, non pas par nécessité, simplement, car ils appréciaient passer du temps ensemble sans être interrompus. Rien n’égalisait l’intimité et la complicité qu’ils partageaient, enfermés entre les mille murs de la demeure elfique du jeune homme.
« Quant à l’orphelinat… Tu soulèves un bon point. Je n’ai jamais pensé à emmener mes orphelins avec moi, à tout reconstruire à Melorn. ». Elle grimaça, laissant son visage se fondre dans une moue emplie de déception. « J’aime la cité elfique, j’ignore si elle m’aime en retour. J’ai toujours l’impression d’être un peu regardée comme une paria lorsque je m’y promène un peu trop longtemps. ». Elle pointa ses oreilles arrondies du doigt. « Si seulement elles étaient un peu plus pointues, alors j’imagine que l’intégration serait moins complexe. ». Dahlia les comprenait finalement. La cité elfique devait défendre ses propres intérêts et s’ils acceptaient sa venue dans ces lieux – ils n’auraient pas réellement le choix dans les faits –, l’arrivée simultanée d’un nouvel orphelinat rempli d’enfants causerait sans doute plus de problèmes qu’il n’en réglerait. Quand bien même Eliëndir possédait une place de premier choix dans les affaires de Melorn, elle ne souhaitait pas profiter de leur proximité pour s’imposer. Son regard s’abaissa, fixant le carrelage du restaurant, son cerveau s’arrêtant sur toutes ses aspérités, cherchant le moindre prétexte pour se sortir de la conversation qu’elle avait elle-même lancée.
Heureusement, ou malheureusement, Neera brusqua la conversation en s’étouffant à moitié avec son repas. Dahlia leva les fesses de son siège pour se précipiter aux côtés de son amie puis en la voyant se remettre de ses émotions, elle prit la sage décision de se rasseoir. Pour être tout à fait honnête, la Fae n’était pas réellement surprise de constater que la diviniste connaissait l’élu de son cœur. Grand prodige des arcanes, bel âtre au sourire angélique, académicien aux nombreux talents, il était difficile de passer à côté de la réputation de l’Elfe. Elle l’écouta faire le récit de leur rencontre, un sourire s’élargissant petit à petit sur ses traits rougis et intimidés.
Gênée, Dahlia passa une main dans sa chevelure dorée, replaçant une mèche derrière son oreille, balançant doucement ses jambes sous la table comme une enfant. L’imaginer en compagnie de la belle à la chevelure immaculée ne lui provoqua aucun sentiment si ce n’est un peu d’amusement. La Fae ne s’inquiétait guère des fréquentations de l’Elfe, sa place étant immuable. « Ça… Ça lui ressemble bien… ». Parfois, elle regrettait de ne pas s’être suffisamment intéressée à la magie pour rejoindre une université digne de ce nom. Pour elle, la maîtrise des arcanes se faisait avec un arrière-gout de culpabilité si fort qu’elle ne put passer au-delà.
« Comme… Comme je te disais, ensemble est un grand mot… Je l’ai rencontré quand j’étais une jeune orpheline, il m’a sorti d’un beau pétrin. Et une chose en amenant une autre… ». Son visage se teinta d’un rouge pivoine. « Cela doit faire… je ne sais pas… je dirais… trois cents ans ? À peu près. ». En autant de temps, le couple n’avait jamais pris le temps de se poser pour discuter de ce qu’ils étaient réellement. Ils ne s’enquiquinaient guère d’étiquettes, ne souhaitant que profiter des rares moments où ils se croisaient. Ses doigts tapotant le rebord en bois de la table, passant délicatement sur le tissu fin de la nappe, la directrice parvint progressivement à retrouver son calme.
Néanmoins, le sujet de discussion étant ce qu’il est, elle n’arriva point à se défaire du rouge qui ornait ses joues ou du sourire profondément niais qui étirait ses traits. « J’aimerais énormément te peindre, c’est vrai qu’un cadre privé me correspondrait sans doute plus. ». Affichant une moue dubitative, la Fae ne s’imaginait pas vraisemblablement saisir ses pinceaux en public, craignant les ravages que les critiques pourraient causer dans son esprit suffisamment tourmenté pour en rajouter une couche. « Je n’ai pas pour habitude de peindre des sujets vivants alors… J’espère que tu seras indulgente avec moi. D’ordinaire, je me cantonne aux fleurs. ».
Malgré ses efforts pour dévier la conversation, Dahlia ne disposait pas de la force nécessaire pour se défaire de la curiosité et de l’enthousiasme contagieux de Neera. Elle ne pouvait nier cependant se sentir plus à l’aise à présent qu’au début de leur échange. La diviniste avait cette façon subtile de se mettre les autres dans la poche, de les mettre à l’aise. Très influençable, la Fae se laissait guider par ses paroles sans sourciller. « Je… Eliëndir aime bien mon orphelinat… Je crois. ». Il restait tant de questions sans réponse malgré les années passées à se tourner autour. « Je pense qu’il le sait, oui… Il est difficile de ne pas aimer Melorn, selon moi. ». La cité elfique avait à ses yeux tout pour être aimée. De grands jardins luxuriants, des bâtiments magnifiques à l'architecture élégante dont la cime chatouillait les nuages, une culture fascinante à chaque coin de rue…
« J’aimerais entamer une… ». Son visage se mit à rougir un peu plus fort. « Une… Une vie à deux comme tu dis mais… C’est compliqué… ». Avalant sa salive, Dahlia prit le temps de s’expliquer. « C’est un grand voyageur, il ne tient pas en place. Je ne veux pas que tout cela se fasse au détriment de son bonheur. Et moi… J’ai l’orphelinat. Je pourrais laisser ma place à mon assistante, elle connaît bien assez mes tâches pour s’en charger mais… ». Elle se remit à se triturer nerveusement les doigts, tirant légèrement sur ses petites peaux mortes. « Je n’ai pas envie qu’il se cantonne à Melorn pour moi. Et quitte à l’attendre, il est peut-être mieux que ce soit à Liberty, où je peux m’occuper l’esprit. Enfin, je ne sais pas… Qu’est-ce que tu en penses, toi ? Tu as sans doute quelqu'un dans ta vie... Ou eu quelqu'un dans ta vie... Tu dois mieux connaître ce genre de relations que moi. ». Il était rare, pour ne pas dire inédit, que la Fae demande l’avis de quelqu’un sur des sujets aussi personnels. « Si… Si ça ne t’embête pas évidemment… On ne parle que de moi depuis tout à l’heure, c'est un peu égoïste, j’en suis consciente. ».
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