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  • Mar 3 Jan - 16:08
    Klarion était assis en tailleur sur un rocher des jardins aquatiques de l’Université Magic. Les longues branches d’un saule pleureur laissaient ses feuilles céladon bruisser avec la légère brise qui s’était levée en cette fin de matinée. La mage avait passé autour de ses épaules une longue cape de fourrure noire afin de ne pas attraper mal à cause du froid de novembre. Il avait besoin de calme et d’un peu de solitude, profitait de cette heure où tout le monde s’était rué au mess de l’académie pour s’isoler temporairement avant de reprendre le cours de sa journée. Quand Klarion se présentait à l’école de magie, il allait surtout se documenter dans les archives et bibliothèques ou deviser avec certains professeurs. Lui qui avait beau être déjà diplômé, il revenait fréquemment dans l’enceinte de l’établissement, attestant de sa fidélité pour l’institution, et continuant d’entretenir des rapports avec le cercle enseignant, le conseil d’administration, et certains anciens camarades qui avaient décidé d’entamer un cursus supplémentaire. Plongé dans sa méditation, Klarion s’imaginait au milieu du vide sidéral, dans sa propre bulle au milieu d’un empire de silence. Pour seule compagnie, il visualisait une myriade d’étoiles piquetant la voûte céleste comme des diamants orneraient la gaze de soie d’un foulard de marquise. Leur éclat rutilant et irisé était rehaussé par la beauté diaphane et sibylline de plusieurs nébuleuses qui explosaient au milieu du ciel noir, taches d’aquarelle et de gouache sur une toile sans peintre.

    Au centre de ce cosmos imaginé, Klarion passait en revue les diverses possibilités qu’il avait pour agencer sa journée. Il devait réceptionner un catalyseur et une caution qu’un aristocrate de Liberty s’était engagé à lui remettre en guise de paiement pour une consultation personnelle. Klarion avait su mettre à profit son savoir sur l’esprit et en magie psychique pour intéresser la haute société républicaine pour qui il accordait des suivis psychologiques. Pour beaucoup, c’était comme un hobby à la mode, mais pour Klarion cela restait des rencontres avec une pléthore de profils esseulés et en manque de tout, malgré leur richesse excessive. Il devait également se rendre dans une célèbre librairie de la capitale de Dangshuan pour acquérir de nouveaux grimoires qu’il avait commandé et s’enquérir sur divers ouvrages dont divers aristocrates lui avaient parlé durant ses séances et qu’il pensait être écrits par un charlatan. Un mage, vraisemblablement venu de Kaizoku, s’adonnait à l’écriture de livres de développement personnel ; des attrapes-nigauds selon Klarion, mais il fallait qu’il s’y attarde pour en être certain. Il avait également été invité à une réception, le soir même, organisée par un banquier de la Société des Sept Gardiens qui l’avait sollicité pour suivre sa chère fille l’année passée.

    - Oooh ! Cria une disciple en gloussant, passant près d’un bosquet de roseaux non loin de lui.

    La méditation de Klarion fut interrompue brutalement par la voix stridente de la jeune femmeet l’espace magnifique dans lequel il s’était plongé se brisa comme un gigantesque miroir. Ramené involontairement à la réalité, le bel éphèbe rouvrit ses yeux pour afficher une mine renfrognée, et la coupable reprit derechef :

    - Mais où tu l’as vu ? Il est si beau que ça ?

    - Oui ! lui répondit une autre voix féminine, tout aussi excitée et niaise que celle de sa comparse. C’était dans les beaux quartiers, près du centre-ville, pas loin de l’opéra. J’allais racheter des pierres de lune chez mon lithomancien favori…

    - Celui près du Goring & Waffle Café ? la coupa avidement l’autre.

    - Exactement, celui-là ! En plus j’en sortais j’avais pris leur parfait l’orange. Bref, je m’y rendais et en passant devant la librairie Galignani j’ai flairé une magie juste divine avec mon senseur ! Je me suis tournée, c’était un mage que j’avais jamais vu en ville !

    - Et alors ? Et alors ? la pressait la première qui voulait plus de détails.

    - Tu vois les elfes magnifiques qu’on voit sur les tableaux ? E-xa-cte-ment pareil ! J’étais soufflée, vraiment ; jamais vu quelqu’un comme ça, et j’ai perdu l’usage de mon senseur pendant au moins une heure tellement c’était intense, j’arrivais pas à me concentrer pour relancer le sort…

    - Mais alors ? T’as fais quoi ?

    - J’ai rien pu faire, j’ai eu comme une longue absence… Quand j’ai « repris connaissance », il avait disparu… Mais bon sang, quelle histoire !

    - On retourne dans le quartier après les cours ? Oh, avec un peu de chance, un nouveau mage, il viendra peut-être à l’université !

    Les deux midinettes s’éloignèrent un peu plus loin sur le sentier qu’elles arpentaient, laissant Klarion seul sur son rocher ; elles ne l’avaient même pas remarqué avec leurs commérages. Néanmoins, ce qu’elles venaient de cancaner piqua l’intérêt de l’arcaniste. Un nouveau magicien avait fait son entrée en ville, suffisamment à même de subjuguer une demoiselle au point de lui en faire perdre le fil de la réalité. Le jeune homme était curieux de le croiser, lui aussi, peut-être en aurait-il l’occasion lors de ses pérégrinations du jour ? Il décida de se mettre en marche, il ne voulait pas perdre du temps ; l’heure du repas était presque terminée, tout le monde allait sortir du mess et Klarion n’avait pas envie de rencontrer la marée humaine qui allait émerger. Il attrapa son bâton qu’il avait posé face à lui sur la rocaille, un long catalyseur en bois de cerisier sculpté avec, au sommet, au sein d’un entrelacs noueux, une magnifique gemme noire aux reflets émeraude. Il n’avait pu achever sa méditation et allait devoir mettre à profit sa marche jusqu’aux portes de l’académie. Alors qu’il remontait les jardins aquatiques, Klarion énumérait ses possibilités : exiger sa créance, passer à la librairie, se préparer pour la réception… trouver le nouveau mage… Il avait envie de donner un grand coup à ses recherches, il en avait besoin, coûte que coûte.

    Laquelle allait apporter le plus de piment à sa journée ?
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Sam 7 Jan - 15:15
    Graine de nuit, graine d'esprit
    Feat Klarion Brando
    Voilà l'Elfe à la beauté onirique de retour en République. Mais cette fois, il n'y est pas officiellement pour le travail ou une quelconque obligation diplomatique. Il est à Liberty pour son propre compte et c'est l'occasion parfaite pour lui de faire quelques affaires en ville ainsi que de rencontrer certaines personnes sans éveiller le moindre soupçon. Le Sekai est un échiquier sur lequel il pose et déplace minutieusement ses pions, son prochain coup l'a naturellement amené au sein de la capitale même s'il n'est que de passage, disons qu'il a pris l'habitude d'y revenir régulièrement que ce soit pour ses recherches dans le domaine magique ou pour ses affaires les plus officieuses. Mais qu'importe, pour le moment, il a plutôt l'air de vagabonder sans but dans les grandes rues de la ville comme un fantôme à l'aura éblouissante. Il dénote sensiblement du paysage urbain dans sa tunique blanche et noire, un manteau méticuleusement déposer sur ses épaules pour lutter contre le froid de saison. Même lorsqu'il se déplace incognito, il aime sentir les têtes se tourner et les regards se poser sur lui. Ironiquement, il ne prête pas énormément d'attention au commun des mortels mais, simplement le fait de savoir qu'il attire inévitablement l'attention lui suffit à satisfaire son égo démesuré.

    Tenue:

    Plus tôt dans la matinée, il était parti faire un tour dans les beaux quartiers de la cité et il s'est arrêté à la librairie Galighani, un établissement astucieusement bien placé à l'angle d'une rue du centre-ville. Celle-ci est assez réputée pour amener constamment du monde afin d'emprunter ou d'acheter certains livres, allant de la simple littérature aux ouvrages dédiés aux recherches magiques. Une véritable mine d'or pour les savants et pour les mages de tous les horizons. Malheureusement pour lui, il n'a pas trouvé son bonheur sur place comme il pouvait s'y attendre. Si la République est particulièrement bien connu pour ses prouesses dans le domaine magique, certains domaines sont encore bien méconnus du grand public car souvent mal jugés. Si une librairie lambda ne peut satisfaire ses recherches, il sait où il pourra aisément trouver les réponses à ses questions. La grande bibliothèque de l'incontournable Magic, c'est à croire qu'il finit toujours par y revenir quoi qu'il arrive. Il n'y a pas étudié et pourtant, entre ses nombreux voyages et les nombreux festivals auxquels il a participé étant plus jeune pour célébrer l'entente entre Melorn et Magic, il n'a pas manqué d'occasion pour fouler la pelouse du campus ou pour profiter du savoir de ses archives. Et les bonnes habitudes ont la vie dure surtout depuis qu'il est devenu professeur à Melorn, il fait régulièrement le trajet vers la République pour maintenir les bonnes relations, rencontrer les autres professeurs et découvrir de nouveaux talents parmi les élèves de Magic. Disons que son statut lui offre quelques passes-droits bien utile lui permettant de passer le portail de l'Académie à sa guise, entre autre.

    Vérifiant l'heure sur l'horloge en quittant donc la grande librairie du centre-ville pour se diriger vers le campus. Il presse légèrement le pas afin de pouvoir arriver à l'Académie avant l'apparition de la marée humaine qui déferlera dans les couloirs après l'heure du repas qui arrive bientôt à son terme. Après un bref passage par l'accueil pour régulariser sa visite, il décide d'emprunter un petit raccourci par les jardins aquatiques. Un endroit absolument sublime, soit dit en passant. Bien qu'il ne prenne pas vraiment le temps de l'apprécier, il se contente de le traverser. Traversant un petit pont de bois, il emprunte un petit embranchement sur sa droite. La mauvaise visibilité dû à un buisson opaque bien trop large à son goût à cet endroit précis et son inattention fait qu'il manque de percuter malencontreusement un jeune homme de passage. Honnêtement, il ne pensait pas croiser quelqu'un ici à cette heure de la journée. Il s'arrête brusquement avant la catastrophe et toise de ses deux iris améthystes le mage aux cheveux ébouriffés. Sa peau est d'ivoire et ses longs cheveux immaculés tombent de toutes leurs longueurs jusque dans le bas de son dos. Les deux pointes de ses oreilles sont bien visibles, se frayant un chemin à travers sa chevelure. D'un geste plein de grâce et respirant l'élégance, l'Elfe joint ses deux mains devant lui et hoche brièvement la tête en guise d'excuse.

    « Je ne savais pas les jardins occupés à cette heure de la journée. Veuillez pardonner mon apparition soudaine. »

    Lorsqu'il incline respectueusement la tête, son regard est immédiatement attiré par cette gemme noire qui siège au sommet d'un bâton en bois habilement sculpté. Ce qu'il devine être un catalyseur ou un quelconque outil d'aide à la magie et souvent très couteux, trop pour être accessible par des mages tout à fait lambda. Même ici, au sein de cette prestigieuse école. Alors qu'il s'apprêtait simplement à s'écarter pour reprendre sa route, il se redresse avant de surenchérir la conversation.

    « Oh. C'est un artefact intéressant que vous avez là. Un catalyseur, si je ne m'abuse. Êtes-vous professeur à Magic ? Je ne crois pas avoir eu la chance de vous rencontrer par le passé, je pense que je m'en serais souvenu.  »

    Il affiche un petit rictus en coin. Le hasard fait parfois plutôt bien les choses, finalement peut-être trouvera-t-il quelque chose, ou quelqu'un, de plus intéressant que la bibliothèque de l'académie en cette fraiche journée de novembre.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 10 Jan - 21:52
    - Comment vous arrivez à bouger là-dedans ?

    Klarion avait posé la question par réflexe plus qu’autre chose. C’était la première chose qui lui avait traversé l’esprit lorsque l’elfe était arrivé dans son champ de vision. Surdrappé sous des monceaux de tissus à ornements et broderies d’or, l’inconnu n’était manifestement pas habillé selon la mode républicaine, et encore moins selon la tendance en vogue actuellement à Liberty. Néanmoins, son habit était digne d’une cérémonie d’apparat et Klarion pouvait même entendre de petites pendeloques tinter au moindre de ses mouvements. Ses cheveux aussi blancs et brillants que de la poudreuse avaient également été savamment coiffés, agrémentés d’épingles et d’anneaux et avaient l’air aussi lisses et doux que du satin. Sa tenue avait l’air aussi lourde qu’elle était belle, le genre d’ensemble qu’on ne mettait que pour rester avachi sur une ottomane confortable au milieu d’un salon de lecture. Malgré cela, l’homme qui lui faisait face était d’une grande beauté. Il avait la peau aussi pâle que la sienne, ce qui fit légèrement sourire le jeune humain. D’ordinaire, il ne rencontrait jamais personne avec une carnation proche de la sienne ; on le prenait si souvent pour un malade que certains avaient fini par le traiter comme tel, ce qui l’irritait particulièrement. Klarion reprit :

    - Les jardins aquatiques ne sont pas vraiment occupés tout court. Nous sommes en plein automne et il fait particulièrement froid. J’y viens justement pour profiter de cette absence de monde.

    D’ailleurs, que faisait-il là ? Les jardins aquatiques ne reliaient aucun bâtiment à un autre. Ils n’étaient qu’un lieu de plaisance et de méditation pour les mages de l’académie. Klarion remarqua que le regard de l’elfe glissa légèrement vers le bâton qu’il avait avec lui, l’incitant à commenter poliment sur le catalyseur. Lui aussi était-il un amateur ? Voilà qu’il se montrait flatteur, pensait Klarion, la chance de l’avoir rencontré ? Soit il voulait le séduire, soit il voulait quelque chose.

    - Je ne suis pas professeur à l’université, mais j’en suis diplômé d’un des Cursus d’Honneur, je fréquente cependant l’académie régulièrement pour le bien de mes recherches et de mon travail. Le corps professoral et d’administration a pris l’habitude de me voir évoluer dans leurs couloirs.

    Klarion ne reconnaissait pas le mage, et un éclair traversa alors ses pensées. L’inconnu était un elfe, était-ce l’homme sublime dont parlaient les deux disciples transies tout à l’heure ? Il en avait l’apparence en tous cas. Si jamais les midinettes repassaient par là, elles risquaient de tomber d’émoi dans les pommes. Si c’était bien l’homme qui les avait tant émoustillé, alors il était également mage. Venait-il du Reike ? Certains des ornements de ses cheveux avaient un style rekoi. Mais, en tant qu’elfe magicien, il y avait également de grandes chances qu’il ait la route depuis les contrées de Melorn…

    - Je suis Klarion Brando, et si le nom vous dit quelque chose c’est normal, je suis le fils du grand joaillier. Mais la communauté magique républicaine m’appelle plutôt le Psychomancien ; je suis expert en arcanes psychiques. Nous ne nous sommes effectivement jamais croisés.

    Klarion allait continuer mais il sentit une goutte d’eau lui tomber sur la peau de sa joue. Levant les yeux vers le ciel, il remarqua de colossaux nuages de coton noir glisser au-dessus de leurs têtes. Il y avait de l’orage dans l’air, littéralement, et ils allaient devoir se mettre vite à l’abri s’ils ne voulaient pas finir trempés jusqu’aux os. Le jeune homme lui emboîta le pas et lui fit signe de le suivre et c’est ainsi qu’ils prirent le premier chemin pour retourner vers l’école. Klarion songea alors que, s’il allait se mettre à pleuvoir, il allait devoir faire venir un fiacre ou demander à un mage téléporteur de le mener jusqu’aux lieux de ses courses du jour. Il n’allait pas pouvoir quitter l’Université Magic comme ça, et il n’était pas aquamancien pour pouvoir écarter les trombes d’eau sur son passage. L’elfe marchait à ses côtés mais ne lui avait toujours pas dit son nom.

    - Je suppose que vous avez dû faire un long voyage. Vous ne m’avez toujours pas donné votre nom. Venez vous ici pour des recherches ou pour un rendez-vous ? Si vous comptez consulter des livres anciens, autant vous prévenir d’avance, cela sera sous la surveillance d’un⸱e archiviste.

    L’arcaniste psychique ajouta très vite, avec un ton des plus mutins :

    - À moins que ça soit pour moi que vous flâniez dans les jardins aquatiques ?

    Klarion avançait aux côtés de l’elfe qui, malgré sa tenue, parvenait à conserver la même allure que lui. À chaque pas, les facettes de la gemme de son bâton brillaient de magnifiques éclats irisés.

    - J’ai entendu des élèves parler d’un nouveau mage elfe arrivé en ville récemment. Si vous êtes cette personne, sachez que vous avez grandement fait sensation. Je gage que vous pourrez vaquer plus sereinement à vos affaires dans un endroit plus intimiste. J’irai droit au but, si vous êtes bien ce nouveau magicien en question alors j’apprécierais de pouvoir en apprendre plus sur votre magie.

    Le sorcier noir se rappelait effectivement des propos de la discipline senseur dont le pouvoir avait disjoncté en percevant la magie de l’elfe. Cela le rendait particulièrement curieux.

    - Et, également, d’en avoir une belle démonstration
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 12 Jan - 16:51
    Graine de nuit, graine d'esprit
    Feat Klarion Brando
    L'Elfe cligne innocemment des yeux, stupéfait par la première question qui est venue dans l'esprit de son interlocuteur en le voyant. Il faut admettre que c'était une interrogation légitimement pertinente et aussi curieux que ça puisse paraître, il n'a pas le souvenir qu'on lui ait déjà fait ce genre de trait d'esprit. Pas dès la première rencontre en tout cas. Devrait-il ressentir une quelconque difficulté à se déplacer dans sa tenue actuelle ? L'habitude certainement, il faut croire que la mode Elfique n'est pas spécialement en vogue dans ce pays et que cela peut paraître étrange aux premiers abords. En comparaison, le jeune magicien paraissait bien plus sobre dans ses vêtements aussi sombres que sa cape de fourrure ou ses cheveux en bataille. Moins extravagant dirait-on, ils se font face comme le ferait le jour et la nuit. Au final, l'humain arracha un petit sourire sur le visage de l'Elfe qui n'a pas pris le temps de répondre à sa question rhétorique avant que celui-ci ne reprenne la parole.

    « Oh, je vois. Oui, maintenant que vous le dites cela fait sens. »

    Une âme esseulée dans les jardins aquatiques, qui se ravi du calme de la solitude quitte à éviter les autres. Un homme de goût assurément, il peut déjà le deviner. Est-ce une manière indirecte de dire qu'Eliëndir l'interrompt dans sa méditation ou dans un quelconque moment de tranquillité ? Possible et pourtant c'est bien lui qui alimente volontairement la conversation.

    « Ah vraiment ? Félicitations, je suppose. Pour votre diplôme. Je crois savoir que tout le monde ne peut pas se vanter d'être diplômé de Magic. »

    C'est ce qu'on dit, effectivement. Eliëndir n'a jamais pris la liberté d'affirmer ou d'infirmer les théories autour de la prestigieuse Magic. En quatre siècles d'existences, ce n'est pas le temps qui lui a manqué mais à quoi bon, après avoir été lui-même diplômé de Melorn qui est réputé pour être une école au moins aussi difficile que Magic mais c'est un éternel débat qui n'a pas sa place ici aujourd'hui. L'important est qu'il a affaire à un mage confirmé et pas seulement un étudiant lambda, d'autant plus que celui-ci pratique sa magie dans un domaine que l'Elfe connait particulièrement bien. Le petit sobriquet de "Psychomancien" tique légèrement dans son esprit, résonnant comme un écho lointain qu'il a possiblement déjà entendu sans vraiment se souvenir où et quand exactement.

    « Eh bien, le hasard fait bien les choses, Klarion Brando fils d'un grand joaillier. Les arcanes sont un domaine que j'ai beaucoup étudié au cours de ma longue existence. Une spécialité absolument fascinante, n'est-ce pas ? Expert, vous dites ? Vous piquez ma curiosité, monsieur Brando. »

    Il dépose à nouveau son regard parme sur le visage du magicien, comme s'il jugeait le moindre de ses faits et gestes ou le moindre mot qui s'échappait de sa bouche. Il pourrait presque paraître hautain sur le moment, une mauvaise habitude qu'il a pris en côtoyant certains de ses pairs qui étaient bien plus doués pour parler que pour faire usage d'une quelconque magie. Les charlatans existent aussi parmi les mages et ils sont plus nombreux qu'on pourrait le penser. Une véritable plaie ouverte, discréditant continuellement ce noble art qu'ils pratiquent comme si n'importe qui pouvait se faire appeler "mage" maintenant. Une gangrène qu'il faudrait arracher à la racine, une amputation nécessaire pour sauver ce qui peut encore l'être.

    Il lève la tête à son tour, curieux de voir ce qu'il regarde comme ça soudainement. Il n'avait pas non plus fait attention mais l'orage menace comme en démontre la présence de ces sombres nuages. Quelques gouttelettes commencent tout juste à tomber sur la capitale. Il reporte son attention sur sa nouvelle rencontre du jour et se décide de le suivre lorsqu'il l'invite dans ce sens. Il n'a effectivement aucun mal à suivre le rythme, se déplaçant à son aise malgré sa tenue atypique. Il sourit à nouveau au Psychomancien, ricanant à sa petite plaisanterie.

    « Qui sait, peut-être que notre rencontre n'est pas si fortuite que ça. Pour être tout à fait honnête, je pensais trouver un raccourci par ici afin de rejoindre la grande bibliothèque. Mes connaissances du campus sont à revoir. Effectivement, le voyage fut aussi long et éprouvant qu'à son habitude depuis Melorn mais fort heureusement ce n'est pas la première fois. C'est une route que je connais bien maintenant. »

    Si Eliëndir est un mage d'exception, son sens de l'orientation souffre de quelques lacunes. Il marque un petit silence avant de reprendre aussitôt.

    « Je vous en prie, appelez-moi Eliëndir. De passage dans la région, j'ai décidé de rendre visite à quelques vieilles connaissances. Je suis bien au fait du règlement de l'école. Comme vous, je crois que les professeurs et les employés administratifs de l'établissement ont pris l'habitude de me voir par ici de temps à autres. Être professeur à Melorn a aussi ses passes-droits, même ici à Magic. Je crois que je vais très bien m'en sortir sans avoir à embêter un archiviste. »

    Quelle idée, être surveillé pendant ses recherches ? C'est évidemment normal mais fort heureusement, il n'a jamais eu à se plier à ce genre de restriction. Cela fait plusieurs siècles qu'il foule ce sol et il ne compte même plus le nombre de fois qu'il s'est rendu à Magic que ce soit en tant qu'élève ou en tant que professeur de l'école jumelle. Et puis, la personne en charge de la bibliothèque fait aussi parti de son très large cercle de "vieille connaissance". Cela aide, sans aucun doute. Il tend à nouveau l'oreille, apparemment sa présence dans la ville a déjà commencé à faire du bruit. Ironiquement, il n'a pas fait grand-chose dans ce sens mais il ne peut qu'être flatté. Ce n'est pas la première fois qu'il provoque certaines réactions légèrement excessives, ne serait-ce que par sa présence. Dire que ce n'est pas ce qu'il souhaite, serait un bien vilain mensonge.

    « Tiens donc. Je ne pense pas m'être donner en spectacle pourtant. Ma foi, je n'ai rien contre le fait d'échanger avec mes pairs, bien au contraire. Cela pourrait s'avérer enrichissant pour tout le monde. Pour l'heure, peut-être devrions-nous trouver un abri afin d'éviter de finir trempés. Il me semble que vous alliez quelque part avant que je manque de vous bousculer. Laissez-moi donc vous accompagner, je n'ai rien d'urgent à faire. Rien qui ne peut attendre. »

    Il se contente de suivre son homologue à travers les chemins du gigantesque campus, jusqu'à retrouver le chemin vers le portail de l'académie.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Dim 22 Jan - 15:32
    Eliëndir avait beau avoir dit à Klarion qu’il était venu à l’Université Magic pour y consulter des ouvrages, l’elfe l’avait pourtant suivi hors de l’enceinte de l’établissement lorsqu’il en était sorti. Dépêchant un fiacre, ils firent route sous une bruine déprimante pour retourner en ville et se faire déposer, selon les directives de Klarion au chauffeur, devant la librairie Strand. Cette librairie, toute aussi connue et prestigieuse que la maison Galignani, était réputée pour posséder un rayonnage et une distribution plus axée sur la magie. Cette particularité, ainsi que sa proximité avec l’académie, en faisait un lieu fort prisé par les utilisateurs de magie, l’intelligentsia libertienne et les amateurs d’ésotérisme. En entrant dans la librairie, quelques clientes et une vendeuse levèrent toutes le nez hors de leurs pages pour lancer des œillades admiratives et battre des cils en direction du bel elfe. Les regards de ces roucouleuses devenaient bien vite venimeux lorsqu’ils bifurquaient ensuite vers Klarion, lui qu’Eliëndir avait choisi comme compagnie. Le Psychomancien voyait bien à leur figure transie qu’elles auraient brûlé l’entièreté des étagères pour pouvoir prendre sa place aux côtés du mage de Melorn. Klarion ne leur accordait aucun intérêt, mais se disait que ces femmes ne devaient pas sortir beaucoup pour s’extasier devant le premier elfe qui leur passait sous le nez.

    Chaque rayon croulait sous les livres et proposait une quantité de titres aussi impressionnante que captivante. Les reliures de cuir étaient toutes brillantes et les lettres d’or rutilaient sur chaque tranche pour attirer l’œil du client. Le rayon bestiaire proposait, dans ses nouveautés, « Comment soigner son wymerlin ? » et « Mille et une recettes pour cuisiner l’aboleth ». Dans la section jeunesse, le personnel recommandait le classique « Éveil enchanté » pour les petits mages, juste à côté des célèbres contes de la fae Desdant. Si l’on suivait vers l’allée suivante on aboutissait sur une grande pyramide composée d’une nouvelle édition de la collection des Cent Sorts avec, bien en évidence, « 100 sorts pour nettoyer son intérieur », « 100 sorts pour préparer un dîner de fête », ou encore le fort apprécié « 100 sorts pour entretenir son potager ». Parfois, entre les pages de plusieurs, on pouvait noter des feuillets à liserés dorés sur lesquels les vendeurs de la boutique avaient noté leurs avis sur leurs lectures. Klarion savait généralement ce qu’il venait y acheter et n’y portait jamais la moindre attention. Mais c’était une attention qui plaisait à la clientèle qui fréquentait les lieux.

    - Bonjour messieurs, comment puis-je vous aider ?

    La voix nasillarde qui venait de les alpaguer appartenait à un homme malingre de taille moyenne et à la peau cireuse. Sur la bordure du front de son crâne chauve, on pouvait noter la délimitation récente d’une ancienne chevelure qui aurait dû le rendre plus beau. Derrière de petites lunettes rondes aux branches fines comme des pattes de sauterelle, le vendeur fixait Klarion et Eliëndir à l’aide des deux billes noires qui lui servaient d’yeux. Esquissant un fin sourire qui creusait ses joues sous un nez légèrement crochu, il portait l’uniforme du personnel dans lequel il flottait tant il était mince.

    - J’ai passé commande chez vous pour deux grimoires au nom de Brando, expliqua Klarion d’un ton des plus neutres, « Histoire de la psychologie féerique » par Liliette d’Eo et l’essai du façonneur de mirages Lorenzo Buccellati « Du tissage d’illusion et de la persuasion mentale ». J’aimerais que vous les fassiez livrer à mon domicile ou à l’Université Magic.

    - Fort bien, monsieur, cela sera fait, répondit le libraire sans changer d’expression. Y a-t-il autre chose ?

    - Oui, il y a autre chose, enchaîna le magicien de façon plus impérieuse. J’ai eu de nombreux échos au sujet d’un auteur que vous plébiscitez depuis quelques semaines. Développement personnel, thaumaturgie alternative, régulièrement en dédicace entre vos murs

    Le libraire chauve modela soudain son visage en une mue qui exprimait à la fois l’admiration et la surprise.

    - Vous devez parlez de monsieur Lazarus ! Sa table de dédicace est au fond de la boutique et…

    - Merci, coupa Klarion d’une voix glaciale.

    Le Psychomancien se mit à avancer, forçant le libraire à s’écarter et il s’élança vers l’endroit indiqué. Derrière lui, l’elfe continuait de le suivre, lui faisant se demander ce qu’il voulait réellement. Qu’est-ce que les courses et les tâches de sa journée pouvait bien apporter à ce magicien d’une école lointaine ? Klarion se disait que, peut-être, Eliëndir désirait ses entrées au sein de l’aristocratie républicaine. Mais cette appréhension était surtout motivée par ses propres expériences ; il avait été habitué aux rencontres avec des individus fortement intéressés dès qu’ils apprenaient qu’on évoluait en milieu très aisé. Il existait un monde dans lequel l’érudit, dans son long manteau, le suivait tout simplement pour lui ce que Klarion trouvait cela relativement intriguant. Ils arrivèrent vite à la table de dédicaces que leur avait indiqué le clerc de la boutique. C’était une alcôve autour de laquelle de larges tentures avaient été étendues, comme pour former un chapiteau miniature. Devant, on avait déposé un panneau sur trépied sur lequel on avait peint en lettres d’or : LAZARUS - SIGNE SON NOUVEAU LIVRE ! Klarion fronça les sourcils avant de se diriger vers un petit homme aux moustaches les plus gominées possible, en forme de nœud papillon. Il était seul devant le stand. Sur sa tête, il avait posé un chapeau melon pourvu d’une grosse plume jaune canari et tenait une canne de bambou dans une main boudinée.

    - Vous êtes Lazarus ? L’alpagua Klarion sans ménagement.

    Le concerné leva vers les deux hommes un œil rendu énorme par la lentille d’un monocle qu’il avait coincé sous une arcade, et qu’il maintenait en place tant bien que mal. Son visage contracté, il était difficile de lire ses émotions mais le timbre de sa voix outrée le trahit sans mal :

    - Nullement, monsieur ! Couina-t-il d’une voix de fausset. Je suis son agent, les dédicaces sont terminées jusqu’à demain et-

    - Où est M. Lazarus ? Reprit Klarion en dardant le chargé d’affaires d’un regard de rapace.

    - Ceci n’est pas votre affaire ! Et puis, que lui voulez-vous ? Qui êtes-vous ?

    - Le Psychomancien, mage noir connu en ville, de l’Université Magic. J’évolue beaucoup auprès des aristocrates de notre République, et un certain nombre de voix parmi eux m’ont fait part de certaines pratiques écrites et encouragées par Lazarus. Ingestion de décoctions douteuses, usage dangereux d’incantations, mensonges sur la magie et exploitation de la foi

    L’interlocuteur de Klarion était si scandalisé qu’il en perdit son monocle.

    - Vous… vous diffamez ! S’écria-t-il en devenant si rouge que, avec son embonpoint prodigieux, il ressemblait une tomate. Comment osez-vous… ?

    - Où est votre charlatan de maître ? Insista Klarion.

    Cette fois, il ne voulut pas attendre. Klarion conjura sa magie psychique et étendit vers le bonhomme une force invisible, qu’il appelait ses « griffes mentales ». Lorsque ces griffes atteignirent l’esprit de l’agent, il en plongea simplement la pointe à l’intérieur, comme s’il les enfonçait dans la chair d’un fruit mûr. La manœuvre eut pour effet de provoquer une forte migraine à l’agent de Lazarus, qui attrapa son front dans une main en poussant un râle d’agonie presque inaudible.

    - Vous vous sentez mal, monsieur ? Siffla Klarion en étirant un léger sourire. Que vous arrive-t-il ?

    Il n’en avait pas terminé. Ne retirant pas ses griffes, l’arcaniste agita ses doigts pour envoyer vers le triste type quelques filets d’énergie violine. L’énergie serpenta pour s’insinuer dans les narines de sa cible. Le contrôle d’émotions fit son effet et le chargé d’affaires se mit à pâlir de peur.

    - Dîtes moi où se trouve M. Lazarus, j’irai le prévenir sur le champ de votre état, vous allez pouvoir vous reposer

    - Vous, soufflait-il en essayant de ne pas sombrer dans les vapes, se mettant à transpirer abondamment, vous ne le trouverez guère. Il se prépare pour se rendre au Récif du Verseau, pour la réception de monseigneur Abel Smith.

    En entendant ces mots, Klarion relâche brutalement son emprise sur le pauvre agent qui s’effondra sur le fauteuil de dédicaces dédié à Lazarus. Laissant le bonhomme sortir un mouchoir pour s’éponger le front, le mage psychique se retourna vers Eliëndir pour lui glisser à voix basse :

    - Je suis invité à cette réception, ce soir, Abel Smith est un banquier de la Société des Sept Gardiens. Il y aura de grands noms là-bas, Lazarus va vouloir en profiter

    Le Récif du Verseau était un palais particulier appartenant à un riche couple venant de la cité d’Aquaria et était un lieu de réception fortement prisé par la haute société de la ville. Si Klarion y venait avec Eliëndir, il était sûr d’attirer les regards.

    - Je suis autorisé à y venir accompagné. Je ne peux vous y contraindre, d’autant plus qu’on vous prendra sans doute pour mon cavalier, la presse risque de jaser. Mais, si vous voulez continuer de me suivre, je suppose que vous êtes le bienvenue.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 25 Jan - 16:53
    Graine de nuit, graine d'esprit
    Feat Klarion Brando
    Il est vrai qu'il s'est rendu à Magic pour une tout autre raison et il a dû faire un choix lorsque sur son chemin, il est tombé sur quelque chose d'un peu plus intéréssant que quelques ouvrages poussiéreux. Qui l'eut cru d'ailleurs, parfois le destin nous réserve quelques belles surprises. Alors forcément quand ses deux améthystes se sont posés sur le Psychomancien, l'ordre d'importance des choses à faire dans sa journée a légèrement été bouleversé. C'est de bon gré qu'il emboîte le pas aux côtés de son homologue mage noir, montant dans ce fiacre qu'il dépêche pour aller faire un tour en ville. La destination n'était pas très importante pour lui, tant qu'il peut en apprendre plus sur cet expert autoproclamé de la magie de l'esprit. Ils s'arrêtent devant une grande librairie, une des nombreuses qui existent à Liberty mais une des rares qu'il n'a encore jamais côtoyé malgré le peu de distance qui la sépare de l'université. C'est l'occasion de changer un peu ses habitudes. Il passe le pas de la porte juste derrière Klarion, levant les yeux pour observer l'établissement dans toute sa splendeur. Si les regards et l'attention des clients, particulièrement de la gent féminine, sont inévitablement attirer par cet Elfe tout droit sorti du tableau d'un peintre de renom, Eliëndir se montre complètement désintéressé par ces gens.

    Il parcourt certaines étagères dans le sillage de Klarion. Des ouvrages aux lettres d'or attirant de temps à autres son regard mais jamais très longtemps. La plupart étant complètement sans importance pour lui, préférant se demander quel genre de bouquin pouvait bien intéressé sa nouvelle connaissance dans cet établissement en particulier. La voix particulièrement désagréable à son oreille vient interrompre sa silencieuse contemplation. Il tourne brièvement la tête vers l'origine de cette nuisance auditive en observant l'employé qui souhaite connaître la raison de leurs présences ici. Eliëndir aussi voulait connaître la réponse à cette question alors toujours sans dire un mot, il laisse la parole à son camarade de Magic. Il écoute d'une oreille attentive, le nom d'auteurs assez réputés surgissent et l'Elfe commençait à réellement se demander s'ils n'étaient là que pour une simple commande. La mention de ce "Lazarus" et la réaction tranchante de Klarion balaya ses doutes naissants, faisant hausser un sourcil à l'Elfe alors qu'il emboite à nouveau le pas dans le dos de celui-ci lorsqu'il se dirige vers le fond de la librairie. N'était-il donc qu'un simple fan à la recherche d'une petite dédicace ? La possibilité qu'il ait mal jugé cette nouvelle rencontre lui traverse l'esprit mais qui sait, la suite pourrait s'avérer divertissante et il lui laisse le bénéfice du doute.

    En tout cas, ce "Lazarus" avait le droit à une petite alcôve rien que pour lui. Il y avait même son nom en grosse lettre, quel honneur. Restant quelques mètres en arrière, il observe la scène qui se déroule sous ses yeux en s'attardant un moment sur cet homme à moustache à l'apparence assez burlesque. Quoi qu'il est peut-être mal placé pour juger les goûts vestimentaires des autres, dans sa tunique typique de Melorn tout droit sorti d'une pièce de théâtre. Au vu de l'animosité que porte Klarion au petit bonhomme, il se doute que c'est un peu plus qu'une simple affaire de dédicace. L'Elfe silencieux joint calmement ses mains dans son dos et dévie brièvement le regard afin de passer en revue le reste de la librairie. Les petits curieux dans son champ de vision feignant soudainement de ne pas s'intéresser aux deux mages noirs, comme effrayés de croiser les yeux perçants de l'Elfe. Reprenant leurs lectures en offrant un petit moment de répit à Klarion à l'abri de ces regards indiscrets. Eliëndir garde toujours son oreille très attentive sur la conversation des deux hommes près de lui.

    Il tique légèrement de l'oeil lorsque Klarion se présente officiellement comme un mage noir mais surtout quand celui-ci fait soudainement l'usage de sa magie. Une magie qu'il connait bien et reconnaitrait entre mille, une capacité qui n'est pas à la portée du premier venu et il en sait quelque chose. Son regard se porte instinctivement sur l'homme en costume, son visage s'étirant sous une douleur si forte qu'elle empêche même le moindre son de quitter sa bouche. Et pour une fois, Eliëndir n'est même pas à l'initiative de cette sinistre scène. Sans faire attention, un petit sourire est apparu dans le coin des lèvres de l'Elfe. Le divertissement est au rendez-vous et il peut presque sentir la douce odeur de la peur qui s'échappent des pores de la peau de ce pauvre homme.

    Un interrogatoire rondement mené puisqu'il ne lui faut pas longtemps pour soutirer les informations qu'il cherchait à l'agent de Lazarus. Relâchant sa poigne psychique, l'imbécile au monocle ne sait sûrement pas à quel point il est chanceux d'avoir évité des conséquences plus importantes. L'Elfe reporte son attention sur Klarion lorsque celui-ci lui glisse quelques mots à voix basses. Quelle audace, a aucun moment il ne s'est soucié de ce qu'aurait pu penser Eliëndir de toute cette machination. Faire l'usage de sa magie de cette façon pourrait lui attirer bien des problèmes, surtout devant témoins. Qu'adviendrait-il de Klarion Brando, un mage habitué à côtoyer la haute, si sa réputation devait être salie du jour au lendemain. Entre audace et imprudence, il n'y a qu'un pas.

    Mais pour l'heure, il était question d'une réception mondaine. Une de plus dans cette ville, passe-t-il ne serait-ce qu'un jour sans que les nobles dépensent leurs argents dans des soirées stupides et sans intérêts ? Mais le concernant, voir le Recif du Verseau de ses propres yeux et la possibilité de faire une entrée très remarquée dans ce milieu privilégiée, c'est une occasion qu'il ne raterait pour rien au monde.

    « Dites-moi, monsieur Brando. Ai-je l'air d'avoir quelque chose à faire de ce que peut dire la presse d'un pays qui n'est même pas le mien ? Il s'avère que je m'amuse bien en votre présence d'ailleurs. Je me ferais donc un plaisir de vous accompagner à cette réception, ce soir. »

    Un instant, son regard dévie sur l'agent transpirant avant de revenir sur Klarion.

    « Que voulez-vous exactement à ce "Lazarus" ? Son agent va s'empresser de lui rapporter ce qu'il s'est passé ici. Il saura que vous venez pour lui et dans le pire des cas, il ne se présentera pas à cette soirée par peur de vous y voir aussi. »

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