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Invité
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Quelqu’un qui sert.
Même si l’elfe ne souligna pas la chose, la formulation perturba légèrement son esprit, se considérait-elle donc comme un simple outil ? Un esclave au service du premier venu ? Sølenar avait du mal à imaginer la démone se laisser… utiliser. De ce qu’il avait pu voire elle avait amplement les capacités de réduire en morceau de viande sanguinolente, peut-être qu’elle n’en avait pas conscience et l’elfe n’aurait pas été capable de dire si cela était un mal ou un bien. D’une certaine manière c’était peut-être préférable pour lui, même si objectivement il n’avait aucunement l’intention de se montrer hostile envers son interlocutrice, certes la première impression avait été un peu surprenante, mais rien de plus.
- Tu es, ce que tu choisis de devenir.
Fut sa seule réponse. L’elfe ne pouvait pas aider à tout, il avait certes de l’expérience dans bien des domaines, bien plus que la majorité des autres représentants de son espèce maudite. Mais sa proposition n’était pas une obligation, la démone pouvait très bien choisir sa propre route et prendre les décisions qu’elle jugerait bonnes.
- Peur que je te croque ? Elle restera ouverte si tu te sens plus en sécurité ainsi.
Avait-il simplement répondu dans un sourire que certains auraient pu qualifier de sinistre. Encore une fois il ne comptait pas lui faire de mal, mais il pouvait comprendre le sentiment d’insécurité qu’elle pouvait ressentir.
Cette fois il avait trouvé, Désir, un nom qui attirait forcément la curiosité et Sølenar y était lui aussi réceptif. Alors qu’il s’apprêtait à poser une question, elle disparut en un clin d’œil. L’elfe parcourt la pièce du regard à la recherche de la silhouette rose, mais il ne perçoit rien. Pourtant la pièce n’est plus tout à fait la même, des objets sont apparus, des objets qui ne sont pas à lui. Soudain l’elfe s’arrêta, c’était son cœur qu’il sentait ?
Qu’un cœur puisse battre cela n’avait rien d’extraordinaire, mais que ce soit le sien qui batte… Cette découverte le frappa comme un coup de poing, c’était tout bonnement impossible et pourtant il le sentait parfaitement, le rythme régulier était là…
Sa chambre était maintenant éclairée de manière tamisée par la lueur de quelques flammes dansantes au sommet des chandelles d’un candélabre. Une douce odeur se diffusait doucement, une odeur qu’il ne connaissait que trop bien, une odeur qui le hantait tout autant qui la haïssait. Pourtant, il ne « sentait » pas comme d’habitude, il ne retrouvait sa finesse d’odorat habituelle, tout comme sa vue et son ouïe, il sentait bien son cœur battre, mais ne l’entendait pas, pas plus qu’il n’entendait le sang pulser dans ses veines… Dans un dernier doute, il fit passer sa langue sur ses dents, notant presque aussitôt l’absence de canine surdéveloppée.
Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Son esprit lui disait que quelque chose n’allait pas, que tout cela n’eût rien de naturel, malgré cela son cœur, lui, disait qu’il n’avait qu’à profiter de l’instant. D’un pas décidé l’elfe s’approcha de la robe de jour et du bout des doigts il en effleura le tissu, ressentant aussitôt la douceur du textile, il recula d’un pas, comment pouvait-il avoir ressenti ce contact ? Même son esprit semblait à présent en rêve et réalité, même sur une infime par de son être n’était pas dupe, la grande majorité était quant à elle dans un rêve.
La porta de la chambre trembla faiblement, il n’avait entendu aucun bruit de pas, il n’entendait aucune respiration, il entendait tout simplement normalement. Sentant que ces capacités n’étaient plus les mêmes, Sølenar s’approcha lentement de la porte et c’est avec une certaine appréhension qu’il en ouvrit le battant.
Même si l’elfe ne souligna pas la chose, la formulation perturba légèrement son esprit, se considérait-elle donc comme un simple outil ? Un esclave au service du premier venu ? Sølenar avait du mal à imaginer la démone se laisser… utiliser. De ce qu’il avait pu voire elle avait amplement les capacités de réduire en morceau de viande sanguinolente, peut-être qu’elle n’en avait pas conscience et l’elfe n’aurait pas été capable de dire si cela était un mal ou un bien. D’une certaine manière c’était peut-être préférable pour lui, même si objectivement il n’avait aucunement l’intention de se montrer hostile envers son interlocutrice, certes la première impression avait été un peu surprenante, mais rien de plus.
- Tu es, ce que tu choisis de devenir.
Fut sa seule réponse. L’elfe ne pouvait pas aider à tout, il avait certes de l’expérience dans bien des domaines, bien plus que la majorité des autres représentants de son espèce maudite. Mais sa proposition n’était pas une obligation, la démone pouvait très bien choisir sa propre route et prendre les décisions qu’elle jugerait bonnes.
- Peur que je te croque ? Elle restera ouverte si tu te sens plus en sécurité ainsi.
Avait-il simplement répondu dans un sourire que certains auraient pu qualifier de sinistre. Encore une fois il ne comptait pas lui faire de mal, mais il pouvait comprendre le sentiment d’insécurité qu’elle pouvait ressentir.
Cette fois il avait trouvé, Désir, un nom qui attirait forcément la curiosité et Sølenar y était lui aussi réceptif. Alors qu’il s’apprêtait à poser une question, elle disparut en un clin d’œil. L’elfe parcourt la pièce du regard à la recherche de la silhouette rose, mais il ne perçoit rien. Pourtant la pièce n’est plus tout à fait la même, des objets sont apparus, des objets qui ne sont pas à lui. Soudain l’elfe s’arrêta, c’était son cœur qu’il sentait ?
Qu’un cœur puisse battre cela n’avait rien d’extraordinaire, mais que ce soit le sien qui batte… Cette découverte le frappa comme un coup de poing, c’était tout bonnement impossible et pourtant il le sentait parfaitement, le rythme régulier était là…
Sa chambre était maintenant éclairée de manière tamisée par la lueur de quelques flammes dansantes au sommet des chandelles d’un candélabre. Une douce odeur se diffusait doucement, une odeur qu’il ne connaissait que trop bien, une odeur qui le hantait tout autant qui la haïssait. Pourtant, il ne « sentait » pas comme d’habitude, il ne retrouvait sa finesse d’odorat habituelle, tout comme sa vue et son ouïe, il sentait bien son cœur battre, mais ne l’entendait pas, pas plus qu’il n’entendait le sang pulser dans ses veines… Dans un dernier doute, il fit passer sa langue sur ses dents, notant presque aussitôt l’absence de canine surdéveloppée.
Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Son esprit lui disait que quelque chose n’allait pas, que tout cela n’eût rien de naturel, malgré cela son cœur, lui, disait qu’il n’avait qu’à profiter de l’instant. D’un pas décidé l’elfe s’approcha de la robe de jour et du bout des doigts il en effleura le tissu, ressentant aussitôt la douceur du textile, il recula d’un pas, comment pouvait-il avoir ressenti ce contact ? Même son esprit semblait à présent en rêve et réalité, même sur une infime par de son être n’était pas dupe, la grande majorité était quant à elle dans un rêve.
La porta de la chambre trembla faiblement, il n’avait entendu aucun bruit de pas, il n’entendait aucune respiration, il entendait tout simplement normalement. Sentant que ces capacités n’étaient plus les mêmes, Sølenar s’approcha lentement de la porte et c’est avec une certaine appréhension qu’il en ouvrit le battant.
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Complainte nocturne
Février 04
Non, je n'ai pas peur que tu me croque, Papillon. Cette chambre te parait sans doute un havre de paix, mais les humains sont fourbes et tu ne dors pas. Que ferais-je, moi, si je tombais dans tes filets ? Que ferais-je si l'envie te prenait de me faire du mal ? Je n'y pourrai rien et je n'aime pas ça. Je ne sais peut-être pas ce que je suis ou ce que je veux devenir, mais ça j'en suis sûre.
Les yeux couverts d'un voile, tu regardes dans la pièce, passe sur moi et sur le décor avec un étonnement manifeste. Qu'un homme vivant pour le passé perde de vue le présent n'est pas si incongru. Je souris alors que tu t'approche du fauteuil, mes yeux luisent dans l'obscurité de la chambre et je le suis comme son ombre. Toujours là, sans jamais le toucher. Il s'arrête à nouveau et se tourne. Ce que son cœur souhaite le plus ardemment vient de frapper à la porte. Il s'approche. Il hésite. Il ouvre. Le couloir obscur ne laisse pas passer le moindre échos, le moindre bruit, ni la moindre lumière, puis le battant se referme.
Encore prudente, je ne prends pas directement part à son rêve pour le moment. En le voyant se mouvoir dans la chambre, je trouve ça plus intéressant que Panthère que j'ai gardée assoupie... Mais me retrouver à porter de ses mains à lui alors qu'il découvre une nouvelle surprise me fait imaginer le pire étant donné la force qu'il avait sur le toit. Alors je m'assois sur le bord du lit, mon corps nu se découpant en rose sur la couleur unie du drap.
Le battant s'ouvre et une silhouette bien connue s'avance dans la lumière des lampes et des bougies qui éclairent la chambre au parfum capiteux. Elle s'arrête à peine pour souffler un baiser quotidien, entrant du pas décidé de celle qui se sait chez elle même si elle a oublié les clefs.
- Il fait un froid ! " lança Lirathïel en posant un petit paquet sur la commode avant d'aller fermer la fenêtre tout en racontant sa longue journée et la hâte qu'elle avait d'aller rendre visite à leurs enfants une fois qu'ils en aurait fini avec cette négociation.
CENDRES
Les yeux couverts d'un voile, tu regardes dans la pièce, passe sur moi et sur le décor avec un étonnement manifeste. Qu'un homme vivant pour le passé perde de vue le présent n'est pas si incongru. Je souris alors que tu t'approche du fauteuil, mes yeux luisent dans l'obscurité de la chambre et je le suis comme son ombre. Toujours là, sans jamais le toucher. Il s'arrête à nouveau et se tourne. Ce que son cœur souhaite le plus ardemment vient de frapper à la porte. Il s'approche. Il hésite. Il ouvre. Le couloir obscur ne laisse pas passer le moindre échos, le moindre bruit, ni la moindre lumière, puis le battant se referme.
Encore prudente, je ne prends pas directement part à son rêve pour le moment. En le voyant se mouvoir dans la chambre, je trouve ça plus intéressant que Panthère que j'ai gardée assoupie... Mais me retrouver à porter de ses mains à lui alors qu'il découvre une nouvelle surprise me fait imaginer le pire étant donné la force qu'il avait sur le toit. Alors je m'assois sur le bord du lit, mon corps nu se découpant en rose sur la couleur unie du drap.
Le battant s'ouvre et une silhouette bien connue s'avance dans la lumière des lampes et des bougies qui éclairent la chambre au parfum capiteux. Elle s'arrête à peine pour souffler un baiser quotidien, entrant du pas décidé de celle qui se sait chez elle même si elle a oublié les clefs.
- Il fait un froid ! " lança Lirathïel en posant un petit paquet sur la commode avant d'aller fermer la fenêtre tout en racontant sa longue journée et la hâte qu'elle avait d'aller rendre visite à leurs enfants une fois qu'ils en aurait fini avec cette négociation.
CENDRES
Invité
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Tout semblait si réel… Du contact de sa peau avec le tissu des bandelettes, jusqu’à la douce odeur parfumait qui enivrait son esprit. L’elfe peinait à discerner le vrai de faux, c’était comme un rêve… mais un rêve éveillé dans lequel il pouvait interagir avec son environnement. Il ne se sentait plus « différent », plus qu’une impression, il était convaincu d’être redevenu un elfe parfaitement normal, sans malédiction, sans sens surdéveloppé, sans aucune faim… Tout semblait si normal, il se sentait normal.
Sølenar avait vu et fait nombre de choses durant sa longue existence, et même s’il en avait parfaitement conscience sans pour autant être capable de s’en souvenir, rien n’aurait pu le préparer à cette silhouette se glissant dans l’ouverture de la porte, ni à cette caresse provoquer par deux lèvres venues quérir les siennes. C’était comme si son cœur venait de rater un battement, ou peut-être plus… il avait l’impression que ses jambes n’étaient plus en mesure de le porter, si bien qu’il avait été obligé de s’appuyer au montant de la porte pour la refermer sans risque de chuter.
— Lirathïel ?
— Oui mon amour ? Tu as mauvaise mine, depuis combien de temps n’as-tu pas fermé l’œil de la nuit ?
Elle s’approcha doucement, ses lèvres s’étirant en un sourire qui se voulait rassurant. Doucement elle posa une main sur sa joue, un geste tendre qui se voulait réconfortant.
— Je sais que tu te sens coupable de tout cela, mais... tu as bien fait de ne pas accepter cette mission, de penser à nous, à toi. Quand je vois l’état de tes amis je... je ne peux que me réjouir de ta présence à mes côtés.
L’elfe sentit son cœur se serrer, quelque chose qu’il n’avait pas ressenti depuis des lustres, quelque chose qu’il n’aurait même jamais cru possible à nouveau. Son esprit savait qu’il s’agissait là d’une illusion, que cette chambre n’existait et que malgré tout, Lirathïel n’était plus… mais malgré tout ce qu’il pouvait savoir son cœur quant à lui céda. Les émotions qu’il avait enfouies au plus profond de son être refusaient la surface, bousculant ses repaires et sa façon d’être. C’était… comme être quelqu’un d’autre.
Il ne lui fallut pas longtemps avant de prendre dans ses bras la femme qu’il avait aimée, pouvoir la sentir contre lui… c’était comme si elle était vraiment là.
— Je suis désolé… Lirathïel je suis désolé pour tout ce que j’ai fait… Toi… Nos enfants…
La jeune elfe ne comprenait pas cette réaction soudaine, mais elle ne recula pas pour autant, enserrant doucement celui qu’elle aimait pour le réconforter plus encore.
— J’ai peur de ne pas comprendre… Je serais toujours avec toi, je serais toujours là pour te soutenir.
Un doux rêve… la vision d’une vie normale, loin des malédictions et des massacres… bien loin de tout ce qu’il était devenu au fil des siècles à errer telle une âme en peine jusqu’à finalement trouver un semblant de but à poursuivre. Bien que l’esprit savait, le cœur n’écoutait plus, et tout ce qu’il avait bâti autour de celui-ci semblait s’écrouler peu à peu. Même s’il ne s’en rendait pas encore compte, vivre cela était presque similaire à de la torture, car même si au plus profond de son être une savait, la réalité n’en resterait pas moins cruelle.
Sølenar avait vu et fait nombre de choses durant sa longue existence, et même s’il en avait parfaitement conscience sans pour autant être capable de s’en souvenir, rien n’aurait pu le préparer à cette silhouette se glissant dans l’ouverture de la porte, ni à cette caresse provoquer par deux lèvres venues quérir les siennes. C’était comme si son cœur venait de rater un battement, ou peut-être plus… il avait l’impression que ses jambes n’étaient plus en mesure de le porter, si bien qu’il avait été obligé de s’appuyer au montant de la porte pour la refermer sans risque de chuter.
— Lirathïel ?
— Oui mon amour ? Tu as mauvaise mine, depuis combien de temps n’as-tu pas fermé l’œil de la nuit ?
Elle s’approcha doucement, ses lèvres s’étirant en un sourire qui se voulait rassurant. Doucement elle posa une main sur sa joue, un geste tendre qui se voulait réconfortant.
— Je sais que tu te sens coupable de tout cela, mais... tu as bien fait de ne pas accepter cette mission, de penser à nous, à toi. Quand je vois l’état de tes amis je... je ne peux que me réjouir de ta présence à mes côtés.
L’elfe sentit son cœur se serrer, quelque chose qu’il n’avait pas ressenti depuis des lustres, quelque chose qu’il n’aurait même jamais cru possible à nouveau. Son esprit savait qu’il s’agissait là d’une illusion, que cette chambre n’existait et que malgré tout, Lirathïel n’était plus… mais malgré tout ce qu’il pouvait savoir son cœur quant à lui céda. Les émotions qu’il avait enfouies au plus profond de son être refusaient la surface, bousculant ses repaires et sa façon d’être. C’était… comme être quelqu’un d’autre.
Il ne lui fallut pas longtemps avant de prendre dans ses bras la femme qu’il avait aimée, pouvoir la sentir contre lui… c’était comme si elle était vraiment là.
— Je suis désolé… Lirathïel je suis désolé pour tout ce que j’ai fait… Toi… Nos enfants…
La jeune elfe ne comprenait pas cette réaction soudaine, mais elle ne recula pas pour autant, enserrant doucement celui qu’elle aimait pour le réconforter plus encore.
— J’ai peur de ne pas comprendre… Je serais toujours avec toi, je serais toujours là pour te soutenir.
Un doux rêve… la vision d’une vie normale, loin des malédictions et des massacres… bien loin de tout ce qu’il était devenu au fil des siècles à errer telle une âme en peine jusqu’à finalement trouver un semblant de but à poursuivre. Bien que l’esprit savait, le cœur n’écoutait plus, et tout ce qu’il avait bâti autour de celui-ci semblait s’écrouler peu à peu. Même s’il ne s’en rendait pas encore compte, vivre cela était presque similaire à de la torture, car même si au plus profond de son être une savait, la réalité n’en resterait pas moins cruelle.
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Complainte nocturne
Février 04
Enfin mon cœur bat en échos à celui qui aurait du tambouriné dans sa poitrine, sorti de terre et d'un sommeil bien trop mortifère. Le papillon qui s'est étourdit lui-même d'un être qu'il n'est pas vraiment revoit la chenille d'autrefois. Il serre si fort sa femme dans ses bras, pleins du vide qu'elle a si longtemps laissé et dont il n'a visiblement jamais su quoi faire... Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si vif alors qu'il semblait si solide, si maîtrisé. Il est attendrissant ainsi, et je ne peux m'empêcher de sourire, me relevant pour faire quelques pas, les yeux posés sur la scène éthérée à laquelle il s'accroche. Les larmes aux yeux, la queue oscillant en une courbe lente, je m'approche de quelques pas.
Je fronce soudain le nez, m'arrêtant, un goût amer à l'arrière de la gorge. ... J'ai mal... Ou il a mal ?
C'est lointain, mais étrange. Des larmes dans le soulagement, l'amour et la culpabilité. ... Il est très différent de Panthère qui profitait de l'instant pour s'emparer de son monde et en faire quelque chose de magnifique, de doux et de confortable pour s'y sentir enfin heureux. Lui, il souffre et s'accroche à cette souffrance. Il veut tant de chose qu'il ne sait plus ce qui serait bon. Il espère à toute force, à tout crins, en sachant que ce ne sera jamais aussi tangible qu'il le voudrait... Parce qu'il voudrait que ce soit plus tangible que ce qu'il a sous les doigts.
Pourquoi s'obstinent-ils tous à faire la différence entre la réalité de leur cœur et celle de la matière ?
Je m'avance encore d'un pas, porté par une volonté double. Mes deux pupilles fendues, ne formant plus qu'une fine ligne noir dans l'orbite de flamme mauve, détaillent son profile et celui de la femme qu'il serre. Mes lèvres s'agitent silencieusement.
* Dit lui... Dit lui tout ce que tu n'as pas pu lui dire. Tout ce qui se trouve sous le silence qui te ronge. * entend l'elfe, petite voix à l'arrière de sa conscience semblable au conseil d'un ange gardien qui rôde à porté de bras.
Mais il demeure un conflit qui ne trouve pas sa résolution. L'adieu est ambivalent. Le besoin de pardon est ambivalent. Je l'observe toujours, la respiration profonde, les émotions défilent, les désirs se croisent et se mêlent en une cacophonie au goût sucré.
Toute proche, je me hisse sur la pointe des pieds pour lui glisser à l'oreille.
- Tu peux rester avec elle pour le restant de vos jours si tu le souhaites. Un mot suffit. Un simple battement de cœur.
CENDRES
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Pouvoir la tenir dans ses bras, la serrer contre lui… tout cela n’avait pas de prix, il aurait pu mettre le monde à feu et à sang pour la revoir et voilà qu’elle était là, juste là.
Sa perception du monde devenu flou, plus il voulait y croire, plus son esprit y croyait… Confondre rêve et réalité était une chose dangereuse, il le savait très bien, et pourtant… pourtant il voulait y croire, le rêve était bien plus doux que la réalité. Et si tout ce qu’il avait vécu jusqu’alors n’était qu’un cauchemar ? Et s’il venait tout juste de se réveiller d’une longue nuit ? Et si le rêve n’était pas celui qu’il pensait…
— J’ai fait des choses horribles...
— Tu es un soldat mon amour... tu as vu et fais des choses c’est ainsi, comme nombre de soldats, et je ne laisserai personne te blâmer pour cela.
Elle ne comprenait, et comment pouvait-elle comprendre, tout était si... Si différent. Jamais elle ne devait savoir ce qu’il avait rêvé de lui faire... ce qu’il avait rêvé de faire à leur enfant... son propre sang... ce cauchemar avait été si horrible qu’il n’osait plus y croire et comment avait-il fait pour y croire d’ailleurs ?
L’existence de la démone lui était complètement sortie de l’esprit, il n’y avait plus que cette réalité... il n’y avait plus Lirathïel dans ses bras, tout le reste n’était que des souvenirs flous qu’il ne voulait surtout plus avoir en mémoire. Plus rien n’avait d'importance pour lui, car elle était là.
— Je passerai ma vie à tes côtés... je veux quitter la garde, prendre le temps qu’il faudra avec toi, avec les enfants, je ne veux que le meilleur pour vous, pour nous.
— Je n’en ai jamais douté mon amour.
Finit-elle par murmurer avant de l’embrasser, puis elle prit délicatement les mains de l’elfe pour les poser sur son ventre.
— Nous trouvons un endroit loin de toute cette agitation pour accueillir et élever notre troisième enfant. La tranquillité fera le plus grand bien à notre famille.
Un troisième enfant ? L’elfe cligna des yeux, il ignorait totalement la chose. La nouvelle le réjouissait, il sentait la joie l’envahir et... et en même une drôle de sensation l’accablait... c’était comme un vide, il manquait quelque chose. Un doute commença à l’envahir, mais celui fut vite balayé par un nouveau baiser.
— N’ai-je donc jamais fait ce qu’il fallait pour eux ?
— Ton arrière-grand-père était un soldat, ton père était un soldat, tu étais un soldat. Et tu es étonné que ton premier fils choisisse cette voie ? Tu es un exemple pour lui.
L’elfe se releva, faisait quelques pas vers la fenêtre, il était pensif. Les années passées lui avaient fait réaliser que l’armée n’était certainement pas le meilleur avenir que l’on pouvait souhaiter à ses enfants. Sølenar rêvait de les voir devenir mages, diplomate, peut-être même négociant au service des familles les plus influentes de Melorn.
— Je ne mets pas en doute le fait d’être un modèle, je mets en doute le modèle lui-même. Celedaën possède une grande affinité avec la magie, il pourrait devenir un mage puissant, un érudit même. Je ne veux pas voir mon fils gâcher sa vie et son talent en étant qu’un vulgaire pour lame à l’image de son père. Comprends-tu ce que je veux dire ? La vision que j’ai des choses ?
Sa perception du monde devenu flou, plus il voulait y croire, plus son esprit y croyait… Confondre rêve et réalité était une chose dangereuse, il le savait très bien, et pourtant… pourtant il voulait y croire, le rêve était bien plus doux que la réalité. Et si tout ce qu’il avait vécu jusqu’alors n’était qu’un cauchemar ? Et s’il venait tout juste de se réveiller d’une longue nuit ? Et si le rêve n’était pas celui qu’il pensait…
— J’ai fait des choses horribles...
— Tu es un soldat mon amour... tu as vu et fais des choses c’est ainsi, comme nombre de soldats, et je ne laisserai personne te blâmer pour cela.
Elle ne comprenait, et comment pouvait-elle comprendre, tout était si... Si différent. Jamais elle ne devait savoir ce qu’il avait rêvé de lui faire... ce qu’il avait rêvé de faire à leur enfant... son propre sang... ce cauchemar avait été si horrible qu’il n’osait plus y croire et comment avait-il fait pour y croire d’ailleurs ?
L’existence de la démone lui était complètement sortie de l’esprit, il n’y avait plus que cette réalité... il n’y avait plus Lirathïel dans ses bras, tout le reste n’était que des souvenirs flous qu’il ne voulait surtout plus avoir en mémoire. Plus rien n’avait d'importance pour lui, car elle était là.
— Je passerai ma vie à tes côtés... je veux quitter la garde, prendre le temps qu’il faudra avec toi, avec les enfants, je ne veux que le meilleur pour vous, pour nous.
— Je n’en ai jamais douté mon amour.
Finit-elle par murmurer avant de l’embrasser, puis elle prit délicatement les mains de l’elfe pour les poser sur son ventre.
— Nous trouvons un endroit loin de toute cette agitation pour accueillir et élever notre troisième enfant. La tranquillité fera le plus grand bien à notre famille.
Un troisième enfant ? L’elfe cligna des yeux, il ignorait totalement la chose. La nouvelle le réjouissait, il sentait la joie l’envahir et... et en même une drôle de sensation l’accablait... c’était comme un vide, il manquait quelque chose. Un doute commença à l’envahir, mais celui fut vite balayé par un nouveau baiser.
***
— N’ai-je donc jamais fait ce qu’il fallait pour eux ?
— Ton arrière-grand-père était un soldat, ton père était un soldat, tu étais un soldat. Et tu es étonné que ton premier fils choisisse cette voie ? Tu es un exemple pour lui.
L’elfe se releva, faisait quelques pas vers la fenêtre, il était pensif. Les années passées lui avaient fait réaliser que l’armée n’était certainement pas le meilleur avenir que l’on pouvait souhaiter à ses enfants. Sølenar rêvait de les voir devenir mages, diplomate, peut-être même négociant au service des familles les plus influentes de Melorn.
— Je ne mets pas en doute le fait d’être un modèle, je mets en doute le modèle lui-même. Celedaën possède une grande affinité avec la magie, il pourrait devenir un mage puissant, un érudit même. Je ne veux pas voir mon fils gâcher sa vie et son talent en étant qu’un vulgaire pour lame à l’image de son père. Comprends-tu ce que je veux dire ? La vision que j’ai des choses ?
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Complainte nocturne
Février 04
Un baiser. Et guidé par des mains tendres, le voila allonger sur le lit moelleux, immobile. Plongé dans une torpeur surnaturelle, semblable à celle de Panthère, dans laquelle seul son esprit s'évade dans un monde qui lui convient. Je me pelotonne contre lui, la tête sur sa poitrine, la berceuse de son cœur manque à l'ambiance sonore mais l'organe mort ne sera jamais plus vivant. Contrairement à l'ensemble de cette vie dans laquelle il se vôtre de patauge, m'accordant un banquet divin.
Un sourire aux lèvres, mes crocs pointant silencieusement dans l'atmosphère nocturne, j'entoure d'un bras ce corps inerte alors que les instincts de ses amours se déchainent au creux de son âme.
L'été frappait à la porte, embaumant l'air des douces senteurs d'un Nord jamais trop chaud. De retour sous le dôme de la cité de l'éternel printemps mais bien à l'écart du centre-ville, la fenêtre de la chambre était ouverte sur un paysage tranquille. Un étang d'eau purifiée par de multiples plantes leur donnait toute l'eau dont ils avaient besoin. La proximité de la barrière leur accordait bien peu de voisins, mais cela les protégeait aussi du plus grand chaos de la ville dont les lumières ne s'éteignaient jamais.
La chambre, elle, était d'une simplicité humble et confortable. L'air d'être utile mais pas vraiment le genre de pièce dans laquelle ils passaient beaucoup de temps. Et pourtant, elle aurait eu des choses à raconter cette pièce. Comme la naissance d'Oromë, la petite dernière. La première nuit que Solenar avait passé d'une traite sans éprouver de remord, bien des années après avoir quitté la garde. La complicité de ce que beaucoup voyaient de plus en plus comme un vieux couple... Et certaines de leurs plus mémorables désaccords. Celui qui n'avait jamais été un vampire en avait vécu chaque jour, chaque heure, chaque frémissement. Jamais, durant cette centaine d'années, Lirathïel n'avait élevée la voix contre son époux, le soutenant la plupart du temps, le reprenant lorsqu'elle considérait qu'il était en tort. Ce jour là, hélas, elle n'était pas sûre de savoir ce qu'elle devait faire.
Installée devant la coiffeuse, elle posa sa brosse pour se tourner vers Solenar qui s'était éloigné vers la fenêtre.
- Bien sûr que je te comprends. Je t'ai attendu tant d'années avant que renonce à cette tradition pour revenir vers nous. " Elle ferma un instant les yeux mais ne soupira pas, gardant cette douceur digne qui la caractérisait. Tendrement, elle se leva pour venir à lui, lui avouant rien qu'entre eux. " Je ne veux pas plus que toi qu'il suive cette voie. Mais il est décidé et tu sais qu'il ne reviendra pas sur cette décision. Il tient ça de son père. " elle sourit, lui caressant la joue. " Si nous nous opposons à son choix, nous risquons de le perdre deux fois. Si nous sommes avec lui, au-moins tu pourras le guider un peu le moment venu et peut-être qu'il apprendra la même leçon que toi un peu plus vite.
- Mon amour ! " La voix de Lirathïel résonna dans le couloir depuis le rez-de-chaussée. " Il est rentré !
A l'extérieur de leur bulle de douceur, les batailles avaient fait rage pour garder la région libre de toute ingérence étrangère. La garde était devenue une armée et les ruines qui réservaient tant de surprenantes découvertes avaient été plus qu'utiles... Mais également la source de bien des maux. Mais là, à quelques pas du perron, une silhouette appuyée sur une béquille de bois s'approchait de la porte. Oromë avait accouru depuis les profondeurs de l'atelier dans lequel elle étudiait les enchantements pour l'examen qui lui donnerait accès aux plus prestigieuses études de l'Académie.
Le jeune homme arrivée à la porte serra sans un mot sa mère dans ses bras, cherchant par dessus son épaule le regard de son père. Jamais Solenar n'avait vu les yeux de son fils aussi débordants d'excuses.
- Vives les mariés !! " scandèrent les voix de tous leurs proches réunis.
La main liée à celle de sa douce à l'aide des sept cordons, Celedaën rayonnait littéralement. Son autre main reposait avec distinction sur une canne ouvragée, sa jambe tordue jamais totalement remise. Mais son lien avec la magie et le naturel qu'il avait à rassembler les hommes, eux, ne lui avait jamais fait faux bond. Le grand intendant de la garde de Melorn serrait fièrement les doigts de son épouse et tout près, au premier rang de la foule des convives, Lirathïel avait saisit la main de son mari pour la serrer avec amour. Elle lui coula un regard scintillant de larmes de joie. Leur aîné était le second de la fratrie à se marier mais chaque moment de bonheur lui procurait la même grande vague d'émotion et de reconnaissance envers l'homme qui partageait sa vie depuis tant de siècles.
Un bruit de vaisselle brisée se fit entendre dans la cuisine suivie d'une abominable quinte de cette mauvaise toux que Lirathïel avait au fond de la gorge depuis quelques semaines déjà. Le temps que Solenar arrive, elle s'était assise sur une chaise, laissant les éclat de son plat à tarte répandus sur le sol. Mais elle ne cacha pas suffisamment vite le sang qui teintait le mouchoir blanc dont elle venait de s'essuyer les lèvres.
CENDRES
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Les jours s’écoulèrent paisiblement, se changeant en semaine, en mois et puis en années. Chaque jour aux côtés de sa famille était une bénédiction, il profitait de chaque sourire, de sa belle, de chaque caresse, de chaque moment de tendresse partagé. Sentiments et rêves s’entremêlèrent pour former une nouvelle réalité, un monde où pouvait vivre la vie qu’il avait toujours voulu vivre, celle qu’il avait détruite de ses propres mains. Au fil des souvenirs, même son esprit succomba lentement à la douce caresse des rêveries, allant jusqu’à oublier le véritable monde, ses enjeux et ses dangers.
Il n’existait pas de plus belle récompense que de voir ses enfants se marier. C’était un accomplissement, un cycle s’achevait, les enfants étaient à présent des adultes, s’unissant avec l’être aimé afin de fonder à leur tour un foyer, tel que lui-même l’avait fait des années auparavant avec sa Lirathïel. Après avoir eu la chance de marier sa première fille était venu le tour de son aîné, celui qui, comme lui, avait choisi de faire carrière dans l’armée avant de finalement changer de voie. Le retour de Celedaën n’avait pas été sans difficulté, il lui avait fallu beaucoup de temps pour oublier l’horreur de la guerre… des horreurs que Sølenar parvenait encore à entrevoir même lors d’une journée aussi exceptionnelle que celle-ci. Mais son fils était à présent un elfe comblé avec un avenir radieux. Et d’ici quelques années, ce serait ou tout de sa dernière fille, son petit joyau, celle qu’il avait eu la chance de voir grandir. Il n’était plus un jeune elfe et le poids des années commençait à se faire sentir, mais un long chemin restait encore à parcourir avant de pouvoir dire au revoir à ce monde.
Sølenar avait relevé la tête de l’ouvrage qu’il écrivait et l’elfe se dirigea aussitôt vers la cuisine, cette maudite quinte de toux durait depuis maintenant plusieurs jours et cela commençait à l’inquiétait. Assise une chaise, Lirathïel dissimula dans sa manche un mouchoir moucheté de sang. Cette vision lui noua aussitôt l’estomac, était-ce la première fois qu’elle toussait du sang ? Depuis combien de temps le lui cachait-elle si ce n’était pas le cas ? Nombre de questions fusèrent dans son esprit alors qu’il venait de poser un genou au sol, prenant délicatement les mains de sa belle entre les siennes.
- Je ne poserai qu’une seule question, depuis combien de temps ?
Même si elle tenait de le dissimuler derrière un sourire de façade, Lirathïel était fatiguée, accumulant les nuits incomplètes et les quintes de toux toujours plus violente.
- Ce n’est rien mon amour… à force de tousser j’ai sans doute m’irriter, rien de plus, sois-en certain. Je suis allé voir Ewentaë, il pense que cela est dû un enchaînement de mauvaises nouvelles et un malheureux coup de froid, je serais bientôt remise.
Les mauvaises nouvelles… comment les oublier ? Sa dernière fille avait manqué de mourir en donnant naissance à son enfant, enfant qui… n’avait pas survécu. La nouvelle avait profondément affecté Sølenar et encore plus sa femme qui pour aucune raison se sentait responsable de ce drame.
- Alors nous retournerons voir Ewentaë, il ne faut pas négliger les soins.
Il pleuvait, depuis plusieurs heures maintenant. L’elfe était trempé, debout, seul, face à cette stèle sur laquelle était gravé le nom de celle qui avait partagé sa vie durant des siècles. La douleur ne l’avait pas quitté, des mois qu’elle n’était plus là… des mois que son sourire et son rire n’illuminait plus ses journées. Malgré les traitements la toux n’avait pas faibli, c’était même tout l’inverse, jour après jour son état s’était dégradé, si bien qu’elle n’était plus capable de parler sans cracher des caillots de sang. Jamais Sølenar ne l’avait abandonné, il était resté là, tenant sa main jusque dans les derniers instants. Et pourtant… pourtant c’était de sa faute, lui qui n’avait pas réagi assez vite, lui qui n’avait cru qu’à une simple toux… Peut-être que s’il avait agi… peut-être serait-il toujours là ? Même si son cœur battait encore c’était… tout cela n’avait plus de sens, tout sonnait si faux… Il posa une main sur la pierre froide et humide.
- Je suis désolé…
Désolé, oui tu es désolé… ta bouche parle, mais ton cœur et ton esprit mentent. Je suis morte par ta faute, deux fois, nous sommes tous morts par ta faute, par ta folie, c’était notre sang, sur tes mains ce soir-là.
Une douleur intense lui vrilla le crâne, c’était comme si quelqu’un essayait de s’introduire dans son esprit. Soudainement il n’y avait plus une stèle, mais trois, toutes portant les noms de sa famille, le ciel pluvieux étaient devenues aussi noires que la nuit. Ses mains étaient couvertes de sang, et ce goût… ce goût ignoble dans sa bouche, goût qui devenait plus appréciable de seconde en seconde jusqu’à devenir un délicieux nectar. La douleur s’intensifia, le forçant à tomber à genou. Elle était là, dans ses bras, la gorge en lambeaux et le regard vide de toute vie, cependant sa bouche continuait de se mouvoir, articulant quelques mots.
Tu peux rêver autant que tu veux, ça ne changera rien.
L’elfe se réveilla soudainement, écartant à la hâte ce bras qu’il avait sur le torse pour se redresser et quitter le lit, d’ailleurs comment il avait atteint ce foutu lit ? Trempé de sueur, il retira son haut et le jeta dans un coin de la pièce. Son regard se posa sur la démone allongée sur le lit.
- C’est toi n’est-ce pas ? C’est toi qui m’as fait voir tout ça ? C’est toi qui as pris ce qu’il restait de moi pour le réduire en poussière ?
Il n’existait pas de plus belle récompense que de voir ses enfants se marier. C’était un accomplissement, un cycle s’achevait, les enfants étaient à présent des adultes, s’unissant avec l’être aimé afin de fonder à leur tour un foyer, tel que lui-même l’avait fait des années auparavant avec sa Lirathïel. Après avoir eu la chance de marier sa première fille était venu le tour de son aîné, celui qui, comme lui, avait choisi de faire carrière dans l’armée avant de finalement changer de voie. Le retour de Celedaën n’avait pas été sans difficulté, il lui avait fallu beaucoup de temps pour oublier l’horreur de la guerre… des horreurs que Sølenar parvenait encore à entrevoir même lors d’une journée aussi exceptionnelle que celle-ci. Mais son fils était à présent un elfe comblé avec un avenir radieux. Et d’ici quelques années, ce serait ou tout de sa dernière fille, son petit joyau, celle qu’il avait eu la chance de voir grandir. Il n’était plus un jeune elfe et le poids des années commençait à se faire sentir, mais un long chemin restait encore à parcourir avant de pouvoir dire au revoir à ce monde.
***
Sølenar avait relevé la tête de l’ouvrage qu’il écrivait et l’elfe se dirigea aussitôt vers la cuisine, cette maudite quinte de toux durait depuis maintenant plusieurs jours et cela commençait à l’inquiétait. Assise une chaise, Lirathïel dissimula dans sa manche un mouchoir moucheté de sang. Cette vision lui noua aussitôt l’estomac, était-ce la première fois qu’elle toussait du sang ? Depuis combien de temps le lui cachait-elle si ce n’était pas le cas ? Nombre de questions fusèrent dans son esprit alors qu’il venait de poser un genou au sol, prenant délicatement les mains de sa belle entre les siennes.
- Je ne poserai qu’une seule question, depuis combien de temps ?
Même si elle tenait de le dissimuler derrière un sourire de façade, Lirathïel était fatiguée, accumulant les nuits incomplètes et les quintes de toux toujours plus violente.
- Ce n’est rien mon amour… à force de tousser j’ai sans doute m’irriter, rien de plus, sois-en certain. Je suis allé voir Ewentaë, il pense que cela est dû un enchaînement de mauvaises nouvelles et un malheureux coup de froid, je serais bientôt remise.
Les mauvaises nouvelles… comment les oublier ? Sa dernière fille avait manqué de mourir en donnant naissance à son enfant, enfant qui… n’avait pas survécu. La nouvelle avait profondément affecté Sølenar et encore plus sa femme qui pour aucune raison se sentait responsable de ce drame.
- Alors nous retournerons voir Ewentaë, il ne faut pas négliger les soins.
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Il pleuvait, depuis plusieurs heures maintenant. L’elfe était trempé, debout, seul, face à cette stèle sur laquelle était gravé le nom de celle qui avait partagé sa vie durant des siècles. La douleur ne l’avait pas quitté, des mois qu’elle n’était plus là… des mois que son sourire et son rire n’illuminait plus ses journées. Malgré les traitements la toux n’avait pas faibli, c’était même tout l’inverse, jour après jour son état s’était dégradé, si bien qu’elle n’était plus capable de parler sans cracher des caillots de sang. Jamais Sølenar ne l’avait abandonné, il était resté là, tenant sa main jusque dans les derniers instants. Et pourtant… pourtant c’était de sa faute, lui qui n’avait pas réagi assez vite, lui qui n’avait cru qu’à une simple toux… Peut-être que s’il avait agi… peut-être serait-il toujours là ? Même si son cœur battait encore c’était… tout cela n’avait plus de sens, tout sonnait si faux… Il posa une main sur la pierre froide et humide.
- Je suis désolé…
Désolé, oui tu es désolé… ta bouche parle, mais ton cœur et ton esprit mentent. Je suis morte par ta faute, deux fois, nous sommes tous morts par ta faute, par ta folie, c’était notre sang, sur tes mains ce soir-là.
Une douleur intense lui vrilla le crâne, c’était comme si quelqu’un essayait de s’introduire dans son esprit. Soudainement il n’y avait plus une stèle, mais trois, toutes portant les noms de sa famille, le ciel pluvieux étaient devenues aussi noires que la nuit. Ses mains étaient couvertes de sang, et ce goût… ce goût ignoble dans sa bouche, goût qui devenait plus appréciable de seconde en seconde jusqu’à devenir un délicieux nectar. La douleur s’intensifia, le forçant à tomber à genou. Elle était là, dans ses bras, la gorge en lambeaux et le regard vide de toute vie, cependant sa bouche continuait de se mouvoir, articulant quelques mots.
Tu peux rêver autant que tu veux, ça ne changera rien.
L’elfe se réveilla soudainement, écartant à la hâte ce bras qu’il avait sur le torse pour se redresser et quitter le lit, d’ailleurs comment il avait atteint ce foutu lit ? Trempé de sueur, il retira son haut et le jeta dans un coin de la pièce. Son regard se posa sur la démone allongée sur le lit.
- C’est toi n’est-ce pas ? C’est toi qui m’as fait voir tout ça ? C’est toi qui as pris ce qu’il restait de moi pour le réduire en poussière ?
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Complainte nocturne
Février 04
Le soleil s'était levé. Je m'étais levé pour fermer la fenêtre et tirer le rideau. Puis la lune à nouveau. Dans l'ombre de la chambre, l'esprit faiblissait tout comme le corps. Solenar était heureux. Les difficultés de la vie ne faisant que lui rappeler à quel point chaque once de bonheur était à savourer. Il avait lâché prise. S'était autorisé entièrement à la joie. Alors je lui avais laissé la bride sur le cou, observant les siècles filer à ses côtés, suivant les instincts de ce drôle d'animal, lui donnant ce qu'il s'attendait à avoir, en bien comme en mal. Je me gorgeais de lui. Je le sentais d'une façon que je n'avais eu qu'avec Aryan et Panthère.
Mais là... Là c'est encore plus vibrant. Plus plaisant. Sa somptueuse souffrance transformée en délice sans cesse renouvelé. Toutes les forces qu'il mettait à luter contre le gouffre qu'il avait dans le cœur et dans le corps s'écoulent dans ma gorge avec plus de chaleur que n'importe quel sang dans la sienne. Je le fouille. Je le dissèque. De décennies en siècles. De siècles en millénaire. Il s'affaiblit... Et je me renforce. Son corps frais est devenu froid. Son cœur inerte repose sous mon oreille. Sa peau humainement pâle tire sur le marbre et l'albâtre.
Et je prends alors conscience de ce qui est inévitable... Il va mourir.
Si son désir tient jusqu'à la fin de son monde, alors c'est qu'il aura cessé d'existé. C'est la première fois que je réalise cela. La finalité de ceux qui s'abandonnent dans mes bras alors que leur véritable vœu n'est pas compatible avec ce monde ont donc la possibilité de mourir dans un autre. Un monde qui leur convient... C'est bien... Mais c'est déstabilisant. Un instant, je ne peux m'empêcher de me demander si, moi, j'ai envie qu'il meurt. Il était intéressant et gentil. C'est mieux pour lui d'être heureux. C'est ce qu'il veut, mourir là-bas. Entouré de sa famille, après une vie qu'il réclame depuis un temps infini. Mais moi ?
La surprise est si grande, non seulement de cette révélation mais surtout de me rendre compte que je pourrais vouloir quelque chose que lui ne voulait pas, que notre lien vacille. Trois gouttes rouges tombent sur le mouchoir de Lirathiël. La tête toujours sur son épaule, je le serre un peu plus contre moi. Tel un gravier entrainant de plus en plus de pierres en montagne, ces trois gouttes rongent l'oubli de Solenar.
Le sang appel le sang. La culpabilité. La mort. Je lève tristement les yeux vers son profil... J'ai fait une erreur et il la paye...
Son esprit se cabre, retournant bien vite à la douleur qui lui était la plus familière. Il ouvre les yeux, une sueur glacée le couvrant des pieds à la tête.
Il bondit hors du lit, chassant mon contact, agité. Il cherche où il se trouve. Il cherche la réalité et retire le tissus qui lui agresse la peau. Comme je le comprends. Puis il se tourne vers moi, m'observe. Sa voix me fait frémir, j'ai un mouvement de recule, une jambe à terre, l'autre repliée sous moi, toujours installée sur le matelas.
- Pardon... " soufflais-je, penaude.
- C’est toi qui m’as fait voir tout ça ? C’est toi qui as pris ce qu’il restait de moi pour le réduire en poussière ?
- Je suis désolée. Je peux faire mieux. J'aurais du ne pas douter. " Je grimpe de nouveau sur le matelas pour le traverser, tendue vers lui dans ma supplique pour qu'il pardonne mon échec. Il m'a tant donné, j'aurais du faire plus... " Je peux encore... "
Mon pied se pose sur le plancher et tandis que je lève des draps froissés, un frisson parcours la surface de ma peau. Une légère vague, presque des écailles qui se retourne, légères et scintillantes comme celles des ailes d'un papillon, pour changer légèrement ma morphologie et ma couleur. Lirathiël se tient là, nue, face à lui. Celle qu'il a tué, celle avec laquelle il vient de vivre. L'image qu'il a le plus au cœur lorsqu'il pense à elle.
- Je peux faire mieux. " souffle la voix de sa défunte femme.
CENDRES
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L’elfe reprenait peu à peu ses marques dans ce monde tangible, bien différent de ce qu’il avait vu voir et entendre jusqu’alors. Ses sens revenaient, tout comme ce sentiment de faim que l’on ne pouvait pas sustenter. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser que son cœur ne battait plus, il était… de nouveau lui. Tout cela n’avait été qu’un rêve, une hallucination durant laquelle il avait vécu une vie, mais combien de temps s’était-il vraiment écoulé ici ? Une heure, peut-être plus.
Tout lui avait semblé si réel… chaque odeur, chaque caresse, chaque sourire… il avait eu l’impression d’y être, même son esprit avait été dupé. Le retour à la réalité était difficile, brutal, perdre Lirathiël une fois avait été douloureux, mais la voir mourir dans une autre réalité c’était… encore plus dur. Même si cette fois-là elle n’était pas morte par sa main, c’était bien sa négligence qui l’avait emporté. Lui qui n’avait rien vu et qui n’avait pas agi à temps, lui qui pourtant était resté à ses côtés jusqu’au dernier jour. Jamais dans ses rêves sa famille ne lui avait tourné le dos, même son fils n’avait pas prononcé un mot sur le sujet. Mais malgré le silence, lui savait, au plus profond de son être, il savait très bien de quoi il était coupable.
- Douter de ?
De quoi pouvait-elle bien douter ? Solenar n’était même pas en colère, il n’avait plus la force. Il était blessé, comme jamais il ne l’avait été auparavant, même une lame n’aurait pas été capable de lui faire si mal. Jusqu’alors, jamais personne n’avait su pour Lirathiël, tout comme pour la vie qu’il avait eue avant, la vie qu’il avait malgré lui gâchée… Rêvait-il encore ou était-il vraiment dans la réalité ? Alors que son esprit cherchait une réponse, son regard se posa sur la démone qui se redressait lentement.
L’elfe resta muet, regardant la silhouette de son interlocutrice changer, prenant peu à peu une forme qu’il ne connaissait que trop bien. C’était pire que tout, et pourtant… pourtant il ne pouvait pas la quitter des yeux.
- Tu peux lui ressembler, tu peux parler avec sa voix, mais tu n’es pas elle.
Cette fois-ci il ne rêvait pas, cette fois son esprit était bel et bien en alerte et il savait très bien à quoi il avait à faire. Pourtant il s’avança alors qu’il aurait dû fuir, pourtant il ne quitta pas son regard alors qu’il aurait dû se détourner. Il reconnaissait chaque détail, de cette petite lueur taquine dans ses prunelles olivâtres, jusqu’à ses fossettes qui avait fond son âme mortelle. Les images défilaient dans son esprit, celles bien réelles tout comme les rêveries.
- Je t’interdis de prendre cette apparence, reprends ta forme sinon…
Sinon quoi ? Que ferait-il ? Son ton ne laissait envisager aucune plaisanterie et pourtant que pourrait-il bien faire ? La tuer une troisième fois ?
Tout lui avait semblé si réel… chaque odeur, chaque caresse, chaque sourire… il avait eu l’impression d’y être, même son esprit avait été dupé. Le retour à la réalité était difficile, brutal, perdre Lirathiël une fois avait été douloureux, mais la voir mourir dans une autre réalité c’était… encore plus dur. Même si cette fois-là elle n’était pas morte par sa main, c’était bien sa négligence qui l’avait emporté. Lui qui n’avait rien vu et qui n’avait pas agi à temps, lui qui pourtant était resté à ses côtés jusqu’au dernier jour. Jamais dans ses rêves sa famille ne lui avait tourné le dos, même son fils n’avait pas prononcé un mot sur le sujet. Mais malgré le silence, lui savait, au plus profond de son être, il savait très bien de quoi il était coupable.
- Douter de ?
De quoi pouvait-elle bien douter ? Solenar n’était même pas en colère, il n’avait plus la force. Il était blessé, comme jamais il ne l’avait été auparavant, même une lame n’aurait pas été capable de lui faire si mal. Jusqu’alors, jamais personne n’avait su pour Lirathiël, tout comme pour la vie qu’il avait eue avant, la vie qu’il avait malgré lui gâchée… Rêvait-il encore ou était-il vraiment dans la réalité ? Alors que son esprit cherchait une réponse, son regard se posa sur la démone qui se redressait lentement.
L’elfe resta muet, regardant la silhouette de son interlocutrice changer, prenant peu à peu une forme qu’il ne connaissait que trop bien. C’était pire que tout, et pourtant… pourtant il ne pouvait pas la quitter des yeux.
- Tu peux lui ressembler, tu peux parler avec sa voix, mais tu n’es pas elle.
Cette fois-ci il ne rêvait pas, cette fois son esprit était bel et bien en alerte et il savait très bien à quoi il avait à faire. Pourtant il s’avança alors qu’il aurait dû fuir, pourtant il ne quitta pas son regard alors qu’il aurait dû se détourner. Il reconnaissait chaque détail, de cette petite lueur taquine dans ses prunelles olivâtres, jusqu’à ses fossettes qui avait fond son âme mortelle. Les images défilaient dans son esprit, celles bien réelles tout comme les rêveries.
- Je t’interdis de prendre cette apparence, reprends ta forme sinon…
Sinon quoi ? Que ferait-il ? Son ton ne laissait envisager aucune plaisanterie et pourtant que pourrait-il bien faire ? La tuer une troisième fois ?
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Complainte nocturne
Février 04
Plic ploc
A l'extérieur, le bruit de gouttes sur le balcon gelé me fait tourner l'oreille alors que mes yeux ne quittent pas mon hôte. Il est épuisé, je le sens. L'esprit en berne, le corps tenu par l'émotion qu'il venait d'avoir, la douleur à laquelle il s'agrippe comme une couverture chaude. Je suis tellement désolée... C'est ma faute. Il voulait si fort mourir avant elle. Si je n'avais pas eut ces ridicules envies il aurait pu finir comme il le désirait si fort. La main de Lirathiël dans la sienne. Entouré des siens.
Embrumé par les souvenirs, immobile, il m'observe. Et se produit quelque chose d'étrange. ... Je ne sais pas.
Presque comme avec Aryan au tout début, je n'arrive pas à savoir ce qu'il attend de moi. Mais là, ce n'est pas parce qu'il veut que je sois moi. C'est parce qu'il ne sait même plus qui il est lui. Je penche la tête de côté en une attitude qui m'est propre, l'observant, le scrutant, l'examinant avec une attention renouvelée. Un beau papillon... Perdu dans ses propres couleurs, face à la dépouille de sa chrysalide. Il ne veut pas que ce soit moi. Il ne veut pas que ce soit elle. Il ne supporte pas de savoir que ce n'est pas elle. Il ne veut pas la perdre une fois de plus.
La tuer... Une fois de plus.
Lui qui la voulait tellement...
Je m'approche d'un pas, d'un second. Tend la main pour la poser sur son torse, là où son cœur aurait du battre.
- Dis moi. " exigeais-je en remontant mes yeux verts sur lui, débordante d'un véritable besoin qu'il m'explique. Qu'il me dise ce que je ne parvenais pas à comprendre, à saisir. " Si ce n'est pas ce corps, le quel dois-je prendre ? Si ce n'est pas Lirathiël, qui veux-tu face à toi ? Je n'ai plus Faim comme ça a pu être le cas pendant si longtemps. Sa force coule dans mes veines, plus riche que le sang. Plus chaude que la lave. J'en suis gorgée et c'est un délice... Et pourtant, je ne suis pas rassasiée. Pour la première fois, comme le fait que son existence serait peut-être sacrifiée sur l'autel de son désir, une pensée nouvelle m'effleure. Peut-être que c'est sa faim... Ou peut-être que chaque once de désir qui caresse mes lèvres ne fait que creuser un abysse de plus en plus avide...
CENDRES
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Malgré l’avertissement aucune sentence n’avait été appliquée, il n’y avait rien d’autre que lui, immobile et muet, face à ses rêves, ses incertitudes… Qui était-il au fond de lui ?
Le capitaine de la garde respecté et qui n’avait jamais failli ? Un vampire d’une époque lointaine et qui avait su vivre à travers les âges ? Un assassin dont le sang de sa propre famille entachait ses mains et son âme ? Il était toutes ces choses à la fois, un être unique dont la démone connaissait tous les secrets et pourtant… pourtant malgré ce qu’elle avait pu voir, elle n’avait aucune crainte de se dresser devant lui. Peut-être était-il plus faible qu’il ne le pensait… Ou peut-être était-elle suffisamment folle pour s’y risquer.
Rêve ou réalité ? Lirathiël ou Désir ?
Il devait se raisonner, reprendre le contrôle de son être et de ses émotions, mais c’était trop… Mais cette vie, la vivre tout en ayant la sensation d’être un spectateur impuissant, d’avoir été berné, d’avoir été si faible… Tout cela le mettait dans un état qu’il ne parvenait même pas à définir. La colère se mêlait à la tristesse comme deux cours d’eau rejoignant un fleuve.
Il était un monstre et un meurtrier, une créature de la nuit, mais… là, devant elle, il ne se sentait pas comme un monstre, il se sentait… normal. Son propre regard changea, peut-être qu’elle n’était pas qu’une démone sous l’apparence de Lirathiël, peut-être pouvait-elle être Lirathiël ? Elle s’approcha encore, réduisant encore la distance qui séparait leurs deux corps.
- Ce que je veux…
Murmure-t-il avec une certaine retenue. À son tour il s’approche d’un bas, cette fois leur corps se touchait presque. Il lève une main et du bout des doigts il effleure le visage de sa belle, sentant la douceur et la chaleur de sa peau.
- Ce n’est pas ce que je veux… mais ce que je convoite.
Il se pencha légèrement, humant à pleins poumons l’air autour de son coup, découvrant ses canines, prêtes à mordre. Mais il n’en fit rien. Il n’était plus le vampire perdu et incontrôlable des premiers jours, il n’était plus une simple bête assoiffée de sang fuyant les rayons du soleil comme la peste personnifiée. Esprit brisé ou non, il valait mieux que cela, il était mieux que cela. Ses mains frôlèrent les clavicules de sa belle, glissant sur ses flancs, des gestes contrôlés, doux comme au premier jour.
- Ce que je Désire… Toi.
Puis il l’embrassa.
Le capitaine de la garde respecté et qui n’avait jamais failli ? Un vampire d’une époque lointaine et qui avait su vivre à travers les âges ? Un assassin dont le sang de sa propre famille entachait ses mains et son âme ? Il était toutes ces choses à la fois, un être unique dont la démone connaissait tous les secrets et pourtant… pourtant malgré ce qu’elle avait pu voir, elle n’avait aucune crainte de se dresser devant lui. Peut-être était-il plus faible qu’il ne le pensait… Ou peut-être était-elle suffisamment folle pour s’y risquer.
Rêve ou réalité ? Lirathiël ou Désir ?
Il devait se raisonner, reprendre le contrôle de son être et de ses émotions, mais c’était trop… Mais cette vie, la vivre tout en ayant la sensation d’être un spectateur impuissant, d’avoir été berné, d’avoir été si faible… Tout cela le mettait dans un état qu’il ne parvenait même pas à définir. La colère se mêlait à la tristesse comme deux cours d’eau rejoignant un fleuve.
Il était un monstre et un meurtrier, une créature de la nuit, mais… là, devant elle, il ne se sentait pas comme un monstre, il se sentait… normal. Son propre regard changea, peut-être qu’elle n’était pas qu’une démone sous l’apparence de Lirathiël, peut-être pouvait-elle être Lirathiël ? Elle s’approcha encore, réduisant encore la distance qui séparait leurs deux corps.
- Ce que je veux…
Murmure-t-il avec une certaine retenue. À son tour il s’approche d’un bas, cette fois leur corps se touchait presque. Il lève une main et du bout des doigts il effleure le visage de sa belle, sentant la douceur et la chaleur de sa peau.
- Ce n’est pas ce que je veux… mais ce que je convoite.
Il se pencha légèrement, humant à pleins poumons l’air autour de son coup, découvrant ses canines, prêtes à mordre. Mais il n’en fit rien. Il n’était plus le vampire perdu et incontrôlable des premiers jours, il n’était plus une simple bête assoiffée de sang fuyant les rayons du soleil comme la peste personnifiée. Esprit brisé ou non, il valait mieux que cela, il était mieux que cela. Ses mains frôlèrent les clavicules de sa belle, glissant sur ses flancs, des gestes contrôlés, doux comme au premier jour.
- Ce que je Désire… Toi.
Puis il l’embrassa.
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Complainte nocturne
Février 04
Tiraillé entre son rêve et sa réalité, il n'y a que lui pour choisir de quel côté la pièce va retomber. Il n'y a que lui pour tout prendre ou au contraire tout laisser. La suite est entre ses mains. Si j'avais mieux jouer mon rôle, elle aurait toujours du être entre ses mains, mais j'ai été égoïste et faible.
Interdiction de me demander de quoi j'avais envie. Je suis elle. Je suis ce qu'il veut et malgré sa menace, son cœur lui, n'a pas changé de place. Moi ? Quel moi ? ça n'a aucune importance. Je ravale mes mots, mes pensés, mes volontés.
Ses mains me frôlent et se posent sur moi bien plus doucement que celles de Mort. Je ravale ma peur pour n'être plus que ce qui compte. Il n'y a plus que Lirathiël. immobile je le laisse s'avancer, descendre dans mon cou, sentir le parfum qui enivre ses sens alors que son odeur à lui change, teinté du sang du prédateur. Il se réaligne avec lui-même. Son désir revient et je déglutit, l'eau à la bouche.
Toi... Moi... Lirathiël et personne d'autre. Pour lui, je serai elle dans une négation totale du reste. Il m'embrasse et je lui répond, parfaite reproduction du plus parfait de ses souvenirs. Mes mains glissent sur sa peau, remontant vers ses joues pour les prendre en coupe comme d'autres l'avaient fait tant de fois. " Je suis toute à toi, mon amour. " sourit la belle elfe serrée contre lui.
Le laissant mener la danse, je me soumets activement à ses désirs, ravivant ce qu'elle était pour lui, ce qui se cache dans ses souvenirs. Embrassant, caressant, feulant et gémissant jusqu'à ce qu'il se lasse ou jusqu'à ce qu'il soit entièrement assouvis. Seul lui compte.
CENDRES
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Qu’est-ce qu’il faisait ? Même lui n’en savait rien…
Cette silhouette, cette fragrance, ce sourire qui le charmait tant… Ce tiraillement entre désir et peur. Ce n’était pas Lirathiël et il le savait, c’était la démone qui usait de ses pouvoirs pour changer d’apparence, elle lui faisait entrevoir ce qu’il désirait le plus, un désir coupable qui le rongeait depuis des lustres… celui de revoir l’être aimé, de partager un moment avec elle, oublier tout ce qu’il avait pu faire pour mieux s’enfermer dans une illusion. Ses mains glissèrent sur les flancs de la démone, caressant habilement cette peau si douce, il voulait aller plus loin, mais…
Sølenar s’arrêta net, il n’irait pas plus loin, pas ainsi. La démone elle-même le lui avait dit, elle était « utile », elle « servait ». L’elfe avait alors clamé qu’elle n’était pas un outil, qu’elle n’avait pas besoin d’être utilisée pour exister et qu’elle n’avait aucune raison de se laisser faire dans ce genre de situation. Alors que faisait-il ? Lui, le grand moralisateur qui se faisait avoir par ses propres démons. Lui qui comptait profiter de cette apparence… lui qui comptait l’utiliser pour satisfaire ses propres envies. Ce n’était pas juste, ce n’était pas digne de lui ni de l’être qu’il était. Jamais il n’aurait dû se laisser bercer dans les illusions comme les simples d’espri Il Il aurait dû mieux réagir et ne pas laisser ses envies s’exprimer ainsi, il n’y avait aucun outil dans la pièce et il ne voulait pas que ce soit le cas.
Le vampire posa ses mains sur celles de la belle elfe qui entouraient son visage, sur celle de Désir, et les retira avec délicatesse tout en ne laissant aucun doute sur ses motivations.
- Je n’en ai jamais douté, mais…
Il se recula de quelques pas, quittant cette proximité qu’il avait tant désirée pour adopter un comportement plus protocolaire. Il devait agir avec une certaine droiture, ce n’était pas le moment de faiblir, mais… il fallait bien se rendre à l’évidence qu’à chaque fois que son regard émeraude se posait sur cette silhouette, son cœur (du moins ce qu’il en restait) lui crié d’y retourner et de ne penser a rien d’autre, de s’abandonner a ses désirs, de s’abandonner à elle. Le vampire alla finalement s’asseoir sur le bord du lit, pensif. Il regarda ses mains un instant, imaginant sans difficulté le sang de sa famille les recouvrant, ce n’était pas les mains d’un simple elfe, c’étaient des armes, capable d’ôter une vie aussi facilement que le ferait une lame. Il allait tenter quelque chose.
- Tu n’es pas obligé de garder cette « forme », sauf si c’est ce que tu veux.
Finit-il par dire en se redressant.
- Tu penses être un outil, tu penses devoir servir… mais qu’est-ce que tu désires réellement ? Tu es capable de mettre en lumière les choses les plus inavouables, mais toi, qu’est-ce que tu n’avoues pas ?
Il se rapprocha alors, cette fois sens se seraient pas trompé, cette fois il était maître de lui-même et de ses émotions.
- Qu’est-ce que tu caches derrière ces facettes ?
Cette silhouette, cette fragrance, ce sourire qui le charmait tant… Ce tiraillement entre désir et peur. Ce n’était pas Lirathiël et il le savait, c’était la démone qui usait de ses pouvoirs pour changer d’apparence, elle lui faisait entrevoir ce qu’il désirait le plus, un désir coupable qui le rongeait depuis des lustres… celui de revoir l’être aimé, de partager un moment avec elle, oublier tout ce qu’il avait pu faire pour mieux s’enfermer dans une illusion. Ses mains glissèrent sur les flancs de la démone, caressant habilement cette peau si douce, il voulait aller plus loin, mais…
Sølenar s’arrêta net, il n’irait pas plus loin, pas ainsi. La démone elle-même le lui avait dit, elle était « utile », elle « servait ». L’elfe avait alors clamé qu’elle n’était pas un outil, qu’elle n’avait pas besoin d’être utilisée pour exister et qu’elle n’avait aucune raison de se laisser faire dans ce genre de situation. Alors que faisait-il ? Lui, le grand moralisateur qui se faisait avoir par ses propres démons. Lui qui comptait profiter de cette apparence… lui qui comptait l’utiliser pour satisfaire ses propres envies. Ce n’était pas juste, ce n’était pas digne de lui ni de l’être qu’il était. Jamais il n’aurait dû se laisser bercer dans les illusions comme les simples d’espri Il Il aurait dû mieux réagir et ne pas laisser ses envies s’exprimer ainsi, il n’y avait aucun outil dans la pièce et il ne voulait pas que ce soit le cas.
Le vampire posa ses mains sur celles de la belle elfe qui entouraient son visage, sur celle de Désir, et les retira avec délicatesse tout en ne laissant aucun doute sur ses motivations.
- Je n’en ai jamais douté, mais…
Il se recula de quelques pas, quittant cette proximité qu’il avait tant désirée pour adopter un comportement plus protocolaire. Il devait agir avec une certaine droiture, ce n’était pas le moment de faiblir, mais… il fallait bien se rendre à l’évidence qu’à chaque fois que son regard émeraude se posait sur cette silhouette, son cœur (du moins ce qu’il en restait) lui crié d’y retourner et de ne penser a rien d’autre, de s’abandonner a ses désirs, de s’abandonner à elle. Le vampire alla finalement s’asseoir sur le bord du lit, pensif. Il regarda ses mains un instant, imaginant sans difficulté le sang de sa famille les recouvrant, ce n’était pas les mains d’un simple elfe, c’étaient des armes, capable d’ôter une vie aussi facilement que le ferait une lame. Il allait tenter quelque chose.
- Tu n’es pas obligé de garder cette « forme », sauf si c’est ce que tu veux.
Finit-il par dire en se redressant.
- Tu penses être un outil, tu penses devoir servir… mais qu’est-ce que tu désires réellement ? Tu es capable de mettre en lumière les choses les plus inavouables, mais toi, qu’est-ce que tu n’avoues pas ?
Il se rapprocha alors, cette fois sens se seraient pas trompé, cette fois il était maître de lui-même et de ses émotions.
- Qu’est-ce que tu caches derrière ces facettes ?
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Complainte nocturne
Février 04
Tant d'amour. Tant d'envie. Ses lèvres parles, son cœur crie.
Cette forme, il en rêve. Il en crève. Il la craint comme une part inaccessible de lui-même. Un repos qu'il ne veut pas s'accorder. Il recule. Il ne veut pas être celui qui prendra pour son plaisir une femme qui n'en a pas envie. Il ne veut pas être celui qui contraint en plus de celui qui a tué. Il ne veut pas être celui qui abuse... Deux dragons s'écharpent en lui, les griffes plantées dans ses tripes, dans son cœur, dans sa tête. Ils se battent, s'étranglent et se nouent.
Cette lutte je l'ai déjà vu parfois. La première fois c'était chez mon Maître. Le désir ardant de respecté sa valeur était toujours là, mais bien faible étaient la fierté et la culpabilité face aux émotions brutes qui consumaient son être. Ici les choses semblent plus douces. La torture moins claire. Refuser d'être ce genre d'homme signifie souffrir un temps court. Céder, c'est s'assouvir un temps court. Quant au temps long ? Qui sait ? Les humains ont toujours beaucoup d'avis sur la question mais bien peu acceptent que le futur n'existe que dans ce qu'ils en pensent. Il se crée des limites car l'infini est trop vaste. Il fractionne et ordonne car ils ne vivent que par limite, clivage et oppositions.
Alors il cherche une échappatoire. Il ne veut pas que le choix repose sur lui. Ils ne veulent jamais que le choix repose sur eux. Il tente de retourner le miroir. De sonder les désirs du Désir. Trouver une troisième voie pour ne pas se dévorer lui-même, donner du sens à son ascèse.
... Et malgré tout je frémis.
... Malgré tout, je ne peux plus juste ignorer ce genre de question. Faire comme si elles n'avaient pas de sens. Alors que dans ma mémoire, les mots de mon Grand Duc s'étaient enfouis jusqu'à me changer... J'avais le droit de vouloir des choses. Parfois même que les autres ne voulaient pas. S'était si difficile... Si douloureux... Avec Mort j'avais décidé de ne plus faire ça, mais c'était resté malgré moi. Je déteste ça. Je le déteste si profondément pour tant de raisons... Et parfois, j'en veux au souvenir de ces mots et de celui qui les a prononcés.
Je fixe l'homme qui s'approche, prise entre sa demande qui réveille ce qui ne doit pas compter et le gouffre évident dans sa poitrine. Un frisson manque de changer mon corps mais finalement, je garde le visage et les courbes de celle qu'il désire tant. La tête levé vers lui, planté dans son regard, les attitudes ne sont pas celles qu'il attend de Lirathiël. Le regard curieux que je porte sur lui, ma posture souple, ma tête légèrement penchée.
- Tout es toujours tellement compliqué pour vous. Même les choses les plus simples et les plus évidentes... " soufflais-je, attristée de ne pas comprendre ou de ne pas pouvoir répondre aussi simplement que d'habitude. Je secoue la tête. " Je suis. Vouloir n'est pas agréable... Maintenant je sais qui je suis. Mais je veux encore parfois. " Je pince les lèvres, réfrénant un certain agacement, puis remonte plus timidement vers celui qui m'a proposé de m'aider à mieux vivre avec les humains. Cette solution serait si simple et c'est un fol espoir qui me pousse à poser une question.
- Tu peux m'aider à ne plus vouloir ? " Ma main chaude se poser sur son torse et je baisse mon regard dessus. Un sourire doux s'esquisse de lui-même en remarquant que nos peaux ont approximativement la même teinte. " Juste être. Juste savourer ton bonheur et la musique du vent les soirs d'automne... "
CENDRES
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Pourquoi était-ce si dur de savoir ce que l’on voulait ?
Malgré son âge, et son expérience dans certains domaines, Sølenar n’avait pas l’ombre d’une explication. Il y avait certains désirs plus avouables que d’autres, certaines choses plus réalisables que d’autres, tout était fait de nuances plus ou moins simples à discerner. Il ne pouvait pas abandonner la raison pour s’enfermer dans le monde des rêves et des illusions, il était loin d’être un jeune elfe parcourant le monde et facilement impressionnable. Et pourtant, une fois face à elle, il se sentait… différent, une sensation très éloignée de celle qu’il éprouvait d’ordinaire. Était-ce dû à la démone elle-même, ou à l’apparence qu’elle avait prise ? Difficile à déterminé, mais cette sensation ne lui plaisait pas vraiment.
- Rien n’est jamais aussi évident qu’on le voudrait, nous n’avons pas la même vision du monde toi et moi.
Et ce n’était pas un mal, Sølenar avait une vision beaucoup plus mature, car c’était la seule manière qu’il avait trouvée pour survivre, bien sûr d’autres vampires ne s’étaient pas comportés ainsi. L’elfe avait pris l’habitude de cacher sa véritable nature tout comme de contrôle de ses pulsions les plus inavouables. Mais tous n’agissaient pas ainsi, certains ne prenaient pas la peine de se cacher, tout comme ils n’essayaient absolument pas de réfréner leur instinct sanguinaire. Il leva doucement la main et la posa sur la joue de la démone, caressant sa peau du bout du pouce.
- Prendre ce que je convoite serait si simple en effet… se laisser tenter semble si facile, il suffit de se laisser aller.
Le chemin de la facilité était si accessible, si tentant… combien d’idiots étaient-ils tombés dans ce genre de piège sans jamais pouvoir en ressortir ? L’elfe ne se ferait pas avoir ainsi. D’une certaine manière il souffrait de plusieurs faiblesses, la perte de sa famille était une faiblesse, une plaie béante qui ne pouvait pas être soignée, une plaie qu’il ne voulait surtout pas laisser paraitre au grand jour.
- Tu peux être ce que tu veux, tu peux savourer ce que tu veux… Que ce soit sous cette apparence ou sous une autre, tu es libre. J’ai été abusé par les rêves et les désirs, par cette peau que tu portes, c’est une chose dangereuse que de fouiner dans l’esprit de l’autre.
Elle savait presque tout de lui, du moins elle savait tout ce qu’il avait dissimulé au reste du monde. Il aurait pu poser une main sur son cou délicat et le lui briser définitivement, s’assurant ainsi que jamais personne ne se permettrait de retourner dans sa tête, de lui faire revivre les tourments du passé. Un goût amer emplissait encore sa bouche lorsqu’il repensait à cette vie qu’il aurait pu vivre.
- Comment voudrais-tu être aidé ? Peut-être que je peux y parvenir, même si ce n'est pas tout de suite et pas comme ça...
L'elfe retira la main qu'il avait sur le torse, et s'éloigna doucement de cette silhouette qu'il aimait tant.
Malgré son âge, et son expérience dans certains domaines, Sølenar n’avait pas l’ombre d’une explication. Il y avait certains désirs plus avouables que d’autres, certaines choses plus réalisables que d’autres, tout était fait de nuances plus ou moins simples à discerner. Il ne pouvait pas abandonner la raison pour s’enfermer dans le monde des rêves et des illusions, il était loin d’être un jeune elfe parcourant le monde et facilement impressionnable. Et pourtant, une fois face à elle, il se sentait… différent, une sensation très éloignée de celle qu’il éprouvait d’ordinaire. Était-ce dû à la démone elle-même, ou à l’apparence qu’elle avait prise ? Difficile à déterminé, mais cette sensation ne lui plaisait pas vraiment.
- Rien n’est jamais aussi évident qu’on le voudrait, nous n’avons pas la même vision du monde toi et moi.
Et ce n’était pas un mal, Sølenar avait une vision beaucoup plus mature, car c’était la seule manière qu’il avait trouvée pour survivre, bien sûr d’autres vampires ne s’étaient pas comportés ainsi. L’elfe avait pris l’habitude de cacher sa véritable nature tout comme de contrôle de ses pulsions les plus inavouables. Mais tous n’agissaient pas ainsi, certains ne prenaient pas la peine de se cacher, tout comme ils n’essayaient absolument pas de réfréner leur instinct sanguinaire. Il leva doucement la main et la posa sur la joue de la démone, caressant sa peau du bout du pouce.
- Prendre ce que je convoite serait si simple en effet… se laisser tenter semble si facile, il suffit de se laisser aller.
Le chemin de la facilité était si accessible, si tentant… combien d’idiots étaient-ils tombés dans ce genre de piège sans jamais pouvoir en ressortir ? L’elfe ne se ferait pas avoir ainsi. D’une certaine manière il souffrait de plusieurs faiblesses, la perte de sa famille était une faiblesse, une plaie béante qui ne pouvait pas être soignée, une plaie qu’il ne voulait surtout pas laisser paraitre au grand jour.
- Tu peux être ce que tu veux, tu peux savourer ce que tu veux… Que ce soit sous cette apparence ou sous une autre, tu es libre. J’ai été abusé par les rêves et les désirs, par cette peau que tu portes, c’est une chose dangereuse que de fouiner dans l’esprit de l’autre.
Elle savait presque tout de lui, du moins elle savait tout ce qu’il avait dissimulé au reste du monde. Il aurait pu poser une main sur son cou délicat et le lui briser définitivement, s’assurant ainsi que jamais personne ne se permettrait de retourner dans sa tête, de lui faire revivre les tourments du passé. Un goût amer emplissait encore sa bouche lorsqu’il repensait à cette vie qu’il aurait pu vivre.
- Comment voudrais-tu être aidé ? Peut-être que je peux y parvenir, même si ce n'est pas tout de suite et pas comme ça...
L'elfe retira la main qu'il avait sur le torse, et s'éloigna doucement de cette silhouette qu'il aimait tant.
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