Alvida n'est pas une mauvaise personne, pas foncièrement du moins. Faites du mal à un gamin et elle viendra vous éclater le nez (dans le meilleur des cas). Elle a un sens de la loyauté envers ceux qu'elle estime, ce qui se résume à peu de choses près à l'équipage du Léviathan, le navire pirate qui l'a vue grandir.

En dehors de ce cercle restreint son opinion diffère : un pirate sera respecté avec l'once de méfiance nécessaire à la bonne entente, un Kaizoku sera vu comme un bon voisin partageant la même galère, un noble subira d'une manière ou d'une autre le dégoût qu'il lui inspire.

On l'aura compris, elle n'aime pas les gens riches. Si elle peut les dépouiller, les humilier ou leur faire une crasse, elle le fera sans hésiter et avec une immense jubilation.

Admettons, elle est un peu mauvaise quand même. Moqueuse, tricheuse, voleuse, ce n'est pas une fille très fréquentable. Et ça se voit à son allure douteuse.

Une vulgaire pirate, voilà l’image qu’elle renvoie. Une tignasse de feu sauvage, un vieux tricorn ancré sur la tête, portant encore, brodé à la main, le blason de son ancienne famille. Malgré son visage angélique, ses grands yeux bleus malicieux et ses tâches de rousseur, c’est surtout ses tenues vestimentaires qui priment sur l’opinion qu’on s’en fait. Corsets audacieux, cuissardes et chemisiers attachés négligemment… Lorsqu’elle assume cet aspect de sa personnalité, il est difficile de passer par-dessus ses aprioris.

C'est une femme pourtant difficile à cerner. Elle glisse entre les doigts, se faufile partout et disparaît en un clin d'œil. Capable de changer d'apparence, elle s'en amuse et ressemble presque à un chat jouant avec une souris.

Mieux vaut ne pas trop s'attacher à elle, c'est loin d'être quelqu'un d'accessible. Elle est amer, emplie de ressentiments d'une vie perdue et elle fuira plutôt que de s'attacher réellement. Faire semblant est un jeu dangereux auquel la pirate s'adonne… préférant rester secrète sur ce qui a véritablement de l'importance à ses yeux.

Égoïste, aussi. Lâche pourraient dire certains. Alvida est une femme indépendante qui n'en fera toujours qu'à sa tête... Quitte à vous abandonner si ca peut lui sauver la mise. Elle est effrontée, narquoise et parfois extrêmement mal élevée. Rien d'étonnant à cela vu son éducation mais elle en joue énormément.

Qui sommes-nous sinon des insectes ? Nombreux, insipides et nuisibles… Il suffit de nous écraser avec une chaussure lustrée dans notre sueur pour qu’on disparaisse. Et qui viendrait nous plaindre ? A la limite, on pourrait avoir pitié, nous pleurer, si vraiment ça peut leur donner bonne conscience. Mais clairement, on ne vaut rien du tout.

Tu penses vraiment que cette Mirelda Goldheart a quelque chose à faire de nos vies ? Elle se torche avec des serviettes en soie jetables depuis sa naissance. On est juste utile, point à la ligne. Une terre de plus gagnée avec une excuse de merde. Tu penses vraiment que ces nobliaux auraient une once de culpabilité ? Pfah tu me fais rire. J’étais pirate moi, une vraie, une dure à cuir, aussi libre que ces maudits piafs qui nous tournent autour là et maintenant faudrait que je me range et prenne en chasse mes semblables ?! Quoi, tu remets en doute mes paroles c’est ça ? Aaah je vois le genre, tu te crois malin parce que toi tu l’étais de naissance. Ça se mérite une réputation, ça s’obtient et crois-moi que l’Insaisissable, ça c’est un blase qui se respecte.

Et quoi, c’est nouveau cette tête de merlan frit, depuis quand ça t’intéresse mon passé ? Sérieux… C’est vraiment parce que je suis torchée. Comme tu le sais, je viens pas de Kaizoku. A la base, je viens de plus loin, j’étais sur ce putain de continent et je menais une vie tranquille. Mon père était forgeron et j’étais amenée à prendre sa suite un jour mais voilà, il s’était attiré des ennuis. De gros, très gros. Avec des personnes influentes. Tu sais, celles qui pourraient dire que la mer est marron qu’on leur dirait “oui d’accord”. Bref, il s’est retrouvé criblé de dettes sans raison et le travail à la forge n’a plus suffi. Fallait qu’il gagne encore plus alors il quittait la maison le soir pour récupérer de l’argent là où il pouvait… Des paris douteux, des jeux d’argent, n’importe quoi. Ça a empiré les choses. Perdre des pièces qu’on a déjà pas, tu vois le tableau ? Il s’est attiré des ennuis, des encore plus gros. Jusqu’à ce qu’un jour quelqu’un lui fasse payer…

CHLAC ! CHLAC CHLAC ! Trois coups de couteau. Il ne faut pas plus pour que je me sois tirée à toutes jambes. J’ai fui le plus loin possible. Il me resterait quoi sinon des funérailles que je pourrais pas payer et des dettes qui n’étaient pas les miennes ?  J’étais une petite mioche vivant dans la misère, il pouvait m’arriver quoi de pire ailleurs ? Alors j’ai embarqué clandestinement sur un navire. Qui m’aurait vue ? Personne me voyait. Jamais.

Ca a duré un temps comme ça mais on a fini par griller la chapardeuse que j’étais. Le capt’aine était pas con. Par chance j’avais assez de bagou et de tripes pour qu’on me donne une chance de me rattraper en payant ma dette en travaillant. Je faisais rien de fou hein, je frottait le pont, aidait en cuisine à vider le poisson, le vidait le pot de chambre… Des trucs de merde hein, mais faciles à faire pour une gamine. Et puis, j’ai fini par me faire une petite place sur le rafiot, un peu comme une mascotte ou j’sais quoi, le p’tit truc passe-partout avec des taches de rousseur, qui mord un peu mais qui sait se rendre utile. La Chapardeuse qu'il m'appelait le Cap'taine. Fallait toujours que je fasse mes tours de passe passe avec ces crétins pleins aux as. J'en avais toujours pleins les poches, la base.

Le temps à passé, au final je suis restée. J’ai gagné leur confiance et ma place. Un équipage c’est comme une famille, c’est soudé, ça se soutient, ça se querelle, c’est fidèle. Ca m’allait. A eux aussi. Je bossais bien, j’étais débrouillarde et futée. Puis j’étais insaisissable, ça plaisait bien. Je saurais pas te dire à quel moment exactement je suis devenue une vraie pirate… Ca s'est fait naturellement j'dirai. Ils m'ont presque élevée.  

J'avais la belle vie quoi, j'vivais de liberté, d'aventure et d'pillages bien sûr….

Mais voilà, fallait que ces Républiaux de mes deux viennent me les briser, encore ! Une excuse bidon j’te dis, cette annexion. C’est ferme-là, obéi et tu pourras vivre.  Ils nous l'on fait et ils ont voulu emporté ceux qui se rebellaient, mais le Capt'aine, ils l'ont pas eu, lui il a réussi à s'évader. J'sais pas où il est maintenant mais je suis certaine qu'il reviendra… J''l'attends. En attendant, j'fais juste semblant. Corsaire qu'ils disent ? C'est un joli nom pour "traitre". T'en fais pas va, je te ferais rien et il se passera rien de plus.  Moi on me l’a fait pas, je suis Insaisissable, tu te souviens ? C’est moi qui vais leur mettre à l’envers alors qu'ils pensent que j'me suis pliée à leurs exigences. Dès que je pourrais, j’irai les foutre dans la merde jusqu’à ce qu’ils supplient comme l’a fait mon père y a des années et je leur pisserait dessus ! Quoi j’suis vulgaire ? Et alors ? Tu devrais faire pareil plutôt que de te morfondre. J’ai raison, et tu l’sais. J'vivrai pas avec des fers. J'attends juste son signal, au Capt'aine et j'mettrai les voiles.

- Citoyen de Kaizoku : Après avoir fui sa condition misérable en République, elle est devenue un membre de cette communauté et elle a une grande estime des habitants de l'île.
- Piraterie : De même que pour Kaizoku, Alvida se sent l'âme d'une pirate depuis qu'elle a été acceptée parmi eux. Certains d'entre eux sont même depuis considérés comme des amis ou famille à ses yeux puisqu'elle a littéralement grandit sur un navire et été éduquée par leurs percepts.
- Société des sept gardiens (SSG) : Il faut toujours être en bon terme avec les personnes intéressantes. Le commerce maritime, c'est sacré.