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La poupée de cire
Le calme affectueux d'Aryan me met du baume au cœur... Non... Bien plus. les mots qu'il emploient sont simples et s'ils sont indirectes, je les comprends parfaitement pour ce qu'ils sont. Si des humains tentaient de me chasser sans raison, il serait de mon côté. C'est doux... Et terrifiant. Il ne devrait pas dire ça ! Ma main s'est accrochée d'elle-même au poignet d'Aryan mais j'ai éviter la prise qu'il tente de refermer sur moi pour me hisser à sa hauteur. Mon regard se pose instantanément sur Luviel pou vérifier qu'elle ne s'élance pas vers lui pour en finir. Qu'elle ne compte pas le mettre sur le buché pour ces quelques mots.
Mais non. Elle parle. Elle... chante ? Mes oreille se redressent sous le coup de la curiosité et de la surprise. Toujours contre Aryan, le dos contre son flanc et la main autour de son poignet, je me tourne face à femelle ange et l'écoute. Elle a une belle voix. Douce. Clair. Les mots sont fluides et remplis d'une forme de douceur. Elle appelle à l'aide pour garder sa sérénité et s'exprimer bien... Tien, j'ai jamais essayé. Elle demande de l'aide aux... Dieux...
Mais plus étrange encore, ce poème... Je le connais...
Je m'approche d'un pas, sans lâcher la main d'Aryan, juste avant qu'elle ne s'adresse à lui et qu'elle ne s'excuse auprès de moi. Aussi vite que j'avais avancé, je recule près de lui.
- Je...
- Ne vous inquiétez pas pour elle, il suffit de faire quelque chose comme ça.
Et je lève les yeux pour découvrir son aile qui empêche la pluie de m'atteindre. Il parle. Il bouge. Je lâche sa main et reste plantée sur le chemin. Je recule même de deux pas, le dos tourné à l'ange sans penser qu'elle pourrait me planter son épée dans le dos. Elle s'est excusée. Hors de question de m'approcher de nouveau de ce cratère infâme !!! Jusqu'à présent, il est nettement plus dangereux que le Colibri ou le courroux de Grand Duc.
Je trébuche à demi mais retrouve souplement mon équilibre, preuve s'il en était encore besoin, que le balancement de ma queue pointure n'est pas là que pour faire joli. C'est une situation étrange. Tendue sans l'être. Vrai sans l'être. Je venais d'avoir peur, vraiment peur et pourtant, ce n'était pas grave. Personne n'était passé à l'acte. Au contact des humains j'avais un peu de mal à savoir comment réagir... J'en voulais toujours plus avec eux. Une mauvaise habitude.
- Ah ?
Coupée... ? Oui !
Je me retourne vers Luviël en un mouvement vif, sans vraiment vérifier ni contrôler la distance entre nous d'un point de vue humain. Je m'approche pour lui parler dans les yeux... Elle n'est pas plus grande que moi finalement. Il y avait une question que je voulais vraiment posé et que je ne pouvais pas poser à Aryan... Il y en avait plusieurs en fait, mais les autres n'avaient rien d'urgent. Celle là au contraire, tournait dans ma tête.
- Je voulais savoir... J'ai rencontré un humain qui m'a dit que les anges avaient tous fait du mal. Qu'ils avaient répandus la peur, le sang et la souffrance partout. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que tous les anges tuent ? Est-ce que le passé de chaque ange est maculé de sang, de douleur et de mort ?
CENDRES
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Très protecteur envers celle que je considère comme l’ennemi des titans, l’être démoniaque tente de communiquer mais l’étranger lui coupe la parole. Soudain, une aile apparut dans son dos, d’une blancheur immaculée. Je ressens une énergie comme celle que dégage les gens de ma race, sa signature est bien celle que je crois. Mes yeux s’écarquillent, je lâche mon arme qui reste plantée là sur le sol et regarde attentivement ce spectacle. Il vient nous protéger des gouttes de pluie. Il commence à entamer une phrase puis deux, et ne terminera pas la troisième.
— Non, murmurais-je à moi-même.
Cet être qui ne connaît pas sa propre condition, a complètement oublié qui il est et d’où il vient. Tellement pris dans son discours, il se rend compte qu’il en oublie la belle au teint rosâtre, qui agilement alors qu’elle faillit perdre l’équilibre, se retrouve à la hauteur de mes yeux. Je n’aurai pas pu imaginer de telles questions sortir de la bouche d’un démon, aussi sublime soit-il. Cela me ravive des souvenirs lointains, très lointains, et mon regard se plonge dans le sien. Là sans être là, je n’oublie pas les évènements de la grande guerre qui se sont déroulés il y a bien des millénaires et pourtant, ces souvenirs sont aussi frais que si cela aurait été hier. Je ne sais où placer mes mains, croisés, poings fermés, ouverts. Suis-je gênée ? Est-ce la présence de la belle qui me rend nerveuse ? Puis-je parler aux êtres que les titans détestent, sans avoir peur de ressentir leur courroux ? Après tout, cela fait partie de l’histoire et il est intéressant de pouvoir en discuter. Mon regard ambré scrute le démon sans le regarder, loin dans mes pensées, au plus profond de mes souvenirs. Ressentant tout ce que j’ai pu vivre jadis, perdue dans un flot d’émotions vifs et douloureux. Ma voix douce s’aggrave et je lui déclare :
— Ce que je vais te raconter est assez long, alors écoute bien. Les anges ont tous eu une mission. Pour la plupart, il s’agissait de tuer les hérétiques, peu importe leur origine, leur âge, leur sexe. Pour ma part, je devais empêcher les mortels de sombrer dans le vice, de leur rappeler de prier les Dieux mais ceux-ci ont préféré semer le chaos et l’impureté. J’ai échoué. Quand la grande guerre a commencé, j’ai vu mes frères et sœurs mourir pour mes pères, par la main des mortels. J’ai vu mes confrères décapités des hommes, des femmes et des enfants car tel était leur destin, ils étaient prêts à se sacrifier. Les anges ont dû user de la magie et du fer, le sang a coulé à flot. Lorsque ma mission a été un échec, j’ai pourtant continué même en période de grande guerre à tenter d’apaiser les cœurs et de les ramener à la raison. Personne ne m’a écouté et pour de simples mots, l’on m’a jeté des pierres et voulu m’arracher les ailes.
Je reprends mon souffle.
— J’ai fui. Préférant me réfugier dans une forêt reculée où peu de mortels osent s’aventurer, bien trop dangereuse pour leur vie. Pendant près de cinq mille années, je suis restée à errer dans les bois et à côtoyer les animaux. Les seuls qui ont su m’apaiser et me donner de l’espoir. Aujourd’hui, je réapprends à aimer les mortels, je découvre que le monde peut de nouveau accepter les anges. Néanmoins, il existe des peuples qui ne tolèrent nullement des êtres comme nous, ou même comme toi, car nous sommes différents. Car nous représentons un pan de leur Histoire, tragique et difficile. De plus, avec l’arrivée des titans il y a peu, les mortels sont de nouveaux devenus plus méfiants et veulent à tout prix détruire toutes créatures qui ne sont pas comme eux. Je souhaite trouver ma Rédemption, car même encore aujourd’hui, je ne parviens pas à réussir cette simple mission. Cette simple tâche que l’on m’a confiée. Vois-tu, tous les anges ne sont pas des êtres violents. Aujourd’hui, on m’apprend à accepter que le monde est mauvais et qu’il faut que je me défende, que je sache utiliser mes pouvoirs de Lumière pour me sortir d’un mauvais pas, car le Mal n’est jamais très loin. En réalité, je suis un ange exilé, loin de sa terre natale, loin de ses pères. Une bien triste histoire.
Je m’enferme alors dans un silence pendant un moment, baissant le regard, mes bras l’un au-dessus de l’autre, serrant fort mes avants-bras. Je mordille ma lèvre inférieure et plonge dans mes remords, dans mes regrets, mes yeux sont très humides mais aucune larme ne coule. Après tout, peut-être est-ce ma faute si je n’ai pas réussi à donner la foi aux mortels. Si ma mission avait été un succès, peut-être que le monde aurait connu une toute autre alternative. Je me sens tellement prise dans un tourment, une peine immense, un profond chagrin. Mais tout cela, je n’en parle à personne car après tout, ces douleurs et ces angoisses ne feront pas revenir tous ceux qui ont péris. Je me sens responsable de tout cela. Puis-je encore me racheter ? Puis-je encore dire que je suis leur fille aimée ? Si seulement les Divins me parlaient, si seulement je recevais un signe, une brise, une claque de leur part. Tout ce que j’ai n’est qu’ignorance et indifférence.
— Non, murmurais-je à moi-même.
Cet être qui ne connaît pas sa propre condition, a complètement oublié qui il est et d’où il vient. Tellement pris dans son discours, il se rend compte qu’il en oublie la belle au teint rosâtre, qui agilement alors qu’elle faillit perdre l’équilibre, se retrouve à la hauteur de mes yeux. Je n’aurai pas pu imaginer de telles questions sortir de la bouche d’un démon, aussi sublime soit-il. Cela me ravive des souvenirs lointains, très lointains, et mon regard se plonge dans le sien. Là sans être là, je n’oublie pas les évènements de la grande guerre qui se sont déroulés il y a bien des millénaires et pourtant, ces souvenirs sont aussi frais que si cela aurait été hier. Je ne sais où placer mes mains, croisés, poings fermés, ouverts. Suis-je gênée ? Est-ce la présence de la belle qui me rend nerveuse ? Puis-je parler aux êtres que les titans détestent, sans avoir peur de ressentir leur courroux ? Après tout, cela fait partie de l’histoire et il est intéressant de pouvoir en discuter. Mon regard ambré scrute le démon sans le regarder, loin dans mes pensées, au plus profond de mes souvenirs. Ressentant tout ce que j’ai pu vivre jadis, perdue dans un flot d’émotions vifs et douloureux. Ma voix douce s’aggrave et je lui déclare :
— Ce que je vais te raconter est assez long, alors écoute bien. Les anges ont tous eu une mission. Pour la plupart, il s’agissait de tuer les hérétiques, peu importe leur origine, leur âge, leur sexe. Pour ma part, je devais empêcher les mortels de sombrer dans le vice, de leur rappeler de prier les Dieux mais ceux-ci ont préféré semer le chaos et l’impureté. J’ai échoué. Quand la grande guerre a commencé, j’ai vu mes frères et sœurs mourir pour mes pères, par la main des mortels. J’ai vu mes confrères décapités des hommes, des femmes et des enfants car tel était leur destin, ils étaient prêts à se sacrifier. Les anges ont dû user de la magie et du fer, le sang a coulé à flot. Lorsque ma mission a été un échec, j’ai pourtant continué même en période de grande guerre à tenter d’apaiser les cœurs et de les ramener à la raison. Personne ne m’a écouté et pour de simples mots, l’on m’a jeté des pierres et voulu m’arracher les ailes.
Je reprends mon souffle.
— J’ai fui. Préférant me réfugier dans une forêt reculée où peu de mortels osent s’aventurer, bien trop dangereuse pour leur vie. Pendant près de cinq mille années, je suis restée à errer dans les bois et à côtoyer les animaux. Les seuls qui ont su m’apaiser et me donner de l’espoir. Aujourd’hui, je réapprends à aimer les mortels, je découvre que le monde peut de nouveau accepter les anges. Néanmoins, il existe des peuples qui ne tolèrent nullement des êtres comme nous, ou même comme toi, car nous sommes différents. Car nous représentons un pan de leur Histoire, tragique et difficile. De plus, avec l’arrivée des titans il y a peu, les mortels sont de nouveaux devenus plus méfiants et veulent à tout prix détruire toutes créatures qui ne sont pas comme eux. Je souhaite trouver ma Rédemption, car même encore aujourd’hui, je ne parviens pas à réussir cette simple mission. Cette simple tâche que l’on m’a confiée. Vois-tu, tous les anges ne sont pas des êtres violents. Aujourd’hui, on m’apprend à accepter que le monde est mauvais et qu’il faut que je me défende, que je sache utiliser mes pouvoirs de Lumière pour me sortir d’un mauvais pas, car le Mal n’est jamais très loin. En réalité, je suis un ange exilé, loin de sa terre natale, loin de ses pères. Une bien triste histoire.
Je m’enferme alors dans un silence pendant un moment, baissant le regard, mes bras l’un au-dessus de l’autre, serrant fort mes avants-bras. Je mordille ma lèvre inférieure et plonge dans mes remords, dans mes regrets, mes yeux sont très humides mais aucune larme ne coule. Après tout, peut-être est-ce ma faute si je n’ai pas réussi à donner la foi aux mortels. Si ma mission avait été un succès, peut-être que le monde aurait connu une toute autre alternative. Je me sens tellement prise dans un tourment, une peine immense, un profond chagrin. Mais tout cela, je n’en parle à personne car après tout, ces douleurs et ces angoisses ne feront pas revenir tous ceux qui ont péris. Je me sens responsable de tout cela. Puis-je encore me racheter ? Puis-je encore dire que je suis leur fille aimée ? Si seulement les Divins me parlaient, si seulement je recevais un signe, une brise, une claque de leur part. Tout ce que j’ai n’est qu’ignorance et indifférence.
Invité
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Le miroir
Parfois, sur un détail, la vie prend du sens, une consistance qu'on ne lui soupçonnait pas. Il suffit d'un rien. Une rencontre. Un regard. La lumière dansante d'un feu dans une nuit comme les autres. Le reflet du soleil sur un oeil gris marqué d'une profonde cicatrice. Parfois, elle m'offre même la certitude d'être au bon endroit, au bon moment. Que tous les efforts que j'ai faits, même si je ne comprends pas encore pourquoi, étaient nécessaires pour m'amener à être présente, ici et maintenant.
Face à cette humaine... face à cette femme, c'est exactement ce que je ressens. Sur les mots de son propre récit, des souvenirs me reviennent nettement. Les chants lointains aux mots rendus incompréhensibles par l'échos... A moins qu'ils soient prononcés dans une langue que je ne connaissais pas. Les pierres énormes et les mages qui montaient cet édifice grandiose. Les cris, les espoirs, les larmes et les colères de ceux qui s'y épanchaient avec ferveur. La honte, si grande. Le rejet, omniprésent. Le sang qui maculait la pierre blanche.
Mon sang.
Les ailes lacérées. Les os brisés. Le coeur en cendre.
" pour de simples mots, l’on m’a jeté des pierres et voulu m’arracher les ailes. "
Je l'observe droit dans les yeux, cette autre que moi, ce miroir étrange fait de noir et de blanc là ou je ne suis que couleur entre le rose de mon corps, le vert des feuilles prises dans mes cheveux et le rouge de mes égratignures. Elle fait ma taille. Mes ailes ne sont pas plus petites que les siennes bien qu'elles paraissent moins robuste, affinées par l'absence de plumes. Avant que ne vienne la seconde partie de son histoire ne tend la main et la pose simplement sur son bras en un geste doux. Un geste de partage plus que de compassion.
Et quel partage !
Cette histoire c'est la mienne. Je l'écoute par chaque pore de ma peau, respectueuse de ce qu'elle offre. Les larmes me viennent aux yeux aussi vite qu'elle, mais les miennes débordent librement, sans la moindre crainte. Pour une fois, la douleur que j'expérimente vibre entre nous, la mienne comme la sienne. Celle de la trahison et de la fuite. Celle de la solitude et de la guérison. Puis est venu l'apaisement. Une sérénité qui n'est que la mienne, absente de son regard dressé et contrôlé.
J'ai trouvé une maison qui me convenait parmi les bêtes. Je me suis offerte à la Lune et au vent. J'ai dansé sous le soleil de midi, volé avec les corbeaux, couru avec la Meute. J'ai protégé ce monde de ceux à qui il n'appartenait pas. Jusqu'à ce que les créatures vides ne viennent. Jusqu'à ce qu'une rencontre me rappelle que les humains avaient quelque chose d'autre. Quelque chose de plus auquel j'étais liée d'une façon indicible. Je n'en était pas sûre en rencontrant Aryan pour la première fois, mais maintenant... Oui. Je veux les comprendre. Les connaitre. Savoir si je pourrais avoir une place... Ou si je préfèrerai finalement retourner auprès des bêtes même si cela signifie que je ne serai jamais entière.
J'ai été heureuse. Elle non.
Le magnifique Colibri blanc déborde de chagrin, mais surtout de la culpabilité Au plus profond de moi, il me semble évident que sa mission est vouée à restée imparfaite car le coeur des hommes est ainsi : libre et puissant. Il ne peut se limiter à une quelconque barrière, même s'ils le veulent tellement fort. Fort au point de briser un magnifique bout d'eux-même et de le jeter aux orties.
Comme elle.
Brusquement, je la serre dans mes bras, sans crier gare. Le visage barbouillé de l'armes, je la serre contre mon coeur, comme une soeur depuis longtemps disparue. Comme l'une de ses pairs partie au combat et perdu de vue depuis lors. Je la serre fort parce que je la sens esseulée déboussolée par le comportement barbare de certains. Ou est-ce moi ?
Un frisson me remonte le long du dos, distinctement visible pour Aryan. A nouveau, je salive et dégluti. Mais cette fois ce n'est pas la peur qui me vient mais une évidence. Le même genre d'évidence que le tout premier soir où j'avais rencontre Grand Duc, lorsque la femelle s'était réveillée. Trouvant mon chemin jusqu'à l'oreille de l'ange, perdue dans ses cheveux de neige, je murmure d'une voix simple au rythme bien plus fluide et posé que lors de mes phrases précédentes.
- Ce que Lulu est seule à entendre:
- - Ils t'ont créés pour cette mission de guérison. Ils t'aiment pour cela. " C'est une certitude et je l'affirme avec une tranquillité innocente. " Tu n'es pas eux. Tu es telle qu'ils t'ont créée, parfaite selon ce qu'ils voulaient. Ils étaient milles pour faire la guerre. Tu étais là pour l'éviter. Parfaite dans ta volonté de faire et ta capacité à échouer car la main qui t'a créée ne peut se tromper. Pardonne-toi et garde l'espoir, car c'est ce que tu es pour les hommes.
Je souris et si elle ne s'écarte pas, si elle a besoin de temps, je le lui offre. Et seulement après, je m'éloigne d'un pas, reprenant conscience de mon unicité avec un long frisson. Pour me rassurée un peu, je cherche Aryan du regard, un sourire hésitant sur les lèvres. Oups... Et si ça lui déplaisait que j'ai approché quelqu'un d'autre comme ça ?
CENDRES
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Tout ce temps Aryan n'avait fait aucun commentaire. Il avait simplement déployé sa deuxième aile, et il s’était accroupit au bord du cratère, passant négligemment la main sur le sol. Il donnait l'air de ne pas écouter ce qu'elle disait, mais il avait les deux oreilles bien tourné pour écouter l'histoire. C’était l'une de ses activités favorites, après tout. Écouter la vie des gens. Et la retranscrire pour la postérité.
Dans le cas de Luviel, c’était un peu différent. Il avait comprit avant de la rencontrer qu'il n’était pas immortel. Qu'il pouvait probablement mourir d'une façon ou d'une autre. Toute chose avait un début et une fin. Mais il était maintenant certain que dans leurs cas, elle était bien plus longue. Elle n'avait pas vraiment besoin d’être retranscrite. Elle serait la trace vivante de sa propre vie durant des siècles, au moins. Il en était sur au fond de lui.
Et pour le coup il ne su, pour une fois, pas vraiment quoi en penser. Lui qui avait bien souvent des avis tranchés sur les choses, eu un petit pincement au cœur. Peut être parce qu'elle était la première sœur qu'il avait jamais rencontré. Il était désolé pour elle, et songea qu'il l'avait jugé de façon un peu rapide.
Il n'avait pas changé d'avis sur le fait qu'elle semblait un peu vide, répétant des choses qu'on semblait lui avoir inculqué dans la tête pour remplir un manque. Mais il pouvait un peu comprendre pourquoi. Il n'avait aucune idée de ce que pouvait bien être cette histoire de mission. Si lui même avait quelque chose de ce genre. Mais il pouvait comprendre, sans savoir vraiment d’où cette sensation lui venait, ce que représentait le fait d'avoir l'impression que le sens de sa vie était un mensonge.
Elle cessa de parler, et il se redressa, se tourna, observa du coin de l’œil Cornue lui répondre. Comme prévu, et cela acheva de confirmer ses doutes, elle vibrait de tout son corps a l'émotion forte, tel un véritable miroir. Il le notifia dans sa tête. En plus de beaucoup l'aimer, il l'a trouvait précieuse. Elle était capable de noter avec facilité toute les émotions que traversait son homologue. Car elle en était touché aussi.
Il eu le tact de ne pas revenir trop vite, et approcha lentement, les laissant finir ce qu'elles avaient a partager. Il avait lui même fait l’expérience de ce que ça faisait, et sans doute bien moins fort que ce que Luviel pouvait bien ressentir. Finalement, Cornue se recula, et lui jeta même un coup d’œil comme pour chercher une confirmation. Il en fut plus touché que ce qu'il avait prévu, et hocha doucement la tête pour la rassurer.
- Le monde n'est ni bon ni mauvais, dame Luviel. Il est simplement ce qu'il est.
Elle semblait être une femme extrêmement optimiste, ayant pour mission un acte de bonté sans commune mesure. Et visiblement, sa douceur avait était perverti par plusieurs événements et une personne en particulier. Difficile de dire si elle était manipulé, ou si la personne en question agissait de bonne foi, pour la protéger, mais il pouvait voir certaine caractéristique que lui aurait pu essayer de mettre en place. Des petites graines qui essayaient de fleurir dans son cœur.
- L'homme n'est pas mauvais. L'homme a simplement peur. De tout. Des autres. De lui même. Je vous ai mal jugé, initialement, dame Luviel. Et je m'en excuse. Mais je me permet cependant de parler encore une fois. Ne rejetez pas ce que vous êtes aussi férocement.
Il leva la main et l'approcha de la visage de l'ange, sans la toucher, pointant du doigt son front.
- Peut importe ce qu'il se passe la.
Puis il l'abaissa doucement, le long des courbes de son visage, de son cou, jusqu'à sa poitrine, jusqu'à son cœur, toujours sans la toucher.
- Ce que vous êtes est la, non ?
Il retira sa main et la posa a nouveau sur la tête de cornue, pour la lui caresser gentiment. Aaaah. Il n’était pas doué pour ça. Ce n’était pas son talent premier.
- Vous avez raison d'apprendre a vous défendre. Mais la défense n'est pas une anti-thèse totale de l'espoir. Je pense que vous devriez plus croire en vous même. Et en vos convictions.
C’était ainsi que lui vivait. Il croyait en lui même, en ce dont il avait envie. C’était sans doute égoïste, mais c’était de son point de vu l'un des seuls moyens de rester honnête envers sa propre personne. Et si pour elle, sa vie était de se dévouer aux autres, si elle décidait soudainement de s'abandonner, elle courrait tout droit a sa propre déchéance.
- Mais de toute manière, Cornue est sans doute bien plus douée que moi pour parler de ça, n'est ce pas ma Cornue ?
Il fléchit les genoux a nouveau, en lui souriant. Puis observa Luviel. Puis la démone. Et eu un petit pincement au cœur. Pour une fois, il songea d'abord a quelqu'un d'autres avant sa propre personne. Il fixa la petite femme aux cornes pointues, d'un air concentré. Avait il déjà songé a ça ? Pas depuis sa naissance. Ou plutôt...sa renaissance.
- Cette femme a sans doute besoin de toi. Tu devrais rester avec elle.
Il descendit sa main de sa tête, qu'il n'avait pas enlevé, le long du dos de la peau rose, entre ses ailes, et la poussa très doucement gentiment. Comme pour marquer le mouvement d'éloignement de lui, pour elle. Il avait songé qu'elle serait mieux avec cette ange qu'avec lui. Il sourit tristement. En songeant pour une première fois, encore une, qu'il était un peu bête.
Cornue était une bête d'émotion vive qui en avait besoin pour survivre. Avec lui qui était vide, elle allait sans doute souffrir. Il valait mieux l'éloigner. Avant de montrer une quelconque émotion, il se retourna et lâcha avec son flegme naturelle, sans laisser voir son visage :
- Je vais continuer d'étudier cet endroit. Je vous laisse a votre quête, je ne veux pas me mettre sur votre route.
Et il s'éloigna a nouveau avec un signe de la main bref, de dos.
Dans le cas de Luviel, c’était un peu différent. Il avait comprit avant de la rencontrer qu'il n’était pas immortel. Qu'il pouvait probablement mourir d'une façon ou d'une autre. Toute chose avait un début et une fin. Mais il était maintenant certain que dans leurs cas, elle était bien plus longue. Elle n'avait pas vraiment besoin d’être retranscrite. Elle serait la trace vivante de sa propre vie durant des siècles, au moins. Il en était sur au fond de lui.
Et pour le coup il ne su, pour une fois, pas vraiment quoi en penser. Lui qui avait bien souvent des avis tranchés sur les choses, eu un petit pincement au cœur. Peut être parce qu'elle était la première sœur qu'il avait jamais rencontré. Il était désolé pour elle, et songea qu'il l'avait jugé de façon un peu rapide.
Il n'avait pas changé d'avis sur le fait qu'elle semblait un peu vide, répétant des choses qu'on semblait lui avoir inculqué dans la tête pour remplir un manque. Mais il pouvait un peu comprendre pourquoi. Il n'avait aucune idée de ce que pouvait bien être cette histoire de mission. Si lui même avait quelque chose de ce genre. Mais il pouvait comprendre, sans savoir vraiment d’où cette sensation lui venait, ce que représentait le fait d'avoir l'impression que le sens de sa vie était un mensonge.
Elle cessa de parler, et il se redressa, se tourna, observa du coin de l’œil Cornue lui répondre. Comme prévu, et cela acheva de confirmer ses doutes, elle vibrait de tout son corps a l'émotion forte, tel un véritable miroir. Il le notifia dans sa tête. En plus de beaucoup l'aimer, il l'a trouvait précieuse. Elle était capable de noter avec facilité toute les émotions que traversait son homologue. Car elle en était touché aussi.
Il eu le tact de ne pas revenir trop vite, et approcha lentement, les laissant finir ce qu'elles avaient a partager. Il avait lui même fait l’expérience de ce que ça faisait, et sans doute bien moins fort que ce que Luviel pouvait bien ressentir. Finalement, Cornue se recula, et lui jeta même un coup d’œil comme pour chercher une confirmation. Il en fut plus touché que ce qu'il avait prévu, et hocha doucement la tête pour la rassurer.
- Le monde n'est ni bon ni mauvais, dame Luviel. Il est simplement ce qu'il est.
Elle semblait être une femme extrêmement optimiste, ayant pour mission un acte de bonté sans commune mesure. Et visiblement, sa douceur avait était perverti par plusieurs événements et une personne en particulier. Difficile de dire si elle était manipulé, ou si la personne en question agissait de bonne foi, pour la protéger, mais il pouvait voir certaine caractéristique que lui aurait pu essayer de mettre en place. Des petites graines qui essayaient de fleurir dans son cœur.
- L'homme n'est pas mauvais. L'homme a simplement peur. De tout. Des autres. De lui même. Je vous ai mal jugé, initialement, dame Luviel. Et je m'en excuse. Mais je me permet cependant de parler encore une fois. Ne rejetez pas ce que vous êtes aussi férocement.
Il leva la main et l'approcha de la visage de l'ange, sans la toucher, pointant du doigt son front.
- Peut importe ce qu'il se passe la.
Puis il l'abaissa doucement, le long des courbes de son visage, de son cou, jusqu'à sa poitrine, jusqu'à son cœur, toujours sans la toucher.
- Ce que vous êtes est la, non ?
Il retira sa main et la posa a nouveau sur la tête de cornue, pour la lui caresser gentiment. Aaaah. Il n’était pas doué pour ça. Ce n’était pas son talent premier.
- Vous avez raison d'apprendre a vous défendre. Mais la défense n'est pas une anti-thèse totale de l'espoir. Je pense que vous devriez plus croire en vous même. Et en vos convictions.
C’était ainsi que lui vivait. Il croyait en lui même, en ce dont il avait envie. C’était sans doute égoïste, mais c’était de son point de vu l'un des seuls moyens de rester honnête envers sa propre personne. Et si pour elle, sa vie était de se dévouer aux autres, si elle décidait soudainement de s'abandonner, elle courrait tout droit a sa propre déchéance.
- Mais de toute manière, Cornue est sans doute bien plus douée que moi pour parler de ça, n'est ce pas ma Cornue ?
Il fléchit les genoux a nouveau, en lui souriant. Puis observa Luviel. Puis la démone. Et eu un petit pincement au cœur. Pour une fois, il songea d'abord a quelqu'un d'autres avant sa propre personne. Il fixa la petite femme aux cornes pointues, d'un air concentré. Avait il déjà songé a ça ? Pas depuis sa naissance. Ou plutôt...sa renaissance.
- Cette femme a sans doute besoin de toi. Tu devrais rester avec elle.
Il descendit sa main de sa tête, qu'il n'avait pas enlevé, le long du dos de la peau rose, entre ses ailes, et la poussa très doucement gentiment. Comme pour marquer le mouvement d'éloignement de lui, pour elle. Il avait songé qu'elle serait mieux avec cette ange qu'avec lui. Il sourit tristement. En songeant pour une première fois, encore une, qu'il était un peu bête.
Cornue était une bête d'émotion vive qui en avait besoin pour survivre. Avec lui qui était vide, elle allait sans doute souffrir. Il valait mieux l'éloigner. Avant de montrer une quelconque émotion, il se retourna et lâcha avec son flegme naturelle, sans laisser voir son visage :
- Je vais continuer d'étudier cet endroit. Je vous laisse a votre quête, je ne veux pas me mettre sur votre route.
Et il s'éloigna a nouveau avec un signe de la main bref, de dos.
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Une étreinte si forte, un geste si impromptue venant d’une émanation des abîmes, me laisse sans voix. Une créature dite malfaisante et ô combien mortifère, pourtant dans son élan, j’ai pu ressentir une douce chaleur. Elle me glisse à l’oreille des mots réconfortants et sincères, son visage est humide et ce n’est pas seulement dû à la pluie. Son corps menu est si doux et à mon tour, dans un geste simple, j’enroule mes bras autour de son cou et laisse quelques larmes couler. Depuis combien de temps, n’avais-je pas pleurer ? Depuis combien de temps, est-ce que je garde cela au fond de moi ? Ces simples questions auront eu un impact réel sur moi. Garder l’espoir, me pardonner, c’est ce que j’essaie de faire depuis tellement de temps, tellement d’années. La créature recule et jette un regard à Aryan, celui-ci s’exclame d’un ton différent, presque avec affection. Je parais si loin de la réalité, vivant dans un monde idyllique et croyant pouvoir changer la face de l’univers seulement, comme le dit Aryan, le monde est comme il est. Je sèche mes larmes d’un coup de manchette.
L’inconnu pointe mon front puis descend jusqu’à mon cœur, exprimant le fait que ce que l’on m’a inculqué et mis dans le crâne ne fait pas ce que je suis réellement. Croire en moi et en mes convictions, qu’est-ce que je peux répondre à cela ? Rien. Me considérant comme simple messagère, je n’ai pas plus d’estime envers moi-même, cherchant à protéger un peuple qui ne m’appartient pas. Pourtant, ce peuple que je considère comme une famille, est cette nouvelle force qui s’insinue en moi. Néanmoins, est-ce que mon pouvoir est suffisant pour pouvoir prétendre les aider, les aimer et les préserver ? Ne suis-je pas plutôt une ombre qui tente de simplement se faire pardonner ses erreurs passées ? Des questions résonnent en moi, un écho qui me tiraille de part et d'autre, mes pensées ne sont plus assez claires. Pendant des millénaires, j’ai tu ce sentiment, ces regrets qui m’ont hanté. Qui suis-je pour prétendre amener l’amour et la paix, si moi-même, j’échoue à comprendre qui je suis. Mon rôle est-il d’apporter uniquement un simple message ? Un message qui, au final, est peut-être vide, est peut-être creux.
Soudain, Aryan avisa la démone pour rester avec moi, car j’aurai besoin d’elle. Sa main qui caressait la tête du démon s’arrêta dans un geste presque d’abandon, la poussant vers moi dans un geste d’affection. Il se retourne avec un bref geste de la main. Je ne comprends pas sur l’instant qu’est-ce qu’il se passe, pourquoi cet ange en vient à me léguer ce petit bout de femme ? Que lui passe-t-il à travers la tête ? Il s’était déjà détourné, ne me laissant pas croiser son regard. J’accours vers lui, me tient droite comme un piquet et pose une main sur son torse, comme un signe de halte.
— Qu’est-ce que vous nous chantez là ? Elle est votre amie, n’est-ce pas ? Pourquoi vouloir la laisser près de moi ? N’a-t-elle pas son mot à dire ? Personne ne devrait abandonner quelqu’un qu’il aime ou apprécie. Nous pouvons très bien faire un bout de chemin ensemble si cela vous dit ! Personnellement, je n’ai rien d’urgent et je peux même rester plusieurs jours loin de ma demeure. Si jamais ils ont besoin d’aide, ils n’auront qu’à m’appeler.
Je relâche la pression de ma main contre sa veste et fait un petit geste pour inviter le démon à nous rejoindre. Aryan me paraît tellement différent de Talos, d’Alya ou de moi-même. Peut-être car il n’a aucune attache pour les titans alors qu’il est un de leur fils. Cela me chagrine de voir un de mes confrères s’éloigner ainsi de ce qu’il est. J’en viens au fait.
— Écoutez, je ne suis peut-être pas faite pour ce nouveau monde. J’ai encore tellement à apprendre et à découvrir. De plus, je ne vous connais pas tous les deux, bien que j’ai pu apercevoir que vos intentions sont louables. Votre rencontre est fortuite et agréable, bien qu’au début, j’ai bien cru avoir affaire à des reikois… Bref. Sauvons-nous de cet endroit, le temps n’est pas des plus agréables et nous pouvons très certainement nous poser à l’abri. Vous parliez de votre charrette tout à l’heure, si je me souviens bien. Attendons que la pluie cesse et avisons par la suite, qu’en dites-vous ?
Je regarde ma claymore prenant la pluie, le bout planté dans la terre boueuse. Je devrai très certainement m’en occuper une fois le beau temps arrivé, la laisser ainsi risque de ne pas lui faire du bien. Mes vêtements sont trempés, mes cheveux humides et mes pieds sont noirs de terre. Si Anna et Elsa me voyaient dans cet état, elles m’auraient très certainement passé un savon avant de m’inviter à prendre un bain chaud. Toutefois, je ne suis pas à Célestia et ma quête de connaissance est bien plus à envier. Je regarde alors le grand ténébreux et espère qu’il acceptera de se poser quelque part.
L’inconnu pointe mon front puis descend jusqu’à mon cœur, exprimant le fait que ce que l’on m’a inculqué et mis dans le crâne ne fait pas ce que je suis réellement. Croire en moi et en mes convictions, qu’est-ce que je peux répondre à cela ? Rien. Me considérant comme simple messagère, je n’ai pas plus d’estime envers moi-même, cherchant à protéger un peuple qui ne m’appartient pas. Pourtant, ce peuple que je considère comme une famille, est cette nouvelle force qui s’insinue en moi. Néanmoins, est-ce que mon pouvoir est suffisant pour pouvoir prétendre les aider, les aimer et les préserver ? Ne suis-je pas plutôt une ombre qui tente de simplement se faire pardonner ses erreurs passées ? Des questions résonnent en moi, un écho qui me tiraille de part et d'autre, mes pensées ne sont plus assez claires. Pendant des millénaires, j’ai tu ce sentiment, ces regrets qui m’ont hanté. Qui suis-je pour prétendre amener l’amour et la paix, si moi-même, j’échoue à comprendre qui je suis. Mon rôle est-il d’apporter uniquement un simple message ? Un message qui, au final, est peut-être vide, est peut-être creux.
Soudain, Aryan avisa la démone pour rester avec moi, car j’aurai besoin d’elle. Sa main qui caressait la tête du démon s’arrêta dans un geste presque d’abandon, la poussant vers moi dans un geste d’affection. Il se retourne avec un bref geste de la main. Je ne comprends pas sur l’instant qu’est-ce qu’il se passe, pourquoi cet ange en vient à me léguer ce petit bout de femme ? Que lui passe-t-il à travers la tête ? Il s’était déjà détourné, ne me laissant pas croiser son regard. J’accours vers lui, me tient droite comme un piquet et pose une main sur son torse, comme un signe de halte.
— Qu’est-ce que vous nous chantez là ? Elle est votre amie, n’est-ce pas ? Pourquoi vouloir la laisser près de moi ? N’a-t-elle pas son mot à dire ? Personne ne devrait abandonner quelqu’un qu’il aime ou apprécie. Nous pouvons très bien faire un bout de chemin ensemble si cela vous dit ! Personnellement, je n’ai rien d’urgent et je peux même rester plusieurs jours loin de ma demeure. Si jamais ils ont besoin d’aide, ils n’auront qu’à m’appeler.
Je relâche la pression de ma main contre sa veste et fait un petit geste pour inviter le démon à nous rejoindre. Aryan me paraît tellement différent de Talos, d’Alya ou de moi-même. Peut-être car il n’a aucune attache pour les titans alors qu’il est un de leur fils. Cela me chagrine de voir un de mes confrères s’éloigner ainsi de ce qu’il est. J’en viens au fait.
— Écoutez, je ne suis peut-être pas faite pour ce nouveau monde. J’ai encore tellement à apprendre et à découvrir. De plus, je ne vous connais pas tous les deux, bien que j’ai pu apercevoir que vos intentions sont louables. Votre rencontre est fortuite et agréable, bien qu’au début, j’ai bien cru avoir affaire à des reikois… Bref. Sauvons-nous de cet endroit, le temps n’est pas des plus agréables et nous pouvons très certainement nous poser à l’abri. Vous parliez de votre charrette tout à l’heure, si je me souviens bien. Attendons que la pluie cesse et avisons par la suite, qu’en dites-vous ?
Je regarde ma claymore prenant la pluie, le bout planté dans la terre boueuse. Je devrai très certainement m’en occuper une fois le beau temps arrivé, la laisser ainsi risque de ne pas lui faire du bien. Mes vêtements sont trempés, mes cheveux humides et mes pieds sont noirs de terre. Si Anna et Elsa me voyaient dans cet état, elles m’auraient très certainement passé un savon avant de m’inviter à prendre un bain chaud. Toutefois, je ne suis pas à Célestia et ma quête de connaissance est bien plus à envier. Je regarde alors le grand ténébreux et espère qu’il acceptera de se poser quelque part.
Invité
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Trois fois seule
Ni bon ni mauvais...
Je penche la tête sur le côté. Cela me semble important et résonne avec une question que j'aurais voulue posée si tout ne s'était pas enchainée ainsi. Une chose que je n'avais pas compris dans le récis du Colibri ni dans ses justifications. Mais peu importe, la phrase d'Aryan, prononcé sur ce ton doux, a quelque chose d'important.
La peur...
D'après lui c'est ce qui caractérise les humains... Une floppée de souvenir reviennent et je baisse les yeux jusqu'à fermer les paupières sous la pluie drue. Les gouttes noir éclatent sur ma peau et je pourrais les compter une par une pour me changer les idées, chaque coulisse froide traçant une route de plus. Mais la vérité, c'est qu'il a raison. Les humains ont peur. Encore et toujours.
Ils ont peur d'eux-même.
Ils ont peur de moi.
Ils répandent tant de peur que moi aussi j'ai peur ?
Déstabilisée, je me rapproche d'Aryan sans le toucher ni le déranger. Je cherche la présence rassurante de Serpent et trouve mes épaules nues. Je déglutis. Rien de ce qui se passe en moi à présent ne parvient à passer par ma tête, tout me traverse directement le coeur. J'ai envie de hurler, de rire et de pleurer en même temps... Lorsque ta main, mon ami, se pose sur ma tête et caresse lentement mes cheveux humides. Un frisson me remonte le long du dos. Une vague fraiche descend le long de ma nuque et le sol qui s'étaient mis à se dérober sous mes pieds retrouve sa consistance de pierre rèche délavée par la pluie.
- Parler de quoi ?
Je lui demande avec une curiosité non feinte en levant les yeux juste au moment où il s'abaisse pour être à ma hauteur, tassé sur ses jambes. Je me grandi naturellement sur la pointe des pied pour qu'il n'ait pas tant à se baisser, qu'il soit plus confortable. La pluie s'intensifie encore, l'averse se changeant petit à petit en torrent. Le ciel intégralement couvert de nuage ne laisse filtrer qu'une lumière sombre de fin du jour et l'eau rabas au sol toute autre effluve que la sienne, saturée de d'une fraicheure humide discrètement soulignée par l'iode poussée de la côte par un vent d'est en courtes salves inégales.
Une frange noire est rabattue sur le front d'Aryan, soulignant par contraste le gris clair de ses yeux et la longueur de ses cils. Puis son profile distant. Sa main sur moi me fait frémir et j'ai tout à la fois une boule de peur et une boule de sérénité au ventre.
Je ne veux pas grand chose. Comprendre. Moi comme les humains. Ce qu'il y a de lien entre les deux. Pour le reste, j'obéit à l'instinct du moment, à l'intuition. Je suis moi puisque je ne peux prétendre être autre-chose, peu importe sous quelle forme. Je suis moi, et je ne comprends pas pourquoi, soudain, tu me rejettes...
La petite poussée dans mon dos me rapproche du Colibri et mon coeur se change en pierre.
Je ne comprends pas.
Je ne comprends pas non plus lorsque je me retourne pour le regarder, alors que je me retrouver debout à côté de la belle ange blanche. Je ne suis même pas défaite, le laissant simplement s'éloigner d'un pas. La veste gorgée d'eau, ses deux grandes ailes blanches, alourdies par le temps. Tout pèse et dégouline sur son dos que je sais savament dessiné sous ce tissus rèche et ces plumes chaudes. Je regarde le Colibri avec la même neutralité surprise. Son visage fin. L'aura tranquile vibrante d'émotions qui bouillonnent si fort juste sous sa peau. Puis son profile distant.
Elle quitte mon flanc pour courir vers lui. Est-ce ce que j'aurais du faire ?
... Mais il ne le veux pas. En porte à faux avec moi-même, ses mots prennent tout le peu de place que son geste à laisser sans que mes véritables impressions ne viennent contrebalancer la dureté de ce que je crains. Je ne pensais pas que lorsqu'il me vendrait, ce serait de cette façon.
J'entend bien les mots du Colibri, malgré la pluie battante. Rester ensemble. Retourner à la cage. Ne pas laisser derrière ce qu'on aime.
Deux grandes ailes de chauve-souris s'étendent sous le déluge. Sans un mot. sans un son. Mes yeux et la pointe de mes cornes luisent étrangement de ce feux fuchsia à l'agonie, seulement visibles du Colibri blanc puisque le Grand Duc, dans sa superbe, me tourne le dos. Je bondis et un corbeau s'envole dans le ciel sombre, difficilement dicernable sur le fond de nuage.
Chahuté par le vent qui cisaille en courants hasardeux, je tremble entre deux lignes, deux souffles, mais m'éloigne rapidement. Après l'incompréhension vient la tristesse. Je ne voulais que peu de choses mais visiblement, il y en avait une de plus.
Les humains ont peur des autres et peur d'eux-mêmes, a-t-il dit.
La légèreté de mon vol me ramène à la cage de bois et vers Serpent. Les chevaux ne sont pas rassurés. Serpent, abandonné sur le toit alors que le soleil brillait encore, est hors de vue tout d'abord. Je me pose sur le toit et apperçoit léclair blanc qui se pelotonne sous la cage. Autant qu'il y reste... Il est mieux qu'avec moi pour le moment... Même si moi je serai mieux ave lui. Je m'approche plutôt des deux chevaux que je rassure doucement, comme ils me rassurent de leur présence.
CENDRES
Invité
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Aryan avait vraiment pensé au mieux. Pour une fois, il avait voulu l'aider elle, penser a ce qui était bien directement pour la petite peau rose, et pas d'abord a lui spécifiquement. Et il s'en voulu aussitôt, quand il croisa son regard désemparé. Il avait fait une erreur. La première étape était de savoir quoi, pour la réparer, mais ce n’était pas ce qui traversa son esprit en priorité, pour une fois. Non. La seule pensée fut une idée de regret.
Il n'avait pas vraiment croisé son regard, il l'avait imaginé, plutôt. Il n'avait pu que la voir s'envoler, au même instant, plus ou moins, que le sermon de l'ange s'achevait. Il se retourna aussitôt, levant la tête, levant la main, l'air un peu hagard sous la surprise. Ce n’était pas censé se passer ainsi. D'habitude, quand il faisait quelque chose, cela allait exactement dans la direction qu'il avait eu en tête.
Il se retourna presque violemment vers Luviel, la regardant froidement. Puis le corbeau, qui disparaît. Malédiction. Il la pointa du doigt, et s'exprima sans réfléchir :
- Pourquoi la laissez vous partir ? Elle est faite pour se mouler en vous c'est evident. Rah. Vous n'avez qu'a me suivre si vous voulez.
Ayant d'abord du mal a reconnaître son erreur, il s'envole a grande vitesse droit a la poursuite de la faible lueur magique qu'il garde dans un coin de son esprit pour ne pas la perdre. Qu'est ce qu'elle avait cru, par tout les dieux ? Jamais il n'avait voulu la rendre triste, au contraire ! Il avait cru qu'elle serait contente de cette nouvelle sensation dans la poitrine ! Il avait cru....
Il devina son trajet avant même qu'elle s’immobilise. Elle avait du abandonner serpent la bas un moment, puisqu'elle ne le portait pas sur elle, précédemment. Il devait la retrouver avant qu'elle ne disparaisse pour toujours. Mais que faire, ne voulait elle pas aller avec l'autre ange ? Elle voulait rester avec lui ? Et c'est ça qui l'avait blessée ? Mais pourtant il avait la sensation qu'elle pourrait, a terme, mal supporter les émotions qui pouvait le traverser.
Il posa ses pieds nus au sol un tout petit peu après elle. Il volait plus vite que Cornue, mais sans doute moins que Luviel dont le petit gabarit était un avantage en terme de vitesse. Il l'a repéra aussitôt, et leva la main avant qu'elle ne décide de s’éclipser pour le fuir :
- Attends Cornue, tu ne comprend pas. Je...je n’étais pas content de te dire ça. Je...je t'ai déjà dis que je t'aime, tu t'en souviens non ?
Il fit deux pas vers elle, s'immobilisa, la bouche un peu seche de mots, chose tellement rare chez lui que soulignant bien la surprise et la tristesse qui pouvait l'animer, pour une fois. Sans réfléchir, et peut être un peu hâtivement, il approcha plus prêt, ne les laissant séparer que par les chevaux.
- Ecoute. Je...j'ai pensé que ce serait bien pour toi. D'aller avec quelqu'un de profondément bon. Tu aspires les émotions des gens. Tu t'en nourris. Je n'ai compris au bout d'un peu de temps avec toi. Et c'est sans doute pourquoi tu as si peur des humains. Je...je ne suis pas exactement la personne qu'il te faut. Cette femme, Luviel, pourrait t'abreuver des sensations qui te feront vraiment du bien.
Il baissa la main, ferma les yeux. Il avait atteint son cota de pensée pour quelqu'un d'autres que lui. Il trembla légèrement, son corps fébrile sous la pluie, mais son aura chaude et lumineuse semblant envelopper les alentours.
- ...Mais si tu veux savoir la vérité, j'ai envie que tu restes avec moi. Je suis égoïste. J'ai essayé mais...ce n'est pas ce que je veux. J'ai besoin de ta présence. La nuit est trop sombre sans tes petites cornes pour m'éclairer.
Il ne savait pas vraiment si Luviel avait suivit ou pas. Mais il s'en moquait. Ils pourraient bien aller tout les trois ensuite. Mais il ne pousserait pas Cornue a disparaître une seconde fois. Il avait juste envie qu'elle reste avec lui, et ca, désormais, il l'avait bien compris, en constatant les sensations qui avaient éclatés en lui en réponse de la tentative de ne pas s'écouter.
- Si...si tu me laisse une seconde chance...alors restons ensemble. Je ne te dirais plus de t'éloigner. Que je t'abreuve de joie ou de peine, ce sera juste un lien. Ce sera juste...nous.
Il essaya une dernière approche, tendant la main vers elle, ouvrant les bras comme pour l'inviter a venir dans une étreinte que cette fois, il ne briserait pas. Plus jamais.
Il n'avait pas vraiment croisé son regard, il l'avait imaginé, plutôt. Il n'avait pu que la voir s'envoler, au même instant, plus ou moins, que le sermon de l'ange s'achevait. Il se retourna aussitôt, levant la tête, levant la main, l'air un peu hagard sous la surprise. Ce n’était pas censé se passer ainsi. D'habitude, quand il faisait quelque chose, cela allait exactement dans la direction qu'il avait eu en tête.
Il se retourna presque violemment vers Luviel, la regardant froidement. Puis le corbeau, qui disparaît. Malédiction. Il la pointa du doigt, et s'exprima sans réfléchir :
- Pourquoi la laissez vous partir ? Elle est faite pour se mouler en vous c'est evident. Rah. Vous n'avez qu'a me suivre si vous voulez.
Ayant d'abord du mal a reconnaître son erreur, il s'envole a grande vitesse droit a la poursuite de la faible lueur magique qu'il garde dans un coin de son esprit pour ne pas la perdre. Qu'est ce qu'elle avait cru, par tout les dieux ? Jamais il n'avait voulu la rendre triste, au contraire ! Il avait cru qu'elle serait contente de cette nouvelle sensation dans la poitrine ! Il avait cru....
Il devina son trajet avant même qu'elle s’immobilise. Elle avait du abandonner serpent la bas un moment, puisqu'elle ne le portait pas sur elle, précédemment. Il devait la retrouver avant qu'elle ne disparaisse pour toujours. Mais que faire, ne voulait elle pas aller avec l'autre ange ? Elle voulait rester avec lui ? Et c'est ça qui l'avait blessée ? Mais pourtant il avait la sensation qu'elle pourrait, a terme, mal supporter les émotions qui pouvait le traverser.
Il posa ses pieds nus au sol un tout petit peu après elle. Il volait plus vite que Cornue, mais sans doute moins que Luviel dont le petit gabarit était un avantage en terme de vitesse. Il l'a repéra aussitôt, et leva la main avant qu'elle ne décide de s’éclipser pour le fuir :
- Attends Cornue, tu ne comprend pas. Je...je n’étais pas content de te dire ça. Je...je t'ai déjà dis que je t'aime, tu t'en souviens non ?
Il fit deux pas vers elle, s'immobilisa, la bouche un peu seche de mots, chose tellement rare chez lui que soulignant bien la surprise et la tristesse qui pouvait l'animer, pour une fois. Sans réfléchir, et peut être un peu hâtivement, il approcha plus prêt, ne les laissant séparer que par les chevaux.
- Ecoute. Je...j'ai pensé que ce serait bien pour toi. D'aller avec quelqu'un de profondément bon. Tu aspires les émotions des gens. Tu t'en nourris. Je n'ai compris au bout d'un peu de temps avec toi. Et c'est sans doute pourquoi tu as si peur des humains. Je...je ne suis pas exactement la personne qu'il te faut. Cette femme, Luviel, pourrait t'abreuver des sensations qui te feront vraiment du bien.
Il baissa la main, ferma les yeux. Il avait atteint son cota de pensée pour quelqu'un d'autres que lui. Il trembla légèrement, son corps fébrile sous la pluie, mais son aura chaude et lumineuse semblant envelopper les alentours.
- ...Mais si tu veux savoir la vérité, j'ai envie que tu restes avec moi. Je suis égoïste. J'ai essayé mais...ce n'est pas ce que je veux. J'ai besoin de ta présence. La nuit est trop sombre sans tes petites cornes pour m'éclairer.
Il ne savait pas vraiment si Luviel avait suivit ou pas. Mais il s'en moquait. Ils pourraient bien aller tout les trois ensuite. Mais il ne pousserait pas Cornue a disparaître une seconde fois. Il avait juste envie qu'elle reste avec lui, et ca, désormais, il l'avait bien compris, en constatant les sensations qui avaient éclatés en lui en réponse de la tentative de ne pas s'écouter.
- Si...si tu me laisse une seconde chance...alors restons ensemble. Je ne te dirais plus de t'éloigner. Que je t'abreuve de joie ou de peine, ce sera juste un lien. Ce sera juste...nous.
Il essaya une dernière approche, tendant la main vers elle, ouvrant les bras comme pour l'inviter a venir dans une étreinte que cette fois, il ne briserait pas. Plus jamais.
Invité
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Mon mot à dire
Le front contre l'encolure d'une des deux bêtes de somme si imposante à côté de moi, je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir avant qu'Aryan ne réapparaisse. La seule chose qui m'est revenu, c'est le ton du Colibri lorsqu'elle avait arrêté Aryan. " Personne ne devrait abandonner quelqu'un qu'il aime." avait-elle dit... Elle avait parlé comme si j'avais mon mot à dire là dedans.
Il arrive. Il parle. Je le regarde du coin de l'oeil, les mains toujours posées contre la robe chaude de la jument baie. Le hongre couvrant mon dos de son flanc pour que la pluie m'atteigne moins, comme si j'étais un jeune de leur troupeau. Lorsqu'il dit que ça aurait été mieux pour moi de suivre le Colibri, je ferme les yeux et serre les mâchoires.
Il a tort.
Il ne ment pas. Il le croit vraiment. Mais il a tort.
Il continue encore et encore. Il dit ce qu'il croit. Ce qu'il veut... Ce qu'il veut tellement fort que ça me retourne l'estomac en un gargouillement sonore. Quelque chose ne va pas. Quelque chose ne me convient pas. Je tourne la tête vers lui, aussi détrempé que moi. Quelques pas plus loin, le Colibri. Mon regard dérive vers elle. " N'a-t-elle pas son mot à dire ? "
Je regard de nouveau la toison brune sous mes doigts. Une grande inspiration gonffle le solide poitrail de la bête qui me soutient. Aryan me l'avait dit souvent aussi, qu'il préférait que j'aille et vienne comme je veux, que je pouvais lui dire ce que je voulais, ce dont j'avais envie. Mais c'est la première fois que j'envisage sérieusement la chose. C'est même la première fois que l'idée me vient.
Le silence se prolonge sur de longues secondes avant que je tourne à nouveau la tête vers lui, sérieuse. Toute ma posture crie que je ne veux pas qu'il approche mais il ne s'en apperçoit surement pas, aveugle comme il est à certaines choses.
- Je mange pas les émotions... " Sous la pluie battante, je reste entre les deux cavales restée sous l'arbre le plus proche de la cage de bois. " Elles sont juste là, partout. Tout le temps. Encore plus sur votre peau qu'ailleurs. Vous essayez toujours de les agriper, de les figer, de les contrôler. Vous dites bien pour ce que vous vouler trop gardez. Mal pour ce que vous voulez trop éloigner. Vous coupez des bouts de vous-même. Je comprends pas ! Je vois que vous ne sentez pas comme moi mais je sais pas comment vous faites !
Et ça m'énerve. ça me met même un peu... juste un peu... peut-être... en colère ? Parce qu'ils ne sont pas comme moi. Parce qu'ils ne comprennent pas et que c'est moi qui doit les comprendre. Parce que c'est fatigant. Même épuisant. Mon visage chiffonné se secoue de gauche à droite et je respire. La colère passe comme un nuage de fumée. Il s'est trompé mais ce n'est pas grave. Mes épaules redescendent d'un cran. Mon regard passe à nouveau sur elle et je repense à Draeidh aussi un peu.
- Elle dit j'ai mon mot à dire... Toi aussi tu l'as dit souvent...
Je la pointe du doigt, sans plus réfléchir, laissant sortir ce qui sort.
- Je suis avec toi parce que je suis bien avec toi. Je suis avec elle parce que je suis bien avec elle. " Je m'attendais à ce que ma voix dérape ou s'accelère, mais non, je continue bravement et mon coeur s'allège petit à petit. " Je suis pas elle. Je suis pas toi. Je suis moi. Je veux pas m'enfermer. Je veux pas du danger. Je veux pas avoir mal encore. Je veux pas réfléchir tout le temps ! Je veux vivre !
Je le martèle avec conviction et respire aussi frotement que la cavale. Sans m'en appercevoir, nous inspirons au même rythme, comme si l'animal m'aidait discrètement à laisser le courant passer sans m'y perdre. Les mots suivants me viennent naturellement... Ils me viennent et je regarde quelques instants Colibri plutôt qu'Aryan.
- J’ai fui. Préférant me réfugier dans une forêt reculée où peu de mortels osent s’aventurer, bien trop dangereuse pour leur vie. Pendant près de cinq mille années, je suis restée à errer dans les bois et à côtoyer les animaux. Les seuls qui ont su m’apaiser et me donner de l’espoir. ... Mais je ne suis pas Luviël. " Je souris. J'aurais voulu lui dire que moi aussi, dans d'autres conditions. Puis je reviens à Aryan, plus timide, les doigts aggripés aux crins de la jument. " Les Êtres Creux sont venus et ils ont tout détruit. Je me suis rendue compte que je ne suis plus moi, plus exactement comme avant. J'essaie de comprendre. J'essaie de trouver une nouvelle place. De trouver Moi... Je sais que les humains changent et qu'ils trahissent... Mais il y a quelque chose entre eux et moi. J'ai rencontré l'homme-vent, le feu-nuit. Et je t'ai rencontré.
C'est brouillon, même pour moi. Ce ne sont pas des mots préparés et même en moi, les choses ne sont pas très claires, surement à cause de ce que j'ai perdu. J'essaie de me rassembler, de recoler à ce que je voulait lui dire à lui. Pas à n'importe qui. Pas sur moi. Juste lui.
- J'ai pas envie de penser beaucoup à chaque fois que je vois quelqu'un pour savoir ce que, toi, tu vas penser. Je veux pas me demander tout le temps si ce que je fais me fera devenir pour toi comme... comme une plume à écrire. Usées. Brisées. Laissées derrière. Je ne suis pas un animal, Aryan... Je ne suis pas un objet non plus. Dit ce que tu veux, ce que tu es, ce dont tu as envie. J'aime ça. Peu d'humains le font. Mais ne choisi pas pour moi.
Car il n'y aurait plus de moi... Il n'y aurait plus qu'un Maître et un serviteur. Je pourrais m'en contenter. Je saurais faire... Mais ça serait si petit par rapport à ce que j'entrevoie parfois à ses côtés. Par rapport à cette simple envie de venir le retrouver quand je me décide à chercher de nouveau sa cage de bois.
- S'il te plait.
CENDRES
Invité
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Il n'avait absolument pas l'idée qu'il avait quelque chose de mal. Mais la sensation. Son corps etait comme scindé en deux, entre sa logique et ses émotions se bousculant plus qu'habituellement au creux de sa poitrine. Il avait juste voulu bien faire. Et pourtant elle lui en faisait le reproche. Elle avait raison, il lui avait souvent dit, en plus, de réfléchir par elle même. Il aurait mieux faire de lui en parler avant.
Mais en même temps, en la voyant coller a l'autre ange, il n'avait pas véritablement réfléchit. Elle avait eu l'air différente d'avec lui. Et peut être qu'il ne la regardait pas assez précisément, mais pendant un instant, elle avait été sereine. Ça l'avait rendu jaloux. Plutôt que de se battre, il avait préféré l'éloigner. Plus simple peut etre. Et voilà qu'elle lui faisait la morale. Il se passa la main dans ses cheveux trempées.
- Aaaaah.
Et tomba assit dans la boue, les jambes croisés, la tête vers le sol. Il se sentit un peu ridicule, sous le regard de ces deux femmes si différentes et qu'il avait trouvé très proche, pendant un instant. Depuis sa rencontre il s’était trouvé des similitudes avec Cornue. Plus qu'avec quiconque d'autres avant. C’était peut être pour ça...qu'il n'avait pas voulu perdre ce qui ressemblait le plus à une proche.
- J'ai compris. J'ai bien compris, ma Cornue. Tu as raison. J'ai eu tord. Pardonne moi.
Ça ne lui plaisait pas vraiment de savoir qu'a tout moment elle pouvait s'en aller si elle en avait envie. Pas vraiment qu'elle le fasse tout court, mais surtout, qu'elle le fasse pour quelqu'un d'autres. C’était ça le fond du problème. Mais il ne pouvait, en définitive, pas y faire grand chose de toute manière.
Il aurait voulu plus en parler, mais pas devant Luviel. Elle n'avait pas besoin de voir ça. Peut être si elle approchait, plus tard, si elle pouvait se serrer a nouveau contre lui, il pourrait lui dire d'avantage ce qu'il avait sur le cœur. Peut etre.
- Peut importe qu'aucun de nous ne puisses tomber malade...la pluie n'a rien de bon pour notre confort. Nous devrions rentrer, le temps que ça ce calme.
Il resta assit cependant, mais invita Luviel, sans regarder dans sa direction et sans savoir la distance, a entrer dans l'habitacle dont la porte était resté entre-ouverte. Mais il regardait toujours Cornue. Il avait plusieurs fois essayé de lui expliquer mais elle ne semblait pas très réceptive. Si elle pouvait, au moins une fois, se rendre compte, alors il était sur qu'elle aimerait bien.
- C'est un foyer, Cornue. Pas une cage. Et puis...je ne peux pas te le montrer tant qu'il pleut, mais j'ai une surprise pour toi, qui t'aidera peut être a apprécier d'avantage d’être a l'intérieur.
Il l'avait fait alors qu'elle était partie ici ou la. Il avait créer une ouverture dans le toit, permettant de voir le ciel depuis le lit. Ce n’était pas vraiment une riche idée de l'ouvrir maintenant, mais il avait pour projet de remplacer l'ouverture opaque par une vitre, pour créer un puit de lumière a l'intérieur, même une fois l'habitacle clos.
- Regarde, même dame Luviel rentre a l'intérieur. C'est un endroit en sécurité. Comme les grottes ou tu te cache des prédateurs. Sauf que dans celle ci, il n'y a aucun moyen pour eux d'entrer.
Il tendit la main vers elle, aussi bien pour essayer de la convaincre, que d'essayer de recréer un lien qu'il avait l'impression d'avoir brisé par un simple geste de la main. Maudit soit elle, a etre trop sensible, aussi ! Il avait été sur de son analyse ! Sur les émotions principalement ! Et il pensa qu'il avait encore raison....qu'elle ne devait juste pas s'en rendre compte...mais ce n’était pas le sujet, de toute manière.
Il se leva finalement, dans un triste état, ses vêtements détrempés et son visage défait par la douleur. Si elle refusait même juste de s'approcher de lui, ca allait etre compliqué pour lui de se concentrer durant les prochaines minutes. Mais il ferait la part des choses. Luviel etait la. Et il ne comptait pas la laisser partir aussi facilement.
Mais en même temps, en la voyant coller a l'autre ange, il n'avait pas véritablement réfléchit. Elle avait eu l'air différente d'avec lui. Et peut être qu'il ne la regardait pas assez précisément, mais pendant un instant, elle avait été sereine. Ça l'avait rendu jaloux. Plutôt que de se battre, il avait préféré l'éloigner. Plus simple peut etre. Et voilà qu'elle lui faisait la morale. Il se passa la main dans ses cheveux trempées.
- Aaaaah.
Et tomba assit dans la boue, les jambes croisés, la tête vers le sol. Il se sentit un peu ridicule, sous le regard de ces deux femmes si différentes et qu'il avait trouvé très proche, pendant un instant. Depuis sa rencontre il s’était trouvé des similitudes avec Cornue. Plus qu'avec quiconque d'autres avant. C’était peut être pour ça...qu'il n'avait pas voulu perdre ce qui ressemblait le plus à une proche.
- J'ai compris. J'ai bien compris, ma Cornue. Tu as raison. J'ai eu tord. Pardonne moi.
Ça ne lui plaisait pas vraiment de savoir qu'a tout moment elle pouvait s'en aller si elle en avait envie. Pas vraiment qu'elle le fasse tout court, mais surtout, qu'elle le fasse pour quelqu'un d'autres. C’était ça le fond du problème. Mais il ne pouvait, en définitive, pas y faire grand chose de toute manière.
Il aurait voulu plus en parler, mais pas devant Luviel. Elle n'avait pas besoin de voir ça. Peut être si elle approchait, plus tard, si elle pouvait se serrer a nouveau contre lui, il pourrait lui dire d'avantage ce qu'il avait sur le cœur. Peut etre.
- Peut importe qu'aucun de nous ne puisses tomber malade...la pluie n'a rien de bon pour notre confort. Nous devrions rentrer, le temps que ça ce calme.
Il resta assit cependant, mais invita Luviel, sans regarder dans sa direction et sans savoir la distance, a entrer dans l'habitacle dont la porte était resté entre-ouverte. Mais il regardait toujours Cornue. Il avait plusieurs fois essayé de lui expliquer mais elle ne semblait pas très réceptive. Si elle pouvait, au moins une fois, se rendre compte, alors il était sur qu'elle aimerait bien.
- C'est un foyer, Cornue. Pas une cage. Et puis...je ne peux pas te le montrer tant qu'il pleut, mais j'ai une surprise pour toi, qui t'aidera peut être a apprécier d'avantage d’être a l'intérieur.
Il l'avait fait alors qu'elle était partie ici ou la. Il avait créer une ouverture dans le toit, permettant de voir le ciel depuis le lit. Ce n’était pas vraiment une riche idée de l'ouvrir maintenant, mais il avait pour projet de remplacer l'ouverture opaque par une vitre, pour créer un puit de lumière a l'intérieur, même une fois l'habitacle clos.
- Regarde, même dame Luviel rentre a l'intérieur. C'est un endroit en sécurité. Comme les grottes ou tu te cache des prédateurs. Sauf que dans celle ci, il n'y a aucun moyen pour eux d'entrer.
Il tendit la main vers elle, aussi bien pour essayer de la convaincre, que d'essayer de recréer un lien qu'il avait l'impression d'avoir brisé par un simple geste de la main. Maudit soit elle, a etre trop sensible, aussi ! Il avait été sur de son analyse ! Sur les émotions principalement ! Et il pensa qu'il avait encore raison....qu'elle ne devait juste pas s'en rendre compte...mais ce n’était pas le sujet, de toute manière.
Il se leva finalement, dans un triste état, ses vêtements détrempés et son visage défait par la douleur. Si elle refusait même juste de s'approcher de lui, ca allait etre compliqué pour lui de se concentrer durant les prochaines minutes. Mais il ferait la part des choses. Luviel etait la. Et il ne comptait pas la laisser partir aussi facilement.
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Pourquoi est-ce que je m’intéresse autant à des histoires qui ne m’appartiennent pas ? Pourquoi je cherche toujours à apaiser ceux dans le besoin ou à vouloir apporter un regard neutre ? La démon s’en est allée mais Aryan finit par la suivre, ne pouvant se détacher de cette créature magnifique. Je le regarde s’envoler et l’accompagne juste derrière, arrivant au niveau de la carriole où se trouve celle qu’il recherche. Je reste là en écoutant d’une oreille discrète, tout en me posant des questions sur leur façon d’agir. Ils ont l’air si proches et si différents, tous deux ayant une envie de rester avec l’autre. Je me sens seule. Terriblement seule.
Quand le démon s’exprime, je la vois comme une enfant qui éprouve des difficultés à se faire comprendre. Pourtant, une telle certitude se dégage dans sa gorge, l’expression sur son visage reflète ses émotions, cela la rend très humaine. Bien trop humaine pour un être démoniaque. Mon cœur se serre à l’idée des mots durs que j’ai eu auparavant, tous les êtres vivants ne se ressemblent pas et peut-être ai-je eu tort de la juger trop vite. Je regarde le sol, entendant les mots qu’elle prononce, elle se cherche mais sait ce qu’elle veut. Je trouve ça courageux de sa part, même brave, d’avoir autant de force de dire ce qu’elle ressent. Surtout dans un monde où l’on sait pertinemment que chacun ment comme il respire, qu’il est rare de trouver des personnes authentiques. Elle m’inspire.
Aryan. Quand je pose de nouveau mon regard sur lui, je ressens une angoisse. Peut-être parce qu’il est très grand et qu’il émane de lui une espèce de noirceur. Comme quoi, nous ne pouvons réellement juger la couverture d’un livre, il faut le découvrir pour pouvoir y donner un avis. Et puis, qui sommes-nous pour juger ? Seuls les Divins et les Gardiens apporteront le jugement. L’ange s’excuse et se veut rassurant, sa comparse reste auprès de lui. Lorsque je le regarde approcher sa main du démon, je ressens cette tendresse bienveillante, un sentiment fort et inexplicable. Cela me touche.
Je regarde mes mains aussi blanches que de la porcelaine et pourtant, des années en arrière, je revois mes mains baignées du sang de mes anciens amis, de mon ancienne famille, de ceux que j’ai abandonnés. Encore récemment, lors d’un entraînement, j’ai même failli perdre mon maître par mon manque d’assurance et de confiance. Finalement, suis-je réellement quelqu’un de bien ? Ai-je réellement fait les bons choix et suis-je sur la bonne voie ? Je me rends compte que tout ce que j’ai entrepris, tout ce que j’ai fait, je l’ai exécuté seule pour les Titans. Et ils ne m’ont jamais remercié, ils ne m’ont jamais avoué leur amour. Est-ce réellement de l’amour ? Je ne peux plus retourner dans ma maison, personne ne m’avait pris dans ses bras comme l’a fait la démone, la seule sur qui mon regard perferdi par ma loyauté envers les Titans m’a enlaidi. Je serre les dents et m’en veut terriblement.
La pluie nous martèle et je suis trempée de la tête jusqu’aux pieds, tout comme la dénommée Cornue et son acolyte. On m’invite à rentrer à l’intérieur de la carriole sans même me poser un regard. Je m’exécute sans broncher, sans parler, la tête basse. Leurs échanges m'ont fait réfléchir sur ma propre condition, sur mes réelles intentions. Je me faufile à l’intérieur et me pose sur une couverture, le bruit du clapotis des gouttes contre le bois tambourine de toute part. On ne parvient pas à distinguer à plusieurs mètres autour de nous, la bruine ayant été remplacée par une pluie diluvienne.
Pour la première fois depuis des millénaires, je fais disparaître mes ailes par magie. Le dos contre la paroi, assise, je rapproche mes jambes contre moi et les enlace. Presque recroquevillée sur moi-même, j’ai l’impression de ne pas appartenir à la bonne époque, à la bonne période. Tandis qu’Aryan et Cornue sont à l'extérieur, s’échangeant des regards déterminés, je reste contre la vitre, l'esprit absent et le regard flou.
— Ad vitam aeternam
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Il resta debout sous la pluie un petit moment, assez pour laisser Luviel le dépasser et entrer a l'intérieur. Il regardait encore Cornue, espérant que la situation était un peu arrangée, mais il sentait bien qu'un petit fossé s'etait creusé entre eux, pour le moment. Rien d'étonnant, mais ça le peinait. Il essaya de se sortir cette idée de la tete. Les choses etaient comme elles etaient.
- Viens au moins t'asseoir dans l'entrée. Comme ça tu seras juste devant la sortie, mais en meme temps, tu seras au sec.
Il désigna les marches, et le fait de se mettre assise juste sur le palier, puis il se redressa et les monta lui même. Luviel était déjà installée, dans un coin de la pièce, l'air de ne pas aller parfaitement bien. Il l'observa un bref instant. Elle avait dissimulée ses ailes, et était trempée jusqu'aux os. Malade ou pas malade, ce n’était jamais agréable d’être humide.
L'endroit était assez grand, finalement. En plus du lit et du bureau, il y avait des bibliothèques littéralement sur tout les murs disponibles, repli de livres et de documents diverses. Il y avait aussi un petit meuble, remplit de vêtements, vers lequel il se dirigea. Il laissa littéralement tomber ses vêtements détrempée au sol, sans aucune honte, et enfila aussitôt un pantalon sec, ressemblant de façon très proche a celui d'avant. La pudeur n’était pas une compétence qu'il maîtrisait parfaitement.
- Attendez une seconde.
Il fouilla dans les affaires qu'il avait. Impossible de trouver un pantalon a la taille de l'ange, mais il avait des affaires de femmes de différentes tailles, oubliées ici et la par ses conquetes. Des robes, des pantalons, des sous-vetements. Des tuniques plus passe partout. Il semblait ne jamais rien jeter. Il trouva finalement une veste large lui appartenant, et un bas de tunique légérement trop grand mais qui ferait l'affaire. Il attrapa également des serviettes et retourna vers Luviel, et en laissa une tomber sur sa tete :
- Malade ou pas, essuyez vous donc.
Il alla ensuite jusqu'à cornue et lui infligea le même traitement, une serviette recouvrant sa tete entièrement :
- Je sais ce que tu vas me dire. Tu vas finir par sécher. Mais ce sera plus rapide ainsi, tu seras mieux.
Puis il recula vers le font de la carriole, l'air de chercher quelque chose. Il ne le faisait pas vraiment exprès, mais il resta dos a Luviel, lui permettant de se changer sans qu'il l'a regarde. Il aurait bien observé sa nudité, comparer ses caractéristiques physiques aux siennes, peut être semblable ou différentes. Mais pas pour cette fois.
Il revint dix minutes plus tard, aprés avoir laissé un peu de temps, lui laissant se changer si elle voulait ou non, et déposa des tasses devant elle, et a coté de Cornue.
- Je vais faire chauffer de l'eau et nous allons pouvoir discuter, si cela vous conviens.
Il avait un tout petit emplacement ou il pouvait faire un petit feu en intérieur, afin de faire chauffer de l'eau ou des aliments. Il aimait bien le goût du thé, et même si il n'en avait pas réellement besoin, ca permettait de réchauffer le corps, le cœur, et l'esprit.
- Pardon pour toute cette histoire, dame Luviel. Et pardon pour vous avoir adréssé la parole ainsi. Je suis impardonnable. Je voudrais, néammoins, recentrer le sujet. Vous avez parlé d'une quete. Pouvez vous l'élaborer ? Est ce cette fameuse quete donné par les titans que vous voulez reprendre ? Pouvez vous d'ailleurs me parler un peu plus de cette fameuse mission ? Oh, et le cratére, également, est ce en lien avec la raison de votre présence dans les alentours ?
Ca faisait beaucoup de questions d'un coup, mais si il n'essayait pas tout de suite d'en avoir, il avait peur qu'elle reparte sans donner la moindre réponse.
- Viens au moins t'asseoir dans l'entrée. Comme ça tu seras juste devant la sortie, mais en meme temps, tu seras au sec.
Il désigna les marches, et le fait de se mettre assise juste sur le palier, puis il se redressa et les monta lui même. Luviel était déjà installée, dans un coin de la pièce, l'air de ne pas aller parfaitement bien. Il l'observa un bref instant. Elle avait dissimulée ses ailes, et était trempée jusqu'aux os. Malade ou pas malade, ce n’était jamais agréable d’être humide.
L'endroit était assez grand, finalement. En plus du lit et du bureau, il y avait des bibliothèques littéralement sur tout les murs disponibles, repli de livres et de documents diverses. Il y avait aussi un petit meuble, remplit de vêtements, vers lequel il se dirigea. Il laissa littéralement tomber ses vêtements détrempée au sol, sans aucune honte, et enfila aussitôt un pantalon sec, ressemblant de façon très proche a celui d'avant. La pudeur n’était pas une compétence qu'il maîtrisait parfaitement.
- Attendez une seconde.
Il fouilla dans les affaires qu'il avait. Impossible de trouver un pantalon a la taille de l'ange, mais il avait des affaires de femmes de différentes tailles, oubliées ici et la par ses conquetes. Des robes, des pantalons, des sous-vetements. Des tuniques plus passe partout. Il semblait ne jamais rien jeter. Il trouva finalement une veste large lui appartenant, et un bas de tunique légérement trop grand mais qui ferait l'affaire. Il attrapa également des serviettes et retourna vers Luviel, et en laissa une tomber sur sa tete :
- Malade ou pas, essuyez vous donc.
Il alla ensuite jusqu'à cornue et lui infligea le même traitement, une serviette recouvrant sa tete entièrement :
- Je sais ce que tu vas me dire. Tu vas finir par sécher. Mais ce sera plus rapide ainsi, tu seras mieux.
Puis il recula vers le font de la carriole, l'air de chercher quelque chose. Il ne le faisait pas vraiment exprès, mais il resta dos a Luviel, lui permettant de se changer sans qu'il l'a regarde. Il aurait bien observé sa nudité, comparer ses caractéristiques physiques aux siennes, peut être semblable ou différentes. Mais pas pour cette fois.
Il revint dix minutes plus tard, aprés avoir laissé un peu de temps, lui laissant se changer si elle voulait ou non, et déposa des tasses devant elle, et a coté de Cornue.
- Je vais faire chauffer de l'eau et nous allons pouvoir discuter, si cela vous conviens.
Il avait un tout petit emplacement ou il pouvait faire un petit feu en intérieur, afin de faire chauffer de l'eau ou des aliments. Il aimait bien le goût du thé, et même si il n'en avait pas réellement besoin, ca permettait de réchauffer le corps, le cœur, et l'esprit.
- Pardon pour toute cette histoire, dame Luviel. Et pardon pour vous avoir adréssé la parole ainsi. Je suis impardonnable. Je voudrais, néammoins, recentrer le sujet. Vous avez parlé d'une quete. Pouvez vous l'élaborer ? Est ce cette fameuse quete donné par les titans que vous voulez reprendre ? Pouvez vous d'ailleurs me parler un peu plus de cette fameuse mission ? Oh, et le cratére, également, est ce en lien avec la raison de votre présence dans les alentours ?
Ca faisait beaucoup de questions d'un coup, mais si il n'essayait pas tout de suite d'en avoir, il avait peur qu'elle reparte sans donner la moindre réponse.
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Et maintenant ?
La pluie coule et colle. Non. Elle caresse.
La grande main d'Aryan flattant mes cheveux est noyée de ces larmes de lunes qui tombent une à une en un torrent discontinu. Chaque aiguille d'eau froide sur ma peau sensible efface tout le reste, bon comme mauvais. Entre les feuilles de l'arbre sous lequel je suis entourée par les deux cavales, le rythme est plus erratique. Parfois doux. Parfois vif et rapide.
J'aimerais simplement fermer les yeux et me laisser porter par cette symphonie tactile tant aimée, mais j'ai le souffle court et la gorge serrée par tout ce que je viens de dire. Comme si tout allait bien, il s'excuse et me donne raison... Pourtant je ne me sens pas mieux. Pas vraiment. Il tend le bras et je me serre ddavantage au cheval contre l'encolure duquel je suis appuyée. Je bredouille plutôt :
- Je suis pas sûre de comprendre "pardonne-moi." Beaucoup d'humains veulent beaucoup de choses différentes à travers ce mot... Mais je suis un peu heureuse que tu comprennes..."
Non. Je ne veux pas qu'il me touche. Qu'aucun des deux me touche. Je ne veux pas mêler plus vivement ce que je vois dans ses yeux à ce que je ressens. A ce que je suis moi. C'est une sensation nouvelle. La première de ce genre... Et en même temps, avais-je déjà fréquenter des humains suffisament longtemps pour avoir besoin de me préserver d'eux de cette façon ? Je me trouve incapable de répondre et de toute façon, en quelques secondes, l'impression disparait. Je regarde simplement Aryan sans un geste vers lui, sans un mot pour lui signifier mon ascentiment.
- S'ils ne peuvent pas entrer, je ne peux pas sortir. " Je déteste les grottes pour ça...
En réalité, je suis estomaquée par ce qui vient d'avoir lieu. j'ai tout dit. j'ai tout dit comme il m'encourage à le fair et comme elle l'a dit... Et il ne me gronde pas, ne discute pas. Il accepte et me donne raison. C'est tellement incongru et je vois tellements de choses danser dans ses yeux que j'aimerais seulement pouvoir figer l'instant encore quelques secondes pour respirer.
Il s'éloigne finalement et mes oreilles se plaquent en arrière lorsqu'il détourne son regard pour rentrer dans son petit abri trop étroit.
Après encore quelques secondes, je fini par dire au revoir aux deux cavales pour m'approcher à mon tour de la cage de bois. Je jette un regard par la porte entrouverte. Le Colibri à les pieds boueux, recroquevillée seule dans un coin. Le Grand Duc, lui, est nu. C'est surprenant. Je ne l'avais jamais vu entièrement nu.
Je m'approche encore un peu, passant sous l'avancée qui tient au sec le petit escalier menant à l'intérieur. Le bruit autour de moi change et mes oreilles dansent de droite et de gauche le temps que je m'habitue au clapotis des goutes sur ce bois poli qui sent la cire et le vernis. J'ouvre un peu plus la porte et regarde à l'intérieur.
Je n'y suis jamais rentré. Parfois, lors des soirée ou des arrêts j'avais déjà regardé à l'intérieur. Dès le premier soir, pour voir ces deux femmes entassées sur le lit, dénudées sous leurs fourrures de bêtes. Mais plus tard, pour voir s'il était là, le regarder prendre des choses, faire des choses. Il avait proposé, mais c'était plus fort que moi, c'était trop petit, trop dur. Non seulement l'endroit est étroit, mais les odeurs qui s'en dégagent ne sont pas à mon goût. Certaines, comme l'encre, les bougies de suif, les livres âgés, me rappellent des choses lointaines, d'autres sont justes fatigantes et trop brouillonnent à trouver en un seul endroit dépourvu d'air. Sérieusement, je pense être capable de compter le nombre de ses conquêtes de ses deux derniers mois rien qu'aux essences qui stagnent dans les fourrures, les draps et le bois de la table. Il y a la nourriture mêlé au charbon. Le feu, qui a imprégné le bois des murs. Et Aryan. Partout. Mélanger à tout le reste, sur un fond d'humidité froide.
Ce soir, il y avait aussi Luviël. Une femelle de plus sur les piles de draps, ça ne dépareillait pas vraiment l'endroit.
J'observe leur ballet... Plutôt son ballet. Remettre des vêtements, en choisir d'autres. Prendr donner. Venir vers moi pour lâcher un draps épais et moelleux. Le tissus me couvre la tête et je frissonne de dégoût par avance... mais c'est moins pire que ce que j'aurais cru. Mes mains se referment dessus, sans trop comprendre trop pourquoi il insiste autant sur le fait qu'on ne se sens pas bien en étant humide.... Enfin oui, je préfère être soit sèche soit mouillé, mais j'aime bien la pluie et celle ci est battante. Utiliser du tissus pour se sécher plus vite, c'est une idée digne des humains.
Sous le drap moelleux, je tourne la tête pour la regarder tomber à quelques centimètres de moi. Puis je regarde à nouveau Luviël... Et elle me semble toujours plus recroquevillée, toujours plus frêle. Un peu comme moi avant la première fois où la Meute m'avait réchauffé. Aryan bouge beaucoup mais je n'ai pas l'impression qu'il soit totalement heureux non plus.
... J'ai dit ce que j'avais à dire et je ne sais pas trop quoi dire de plus pour rassembler sans avoir l'impression de me dédire. Alors je réfléchi pour tenter de trouver quelque chose, passant le drap le long de ma peau en frissonnant d'inconfort, puis en serrant mes cheveux dedans par moigne, laissant le fluide partir dans le drap épais en regardant mes prorpes pensées danser, les yeux sur la femme ailée qui n'a plus ses ailes.
Une tasse est posée à côté de moi et un feu allumé dans un coin métallique. J'acquiesce et laisse mes yeux se perdre dans les petites flammes que j'entrevois.
- L'eau chaude c'est agréable.
Les questions d'Aryan sont loin de moi et de mes propres questions. Les odeurs dansent alors que les forces de l'air changent à cause de la chaleur. Je regarde dehors. A l'intérieur. Ils me semblent loin et le fait de ne pouvoir être proche par le corps rend leur discussion encore plus lointaine. Ma réflexion va bon train.
Et finalement, je trouve. Une façon d'être plus près et peut-être de rassembler et de donner un peu de chaleur vu que c'est l'un de ceux que je connais qui a le corps le plus chaud d'après Serpent.
Sur l'escalier de l'entrée, je me roule en boule et me contracte, mon corps se fondant pour laisser émerger un petit quadrupède au nez poitu et à la toison d'un roux flamboyant tirant sur le rose et à la queue touffue. Une renarde de belle taille pointait ses oreilles vers l'intérieur et alors qu'Aryan finissait ses questions, je prend mon courage à quatre pattes pour franchir le seuil, la respiration suspendue pour ne pas sentir toutes ces odeurs dans lesquelles je ne suis qu'une intruse.
Sur mes fines petites pattes, je passe au-dessus de la tasse et saute sur le lit d'un bond souple. Qu'elle se soit changée ou non, qu'elle soit encore mouillée ou non, je vient me rouler en boule sur les genoux de Luviël, la tête posée sur mon épaisse queue, pour suivre des yeux le ballet surprenant d'Aryan qui semble avoir du mal à s'arrêter pour s'asseoir. Peut-être que ma présence les réconforterait juste un peu... Peut-être.
CENDRES
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La pluie tambourine notre abri, le vent s’engouffre par la porte entrouverte. Dans le reflet de la vitre, j’aperçois du coin de l'œil Aryan qui se dévêtit, son corps svelte et sculpté est beau. Je remarque ses muscles finement taillés sur sa chair, ses cheveux d’ébènes contrastant avec sa peau éclatante. Je ne détourne pas les yeux et admire ce corps d’homme. La porte se referme derrière Sans-Nom, qui se faufile à l’intérieur tel un chat aux pattes de velours, scrutant autour d’elle. Une fois avoir enfilé quelques affaires, Aryan me lance quelques effets personnels dont une veste, une tunique et un linge pour m’essuyer. Mes cheveux sont trempés, je ressens la fraîcheur du froid sur ma peau, mais n’en a que faire pour le moment. Mon compère dépose une serviette sur la tête du démon et me tourne le dos, me laissant ainsi retirer mes vêtements pour pouvoir me changer. La veste est longue et chaude mais ne m’appartient pas, j’essuie mes jambes et préfère ne pas enfiler la tunique qui est bien trop large pour moi. J’ai longtemps laissé mon corps sans vêtements lorsque j’étais dans la forêt, profitant de l’accueil de la faune et de la flore. La veste et la tunique restent sur le lit, la serviette quant à elle, est déposée sur mes épaules. Il revient avec des tasses et déclare nous apporter de l’eau chaude pour nous réchauffer. La voix d’Aryan me fait sursauter, tellement mon esprit est ailleurs. Ses questions concernent mes desseins. Prenant le temps de réfléchir à tout cela, la main sous le menton, je pose ma tête contre la vitre et regarde l’ange avec bienveillance et tristesse.
— Ma quête est simple, réunir les mortels. Faire en sorte qu’ils n’oublient pas les divins et chantent leurs louanges. Qu’ils les aiment et leur rendent Grâce. Malheureusement pour moi, je n’ai aucune prestance, aucun charisme et ma voix ne parvient pas à réunir les cœurs. Je dois avoir déçu les créateurs… Pour ce qui est du cratère, il semble avoir un lien avec le passage d’un de mes pères, il y a plusieurs mois. Après, je peux très certainement me tromper.
Un bruit de crépitement et une odeur parfumée embaume la pièce, tout d’un coup, un animal à quatre pattes à la fourrure rougeoyante et rosé s’approche. S’enroulant sur mes genoux, déposant sa tête avec douceur, je dépose ma main sur le dos de la bête et caresse du bout des doigts les poils de l’animal. Je reconnais la magie du démon qui s’est transformé pour devenir un renard. Je repense à tous mes amis que j’ai abandonnés dans la forêt, tous ces êtres qui après le passage des titans ont perdu leur repère. J’ai pu voir des oiseaux tombés du ciel par dizaine et des animaux courir à leur perte. Si moi-même, je n’avais pas eu ce bouclier psychique, j’aurai très certainement perdu l'esprit. La tête basse, je murmure aux oreilles du démon, je lui dis que je la trouve magnifique, qu’elle est une créature aux multiples talents et que sa présence me fait du bien. Je pose de nouveau mes yeux ambrés vers Aryan et lui sourit, découvrant des dents blanches et parfaites.
— Je suis une membre du Nouvel Ordre, appartenant à la main, je représente le peuple. Mon maître est un homme bon en qui je donnerai mon âme s’il le faut. Il est bien plus proche des titans que je ne le suis, son être tout entier résonne du pouvoir des Divins. Il représente l’épée, je représente le bouclier. Mais nous avons aussi d’autres membres tous aussi talentueux et forts. Nous vivons dans les hautes terres à Célestia et nous savons que des ennemis approchent. Des mortels ont été pervertis, préférant le vice et le sang, déclarant les titans comme des nuisibles ! Je souhaite aider ces gens qui se sont détournés du Bien. Seulement, je remarque que je n’ai pas un don d’oratrice et que je parais trop faible pour que l’on m’écoute.
Je prends le petit renard dans mes bras et commence à le serrer contre mon buste, posant ma tête dans cette fourrure si douce. Je n’ai pas peur de leur raconter ce pour quoi je suis ici ou qui je suis, car je ne suis pas grand chose. Seulement un ange qui tente de découvrir un nouveau monde et d’apporter un peu de douceur et de bonté, là où le mal s’est déjà incrusté.
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Rien que sa façon de parler modifia le visage de l'homme d'une façon glaciale. Comment pouvait on a ce point considéré sa vie du prisme d'un autre. Son « maître » ? Sa « quête » ? Elle donnait l'impression d’existant uniquement dans le but de servir au plus grand nombre. Elle n'avait pas d'envie ? Pas de désirs ? Pas de joie ?
Il était appuyé le dos contre une bibliothèque, les bras croisés, le visage tendu vers le bas, les yeux a demi-clos, donnant une impression qu'il n'écoutait pas. C’était un classique chez lui. Mais son attention était bel et bien tourné entièrement vers toute les informations qu'il était en train d'accumuler.
Il avait d'abord noté l'information sur le cratère, et un sourire apparut sur ses lèvres un bref instant. Yes ! Son hypothèse était juste ! Un Titan était bel et bien venu par ici et cela devait être un des résultats de sa présence. Il se rendit d'ailleurs compte que penser a ces monstres de puissance ne lui faisait plus mal a la tête. Qu'il pouvait penser aux anges, également. C’était fabuleux. Il était ravi.
- Vous êtes ridicule, Luviel.
Il avait dit ça sur un ton assez clair et chaud, en lui coupant quasiment la parole sur sa dernière phrase. Il secoua la tête, a la fois désolé par ce qu'il avait envie de dire, et par l'attitude pittoresque de l'ange. Il était évident que si quelqu'un pensait ainsi de sa personne, il était de plus en plus facile de la manipuler, de la rendre docile, de lui faire prendre le chemin qu'on avait envie.
Il l'avait déjà en tête, le cheminement. La façon de la faire danser dans sa main. En s’apitoyant sur son sort, et devenant un pilier dans sa vie, un phare dans sa nuit, pour petit a petit la rendre de plus en plus dépendante. Avec les bons mots, la bonne attitude. Qu'il l'ai fait consciemment ou non, ce « maître » avait du agir de la sorte.
Mais Aryan ne voyait pas la finalité de la même façon. Peut être qu'au bout de plusieurs années de travaille, il aurait pu finir par obtenir la même place que cette personne pour Luviel. Et avoir une telle alliée aurait rendue des situations pour facile a manipuler. Mais si il arrivait a la faire se reprendre...a la rendre plus indépendante, plus sur d'elle, alors peut être qu'il atteindrait un stade équivalent.
- Vous vous dévalorisez aussi rapidement que cette pluie qui tombe sur nos têtes. La fluidité de votre apitoiement est assez étonnant.
Il n'avait pas spécialement envie d’être méchant, mais en l'écoutant, il songea qu'elle était tout ce qu'il détestait chez une personne. Pour lui, la liberté et le fait de contrôler sa vie était la chose la plus importante. La voir totalement se reposer sur un autre était le summum de l'agacement.
- Voulez vous que quelqu'un commence a vous suivre, invisible, vous tienne par les cheveux, en contrôlant vos gestes, et murmure les paroles que vous devez dire dans votre oreille ? Pensez vous que la vie serait soudainement plus belle si une personne talentueuse faisait ça ?
Il secoua la tête, les yeux posés sur Cornue. C’était un bon exemple. Cornue venait de vider ses émotions, de dire ce qu'elle voulait vraiment, de prendre le contrôle de sa vie. Et si Aryan n'avait pas été spécialement content d'entendre ce qu'elle lui avait dit, il avait beaucoup réspécté ses paroles, car c’était ainsi qu'il voyait quelqu'un de fort. Voir Luviel ainsi se prostrée sur le sol lui donnait un peu la nausée. Alors il avança d'un coup et tomba devant elle, a genoux, lui prenant le visage gentiment a une main, sous le menton, pour qu'elle le regarde bien.
- Vous êtes belle, Luviel. Magnifique créature dans un monde trop sombre pour elle. Vous êtes clairement forte. Vous ne tremblez pas face a l'adversité. Vous êtes intelligente. Votre grand yeux reflète la sagesse de vos années. Par pitié prenez en conscience. Et arrêtez de croire que les hommes ne vous écoute pas parce que vous êtes faible. Qu'ils ne vous suivent pas parce que vous n’êtes pas assez bonne pour les convaincre. Et pensez une seule seconde de leur point de vu.
Il approcha son visage encore, laissant a Cornue le loisir d'avoir deux des créatures les plus anciennes du monde juste au dessus de sa petite tête allongé, l'odeur des deux anges venant lui titiller le museau dans un accouplement, un mélange parfait quasiment parfait.
- Pourquoi trouvez vous cela si incongrue qu'il décide de vivre par eux même, par leurs envies et par leurs péchés ? Personne ne naît pour obéir. Et ce n'est pas votre cas non plus. Si quelque chose ne fonctionne pas, faite autre chose. Tournez les yeux de l'autre coté. Recommencez a zéro, encore et encore. Le monde est gigantesque, nous ne connaissons pas la moitié de ce qu'il renferme. Un jour vous trouverez. Mais si vous continuez a vous laissez guidez par un autre, ou par les ordres de « vos pères », comme vous les appelez, vous ne trouverez jamais ce qui est bon pour vous, ce qui vous plaît et vous stimule. Vous ne trouverez simplement que ce qu'ils pensent être bon pour vous.
Il se redressa avec fluidité et se retourna pour ne plus la regarder, comme si l'agacement etait trop fort et qu'il avait besoin de respirer pour retrouver son calme. Il ne s'énervait jamais, mais le voir parler aussi vite et aussi intensément, devait être sa façon d’être en « colère ».
- C'est une grande différence. Et si vous ne parvenez pas a voir en quoi c'est différent...alors c'est que vous n’êtes pas prête a être libre.
Il avança et poussa la porte a nouveau, restant dans le cadre en s'appuyant sur le coté, de dos, observant l’extérieur, désormais en silence.
Il était appuyé le dos contre une bibliothèque, les bras croisés, le visage tendu vers le bas, les yeux a demi-clos, donnant une impression qu'il n'écoutait pas. C’était un classique chez lui. Mais son attention était bel et bien tourné entièrement vers toute les informations qu'il était en train d'accumuler.
Il avait d'abord noté l'information sur le cratère, et un sourire apparut sur ses lèvres un bref instant. Yes ! Son hypothèse était juste ! Un Titan était bel et bien venu par ici et cela devait être un des résultats de sa présence. Il se rendit d'ailleurs compte que penser a ces monstres de puissance ne lui faisait plus mal a la tête. Qu'il pouvait penser aux anges, également. C’était fabuleux. Il était ravi.
- Vous êtes ridicule, Luviel.
Il avait dit ça sur un ton assez clair et chaud, en lui coupant quasiment la parole sur sa dernière phrase. Il secoua la tête, a la fois désolé par ce qu'il avait envie de dire, et par l'attitude pittoresque de l'ange. Il était évident que si quelqu'un pensait ainsi de sa personne, il était de plus en plus facile de la manipuler, de la rendre docile, de lui faire prendre le chemin qu'on avait envie.
Il l'avait déjà en tête, le cheminement. La façon de la faire danser dans sa main. En s’apitoyant sur son sort, et devenant un pilier dans sa vie, un phare dans sa nuit, pour petit a petit la rendre de plus en plus dépendante. Avec les bons mots, la bonne attitude. Qu'il l'ai fait consciemment ou non, ce « maître » avait du agir de la sorte.
Mais Aryan ne voyait pas la finalité de la même façon. Peut être qu'au bout de plusieurs années de travaille, il aurait pu finir par obtenir la même place que cette personne pour Luviel. Et avoir une telle alliée aurait rendue des situations pour facile a manipuler. Mais si il arrivait a la faire se reprendre...a la rendre plus indépendante, plus sur d'elle, alors peut être qu'il atteindrait un stade équivalent.
- Vous vous dévalorisez aussi rapidement que cette pluie qui tombe sur nos têtes. La fluidité de votre apitoiement est assez étonnant.
Il n'avait pas spécialement envie d’être méchant, mais en l'écoutant, il songea qu'elle était tout ce qu'il détestait chez une personne. Pour lui, la liberté et le fait de contrôler sa vie était la chose la plus importante. La voir totalement se reposer sur un autre était le summum de l'agacement.
- Voulez vous que quelqu'un commence a vous suivre, invisible, vous tienne par les cheveux, en contrôlant vos gestes, et murmure les paroles que vous devez dire dans votre oreille ? Pensez vous que la vie serait soudainement plus belle si une personne talentueuse faisait ça ?
Il secoua la tête, les yeux posés sur Cornue. C’était un bon exemple. Cornue venait de vider ses émotions, de dire ce qu'elle voulait vraiment, de prendre le contrôle de sa vie. Et si Aryan n'avait pas été spécialement content d'entendre ce qu'elle lui avait dit, il avait beaucoup réspécté ses paroles, car c’était ainsi qu'il voyait quelqu'un de fort. Voir Luviel ainsi se prostrée sur le sol lui donnait un peu la nausée. Alors il avança d'un coup et tomba devant elle, a genoux, lui prenant le visage gentiment a une main, sous le menton, pour qu'elle le regarde bien.
- Vous êtes belle, Luviel. Magnifique créature dans un monde trop sombre pour elle. Vous êtes clairement forte. Vous ne tremblez pas face a l'adversité. Vous êtes intelligente. Votre grand yeux reflète la sagesse de vos années. Par pitié prenez en conscience. Et arrêtez de croire que les hommes ne vous écoute pas parce que vous êtes faible. Qu'ils ne vous suivent pas parce que vous n’êtes pas assez bonne pour les convaincre. Et pensez une seule seconde de leur point de vu.
Il approcha son visage encore, laissant a Cornue le loisir d'avoir deux des créatures les plus anciennes du monde juste au dessus de sa petite tête allongé, l'odeur des deux anges venant lui titiller le museau dans un accouplement, un mélange parfait quasiment parfait.
- Pourquoi trouvez vous cela si incongrue qu'il décide de vivre par eux même, par leurs envies et par leurs péchés ? Personne ne naît pour obéir. Et ce n'est pas votre cas non plus. Si quelque chose ne fonctionne pas, faite autre chose. Tournez les yeux de l'autre coté. Recommencez a zéro, encore et encore. Le monde est gigantesque, nous ne connaissons pas la moitié de ce qu'il renferme. Un jour vous trouverez. Mais si vous continuez a vous laissez guidez par un autre, ou par les ordres de « vos pères », comme vous les appelez, vous ne trouverez jamais ce qui est bon pour vous, ce qui vous plaît et vous stimule. Vous ne trouverez simplement que ce qu'ils pensent être bon pour vous.
Il se redressa avec fluidité et se retourna pour ne plus la regarder, comme si l'agacement etait trop fort et qu'il avait besoin de respirer pour retrouver son calme. Il ne s'énervait jamais, mais le voir parler aussi vite et aussi intensément, devait être sa façon d’être en « colère ».
- C'est une grande différence. Et si vous ne parvenez pas a voir en quoi c'est différent...alors c'est que vous n’êtes pas prête a être libre.
Il avança et poussa la porte a nouveau, restant dans le cadre en s'appuyant sur le coté, de dos, observant l’extérieur, désormais en silence.
Invité
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Pas juste
Je souffle et vibre, ravie, sous les doigts du Colibri. Les caresses sont très agréable et j'oublie bien vite ma tension, ou même ma volonté de regarder Aryan bouger et de l'assurer que je n'étais pas du côté de la femelle ange. Puis elle se penche vers moi pour me complimenter et c'est encore plus doux, encore plus tendre. Elle est heureuse que je sois là. ça lui fait du bien. Ses caresses en sont d'autant plus agréables.
Je léchouille sa main et je me retrouve bientôt sur le dos, présentant mon ventre à ses dix doigts, juste avant qu'elle ne me prenne réellement contre elle. Mon museau pointu se retrouve dans son cou. Son odeur toute autour de moi. *snif snif* . Ses cheveux humides et son corps tout léger. Je me pelotonne pour être plus confortable, appuyée sans la moindre apréhensin contre sa poitrine rebondie.
J'aime bien ce qu'elle raconte. Elle sait ce qu'elle veut et l'eau qui me vient à la bouche ne va pas chercher plus loin. L'amour des Titans. L'affection des siens. Le renforcement de son propre pouvoir. Tout ça dans le but puissant d'aller plus loin dans la mission qu'elle estime être la sienne. J'aime ça. Je lui lechouille le coin de la mâchoire.
... Et pourtant, Aryan semble ne pas aimer du tout. Il est loin. Il est froid... Et me fait un peu peur. Plus elle parle, plus je la comprends, plus il semble la rejeter. Lorsqu'il la coupe à la toute fin de son récit, alors que beaucoup de question tourne dans ma tête, rendues muette par la forme que j'ai prise, je baisse brusquement la tête. Aussi sûrement que si c'était à moi qu'il faisait des reproches.
Je ne comprends pas tout. Je ne comprend même pas pourquoi il s'énerve comme ça. Parfois, j'ai l'impression qu'il parle de moi, parfois d'elle. Alors peut-être qu'il n'a pas totalement tort en disant qu'on se ressemble un peu toutes les deux. Faire soit. Ne pas obéir. Partir. Recommencer. Tout cela me parait tellement dur... tout en ayant un échos fort. J'était partie à tire d'ailes pour trouver d'autres humains avant de revenir le voir. Sans eux je n'aurais jamais pu lui dire ce que j'avais dit ce soir. Sans cette poignée de personne qui m'avait montré de la gentillesse et de la compassion au lieu de me craindre ou de m'utiliser, j'aurais de nouveau un maître peut-être. Ce ne serait pas grave. Ce serait même bien... Mais moins que ce que je vivais là peut-être ?
Mon museau gigote en se levant, se trouvant pile entre les lèvres des deux anges, respirant discrètement avec eux.
Aryan recule d'un coup. Je rentre la tête dans le col du Colibri, bouleversé par des émotions contraires. Colère, raideur. déception. Tristesse. Honte... Tout passe, sans que je ne les craigne, mais cela fait beaucoup. Je respire doucement, accueillant ce qu'il y a.
CENDRES
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