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Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
légendaires - Feat Lórindol
Il n'avait pas besoin de la regarder pour que Rizka comprenne à quel point son témoignage l'avait touché. En bonne éponge magique, la jeune femme ressentait avec exactitude chaque émotion le traversant. La douleur, le soulagement et la honte se mélangent, donnant a la guérisseuse l'irrépressible envie de le serrer dans ses bras. Elle se retint, toutefois, tiraillée a l'idée de risquer d'exacerber à nouveau l'une de ses émotions. C'était suffisamment difficile à encaisser.
Elle lui laissa du temps, restant silencieuse, le cœur serré. Seul son regard restait posé sur Lórindol. Un regard tendre et doux, c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour l'instant. Seulement l'écouter avec bienveillance lorsqu'il parvient enfin à reprendre contenance. Ce qu'il lui dit alors n'était pas simple a exprimer. Des remerciements, des excuses. Venant de quelqu'un n'ayant pu compter que sur lui-même pendant si longtemps était une chose rare et précieuse.
« Non… Je, je le comprends. » bredouilla-t-elle alors que le regard limpide de l'elfe s'était fiché dans le sien. « Après ce qu'ils t'ont fait, tu n'avais plus personne en qui faire confiance. A ta place, moi aussi j'aurai sûrement vécu dans la méfiance. »
C’était difficile de lui en vouloir, d’autant plus lorsque l’on a des dons comme les siens. Elle savait avec une exactitude troublante ce que le jeune elfe ressentait et ce malgré l’alcool qui faisait sa place dans son esprit. Heureusement, elle n’avait bu qu’un verre, pas assez pour perdre le contrôle et risquer des gestes ou paroles malheureuses. Rizka avait les idées claires dans l’ensemble. Ce qui la perturbait un tant soit peu, c’était Lórindol. Dès qu’il avait capté son regard, elle s’y était plongée, captivée par son intensité.
« Tu ne me dois rien, je t'assure. Si j'avais été proche de toi a l'époque, moi je t'aurais soutenu, je ne vous aurais pas laissé tomber. Pas comme ceux qui se prétendaient vos amis… Tu n'aurais pas été seul… C'est ce qu'un ami aurait fait. »
Elle regrettait de n’avoir à l’époque été qu’une simple spectatrice. Indignée et confuse, certes, mais si insignifiante. Si ses choix avaient été différents peut-être alors Lórindol aurait pu compter une amie sincère et ne pas sombrer dans le désespoir et la haine. Mais… Que ce soit le destin ou le hasard, les choses pouvaient changer à présent. C’était un maigre réconfort dans une vie terrible mais l’espoir était une douceur agréable.
« Alors… dans un sens je suis heureuse de t'avoir retrouvé. Tu n'as plus à endurer ça tout seul, tu peux me faire confiance. Et, si tu en as besoin, n'importe quand, tu pourras toujours venir me voir. Je serai toujours là pour t'écouter, te comprendre, sans te juger. »
CENDRES
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L’exilé ferma une nouvelle fois les yeux, pendant quelques secondes il s’était senti soulagé, comme si le poids du passé c’était envolé. La sensation ne dura pas plus de quelques secondes, mais elle le soulagea bien plus que tout ce qu’il avait pu essayer jusqu’alors. Trouver quelqu’un avec qui il pouvait se comprendre et parler sans être jugé c’était… pour le moins inattendu. Bien sûr l’elfe ne comptait pas déballer l’entièreté de sa vie, comme tout le monde il avait une part d’ombre dans son histoire, des choses qu’il ne voulait pas révélait à moins d’y être contraint. Pour le moment il avait attiré suffisamment d’ennuis à l’elfette, avec son coup d’éclat de la vieille et la venue des deux pourceaux en début de journée… oui, mieux valait faire profil bas.
- Les amis sont une chose rare. J’ai beau parler d’eux avec une certaine envie de meurtre, je sais aussi qu’il n’aurait été facile pour personne de prendre position dans ce genre de conflit. Comme tu le sais, le nom et l’image sont des choses très importantes dans notre société. Se prononcer à l’encontre d’une décision émanant du conseil c’est risqué, très risqué, c’était un coup à se mettre la moitié de la noblesse de Melorn à dos, et ça, même le meilleur des amis aurait sans doute réfléchi à deux fois avant d’agir.
Il bouillonnait, il leur en voulait tellement, tous ces soi-disant « amis » de la famille, et d’un autre côté il comprenait parfaitement la situation, le recul et la maturité lui faisait parfois aborder tout cela sous un autre angle. Dans un contexte similaire, lui-même n’était pas en mesure de dire si sa famille se serait liguée avec une maison accusée de tous les maux. Son père était sage et respecté, une place d’érudit envisagée, aurait-il risqué de gâcher l'oeuvre d'une vie en défendant quelqu’un qui pouvait être coupable malgré tout ? Difficile à dire. Toutes ses réflexions étaient au final bien inutiles, sa famille était morte, rien n’était en mesure de changer ce fait. Même si ressasser le passé n’était pas une bonne chose, chaque jour il y pensait, mémorisant un peu le nom et le visage de ceux qu’ils considéraient comme des traîtres, des nuisibles dont il comptait débarrasser Melorn pour de bon.
- Ta proposition me touche, mais…
Mais quoi ? Mais il était un assassin, condamné à errer de ville en ville jusqu’à ce que sa vengeance soit accomplie. La présence de la jeune elfe faisait sans doute ressortir une part de bonté enfuie profondément chez lui, une part qui n’avait aucune envie de mettre en danger la guérisseuse et ce petit endroit où elle avait visiblement trouvé la tranquillité.
- Regarde-moi Rizka, pas avec le regard d’une amie, ni celui d’une guérisseuse avec le cœur sur la main, regarde-moi avec le regard de quelqu’un qui a fait la guerre et qui a vu la mort.
Il se tut durant quelques instants, le regard toujours ancré dans celui de la jeune femme, épiant une éventuelle réaction avant de finalement reprendre.
- J’empeste la mort et les emmerdes, tout ce qui s’approche trop de moi finit par le regretter un jour ou l’autre. Je ne suis plus ce jeune elfe perdu dans le froid, je ne suis plus le Lorindol que tu as pu connaître par le passé, je ne suis pas non plus une âme à sauver que l’on peut regarder avec pitié. Tu ressens les choses et tu peux presque lire en moi pas vrai ? Alors, regarde-moi dans les yeux et ose me dire que tu souhaites que je revienne.
- Les amis sont une chose rare. J’ai beau parler d’eux avec une certaine envie de meurtre, je sais aussi qu’il n’aurait été facile pour personne de prendre position dans ce genre de conflit. Comme tu le sais, le nom et l’image sont des choses très importantes dans notre société. Se prononcer à l’encontre d’une décision émanant du conseil c’est risqué, très risqué, c’était un coup à se mettre la moitié de la noblesse de Melorn à dos, et ça, même le meilleur des amis aurait sans doute réfléchi à deux fois avant d’agir.
Il bouillonnait, il leur en voulait tellement, tous ces soi-disant « amis » de la famille, et d’un autre côté il comprenait parfaitement la situation, le recul et la maturité lui faisait parfois aborder tout cela sous un autre angle. Dans un contexte similaire, lui-même n’était pas en mesure de dire si sa famille se serait liguée avec une maison accusée de tous les maux. Son père était sage et respecté, une place d’érudit envisagée, aurait-il risqué de gâcher l'oeuvre d'une vie en défendant quelqu’un qui pouvait être coupable malgré tout ? Difficile à dire. Toutes ses réflexions étaient au final bien inutiles, sa famille était morte, rien n’était en mesure de changer ce fait. Même si ressasser le passé n’était pas une bonne chose, chaque jour il y pensait, mémorisant un peu le nom et le visage de ceux qu’ils considéraient comme des traîtres, des nuisibles dont il comptait débarrasser Melorn pour de bon.
- Ta proposition me touche, mais…
Mais quoi ? Mais il était un assassin, condamné à errer de ville en ville jusqu’à ce que sa vengeance soit accomplie. La présence de la jeune elfe faisait sans doute ressortir une part de bonté enfuie profondément chez lui, une part qui n’avait aucune envie de mettre en danger la guérisseuse et ce petit endroit où elle avait visiblement trouvé la tranquillité.
- Regarde-moi Rizka, pas avec le regard d’une amie, ni celui d’une guérisseuse avec le cœur sur la main, regarde-moi avec le regard de quelqu’un qui a fait la guerre et qui a vu la mort.
Il se tut durant quelques instants, le regard toujours ancré dans celui de la jeune femme, épiant une éventuelle réaction avant de finalement reprendre.
- J’empeste la mort et les emmerdes, tout ce qui s’approche trop de moi finit par le regretter un jour ou l’autre. Je ne suis plus ce jeune elfe perdu dans le froid, je ne suis plus le Lorindol que tu as pu connaître par le passé, je ne suis pas non plus une âme à sauver que l’on peut regarder avec pitié. Tu ressens les choses et tu peux presque lire en moi pas vrai ? Alors, regarde-moi dans les yeux et ose me dire que tu souhaites que je revienne.
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Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
légendaires - Feat Lórindol
Le conseil de Melorn dirigeait sans la moindre pitié. Il était radical, inflexible et ne devait jamais être remis en doute. Se le mettre à dos était le moyen le plus rapide pour se faire rayer de la carte. Rizka le savait bien, c'est vrai, mais tout de même… Elle ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer le calvaire qu’avait vécu, injustement, cette famille. L’elfette était ainsi et c’était sans doute aussi à cause de cela que ses parents l’avaient à ce point isolée. A leur manière, peut-être lui avaient-ils éviter une fin similaire ? A cause de son grand cœur, elle se serait mise en danger elle aussi.
Dans l’instant présent cette réflexion restait valable. Rizka s’était mise dans une mauvaise posture en recueillant, cachant et défendant un vagabond. Celui-ci l’en remerciait et était touché de tant d’attention mais il en avait bien plus conscience que l’elfette. Encore une fois, il repoussa la tendresse qui lui était accordée, demandant à la jeune femme de l’observer différemment, faire fi de sa nature, de son métier mais de le voir sous son aspect le plus sombre. Il la défiait clairement d’aller à l’encontre de ses propos, étant persuadé qu’elle ne voudrait réellement le revoir. Rizka n’était pas idiote, elle avait parfaitement compris qu’il la poussait ainsi à s’éloigner, l’empêcher de s’attacher à lui. Pour son propre bien, sans doute, mais aussi parce qu’il ne s’en estimait pas digne. C’est d’ailleurs un point qu’il avait mis en exergue.
La guérisseuse resta silencieuse quelques secondes. Elle n’était pas certaine de la manière la plus appropriée d’y répondre. Son cœur avait envie de continuer à rassurer Lórindol mais son instinct l’invitait à plus de prudence dans cette discussion glissante. Finalement, elle lâcha l’affaire, détournant le regard avec un soupir.
« Très bien. Tu veux que seule la partie de moi ayant côtoyé la mort te réponde, alors voilà ce que j’en dis. Je ressens beaucoup de choses émanant de toi, c’est vrai. Bonnes comme mauvaises. Je me suis attachée à tes bons sentiments parce que j’estime qu’ils ont plus de valeur que ce que tu veux leur concéder mais… Oui, je ressens aussi la noirceur qui imprègne ton cœur. Tu es sombre, tourmenté et la haine qui se tapi en toi est tellement grande que je dois faire attention à ne pas qu’elle ne déteigne sur mes propres émotions. »
A nouveau, elle planta son regard rubis dans les yeux de l’elfe. Il voulait qu’elle lui parle avec franchise, droit dans les yeux. Et bien il serait servi, que ça lui plaise ou non, puisqu’elle poursuivit :
« Je ne suis pas juste trop gentille et compréhensive. J’ai été au cœur de la guerre et j’ai vu la mort de près. Mais si tu t’attends à ce que ça change quelque chose dans ma manière de te voir, je crains que tu sois déçu. Je ne suis plus non plus cette gamine naïve et emplie d’espoirs. Pour avoir côtoyé la mort et ce qui l'entoure de nombreuses années quand j’étais infirmière, j’en ai développé un rapport plus sombre que tu ne le pense. Quelle que soit la manière, la mort reste terrible. J’ai vu nombre de gens mourir autour de moi, que ce soit dans un institut médical censé leur venir au secours, laissés à l’abandon dans une tranchée malgré leurs appels à l’aide ou dans un brancard de fortune, défigurés et poussant des hurlements inhumains. Pourtant, la mort n’est pas quelque chose qui m’effraie. J’ai… Il m’est arrivé de sombrer et de chercher à mettre un terme à ma propre vie. Ce que tu me demandes de taire c’est ce que je suis. Je suis une guérisseuse, c’est dans mon âme, ça fait partie de moi et si je n’ai personne à chérir, à protéger, je n’en vois pas d’intérêt. Etre là pour les autres, c’est ce qui m’empêche de sombrer. »
Ce n’était sans doute pas l’explication qu’il attendait mais pourtant s’il cherchait à ce que la jeune femme s’exprime avec franchise il ne pourrait pas être mieux servi. Rizka avait cette ambigüité ancrée en elle. Cette nature bienveillante, une empathie exacerbée et un besoin de prendre soin d’autrui mais également une part plus sombre, bien plus tourmentée, qui ne supporte nullement la solitude, incapable de voir sa propre raison d’exister, poussée à son autodestruction quand elle n’a plus de sens à ses yeux.
« Au fond, c’est mon âme que je cherche à sauver. Pas la tienne. Pour être parfaitement honnête, ce sentiment de danger que je ressens à ton contact a quelque chose d’attirant, tout autant que ce besoin que je ressens de t’en sortir est quelque chose auquel je ne peux résister. Alors… Oui, c’est égoïste quelque part, mais je souhaite que tu reviennes. Parce que tu m’attire et que pour une raison qui m’échappe, je me suis déjà attachée à toi. »
A nouveau, elle détourne le regard, gênée par ses propos. L’alcool lui avait peut-être un peu monté à la tête après tout pour se montrer aussi ouverte, même si c’était une sorte de mise à égalité pour l’elfe n’ayant pas son don extrasensoriel.
« Tu voulais de l'honnêteté. Alors voilà. »
CENDRES
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L’exilé n’avait pas vraiment mesuré la portée de ses mots, son manque de tact était plus que flagrant. Il fuyait autant l’attachement que la justice, ou n’importe quelle autre figure d’autorité de manière plus générale. Il avait déjà ressenti la peine suite à la perte de personnes importantes à ses yeux, ce vide qui l’avait envahie et que rien ne semblait en mesure de combler, pas même l’alcool et les charmantes compagnies nocturnes. Cette douleur, il s'était juré de ne plus jamais la ressentir, et si pour cela il devait passer le restant de ses jours à vivre en marge de la société à repousser toutes les personnes semblant vouloir s’attacher, alors ça en valait la peine.
La situation n’avait rien de simple, l’elfe ne voulait pas s’en prendre directement à l’elfette, il ne remettait pas en cause sa morale ni sa façon de faire simplement… il préférait garder ses distances et ne pas être considéré comme une personne à sauver. Cependant cette histoire était bien plus complexe que celle d’une guérisseuse voulant prendre soin de son patient. Les déclarations de l’elfette le mirent dans une solution plutôt inconfortable, il y avait fort à parier que le verre d’alcool avait une légère influence sur ses propos. Comme dans la majorité des situations où Lorindol ne se sentait pas vraiment à l’aise, il essayait de faire de l’humour, de manière plus ou moins réussie.
- L’honnêteté et plus encore… Alors comme ça je t’attire ?
Finit-il par demander sur le ton de la plaisanterie en esquissant un sourire. Même si l’on pouvait penser qu’à sa façon de réagir c’était là la seule chose qu’il avait retenue des propos de la jeune femme, ce n’était aucunement le cas. Il avait parfaitement compris par quoi était animé la jeune femme et vers quel gouffre elle pencherait si elle se retrouvait à vivre sans un but à poursuivre. À travers lui elle avait un but, et c’était clairement cette position qui déplaisait à l’elfe, et voilà qu’il fallait rajouter une question d’attirance.
- J’imagine que tout cela est dû à mon charisme naturel et à l'élégance de notre peuple.
L’elfe se redressa et quitta le sofa, conscient que son humour et sa prise de position pourraient-être mal interprété. Il prit cependant un ton plus sérieux, mais ne porta pas son regard sur l’elfette.
- Normalement je me contrefous de ce que les gens peuvent penser me concernant, tout comme je me fous du mal que je peux faire. Cependant, avec toi, c'est différent, tu… tu m’as sauvé alors que tu aurais pu te contenter de me laisser crever, nous sommes issus de la même race et de la même noblesse, notre parcours bien que différent à néanmoins des points communs qu’on ne peut pas nier. La vie ne t'a pas fait de cadeau, tu as souffert et tout ce que j'aimerais c'est être autre chose qu’une nouvelle source de souffrance.
Elle avait fait plein de choses, comme se débrouiller pour éloigner le duo de connard plus tôt dans la matinée, sa famille s'était aussi arrangée pour mettre en terre les siens… Elle méritait mieux que de s'inquiéter pour une personne telle que lui. Avec une autre personne jamais l'elfe n'aurait tenu un tel discours, jamais il n'aurait pris le temps de s'expliquer… il se serait contenté de hocher simplement la tête de temps en temps. Malgré tout cela Lorindol ne parvenait à comprendre pourquoi il agissait si différemment en présence de la guérisseuse, c’était peut-être plus qu’une histoire de service rendu…
La situation n’avait rien de simple, l’elfe ne voulait pas s’en prendre directement à l’elfette, il ne remettait pas en cause sa morale ni sa façon de faire simplement… il préférait garder ses distances et ne pas être considéré comme une personne à sauver. Cependant cette histoire était bien plus complexe que celle d’une guérisseuse voulant prendre soin de son patient. Les déclarations de l’elfette le mirent dans une solution plutôt inconfortable, il y avait fort à parier que le verre d’alcool avait une légère influence sur ses propos. Comme dans la majorité des situations où Lorindol ne se sentait pas vraiment à l’aise, il essayait de faire de l’humour, de manière plus ou moins réussie.
- L’honnêteté et plus encore… Alors comme ça je t’attire ?
Finit-il par demander sur le ton de la plaisanterie en esquissant un sourire. Même si l’on pouvait penser qu’à sa façon de réagir c’était là la seule chose qu’il avait retenue des propos de la jeune femme, ce n’était aucunement le cas. Il avait parfaitement compris par quoi était animé la jeune femme et vers quel gouffre elle pencherait si elle se retrouvait à vivre sans un but à poursuivre. À travers lui elle avait un but, et c’était clairement cette position qui déplaisait à l’elfe, et voilà qu’il fallait rajouter une question d’attirance.
- J’imagine que tout cela est dû à mon charisme naturel et à l'élégance de notre peuple.
L’elfe se redressa et quitta le sofa, conscient que son humour et sa prise de position pourraient-être mal interprété. Il prit cependant un ton plus sérieux, mais ne porta pas son regard sur l’elfette.
- Normalement je me contrefous de ce que les gens peuvent penser me concernant, tout comme je me fous du mal que je peux faire. Cependant, avec toi, c'est différent, tu… tu m’as sauvé alors que tu aurais pu te contenter de me laisser crever, nous sommes issus de la même race et de la même noblesse, notre parcours bien que différent à néanmoins des points communs qu’on ne peut pas nier. La vie ne t'a pas fait de cadeau, tu as souffert et tout ce que j'aimerais c'est être autre chose qu’une nouvelle source de souffrance.
Elle avait fait plein de choses, comme se débrouiller pour éloigner le duo de connard plus tôt dans la matinée, sa famille s'était aussi arrangée pour mettre en terre les siens… Elle méritait mieux que de s'inquiéter pour une personne telle que lui. Avec une autre personne jamais l'elfe n'aurait tenu un tel discours, jamais il n'aurait pris le temps de s'expliquer… il se serait contenté de hocher simplement la tête de temps en temps. Malgré tout cela Lorindol ne parvenait à comprendre pourquoi il agissait si différemment en présence de la guérisseuse, c’était peut-être plus qu’une histoire de service rendu…
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légendaires - Feat Lórindol
Décontenancé par la réponse de la jeune femme, Lórindol ne savait visiblement pas sur quel pied danser. Finalement, c'est l'humour qui l'emporta, aidé par l'aveu malencontreux qui avait rougit les joues de la guérisseuse. Il fallait qu'il renchérisse, esquissant son plus beau sourire. Piquée, la jeune femme décida de l'assumer jusqu'au bout.
« Ça ne devrait pas t'étonner, c'est pas comme si tu manquais de charme. Surtout sans ta chemise... » répliqua-t-elle d'un ton entendu avant de reprendre : « mais quand même, je suis sérieuse. »
Il n'allait quand même pas s'en sortir sur une plaisanterie, pas après des confidences aussi lourdes de sens. L'elfe se redressa alors, quittant le confort du sofa mais surtout la proximité avec la jeune femme. Sans lui adresser un regard, le dos tourné, il se fit plus sérieux, lui avouant qu'il ne voulait pas être pour elle une nouvelle source de souffrance. Lui qui ne s'intéressait à personne, se moquait des conséquences de ses actes et de l'avis d'autrui… Il venait de lui signifier clairement que l'elfette avait de l'importance à ses yeux. Rizka sentit son cœur se serrer, touchée par ses paroles.
Sans un mot, la guérisseuse se releva à son tour et tendit sa main vers lui avant de se raviser et de ramener son bras contre sa poitrine. Non, pas cette fois, elle ne voulait pas risquer que ses pouvoirs lui échappent à nouveau, alors elle replia ses doigts sur l'extrémité de sa manche et tendit à nouveau son bras, le touchant du bout de son tissu.
« Quand tu voudras partir, même si la situation m'inquiète, je ne te retiendrai pas et je ne me mettrai pas en danger, je te le promets… Ne me repousse pas, c'est tout ce que je te demande en retour. »
C'était une demande modérée. La jeune femme n'avait en rien oublié le danger qui rôdait à l'extérieur, et reviendrait probablement autour de sa maison. Lórindol devrait s'en aller a un moment donné mais même si elle voulait l'aider l'elfette se rendait bien compte que s'il passait son temps à avoir peur pour elle, cette distraction pourrait au contraire rendre les choses plus difficiles. Dans la situation actuellement, la jeune femme ne pouvait pas proposer de meilleur compromis.
« Le repas doit être prêt maintenant. » commente-t-elle après un moment de silence, brisé par les gargouillis d'un pauvre ventre affamé. « Installe-toi, je vais le chercher. »
Rompant le contact, la jeune femme s'éloigne en direction de la cuisine. Elle s'affaire, sortant assiettes et couverts et revient déposer le tout avant de servir. Le repas se passe ainsi, dans une ambiance étrange et calme après toutes ces révélations et confidences.
CENDRES
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Lórindol resta muet quelques instants. Il n’avait peut-être pas totalement conscience de l’effet qu’il pouvait faire. Il suffisait de voir comment il se comportait ou comment il s’habillait pour réaliser qu’il se fichait bien de l’aura qu’il pouvait avoir sur la gent féminine. Bien sûr il avait déjà eu des aventures, mais c’était différent à présent qu’il était défiguré.
Gommer cette vilaine blessure aurait été possible, mais il n’avait jamais voulu, une façon pour lui de ne jamais oublier et de fil en aiguille ce stigmate avait eu d’autres effets plus ou moins bénéfiques. À présent peu de personnes se risquaient à venir chercher lui chercher des noises, tout comme peu de femmes s’intéressaient à lui. Bien sûr une cicatrice avait le pouvoir de donner à n’importe qui un petit côté sauvage, mais ça, c’était sans doute vrai pour les blessures légères, telles que la légendaire cicatrice qui coupe un sourcil en deux. C’était cependant beaucoup moins vrai lorsque l’on avait un œil arraché, une jambe en moins ou une grande partie de la joue lacérée comme dans son cas. À présent lorsqu’une femme s’aventurait à lui tourner autour, il savait que c’était parce que celle-ci était en mesure de passer outre l’apparence physique, ou alors qu’il s’agissait d’une putain. La guérisseuse était quant à elle une très belle elfe, bien sûr les elfes étaient naturellement plus belles à ses yeux que les Humaines ou que n’importe quelle autre femme issue d’un énième peuple. Mais il devait bien avouer qu’en termes de beauté elfique elle était… particulièrement charmante. Bien entendu il n’était pas suffisamment ivre ou idiot pour le dire à voix haute.
- Je réglerai le souci avec le nain de manière définitive, ça ne sera pas une grande perte pour la nation, et ça devrait t’assurer une certaine sécurité. Le problème n’est pas de te repousser Rizka, simplement d’éviter que cette histoire te retombe dessus si ça doit mal tourner.
En le soignant, même si elle avait agi avec professionnalisme, et en faisant cela elle avait malencontreusement mis les pieds dans une histoire plus vaste que prévu. Tout cela n’était qu’un regrettable concours de circonstances dans lequel l’elfe était le dénominateur commun. Comme à son habitude, il n’apportait pas que de bonnes choses avec lui.
Le repas se déroula dans un silence quasi religieux, de temps à autre les regards se croisaient, un sourire se dessinait, mais rien de plus, chose plutôt normale après une soirée si lourde en révélation. Toute cette histoire était si frustrante que l’exilé n’était même plus capable de plaisanter, il aurait… tout simplement souhaité que certaines choses se passent autrement. Lórindol ne retoucha pas à son verre d’alcool, préférant garder les idées claires. L’exilé remercia la guérisseuse pour ce repas, même si d'une certaine manière il ne pouvait ressentir qu’une infime partie des saveurs et du plaisir que pouvait procurer un tel plat.
Ils n’échangèrent pas plus à la fin du repas, sans doute car le poids des révélations était tel qu’il fallait prendre un peu de temps pour être capable de retrouver un comportement normal, et cela allait bien au-delà du fait d’une attirance visiblement réciproque. C’est sur un simple « bonne nuit » que Lórindol rejoignit la chambre d’ami, non sans un dernier regard adressé à la belle guérisseuse.
Gommer cette vilaine blessure aurait été possible, mais il n’avait jamais voulu, une façon pour lui de ne jamais oublier et de fil en aiguille ce stigmate avait eu d’autres effets plus ou moins bénéfiques. À présent peu de personnes se risquaient à venir chercher lui chercher des noises, tout comme peu de femmes s’intéressaient à lui. Bien sûr une cicatrice avait le pouvoir de donner à n’importe qui un petit côté sauvage, mais ça, c’était sans doute vrai pour les blessures légères, telles que la légendaire cicatrice qui coupe un sourcil en deux. C’était cependant beaucoup moins vrai lorsque l’on avait un œil arraché, une jambe en moins ou une grande partie de la joue lacérée comme dans son cas. À présent lorsqu’une femme s’aventurait à lui tourner autour, il savait que c’était parce que celle-ci était en mesure de passer outre l’apparence physique, ou alors qu’il s’agissait d’une putain. La guérisseuse était quant à elle une très belle elfe, bien sûr les elfes étaient naturellement plus belles à ses yeux que les Humaines ou que n’importe quelle autre femme issue d’un énième peuple. Mais il devait bien avouer qu’en termes de beauté elfique elle était… particulièrement charmante. Bien entendu il n’était pas suffisamment ivre ou idiot pour le dire à voix haute.
- Je réglerai le souci avec le nain de manière définitive, ça ne sera pas une grande perte pour la nation, et ça devrait t’assurer une certaine sécurité. Le problème n’est pas de te repousser Rizka, simplement d’éviter que cette histoire te retombe dessus si ça doit mal tourner.
En le soignant, même si elle avait agi avec professionnalisme, et en faisant cela elle avait malencontreusement mis les pieds dans une histoire plus vaste que prévu. Tout cela n’était qu’un regrettable concours de circonstances dans lequel l’elfe était le dénominateur commun. Comme à son habitude, il n’apportait pas que de bonnes choses avec lui.
Le repas se déroula dans un silence quasi religieux, de temps à autre les regards se croisaient, un sourire se dessinait, mais rien de plus, chose plutôt normale après une soirée si lourde en révélation. Toute cette histoire était si frustrante que l’exilé n’était même plus capable de plaisanter, il aurait… tout simplement souhaité que certaines choses se passent autrement. Lórindol ne retoucha pas à son verre d’alcool, préférant garder les idées claires. L’exilé remercia la guérisseuse pour ce repas, même si d'une certaine manière il ne pouvait ressentir qu’une infime partie des saveurs et du plaisir que pouvait procurer un tel plat.
Ils n’échangèrent pas plus à la fin du repas, sans doute car le poids des révélations était tel qu’il fallait prendre un peu de temps pour être capable de retrouver un comportement normal, et cela allait bien au-delà du fait d’une attirance visiblement réciproque. C’est sur un simple « bonne nuit » que Lórindol rejoignit la chambre d’ami, non sans un dernier regard adressé à la belle guérisseuse.
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La longue cicatrice parcourant la joue l'elfe n'enlève rien à son charme. Pas une fois la guérisseuse avait appuyé son regard sur celle-ci et certainement pas avec dégoût. Ses yeux s'y étaient posés lorsqu'elle l'avait découvert mais à part un léger sentiment de curiosité Rizka n'éprouvait rien de plus à ce sujet.
A cela rien d'étonnant, sachant que la jeune elfe avait été soigneuse sur un champ de bataille. Elle y avait vu bien pire. Même son défunt mari s'était déjà par le passé paré d'une grande blessure partant de la commissure des lèvres jusqu'en dessous de l'oreille à cause d'un coup porté par un poignard. A l'époque, elle avait insisté pour le soigner mais il était resté fier de celle-ci alors ils en avaient convenu de lui laisser une cicatrice.
Elle-même en avait, bien que plus discrètes. Deux fins traits à chacun de ses poignets. Encore fallait-il lui prendre la main et retrousser sa manche pour s'en apercevoir, mais cela démontre bien que la guérisseuse préférait elle aussi laisser la trace du passé apparent. Dans son cas, c'était une mise en garde pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Le regard que lui adressa l'elfette en retour était doux mais elle restait hésitante. Peut-être que si la jeune femme avait bu un peu plus elle aurait eu le courage de s'avancer et de lancer dans une étreinte irréfléchie mais qui l'a tenaillait pourtant. Elle n'en ferait pourtant rien, son esprit rationnel tenant solidement son besoin de tendresse par des arguments sensés : "ce n'est pas le bon moment", "tu n'as pas les idées claires", "tu lui as parlé de ton défunt mari, pour quoi vas-tu passer ?" ou encore "ton attirance n'est sans doute pas aussi réciproque que tu ne le penses".
Finalement, elle ne franchit pas la limite.
« Bonne nuit. » répondit-elle avant de rejoindre à son tour sa propre chambre.
Le lendemain matin, Rizka s'éveilla l'esprit toujours embrumé de la veille. Elle n'avait d'ailleurs que peu dormi, chamboulée par cette journée étrange et forte en émotions, son esprit incapable de ne pas repasser en boucle les échanges profonds qui avaient eu lieu entre eux et ne réalisant que trop bien la portée de certaines de ses paroles. C'est finalement d'épuisement qu'elle avait fini par s'assoupir.
La tête ailleurs, elle s'était levée de son lit et avait recouvert ses épaules d'un long tissu de soie puis s'était dirigée vers la cuisine, ses pieds nus glissant sur le sol sans bruit. Elle portait une nuisette blanche brodée de dentelles noires et sa longue chevelure, légèrement ébouriffée par la nuit, ondulait librement sur ses épaules et son dos.
Par habitude, elle s'affairait déjà en cuisine, préparant un petit déjeuner gourmand et faisant bouillir de l'eau pour un thé ou un café bien chaud. Si Lórindol s'était levé tôt lui aussi, elle ne l'entendit pas et sera sûrement surprise de s'en apercevoir.
CENDRES
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L’elfe pénétra dans la petite chambre qui lui était réservée et s’installa sur le lit, il poussa alors un profond soupir. Que faisait-il encore là à se comporter comme le dernier des imbéciles ? Il n’aurait pas hésité à se jeter tête la première contre le mur s’il avait été certain que cela règle son problème une bonne fois pour toutes. Il ne pouvait pas accepter que la compagnie de la guérisseuse puisse être une chose agréable. L’exilé était incapable de se résoudre à dormir, il fait les cent pas dans sa chambre jusqu’à ce que son flanc lui fasse suffisamment mal pour le forcer à retourner s’asseoir sur le bord de son lit.
Son regard se posa finalement sur la fenêtre, le toit voisin tout comme la rue en contrebas étaient facilement accessibles. Il aurait pu filer ainsi, déverrouiller l’ouverture et disparaître dans l’obscurité de la nuit. Mais il avait encore des comptes à régler et cela d’autant plus qu’à présent même la guérisseuse n’était en sécurité ici. Lorindol se doutait qu’une journée supplémentaire serait nécessaire avant qu’il soit en mesure de clore cette histoire pour de bon. L’elfe se redressa et s’approcha de la fenêtre, il avait l’impression d’être jugé par son reflet et peut-être bien que c’était le cas. Il avait eu la stupidité d’en révéler un peu trop sur son passé, et par ce fait il n’était pas le seul à se mettre en danger.
Après plusieurs heures à tourner en rond, l’elfe parvint tout de même en s’endormir. Ça n’avait rien d’un sommeil réparateur, bien au contraire. Il n’y avait aucun rêve, simplement les ténèbres, son esprit avait été à rudes épreuves ces derniers jours et il en faisait à présent les frais.
***
L’elfe ouvrit les yeux et se redressa. L’esprit embrumé, toujours habillé et en travers du lit il constata qu’il avait dormi comme le dernier des sauvages. Il porta une main à son flanc et tapota avec précaution le bandage qui l’entourait, il ne sentait rien, si ce n’est une très légère gêne largement supportable. Il rejoignit la salle d’eau et se mouilla abondamment le visage, bien que d’un teint naturellement pâle, la peau de l’exilé avait repris une couleur normale, lui donnant plus l’aspect d’un être vivant que d’un cadavre en sursis.
Il s’étira tout en créant deux petites formes d’ombres, elles virevoltèrent quelques instants avant de finalement s’évaporer. Il pouvait de nouveau utiliser la magie sans que cela ne soit dangereux pour lui, ce qui était une bonne nouvelle. Lorindol avait récupérer anormalement vite, et cela était grandement dû au talent de son hôte, sans elle il serait mort ou dans le meilleur des cas tout juste capables de boire de la soupe avec une paille. Son agilité naturelle en grande partie recouvrait il progressa dans la maison sans l’ombre d’un bruit, premièrement car comme tous les elfes il avait le pas léger, mais aussi parce qu’il ne savait pas si la guérisseuse dormait encore ou non. Bien qu’il faisait jour, Lorindol était persuadé qu’il était encore tôt, et il avait dû dormir deux heures, peut-être trois dans le meilleur des cas.
Progressant comme s’il était en terrain conquis, il se retrouva vite dans le dos de la guérisseuse d’ores et déjà occupée dans la cuisine. Au premier coup d’œil il remarqua qu’elle était encore vêtue avec sa tenue de nuit, il ne savait pas si cela était volontaire où si la guérisseuse, tout juste réveillée, avait oublié la présence de l’elfe chez elle.
- Déjà aux fourneaux de si bon matin ?
Il fallait bien débuter la conversation, il ne pouvait pas rester à l’affût dans son dos comme le ferait un rapace. Il se fendit d'un sourire, imaginant la réaction de la jeune elfe qui se rappellerait aussitôt de sa présence.
Son regard se posa finalement sur la fenêtre, le toit voisin tout comme la rue en contrebas étaient facilement accessibles. Il aurait pu filer ainsi, déverrouiller l’ouverture et disparaître dans l’obscurité de la nuit. Mais il avait encore des comptes à régler et cela d’autant plus qu’à présent même la guérisseuse n’était en sécurité ici. Lorindol se doutait qu’une journée supplémentaire serait nécessaire avant qu’il soit en mesure de clore cette histoire pour de bon. L’elfe se redressa et s’approcha de la fenêtre, il avait l’impression d’être jugé par son reflet et peut-être bien que c’était le cas. Il avait eu la stupidité d’en révéler un peu trop sur son passé, et par ce fait il n’était pas le seul à se mettre en danger.
Après plusieurs heures à tourner en rond, l’elfe parvint tout de même en s’endormir. Ça n’avait rien d’un sommeil réparateur, bien au contraire. Il n’y avait aucun rêve, simplement les ténèbres, son esprit avait été à rudes épreuves ces derniers jours et il en faisait à présent les frais.
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Il s’étira tout en créant deux petites formes d’ombres, elles virevoltèrent quelques instants avant de finalement s’évaporer. Il pouvait de nouveau utiliser la magie sans que cela ne soit dangereux pour lui, ce qui était une bonne nouvelle. Lorindol avait récupérer anormalement vite, et cela était grandement dû au talent de son hôte, sans elle il serait mort ou dans le meilleur des cas tout juste capables de boire de la soupe avec une paille. Son agilité naturelle en grande partie recouvrait il progressa dans la maison sans l’ombre d’un bruit, premièrement car comme tous les elfes il avait le pas léger, mais aussi parce qu’il ne savait pas si la guérisseuse dormait encore ou non. Bien qu’il faisait jour, Lorindol était persuadé qu’il était encore tôt, et il avait dû dormir deux heures, peut-être trois dans le meilleur des cas.
Progressant comme s’il était en terrain conquis, il se retrouva vite dans le dos de la guérisseuse d’ores et déjà occupée dans la cuisine. Au premier coup d’œil il remarqua qu’elle était encore vêtue avec sa tenue de nuit, il ne savait pas si cela était volontaire où si la guérisseuse, tout juste réveillée, avait oublié la présence de l’elfe chez elle.
- Déjà aux fourneaux de si bon matin ?
Il fallait bien débuter la conversation, il ne pouvait pas rester à l’affût dans son dos comme le ferait un rapace. Il se fendit d'un sourire, imaginant la réaction de la jeune elfe qui se rappellerait aussitôt de sa présence.
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Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
légendaires - Feat Lórindol
La jeune femme sursauta littéralement, laissant la tranche de pain s'échapper de ses mains pour venir s'échouer sur le plan de table quelques part sur la gauche. Son esprit embrumé s'éclaircit brusquement alors qu'il faisait le lien avec la voix et ce qui, de toute évidence, n'avait pas été un long rêve. Instinctivement, elle resserra les mains sur son châle dans un geste de pudeur avant de se retourner et croiser le regard bleu azuré de Lórindol. Il avait un air malicieux et un sourire ravageur qui ne firent qu'accentuer le trouble de la jeune elfe.
« J-je t'ai réveillé ? » demande-t-elle, ajoutant aussitôt : « Comment te sens-tu ? »
Le regard de la guérisseuse ne tarda pas à glisser sur le bandage. Celui-ci avait plutôt bien tenu mais il était trop ancien. De plus, l'onguent médicinale qu'elle avait appliqué en dessous devait être nettoyé pour qu'elle puisse constater de son efficacité. C'est avec cette pensée que la jeune femme traversa l'espace qui les séparaient, se retrouvant tout proche de l'elfe.
« Tu permet que je retire le bandage pour voir où en est la cicatrisation ? »
Elle attendit son assentiment avant de commencer à défaire la longue bande. Une fois retirée, Rizka eut déjà un aperçu de la cicatrice mais le cataplasme lui en masquait une partie. Elle laissa alors son index glisser le long de la blessure. Celle-ci avait l'air propre et saine. La magie de l'elfette couplée à son savoir médicinal avait fait des merveilles et il était même possible que son patient ait quelques dons en matière de régénération. Tant mieux car s'il avait fallu puiser encore dans les réserves de mana de la jeune femme il aurait dû se contenter de plantes encore une bonne journée avant qu'elle ne puisse lui prodiguer des soins corrects.
« Il faudra nettoyer le baume mais la blessure m'a l'air correctement refermée. »
CENDRES
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L’elfette se retourna juste après un sursaut. Lórindol, même s’il avait pu, n’en profita pas pour détailler la jeune femme du regard, adoptant plutôt un regard neutre. Durant l’espace d’un instant l’elfe se surprit à penser qu’il aurait aimé être réveillé par la belle guérisseuse, mais bien sûr il ne fit aucune allusion à ce sujet, l’alcool ne pouvait plus justifier ce genre de parole.
- Non, ne t’en fais pas. Je me sens mieux, beaucoup mieux, je pourrais presque oublier que j’ai failli y passer.
Il exagérait un peu, la douleur n’était certes plus présente, mais les souvenirs étaient toujours bien ancrés dans sa mémoire. Il n’avait qu'à fermer les yeux pour sentir la petite lame s’enfoncer dans son flanc, sentir la rugosité de la pierre alors qu’il progressait lentement dans la ruelle en se vidant peu à peu de son sang. On ne pouvait pas oublier ce genre de chose, encore moins les pardonner. Elle se rapprocha, se plantant devant lui pour mieux observer son bandage, du moins c’est ce qu’il pensait.
- Je permets, c’est toi la guérisseuse après tout.
Et c’était sans doute l’une des rares personnes avec autant de compétences à la ronde, encore une fois l’elfe avait du mal à croire à la chance qu’il avait eue de tomber dans la bonne cour, il aurait bien pu tomber devant l’entrée d’un barbier et finir en tourte.
Un léger frisson le traversa lorsqu’il sentit le doigt de la jeune femme glisser sur sa peau, même ses muscles s’unirent pour se contracter sous la caresse de sa pulpe. Cependant l’exilé ne dit rien, espérant qu’elle n’avait rien remarqué.
- S’il n’est pas nécessaire de prendre de précautions particulières, je devrais pouvoir nettoyer ça tout seul.
À vue de nez la plaie semblait bien refermée comme l’avait déjà constaté la jeune elfe, en théorie il pouvait rincer le baume sans problème, il suffisait de ne pas trop s’attarder sur la blessure et tout devrait bien se passer. L’elfe resta silencieux, posant son regard sur son interlocutrice, il appréciait cette proximité. Une partie de son esprit voulait faire un pas en arrière pour éviter tout problème, l’autre était plutôt d’avis de rester aussi immobile qu’une muraille, prête à résister à l’envahisseur. Lorindol hocha finalement la tête en direction du petit déjeuner qu’elle préparait.
- Ça ne pose pas de soucis si je m’absente pour rincer ça ?
- Non, ne t’en fais pas. Je me sens mieux, beaucoup mieux, je pourrais presque oublier que j’ai failli y passer.
Il exagérait un peu, la douleur n’était certes plus présente, mais les souvenirs étaient toujours bien ancrés dans sa mémoire. Il n’avait qu'à fermer les yeux pour sentir la petite lame s’enfoncer dans son flanc, sentir la rugosité de la pierre alors qu’il progressait lentement dans la ruelle en se vidant peu à peu de son sang. On ne pouvait pas oublier ce genre de chose, encore moins les pardonner. Elle se rapprocha, se plantant devant lui pour mieux observer son bandage, du moins c’est ce qu’il pensait.
- Je permets, c’est toi la guérisseuse après tout.
Et c’était sans doute l’une des rares personnes avec autant de compétences à la ronde, encore une fois l’elfe avait du mal à croire à la chance qu’il avait eue de tomber dans la bonne cour, il aurait bien pu tomber devant l’entrée d’un barbier et finir en tourte.
Un léger frisson le traversa lorsqu’il sentit le doigt de la jeune femme glisser sur sa peau, même ses muscles s’unirent pour se contracter sous la caresse de sa pulpe. Cependant l’exilé ne dit rien, espérant qu’elle n’avait rien remarqué.
- S’il n’est pas nécessaire de prendre de précautions particulières, je devrais pouvoir nettoyer ça tout seul.
À vue de nez la plaie semblait bien refermée comme l’avait déjà constaté la jeune elfe, en théorie il pouvait rincer le baume sans problème, il suffisait de ne pas trop s’attarder sur la blessure et tout devrait bien se passer. L’elfe resta silencieux, posant son regard sur son interlocutrice, il appréciait cette proximité. Une partie de son esprit voulait faire un pas en arrière pour éviter tout problème, l’autre était plutôt d’avis de rester aussi immobile qu’une muraille, prête à résister à l’envahisseur. Lorindol hocha finalement la tête en direction du petit déjeuner qu’elle préparait.
- Ça ne pose pas de soucis si je m’absente pour rincer ça ?
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Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
légendaires - Feat Lórindol
La jeune femme ne réagit pas immédiatement. A vrai dire son corps n'avait pas l'intention de bouger d'un iota et ses yeux étaient restés rivés sur la peau qui se trouvait à portée de main. L'onguent avait beau en masquer une partie, et Rizka avait beau l'avoir touché dans un geste purement professionnel, le fait est qu'elle restait attirée comme un aimant à Lórindol. L'elfette avait conscience que le vagabond ne se laissait pas approcher ainsi aussi facilement et la tentation de parcourir ses autres cicatrices n'en était que plus grande… car elle n'aurait pas parié qu'il ne la repousse.
« Oui. Euh, non, je veux dire vas-y. » bredouille-t-elle, reculant pour le laisser passer.
Détournant le visage, elle rompit le contact, reprenant le contrôle de son esprit égaré. Inutile de le suivre du regard comme un faon abandonné. Leurs chemins allaient bientôt se séparer et c'était sans doute mieux ainsi. La situation était bien trop complexe pour simplement céder à une envie passagère.
Résolue à cette idée, elle termina sa préparation, posant le tout sur la table et descendit chercher la chemise qui avait fait défaut au torse de l'elfe toute la soirée. Lorsqu'elle remonta l'eau coulait encore. Elle toqua doucement à la porte, ne l'ouvrant que partiellement, assez pour déposer le vêtement à l'intérieur.
« Je te pose la chemise dans l'entrée. » l'en informa-t-elle.
La jeune femme referma aussitôt la porte, retournant dans la cuisine. Elle s'assit alors et commença à se servir du thé en l'attendant. Il ne m'y pas longtemps à la rejoindre, vêtu à nouveau comme lorsqu'elle l'avait trouvé la veille. A cette vision elle eut un pincement au cœur, restant relativement silencieuse pendant le sobre repas, jusqu'à ce que la question du départ ne se pose.
« Je suppose que c'est maintenant que nos chemins se séparent… »
Rizka hésita, puis, finalement, elle enveloppa de ses paumes la main de l'elfe avec tendresse.
« Prend soin de toi. Et… ce que je t'ai dis hier, je le pensais sincèrement. Tu seras toujours le bienvenue ici et j'espère qu'on se reverra. »
CENDRES
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L’elfe avait envie de fuir cette proximité autant qu’il souhaitait en profiter, être tiraillé de la sorte n’avait absolument rien de plaisant. Lorindol remercia la guérisseuse d’un hochement de tête puis il s'éclipsa sans un mot, cependant lorsqu’elle se retourna, il ne put retenir un regard qui imagina ce que dissimulait la chemise de nuit qu’elle portait.
Pouvoir se laver lui fait le plus grand bien, aussi bien au corps qu’à l’esprit. Il était vraiment tombé sur une perle rare, car la guérisseuse était venue lui rapporter sa chemise lorsqu’il était encore sous l’eau. Il la remercia aussitôt à voix haute, mais n’était pas certain qu’elle ait pu l’entendre. Même s’il était propre, le fait de revêtir intégralement sa tenue lui donnait de nouveau cet air patibulaire. Sa chemise et sa veste sentaient légèrement le parfum, odeur certes plus appréciable que celle du sang coagulé, mais il n’avait malheureusement pas l’apparence adéquate pour sentir la groseille et le lilas.
Ils n’échangèrent pas l’ombre d’un mot, mais leurs regards se croisèrent à plusieurs occasions, l’ombre d’un sourire étira peut-être un visage, mais rien de plus.
- Il semblerait. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut voir cela comme une fin.
L’elfe ne cilla pas lorsqu’elle prit sa main entre les siennes. C’était la première fois depuis des lustres que quelqu’un se montrait attentionné avec lui et il ne savait pas vraiment comment réagir. Devait-il sourire bêtement ? La prendre dans ses bras comme un enfant en lui jurant de revenir ?
Finalement il posa sa deuxième main par-dessus celles de la guérisseuse, se voulant être rassurant.
- On se reverra Rizka Aldeishan. Je ne peux pas dire quand, mais je reviendrai.
Dans quelques jours, semaines, peut-être des mois… L’exilé avait encore des choses à régler en ville, notamment une histoire de nabot rancunier. Une fois cela réglé, la guérisseuse serait alors en sécurité. Serait-il capable de retourner la voir sitôt cela fini ? Difficile à dire, il était un assassin et revenir la bouche en cœur après avoir éliminé des criminels ne lui plaisait pas vraiment… Peut-être devait-il se contenter de partir loin et d’oublier toute cette histoire ? Il y a de forte chance pour que la jeune elfe se porte mieux s’il se tenait à distance, mais avait-il vraiment envie d’agir comme ça ? Il suffisait qu’il croise le regard de son interlocutrice pour ne plus savoir quoi dire ou faire. Il ne s’attarda pas plus longtemps que nécessaire et quitta l’habitation, non sans un dernier regard.
Pouvoir se laver lui fait le plus grand bien, aussi bien au corps qu’à l’esprit. Il était vraiment tombé sur une perle rare, car la guérisseuse était venue lui rapporter sa chemise lorsqu’il était encore sous l’eau. Il la remercia aussitôt à voix haute, mais n’était pas certain qu’elle ait pu l’entendre. Même s’il était propre, le fait de revêtir intégralement sa tenue lui donnait de nouveau cet air patibulaire. Sa chemise et sa veste sentaient légèrement le parfum, odeur certes plus appréciable que celle du sang coagulé, mais il n’avait malheureusement pas l’apparence adéquate pour sentir la groseille et le lilas.
Ils n’échangèrent pas l’ombre d’un mot, mais leurs regards se croisèrent à plusieurs occasions, l’ombre d’un sourire étira peut-être un visage, mais rien de plus.
- Il semblerait. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut voir cela comme une fin.
L’elfe ne cilla pas lorsqu’elle prit sa main entre les siennes. C’était la première fois depuis des lustres que quelqu’un se montrait attentionné avec lui et il ne savait pas vraiment comment réagir. Devait-il sourire bêtement ? La prendre dans ses bras comme un enfant en lui jurant de revenir ?
Finalement il posa sa deuxième main par-dessus celles de la guérisseuse, se voulant être rassurant.
- On se reverra Rizka Aldeishan. Je ne peux pas dire quand, mais je reviendrai.
Dans quelques jours, semaines, peut-être des mois… L’exilé avait encore des choses à régler en ville, notamment une histoire de nabot rancunier. Une fois cela réglé, la guérisseuse serait alors en sécurité. Serait-il capable de retourner la voir sitôt cela fini ? Difficile à dire, il était un assassin et revenir la bouche en cœur après avoir éliminé des criminels ne lui plaisait pas vraiment… Peut-être devait-il se contenter de partir loin et d’oublier toute cette histoire ? Il y a de forte chance pour que la jeune elfe se porte mieux s’il se tenait à distance, mais avait-il vraiment envie d’agir comme ça ? Il suffisait qu’il croise le regard de son interlocutrice pour ne plus savoir quoi dire ou faire. Il ne s’attarda pas plus longtemps que nécessaire et quitta l’habitation, non sans un dernier regard.
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