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  • Ven 21 Oct - 13:23
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Malgré son air distrait, occupée à préparer son fameux médicament, Rizka gardait ses sens en éveil. L'arme ne lui avait pas échappé et elle se doutait que l'homme n'hésiterait pas à l'utiliser pour l'intimider.

    Ce fut l'autre, celui qui avait l'air plus aimable, qui prit la parole, informant la soignante de la situation. Les paroles n'étaient visiblement pas dénuées de vérité, quelques frissons l'avaient parcourue mais c'était léger. Trop pour que l'ensemble des affirmations soient fausses. Une vérité édulcorée sans doute. Ça ne plaisait pas a la jeune femme. Elle lâcha son outil, l'air affligée d'entendre de telles horreurs.

    C'était sans compter sur l'agressivité de l'autre homme. Alors qu'il se montrait menaçant, l'elfe laissa ses mains disparaître sous le large comptoir, ses mains effectuant des mouvements invisibles à leurs yeux. Rizka était une élémentaliste de la terre et sa boutique en regorgeait, littéralement. Sans qu'ils le sachent, des masses se modelèrent dans les pots environnants, projectiles dont elle se servirait si les choses dégénèrent.

    Heureusement, l'autre homme n'était pas aussi explosif que celui à la matraque. Voyant l'air, faussement, effrayé de la boutiquière, il reprit la parole, se faisant plus compréhensif.

    « Bien évidemment que non ! Quelle horreur, quatre hommes vous avez dit et un enfant ?!? » Fit-elle l'air choquée. « Je suis vraiment navrée de ne pouvoir vous aider mais je n'ai pas vu cet individu… »

    L'homme le plus agressif s'appuya sur le comptoir, se faisant plus grand et imposant.

    « Tu te fiches de nous ?! Il pisse le sang et il n'aurait pas tenté d'aller se recoudre au plus près ? »
    « Il est possible qu'il ait tenté de frapper à ma porte mais je n'étais pas présente. Comme je vous l'ai dit, ce jour de la semaine est particulier, je n'y reviens qu'à de courts instants et ne suis pas ouverte au public. Il s'est sans doute rendu au dispensaire le plus proche. »
    « Ne nous mens pas, dans son état, il n'aurait pas pu aller plus lo… »

    Le second homme posa un main sur l'épaule de son acolyte, le forçant à se taire, prenant alors le relais. Il se pencha en avant, parlant à voix basse.

    « Je comprends votre situation madame, mais vous pouvez nous faire confiance… S'il vous tient au silence par la menace… »
    « Mais enfin ça suffit ! » S'offusque-t-elle en lui coupant la parole. « Je connais mon devoir, si j'avais vu un tel individu je n'aurai pas manqué d'en faire part aux autorités. »

    Le premier homme se mit à jouer avec son gourdin, l'air mauvais. D'instinct, la mage resserra son emprise magique sur les projectiles qu'elle avait modelés.

    « On a tenté la méthode douce mais on va commencer à perdre patience. »
    « Moi aussi je perds patience messieurs. Vous avez pénétré dans mon domicile sans ma permission et vous vous montrez fort irrespectueux et menaçants. Si vous ne croyez pas les propos d'une honnête citoyenne allez donc au marché, questionnez les marchands sur ma présence là-bas ce matin ou bien allez donc perturber ma patiente atteinte d'arthrite que je viens de livrer il y a quelques minutes ! Mais attention à ne pas dépasser les limites… on pourrait penser, a ainsi insulté une honnête guérisseuse que vous n'êtes pas des personnes recommandables… a moins que vous ne fassiez un délit de faciès a cause de mes oreilles ? Cessez donc de m'insulter et sortez de ma maison. A moins que vous ne vouliez vous mettre à dos un membre des Forces Médicales Reikoises et donc par extension un agent au service de l'impératrice ? »

    Le discours appuyé de la jeune femme fit mouche. L'individu le plus sensé avait resserré sa poigne sur l'avant-bras portant le gourdin. L'expression des deux hommes avait changé et leurs émotions aussi. Ils n'étaient plus si sûrs d'eux, leur arrogance ayant été soufflée en quelques mots.

    « Non, c'est certain. Veuillez nous excuser madame, nous allons vous laisser. Je vous laisse nos coordonnées si d'aventure vous remarquez quelque chose. »
    « Entendu. Maintenant je vous prie de quitter ma demeure. » Lâcha-t-elle en prenant le morceau de papier.

    Son regard courroucé les accompagne jusqu'à ce que le carillon d'entrée ne s'agite et qu'ils disparaissent de sa vue. Aussitôt, elle se précipita pour refermer à double tours la lourde porte, soupira avec force.

    Ils sont partis. Indique-t-elle mentalement. Tu peux me rejoindre.

    « Raconte-moi, tu me dois bien ça. Que s'est-il passé exactement ? »

    CENDRES
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  • Ven 21 Oct - 23:54
    Muet comme une tombe l’exilé attendait patiemment, d’ici il pouvait suivre leur conversation et savoir quand agir au besoin. Cependant, il s’attendait à tomber sur deux types bourrus, trop idiot pour la jouer finement, mais malheureusement pour lui, l’un des deux butors semblait avoir suffisamment de matière grise pour converser. Le type raconta toute l’histoire sans jamais émettre la possibilité que l'elfe n'avait fait que se défendre. Sa plus grosse erreur fut de tuer le mauvais nabot à la suite de rixe, le reste n’était qu’un simple règlement de compte, quant au sale petit merdeux… l’envie de le retrouver pour lui tailler un sourire lui traversa l’esprit.
    L’exilé n’avait pas vraiment menti à la guérisseuse, il avait en effet fait une mauvaise rencontre, mais on pouvait aisément lui reprocher de n’avoir pas tout évoqué. Et puis… après tout elle ne lui avait pas vraiment demandé d’être plus précis concernant cette mauvaise rencontre et moins elle en savait mieux c’était.

    Peut-être trop prudent concernant sa santé, l’elfe n’utilisa pas ses capacités magiques pour stopper le discours de l’homme, alors qu’une bonne migraine l’aurait sans nul doute rendu moins causant. La tension grimpa d’un cran quand l’un des deux malfrats a eu la glorieuse idée de sous-entendre que l’elfette serait sans doute plus coopérative en usant d’une méthode d’interrogatoire moins verbale. Malgré la potentielle menace que pouvaient représenter les deux culs de bouc, la guérisseuse ne se démonta et parvint à garder le contrôle de la situation. Cela rassura quelque peu l’elfe, car si la situation devait dégénérer, il n’était pas sûr de pouvoir faire la différence, ou du durant une courte période.

    Les deux hommes quittèrent enfin le bâtiment, une voix ne tarda pas à se faire entendre dans l’esprit de l’elfe qui obtempéra, avant même de rejoindre la guérisseuse, il savait qu’il n’allait pas aimer la suite des évènements. Le ton de la jeune elfe se faisait soudainement moins doux qu’avant, si bien qu’il commençait à regretter de ne plus être mourant. Mais malgré tout, elle avait raison sur un point : il lui devait bien ça.

    - J’ai eu un différend avec un Nain dans une taverne il y a quatre nuits de cela. Le nabot n’a pas survécu et l'histoire aurait dû s'arrêter là, mais le frère du nabot a visiblement du mal à faire son deuil. Ce « surin », c’est une petite frappe de la pègre locale, et les cinq connards ce n’était qu’une petite expédition punitive.

    À ses mots il était facile de comprendre pourquoi il avait préféré omettre certains passages, dans ce genre de cas il valait mieux en savoir le moins possible.

    - J’ai tué les quatre hommes, j’ai commis l’erreur de croire que le gamin de la bande n’était qu’un ado qui participait par effet de groupe. Une fois ses camarades morts, je pensais qu’il détalerait de peur de finir comme eux, même si ça peut paraître étrange, je ne comptais pas l’éliminer. Et c’est à cette petite merde que je dois ça.

    L’elfe pivota légèrement laissant ainsi les fins rayons de lumières danser sur les lignes de sa musculature et sur les sombres marques parcourant son corps, de la main il désigna finalement le bandage qu’il avait au flanc.

    - Un coup net, porté sans hésitation, j’avoue avoir sous-estimé ce chiard. Je peux partir si c'est ton souhait, mais je préférais ne pas devoir en venir aux mains.

    Ce n'était pas vraiment une menace, mais plus une façon de dire qu'il préférait partir dans le calme.
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  • Dim 23 Oct - 17:04
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    L’histoire mise bout à bout expliquait parfaitement la situation. Lórindol était bien le genre de personne à s’attirer souvent des ennuis, en tout cas ça avait été le cas cette fois-là et pas avec n’importe qui. D’un différend malheureusement funeste en était ressorti un besoin de vengeance… S’avérant encore plus sanglant. L’elfe s’était attiré les foudres d’un homme influent de la pègre locale et les hommes qui avaient été tués étaient des hommes à lui, venus exécuter la basse besogne. Bien ironiquement, leur lame s’était retournée contre eux. Ce n’était pas étonnant donc que d’autres hommes soient encore à la recherche de l’importun qui leur causait autant de soucis. Les deux humains qui s’étaient permis de faire irruption devaient, eux aussi, en faire partie.

    Le récit était perturbant. D’un côté, la jeune femme ne cautionnait pas que l’on donne la mort facilement mais de l’autre elle parvenait difficilement à le lui reprocher. Il n’avait fait que se défendre et avait même, encore une fois, démontré qu’il n’était pas mauvais en ayant voulu laisser la vie sauve à un gamin. Lórindol n’était pas un enfant de cœur, c’était certain, après tout n’importe qui ne terrasse pas autant d’assaillants sans difficulté… Mais… Il n’avait pas un mauvais fond. Elle le ressentait.

    « Je vois… » souffla-t-elle, l’air renfrognée.

    Les deux hommes ayant fait irruption devaient aussi être sous les ordres de ce Surin. Ce n’était pas difficile à comprendre et parfaitement plausible. Ils savaient ce qu’il s’était produit et leur attitude avait été sans équivoque. A n’en pas douter, ils devaient certainement roder dans le quartier, farfouillant le moindre indice, attendant la première erreur commise pour achever le travail.

    « Non, reste. » contredit-elle avec fermeté. « Si tu t'en vas maintenant, ils ne te rateront pas cette fois. Et je te l’ai dit, tu ne pars pas d’ici tant que je n'estime pas que tu es guéri, clair ? »

    Les bras croisés sur la poitrine, elle posa sur lui un regard appuyé mais pour autant, elle ne laissa pas apparaître du dégoût ou de la peur malgré les actes commis. Par le passé, elle aurait sûrement réagi autrement mais depuis qu’elle avait vu la mort en face, elle pouvait comprendre que la limite entre le bien et le mal est extrêmement fine.

    « De toute manière je suis trop impliquée maintenant pour changer d'avis. Je ne dis pas pour autant que je cautionne tes actes mais je peux comprendre la légitime défense, d'autant plus si c'était des criminels. Au moins tu es honnête… et je ne pense pas que tu sois quelqu'un de mauvais, je le ressentirai si c'était vraiment le cas. »

    Pourquoi elle lui trouvait des excuses au juste ? Les réponses possibles étaient tout aussi vastes que variées. Dès le début, elle avait compris que l’homme qu’elle venait de sauver ne devait pas être un honnête citoyen mais plutôt de ceux qui fuient les autorités comme la peste. Pourtant, elle avait pris le risque. Pensait-elle que parce qu’il avait une belle allure et quelques manières il pouvait être “rattrapable” ? Ou que sa franchise traduisait en réalité de bonnes intentions ? A moins encore que l’elfe paumé qu’elle était trouvait attrayant de côtoyer le danger ? Aucune de ces réponses n’était satisfaisante.

    Soupirant, Rizka finit par décroiser ses bras. Peu importe la raison, elle s’était de toute manière bien trop impliquée pour revenir en arrière, autant aller jusqu’au bout. Elle s’approcha de l’elfe, levant une main, elle effleura une cicatrice sur l’épaule dégagée de l’elfe.

    « Ce n’est pas la première fois que ce genre de mésaventure t'arrive n’est-ce pas ? »

    CENDRES
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  • Lun 24 Oct - 14:10
    Pour beaucoup de personnes il aurait simple de dire que Lórindol était une personne peu recommandable, du genre à attirer les ennuis et causer la mort autour de lui. Et cela n’était en effet pas tout à fait faux, l’elfe n’était pas connu pour vouloir se faire des amis, et son cercle de « connaissances » était très limité. Son passé l’avait rendu difficilement sociable, si bien que l’attachement ou l’empathie était des choses qu’il choisissait de ne pas ressentir. C’était un solitaire qui comptait mourir seul après ou en essayant d’accomplir son but ultime. Cela aurait dû lui arriver la veille, mais le destin semblait vouloir lui accorder un répit supplémentaire en mettant la bonne personne sur sa route.

    Il ne sentait concerné que par son propre avancement, coopérer avec quelqu’un n’avait aucune utilité s’il ne pouvait rien y gagner. S’il existait un moyen rapide ou facile de gagner quelque chose, il le faisait, que cela soit légal ou non. En vérité l’elfe ne courait pas après la gloire ou la richesse, mais après la vengeance, une quête qui l’avait emmené sur des chemins aussi obscurs que les ténèbres.
    Chaque acte, mauvais ou non avait un seul et unique but, celui de pouvoir un jour trancher la gorge de ceux ayant trahis sa famille et souiller leur nom. Vu la manière dont il voyait le monde, jamais il ne serait venu en aide à quelqu’un à moins que cela ne lui permette de se rapprocher de son but ultime. Cette façon de vivre était tellement ancrée au plus profond de son être qu’il ne pouvait même pas concevoir que la guérisseuse puisse agir par devoir ou par bonté d’âme. Il ne voyait le monde qu’à travers le prisme de son passé et de ce qu’il avait dû endurer pour survivre, voir quelqu’un agir sans arrière-pensées remettait en cause les fondements même de sa façon de vivre. Lórindol se passa une main sur le visage et balaya les idées de remise en question qui virevoltaient dans son esprit, ses motivations étaient justes, il le savait.

    La réaction de la guérisseuse fut pour le moins surprenante, quelqu’un de normal lui aurait sûrement demandé de quitter les lieux et de ne jamais revenir. Une personne plus zélée aurait tenté de lui barrer la route ou de le dénoncer afin qu’il soit jugé comme le criminel qu’il était. Mais la jeune elfe ne réagit pas de cette façon, conservant son professionnalisme visiblement à toute épreuve.

    - C’est bien la première fois qu’on m’ordonne de rester plutôt que de foutre le camp.

    De toute façon c’était bien la première fois qu’il devait la vie à quelqu’un. Devoir restait ne lui plaisait pour autant, ce n’était jamais bon de rester au même endroit trop longtemps. La propriétaire des lieux était parvenue à faire « fuir » les deux reitres, mais il finirait tôt ou tard par revenir, peut-être même accompagné.

    - Tu ne devrais pas avoir autant confiance, entre avoir des principes et être un sale con la ligne est très fine.

    L’exilé laissa la jeune femme approcher, même quand il comprit qu’elle comptait le toucher en levant la main, il ne bougea pas.

    - Facile de se douter que je ne suis pas fait ça en allant prier.

    Visage, épaule, dos, bras, torse… Peu d’endroits ne semblaient pas avoir un jour subi un mauvais coup. La jeune elfe était elle aussi marquée, même si les runes qui recouvraient sa peau semblaient bien plus agréables au touché sur la cicatrice qu’il portait au visage.

    - L’histoire laisse des marques sur nos corps, je me demande qu’elle marque elle à pu laisser sur toi.

    Son regard se posa sur elle, puis il resta silencieux.
    Invité
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  • Mar 25 Oct - 13:18
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Évidemment, il devait mener une vie dangereuse, mais par-dessus cette question anodine il y en avait une autre plus profonde. Ce n'était pas de savoir combien de fois où encore comment il s'était fait toutes ces blessures mais "pourquoi". Pourquoi se mettait-il en danger, pourquoi vivre comme un paria ? Chassé où qu'il aille, sans cesse sur la défensive, obligé de se faire invisible.

    Rizka le ressentait, il doutait face à tant de bienveillance, restait perplexe et confus. Quand bien même sa magie ne le permettait pas, Lórindol ne s'en cachait pas. Il pensait sincèrement qu'elle chercherait à le mettre à la porte. La jeune femme aurait dû le faire, elle aurait dû éviter de s'en mêler. Le soigner et lui dire de se débrouiller seul puis retourner à sa vie tranquille. Mais non. Il fallait qu'elle s'obstine. Qu'elle cherche à le comprendre, l'aider, peu importe qu'il en ait vraiment envie, lui.

    Elle s'était même permise de le toucher, pourtant il ne broncha pas, se laissa faire comme si l'elfette était en droit de se montrer si familière. Ça n'avait pas plus de sens que la confiance qu'elle lui accordait en ne le craignant pas même un peu. Elle s'était pourtant à ce qu'il écarte cette main effrontée, pas à ce qu'il lui retourne la question.

    « Sur moi ? » répète-t-elle, surprise.

    Lórindol ne répond rien. Il reste silencieux, son regard rivé sur la jeune femme, attendant patiemment une réponse. Avait-il compris que les tatouages peints sur sa peau étaient plus que décoratifs ? Ou bien était-ce simplement parce que la guérisseuse n'avait pas une attitude normale à son égard ?

    « Je ne dois pas avoir l'air saine d'esprit… qui voudrait côtoyer un assassin, d'autant plus lui permettre de rester entre ses murs ? Je devrais te craindre ou te détester pour ça. »

    C'est ce qu'il devait penser. Sûrement, il aurait raison. Rizka ne s'estimait pas normale et ça avait toujours été ainsi. Les événements récents n'avaient pas arrangé cette pensée désagréable.

    « J'en ai conscience, mais pour autant, quelle différence ça fait ? Peu importe la raison, la mort reste la mort. Que ce soit par devoir, vengeance ou pitié, la sentence reste la même. La ligne est fine, c'est vrai… Elle est arrangeante. On choisi juste quand détourner les yeux. »

    Après tout, au Reike c'était toute une institution. On apprenait aux hommes l'art de la guerre. C'était même plus qu'encourager, c'était un devoir, une maîtrise dont on pouvait être fier, comme si dans certains cas ça pouvait être légitime ou honorable de donner la mort.

    « J'ai toujours fait des choix discutables, c'est sans doute ça mon problème. Pas assez raciste pour une Melornoise, trop délicate pour une Reikoise. Suffisamment dingue pour qu'on lui appose des runes d'apaisement sur le corps… »

    Le regard de la jeune femme se voile légèrement, elle semble ailleurs, perdue quelque part dans ses pensées, mais elle se reprend très vite.

    « Qu'est-ce qui t'as poussé à vivre ainsi ? On ne se met pas en danger sans raison, autant de fois que ça, pas a moins de n'avoir rien à perdre. »

    Durant l'échange, elle n'avait pas bougé. Lórindol non plus d'ailleurs. Cette proximité, le calme qui se dégageait de lui, la troublait suffisamment pour qu'elle ne parvienne à savoir si elle se sentait en confiance ou si elle avait tout simplement perdu la tête. Les deux, sans doute.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 26 Oct - 21:23
    - Pourquoi craindre celui qui se défend ?

    Encore une fois l’exilé ne mentait pas, bien qu’il ne fournît que très peu de détail concernant son activité professionnelle. Cette fois-ci il n’avait fait que se défendre, mais que dire des autres fois ? Combien de personnes que l’on aurait considéré innocentes avaient-il occis contre un paiement ou un service ? Il avait sans aucun doute éliminé bon nombre de vermine aussi, mais que dire des autres ? Lórindol assumait ce qu’il faisait, considérant que la chose n’était pas meilleure ou mauvaise qu’une autre, si l’elfette posait la question il y répondrait sans hésiter.

    Il resta silencieux, conscient que ça question semblait avoir ouvert une porte close depuis bien longtemps. Il est vrai que pour lui, la réaction de son interlocutrice était pour le moins étonnante, ceux que l’opinion publique considérait comme des criminels n’avaient souvent pas la chance de ne pas être craints, détestés ou dénoncés. Il n’était pas mentir de dire que très peu de personnes auraient agi de manière identique à celle de la guérisseuse. L’elfe imaginait qu’elle agissait en tant que soigneuse, son travail était de porter secours et c’est ce qu’elle avait fait, pour elle, le passé d’une personne n’avait peut-être pas d’importance si elle pouvait être soignée. Son hypothèse était peut-être fausse, mais c’était l’explication la plus logique si l’on mettait de côté la folie.

    D’une certaine manière elle avait raison de ne pas le craindre, qu’aurait-il pu faire ? Il était sans doute trop faible pour se battre et bien que tuer soit une activité comme une autre pour lui, il ne le faisait pas sans raison. Vengeance, profit, contrat ou simplement pour se défendre, chaque acte était motivé par un objectif bien précis, concernant la guérisseuse, elle lui avait sauvé la vie, ce n’était pas le genre de chose que l’on pouvait oublier facilement, s’en prendre à elle n’avait tout simplement aucun sens.

    - Notre peuple est fier, si bien que cette fierté en devient une faiblesse, celui qui sait en faire usage peut causer beaucoup de mal. Les Reikois, eux, forment un peuple si tournée vers la guerre que leur vision se limite à la lame qu’ils brandissent contre leur adversaire, comme toutes les armes on la manipule avec soin. Incarner le juste milieu de ces deux nations est une chose rare.

    Cela faisait maintenant un moment que l’elfe se tenait debout, si bien que la sensation de gêne qu’il ressentait au niveau de sa blessure se mua peu à peu en une légère douleur. Cela n’était sûrement pas grave, mais il le sentit tout de même.
    La question que posa l’elfette était pertinente, trop, l’exilé resta silencieux durant plusieurs secondes, cherchant les mots justes, et une façon aimable de dire qu’il n’avait aucune intention de raconter sa vie.

    - Alors, considère que je n’ai rien à perdre. Moins tu en sais, mieux ce sera pour no…

    La douleur le gêna un peu plus durant un court instant, il posa les yeux sur son bandage pour découvrir que celui-ci prenait peu à peu une teinte sanglante.

    - Et merde… va falloir que je reste couché trois jours c’est ça ? Sous peine de rouvrir cette maudite plaie ?

    Il aurait pu pester encore longtemps, plus y restait là, plus la situation deviendrait risquer, et voilà que sa plaie décidait de pisser le sang.
    Invité
    Invité
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  • Mer 2 Nov - 10:52
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Pensait-il de la même manière ou venait-il juste de lui faire un compliment ? Rizka était-elle si ancrée dans ses différences qu’elle incarnait ce juste équilibre entre deux modes de pensée radicales ? Quelle que soit l’intention de départ, la jeune femme prenait le compliment comme tel. Venant d’un elfe, tout comme elle, elle ne s’attendait pas à tant de compréhension.

    Mais… Malgré cette étrange proximité, Rizka n’arrivait pas à percer la carapace de cet homme de l’ombre. Elle pourrait tricher, pourtant, cependant elle se le refusait. Ce ne serait pas juste étant donné qu’elle-même n’osait pas non plus s’ouvrir. C’est du moins ce qu’elle pensait lorsqu’il répondit à sa question, confirmant sa supposition mais en restant vague.

    C’est alors que la plaie décida de changer leur plan boiteux de discussion pseudo-ouverte en imbibant de rouge le bandage auparavant d’une blancheur éclatante. Lórindol en avait trop fait en descendant au rez-de-chaussé et restant actif aussi longtemps. A cette vue, les sourcils fins de la brune se froncent d'inquiétude.  

    « Tu n’aurais pas dû t’agiter comme ça. » gromela-t-elle de sa voix douce. « Assieds-toi, je vais refaire le bandage. »

    Tandis qu'il s'exécutait - elle ne lui donnait pas vraiment le choix - l'apothicaire alla récupérer son matériel de soin. Lorsqu'elle revint, elle défit avec délicatesse le bandage et nettoya la plaie avec application. La blessure s'était rouverte en partie, elle n'était pas belle à voir mais c'était toujours mieux que le trou béant qu'il avait eu au départ. Si la mage avait été plus loin dans ses études de médecine elle aurait pu faire mieux… Tant pis, elle lui avait sauvé la vie, c'était déjà beaucoup.

    Tout en s'occupant de la blessure, les paroles de Lórindol lui revenaient en mémoire. Brisant le silence qui s'était installé, elle le questionna :

    « Tout à l'heure tu as parlé de la fierté des elfes, tu viens de là toi aussi, de Melorn ? »

    Il avait l'air de savoir de quoi elle parlait, exactement. S'il avait été un Reikoi de pure souche, cela n'aurait pas été le cas. La supposition était donc plausible.

    « Tu as déjà entendu parlé de ma famille ? »

    Rizka était une noble. Là-bas en tout cas. Sa famille était prestigieuse, d'une lignée sans faille et puissante. Son père faisait d'ailleurs partie des érudits les plus sages. Pourtant l'idée qu'il puisse connaître son nom et sa réputation l'inquiétait. Rizka était celle qui avait entaché l'image parfaite des Aldeishan. L'enfant prodige née sous une lune rose, une astre rare synonyme de grandeur… qui avait souillé son sang pur et s'était exilée du royaume comme une paria. Sa famille l'avait reniée pour ses choix comme si elle n'avait jamais existé.

    CENDRES
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    Invité
    Anonymous
  • Mer 2 Nov - 20:39
    L’exilé ne protesta pas, il était impossible pour lui de connaître l’état de sa blessure et si ses humbles connaissances en matière de soin seraient en mesure de traiter la plaie correctement. Par le passé, il avait eu l’occasion de voir des gens mourir des suites d’une infection, généralement à cause d’une blessure mal soignée ou négligée. Cela n’avait rien d’une mort paisible, le plus souvent les mourants finissaient par expirer après plusieurs jours d’agonie et de douleur qu’aucun remède n’était en mesure de soulager. Ce souvenir ne lui donnait absolument pas envie de finir sa vie ainsi, l’elfe n’avait pas peur de la mort, mais il préférait avoir la possibilité de choisir comment aller à sa rencontre. Lorsque l’on finissait cloué au lit, fiévreux, drogué avec toutes sortes de remèdes plus ou moins efficaces, il n’était plus possible de choisir, il fallait simplement attendre.

    L’elfe leva son bras droit pour faciliter le travail de la guérisseuse, il n’aimait pas cette sensation d’être un poids duquel l’on devait s’occuper. Au moins il était avec une congénère, c’était toujours mieux que de compter sur l’aide d’une humaine ou d’une quelconque autre race. L’exilé posa son regard sur l’elfette lorsqu’il entendit sa question, en avait-il trop dit ? Sans doute. La question n’en restait pas moins légitime, la majorité des elfes venaient de Melorn, peu vivaient en dehors des murs, et ceux s’étant totalement mêlés à un autre peuple étaient encore plus rares. Dans un premier temps il resta silencieux, évidemment il venait de Melorn, tout comme il connaissait le nom de famille de son interlocutrice.

    Aldeishan… Les souvenirs étaient lointains, mais il se souvenait d’une famille prestigieuse, autrefois en bons termes avec la sienne, il n’était pas capable de dire si l’entente cordiale s’étendait jusqu’à parler d’amitié. Ce qu’il savait, c’est que de mémoire aucune personne portant le nom d’Aldeishan n’était venue défendre le nom de sa famille lors des accusations dont ils avaient été victimes. Il ne se souvenait cependant pas de l'existence d’une fille, peut-être l'avait déjà rencontrée, mais les souvenirs étaient bien trop flou pour en être certain.

    - Je connais en effet ton nom, c’est celui d’une famille prestigieuse si ma mémoire est bonne.

    Prestigieuse au point qu'il en était étrange de croiser un membre de celle-ci ici, un nom tel que celui-ci pouvait ouvrir bon nombre de portes, alors pourquoi venir se terrer ici et prendre la profession d'apothicaire ? Il aura pu poser la question, mais il n'en fit rien. Il aurait pu ajouter de plus amples précisions concernant sa famille, mais il craignait que cela ne soulève trop de questions concernant sa propre identité, il y avait un certain risque pour qu’elle connaisse son nom et les histoires autour de sa famille. C’était une chose qu’il préférait éviter alors il tenta de détourner l’attention.

    - Ce n’est pas la première fois que tu soignes une plaie de ce genre, n'est-ce pas ?  Tes compétences vont au-delà des tisanes et des onguents, la guerre, j’imagine ?

    Lorsque l’on cherchait un guérisseur, l’on se retrouvait souvent confronté au problème des charlatans. Le genre à vendre des décoctions pour éloigner une belle-mère un peu trop envahissante, des fioles de sérum miracle remplies de pisse ou des pots miracles pleins de merde de cochon. Tout compte fait l’exilé était tombé dans la bonne cour, Rizka semblait plus que compétente en la matière, cela le rassura.

    - J’espère que tu seras obligé de refaire ça tous les jours.
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  • Sam 5 Nov - 15:21
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Il ne répondit pas. Pas immédiatement du moins. Rizka sentit son pouls s'accélérer, nerveuse. Elle avait vu juste, Lórindol venait lui aussi de la cité prestigieuse des elfes, ce qui d'ailleurs la questionne davantage sur les raisons l'ayant poussé à partir. Cependant, cela impliquait qu'il connaissait sa famille. Prestigieuse était le mot. Il n'en dit pas plus, peut-être ne savait-il pas que l'elfette avait été depuis destituée de ce prestige ? C'était une information intéressante, bien qu'elle ignore si elle en était rassurée ou non. Elle n'eut de toute manière pas le temps de réfléchir à ce propos qu'il enchaînait par une question pertinente :

    « Entre autres, oui… En tant qu'infirmière j'ai fait partie des Forces Médicales Reikoises réquisitionnées sur le front. On peut dire que j'ai eu de quoi pratiquer. »

    De l'expérience, c'était peu de dire. En temps de guerre, on voyait de tout et rarement du propre. La guérisseuse garderait en mémoire sûrement tout le reste de sa vie cette période sombre. Mais… au moins avait-elle pu aider les soldats. Soulager, lorsqu'elle ne pouvait guérir. De fait, Lórindol n'était pas la seule personne à lui devoir la vie. Il lui en avait d'ailleurs reconnaissant et ne se gardait pas de le lui dire.

    « Tu espères ? » répète-t-elle avec un sourire espiègle. « Eh bien, qui eût cru que ce mystérieux et ténébreux hors-la-loi adore se faire chouchouter. »

    Le visage de la jeune femme s'était illuminé, amusée et un brin surprise de cette déclaration. Cela lui fit un bien fou de se détendre après cet enchaînement d'événements stressants. Elle en profita pour ajouter :

    « Ce n'est pas pour me déplaire non plus. » son regard dévia légèrement. « Tu n'es pas de mauvaise compagnie. »

    CENDRES
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  • Dim 6 Nov - 19:08
    Au vu de son regard, il comprit qu’il avait vu juste concernant sa famille, après tout il pouvait très bien confondre avec une autre famille noble de Melorn. Encore une fois, l’exilé avait mis beaucoup de temps à enfouir au plus profond de son être tout ce qui pouvait lui rappeler sa vie passée. A présent certaines choses n'étaient plus que des fragments rendus flous par des années d’ignorance. Finalement, qu’il était en mesure de se souvenir de la famille de la guérisseuse n’avait aucune importance, car elle, il ne la connaissait pas, du moins pas plus que ce qu’il avait pu entrevoir durant ces quelques heures partagées. Certaines interrogations vaguaient encore dans son esprit, mais il préférait ne rien dire, après tout il n’avait rien à faire ici, tout cela n’était qu’un concours de circonstance faisant sans doute de lui la personne la plus chanceuse de la cité.

    - Une guerre laisse toujours des marques derrière elles, à nous de vivre avec.

    La guerre… Il s’en souvenait encore. Contre toute attente lui aussi avait fini par y participer, d’une manière plus ou moins directe. Bien sûr cela n’était pas animé par la volonté de défendre sa patrie, il n’avait plus de patrie de toute façon. La guerre avait provoqué le chaos dans pas mal d'endroits, lui permettant d’effacer les traces qu’il avait malencontreusement laissées derrière lui en s’engageant au bon moment. Cela permettait aussi d’éliminer certaines personnes et de faire passer cela pour des dommages collatéraux. Il avait participé à la guerre, oui, mais d’une manière qu’il valait mieux ne pas préciser, du moins pas ici ni maintenant.

    - Je… Mon esprit divague encore, je crois… bien que je dois avouer que cela n’a rien de désagréable.

    Puis il resta silencieux. Que venait-il de dire ? Pourquoi avait-il dit cela ? Il perdait la tête, ou alors quelqu’un l’avait drogué. Naturellement son regard se posa sur la guérisseuse animée d’une pointe de méfiance. Elle souriait, peut-être avait-elle pris cela pour un simple trait d’humour, même si d’un point de vue extérieur cela n’avait pas semblait très drôle. Au moins son esprit encore embrumé parvenait à faire sourire et à changer ce sujet de conversation sinistre sur la guerre et le passé. La déclaration de son interlocutrice lui fit hausser un sourcil, il avait peur de ne pas comprendre le sens de sa phrase… ou de le comprendre trop bien.

    - Ça brise la routine, comme dirait une vieille connaissance.

    C’était presque devenu une habitude chez lui de débarquer dans le train-train quotidien des gens pour venir tout chambouler. Cette fois son arrivée fut bien différente, mais la finalité resta la même : l’irruption de l’inattendu.

    - Et je ne suis pas non plus de bonne compagnie.

    Elle ne devait pas le juger trop vite, plaisant ou non, il restait un hors-la-loi, un assassin, et à présent une tête mise à prix dans la ville. Son aide finirait par lui causer des ennuis, il était inutile d’avoir des dons de voyance pour déterminer ce genre de chose. Malgré le nouveau bandage il ressentait toujours une légère gêne dans le flanc, il espérait qu’un jour de repos supplémentaire serait suffisant pour s’en remettre totalement, il ne pouvait pas et ne devait pas rester trop longtemps.

    - J’imagine que je dois éviter les mouvements brusques ?

    Il se redressa, au moins il ne semblait plus saigner.

    - Toi qui est sortie ce matin, il y a de l'agitation en ville ?
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  • Jeu 10 Nov - 19:01
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
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    Des marques avait-il dit. S'il savait a quel point la jeune femme avait été marquée ces dernières années peut-être qu'il n'aurait pas cette impression d'être un poids pour la jeune femme. Elle se doutait bien qu'il filerait aussi vite qu'il était apparu dans sa vie dès l'instant où les blessures le lui permettront. Pourtant, il illuminait quelque peu la vie devenue terne de l'elfette. Malgré le danger, la guérisseuse se sentait apaisée.

     « J'admets qu'il y a plus confortable comme situation pour se rencontrer, mais ça n'empêche que tu n'est pas désagréable pour autant. »

    De toute manière, ce n'est pas comme si Rizka avait grand chose à perdre si les choses tournaient mal. Elle avait appris à voir à chaque journée une bonne raison d'en profiter. Qu'on fasse attention ou non, la vie était fragile. A quoi bon vivre dans la peur si la finalité reste la même ? Lórindol était un quasi-inconnu mais cela ne l'empêcherait pas de prendre soin de lui.

    « Oui, fais des mouvements lents et souple, ça devrait aller comme ça. Si tu sens que ça tire c'est que tu en fais trop. »

    Elle se recula légèrement, observant le bandage. Il était plus solide que l'ancien, fait dans la précipitation et la fatigue, s'il ne faisait pas de folies ça irait. Elle releva les yeux à la dernière question posée.

    « Honnêtement, pas vraiment. Pour quelqu'un ne sachant pas ce qu'il s'est passé, tout semble normal. Cela dit… puisqu'il ne s'agit pas de citoyens lambdas, peut être est-ce fait exprès, ils préfèrent sûrement se "venger" seuls plutôt que de risquer d'attirer l'attention des autorités. »

    Elle haussa les épaules comme si la situation n'avait aucune gravité pourtant son regard restait soucieux, prouvant qu'elle restait ancrée dans la vérité.

    « Si c'est ce qui t'inquiète, je ne pense pas qu'ils tenteront quelque chose aujourd'hui. S'en prendre à un membre des FMR leur attirerait trop d'ennuis. Même s'ils ne sont pas stupides et se doutent sûrement que tu es vraiment là, ils risquent plutôt d'attendre que tu sortes de ta cachette. »

    Autant mettre les pieds dans le plat plutôt que de tourner autour du pot. Lórindol et elle n'étaient pas dans une situation confortable mais ils avaient pour l'instant l'avantage que la guérisseuse n'était pas juste une simplement rebouteuse.

    « Qu'est-ce que tu comptes faire après ? Même si tu restes plusieurs jours, ta blessure ne sera pas totalement guérie et qui sait combien d'individus vont te tomber dessus cette fois… »

    CENDRES
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  • Ven 11 Nov - 15:59
    Désagréable… Il avait toujours eu la sensation de l’être. L’exilé ne faisait pas d’effort pour être sociable ni pour se comporter convenablement avec autrui. Bien sûr, cette situation précise le rendait bien différent de ce qu’il était normalement. Blessé et vivant malgré lui sous le même toit que son interlocutrice, il n’avait pas d’autre choix que de se comporter un peu moins sauvagement. Peut-être était-ce plus facile avec Rizka, après tout c’était une elfe tout comme lui, elle aussi semblait vivre loin des siens pour une raison obscure qu’il n’avait pas besoin de connaître. Il avait l’impression qu’ils pouvaient se comprendre même sans parler, peut-être que cette sensation était due à une histoire similaire, faite de trahison et de vengeance sanglante.
    L’espèce d’un instant, l’idée que sa sauveuse soit aussi une dangereuse meurtrière en exil lui traversa l’esprit, il s’imagina se réveiller un matin avec une lame sur la gorge, prit au piège. Heureusement pour lui, elle n’était sûrement pas comme ça, du moins c’est ce qu’il avait fini par déduire en examinant son comportement et la façon dont elle avait su gérer les deux hommes de main.

    - Lent et souple… Je me débrouillerai.

    La lenteur… une chose loin d’être idéal pour sa façon de vivre. L’elfe espérait de tout son être que son rétablissement ne serait pas trop long, encore une fois il n’avait aucune envie de trop traîner dans les parages. L’endroit était peut-être sûr pour l’instant, mais difficile de savoir pour combien de temps cela resterait le cas.

    - C’est une chance alors, repousser deux butors c’est une chose, repousser une patrouille de garde posant des questions en est une autre, surtout s’ils sont corrompus.

    C’était finalement mieux ainsi, mieux valait que cette histoire ne remonte pas aux oreilles de la Garde de la cité. L’elfe savait par expérience qu’il y avait toujours quelques pommes pourries dans les rangs des autorités compétentes, et ici comme ailleurs, cela devrait être le cas. Il y avait fort à parier pour que certains gardes, peut-être même des gradés, soient grassement rémunérés pour fermer les yeux aux bons moments. S’il voyait juste, alors seules les pommes pourries devaient être au courant de cette histoire, et c’était sûrement ces illustres représentants de l’ordre qui furent chargés de ramasser les morceaux pour que tout soit calme au petit matin. Jusqu’où le réseau de ce Surin pouvait-il s’étendre ? Lórindol imaginait que s’il avait s’agit d’une grosse tête de la pègre, alors son nom serait certainement connu d’une personne comme la guérisseuse, lorsque l’on était un criminel de bas étage, être connu de la population faisait reluire l’égo. Si Rizka n’en avait jamais entendu parlé, alors il s’agissait peut-être d’une simple petite frappe locale ayant fait main-basse que un quartier ou deux, cette idée rendait la situation un peu moins dramatique.

    - Je ne compte pas rester les bras croiser à attendre qu’ils trouvent un moyen d’entrer, FMR ou non, ce statut ne te protégera pas s’ils ont des gardes corrompus à leurs bottes. Si une autorité pourrie par les pots-de-vin s’en mêle, ça sera critique, autant pour toi que pour moi. Si je reste à attendre, ce Surin portera mes oreilles en porte-bonheur, et les tiennes aussi si tu te tiens sur sa route.

    Tu dois vivre, ne meurs pas pour moi.

    Autant que lui avait survécu, la guérisseuse devait elle aussi survivre, son destin ne devait pas être de mourir en ayant aidé la mauvaise personne. Le seul moyen d’en finir avec cette histoire était de tuer le nabot et de planter sa tête sur une pique. Sans chef, les petites bandes finiraient par se dissoudre ou rejoindre un autre groupe dans un autre quartier. Mais, même le Nain mort, Lórindol savait que la situation ne serait pas idéale, les gardes corrompus n’étaient pas du genre à apprécier que l’on coupe leur source de revenues complémentaire. Que se passerait-il ensuite ? Comment pouvait-il être certain que cela ne retomberait pas sur la jeune elfe si quelqu’un parvenait à faire le lien entre elle et lui ? La réponse était simple : il ne pouvait pas.

    - Une dette de sang se paie avec du sang…

    Cette pensée lui échappa, il posa son regard sur elle sans savoir ce qu’elle pourrait en déduire.

    - J’imagine que tu devrais être tranquille au moins aujourd’hui, moi aussi par la même occasion.

    Même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas réussi à détourner son regard de la guérisseuse.
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  • Ven 11 Nov - 23:48
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Ils ont eu de la chance jusqu'ici que les choses n'étaient pas si dramatiques. La milice n'était visiblement pas au courant et les hommes de main de ce fameux Surin avaient un champ libre limité, au moins pour l'instant. Cependant Lórindol avait raison sur un point : aussi reconnu que soit le statut d'un FMR, si cette histoire remontait plus haut, elle courait tout de même un risque et… il serait possible de camoufler son meurtre a elle aussi. D'une certaine manière, l'elfe essayait à son tour de la protéger en la mettant en garde. Mais cela ne réglait pas la question de savoir comment il pourrait s'en sortir.

    « Une dette de sang se paie avec du sang… » dit-il, simplement.

    Les oreilles fines de l'elfette tressaillent à ces mots. Que venait-il de dire ? Est-ce que c'était bien ce qu'elle pensait ? Il ne comptait tout de même pas… leur servir ce qu'ils attendaient sur un plateau, comme ça, par fatalité ou pour chercher à la protéger, elle ? Non, elle ne le laisserait pas faire. Qu'importe le fait qu'ils ne risquent rien pour ce soir, l'idée qu'il aille au bout d'une telle idée l'avait secouée.

    « Je t'en prie, non… Il doit bien y avoir une autre solution, je refuse de croire que je t'ai sauvé en vain… »

    La jeune femme avait l'air confuse, son coeur s'était mit a battre plus fortement dans sa poitrine et son regard s'était rivé sur celui qui ne l'avait pas quitté des yeux. Il y avait cette lueur douloureuse dans les pupilles de la guérisseuse. Perdre quelqu'un était une finalité qu'elle n'était pas en mesure de supporter.

    Sans qu'elle n'y appose de volonté, instinctivement, elle se redressa et s'avança jusqu'à l'elfe assis. Elle tendit les bras, plaquant ses paumes contre le mur, la tension se devinant dans son corps. Elle était toute proche ainsi, comme si elle n'était plus qu'un bouclier, une bulle protectrice l'entourant. D'une voix chargée d'une émotion non maîtrisée, elle laissa ses pensées s'exprimer :

    « Je ne resterai pas les bras croisés en attendant que tu te fasses descendre. Je t'ai sauvé la vie. C'est une seconde chance qui t'as été permis, pas un sursis ! Je… je ne comptais rien exiger en retour mais fais-moi au moins une promesse. Une vie pour une vie. Tu n'as pas le droit de la sacrifier de quelque manière que ce soit, jusqu'à ce que me rende la pareille en me sauvant à mon tour. Alors… oublies cette histoire de dette de sang avec ces salauds, tu ne leur doit rien. A moi... Si. »

    L'elfette s'était quelque peu emballée mais n'était-ce pas légitime ? Comment pourrait-elle rester impassible après avoir fait tant d'efforts pour lui venir en aide ? C'était impensable, pourquoi pensait-il que sa propre vie ne valait pas la peine d'être sauvée ? Ils pouvaient bien s'en sortir tous les deux de cette sordide histoire non ? Et alors il aurait enfin une bonne raison de prendre soin de lui, au moins pour payer sa dette. Peut être pour de meilleures raisons au final, avec un peu de chance.

    CENDRES
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  • Dim 13 Nov - 21:41
    - Prie ? C’est les dieux qu’il faut prier, pas moi Rizka.

    L’elfe ne broncha pas lorsque la guérisseuse se redressa et qu’elle se posta devant lui. Leur proximité était-elle qu’il pouvait sentir son parfum, son souffle chaud sur son visage. Que devait-il dire ? Que devait-il faire ? Son interlocutrice semblait clairement parler sous le coup d’une émotion qu’il ne parvenait pas à identifier. Pourquoi réagissait-elle ainsi ? Lórindol ne parvenait à comprendre l’origine de cette réaction aussi soudaine qu’émotive, il ne vivait que pour se venger, venger la mort de sa famille, venger sa sœur qu’il avait dû abandonner et laisser mourir seule au milieu de la neige et la glace du Nord.
    Surin et sa bande n’était qu’un obstacle de plus sur le chemin de la vengeance, un obstacle qu’il pouvait contourner ou écraser comme un vulgaire insecte. Elle avait sans doute mal interprété ses propos, mais il ne comptait pas s’expliquer sur le sujet. L’elfe ne comptait pas se sacrifier, simplement clore cette affaire telle qu’elle avait commencé, par la mort brutale d’un Nain.

    - Te sauver ? Je ne suis pas un sauveur, je ne le serais jamais. Je ne sais pas ce que tu crois voir en moi, mais je ne sauve personne, j’élimine.

    Un assassin, voilà ce qu’il était. Une lame à louer pour accomplir le travail que personne ne voulait finir, ni plus ni moins, et il aurait été fou d’espérer autre chose le concernant. L’exilé n’aimait pas cette lueur qu’il voyait dans le regard de l’elfette, une lueur qu’il avait déjà vue par le passé, mais qu’il refusait catégoriquement de devoir supporter à nouveau : l’espoir. Il y avait bien une façon de la sauver, mais pour cela il lui faudrait agir tel qu’il l’avait toujours fait, en éliminant une à une les menaces jusqu’à ce que plus les personnes ne soient en mesure de venir toquer à la porte pour causer des problèmes.

    - Ne me regarde pas comme ça, pas comme si j’étais une âme à sauver.

    Il lui devait en effet la vie, il en était parfaitement conscient, mais cela ne changerait pas sa vision du monde pour autant.

    Tu dois vivre, ne meurs pas pour moi.

    Bien que cette proximité ne le dérangeait pas plus que cela, il n’aimait pas cette sensation d’être une petite chose fragile que l’on devait protéger, et la posture de la guérisseuse laissait suffisamment sous-entendre la chose pour que cela en devienne désagréable. Par respect il ne la bouscula pas pour se redresser, chose qu’il aurait faite si elle avait été humaine, mais encore une fois faire face à un représentant de sa race le faisait agir avec plus de raffinement que ce qu’il était capable d’ordinaire.

    - Je ne compte pas mourir si c’est ce qui t’inquiète, comme tu l’as dit c’est une deuxième chance, et je n’ai aucune intention de la gâcher. Surin mourra, tous comme les pommes pourries finiront par tomber de l’arbre.

    Il resta silencieux quelques instants puis repris avec un ton des plus sérieux.

    - Tu peux te redresser ? Pas que je n’aime pas la vue de courbes féminines, mais j’aimerai me remettre debout avant que notre proximité soit un problème.
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  • Mer 16 Nov - 8:19
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Il n'y aurait rien de bon en lui ? Ça, Rizka ne pouvait le croire. L'elfe pouvait bien l'affirmer à qui veut l'entendre, qu'il n'était rien qu'un mercenaire, un assassin ou je-ne-sais-quoi… mais pas à la personne qui se trouvait à quelques centimètres de lui. Les mots qui s'échappaient de ses lèvres n'étaient qu'une carapace, une pensée forgée par le temps pour devenir une vérité.

    A l'intérieur pourtant se trouvaient des sentiments et des émotions bien plus vraies. Cachées, certes, mais criantes pour Rizka. Elle les percevait aussi clairement que s'ils lui appartenaient. Cette extrasensorialité était sa malédiction de naissance. Il s'inquiétait pour elle. Rizka l'avait ressenti à plusieurs reprises comme si les paroles de la jeune femme n'avaient fait qu'accroître cette crainte. Celle-ci se bousculait avec force avec son besoin d'être fort.

    Cependant, la tempête qui rugissait dans les entrailles de la guérisseuse se tempera lorsqu'il affirma son désir de vivre. C'était pourtant des paroles funestes mais elles apaisèrent légèrement l'esprit de la jeune femme. Elle n'avait que faire que des fruits pourris comme ce Surin passent l'arme à gauche, lui ou ses hommes dont il ne dégageait que des pensées mauvaises. Le choix entre les deux était vite fait… Même si elle se sentait coupable de désirer cette fin.

    Rizka resta silencieuse, assimilant les paroles de Lórindol, cherchant ses mots, à moitié noyée dans le lagon bleu profond et sérieux de l'elfe, si bien que ce ne fut que lorsqu'il brisa le silence qu'elle prit conscience de la position dans laquelle elle se trouvait. Confuse, gênée, elle se redressa brusquement, reculant d'un pas. L'elfette tourna la tête, sa longue chevelure masquant à demi la vue sur sa joue empourprée.

    « D-désolée. » bredouille-t-elle.

    La jeune femme ne s'était pas rendu compte que sa soudaine proximité avait pu le gêner. C'était par pur instinct, de protection, sans doute, qu'elle s'était ainsi approchée. Nul doute qu'il n'était pas habitué à en recevoir, il le faisait très bien savoir, mais… ce n'était pas pour autant que c'était un mal, non ?

    « Tu t'inquiètes pour moi. » affirma-t-elle. « Alors, tu peux dire ce que tu veux ou te mentir à toi-même mais je sais que tu ne te soucie pas que de ta personne. »

    Elle aurait pu ajouter qu'elle le savait grâce à sa magie, qu'elle ressentait chaque émotions l'entourant, mais elle ne le jugea pas utile. A la place la jeune femme se détourna.

    « Enfin, je suppose que tu n'as pas envie de tergiverser là-dessus. Je suis au moins rassurée que tu n'ai pas d'idée suicidaires… et puisqu'on a au moins la soirée de tranquille, autant en profiter. »

    Les pas de l'elfette la menèrent au grand comptoir qui trônait dans la pièce. Elle en fit le tour et ouvrit l'un des compartiments, y sortant une grande bouteille. De l'alcool, sans aucun doute, de belle qualité.

    « Je vais nous faire à manger. Enfin, surtout pour toi, tu es blanc comme un linge… mais en attendant, pourquoi pas se détendre un peu ? Je la gardais pour une bonne occasion… mais bon, a deux c'est toujours mieux. » elle eût un sourire pincé. « Tu devrais monter toi aussi, tu seras mieux installé au salon que sur cette chaise. »

    CENDRES
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