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  • Mar 23 Aoû - 8:03


    La foi transporte les montagnes.

    5 Août an 3


    Le ciel s’éveille, une lueur berce la petite chambre dans laquelle je me repose, se reflétant sur mon visage. Je ne dors pas forcément alors je me mets à écrire dans un petit carnet mes dernières trouvailles de ces derniers jours, ou encore des anecdotes et des appréciations sur mon entourage. Depuis le Conclave, je n’ai pas revu les membres de la Main et ai vaqué à mes occupations. Je me lève et commence à enfiler une de mes robes noires, une croix en plein milieu du torse. Je mets également de beaux collants blancs dotés là aussi d’une croix, enfilant des petits mocassins noirs et me voilà fin prête à entamer cette nouvelle journée.

    Depuis quelque temps, Anna et Elsa n’ont plus eu besoin de s’occuper de moi et veillent sur d’autres membres à Célestia. Le temple est calme, l’environnement et l’atmosphère paisible. Je prends une grande inspiration et expire calmement, prenant quelques effets personnels dans un sac en cuir que je porte à ma ceinture : un livre, un petit crayon en bois pour pouvoir prendre des notes et dessiner des croquis ainsi que du tissu pour emmitoufler mes futures trouvailles. Je sors de la chambre par la porte en bois, la refermant avec délicatesse pour ne pas réveiller ceux dormant à côté. Arrivant au centre du temple, j’admire encore et toujours une représentation d'une de nos déités, calme et imperturbable. La lumière baigne la pièce immaculée, quelques oiseaux se cachent tout en haut du dôme et commencent à chanter en me voyant. Le bruit de mes pas résonne jusqu’à ce que je m’arrête, fais une prière et sorte du temple.

    Le vent s’engouffre parmi les habitations et les montagnes, Célestia est resplendissante avec ces couleurs d’argent et d’or. Certains me saluent d’une main, quelques gardes font un tour de ronde et tracent leur chemin jusqu’à la prochaine relève. N’ayant pas de projets pour aujourd’hui, j’ai décidé de faire un tour dans les montagnes et de m'amuser à explorer, découvrir ce nouvel environnement. Déployant mes grandes ailes blanches, je commence à m’envoler gracieusement avant de survoler la ville et de m’extirper au loin.

    _______________________________

    A l’horizon, j’admire le soleil qui se lève au fil du temps pendant que je m’engouffre parmi les différents cols des montagnes. Ne ressentant pas le froid, j’exalte ces purs instants de vie et de solitude, cette alliée si chère qui m’a accompagnée pendant des millénaires. Depuis ma rencontre avec Seagan, je n’ai pas eu un seul moment à moi hors de toute cette infrastructure. Je me rends compte que ma timidité est encore bien présente et que ma demeure me manque. La forêt des pins argentés est encore bien éloignée, néanmoins je compte bien y retourner un jour. Le temps défile et je descends à vol d’oiseau les pentes escarpées de ces monts enneigés. Passant au-dessus d’une petite rivière, entourés d’arbustes et de lichens, j’y vois quelques animaux sauvages, certains se terrent et d’autres relèvent la tête à mon approche. Je décide de poser le pas près de la berge, j’aime tellement ce décor.

    Le cours d’eau est limpide, j’y vois des petits poissons qui le remontent. Des biches s’approchent, je leur parle avec douceur. Mes amis les bêtes ont longtemps été présents dans ma vie et il faut dire que, depuis mon départ au niveau des bois, je n’ai pas pu converser avec eux. Je me mets à la recherche de quelques plantes, en compagnie de deux biches que je caresse au passage. Un peu plus loin, je découvre le Hellébore et commence à m’agenouiller, sort mon carnet et mon croquis et fais les premières esquisses. Je décide d’en récolter une petite poignée pour l’étudier pour plus tard, l’enveloppant dans le tissu et le replace dans mon sac.

    Soudain, les biches s’affolent et partent aveuglément devant elles sans crier gare. Ces lieux reculés sont pourtant difficiles d’accès. Je n’ai aucune arme à ma disposition, mais mes pouvoirs seront bien utiles si jamais je fais fasse à des mercenaires Reikois. D’une voix forte et sévère, je demande :

    Qui va là ?
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  • Mar 23 Aoû - 14:05
    Les premières caresses de l’astre brûlant sur mes paupières m’indiquent qu’il est l’heure de se lever. Cela faisait quelques semaines que j’étais revenu en ces terres gelées, étant paradoxalement le meilleur et le pire endroit possible pour mes entraînements. Je m’y plais lorsque j’ai besoin de m’éloigner un peu du reste du monde. On ne se refait pas en quelques années. Le froid et le gel sont en effet des effets que je tolère peu, de part ma nature élémentaire. Ce qui en fait également des alliés précieux pour le renforcement de mon corps.

    Les dernières flammes de mon feu de fortune s’épuisent lentement par elle-même, abattues par l’humidité et la neige omniprésente. Les nombreuses peaux de bêtes formant mon salut dans ces terres inhospitalières sont en partie gelées, ou trempées dans le meilleur des cas. J’ai l’habitude à présent, ce réveil désagréable étant devenu une routine. Quelques cerfs et sangliers s’hydratent auprès de la rivière partiellement solide, pendant que d’autres mammifères cherchent péniblement quelques baies ou nuisibles sous les épaisses couches de neige. Certains viennent même me saluer, dorénavant habitués à ma présence.

    « Bonjour vous, bien dormi ? », leur dis-je d’un air naïf et enfantin, caressant les plus courageux.

    Mon dernier séjour ici remonte à la fin d’année dernière, et il faut m’avouer que je ne me ferai jamais vraiment au froid. Mes muscles sont plus lents pour récupérer, ma magie plus hasardeuse et le sol terriblement glissant. Il faut cependant reconnaître que je progresse bien plus vite ici alors cela vaut bien le coup de se faire violence.

    M’époussetant des divers flocons et bottes de terres sur mon visage et mes habits, je ravive les maigres flammes pour réchauffer mon repas de la veille, consistant en quelques morceaux de viandes de lapins et de baies. J’admire quelques secondes les premiers rayons de soleil flatter les arêtes des différents monts m’entourant, et commence une série d’échauffements, en prévision de cette nouvelle journée. La chaleur grimpante de mes muscles et de mon corps est la bienvenue, le froid assaillant fortement mes sens à présent éveillés. La fatigue commence à se faire ressentir, je ne resterai que quelques jours de plus. J’ingurgite rapidement mon repas de fortune et commencent mes premiers pas, invitant les différents visiteurs à poils à s’éloigner.



    En parfaite osmose avec mon environnement, comme si j’étais hors du temps, j’exécute les premières formes du Zéphyr. Mes pas sont lents, précis, glissant sur la neige, ne m’y enfonçant qu’à peine. Mes bras fendent l’air, sa froideur perçant chacun de mes nerfs, suivant avec une précision mortelle leur trajectoire. Lentement et graduellement, je joins un peu de magie à mes mouvements, gagnant peu à peu en vitesse. Stimulant les différentes composantes de l’air ambiant, celui-ci se réchauffe peu à peu, formant une enveloppe de condensation autour de ma silhouette. Je sens la présence des animaux m’observant à la lisière des bois, tel des spectateurs silencieux assistant à une représentation.
    Réunissant peu à peu l’air au niveau de mon coude droit, je me prépare à amorcer un coup de paume devant moi. De longues semaines d’exercices et de fatigue me font légèrement vaciller, ce qui fit partir le coup plus fort que prévu. Le pauvre pin se trouvant face à moi s’en retrouva déraciné et s’écrasa sur le sol dans un craquement sourd.

    Les animaux aux alentours, pris de peur, s’enfuient dans tous les sens.

    « Ah… Excusez-moi mes chers amis. », leur soufflai-je péniblement.

    Seulement quelques secondes après l’incident, j’entends une faible voix au loin. Peut être une personne dans le besoin ? Après quelques dizaines de mètres de course, je me retrouve face à face avec une créature pour le moins inhabituelle. Pour moi du moins, peut être que les citadins sont plus familiers que moi avec cette race ?

    Une belle jeune femme en apparence, mais quelque chose dégageait un profond vécu en elle. Un regard tranchant avec le blanc immaculé omniprésent en ces terres reculées. Mais surtout, une paire d’ailes habillait son dos. Quelle étrange créature.

    Sortant un instant de mes pensées, je remarque ses habits élégants et soignés, et m’incline aussitôt. Le geste reste très maladroit, mais je suis le mieux placé pour savoir que la pratique apporte la maîtrise.

    « P-Pardonnez-moi mademoiselle, j’espère ne pas vous avoir dérangée ! Je suis ici pour parfaire ma danse, et n’avait aucune intention de perturber… votre… Quoi que vous fassiez ! »

    Une noble, c’est sûrement une noble. On m’a toujours dit que les nobles étaient bien vêtus.
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  • Mar 23 Aoû - 14:58
    Comment un homme pouvait se retrouver au beau milieu de nulle part, dans ces contrées inhospitalières et froides ? Bien que ma surprise est grande lorsque je vois l’étranger s’aventurer non loin de moi, il s’incline abruptement et s’excuse. Dois-je me méfier ? Certainement. Mon expérience d’il y a quelques semaines m’a bien fait comprendre que les mortels ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent. Il se peut qu’il ne soit pas seul et dans ce cas, je dois me préparer au pire. Prudente, je tiens mes positions et déploie mes ailes au moindre mauvais pas, si jamais je dois fuir. On m’a averti qu’il peut y avoir des mauvaises surprises dans les rocheuses. J’espère ne pas m’être trouvé dans de beaux draps. Au vu de son apparence, je me demande s’il s’agit d’un elfe. Celui-ci est bien bâti, un regard océan, une chevelure aussi blanche que la neige et des vêtements d’un autre âge.

    Lorsqu’il évoque être venu pour parfaire sa danse, je me suis mise à avoir un petit rire nerveux. Me prend-t-il pour une sotte ? Qui parmi les plus fous oserait danser dans cet endroit, où la vie y est ardue ? Je range alors mon carnet de croquis et mon crayon dans ma sacoche, avant de reposer mon regard dans sa direction. Sa gestuelle n'est pas menaçante, voire au contraire, plutôt respectueuse. Ne sachant sur quel pied danser, je ne sais pas trop où me mettre et balbutie.

    Mais… Mais arrêtez ! Je ne sais pas pour… pourquoi vous vous inclinez ?

    Le feu me monte aux joues. Je n’ai jamais vu quelqu’un s’incliner devant moi de tout temps ! Heureusement, il n’y a que cet étranger et moi au fin fond des Rocheuses. Mes réactions sont régies par mes émotions. Quand je me compare à l’ange Talos, je me sens tellement différente. Tous deux créatures des titans et pourtant fervents admirateurs de nos déités, nous n’avons que notre race en commun. Peut-être devrais-je prendre le temps de discuter avec lui. Après tout, la solitude m’a gagné pendant des millénaires, croyant avoir été seule rescapée de la grande guerre. Tandis que mes pensées m’échappent, je reprends mon sérieux et déclare :

    Pourquoi venir dans ces montagnes pour “danser” ? Ou ai-je entendu chasser, ce qui aurait plus de sens, murmurais-je à moi-même en plissant les yeux. Est-il possible d’avoir votre nom ? criais-je pour être certaine qu’il m’entende.

    Le vent mordant se lève d’un coup et balaie ma voix, ce qui m’exaspère alors que je ne souhaite pas m’approcher de l’individu. En y faisant un peu plus attention, je remarque qu’il ne possède pas d’armes et il me paraît avoir une ou deux têtes de plus. Ou bien s’est-il tout simplement perdu au beau milieu de cet endroit et a voulu me faire croire à un mensonge, plutôt que de dire la vérité. Quelques oiseaux se penchèrent sur une branche, souhaitant assister au spectacle.
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  • Mar 23 Aoû - 18:25
    De grosses gouttes de sueur perlent de mon front jusqu’à la pointe de mon nez. Je ne veux en aucun cas froisser ou me faire remarquer par les grands de ce monde. Mais… il semblerait que je me sois trompé sur ce coup-là. Encore. Cette femme est remarquablement bien habillée, mais elle ne semble pas être une femme de pouvoir. Du moins, je l’espère sincèrement.

    Le vent se faisant de plus en plus fort et mordant, je décide de créer une bulle d’air près de nous, tout en me rapprochant un peu, pour que la communication soit plus aisée. Je remarque un peu tard ses joues prendre un teint écarlate. Bah, c’est trop tard maintenant.

    « Erzett… Je me nomme Erzett. » lui répondis-je dans un rire gêné.

    Je sens à son air dubitatif que le terme « Danse » n’est pas le plus approprié pour les non-initiés. Il est vrai que j’ai toujours utilisé cette image, un héritage de mon père sans doute. Des siècles d’initiations et de vie recluse ne me facilitent pas la tâche. Je ne sais pas y faire avec les autres personnes moi !

    « Hum … Pardonnez mes termes, il s’agit d’un art martial que je pratique depuis ma naissance. Mes ancêtres l’ont nommé la Danse du Zéphyr et j’y referre en ces termes. Je vous assure que je ne suis pas une menace, j’apprécie seulement le calme et la sérénité qui règne en ces lieux pour m’entraîner. », lui promis-je, en levant les mains en signe d'apaisement.

    Quelques longues secondes s’écoulèrent dans un silence presque total, uniquement perturbé par le bruissement du cours d’eau à proximité et le jappement de quelques renards. Je rougissais probablement à vue d’œil, ne sachant que faire dans ce genre de situations.

    Le vent se fit de plus en plus violent. Les pics rocheux alentours fonctionnaient comme un entonnoir, et de part la compression de l’air entre leurs flancs, créaient souvent de fortes bourrasques. Très agréable durant un entrainement, mais clairement pas pour une discussion.  La fatigue n’aidant pas, j’ai de plus en plus de mal à maintenir notre position vivable.

    Trouve quelque chose à dire, aller… me disais-je.

    « J’ai… J’ai monté un abri un peu plus loin, nous y serons protégés des intempéries. Vous aimez la viande de lapins ? J’ai également eu la chance de tomber sur quelques Nordiques sur le flanc de la montagne derrière, je peux vous en faire une infusion. Puis-je également vous demander votre nom ?», débitais-je d’un air presque paniqué.
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    Anonymous
  • Mar 23 Aoû - 20:59
    L’étranger prénommé Erzett semble aussi perdu que moi dans sa manière de réagir avec autrui, lâchant un petit rire singulier. Le vent semble s’être apaisé et j’entends ses mots distinctement, sa voix est profonde et mélodieuse. Il se rapproche, je campe sur mes positions n’ayant pas totalement confiance. Lorsqu’il évoque que sa danse est en réalité une technique et non pas d’un pas, je commence à avoir l'œil pétillant. S’il est ici, c’est seulement pour pouvoir mener à bien son entraînement qui paraît intensif. Lorsqu’il lève les mains, je décide enfin de baisser ma garde. Il n’est clairement pas un mercenaire où un de ceux ayant une haine envers les créatures des titans. Un soulagement immense remplit mon cœur et j’ai la sensation d’avoir la tête lourde. Ai-je eu peur de sa réaction et d’une animosité car je suis différente ? Oui. Un silence gênant opère, je n’ose bouger un seul centimètre de mon corps jusqu’à ce que je sursaute légèrement quand il reprend la parole. M’invitant à aller dans un abri qu’il a confectionné pour se protéger. Lorsqu’il parle des Nordiques, je commence à relever un sourcil avant de lui donner mon plus beau sourire et dans une voix mielleuse lui déclare :

    Luvïel. Je me nomme Luvïel. Je serai ravie de pouvoir vous accompagner à votre abri, m’inclinant légèrement, comme lui l’avait fait peu avant moi.

    Relevant ma tête, je décide de m’approcher et remarque en effet qu’il transpire. Mes ailes restent dans mon dos, refermées pour éviter de prendre trop de place.  Ayant au moins deux tête de plus, comparé à ma taille, je pense qu’il sera difficile de lui emboîter le pas. Si tel est le cas, je me surélèverai pour pouvoir le rejoindre. Pendant notre trajet, tandis que nous suivions le cours d’eau pour remonter jusqu’à son abri, je commence à me dire que cette rencontre n’est peut-être pas si anodine. Quand il a parlé de ses ancêtres, j’imagine qu’aujourd’hui il se retrouve seul. Il semble ne pas aller trop vite, ce qui me permet de rester à la même allure. Nous n’échangeons aucun regard ni même aucun mot pendant quelques minutes, avant de déclarer avec une pointe d’excitation dans la voix :

    Vous avez parlé d’une plante : la Nordique. Vous vous y connaissez en espèce végétale ? Sachez que j’ai attrait à tout ce qui touche à ce qui nous entoure. Je dirais, la vie en elle-même. Si belle. Si resplendissante ! Je l’accueille à bras ouvert chaque jour et souhaite en apprendre davantage. J’ai soif de connaissances. Et vous, Erzett ? Racontez-moi. Qu’est-ce qui vous a amené à errer ici, hormis le fait de vous entraîner ?

    La curiosité m’anime, je deviens un véritable moulin à paroles tandis que j’enchaîne les questions. Allais-je déstabiliser cet étranger que je ne connais ni des divins ni des gardiens. Ses vêtements rapiécés ont une odeur âcre et je me demande depuis combien de temps les portent-ils. Nous nous avançons jusqu’à arriver à un petit cabanon, fait de bois et de cailloux. Cela me rappelle ma petite cabane au fin fond des pins argentés. J’ai comme un moment de nostalgie, ne bougeant plus et fixant, imperturbable, cet abri miséreux. Au vu de cette bicoque, je ne peux qu’imaginer qu’il y vit depuis quelque temps déjà. Ou bien me trompais-je ? Je commence à prendre mes aises et à regarder la façon dont il l’a montée. Il y a quelques endroits qui mériteraient d’être retravaillés au risque qu’un jour, cela s’écroule. D’une voix triste, je m’approche de lui et lui demande poliment :

    Depuis combien de temps vivez-vous ici ? Est-ce que cela vous convient ?

    La solitude. Je l’ai aimé autant que je la hais. Elle m’a permis de vivre pendant des millénaires, avec moi-même et en compagnie de la vie dans les bois. Peut-être ne sommes-nous pas si différents, me disais-je dans mon esprit. Je tends ma main et touche son épaule, une lumière y rayonne légèrement. Ce n’est pas grand chose mais je le soigne sur les petites plaies et potentiellement une fatigue chronique s’étant installée, si tant est qu’il se sente las. En tout cas, cela lui sera bénéfique. Je ne saurai dire pourquoi, mais mon instinct me dit d’aller vers lui et de lui apporter une lumière.

    Erzett, sachez que vous n’êtes pas seul sur ces terres. Si vous le souhaitez, je pourrais vous emmener dans un endroit incroyable, dis-je en laissant ma main sur son épaule ferme.
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  • Mar 23 Aoû - 22:16
    La lourdeur et le froid qui assaillaient mon corps se sont volatilisés au contact de la main de la jeune femme. Une chaleur douce et apaisante m’envahit, et je me sens partir quelques fractions de secondes, dans une paix intérieure imperturbable. Quelle singulière magie que voilà… Je reviens cependant rapidement à mes sens, le visage rubicond.

    « Ah, il ne fallait pas Dame Luvïel, ou mademoiselle, ou juste Luvïel ? Je… » m’arrêtant net avant de toussoter. Pourquoi ai-je tant de mal à discuter avec mes semblables, idiot !

    Avant de répondre à l’avalanche de questions dont j’ai été submergé, je décide de rapidement changer mes vêtements trempés de sueurs, ma propre odeur attaquant les parois de mon nez. Je retire les quelques lanières de cuirs sur lesquelles sont lacées des peaux de bêtes chaudes, maintenant ma poitrine à une température acceptable, et les dépose près du feu qui peinait à conserver sa stature. Je récupère des habits secs, identiques en tout point à ceux que je viens de déposer et les enfile en vitesse. En me retournant vers Luviël, je remarque qu’elle a détourné le visage. Peut-être que quelques bibelots auront captivé son attention dans cette petite bicoque.

    Regagnant ma place près de la chaleur douce et salvatrice du petit feu de camp, je m’apprête à répondre à ses questions. Etablir un climat de confiance est une des règles principales pour une bonne entente entre individus, m’a-t-on dit.

    « Je parcours le monde depuis mon plus jeune âge. Cela fait environ cinq siècles à présent. Je sais que je n’en ai que peu de traits, mais je suis en réalité un élémentaire. » commençais-je avec un rire discret.

    « J’ai par conséquent une bonne connaissance de ce qui compose notre monde, que ce soit la faune ou la flore. Ce ne sont cependant pour moi que des informations dédiées à la survie, je n’ai en aucun cas la prétention d’être un érudit ! »  paniquais-je en secouant vivement les mains.

    « La Nordique, que je consomme en infusion, est notamment excellente pour la régénération musculaire, enfin, c’est en tout cas l’effet qu’elle me procure » développais-je en lui tendant une tasse en bois taillée à la main, contenant le précieux breuvage.

    Le vent redoublait d’effort, et secouait les fondations fragiles de mon habitation. Quelle honte de recevoir quelqu’un dans cet endroit miteux. Je décide d’aller déposer rapidement ça et là des bouts de bois et des peaux pour renforcer hermétiquement l’abri.

    « Pardonnez-moi, je ne suis pas habitué à recevoir et me contente la plupart du temps de peu. Je vous prie de bien vouloir m'excuser du pauvre accueil que je vous offre.  Bien, me concernant… » lançais-je avant de prendre une grande aspiration.

    « J’ai tout perdu il y a deux ans. Mes disciples, ceux que je me plais à considérer comme les enfants que je n’ai jamais eus. L’invasion des Titans a fait bien des victimes, et ils en ont fait partie. Je leur ai promis de m’ouvrir au monde et d’aider ceux dans le besoin, dans la limite de mes compétences. J’ai quand même parfois besoin de prendre du recul et de me retrouver de temps à autres, alors me voici. » lui expliquais-je avec un ton léger pour ne pas perdre mes moyens. Je sais néanmoins que mon visage laisse transparaître une profonde tristesse et nostalgie.

    Je fais réchauffer quelques morceaux de viande, très bien conservés grâce au climat local. C’est un des rares avantages à venir passer du temps ici. La nourriture ne pourrie que peu. Je sers ce met pittoresque dans des bols du même bois que mes autres ustensiles de cuisine, et lui tend en souriant.

    « J’enseigne mes techniques à qui le souhaite, partage mon maigre savoir à qui en a besoin. J’apprends peu à peu que tout n’est pas noir en ce monde, mais je ferai tout pour détruire ce qui menace l’avenir des enfants. » finissais-je d’un ton dur tranchant avec mes mots précédents.

    Mon regard se perd quelques secondes dans les flammes vives. Je revois mon sanctuaire saccagé, les enfants au sol, ma première disciple profondément meurtrie en protégeant notre foyer.

    « Non, plus jamais » me promettais-je d’un son presque inaudible.

    Secouant vivement la tête pour me remettre les idées en place, je croise le regard ambré de la jeune femme.

    « Et vous, que faisiez-vous le long de cette rivière ? »
    Invité
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  • Mer 24 Aoû - 8:51
    Erzett est une âme attendrissante, au vue de sa carapace de fer, il réagit de la même manière que moi. Son corps est influencé par ses émotions et c’est une très belle chose. Lorsqu’il ôta ce qui lui servait de vêtements, je me mis à toussoter. L'odeur d’animal mort étant bien trop forte, je détourne ma tête tandis qu’il revêt de nouvelles peaux. Celles-ci lui permettent de conserver sa chaleur corporelle, supportant le froid des montagnes de Shoumeï. Se rapprochant du maigre feu, il s’ouvre à moi sans a priori, ce qui me fascine. Ayant rarement eu affaire avec des élémentaires, je l’observe dans le moindre détail. Je l’écoute sans broncher, me donnant des éléments sur son passé. Sa voix me berce, je suis assise face à lui, telle une enfant à qui l’on raconte des histoires avant d’aller se coucher. Lorsqu’il me parle de plantes, je suis toute ouïe et, commençant à sortir mon petit carnet, je rajoute des notes sur la Nordique, une plante dont je n’avais pas encore eu connaissance. Je gribouille grossièrement ce à quoi elle pouvait ressembler afin de pouvoir aller en chercher par la suite.

    Cet homme dégage une belle aura, dans sa manière de discuter, dans sa gestuelle et sa façon de prendre soin d’une inconnue qu’il vient à peine de rencontrer. A vrai dire, nous avons beaucoup de similitudes et je pense que, le chemin qui s’est offert à nous, n’est pas qu’une coïncidence. Soudain, alors qu’il replace quelques morceaux pour son abri, sa voix change de ton lorsqu’il évoque avoir tout perdu. Je sens mon teint blêmir, la tristesse se lit dans le regard d’Erzett. Mon cœur se serre à l’idée de ce qu’il a subi, il est vrai que beaucoup de personnes ont dû vivre une véritable souffrance. Si les titans sont arrivés, c’est pour une bonne raison. Les Hommes ont perdu la foi, ont oublié les déités et ont laissé leur morne vie et leur péché prendre le dessus. La rancœur de l’élémentaire est compréhensible, ses mots me touchent au plus profond de mon être. Je compatis à sa douleur. Puis il commence à parler de son art martial jusqu’à expliquer vouloir détruire les menaces qui détruiront l’avenir des enfants. Je joins mes mains en prière, les aiguillettes sur le dessus de ma tête se rabattent en arrière en signe de mélancolie. Quelque part, je prends peur et commence à lui dévoiler qui je suis. Il me pose une question à laquelle je réponds avec douceur.

    J’étais en quête pour chercher de nouvelles plantes à ma collection. A vrai dire, j’ai vécu des millénaires dans la forêt des pins argentés, apprenant par cœur les différentes espèces végétales et dialoguant avec les animaux. J’ai vécu seule si longtemps.. Je ne comprenais pas à l’époque pourquoi on me pourchassait et désirait ma mort alors, j’ai fui et ai préféré vivre loin de toute civilisation.

    Mon cœur balance entre vouloir lui raconter que j’ai assisté il y a 5000 ans à la grande guerre des titans, qui fit d’innombrables victimes dans les deux camps, et ne rien lui dévoiler. La tristesse d’un homme, surtout lorsqu’il est régi par ses émotions, peut être vive. Je ne le sais que trop bien. Je dépose le plat avec la viande de lapin, cela ne me dégoûte point mais, nous les anges, n’avons pas besoin de manger, ni de dormir.

    Vous êtes adorable et votre hospitalité m’affecte. Sachez que je ne mange pas et dors rarement. D’autant que vous aurez besoin de ses rations si vous avez besoin d’énergie. Je ne connais pas votre race, hormis ce que vous venez de m’expliquer à l’instant. Néanmoins, vous devez vous reposer. En ce qui concerne votre histoire, pensez-vous réellement que ce soit la faute des titans ? Il faut parfois regarder au-delà de ce que l’on voit. Je vais être un poil extrême mais, il y a 5000 ans, lorsque les Hommes ont compris qu’ils pouvaient avoir le pouvoir, la richesse et s’ouvrir aux péchés, les titans ont essayé de les remettre sur le droit chemin. Jusqu’à ce qu’un jour, quelques Hommes décident de se rebeller et d’aller quérir des gens du peuple en les détournant du droit chemin. J’ai voulu discuter avec eux, j’ai voulu apporter mon aide et ma bienveillance avec ma magie de soin et tout ce que j’ai reçu n’étaient que menaces verbales et physiques. Nous étions quelques anges à vouloir ramener à la raison les Hommes, leur expliquant que le chemin qu’ils allaient emprunter risquent de leur faire du mal. Ils ont été sourds à nos appels. Ce qui s’ensuivit… Je ne veux pas y repenser. Je souhaite trouver ma rédemption. Tout ce que je peux faire, c’est offrir mon amour et la parole. Je n’ai jamais souhaité faire du mal à qui que ce soit et ai toujours voulu retrouver la Lumière. Cette lumière qui nous permet d’avoir l’espoir et de vivre sans se soucier du lendemain.  

    Je ferme les yeux un instant, les ailes dépliées pour nous cacher du vent qui s’engouffre et siffle dans nos oreilles. Cette âme est en peine et mon envie de lui apporter la paix est forte. Surtout qu’il s’agit d’une personne ayant un bon fond, de ce que j’entrevois. Ces personnes-là ne devraient pas à souffrir autant.

    J’ai perdu un de mes pères. J’ai appris sa mort il y a peu et mon cœur est déchiré. Pourtant, j’apprends ce qu’est le pardon et ne souhaite pas la guerre. Qu’apporte-t-elle si ce n’est plus de souffrances et de maladies ? Pourquoi devrais-je en vouloir à ceux qui ont causé cet acte aussi odieux soit-il ? La vengeance est compréhensible. L’injustice ressenti mais, ô combien une émotion purement humaine. Les personnes qui sont dans l’esprit de vengeance attribuent à l’autre une toute puissance : il serait l’auteur de tous leurs maux, les empêcherait de vivre. Plutôt que de réfléchir sur les raisons de leurs souffrances, de leurs échecs. La vengeance, si elle défoule sur le coup, épuise à long terme, comme un puit sans fond dans lequel on s’abîme. On n’en finit pas de gratter la plaie, et la blessure ne peut alors jamais cicatriser, se transformant en douleur lancinante…le sentiment d’injustice qui motive ce besoin de revanche doit sortir d’une façon ou d’une autre. Mais il convient de l’exprimer de la manière la plus saine pour soi-même. Pardonner c’est admettre, tolérer et excuser. Personne ne mérite qu’on gaspille son énergie.  Accepter que l’autre, celui qui nous a blessé, ne soit pas puni par nous, ne plus lui en vouloir personnellement est une preuve de grande intelligence et c’est avant tout choisir de ne plus souffrir, non seulement du mal qu’il nous a fait, mais aussi de celui qu’on voudrait lui faire en retour. Je ne vous connais pas personnellement mais, je ressens comme une … affinité auprès de vous, Erzett.
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  • Mer 24 Aoû - 13:51
    « Quoi … ? »

    Elle est donc une servante des Titans ? Elle n’a pourtant rien en commun avec toutes les créatures que j’ai affronté. Ils étaient tous là avec l’intention bien définie de me tuer, et maintenant que j’y pense, je ne me souviens pas en avoir vu un seul tenter de communiquer.

    Je ne parviens cependant pas à me contenir. Mes yeux commencent lentement à briller d’un éclat émeraude, de fines volutes d’air couleur jade s’en échappant paisiblement. Ma forme primordiale cherche à prendre le dessus, mais je n’arrive toujours pas à la contrôler. En un instant, l’atmosphère se fait lourde, les objets malléables au sol se courbent peu à peu sous la pression de l’air. Les ailes de l’ange s’affaissent légèrement, tout comme ses épaules. Je sors sans vraiment m’en rendre compte deux objets de ma petite besace en cuir de sanglier.

    « Regardez. » lui demandais-je alors que son regard se tournait vers le sol à cause de la pression qui pesait sur elle. « REGARDEZ. »

    Devant les yeux de l'ange se trouvaient un dessin représentant vaguement deux formes animales, et un bracelet tissé avec des fibres végétales, sur lesquelles on devine quelques restes de pétales séchés. Des trésors que je chérissais et que je conservais précieusement. Mes derniers souvenirs matériels de mes disciples.

    « Vous croyez vraiment que les enfants qui ont fait ceci ont pêché, offensé ou frustré vos maîtres ? Ils ont tout perdu à cause de la folie des hommes, et ils sont morts par la main de vos semblables. Peut-être est-ce moi qui devait être puni, je n’en sais rien. Mais ces enfants ne souhaitaient que VIVRE. » lui hurlais-je en écrasant mon poing au sol, les larmes me montant graduellement aux yeux.

    « Vous devriez avoir compris plus que quiconque grâce à votre vécu, vous ne cherchiez qu’à aider notre monde et vous avez pourtant été rejeté. Ce n’est pas aux vieillards, aux enfants, aux individus ne cherchant qu’à vivre en paix de payer le prix de la folie de quelques âmes. Combien des nôtres et des vôtres prennent plaisir à s’entretuer si ce n’est les rois, les empereurs, vos dieux ou que sais-je… »

    Tombant à genoux, les deux poings fermement enfoncés dans la neige, je me retrouve à quelques centimètres de l’ange. Mon état primordial se dissipe peu à peu. L’environnement redevient lentement celui qu’il était quelques secondes auparavant, et les quelques larmes qui apparaissent aux coins de mes yeux deviennent des sanglots.

    « Je ne vois que deux idées déchirées par la folie de leurs penseurs. Je ne cherche pas à me venger de vous, contrairement à ce que vous pourriez croire. Le bien et le mal existe dans nos deux mondes. Qu’un homme frappe son enfant ou qu’un serviteur des Titans menace de tuer une femme incapable de se défendre, j’agirai de la même façon. Je crois que notre rencontre en est la preuve, nous sommes capables de nous comprendre. Nous autres, races mortelles, n’avons qu’en de très rares cas votre longévité. Le côté éphémère de la vie pousse bien des hommes aux excès, au zèle ou à la folie. Je ne cherche pas à défendre les méfaits de nos ancêtres ou ceux qui ont mené à cette guerre, je n’en connais de toutes façons pas la profondeur. » lui soufflais-je péniblement.

    « Ma mère est morte en me donnant la vie, et mon père a perdu la sienne dans mes bras, affligé par une terrible maladie. Les jeunes enfants que j’ai recueillis fuyaient tous la guerre, celle des Hommes. N’y a-t-il déjà pas assez de malheur en ce monde pour en plus y rajouter des guerres aux proportions démesurées ? »

    En redressant lentement mon visage, je croise son regard. Profond, pur. Pourquoi tout cela doit se passer ainsi ? Pourquoi cet instant ne peut pas devenir quelque chose de naturelle ? Pourquoi après tant de siècles loin de tout, je semble être un des seuls individus à vouloir la paix en ce monde ? Elle et moi semblons avoir vécu des évènements difficiles, et nous voici face à face, fondamentalement ennemis de part nos origines. Cela n’a aucun sens.

    « Je ne serai ni comme les dirigeants du Sekai, ni comme vos maîtres. Je ne cherche pas une vulgaire vengeance, sans véritable sens, ni but établi. J’ai promis de protéger les faibles de la folie et de la démesure des forts. Quel que soit leur camp, leur origine. Ceci est mon serment. » finissais-je en plongeant mon regard déterminé dans celui de Luvïel.
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  • Mer 24 Aoû - 17:59
    Spoiler:

    Une fois avoir terminé mon récit, Erzett change littéralement d’attitude. Son regard océan devient jade, ses traits durcissent et une étrange sensation m’effleure. Il me somme de regarder les objets qu'il sort de sa besace, insistant lourdement et haussant le ton. Ma peur grandit, comment ai-je pu être si naïve de croire que le cœur des mortels puisse changer avec de simples mots ? Il me donne des exemples concrets sur les enfants ayant péri dû à la désolation des titans. Peut-être n’était-ce pas directement de leur main, mais la cause reste la même. Ils sont décédés sans avoir pu goûter à ce qu’à offrir la vie. Lorsqu’il frappe le sol, je commence à me recroqueviller sur moi-même comme si mon corps était une carapace. Mes ailes sont lourdes, mon cœur bat à un rythme effréné. Cette fois-ci, ni Seagan ni un autre membre du culte du Nouvel Ordre ne peut m'apporter son aide. Je le laisse exploser, de colère et de tristesse. Comme s’il avait besoin de vider son sac.

    Il déblatère avec une pointe de rancœur et de violence qui me perturbent. Je n’avais pas ressenti cette émotion depuis tant d’années, une incompréhension s’installe et mon corps refuse de bouger. L’elfe tombe à genoux, à quelques centimètres de moi, la pression sur mes épaules diminue et mon regard est rempli d’effroi et de douleur. Sa voix devient tel un murmure, il a raison sur un point que je ne connaîtrai jamais : la vie éphémère. Ces êtres si fragiles ne peuvent pas rester bien longtemps sur Sekaï et ils ont ce besoin de prouver qu’ils existent. Erzett ne semble pas comprendre que leur vie, aussi courte soit-elle, est infiniment liée aux déités. En ce qui concerne les êtres n’ayant pas encore connu une existence prospère, ni appris l’existence des Divins, cela est dû aux Hommes et leur insubordination. Il n’a plus personne à qui parler. Pas de famille. Pas d’amis. Un être vivant dans une solitude si ancrée… Tandis qu’il me dévoile ses pensées les plus pures, je baisse mon regard ambré et lumineux avant de lui souffler :

    Je n’ai jamais songé à tout cela. Je n’ai pas eu le retour de ceux ayant vécu ces drames sans avoir des injures ou que l’on me jette de la caillasse. Malgré tout, avec vos mots, vous m’avez permis de comprendre pourquoi certains craignent les titans. Je dois vous avouer que même si je suis une de leurs enfants, je les aime et les craint également. Je les ai vu infliger la douleur et le tourment, comme je les ai vu accorder leur amour et leur pardon. Erzett, je reste persuadée que le monde qui va renaître de ses cendres deviendra meilleur. Seulement, pour cela, les gens doivent écouter et ne pas oublier d’où ils viennent.

    Une personne dévouée, passionnée et entièrement elle-même. Lui et moi sommes vraiment pareil, hormis le fait qu’il souhaite éradiquer la menace des titans et que, pour ma part, je souhaite leur faire comprendre qu’ils ne sont pas là pour créer le désordre et le chaos. S’ils ont agi de la sorte, c’est bien car les Hommes se sont détournés de ceux qui ont la capacité de créer, de modifier et d’apporter au monde. Le fait de le voir d’aussi près me permet d’observer minutieusement son faciès, cette tristesse est si enfouie qu’elle a fini par le marquer indubitablement.

    Je fais le serment que mes intentions seront toujours bonnes. Sans mes pères, je suis maître de ma vie et de ma destinée. Peut-être que cela ne va pas vous plaire mais j’ai foi au changement dans ce monde. J’ai foi en ces personnes qui prient et qui s’entraident. Les gens dont je parle sont honnêtes et leur coeur est bon, peut-être parfois assombri suite à des évènements malheureux… Néanmoins, il ne faut jamais se détourner de la Lumière. Je souhaite être cet Espoir, celle qui permettra aux mortels de croire à nouveau, de demander le pardon et de s’expier. Je vais vous raconter quelque chose qui m’est arrivé il y a peu. Des mercenaires sont venus nous encercler, alors que je partais avec un groupe d’hommes prêchant la bonne parole. Tandis que nous sortions de la forêt des pins argentés, ces reikois n’ont pas voulu écouter mes douces paroles et s’en sont pris au groupe. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais, sachez qu’ils se sont entretués et l’un d’eux était l’un des pires scélérats. Il aurait souhaité vendre mes ailes au marché noir, il a violé bon nombres de femmes et en a tués certaines, aimant l’or et l’argent, s’adonnant à l’esclavage également et certaines autres perfideries. Ce type de mortel mérite-t-il l’amour et le pardon ? Cet homme reçoit un châtiment, perdant ainsi la vue, l’ouïe et le goût pour ses mauvaises conduites. Il n’a pas rejoint les Gardiens, car il ne le méritait pas. Toutefois, si ce mercenaire demande grâce auprès des titans et que ceux-ci l’écoutent et lui pardonnent, alors il retrouvera son chemin et avec, tous ses sens.

    Sans évoquer Seagan avec ses sanctions divines, j’ai préféré omettre quelques détails pour qu’il comprenne ce vers quoi je veux l’amener. Beaucoup de mortels sont impurs, malhonnêtes, scrupuleux et bien d’autres termes moins glorieux. Erzett n’en fait pas partie et au contraire, j’aimerais le sauver des griffes de ce monde sordide. Il serait tellement mieux à Célestia, entourés de cette population ouverte et aimante. S’il voyait la vie, même aussi difficile soit-elle pour les mortels, entre les hauteurs des montagnes, le froid mordant et certainement un manque de nourriture, tous sans exception sont pourtant dévoués et aimants. Pour l'instant, je souhaite simplement échanger, yeux dans les yeux.

    La foi transporte les montagnes, dis-je d’une voix douce.
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  • Mer 24 Aoû - 20:16
    Reprenant peu à peu mes esprits, je constate subitement l’impact de ma transition autour de moi. Tout est encore plus en désordre qu’il ne l’était déjà et l’Ange, encore tremblotante, laisse transparaître une peur qui s’évanouit lentement. Cette forme éveillée s’avère être aussi destructrice physiquement que mentalement. Frappé par la honte, j’attrape inconsciemment ses mains dans les miennes.

    « E..Excusez-moi, je ne voulais pas vous mettre dans cet état ! »

    Ses mots pleins de chaleurs et de convictions résonnent toujours dans mon esprit. Elle a su les exprimer avec une douceur mêlée de fermeté d’un naturel perturbant. Bien sûr, une créature aussi ancienne croit fermement en ses enseignements. Je n’ai pas l’intention de changer ça, toujours est-il que son discours me frappe tel un boulet de canon. J’aimerais tant pouvoir me noyer dans ses paroles, me complaire dans la paix qui semble l’habiter et la bercer. Retrouver cette sérénité qui me fait tant défaut depuis deux ans. Mais j’ai vécu cinq siècles sans croire en ces déités, cinq siècles loin de tout être, je ne peux renier ce que je suis. Le monde est là, derrière ces murs de fortune, et sa sauvagerie bien réelle nous frappera en plein visage une fois dehors. Mais c'est la réalite que je chérie. Je m’assois près d’elle, tout en adoptant une gestuelle apaisante.

    « Luvïel. Je ne remets pas en cause votre foi ou vos enseignements. Ce scélérat dont vous me parlez n’est qu’un être perfide parmi tant d’autres, et ils existent dans chaque camp. Croyez-en mon vécu. Je ne cherche pas à excuser les Hommes, ni punir vos seigneurs, je n’en suis de toutes façons pas capables. Regardez. » lui demandais-je en poussant légèrement la peau de bête servant de porte.

    Le souffle glacial me frappe de plein fouet. Si mes idées n’étaient pas encore remises en place, elles le sont à présent. Je contemple avec émerveillement les monts immaculés, leurs arêtes aiguisées. La cime des innombrables espèces d’arbres pointant vers le ciel, défiant son infinie grandeur. Les animaux les plus braves affrontant cette tempête. Les mères guidant leurs petits vers un hypothétique abri à ces conditions extrêmes. Les rares plantes se débattant contre le gel inexorable qui les attend. L’immensité et la beauté sauvage de notre gigantesque lieu de vie.

    « Tel est ma réalité. Notre monde. Nous serons sur ces terres jusqu’à ce que la vie nous quitte. Je n’ai pas suivi les mêmes enseignements que vous, ou peut être que je ne possède pas votre intelligence. Ce que j’essais de vous dire, c’est que d’innombrables individus, dont je fais partie, souhaite tout comme vous le meilleur pour ce monde. Tous issus de croyances, de villes, de races différentes. Chacun d’entre eux, à leur façon, à leur échelle, œuvre pour que cette terre soit un havre de paix. Je n'ai pas été éduqué dans la croyance, ou dans la soumission à un seigneur. Je suis un être libre. »

    Rabattant le semblant de porte pour nous protéger du vent mordant qui ne semblait pas vouloir se calmer, je rajoute une buche au feu, et couvre ses épaules de la couverture la plus chaude, et surtout la plus propre, dont je dispose. Je me contente quant à moi de la première venue et reprend ma place près des maigres flammes. Un sourire regagne peu à peu mon visage, soulagé d’avoir pu relâcher ces pensées qui me tiraillaient depuis tant de mois. La solitude est une tendre amante, mais sa froideur finit inexorablement par vous ronger. Parler est un exercice aussi délicieux qu’épuisant.

    « Réfléchissez à ces mots, non pas avec votre foi, mais avec votre cœur. Vous avez bien le droit de penser un peu à vous, non ? » lui lançais-je avec un sourire chaleureux.
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  • Mer 24 Aoû - 21:04
    L'élémentaire est doux, alors que nos modes de pensées sont à l'opposé, il fait en sorte de rattraper son excès de colère. Ses mains ne sont pas si chaudes au toucher, c'est la première fois que l'on daigne me prendre les miennes. C'est réconfortant, accueillant même. Bien qu'il m'explique sa conception de la liberté de vivre et de penser, sans être sous le joug de mes pères ou même de n'importe qui, je commence à méditer la question. Son naturel reprend le galop et il vient poser une couverture sur mes épaules, lui en fait de même. Je n'ose lui dire que je n'ai pas besoin de ce genre d'effet personnel car, les anges ne ressentent ni le froid ni la chaleur, hormis en cas extrême. Son geste est fortement apprécié et bien que le feu paraisse faible, au vu de la tempête qui s'annonce à l'extérieur, je réfléchis sur ses dernières paroles.

    Erzett, je suis une femme libre depuis des millénaires. Les choix que je fais me sont propres. Si je me trompe, il n'y a que moi qui en pâtira. Je dois avouer que vous avez cette même lueur, ce même espoir qui nous anime de l'intérieur. C'est également ce qui nous consume. J'ai une longévité infinie mais sachez que je ne suis pas immortelle. Depuis que je n'ai plus accès au royaume divin, chaque créatures, chaque êtres issus de la main des titans a perdu une grande partie de ses pouvoirs mais aussi son immortalité. J'ai fait le choix de fuir et de rester en retrait du monde, ne sachant nullement ce qu'il s'y est passé. Si j'ai fait le choix de rejoindre le culte du Nouvel Ordre, c'est pour une bonne raison. Comme je vous l'ai dit, je veux apporter la Lumière dans le cœur des Hommes. J'ai fait la rencontre d'entités toutes plus incroyables les unes que les autres. J'y ai même vu un autre ange ! Bien que lui et moi soyons totalement aux antipodes. Aucune émotion, prêt à détruire le monde pour les titans, aucune volonté de changer le mode de vie des mortels… Bref, je m'égare.

    J'emmitoufle la couverture encore plus autour de moi, sans réellement souffrir du froid. Je ressens une envie de me cacher loin mais, même si je voulais partir, au vu du blizzard dehors, ce ne sera pas possible maintenant. En vérité, avec mon pouvoir de lumière, je pourrais créer une journée ensoleillée sur cette petite parcelle pour ne pas avoir à craindre la bourrasque infernale. Pourtant, je trouve que laisser la vie telle qu'elle est, telle qu'elle vient, est un cadeau et qu'il ne faut pas interférer avec Mère Nature. Pour m'amuser, je crée des petites boules de lumière sans chaleur qui tournent autour de nous. Une petite dizaine parcourt la petite cabane et illumine les moindres recoins. À certains endroits, le bois a souffert des intempéries et il serait préférable de s'en occuper.

    Cela ne vous dérange pas si je reste encore un peu, le temps que l'âme blizzard se calme ? Nous pourrions en profiter pour en apprendre plus sur vos connaissances en herboristerie. Attendez, j'arrive.

    Je me lève en gardant la couverture et m'installe à ses côtés. Je sors mon petit carnet que j'ai laissé dans ma besace et commence à lui montrer les différentes plantes et champignons qui se trouvent dans la forêt des pins argentés. Certaines sont trouvables au fin fond des bois, aussi dangereux que vénéneux, ces plantes sont souvent dans les recoins où les animaux y sont les plus féroces. Heureusement que mon don de communication avec les animaux m'a permis de m'y approcher. Je lui laisse le carnet dans les mains et lui montre quelques notes du bout des doigts par-ci, par-là. Sans parler de nos différends concernant les divinités, j’ai l’impression que nous pourrions passer de longs moments ensemble.
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  • Mer 24 Aoû - 22:08
    Habile stratagème pour éviter le sujet que voilà. Je pense que des êtres centenaires voir plus ne chambouleront pas leur philosophie si aisément. J’ai exposé ma vision, elle la sienne, et chacun s’accorde pour respecter les croyances de l’autre. C’est finalement, une conclusion plutôt logique. Revenir à des sujets plus légers et innocents nous fera sans doute le plus grand bien. D’autant plus que le blizzard ne semble pas près de s’arrêter.

    Mon attention est toute tournée vers ces maigres volutes de lumières, voletant, dansant autour de nous. Elles auraient cependant pu se passer de mettre au jour les parties les plus miteuses de mon abri. Il me faudra sans doute réparer solidement ces quelques recoins si je ne veux pas retrouver cet endroit complètement effondré à mon prochain séjour près de ces pics enneigés.

    Je la surprends à venir s’installer à mes côtés, sortant un petit carnet soigneusement conservé de sa besace. Elle l’ouvre délicatement et me présente des croquis, des dessins, des schémas d’un nombre incalculable d’espèces végétales peuplant le Sekai. J’espère secrètement qu’elle ne va pas se relancer dans une tirade enragée, bien que la dernière ne fît que mettre en lumière sa passion débordante pour ces plantes. Elle m’en montre quelques-unes, me racontant les anecdotes menant à la mise sur papier de celles-ci. Avide d’informations, je décide de parler de celles que je connais bien. Je lui tends son crayon tout en pointant du doigt la dernière Nordique qu’il me reste, délicatement empotée sur un semblant d’étagère.

    « La Nordique. Vous avez de la chance, je n’en trouve qu’une ou deux par an. Très rare, je les trouve en général près des cimes des pics alentours. Il m’est aussi arrivé d’en trouver près des montagnes au sud du Mont Kazan. Presque invisible, je pense que pour les trouver, il faut le vouloir. Leurs couleurs se fondent parfaitement avec la neige les enrobant, mais un œil avisé repèrera leurs fines feuilles vertes poindre hors du sol. Comme je vous l’ai expliqué plus tôt, je leur trouve de très fortes vertus pour la régénération des tissus musculaires ou pour soigner quelques entailles. »

    Je la laisse terminer son croquis et ses notes, qu’elle couche sur papier d’un air presque frénétique. Elle est vraiment passionnée. Je tourne quelques pages et m’attarde de brefs instants sur chaque espèce que je reconnais.

    « Le Potentiel des Oies. Si vous restez dans la région, vous pourrez en voir d’autres pousser au bord du cours d’eau juste à côté, si l’été nous est assez favorable. Sa robe jaune dénote assez des autres fleurs poussant ici, vous les repèrerez rapidement. Il s’agit d’une plante médicinale efficace contre les inflammations. Quelques mythes tournent autour d’elle, mais je n’en connais pas la teneur. »

    « Quelle belle représentation du champignon étoilé. Contentez vous de les admirer, les manger ne vous fera pas grand mal, mais vous passerez un moment… unique si je puis le définir ainsi. »

    Quelques minutes s’écoulent, puis des dizaines. La tempête n’en a que cure, continuant son brouhaha omniprésent, tentant par tous les moyens de s’engouffrer dans la bicoque. Mes forces m’étant en parties revenues, j’ai pu créer une nouvelle bulle à peine perceptible autour de nous, fière barrière contre les intempéries.

    Je me sens calme, apaisé. Quel moment chaleureux. C’est l’une des premières fois de ma longue existence où je me surprends à ne pas penser au Zéphyr. Je profite de l’instant, partageant mon savoir et recevant le sien, auprès des caresses rassurantes de notre fidèle feu de camp.
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  • Jeu 25 Aoû - 9:05


    Mon carnet se remplit à vue d'œil et bientôt, je n’aurai plus la place de rajouter quoi que ce soit. Cela me servira pour pouvoir apporter mes connaissances auprès du Nouvel Ordre. Nous aurons très certainement besoin d’onguents et de remèdes pour apaiser les maux. Les mortels sont sujets à être malades et je suis heureuse de contribuer à améliorer leur vie. Si nous possédons une médecine plus avancée, nous aurons bien plus de chance de permettre aux mortels de survivre plus longtemps. Le Nouvel Ordre dispose de bien des richesses, sans pour autant évoquer l’or et l’argent. Toute ouïe, je bois chacune de ses paroles et imagine les différents effets du champignon étoilé, si je venais à en manger. Je me mets à rire de mon imagination débordante.

    Je devrais essayer pour voir, lui dis-je avec un large sourire. Je dois tenter de me procurer la Nordique. Si celle-ci est si rare, il faudra l’utiliser avec parcimonie. Je n’ai pas de métier à proprement parler, mais l’univers des plantes est si vaste et la Nature nous procure tout ce dont nous avons besoin. Néanmoins, il y a certaines espèces végétales toxiques et on peut les combiner pour créer des poisons si… virulents. Je n’aime pas l’idée de causer la mort de quelqu’un. Si ces plantes sont toxiques, c’est uniquement pour se protéger des nuisibles. Pour l’instant, je dois améliorer mes pouvoirs de lumière et de soin. Quelque part, j’utilise aussi un élément mon cher Erzett. D’ailleurs, quel type d’élémentaire êtes-vous ? Pourriez-vous m’expliquer quelle est votre approche avec la Nature ?

    Je me rends compte que j’aime la présence des mortels, qu’ils sont des petites choses fragiles et tellement intrépides. J’ai envie de les amener vers la lumière, leur apporter la sainte parole et redorer la foi envers les titans. Je regarde Erzett et admire cette créature, nous sommes tous si différents et si proches à la fois. J’aimerais le convaincre que le Nouvel Ordre est un endroit remarquable, où nous nous sentons en paix avec nous-même. Notre but étant de vouloir rendre le monde meilleur, comme lui le souhaite également ! La seule chose qui nous différencie, c’est cette foi. Pour lui, les titans sont la cause du malheur qui s’est abattu sur Sekaï.

    Il faudra que je retourne à Célestia une fois la tempête calmée. Je ne peux pas m’éterniser ici, des affaires m’attendent par-delà les Rocheuses. Si je suis partie, c’est également que la solitude m’avait manquée. Là où je vis, je vois tout le temps du monde et cela me ravit ! Pourtant, il y a des moments où j’ai besoin de me retrouver avec moi-même pour méditer. Reposer son esprit et s’écouter est très important. Surtout, ne vous oubliez jamais ! Même lorsque vous êtes solitaire et désemparé, faîtes toujours en sorte de vous écouter. Vous êtes certain de ne pas vouloir m’accompagner ? Et combien de temps comptez-vous rester dans cette bicoque ?

    L’élémentaire sera très certainement réticent à ma proposition, pourtant j’essaie encore de vouloir l’emmener à mes côtés dans cet endroit somptueux. Même en y vivant là bas, rien ne l’empêchera de parcourir le monde. La seule chose qu’il faut que je travaille, c’est sa foi. Et si j’arrive à le convaincre de m’accompagner, alors il comprendra que les Célestiens, les membres du Nouvel Ordre, sont les plus organisés et dévoués au monde. La nature de chacun se complète avec celle des autres, apportant leur personnalité et leurs idées ! Mon regard s’illumine, joignant mes mains sur le coeur et d’une voix mielleuse je lui déclare :

    Rejoignez-moi, Erzett.
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  • Jeu 25 Aoû - 14:14
    Une fois le semblant de cours d’herboristerie terminé, l’Ange me questionne sur mes origines et ma nature, un large sourire dominant son visage. C’est assez rafraîchissant de ressentir l’intérêt de quelqu’un. C’est vrai que la dernière personne s’étant réellement intéressé à tout ça était Senna. Je commence naturellement par pointer du doigt ma chevelure, dansant au rythme d’une brise inexistante. Son regard incrédule m’annonce que l’indice n’est pas très convaincant. Soit.

    « Bien. », lançais-je, un sourire narquois aux lèvres.

    Je laisse s’échapper de ma paume droite un long et fin courant d’air au ton jade, et saisit son crayon tout en douceur. Je m’en sers pour écrire en gros caractères « A NE PAS MANGER » sous le paragraphe détaillant le champignon étoilé. Un timide courant vient déposer son ustensile dans la paume de sa main, sensation rappelant la douceur de la brise du matin sur son visage. Je continue mon petit numéro en déplaçant ça et là quelques bricoles, soulevant quelques peaux ou en attisant le feu, qui survivait du mieux qu’il le pouvait.

    « L’air, ou le vent. Cela dépend des régions. Mes semblables ont souvent des marques caractérisant leur élément sur leur corps, comme une pilosité embrasée ou des plaques de roche sur la poitrine. Dans mon cas, je n’ai hérité que de ça. » lui expliquais-je en lui montrant une nouvelle fois mes cheveux.

    « Ma maîtrise de l’air est assez différente de celle de mes congénères. Là où la plupart d’entre eux s’en servira comme un mage classique, ma famille a choisi de l’utiliser à très courte portée pour guider et renforcer notre corps. C’est ainsi qu’est née notre danse. Chacun de nous pouvons nous éveiller à notre forme véritable, bien que cela soit temporaire. Je vous en fais une piètre démonstration tout à l’heure, et je vous prie de bien vouloir m’excuser à nouveau. » demandais-je en soutenant son regard ambré.

    « Dans mon cas, même si mon père m’a expliqué que c’était une croyance relativement absolue au sein de notre espèce, la Nature est infinie. Peu importe les guerres, les épidémies, le temps, vous pouvez être sûre qu’elle nous survivra. Elle nous offre ses biens, ses dons, d’une diversité incroyable. Je pense qu’elle est l’entité qui mérite le plus notre respect et notre amour. Que vous soyez affamée, assoiffée, blessée, ou tout simplement emplie de tristesse, elle aura toujours de quoi vous aider pour peu que vous vous intéressiez à elle. Elle se trouve partout où votre regard se pose, et bercera votre quotidien jusqu’à la fin des temps. » débitais-je dans une longue tirade, transpirant ma fascination pour le monde et ses trésors.

    Elle me fait part de ce qui l’a également amené en ces terres reculées, et je ne la comprends que trop bien. La méditation et le repos de l’esprit sont devenus des routines centenaires pour moi. Cela m’a mené à l’être que je suis aujourd’hui, bien que j’aie décidé d’espacer de plus en plus ces excursions loin de tout. Si je souhaite réellement apporter mon aide à ceux qui en ont besoin, je devrai inévitablement m’approcher d’eux. J’ai déjà partagé quelques moments agréables avec des habitants de ce monde, mais cette rencontre me touche bien plus profondément. Comme si elle était la première personne à réellement vouloir me comprendre et me soutenir.

    Elle me propose à nouveau de l’accompagner dans la ville de Célestia, qui semble être le refuge de sa faction. Je n’ai jamais fait qu’observer cette ville de loin, mais il est vrai qu’il s’agit du seul bastion local à s’en être remarquablement bien sorti pendant la guerre. Peut-être pourrais-je lui accorder un peu de temps en remerciement de ce moment hors du temps ? Je pourrai en profiter pour en apprendre plus sur les principes et règles régissant l’autre côté du miroir qu’est Sekai. Comme je lui ai expliqué, je sais qu’il existe des êtres bons de chaque côté. Des êtres dans le besoin dans chaque camp. J’espère ne pas tomber sur quelques fanatiques assoiffés du sang de quelqu'un comme moi, qui n’ait pas leur croyance. Je laisse échapper un profond soupir, et lui expose ma décision.

    « Quatre jours. »

    Elle tourne subitement la tête, les yeux brillants.

    « Quatre jours, une fois sorti de ce blizzard, et je pars dans les terres du Reike comme prévu. Cela vous convient ? »
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 25 Aoû - 15:25

    J’apprends de quel élément il est issu ainsi que le type de pouvoir qu’il possède avec son affinité. C’est assez surprenant et même agréable, on ne dit jamais non à une petite brise d’air. Lorsque mon crayon est saisi par un étrange courant et qu’il commence à noter en majuscule qu’il ne faut pas manger ce champignon sur mon carnet, j’en déduis que ce ne sera pas possible d’y goûter un jour au risque de défaillir. Sa vision de la Nature est belle et respectueuse, j’aime sa philosophie de pensée et il se terre dans un silence jusqu’à ce qu’il m'annonce quatre jours”. Bien évidemment, une fois que nous nous serons extirpés de la tempête, j’ai donc quatre jours pour tenter de le convaincre de rejoindre le Nouvel Ordre et lui montrer la splendeur de notre nation. Je lève les bras et laisse tomber la couverture, l’enlaçant au passage tellement je suis ravie. Mes émotions ont pris le dessus et j’ose espérer qu’il ne se défilera pas. Je lui fais alors un topo de la situation :

    Je pense qu’il va falloir que je te prévienne en avance. Célestia n’ouvre pas ses portes sans raison au premier venu. Comme tu seras avec moi, il n’y aura aucun souci. Si on te pose des questions, tu affirmes être un shouméien perdu qui cherche à retrouver le droit chemin et, tadam, me voici ! Je serai ton guide au sein de Célestia. On va dire que nous sommes une communauté grandissante et il y a encore bon nombre d’adeptes qui nous rejoignent. Je suis toute excitée !

    Ma voix s’enflamme, je m’enjaille telle une enfant à qui l’on aura offert un merveilleux cadeau. Sans le vouloir, je perds le vouvoiement et commence à préparer un plan. Au fond de moi, je savais que cet homme était une âme en peine ayant besoin d’orienter sa voie. Ce mortel a encore besoin de vivre de nouvelles expériences, de se trouver un véritable but. Je suis certaine qu’une fois à Célestia, il comprendra toute l’étendue de ce qu'a à offrir le Nouvel Ordre. Soudain, je commence à perdre mon sourire et me dit que nous restons tout de même différents sur nos croyances. Je me dois de vérifier qu’il ne fera rien, reprends mes esprits et lui demande avec un ton légèrement sec et en le vouvoyant de nouveau :

    Pourquoi le Reike ? Qu’est-ce que le Reike a de plus que nous n’avons pas ? Shoumeï a besoin de personnes comme nous, Erzett. Si vous partez là bas…

    Elle commence à avoir une mine déconfite et à se mordre la lèvre. J’espère tellement que sa réponse ne soit pas celle que je ne veux pas entendre. SI tel est le cas, je ne pourrais l’emmener à Célestia et risquer ma place au sein du Nouvel Ordre. Ma maison est là-bas et je veux protéger tous ceux qui y vivent, leur apporter ma Lumière et l’Espoir. Je veux trouver ma rédemption en permettant à des mortels comme Erzett, de pouvoir atteindre la voie Divine et permettre au monde le changement dont il a besoin.
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