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Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Si Vaenys avait eu droit à un traitement à part, il n’en allait pas de même pour le mage d’Etat du nom d’Alaric Nordan. Une fois que le Baron avait été totalement appréhendé par la Griffe et l’Oreille, son complice d’infortune avait été arrêté. Du reste, il aurait été malvenu d’essayer de faire quelque chose contre la tovyr en haut du sémaphore. Non seulement la Reikoise avait encore des ressources à vendre, mais les espions que Zéphyr avait laissé derrière ne lui permettraient pas sa fuite. Cependant, le subordonné de l’Esprit n’avait pas été maltraité. On l’avait menotté avec des métaux anti-magie, afin qu’il n’utilise pas son affinité avec la terre mais, à partir du moment où le « criminel » avait été obtempéré, il était inutile de s’acharner sur un soldat qui avait rendu les armes.
D’aucuns auraient été simplement exécutés pour avoir osé comploter contre l’Empire. Mais dans ce monde, rien n’était ni tout blanc ni tout noir : il y avait souvent un mélange de gris clair et de gris foncé. Il en allait ainsi pour le commandant des armées, pour le maître-espion, pour Lyra, également, et bien sûr, Alaric n’échappait pas à cette règle. Puisque le conseiller royal avait découvert ses liens avec la pègre, le guerrier s’était davantage renseigné sur son compte, et il avait donc appris que le pauvre bougre n’avait pas que des mauvaises fréquentations. Il s’appliquait également quand il partait en mission, et même si ces dernières n’étaient pas toujours couronnées de succès, le mage essayait néanmoins de régler les problèmes de ses concitoyens. Tout n’était donc pas mauvais, non. Mais il avait fait des mauvais choix quand même.
En conséquence, le fonctionnaire avait été emmené dans une geôle de la ville. Il n’avait pas de voisins avec qui parler, car les soldats l’avaient placés en isolement à la demande du maître-espion. D’une part, un peu de solitude lui permettrait de méditer sur ce qu’il s’était passé. De s’en remettre, éventuellement – bien que rien n’était moins sûr. D’autre part, son attente ne durerait pas longtemps. L’Oreille, une fois le cas de Vaenys traité, ne tarderait pas à aller le voir et à lui dire sa destinée.
Mais une autre personne était impliquée dans tout cette affaire. Lyra Leezen, tovyr et soldat de l’Empire. La guerrière avait participé à la capture du Baron, et c’était donc elle la première que Zéphyr était venu trouver. D’abord afin de voir comment elle allait. Ensuite afin de la remercier de s’être déplacée sur place. Enfin afin de faire une proposition qui pourrait également l’intéresser. Sans guère de surprise, le bras-droit de Deydreus avait accepté sa suggestion, et ainsi, le bretteur et la belle aux cheveux noirs de jais s’étaient retrouvés à une place de la cité, non loin de la prison de Kyouji.
Qu’elle fût accompagnée de ses troupes ou non, l'Oreille était naturellement à l’heure. Lorsqu’il la vit arriver, un sourire vint ponctuer ses traits alors qu’il s’approchait d’elle d’une démarche agile.
- Dame Leezen, la salua-t-il, lui rendant éventuellement le salut reikois si elle préférait le saluer de cette façon. J’espère que vous vous êtes bien remise des événements d’hier et de… Une grimace effleura ses traits. … votre mort fictive. Une étincelle un peu plus gaie jaillit dans ses pupilles alors qu’il lance un œil à ses hommes éventuels. J’espère aussi que vos hommes ne vous ont pas fait de reproches. A ce qu’on m’a dit, ils trépignaient d’envie d’entrer dans le sémaphore pour vous défendre. Vos troupes vous ont l’air dévouée, Lyra.
D’un geste, il l’invita à se diriger vers la prison de Kyouji et alors qu’ils se remettaient en marche, il ajouta.
- Avec l’arrestation du prince, je n’ai pas pris le temps de convenablement m’excuser pour ne pas être intervenu l’autre jour, alors qu’il était manifeste que vous étiez prise dans une illusion. Le regrettait-il, assurément que non. Grâce à leur stratégie, la pêche avait été bonne. Mais il n’hésitait pas à reconnaître que rester dans l’ombre jusqu’au dernier moment aurait pu paraître inconvenant pour d’autres personnes. Deydreus et moi préférions cacher notre présence jusqu’au bout afin que Vaenys ne se doute de rien. Mais ç’aura légitimement pu donner l’impression que vous vous exposiez au danger sous nos yeux. Zéphyr marqua une légère pause. Si vous étiez réellement tombée, la Griffe vous aurait récupérée grâce à sa vitesse et ses capacités de vol. Après tout, ni l’un ni l’autre n’allaient permettre un meurtre d’une si haut-gradée sous leurs yeux. Et si un danger véritable s’étaient produit dans la tour, l’intervention aurait été de mon expertise. En somme, vous ne risquiez pas grand-chose. Mais tout ce qu’il s’est passé a permis au Baron de sortir, et nous avons pu l’attraper. Le jeu en valait donc la chandelle.
Cette fois, le duo arriva devant la prison de la ville, et Zéphyr fit signe à un garde de ne pas rompre sa formation pour lui ouvrir la porte. Il pénètra lui-même à l’intérieur en invitant d’abord la tovyr à entrer. Il y avait bien sûr des gardes qui veillaient sur les lieux, mais ce qui intéressa le binôme dans l’immédiat, c'était bien l’une des sentinelles sous les ordres du maître-espion. Saluant simplement son supérieur et la guerrière, il alla directement à l’essentiel.
- Nous vous attendions tous les deux. Le mage a déjà été conduit dans une salle à part, en attendant votre interrogatoire. Je vais vous guider.
Zéphyr acquiesça simplement alors que l’odeur de renfermé les assaillait tous les deux. Ils pénétrèrent bientôt dans un couloir et ce fut à ce moment qu’il demanda :
- Sieur Nordan a-t-il esquissé la moindre résistance ?
- Pas depuis qu’on l’a arrêté au sémaphore. Il semble… L’espion chercha ses mots. Résigné.
- Il a supplié pour sa vie ?
Son interlocuteur secoua la tête et il ajouta :
- Il s’est enfermé dans un mutisme assez profond, je dois dire.
- Il a demandé à ce qu’on appelle des membres de sa famille ou des amis ?
- Pas à ma connaissance. Je pense que, depuis qu’il sait qu’il a été surpris en pleine tractation avec le Baron, il ne se fait pas beaucoup d’illusions pour son avenir.
- Et il a raison, déclara sentencieusement Zéphyr.
Leur guide s’arrêta devant une porte et leur indiqua simplement qu’ils étaientarrivés. Le maître-espion hocha la tête, et les trois individus entrèrent dans la salle.
Alaric se trouvait ainsi dans une salle dénuée de tout décoration inutile. Pour d’aucuns, elle semblerait petite et vide, puisqu’il y avait juste trois chaises et une table, à laquelle le mage d’état était d’ailleurs déjà installé. Toujours menotté, l’Oreille ne fit pas un geste pour les lui retirer. En revanche, il darda ses pupilles dorées sur l’ancien complice de Vaenys. Il laissa son homme de main refermer la porte derrière eux, puis, une fois définitivement tranquille, Zéphyr s’installa sur l’un des sièges en face. Puis il finit par ouvrir la bouche une fois que la tovyr sembla prête à commencer.
- Alaric Nordan. Vous ne m’avez pas vu puisque vous étiez tout en haut du sémaphore, mais vous avez bien entendu ma voix alors que je chassais Vaenys. La tovyr Leezen elle-même m’a évoqué dans le phare. Une bévue, techniquement, mais rien qui n’était en soi très grave, puisque Vaenys savait déjà que Zéphyr serait nommé maître-espion avant sa déchéance. Vous avez donc bien compris qui je suis et pourquoi je suis là. Et si vous me voyez en chair et en os, c’est que votre avenir n’est guère brillant, fit honnêtement l'Oreille.
Un silence.
- Vous avez été surpris à collaborer avec Vaenys Draknys. Dame Leezen elle-même peut en témoigner. En tant que tel, je pourrais exiger une sentence immédiate et même irréversible à votre égard. Guettant ses réactions, Zéphyr continua. Je sais cependant, pour avoir enquêté sur votre compte, que vous n’êtes pas totalement corrompu par la pègre. Je suis donc prêt à écouter de ce que vous savez. Ou ce que vous voulez dire pour votre défense.
Un geste en coin vers Lyra.
- La tovyr Leezen peut bien sûr vous interroger également.
D’aucuns auraient été simplement exécutés pour avoir osé comploter contre l’Empire. Mais dans ce monde, rien n’était ni tout blanc ni tout noir : il y avait souvent un mélange de gris clair et de gris foncé. Il en allait ainsi pour le commandant des armées, pour le maître-espion, pour Lyra, également, et bien sûr, Alaric n’échappait pas à cette règle. Puisque le conseiller royal avait découvert ses liens avec la pègre, le guerrier s’était davantage renseigné sur son compte, et il avait donc appris que le pauvre bougre n’avait pas que des mauvaises fréquentations. Il s’appliquait également quand il partait en mission, et même si ces dernières n’étaient pas toujours couronnées de succès, le mage essayait néanmoins de régler les problèmes de ses concitoyens. Tout n’était donc pas mauvais, non. Mais il avait fait des mauvais choix quand même.
En conséquence, le fonctionnaire avait été emmené dans une geôle de la ville. Il n’avait pas de voisins avec qui parler, car les soldats l’avaient placés en isolement à la demande du maître-espion. D’une part, un peu de solitude lui permettrait de méditer sur ce qu’il s’était passé. De s’en remettre, éventuellement – bien que rien n’était moins sûr. D’autre part, son attente ne durerait pas longtemps. L’Oreille, une fois le cas de Vaenys traité, ne tarderait pas à aller le voir et à lui dire sa destinée.
Mais une autre personne était impliquée dans tout cette affaire. Lyra Leezen, tovyr et soldat de l’Empire. La guerrière avait participé à la capture du Baron, et c’était donc elle la première que Zéphyr était venu trouver. D’abord afin de voir comment elle allait. Ensuite afin de la remercier de s’être déplacée sur place. Enfin afin de faire une proposition qui pourrait également l’intéresser. Sans guère de surprise, le bras-droit de Deydreus avait accepté sa suggestion, et ainsi, le bretteur et la belle aux cheveux noirs de jais s’étaient retrouvés à une place de la cité, non loin de la prison de Kyouji.
Qu’elle fût accompagnée de ses troupes ou non, l'Oreille était naturellement à l’heure. Lorsqu’il la vit arriver, un sourire vint ponctuer ses traits alors qu’il s’approchait d’elle d’une démarche agile.
- Dame Leezen, la salua-t-il, lui rendant éventuellement le salut reikois si elle préférait le saluer de cette façon. J’espère que vous vous êtes bien remise des événements d’hier et de… Une grimace effleura ses traits. … votre mort fictive. Une étincelle un peu plus gaie jaillit dans ses pupilles alors qu’il lance un œil à ses hommes éventuels. J’espère aussi que vos hommes ne vous ont pas fait de reproches. A ce qu’on m’a dit, ils trépignaient d’envie d’entrer dans le sémaphore pour vous défendre. Vos troupes vous ont l’air dévouée, Lyra.
D’un geste, il l’invita à se diriger vers la prison de Kyouji et alors qu’ils se remettaient en marche, il ajouta.
- Avec l’arrestation du prince, je n’ai pas pris le temps de convenablement m’excuser pour ne pas être intervenu l’autre jour, alors qu’il était manifeste que vous étiez prise dans une illusion. Le regrettait-il, assurément que non. Grâce à leur stratégie, la pêche avait été bonne. Mais il n’hésitait pas à reconnaître que rester dans l’ombre jusqu’au dernier moment aurait pu paraître inconvenant pour d’autres personnes. Deydreus et moi préférions cacher notre présence jusqu’au bout afin que Vaenys ne se doute de rien. Mais ç’aura légitimement pu donner l’impression que vous vous exposiez au danger sous nos yeux. Zéphyr marqua une légère pause. Si vous étiez réellement tombée, la Griffe vous aurait récupérée grâce à sa vitesse et ses capacités de vol. Après tout, ni l’un ni l’autre n’allaient permettre un meurtre d’une si haut-gradée sous leurs yeux. Et si un danger véritable s’étaient produit dans la tour, l’intervention aurait été de mon expertise. En somme, vous ne risquiez pas grand-chose. Mais tout ce qu’il s’est passé a permis au Baron de sortir, et nous avons pu l’attraper. Le jeu en valait donc la chandelle.
Cette fois, le duo arriva devant la prison de la ville, et Zéphyr fit signe à un garde de ne pas rompre sa formation pour lui ouvrir la porte. Il pénètra lui-même à l’intérieur en invitant d’abord la tovyr à entrer. Il y avait bien sûr des gardes qui veillaient sur les lieux, mais ce qui intéressa le binôme dans l’immédiat, c'était bien l’une des sentinelles sous les ordres du maître-espion. Saluant simplement son supérieur et la guerrière, il alla directement à l’essentiel.
- Nous vous attendions tous les deux. Le mage a déjà été conduit dans une salle à part, en attendant votre interrogatoire. Je vais vous guider.
Zéphyr acquiesça simplement alors que l’odeur de renfermé les assaillait tous les deux. Ils pénétrèrent bientôt dans un couloir et ce fut à ce moment qu’il demanda :
- Sieur Nordan a-t-il esquissé la moindre résistance ?
- Pas depuis qu’on l’a arrêté au sémaphore. Il semble… L’espion chercha ses mots. Résigné.
- Il a supplié pour sa vie ?
Son interlocuteur secoua la tête et il ajouta :
- Il s’est enfermé dans un mutisme assez profond, je dois dire.
- Il a demandé à ce qu’on appelle des membres de sa famille ou des amis ?
- Pas à ma connaissance. Je pense que, depuis qu’il sait qu’il a été surpris en pleine tractation avec le Baron, il ne se fait pas beaucoup d’illusions pour son avenir.
- Et il a raison, déclara sentencieusement Zéphyr.
Leur guide s’arrêta devant une porte et leur indiqua simplement qu’ils étaientarrivés. Le maître-espion hocha la tête, et les trois individus entrèrent dans la salle.
Alaric se trouvait ainsi dans une salle dénuée de tout décoration inutile. Pour d’aucuns, elle semblerait petite et vide, puisqu’il y avait juste trois chaises et une table, à laquelle le mage d’état était d’ailleurs déjà installé. Toujours menotté, l’Oreille ne fit pas un geste pour les lui retirer. En revanche, il darda ses pupilles dorées sur l’ancien complice de Vaenys. Il laissa son homme de main refermer la porte derrière eux, puis, une fois définitivement tranquille, Zéphyr s’installa sur l’un des sièges en face. Puis il finit par ouvrir la bouche une fois que la tovyr sembla prête à commencer.
- Alaric Nordan. Vous ne m’avez pas vu puisque vous étiez tout en haut du sémaphore, mais vous avez bien entendu ma voix alors que je chassais Vaenys. La tovyr Leezen elle-même m’a évoqué dans le phare. Une bévue, techniquement, mais rien qui n’était en soi très grave, puisque Vaenys savait déjà que Zéphyr serait nommé maître-espion avant sa déchéance. Vous avez donc bien compris qui je suis et pourquoi je suis là. Et si vous me voyez en chair et en os, c’est que votre avenir n’est guère brillant, fit honnêtement l'Oreille.
Un silence.
- Vous avez été surpris à collaborer avec Vaenys Draknys. Dame Leezen elle-même peut en témoigner. En tant que tel, je pourrais exiger une sentence immédiate et même irréversible à votre égard. Guettant ses réactions, Zéphyr continua. Je sais cependant, pour avoir enquêté sur votre compte, que vous n’êtes pas totalement corrompu par la pègre. Je suis donc prêt à écouter de ce que vous savez. Ou ce que vous voulez dire pour votre défense.
Un geste en coin vers Lyra.
- La tovyr Leezen peut bien sûr vous interroger également.
La Sénéchale
Lyra Leezen
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B - Tovyr
⊰⊱
Installée confortablement sur un faudesteuil réhaussé d'un édredon chamarré, penchée sur une table d'acacia finement marquetée, affairée à désarêter une darne de saumon baignant dans son huile d'olive au milieu d'une écuelle d'airain, nul n'aurait pu deviner que cette jeune femme qui avait tout d'une simple courtisane cantonnée au foyer, était en réalité l'une des figures les plus influentes de l'administration impériale. Se repaissant comme n'importe quel Être vivant, Lyra Leezen appréciait d'autant plus le saumon cuit au four accompagné d'une belle portion de riz. Nature, bien évidemment.
Installée là, dans le séjour de son palais, flottant dans une large houppelande de soie marmoréenne, par dessus une tunique tout aussi ample, les pieds nus, elle n'avait rien d'une guerrière. La brise, n'ayant cessée de souffler depuis la veille, glissait entre les fins rideaux de la pièce, sifflant entre les colonnes, pour venir onduler sa chevelure d'ébène lâchée sur ses fines épaules. Même en cette saison, le climat de Kyouji demeurait tout bonnement plaisant, lui ôtant sa chaleur suffocante pour une fraicheur bienvenue, compensée par les rayons du soleil parvenant à percer les quelques cumulus épars de la voute azurée.
Or, si son apparence n'était point celle d'une guerrière, elle n'en demeurait pas moins une apparence. Son regard, bien qu'affairé à ôter les arêtes de son poisson, était plus sombre encore qu'une nuit dépourvue de lune. Des yeux trahissant le vécu de la Tovyr, un passé sclérosé par des actes tous plus déterminants les uns que les autres pour la position qu'elle occupait à présent. Une femme dans un monde dominé par les hommes, là où le beau sexe avait toujours du mal à se faire une place, bien que l'influence de l'impératrice laissait une chance à ses représentantes pour s'illustrer au sein du Reike. Ce petit bout de femme, il fallait donc le signaler, commandait des milliers d'hommes, ce qui n'était pas rien, pour une femme aux apparences de courtisannes.
Comme pour confirmer l'importance que son Excellence Lyra Leezen, à la tête de la maison éponyme à la zibeline d'argent et de gueule, Tovyr impériale, director operatorium Hordum, dirigeant la Horde d'Alba forte de dix-milles lances, dite "la Sénéchale", représentait aux yeux du gouvernement impérial, un valet en livrée cramoisie se présenta, tout penaud, redoutant de déranger sa maitresse durant son repas, pour la prévenir qu'il était temps de se préparer à son entrevue avec l'Oreille, le maitre-espion au service de Tensai Ryssen, messire Zoldyck.⊰⊱
Si en temps normal la Sénéchale devait s'être entretenue avec le seigneur de Kyouji la veille, le jour même de son arrivée, cette entrevue avec messire Crocell avait été reportée. Et pour cause, suite aux évènements survenus au pinacle du phare, un examen psychique de la Tovyr avait été requis, afin de détecter la moindre liaison suite à l'attaque psychique subie lors de son affrontement avec Vaenys Draknys. Il s'était vite avéré que la protection de son joyaux d'adamantine l'avait prémunie de la moindre séquelle. Quant à l'examen, il était d'une fiabilité impeccable dans la mesure où il avait été performé par le mage d'état de la cour de messire Crocell, un certain Mun Wodrerrag, manifestement apparenté au Dunark Riwedyff Wodrerrag de la Horde Deithwen commandée par le Tovyr Krondomolt. Ergo, un homme dont la loyauté n'était plus à prouver.
En attendant que son entrevue avec le seigneur de Kyouji soit reprogrammée, Lyra devait dans l'immédiat se rendre à la prison de la ville afin de participer, aux côtés de l'Oreille en personne, à l'interrogatoire d'un tout autre mage d'état, dont, a contrario, la loyauté était justement à prouver. Elle avait pour cela revêtit - comme on aurait pu le prédire sans mal - son uniforme d'officier améthyste, doublé d'une cape sur lequel flottait l'emblème de la Horde d'Alba dont elle avait le commandement. Pour autant, elle ne portait pas le casque ailé affilié à son rang, préférant bénéficier d'un champ de vision optimal.
De son palais, elle quitta la terrasse, pour descendre un escalier en colimaçon donnant sur un hall aux milles tentures chamarrées, exhibant toutes plus les unes que les autres l'art du textile des Leezen. Les bottes de la Sénéchale claquaient à vive allure sur les tapis persans dans l'antichambre de son palais, tant l'envie la démangeait de procéder à l'inquisition de ce freluquet croupissant au fond des cachots de messire Zoldyck. Près d'une colonne, le Luteni Allenker, l'officier impérial la secondant dans ses prérogatives à Kyouji, l'attendait patiemment, s'articulant prestement à la vue de sa supérieure.- Votre Excellence. Dois-je faire préparer votre escorte ? Il exerça tout aussi prestement le salut militaire. Un signe succinct de la main lui intima de ne rien en faire.
Le Luteni lui emboîta le pas, faisant claquer ses solerets contre le sol de grés. Le vieux nordique faisait montre d'une dévotion floche envers la Sénéchale, depuis que cette dernière avait été affecté à la région de Kyouji. Le psychologue avancerai que Bjog Allenker trouvait en Lyra la fille qu'il n'avait jamais eu. Le tacticien ferai l'assertion plausible qu'il ne cherchait là qu'une voie d'avancement personnelle au sein de la hiérarchie. Le romancier y verrai une sorte d'adoration tandis que le rationaliste concluerai qu'Allenker ne faisait que se ranger dans le camp des gagnants, après la capture du Baron. Toutes ce assomptions devaient avoir une part de vrai, car le Luteni Allenker était, de facto, en permanence à la disposition de la Tovyr dans l'espoir d'être chargé d'une mission. Sur ce dernier point, il n'eut pas à attendre outre mesure.- Prenez cet escalier, Allenker, il vous mènera aux caves. Demandez Kaclas, il vous remettra un colis, vous me l'apporterez à la prison. Tout en esquissant un sourire teinté de mépris.⊰⊱
Ainsi, la Tovyr se présenta seule face à l'Oreille, estimant que Zéphyr suffisait à garantir leur sécurité à eux deux, sans parler de la kyrielle d'agents qui devaient se déployer insidieusement dans les proches environs. Inutile de dérouler le sempiternel péan à l'efficacité des hommes de l'Oreille, capable de se fondre dans l'ombre même de vos pas. A ce propos, elle emboita celui du maitre-espion après avoir exercé le salut affairant à une telle rencontre. Écoutant sans piper mot le prolégomène de messire Zoldyck, elle nota qu'il appelait la Griffe par son prénom, lui signifiant une énième fois la fraternité qui liait les doigts de la Main impériale.- J'ai toujours défendu la primauté de la fin, peu importe les moyens. Seuls comptent les résultats, or l'opération de capture s'est soldée d'une franche réussite, même si cela s'est révélé quelque peu hasardeux à mon endroit. Répliqua-t-elle avant de se fondre dans une mutisme tout étudié alors qu'ils pénétraient dans l'édifice pénitencier.
Elle prêta une grande attention à l'introduction apportée par le gardien de prison, rien de capital dans celui-ci, mais non moins utile à l'interrogatoire qui devait de dérouler imminemment. Alaric, contrairement à ses deux interrogateurs, était en bien piteux état, ayant laissé le poids de ses actions le broyer au point qu'il s'enferme dans un silence désespéré, le regard comme vidé de la vivacité qui l'avait pourtant saisi lors de son coup d'éclat au sommet du phare. D'un pathétique risible. La Tovyr sourit intérieurement, sans s'assoir, elle posa une main sur le dossier de la chaise qui lui était destinée, laissant glisser un regard vers l'Oreille qui entamait les hostilités comme il se devait.
Lyra glissa lentement sur le côté tout en observant le mage d'état d'un regard inquisiteur, guettant la moindre micro-expression face au procès dressé par messire Zéphyr. Le petit gringalet à la tête de son armée d'espions pouvait se révéler si pernicieux que la terreur qu'il pouvait faire surgir dans le coeur de ses ennemis était pas loin d'être supérieure à celle produite par la Griffe. Lyra se réjouit intérieurement d'être de son côté, dans le camp des vainqueurs. L'Oreille en vint à laisser la main à la Sénéchale, face à l'absence de réaction d'Alaric.
Entre temps, la brune s'était glissé dans le dos du mage d'état, laissant filer un doigt le long du dossier de la chaise sur laquelle gisait le mage. Elle garda le silence un instant avant que sa voix faussement douce - Alaric savait à présent que ce n'était qu'une façade savamment étudiée - ne vienne perturber le silence qui s'était installé.- L'emprisonnement. Quel curieux principe. Nous enfermons le corps physique, mais l'esprit est toujours libre en dépit de ces murs. Vous ne devriez pas confondre l'opiniâtreté avec l'entêtement, messire Nordan. Trancha-t-elle. Vous vous abîmez dans les ombres. Votre esprit fonctionne toujours aussi bien malgré cette cellule, faites-le donc fonctionner à votre avantage. Lui intima-t-elle.
Valait mieux pour lui de parler, cela ne pourrait que l'avancer. Se taire, a contrario, n'entrainerai que sa chute.
Or, l'atterrissage ne serait que des plus violents.⊰⊱
Tout savoir sur Lyra Leezen
Dynasties & Dystopies
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Thème musical de la Sénéchale
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Alaric Nordan
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Assis sur une chaise, seul dans une pièce austère et sans aucun attrait visuel, l'homme était silencieux, tête baissée. Ses mains menottées l'une sur l'autre, autant que pouvaient lui permettre les entraves métalliques de barre noire. Ces dernières enserraient ses poignets depuis son arrestation au sémaphore. Elles étaient là, sous ses yeux, pour lui rappeler les conséquences de sa venue à la tour. Elles étaient aussi la prédiction de son funeste et proche avenir. Ses doigts se serrèrent, pendant qu'il ferma ses paupières pour se couper de leur vision. Ce furent ses souvenirs récents qui vinrent prendre place, pour lui rappeler encore une fois sa forfaiture. Pensant servir l'Empire, il avait fait le pas de trop, le pas de travers... Il s'était retrouvé en face du Baron de la Pègre en personne, contre toute attente, là où il s'était attendu à ne voir qu'un chef de bande locale. Plusieurs fois, il avait songé à cesser ce drôle de jeu, entre ses fonctions de Mage et ses petits à-côtés occasionnels dans la basse pègre pour choper des informations et les apporter à l'Empire par le biais de tierces... D'avoir croisé le Baron avait précipité si rapidement les choses. Ce dernier avait cherché à le rallier à sa cause, espérant bénéficier de ses positions au sein de l'Empire. Rien que d'y repenser, le prisonnier en frémit, serrant plus les poings. Il aurait mieux fait de crever là-haut...
Quand l'Oreille s'était rameuté au sémaphore, avec la Griffe en personne et leurs troupes, il avait immédiatement su que tout s'achevait pour lui, n'étant plus qu'un traître à l'empire pour avoir "comploté" avec le Baron. Pouvait-on réellement parler de complots alors que le Vordraak n'avait pas réussi à le plier pour obtenir sa collaboration ou parce qu'il n'avait pas eu le temps ? Les deux à la fois peut-être ? Quelle importance, alors qu'il était en sursis, le temps qu'on décide définitivement de son sort. D'ailleurs, qu'attendait-on pour lui apporter la sentence de mort, pour toute personne déloyale au Reike ?
Il n'avait émis aucune résistance quand les espions de l'Oreille avaient cessé leur invisibilité. Il avait même levé ses poignets pour marquer sa reddition, pour se faire menotter avant de s'enfermer dans un profond silence. Qu'y avait-il à dire quand la mort était proche de le frapper ? Ne plus sentir le contact de sa magie avait été un choc supplémentaire, avant qu'on ne le fasse quitter la tour. Quelle importance là aussi cela pouvait-il avoir ? Il avait fini par se renfermer sur lui-même, l'esprit flottant entre la résignation et la réalité, nageant dans une réflexion sans passion et sans motivation. À un point qu'il en avait perdu un peu la notion du temps, ne prêtant plus attention à ce qui se tramait autour de lui, jusqu'à réémerger un peu une fois qu'on l'eut enfermé dans une des cellules d'isolement de la prison de Kyouji. La question de pourquoi on cloitrait ici au lieu de l'exécuter lui avait frôlé l'esprit, le faisant même trembler d'incertitude. Qu'est-ce qu'on attendait encore de lui ? Autant ne pas chercher à se torturer plus l'esprit qu'il ne l'était déjà et il finirait par découvrir la raison du prolongement de sa lente agonie émotionnelle. Possiblement un prémice pour le confronter plus en profondeur dans sa culpabilité ? Il s'était à nouveau perdu dans sa propre brume de désarroi.
Des gardes étaient venus le chercher, l'amenant jusqu'à la pièce dans laquelle il était assis désormais. En face de lui, deux autres chaises attendaient leur occupant respectif. Nul besoin de s'inquiéter de qui viendrait, il en avait une vague idée. Ses paupières s'ouvrirent quand la porte grinça, annonciatrice de la venue des deux visiteurs pour qui les chaises avaient été placées. Les yeux à peine levés dans leur direction, le déchu trembla en reconnaissant l'Oreille en personne, accompagné de la Tovyr Leezen. Cela le sortit un peu de son brouillard d'accablement dans lequel il se perdait sans grande lutte. Zéphyr ne prit pas de gants quand il résuma la situation dans les grandes lignes. Le mage resta taiseux. Il n'avait rien à rajouter à cela... Apprit-il qu'il n'avait pas été pourfendu sur place, parce que l'Oreille lui accordait une possibilité de se défendre… Pourquoi faire au final ? Prolonger ses angoisses ? Rajouter plus de supplice encore, avant que ordre soit donné d'être pourfendu pour payer le prix de sa trahison ? Se défendre… À quoi cela servirait alors que tout était déterminé pour lui ?
Il ne souffla mot, ne prêtant même pas attention à la Tovyr qui ne s'était pas assise et qui passa derrière lui, pour être juste derrière son dos. Elle était là, droite et loyale à l'Empire, prête à obéir à Zéphyr au moindre de ses mots. Serait-ce elle qui appliquera la sentence alors ? Chose certaine était que sa voix faussement douce le fit réagir.
Il se redressa à peine sur sa chaise, tout en tournant la tête sur le côté, comme pour chercher à voir l'ombre de sa silhouette sur le sol pavé.
"Je me rappelle vos mots au sémaphore, Tovyr… La confrontation avec Vaenys ne vous a-t-il pas suffi ? Ou bien prenez-vous plaisir à l'imiter, ici-même, pour parachever ce qu'il a entrepris sur moi ? "
Il concentra son regard sur ses menottes. Quitte à s'ancrer sur quelque chose de tangible, autant que ce soit sur ça. Il s'épargnera de croiser les regards de ses deux geôliers.
" Et ma défense..."
Zephyr avait enquêté sur lui, donc était largement au courant de ce qu'il avait pu faire. Pourquoi s'attendait-il à ce qu'il se défende, hein ? L'Oreille tenait à avoir sa version des faits ? ou plutôt à savoir les réelles circonstances qui l'ont poussé à se retrouver face au Baron ?
"Je ne suis pas corrompu par la Pègre… j'ai juste cru être capable de garder un pied en son sein, en restant dans les limites acceptables pour ne pas compromettre l'Empire, tout en le pourvoyant d'informations que je jugeais aptes à être rapportées à qui de droit. Même les affaires les plus infimes et les plus dérisoires peuvent avoir de la valeur… Et tout en accomplissant mes devoirs envers la nation..."
Il serra ses poings, toujours en gardant son regard dardé sur ses menottes.
"Au sémaphore, ce n'était pas le Baron que je m'attendais à croiser, mais un simple chef de gang local, pour une affaire de contrebande. Je croyais mettre la main sur des informations sur les prochaines transactions qui devaient se faire par le lac... Au lieu de cela, ce fut Vaenys... Qui cherchait à me plier à sa volonté pour que je.... "
Il serra les dents. Ce sale type et son caractère lunatique… Dès qu'il avait croisé son regard améthyste, il aurait dû sentir qu'il était déjà fini !
"... je lui fournisse des informations sur le FMR, l'ensemble de la Main, et le Cœur fraîchement nommé. "Il releva la tête pour fixer Zephyr. "Surtout sur le Cœur, qui n'est pas n'importe qui..."Il avait sciemment changé le ton à cette réplique. Zéphyr était le maître espion, celui qui savait tout, voyait et entendait tout. Il comprendra alors forcément ce qu'il avait cherché à dire réellement. Puis Le prisonnier ravala un soupir lasse.
"Au vu des implications de ce qu'il voulait posséder comme savoir, j'aurais visé la mort que de lui apporter satisfaction… "
Surtout si le Baron avait pu apprendre la véritable nature de Corvus. Cela aurait été un désastre sans nom et bon nombre de civils auraient subi les dommages collatéraux d'une telle donnée tombée dans de sales mains. Il frémit d'horreur à ce qui aurait pu se produire, avant de se rappeler qu'il avait toujours la Tovyr derrière lui.
.
"Tovyr Leezen, vous brûlez d'approfondir cet interrogatoire... "
Quand l'Oreille s'était rameuté au sémaphore, avec la Griffe en personne et leurs troupes, il avait immédiatement su que tout s'achevait pour lui, n'étant plus qu'un traître à l'empire pour avoir "comploté" avec le Baron. Pouvait-on réellement parler de complots alors que le Vordraak n'avait pas réussi à le plier pour obtenir sa collaboration ou parce qu'il n'avait pas eu le temps ? Les deux à la fois peut-être ? Quelle importance, alors qu'il était en sursis, le temps qu'on décide définitivement de son sort. D'ailleurs, qu'attendait-on pour lui apporter la sentence de mort, pour toute personne déloyale au Reike ?
Il n'avait émis aucune résistance quand les espions de l'Oreille avaient cessé leur invisibilité. Il avait même levé ses poignets pour marquer sa reddition, pour se faire menotter avant de s'enfermer dans un profond silence. Qu'y avait-il à dire quand la mort était proche de le frapper ? Ne plus sentir le contact de sa magie avait été un choc supplémentaire, avant qu'on ne le fasse quitter la tour. Quelle importance là aussi cela pouvait-il avoir ? Il avait fini par se renfermer sur lui-même, l'esprit flottant entre la résignation et la réalité, nageant dans une réflexion sans passion et sans motivation. À un point qu'il en avait perdu un peu la notion du temps, ne prêtant plus attention à ce qui se tramait autour de lui, jusqu'à réémerger un peu une fois qu'on l'eut enfermé dans une des cellules d'isolement de la prison de Kyouji. La question de pourquoi on cloitrait ici au lieu de l'exécuter lui avait frôlé l'esprit, le faisant même trembler d'incertitude. Qu'est-ce qu'on attendait encore de lui ? Autant ne pas chercher à se torturer plus l'esprit qu'il ne l'était déjà et il finirait par découvrir la raison du prolongement de sa lente agonie émotionnelle. Possiblement un prémice pour le confronter plus en profondeur dans sa culpabilité ? Il s'était à nouveau perdu dans sa propre brume de désarroi.
Des gardes étaient venus le chercher, l'amenant jusqu'à la pièce dans laquelle il était assis désormais. En face de lui, deux autres chaises attendaient leur occupant respectif. Nul besoin de s'inquiéter de qui viendrait, il en avait une vague idée. Ses paupières s'ouvrirent quand la porte grinça, annonciatrice de la venue des deux visiteurs pour qui les chaises avaient été placées. Les yeux à peine levés dans leur direction, le déchu trembla en reconnaissant l'Oreille en personne, accompagné de la Tovyr Leezen. Cela le sortit un peu de son brouillard d'accablement dans lequel il se perdait sans grande lutte. Zéphyr ne prit pas de gants quand il résuma la situation dans les grandes lignes. Le mage resta taiseux. Il n'avait rien à rajouter à cela... Apprit-il qu'il n'avait pas été pourfendu sur place, parce que l'Oreille lui accordait une possibilité de se défendre… Pourquoi faire au final ? Prolonger ses angoisses ? Rajouter plus de supplice encore, avant que ordre soit donné d'être pourfendu pour payer le prix de sa trahison ? Se défendre… À quoi cela servirait alors que tout était déterminé pour lui ?
Il ne souffla mot, ne prêtant même pas attention à la Tovyr qui ne s'était pas assise et qui passa derrière lui, pour être juste derrière son dos. Elle était là, droite et loyale à l'Empire, prête à obéir à Zéphyr au moindre de ses mots. Serait-ce elle qui appliquera la sentence alors ? Chose certaine était que sa voix faussement douce le fit réagir.
Il se redressa à peine sur sa chaise, tout en tournant la tête sur le côté, comme pour chercher à voir l'ombre de sa silhouette sur le sol pavé.
"Je me rappelle vos mots au sémaphore, Tovyr… La confrontation avec Vaenys ne vous a-t-il pas suffi ? Ou bien prenez-vous plaisir à l'imiter, ici-même, pour parachever ce qu'il a entrepris sur moi ? "
Il concentra son regard sur ses menottes. Quitte à s'ancrer sur quelque chose de tangible, autant que ce soit sur ça. Il s'épargnera de croiser les regards de ses deux geôliers.
" Et ma défense..."
Zephyr avait enquêté sur lui, donc était largement au courant de ce qu'il avait pu faire. Pourquoi s'attendait-il à ce qu'il se défende, hein ? L'Oreille tenait à avoir sa version des faits ? ou plutôt à savoir les réelles circonstances qui l'ont poussé à se retrouver face au Baron ?
"Je ne suis pas corrompu par la Pègre… j'ai juste cru être capable de garder un pied en son sein, en restant dans les limites acceptables pour ne pas compromettre l'Empire, tout en le pourvoyant d'informations que je jugeais aptes à être rapportées à qui de droit. Même les affaires les plus infimes et les plus dérisoires peuvent avoir de la valeur… Et tout en accomplissant mes devoirs envers la nation..."
Il serra ses poings, toujours en gardant son regard dardé sur ses menottes.
"Au sémaphore, ce n'était pas le Baron que je m'attendais à croiser, mais un simple chef de gang local, pour une affaire de contrebande. Je croyais mettre la main sur des informations sur les prochaines transactions qui devaient se faire par le lac... Au lieu de cela, ce fut Vaenys... Qui cherchait à me plier à sa volonté pour que je.... "
Il serra les dents. Ce sale type et son caractère lunatique… Dès qu'il avait croisé son regard améthyste, il aurait dû sentir qu'il était déjà fini !
"... je lui fournisse des informations sur le FMR, l'ensemble de la Main, et le Cœur fraîchement nommé. "Il releva la tête pour fixer Zephyr. "Surtout sur le Cœur, qui n'est pas n'importe qui..."Il avait sciemment changé le ton à cette réplique. Zéphyr était le maître espion, celui qui savait tout, voyait et entendait tout. Il comprendra alors forcément ce qu'il avait cherché à dire réellement. Puis Le prisonnier ravala un soupir lasse.
"Au vu des implications de ce qu'il voulait posséder comme savoir, j'aurais visé la mort que de lui apporter satisfaction… "
Surtout si le Baron avait pu apprendre la véritable nature de Corvus. Cela aurait été un désastre sans nom et bon nombre de civils auraient subi les dommages collatéraux d'une telle donnée tombée dans de sales mains. Il frémit d'horreur à ce qui aurait pu se produire, avant de se rappeler qu'il avait toujours la Tovyr derrière lui.
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"Tovyr Leezen, vous brûlez d'approfondir cet interrogatoire... "
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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La tovyr est à l’heure, et celle-ci ne semble pas particulièrement rancunière vis-à-vis de ce qu’il s’est passé. La soldate, en tant que sous-chef de l’armée, est avant tout focalisée sur la réussite de leur mission, or Vaenys a été capturé. Là est l’essentiel, mais tout le monde n’aurait pas su être déterminé au point d’abandonner sa propre vie face à la menace de l’ennemi. Enfin. Dans l’immédiat, les deux protagonistes arrivent à la prison qui retient Alaric, et les voilà qui entrent dans l’édifice, puis dans la cellule du mage d’état. Ce dernier… ne brille pas par son charisme. Silencieux, résigné, avachi, il n’est ni alerte, ni tremblant, ni arrogant. Il semble même qu’il n’ose pas lever son regard vers les Astres ou vers ses compatriotes pour implorer leur pardon. Laissant Lyra debout, Zéphyr s’assoit en face de son homologue, et le guerrier rompt rapidement le silence. A quoi bon tergiverser de toute façon ? Ils n’ont pas toute la journée, et même le mage d’Etat doit désirer être fixé sur son sort, au plus profond de lui.
Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, le prisonnier ne cherche pas à se défendre, du moins pas au début. Il faut l’intervention de la Sénéchale pour qu’il finisse par tourner la tête vers son ombre et à prononcer quelques mots. Ce n’est toutefois rien de satisfaisant pour l’Oreille, qui ne voit en son homologue qu’un homme défait, qui attend juste qu’on l’envoie à l’abattoir. D’une certaine manière, une telle attitude ne joue pas en la faveur d’Alaric, car Zéphyr apprécie peu les individus qui n’ont aucune volonté de s’en sortir. Mais le voilà qui parle enfin, et qui affirme qu’il n’était pas corrompu par la Pègre lui-même. Il s’agit « juste » d’un compatriote qui a voulu jouer avec plus grand que soi et qui a manifestement perdu. Un homme qui, tout en voulant aider sa nation, voulait retirer quelques avantages et informations précieuses de ses relations dans l’ombre. Alaric n’est pas le premier à faire cette erreur et à être victime du réseau du crime. Il n’est pas non plus le seul à avoir sous-estimé le Baron, à avoir cru passer sous sa surveillance… Mais on ne peut pas revenir sur ce fait, et ce qui intéresse plus Zéphyr, dans l’immédiat, c’est les derniers mots de l’élémentaliste. Ainsi, Vaenys voulait en savoir plus sur le Cœur fraîchement nommé ? Un léger rictus apparaît sur le visage de l’intéressé, mais il ne dit rien directement. Même pour le frère d’Ayshara, il ne serait pas simple d’en savoir énormément sur le Grand Argentier, car le vampire ade longs siècles à son actif, et il est loin d’être un imbécile. Surtout, il n'est aussi imprudent et naïf que Tagar. Les choses ne seraient donc pas simples pour le Vosdraak, même s’il voulait davantage connaître cet individu. Cela étant dit, Zéphyr préviendrait bien sûr son collègue impérial que le Baron portait de l’intérêt à son encontre. Histoire qu’il soit prévenu et qu'ils prennent ensemble des mesures... préventives.
Quand aux autres membres de la Main… L’Esprit allait bientôt changer. Deydreus et Zéphyr ne pouvaient pas être maîtrisés. Il restait donc la Voix, qui était inatteignable, et la Paume, qui passait l’essentiel de son temps à Luxuriance. La majorité du Conseil était tout bonnement inatteignable pour la créature aux cheveux argentés.
- Le Coeur est vital au bon fonctionnement de l’Empire. Il n’est pas étonnant que l’ancien prince ait voulu plus en savoir à son sujet. Qu’il veule connaître ses faiblesses ou un moyen de le contrôler pour « l’obliger » à collaborer avec la pègre ne serait pas surprenant non plus… Mais effectivement, il aurait été préférable pour vous de mourir plutôt que de donner des secrets de l’Archimage ou du Grand Argentier.
Un soupir s’échappe des lèvres de Zéphyr qui poursuit.
- Pour être honnête, la fin de votre entrevue ne joue pas en votre faveur. Vous sembliez prêt à obéir au Vosdraak, sans plus avoir la force de lui résister. Mais je sais aussi que vous mettez du cœur dans vos missions auprès du peuple du Reike. Vous souvenez-vous de la fanatique que vous avez rencontrée ? Vous avez privilégié la sécurité des habitants à son arrêt pur et simple. D’aucuns aurait choisi la seconde option, mais votre décision se comprend et se respecte. Une légère pause. D’autres choix, comme la rencontre avec le Baron, ou encore quelques vadrouilles près de la Frontière républicaines sont plus… discutables. Mais toutes vos actions ne sont pas répréhensibles, et c’est ce qui vous a fait éviter votre exécution pure et simple.
Une première information pour le mage d’Etat. Qui n’aura cependant pas le temps de soupirer de soulagement.
- Pour autant, dites-moi, messire Nordan. Si nous vous laissons en vie, quel prix seriez-vous prêt à payer pour racheter vos erreurs ? Vous ne retrouverez pas votre liberté et votre condition d'avant. Si nous vous faisons éviter la peine capitale, même, vous allez tout perdre. Votre métier. Votre renom. Votre maison. Et seules des preuves formelles de votre loyauté sauront éventuellement faire changer l'avis de l'Empire sur votre compte. Etant entendu que le moindre de ses gestes seraient surveillés. le maître-espion guette ses réactions et croise les mains sur la table, alors qu'il fixe le mage en face de lui. En vous voyant avachi et résigné, néanmoins, je m'interroge. Est-ce que nous avons raison de vous enlever tout et de vous donner une seconde chance... ou bien devrions-nous revenir sur notre décision et faire venir le bourreau directement ?
L’espace d’un instant, Zéphyr croise les yeux de Lyra et il lui fera un très bref signe de tête.
Comme l’a dit Alaric, elle brûle de continuer l’interrogatoire, et les Astres savent que la douceur de la tovyr ne sont qu’un faux semblant qui cachent une femme aussi loyale que la Griffe elle-même.
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Alaric Nordan
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La Tovyr était toujours derrière lui et lui imposait une funeste présence dans le dos. Il se demandait la raison réelle de sa présence ici. N'avait-elle pas accompli sa mission au sémaphore, qui avait largement dépassé les raisons premières à sa venue là-bas, pendant qu'il s'était fait fourvoyer par le Baron ? Il tourna la tête pour refixer à nouveau ses menottes de barre noire, pendant que l'Oreille confirmait ses dires, à savoir que la mort aurait la seule voix possible pour éviter que le Vordraak ait les moyens de faire pression sur la Main. Corvus tenait les finances de l'Empire entre ses mains. Subir le joug d'un être tel que Vaenys aurait été une catastrophe sans nom. L'Empire aurait pu alors subir toute la vengeance ancrée dans le cœur du Draknys, qui aurait pu réussir à mettre la main sur le trône. Bordel, qu'avait-il manqué de provoquer indirectement ? Mais aurait-il réellement cédé ? Non… Il aurait tenu. Et si... et s'il n'avait pas pu tenir l'idée qui avait émergé dans son esprit lorsque le Baron avait menacé de le tuer s'il ne répondait pas à ses exigences d'informations ? Il n'était plus sûr de rien… Voilà pourquoi il s'était effondré de la sorte, attendant que l'exécution soit le final de son existence.
Zephyr avait soupiré, avant de poursuivre la suite de leur conversation, rappelant certains faits, qu'il ne se rappelait que trop bien. Il en serra les dents. La vieille cinglée était la première chose qui revint à ses souvenirs. Comment pareil être pouvait-il exister en ce bas monde ! L'Oreille paraissait comprendre les choix qu'il avait faits. Mais ce n'était qu'un bref moment de répit quand le reste se rajouta dans la balance qui basculait depuis son arrestation vers une complète culpabilité. Mais il y en eut un fait qui provoqua le serrage des poings du prisonnier, ce qui fit légèrement cliqueter les chaînes qui liaient ses menottes l'une à l'autre. Était-ce fait exprès, ou alors pensait-on réellement qu'il savait qu'il rentrerait le Baron de la Pègre en personne ? Malgré son esprit voué à s'enfoncer dans sa trame actuelle de désespérance, il redressa son regard pour fixer Zephyr droit dans les yeux.
"Si j'avais su que le Baron serait dans le sémaphore, je ne m'y serais pas rendu. J'ai pris de mauvaises décisions, mais jamais, oh combien jamais, je n'aurai accepté de le rencontrer en personne. "
Il avait bien entendu l'information délivrée par le Maître-Espion. Était-ce seulement possible, ou était-ce pour essayer de le secouer un peu pour mieux s'amuser de lui à ses dépens ? Non, l'Oreille n'aurait pas perdu son temps à ce genre de bassesse. La situation vécue avec le Baron avait été trop grave… Par certaines de ses actions menées pour l'Empire, lui permettrait de réchapper à la peine capitale… Cela mit du temps à atteindre la voie de la raison dans son esprit tourmenté.
"Et non... je n'étais pas prêt à me soumettre à ses injonctions... je voulais le fourvoyer à mon tour comme il m'a fourvoyé pour cette rencontre. Il aurait entendu de ma bouche ce qu'il voulait absolument entendre et une fois libérée de son emprise des ombres, je n'aurais pas perdu de temps à prévenir le Cœur en personne, ou même vous, des intentions malsaines de Vaenys."
Duper le Baron... Voilà qui avait été une idée folle quand Vaenys n'avait eu de cesse de jouer les girouettes, entre promesse de mort et de travail en commun. Comment un homme pouvait être aussi chaotique en si peu de temps ? En tout cas, dit comme cela était si invraisemblable. Et pourtant, il avait vraiment eu cette approche, avant que ne débarque l'imprévu, l'arrivée des conséquences de sa trahison… Non, pas trahison... S'il avait réellement trahi, Zephyr l'aurait fait exécuter sur place... Ou alors, parce qu'il avait besoin d'entendre de sa bouche des éléments qu'il n'avait pas pu posséder. L'Oreille était très compétente dans son domaine, mais elle n'était pas partout. Elle n'était pas omnisciente... Alaric avait servi de point de pivot pour choper le Baron. Bordel, il avait l'impression de s'emmêler les pinceaux.
Il manqua de détourner les yeux, quand Zephyr lui fit la remarque de son état actuel : affaissé par le poids de sa culpabilité et résolu à ne pas voir d'autres voies que celle de la mort. Quoi d'autre de base quand on savait le sort réservé aux traîtres ? Pourtant, il y avait désormais une perspective... sauf si ce n'était qu'un sale jeu pour le lui faire miroiter, un vain espoir avant que le couperet ne tombe ?
"Quand on sait le sort réservé aux traîtres, je ne me voyais guère danser la gigue républicaine... "Il leva un peu ses poignets. "M'échapper ? Il m'aurait suffi de me déboîter les pouces pour retirer ces étaux métalliques et d'employer ma magie pour me tirer d'ici et fuir vers la frontière républicaine "Il reposa ses mains menottées sur la table. C'était un peu trop osé d'affirmer une évasion, tout en sachant qu'il aurait été rattrapé très rapidement. Autant être franc, non ? "Brailler à mon innocence, alors que j'ai été pris malgré moi en flagrant délit de connivence avec le Baron de la Pègre ? Il manqua de faire une grimace de dégoût, avant de poursuivre. "Alors oui, l'affliction a pris place, quand on ne sait pas à quoi s'attendre et qu'on était déjà prêt à accepter les mains froides de la mort, sans sommation, et ce... sans protester. Attendre sans savoir de ce qu'on attendait de moi n'a pas de quoi porter à la joie. "
Il serra à nouveau les dents, ne réussissant plus à soutenir le regard de Zephyr... Bordel, s'il avait su plus tôt que le Baron se pointerait... Jamais, oh combien jamais, il ne se serait rendu au sémaphore. Et maintenant qu'on lui laissait une chance de rester en vie, d'essayer de prouver qu'il était toujours loyal à l'Empire, que pouvait-il répondre à cela ?
"Le prix à payer…"
Il eut la brève impression de devoir choisir entre le bâton et la carotte inaccessible, comme l'avait fait Vaenys dans la tour. Le prix à payer donc. Zephyr guettait-il une réponse précise de sa part ? Quoi d'autre de toute façon ? Hormis l'affliger plus encore en menaçant de faire venir le bourreau ? Qu'est-ce que l'Oreille attendait réellement de lui ? Il se rappela que l'Empire était en plein remaniement de ses forces militaires. Il était Shekhikh. Est-ce que l'Oreille pouvait se permettre de perdre un homme capable d'un certain niveau médical à un pareil moment ? Difficile à dire.
"S'il faut être à l'équivalent d'un esclave pour prouver ma loyauté envers l'Empire, que je le sers toujours, malgré mes mauvais choix, alors que cela soit ainsi"
Zephyr avait soupiré, avant de poursuivre la suite de leur conversation, rappelant certains faits, qu'il ne se rappelait que trop bien. Il en serra les dents. La vieille cinglée était la première chose qui revint à ses souvenirs. Comment pareil être pouvait-il exister en ce bas monde ! L'Oreille paraissait comprendre les choix qu'il avait faits. Mais ce n'était qu'un bref moment de répit quand le reste se rajouta dans la balance qui basculait depuis son arrestation vers une complète culpabilité. Mais il y en eut un fait qui provoqua le serrage des poings du prisonnier, ce qui fit légèrement cliqueter les chaînes qui liaient ses menottes l'une à l'autre. Était-ce fait exprès, ou alors pensait-on réellement qu'il savait qu'il rentrerait le Baron de la Pègre en personne ? Malgré son esprit voué à s'enfoncer dans sa trame actuelle de désespérance, il redressa son regard pour fixer Zephyr droit dans les yeux.
"Si j'avais su que le Baron serait dans le sémaphore, je ne m'y serais pas rendu. J'ai pris de mauvaises décisions, mais jamais, oh combien jamais, je n'aurai accepté de le rencontrer en personne. "
Il avait bien entendu l'information délivrée par le Maître-Espion. Était-ce seulement possible, ou était-ce pour essayer de le secouer un peu pour mieux s'amuser de lui à ses dépens ? Non, l'Oreille n'aurait pas perdu son temps à ce genre de bassesse. La situation vécue avec le Baron avait été trop grave… Par certaines de ses actions menées pour l'Empire, lui permettrait de réchapper à la peine capitale… Cela mit du temps à atteindre la voie de la raison dans son esprit tourmenté.
"Et non... je n'étais pas prêt à me soumettre à ses injonctions... je voulais le fourvoyer à mon tour comme il m'a fourvoyé pour cette rencontre. Il aurait entendu de ma bouche ce qu'il voulait absolument entendre et une fois libérée de son emprise des ombres, je n'aurais pas perdu de temps à prévenir le Cœur en personne, ou même vous, des intentions malsaines de Vaenys."
Duper le Baron... Voilà qui avait été une idée folle quand Vaenys n'avait eu de cesse de jouer les girouettes, entre promesse de mort et de travail en commun. Comment un homme pouvait être aussi chaotique en si peu de temps ? En tout cas, dit comme cela était si invraisemblable. Et pourtant, il avait vraiment eu cette approche, avant que ne débarque l'imprévu, l'arrivée des conséquences de sa trahison… Non, pas trahison... S'il avait réellement trahi, Zephyr l'aurait fait exécuter sur place... Ou alors, parce qu'il avait besoin d'entendre de sa bouche des éléments qu'il n'avait pas pu posséder. L'Oreille était très compétente dans son domaine, mais elle n'était pas partout. Elle n'était pas omnisciente... Alaric avait servi de point de pivot pour choper le Baron. Bordel, il avait l'impression de s'emmêler les pinceaux.
Il manqua de détourner les yeux, quand Zephyr lui fit la remarque de son état actuel : affaissé par le poids de sa culpabilité et résolu à ne pas voir d'autres voies que celle de la mort. Quoi d'autre de base quand on savait le sort réservé aux traîtres ? Pourtant, il y avait désormais une perspective... sauf si ce n'était qu'un sale jeu pour le lui faire miroiter, un vain espoir avant que le couperet ne tombe ?
"Quand on sait le sort réservé aux traîtres, je ne me voyais guère danser la gigue républicaine... "Il leva un peu ses poignets. "M'échapper ? Il m'aurait suffi de me déboîter les pouces pour retirer ces étaux métalliques et d'employer ma magie pour me tirer d'ici et fuir vers la frontière républicaine "Il reposa ses mains menottées sur la table. C'était un peu trop osé d'affirmer une évasion, tout en sachant qu'il aurait été rattrapé très rapidement. Autant être franc, non ? "Brailler à mon innocence, alors que j'ai été pris malgré moi en flagrant délit de connivence avec le Baron de la Pègre ? Il manqua de faire une grimace de dégoût, avant de poursuivre. "Alors oui, l'affliction a pris place, quand on ne sait pas à quoi s'attendre et qu'on était déjà prêt à accepter les mains froides de la mort, sans sommation, et ce... sans protester. Attendre sans savoir de ce qu'on attendait de moi n'a pas de quoi porter à la joie. "
Il serra à nouveau les dents, ne réussissant plus à soutenir le regard de Zephyr... Bordel, s'il avait su plus tôt que le Baron se pointerait... Jamais, oh combien jamais, il ne se serait rendu au sémaphore. Et maintenant qu'on lui laissait une chance de rester en vie, d'essayer de prouver qu'il était toujours loyal à l'Empire, que pouvait-il répondre à cela ?
"Le prix à payer…"
Il eut la brève impression de devoir choisir entre le bâton et la carotte inaccessible, comme l'avait fait Vaenys dans la tour. Le prix à payer donc. Zephyr guettait-il une réponse précise de sa part ? Quoi d'autre de toute façon ? Hormis l'affliger plus encore en menaçant de faire venir le bourreau ? Qu'est-ce que l'Oreille attendait réellement de lui ? Il se rappela que l'Empire était en plein remaniement de ses forces militaires. Il était Shekhikh. Est-ce que l'Oreille pouvait se permettre de perdre un homme capable d'un certain niveau médical à un pareil moment ? Difficile à dire.
"S'il faut être à l'équivalent d'un esclave pour prouver ma loyauté envers l'Empire, que je le sers toujours, malgré mes mauvais choix, alors que cela soit ainsi"
La Sénéchale
Lyra Leezen
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B - Tovyr
⊰⊱
Une gouttelette perla entre deux chevrons du plafond composé d'épais madriers réhaussés de fixations métalliques. La goutte vint s'éclater sur le sol de pierre tout prêt du passage d'un rat cachectique qui s'engouffra aussitôt sous une grille d'évacuation. Quant à savoir pourquoi une telle irrigation avait été percée dans la paroi de la salle d'interrogatoire, cela laissait présager qu'elle avait servie, autrefois, de lieu de torture, afin d'en évacuer le sang. Elle pouvait très bien le redevenir sur une toquade de l'Oreille ou de la Tovyr. Un détail qui n'avait assurément pas échappé au mage d'État qui faisait les frais de l'interrogatoire.
Un cliquettement se fit entendre au travers des barreaux du houteau donnant sur une coursive supérieure de laquelle provenait la lueur faiblarde d'un brandon. Dans ces soubassements, ils étaient totalement coupés du monde extérieur, la moindre tentative d'évasion se heurterai au métal des portes et aux murs épais de plusieurs coudées. Plus qu'un détail, le mage d'État en était bien conscient, et s'il avait voulu s'échapper, il l'aurait fait la veille, avant même d'être pris. Tout ceci, il l'avait bien saisi, car il s'était rendu sans la moindre résistance, optimiste quant à sa survie peut-être. Par là il cherchait assurément à prouver son innocence, ou tout du moins sa loyauté envers l'Empire.
À ceci près que les deux personnes qui avaient le pouvoir de le libérer étaient dans cette pièce, avec lui, à l'interroger âprement sur ce qu'il avait fait et sur ce qu'il espérait pour son cas. Sur ce point, Alaric avait une idée bien définie, à savoir qu'il n'avait pas pensé à mal, qu'il œuvrait au constant service de l'Empire et qu'il comptait bien continuer dans cette voie. Or, si Lyra avait bien vue, comme Zéphyr, qu'Alaric n'était certainement pas un allié ni un pion de Vaenys Draknys, il n'était pas non plus exempt de toute accusation à son encontre. Et Lyra comptait bien le lui faire rentrer dans le crâne. Bien qu'elle l'aurait fait à coup de burin, il fallait croire que Zéphyr préférait la discussion pour l'instant.- Votre loyauté, messire Nordan, a été mise à mal. Vous assurez avec tant de ferveur que vous pourrez la regagner, et si messire Zoldyck vous laisse une chance pour cela, je ne suis pas si facilement convaincu. Permettez que j'emploie un moyen détourné, quoique plus direct qui pourra faire pencher la balance en votre faveur... ou vous envoyer dans une tout autre cellule. Siffla-t-elle tout en repassant dans son champ de vision.
Pile au bon moment, comme si tout cela était orchestré par l'esprit perfide de la Tovyr, un bruit sourd se laissa percevoir de l'autre côté de l'épaisse porte de la salle d'interrogatoire. Lyra détourna le regard du mage d'état pour voir le clapet de la porte de la cellule s'ouvrir et y reconnaître l'iris d'acier du Luteni Bjog Allenker, qu'elle avait chargé d'une livraison. La brune alla ouvrir le vantail, mais avant de quitter la pièce, elle s'adressa à Alaric d'un ton qui charriait des glaçons.- Pour ce qui est de l'interrogatoire, je vais laisser la main à messire Zoldyck une poignée de minutes. Malheureusement pour votre égo, messire Nordan, vous ne représentez pas une priorité à mes yeux. Tanqua-t-elle avant de passer dans le couloir.
Au bout de la coursive faiblement éclairée, plusieurs soldats de la Horde d'Alba devisaient avec des gardiens de prison. Ils avaient escortés le Luteni Allenker et le colis qu'elle l'avait chargé d'apporter ici. À la vue de l'officière, tous firent claquer leurs solerets sur le sol de pierre, exécutant le salut militaire reikois. Une fois la porte refermée derrière elle, la Tovyr lança un regard éloquent à Allenker qui se pencha prestement vers sa supérieure pour lui indiquer, avec son accent nordique caractéristique :- Nous l'avons mis dans la cellule voisine...- Je m'en occupe. Rétorqua-t-elle.
Le cliquetis de la serrure, le grincement des gonds et le pas des bottes de cavaleries sur le sol froid. La lueur d'une lanterne, le timide rayon de soleil au travers d'une meurtrière, l'éclat des yeux dans la pénombre. Lyra porta un regard machiavélique sur l'homme meurtri reposant lamentablement sur une simple chaise de bois au milieu de la pièce austère. Un gardien de prison entra à sa suite avant de verrouiller la porte derrière eux dans un tintement de clés. Le détenu, capturé la veille par les hommes de la Horde d'Alba, n'était autre que Wulfric, le bras droit de Vaenys Draknys. Le bel éphèbe avait le visage tuméfié et couvert de pétéchies, signe qu'il s'était défendu lors de sa capture. Il avait les mains liées et portait autour du cou un solide anneaux en acier, l'empêchant de se transformer en loup-garou, sous peine de s'étrangler avec. Elle s'empara délicatement d'une sorte de massue en bois massif.- Tu n'es que le pion projeté en dehors du plateau, alors même que ton roi est cerné. Or, la Dame adverse s'apprête à sonner le mat. Sur ces mots elle lui assena un violent coup de godendac au niveau des tempes pour le sonner.
Un signe de la main et on lui tendit un tonnelet avec un entonnoir en étain. Elle cala ce dernier dans la bouche de Wulfric d'un geste brusque, puis débouchonna le tonnelet et commença à déverser son contenu dedans. Le bras droit du Baron s'étrangla puis vagit alors que l'eau débordait pour s'écouler sur son visage, à la commissure écumante de ses lèvres pour se déverser au sol. Quasiment une minute s'écoula avant que l'ultime goutte ne perle du goulot. Aussitôt l'entonnoir ôté, Wulfric se plia en deux pour cracher de l'eau mêlée à de la bile, grailla puis vagit de nouveau, reprenant difficilement son souffle après avoir manqué de se noyer. Il fit un effort considérable pour vriller du regard sa tortionnaire. Des gouttelettes perlaient de ses yeux injectés de sang.- Toujours rien ? Demanda-t-elle sans pour autant attendre de réponse.
Elle pivota alors pour s'emparer d'un scalpel volontairement élimé et l'approcha dangereusement du visage de Wulfric qui s'efforça tant bien que mal de soutenir son regard diabolique. D'un geste brusque, elle souleva le pan de sa chemise détrempée et posa son regard sur le corps athlétique du lycanthrope. La Tovyr cabotina un sifflement d'admiration tout en affichant un sourire inhumain.- Oh, c'est déjà fort beau, mais permet moi de redessiner quelques lignes. Son sourire morbide faisait luire ses dents à la lueur vacillante de la lanterne, Wulfric avait pu jurer qu'elle s'était passé la langue sur ses lèvres, savourant cet instant.
Elle planta alors sa lame entre deux de ses côtes, sans crier gare, et suivit la ligne nervurée de l'une d'elle, découpant une longue entaille bordeaux sur le flanc gauche de Wulfric qui retint un hurlement de douleur, serrant si fort les mâchoires qu'il en eut mal aux dents. Appréciant le moment, elle pris bien son temps pour exercer une incision quasi-chirurgicale. Une fois son œuvre terminée, affichant un sourire machiavélique, Lyra contempla les efforts déployés par sa victime pour réfréner sa transformation, sans quoi il s'étranglerait aussitôt.- Je ne connais pas de zone plus douloureuse que le ventre. Sur ces mots, elle tira un tissus sale d'un baquet et le pressa avec violence contre l'estafilade, arrachant un gémissement au lycanthrope.
Aussitôt, le mouchoir se teignit de rouge alors que Lyra fit signe au garde d'aider le malheureux à se relever. La Tovyr renifla de mépris et tourna les talons, quittant la cellule pour repasser dans celle d'à côté, comptant bien sur le fait qu'Alaric ai perçu la souffrance de Wulfric malgré la paroi les séparant. Le garde pressa le bras droit du Baron sur la chaise libre, face au mage d'état, et quitta derechef la pièce. Lyra se posta tout près du lycanthrope et lui susurra à l'oreille :- Et maintenant, Wulfric, tu vas nous dire si messire Nordan était bel et bien de mèche avec le Baron. Peut-on lui faire confiance ? Son regard brillait de délice macabre.⊰⊱
Tout savoir sur Lyra Leezen
Dynasties & Dystopies
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Thème musical de la Sénéchale
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Déchéance
Feat. Zéphyr, Lyra et Alaric
Wulfric se trouvait dans une miteuse cave, attaché avec des chaînes anti-magie, l’empêchant momentanément de se transformer. Et de toute façon, le lycanthrope ne comptait pas se transformer. Effectivement, il avait reçu des directives de la part de Vaenys, lui indiquant exactement quoi faire en cas de capture, et surtout, si Zéphyr était impliqué dans l’interrogatoire. Or, là, ce n’était que Lyra, la pathétique Tovyr, alors Wulfric ne comptait pas révéler quoi que ce soit. Le lycanthrope n’était qu’un pion, et cela, il le savait parfaitement, Vaenys lui rabâchait cela à longueur de temps. Mais, il s’en fichait, en fait. Les paroles de Lyra ne l’atteignaient point.
Après un premier coup de massue, le lycanthrope sourit brièvement et plongea son regard d’or dans les yeux de son bourreau. Hélas pour lui, ce n’était pas fini, puisque Lyra sortit tout un entonnoir. C’était tout juste insupportable pour le bras droit de Vaenys, qui ne dirait absolument rien, malgré les actions de la Tovyr. Lorsque le scalpel pénétra la carapace du lycanthrope, ce dernier esquissa un sourire, puis rit au visage de son bourreau. Il ne dirait pas un mot sans être mené jusqu’à Zephyr, peu importe ce que Lyra lui faisait. Puis, il serra tout de même les dents, pour ne pas donner de satisfaction à la Tovyr, en hurlant. Puis, avec la torture suivante, le lycanthrope finit par pousser un léger cri, merde !
La bouche en sang, Wulfric fut emmené dans la pièce d’à côté pour y continuer l’interrogatoire, et cette fois-ci, il était en compagnie du vénérable Maître-Espion. Mais alors, s’il était là, cela voulait dire que Vaenys était sauf ? Il avait été placé face à Alaric. À la vue du mage d’état, un sourire carnassier se dessina sur le visage du Vosdraak. Les dents pleines de sang, de quoi apeurer son vis-à-vis. Enfin, il ne se concentra pas longtemps, la douce voix de la Tovyr venant émettre de doux sons à son oreille. Le regard d’or de Wulfric se dirigea tout d’abord sur Zéphyr, puis sur Lyra, pour finir sa course sur Alaric.
« Eh bien, je vois que vous êtes bien stupide Lyra. Vous étiez en haut du sémaphore, non ? Pas moi. Comment voulez-vous que je le sache ? Votre question est débile. Messire Draknys ne me communique pas ses plans, au cas-où ce genre d’événements se produisent. Ainsi, je suis dans l’incapacité de vous répondre, navré. Ceci dit, si votre parole seule concernant le mage d’état ne suffit pas, je suis navré pour vous. Une Tovyr à qui l’on ne fait pas confiance, quelle tristesse. Comme quoi, la hiérarchie Reikoise est bien fragile. » annonça-t-il, marquant une légère pause, riant aux éclats.
« Vous êtes bien pathétique Lyra, vous n’avez même pas réussi à m’arracher un mot, mais allez-y, faites donc. Déchainez-vous. Cependant, j’ai pour ordre de ne répondre qu’aux questions du Maitre-Espion, pas les vôtres, pathétique petite Tovyr. » conclut-il.
CENDRESAprès un premier coup de massue, le lycanthrope sourit brièvement et plongea son regard d’or dans les yeux de son bourreau. Hélas pour lui, ce n’était pas fini, puisque Lyra sortit tout un entonnoir. C’était tout juste insupportable pour le bras droit de Vaenys, qui ne dirait absolument rien, malgré les actions de la Tovyr. Lorsque le scalpel pénétra la carapace du lycanthrope, ce dernier esquissa un sourire, puis rit au visage de son bourreau. Il ne dirait pas un mot sans être mené jusqu’à Zephyr, peu importe ce que Lyra lui faisait. Puis, il serra tout de même les dents, pour ne pas donner de satisfaction à la Tovyr, en hurlant. Puis, avec la torture suivante, le lycanthrope finit par pousser un léger cri, merde !
La bouche en sang, Wulfric fut emmené dans la pièce d’à côté pour y continuer l’interrogatoire, et cette fois-ci, il était en compagnie du vénérable Maître-Espion. Mais alors, s’il était là, cela voulait dire que Vaenys était sauf ? Il avait été placé face à Alaric. À la vue du mage d’état, un sourire carnassier se dessina sur le visage du Vosdraak. Les dents pleines de sang, de quoi apeurer son vis-à-vis. Enfin, il ne se concentra pas longtemps, la douce voix de la Tovyr venant émettre de doux sons à son oreille. Le regard d’or de Wulfric se dirigea tout d’abord sur Zéphyr, puis sur Lyra, pour finir sa course sur Alaric.
« Eh bien, je vois que vous êtes bien stupide Lyra. Vous étiez en haut du sémaphore, non ? Pas moi. Comment voulez-vous que je le sache ? Votre question est débile. Messire Draknys ne me communique pas ses plans, au cas-où ce genre d’événements se produisent. Ainsi, je suis dans l’incapacité de vous répondre, navré. Ceci dit, si votre parole seule concernant le mage d’état ne suffit pas, je suis navré pour vous. Une Tovyr à qui l’on ne fait pas confiance, quelle tristesse. Comme quoi, la hiérarchie Reikoise est bien fragile. » annonça-t-il, marquant une légère pause, riant aux éclats.
« Vous êtes bien pathétique Lyra, vous n’avez même pas réussi à m’arracher un mot, mais allez-y, faites donc. Déchainez-vous. Cependant, j’ai pour ordre de ne répondre qu’aux questions du Maitre-Espion, pas les vôtres, pathétique petite Tovyr. » conclut-il.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Au moins le mage d’Etat avait encore un peu de courage. Du moins, il osait plonger ses yeux dans ceux de Zéphyr, signe qu’il ne se morfondrait pas dans un mutisme éternel. Bien. Il avait donc encore un peu de couilles et de fierté en lui. Il semblait même avoir un peu de jugeote, puisqu’il affirma que, s’il avait été au courant que le Baron aurait été présent, il ne se serait pas rendu sur place. Une réplique logique, mais toujours facile à dire après coup, et le maître-espion ne pouvait décemment le croire sur parole. De la même façon, affirmer qu’il serait venu voir le Cœur et les agents de l’Oreille était possible – tous les gestes et les expressions de l’homme transpiraient la sincérité d’ailleurs – mais là encore, ce n’était que des promesses et des assurances formulées après les événements du Sémaphore. Néanmoins, une défense restait une défense, et l’homme aux yeux dorés pensait réellement qu’Alaric avait été au mauvais endroit, au mauvais moment. Cela ne voulait pas dire qu’il n’avait aucune responsabilité, mais dans cette chasse à l’homme, le Reikois avait beaucoup manqué de chances.
Les autorités gouvernementales ne pouvaient naturellement laisser passer ça, et bien que le mage affirma qu’il aurait pu s’échapper pour s’exiler en République, il savait aussi que son « évasion » potentielle aurait eu très peu de chances de réussir et que cela se serait traduit par une exécution pure et simple. Silencieux pendant la tirade du prisonnier, celui-ci baissa finalement la tête et ce fut à ce moment que Lyra esquissa sa « retraite ». Oh, ce n’était pas pour faire plaisir à Alaric, non. C’était plutôt un « moyen » d’entériner son innocence (tu parles) ou de l’enterrer un peu plus rapidement. Pour autant, l’Oreille laissa la Sénéchale sans un mot après lui avoir échangé un regard. Il savait qu’elle serait rapide et efficace. Cruelle aussi, mais pour le coup, cela ne faisait ni chaud ni froid au commandant des forces spéciales. Il lui avait juste demandé de le laisser en vie, car Wulfric devait quand même remettre des documents à son maître. Et puisqu’ils étaient utiles… Autant ne pas tuer des chiens en laisse, bien qu’ils se crûssent plus intelligents que le Reike.
Le départ de la tovyr laissa un instant de calme dans la salle d’interrogatoire, et visiblement insensible au départ de la guerrière, Zéphyr riva ses yeux dans le regard du mage d’Etat. Celui-ci sembla hésiter un bref instant en murmurant dans sa barbe. Mais voilà qu’il se prononça enfin. Il était donc prêt à avoir un rang équivalent en termes d’esclaves ? Un sourire satisfait, mais qui n’avait rien d’empathique, flotta un instant sur les lèvres du maître-espion.
- C’est une bonne réponse, messire Nordan.
A côté, des premiers bruits désagréables se firent entendre. Quelqu’un semblait littéralement cracher ses poumons pour récupérer de l’air, mais cela ne parut pas perturber l’Oreille.
- Dépendant de ce qui va suivre, cela sera votre principale sanction. Mais je lui ajouterai une condition, afin que vous montriez votre bonne volonté. Techniquement, vous serez surveillé afin de voir sur le long termes si vous méritez de redevenir un citoyen à qui on fera confiance à nouveau. Mais je n’attends pas que vous fassiez des menus services au sein de la société, en réfléchissant sur les aléas de votre existence pendant dix ans. Zéphyr prit un parchemin enroulé par une ficelle et il le déploya sur la table, suffisamment pour que le mage puisse en lire le détail. C’était, disons, une annonce qui allait vite se répandre au sein de l’Empire. Une expédition aura bientôt lieu dans le Grand Nord, sous le commandement de la Griffe en personne. Il s’agit d’un périple long, dangereux, coûteux, où se trouvera l’armée mais également des civils. Il y aura vraisemblablement des morts… Du moins, si nous confirmons bel et bien qu’il y a un Archonte là-bas. D’un ton neutre, Zéphyr lui laisse digérer cette information. Il ne vous est malheureusement pas possible d’intégrer le convoi, parce que tout a déjà été organisé en amont. Mais il restera vraisemblablement deux de ces enfants encore en vie. Lors de la prochaine chasse aux Archontes, je veux que vous y participiez ou que vous mettiez du moins vos compétences au service du Reike pour participer à la lutte contre les Titans. Il se peut par exemple que, dans le futur, diverses forces de frappe soient envoyées au Shoumeï. Si nous recherchons des mages, considérez que participer à l’effort de guerre peut être une première étape vers votre… réhabilitation. Etant entendu que plus vous prouverez votre utilité, plus nous serons nous-mêmes de bonne volonté.
L’Oreille écoute la répartie de son interlocuteur, puis, il range le papier au moment même où Lyra arrive en compagnie de Wulfric. Comme ils l’ont entendu, elle l’a déjà bien amoché, mais ce n’est rien qu’une potion de soin ne pourra résoudre. S’ils veulent bien la lui donner, naturellement. Ce qui n’est pas garanti. Quoi qu’il en soit, la Sénéchale vient se placer derrière le lycanthrope en lui susurrant la fameuse question. Alaric était-il de mèche ? Était-il réellement un traître ? D’aucuns seraient déçus que l’intéressé ne réponde pas à la question par un « oui » ou par un « non », mais c’était sous-estimer la résilience et la patience de la jeune femme. Du reste, c’est surtout le fiel présent dans les propos du jeune loup qui dérange momentanément le bretteur, et le maître-espion tourne ses yeux dorés pour dévisager le lycanthrope.
- Wulfric. Traitez encore Lyra de « pathétique », prenez-la encore de haut devant moi, et je pourrais l'autoriser à être bien plus sévère que ce qu'elle n'a accompli jusque maintenant.
Ses paroles, prononcées d’un calme aussi froid que les terres gelées du Nord, sont bientôt suivies d’un premier mouvement de l’Oreille qui vient se placer à l’endroit où était Lyra quelques instants auparavant. Derrière la chaise de Wulfric.
- Vous dites ne rien savoir ? Allons. N’importe quel chef de l’ombre se doit d’avoir des chefs de cellule. Aucun roi ne peut régner sans aucun sujet et aucun roi ne peut diriger tout tout seul. Vous avez peut-être une gueule d’ange, mais vous ne duperez personne ici. Vous connaissez l’existence d’Alaric Nordan, tout comme vous connaissez les plans et les secrets de votre maître. Pas tous, oh non. Mais vous êtes quand même qui a eu pour charge de l’accompagner. En fait… Vous êtes celui qui l’accompagnez toujours. En tout temps. Vous êtes celui à qui il a confié la protection de l’entrée du sémaphore, et comme un bon toutou, vous avez tenu un maximum afin que personne n’entre. Une telle loyauté, cela ne lui a pas échappé. Et une telle loyauté est forcément récompensée…
Un rictus déforme les traits de Zéphyr, puis il continue.
- Etait-ce la première rencontre entre Alaric et Vaenys ?
Les autorités gouvernementales ne pouvaient naturellement laisser passer ça, et bien que le mage affirma qu’il aurait pu s’échapper pour s’exiler en République, il savait aussi que son « évasion » potentielle aurait eu très peu de chances de réussir et que cela se serait traduit par une exécution pure et simple. Silencieux pendant la tirade du prisonnier, celui-ci baissa finalement la tête et ce fut à ce moment que Lyra esquissa sa « retraite ». Oh, ce n’était pas pour faire plaisir à Alaric, non. C’était plutôt un « moyen » d’entériner son innocence (tu parles) ou de l’enterrer un peu plus rapidement. Pour autant, l’Oreille laissa la Sénéchale sans un mot après lui avoir échangé un regard. Il savait qu’elle serait rapide et efficace. Cruelle aussi, mais pour le coup, cela ne faisait ni chaud ni froid au commandant des forces spéciales. Il lui avait juste demandé de le laisser en vie, car Wulfric devait quand même remettre des documents à son maître. Et puisqu’ils étaient utiles… Autant ne pas tuer des chiens en laisse, bien qu’ils se crûssent plus intelligents que le Reike.
Le départ de la tovyr laissa un instant de calme dans la salle d’interrogatoire, et visiblement insensible au départ de la guerrière, Zéphyr riva ses yeux dans le regard du mage d’Etat. Celui-ci sembla hésiter un bref instant en murmurant dans sa barbe. Mais voilà qu’il se prononça enfin. Il était donc prêt à avoir un rang équivalent en termes d’esclaves ? Un sourire satisfait, mais qui n’avait rien d’empathique, flotta un instant sur les lèvres du maître-espion.
- C’est une bonne réponse, messire Nordan.
A côté, des premiers bruits désagréables se firent entendre. Quelqu’un semblait littéralement cracher ses poumons pour récupérer de l’air, mais cela ne parut pas perturber l’Oreille.
- Dépendant de ce qui va suivre, cela sera votre principale sanction. Mais je lui ajouterai une condition, afin que vous montriez votre bonne volonté. Techniquement, vous serez surveillé afin de voir sur le long termes si vous méritez de redevenir un citoyen à qui on fera confiance à nouveau. Mais je n’attends pas que vous fassiez des menus services au sein de la société, en réfléchissant sur les aléas de votre existence pendant dix ans. Zéphyr prit un parchemin enroulé par une ficelle et il le déploya sur la table, suffisamment pour que le mage puisse en lire le détail. C’était, disons, une annonce qui allait vite se répandre au sein de l’Empire. Une expédition aura bientôt lieu dans le Grand Nord, sous le commandement de la Griffe en personne. Il s’agit d’un périple long, dangereux, coûteux, où se trouvera l’armée mais également des civils. Il y aura vraisemblablement des morts… Du moins, si nous confirmons bel et bien qu’il y a un Archonte là-bas. D’un ton neutre, Zéphyr lui laisse digérer cette information. Il ne vous est malheureusement pas possible d’intégrer le convoi, parce que tout a déjà été organisé en amont. Mais il restera vraisemblablement deux de ces enfants encore en vie. Lors de la prochaine chasse aux Archontes, je veux que vous y participiez ou que vous mettiez du moins vos compétences au service du Reike pour participer à la lutte contre les Titans. Il se peut par exemple que, dans le futur, diverses forces de frappe soient envoyées au Shoumeï. Si nous recherchons des mages, considérez que participer à l’effort de guerre peut être une première étape vers votre… réhabilitation. Etant entendu que plus vous prouverez votre utilité, plus nous serons nous-mêmes de bonne volonté.
L’Oreille écoute la répartie de son interlocuteur, puis, il range le papier au moment même où Lyra arrive en compagnie de Wulfric. Comme ils l’ont entendu, elle l’a déjà bien amoché, mais ce n’est rien qu’une potion de soin ne pourra résoudre. S’ils veulent bien la lui donner, naturellement. Ce qui n’est pas garanti. Quoi qu’il en soit, la Sénéchale vient se placer derrière le lycanthrope en lui susurrant la fameuse question. Alaric était-il de mèche ? Était-il réellement un traître ? D’aucuns seraient déçus que l’intéressé ne réponde pas à la question par un « oui » ou par un « non », mais c’était sous-estimer la résilience et la patience de la jeune femme. Du reste, c’est surtout le fiel présent dans les propos du jeune loup qui dérange momentanément le bretteur, et le maître-espion tourne ses yeux dorés pour dévisager le lycanthrope.
- Wulfric. Traitez encore Lyra de « pathétique », prenez-la encore de haut devant moi, et je pourrais l'autoriser à être bien plus sévère que ce qu'elle n'a accompli jusque maintenant.
Ses paroles, prononcées d’un calme aussi froid que les terres gelées du Nord, sont bientôt suivies d’un premier mouvement de l’Oreille qui vient se placer à l’endroit où était Lyra quelques instants auparavant. Derrière la chaise de Wulfric.
- Vous dites ne rien savoir ? Allons. N’importe quel chef de l’ombre se doit d’avoir des chefs de cellule. Aucun roi ne peut régner sans aucun sujet et aucun roi ne peut diriger tout tout seul. Vous avez peut-être une gueule d’ange, mais vous ne duperez personne ici. Vous connaissez l’existence d’Alaric Nordan, tout comme vous connaissez les plans et les secrets de votre maître. Pas tous, oh non. Mais vous êtes quand même qui a eu pour charge de l’accompagner. En fait… Vous êtes celui qui l’accompagnez toujours. En tout temps. Vous êtes celui à qui il a confié la protection de l’entrée du sémaphore, et comme un bon toutou, vous avez tenu un maximum afin que personne n’entre. Une telle loyauté, cela ne lui a pas échappé. Et une telle loyauté est forcément récompensée…
Un rictus déforme les traits de Zéphyr, puis il continue.
- Etait-ce la première rencontre entre Alaric et Vaenys ?
Baron du Crime
Vaenys Draknys
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Déchéance
Feat. Zéphyr, Lyra et Alaric
L’Oreille était tout aussi terrifiant que la Sénéchal, bien que cela fût d’une manière différente, il fallait bien l’avouer. Le lycanthrope n’était pas vraiment du genre à prendre les autres de haut, de toute façon. Ce dernier était, malgré son statut élevé au sein de la Pègre de Vaenys, un homme ayant un sens de l’honneur extrême aussi qu’une loyauté et une fidélité à toute épreuve envers le prince déchu. Toutefois, il considérait ne pas trahir son maître en révélant la vérité sur son lien avec le mage d’État. D’autant plus que le Baron lui-même lui avait donné l’ordre de faire étalage de toute la vérité si d’aventure la situation venait à dégénérer. Ainsi, le lycanthrope au regard étincelant refusait catégoriquement de mentir, et puis, de toute manière, l’Oreille le pressentirait bien. Ce dernier n’était pas dupe, n’étant pas né de la dernière pluie. Les paroles qui s’échapperaient de ses lèvres ce soir ne seraient que l’exact reflet de la réalité des faits, sans la moindre déformation de la véracité.
Avec un léger sourire inopportun, Wulfric détourna brièvement son regard éclatant vers Lyra, avant de le fixer à nouveau sur le Maître-Espion du Reike, Zéphyr. Ses prunelles dorées s’ancrèrent dans celles de son interlocuteur, qui étaient d’une couleur similaire et qui affichait une expression glaciale et déconcertante. En effet, la présence de l’Oreille faisait froid dans le dos à tous ceux présents dans la pièce, du moins, ceux qui étaient ligotés comme de vulgaires clébards. Ajoutant à cela la présence de Lyra et cela ne faisait qu’aggraver cette sensation déjà bien insupportable. Cette dernière était d’ailleurs une figure admirable, il fallait bien le reconnaître, ayant atteint un rang élevé dans l’armée Reikoise. Elle constituait une véritable exception dans une nation machiste où les femmes n’avaient que peu de droits. « Très bien, je suis prêt à vous révéler toutes mes connaissances sur la relation qu’entretiennent messire Draknys et Alaric Nordan ici présent. » rétorqua-t-il, pivotant légèrement son visage marqué par les âges vers Alaric, le regardant du coin de l’œil, avec un sourire qui pouvait s’avérer rassurant.
« Il n’existe aucune véritable connexion entre ces deux personnes. Messire Vaenys, ayant eu vent des antécédents du mage d’État, l’a convoqué au sommet du sémaphore dans le but d’avoir un échange constructif sur un potentiel réseau de contrebande administrative. Visiblement, messire Alaric a accepté sans même savoir qui le demandait. Car oui, je vous le confirme, messire Nordan ne savait pas qui il s’apprêtait à rencontrer en venant au rendez-vous et, comprenez-le, personne ne s’attend véritablement à ce que mon maître ne sorte de son trou. » révéla-t-il, recentrant ensuite son attention sur le Maître-Espion de la nation du désert. « De ce fait, je peux vous assurer qu’il n’y a aucune relation entre messire Draknys et Alaric. Et puis, de toute façon, madame la Tovyr est intervenue avant même que quoi que ce soit ne pût être révélé. » continua-t-il, tournant sa tête vers le mage d’État. « Cet homme ne sait absolument rien du réseau du Baron. » conclut-il, baissant légèrement sa tête, soufflant légèrement. Il souffrait encore des blessures que Lyra lui avait infligées.
CENDRESAvec un léger sourire inopportun, Wulfric détourna brièvement son regard éclatant vers Lyra, avant de le fixer à nouveau sur le Maître-Espion du Reike, Zéphyr. Ses prunelles dorées s’ancrèrent dans celles de son interlocuteur, qui étaient d’une couleur similaire et qui affichait une expression glaciale et déconcertante. En effet, la présence de l’Oreille faisait froid dans le dos à tous ceux présents dans la pièce, du moins, ceux qui étaient ligotés comme de vulgaires clébards. Ajoutant à cela la présence de Lyra et cela ne faisait qu’aggraver cette sensation déjà bien insupportable. Cette dernière était d’ailleurs une figure admirable, il fallait bien le reconnaître, ayant atteint un rang élevé dans l’armée Reikoise. Elle constituait une véritable exception dans une nation machiste où les femmes n’avaient que peu de droits. « Très bien, je suis prêt à vous révéler toutes mes connaissances sur la relation qu’entretiennent messire Draknys et Alaric Nordan ici présent. » rétorqua-t-il, pivotant légèrement son visage marqué par les âges vers Alaric, le regardant du coin de l’œil, avec un sourire qui pouvait s’avérer rassurant.
« Il n’existe aucune véritable connexion entre ces deux personnes. Messire Vaenys, ayant eu vent des antécédents du mage d’État, l’a convoqué au sommet du sémaphore dans le but d’avoir un échange constructif sur un potentiel réseau de contrebande administrative. Visiblement, messire Alaric a accepté sans même savoir qui le demandait. Car oui, je vous le confirme, messire Nordan ne savait pas qui il s’apprêtait à rencontrer en venant au rendez-vous et, comprenez-le, personne ne s’attend véritablement à ce que mon maître ne sorte de son trou. » révéla-t-il, recentrant ensuite son attention sur le Maître-Espion de la nation du désert. « De ce fait, je peux vous assurer qu’il n’y a aucune relation entre messire Draknys et Alaric. Et puis, de toute façon, madame la Tovyr est intervenue avant même que quoi que ce soit ne pût être révélé. » continua-t-il, tournant sa tête vers le mage d’État. « Cet homme ne sait absolument rien du réseau du Baron. » conclut-il, baissant légèrement sa tête, soufflant légèrement. Il souffrait encore des blessures que Lyra lui avait infligées.
La Sénéchale
Lyra Leezen
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B - Tovyr
⊰⊱
La pique envoyée par Wulfric lui fit ni chaud ni froid, tant la Tovyr avait connu bien plus coriace que le lycanthrope. Or, ce dernier se rendrait bien assez tôt compte qu'il n'était plus en position d'afficher son sourire confiant et encore moins de jouer au plus malin. Non pas parce que la Sénéchale pourrait très bien le reprendre à part pour faire l'étalage de son expertise dans le champ de la torture, mais parce qu'il était dans la même pièce que l'Oreille en personne. Et si le second de la pègre de Kyouji ne le rencontrait que pour la première fois, il allait bien vite constater comme messire Zoldyck pouvait se montrer infiniment plus dangereux que Lyra.
Cette dernière renifla de mépris en toisant Wulfric, mirant avec dédain l'anneau métallique qu'il avait autour du coup. Il allait falloir que le lycanthrope se contrôle et réfrène sa transformation, sans quoi il pourrait s'étrangler, son collier étant suffisamment serré autour de son cou d'humain pour que celui d'un loup soit broyé. S'il venait à perdre le contrôle de lui-même et qu'il se changeait en bête, les vertèbres de son cou se rompraient aussitôt. Peut-être qu'au fond d'elle, Lyra l'avait tarabusté dans l'espoir que cela se produise, elle était surement frustrée de ne pas avoir malencontreusement tué son prisonnier.
Zéphyr s'empressa de rappeler la position dans laquelle il était et invita Wulfric à diminuer ses ardeurs, bien que Lyra, toujours au fond d'elle, espérait que leur prisonnier ne se tienne pas à carreau et que l'Oreille le laisse de nouveau à sa charge. Ce qu'elle avait fait dans la cellule voisine n'était qu'une mise en bouche bien prosaïque. En faisant glisser son regard démoniaque sur le corps meurtris de l'éphèbe, elle avait quelque inspiration macabre qui germait dans son esprit. Si la Tovyr avait un esprit particulièrement terre-à-terre en temps normal, lorsqu'elle avait une victime sous la main, elle se révélait une véritable artiste.
Et alors que Wulfric voulait les prendre pour des coqueberts en avançant ingénument qu'il ne savait rien des affaires de son patron, messire Zoldyck se fit le plaisir de lui faire comprendre qu'il valait mieux ne pas le prendre pour tel, sans quoi cette journée pourrait bien se terminer dans l'ombre d'une cellule plus profonde encore. Enfin, même si Lyra était peu encline à délivrer une récompense à Wulfric s'il parlait, elle s'en remettrait au jugement de Zéphyr, après tout c'était lui le plus sage de tous ici, en plus d'avoir le plus de pouvoir. Elle esquissa quand même un rictus de délectation en voyant qu'il souffrait le martyr. Maigre consolation quand elle se rendait compte qu'il passait à table si facilement. C'en était décevant.- Eh bien, il semblerait que vous allez vous en sortir à bon compte, messire Nordan. Fit-elle à l'attention de ce dernier. Pour ce qui est de vous, Wulfric, messire Zoldyck n'est qu'à la première question d'une longue série. Tout naturellement je resterai, si l'Oreille le veut bien, pour m'assurer de l'authenticité de vos réponses. Elle revint vers Alaric, se postant tout près de lui, à tel point qu'il put percevoir le souffle de la Tovyr. Je suis curieuse : si je n'était pas intervenu, auriez-vous pactisé avec Draknys ? Ou l'auriez-vous fait pour mieux le vendre à l'Oreille ensuite ? L'idée a bien dû vous traverser l'esprit. Elle renifla avant de s'écarter de lui.
Elle vint se poster au milieu de la pièce, appuyé contre le mur, les bras croisés sur sa poitrine.⊰⊱
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Alaric Nordan
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Le mage menotté demeura silencieux malgré la réplique de la Tovyr. Elle s'était sciemment mise dans son champ de vision tout en parlant, confortant l'idée qu'elle douterait un bon moment de sa loyauté. Alaric n'avait rien à redire à cela. Il aura bien des preuves à apporter pour que la véracité de ses dires corresponde à la réalité de sa situation. Pour l'instant, l'interrogatoire était loin d'être terminé et il y avait toujours cette sueur froide qui le démangeait atrocement dans le dos. À croire qu'elle ne se tarissait pas. Lyra voulait être convaincue des paroles du mage... par des moyens détournés. Comme elle n'était pas réputée pour être une enfant de chœur... il réussit à retenir un frisson. À se demander ce qu'elle avait en tête concernant son cas. Même après le départ de l'officière, la tension qu'apportait l'incertitude de son sort était toujours présente.
Se retrouvant seul face à l'Oreille, il se fit violence pour ne pas baisser la tête, sous l'effet du poids de sa culpabilité qui l'écrasait. Ne pas savoir comme tout cela se terminerait réellement rajoutait plus encore à la frayeur du moment. Était-ce de l'affliction ? Non, des doutes, de la peur... Parce qu'il guettait avec une certaine appréhension le verdict de Zephyr ?
Son interlocuteur parut très satisfait de la réponse du prisonnier, qui se soumettait à la seule voie possible pour faire amende honorable pour l'Empire. Des bruits inquiétants se firent entendre à travers les murs, bien qu'épais. Entre la porte et certains orifices du mur, la souffrance inarticulée d'un individu malmené arrivait toujours à trouver une voie. Le mage déchu l'entendit et se pinça les lèvres, s'attendant dans la prochaine heure à subir un châtiment du même genre, tout en repensant au véritable motif de départ de la Tovyr. Put-il se sentir rassuré d'une certaine façon quand Zephyr annonça qu'il aurait des conditions à respecter ? Pas vraiment... tant qu'il serait menotté et qu'il ne sera pas officiellement reconnu comme un dégradé de son rang et de ses droits, tant qu'il serait dans les geôles... Il serra les dents, chassant les perspectives sans nom qui envahissaient encore une fois son esprit et se concentra sur le parchemin que déroulait le Maître-espion sous ses yeux.
Ses yeux parcoururent les détails écrits mots par mots, corroborant les dires de Zephyr quant à la prochaine grande expédition militaire dans le Grand Nord. Au début, le mage se demandait pourquoi on lui partageait une telle information, avant de saisir après coup ce que l'Oreille attendait réellement de lui. Le jeune homme confirma sa réflexion.
"J'ai servi l'Empire au sein du corps des Forces Médicales Reikoises. J'ai continué de l'être après la guerre contre les Titans... je continuerai à servir comme tel ou comme mage de combat si cela s'avère nécessaire."
Il serra doucement ses doigts pour refermer ses poings. L'affrontement entre les Ryssen et les Draknys, la guerre de haute lutte contre les Titans... L'Empire était loin de connaître une paix durable, dans un monde toujours en bouleversement. Toutes les horreurs qu'il avait pu voir… Il frémit en entendant encore des cris de l'autre côté. Il inspira lentement, essayant de pas se laisser emporter par des hypothèses sur la suite qui l'attendait, avant de sursauter à l'arrivée de Lyra. Elle ne revenait pas seule. Quand on mit face à Alaric un homme qui avait clairement passé un sale moment de torture, l'humain fut saisi d'horreur en voyant son état. Plus encore quand le torturé lui offrit un sourire ensanglanté. C'était quoi ce bordel ? L'intervention de la Tovyr était effrayante. Un rien suffirait pour que la balance bascule à l'inverse de ce qu'il venait d'échanger avec Zephyr. Il était aisé d'arracher des confidences à des prisonniers torturés, qui étaient prêts à dire n'importe quoi pour que cessent les souffrances abjectes des sévices subies. Alaric espéra ne pas blêmir quant au risque d'entendre un mensonge forgé dans la douleur de la bouche de Wulfric. Dire qu'il était présent au sémaphore celui-là et qu'il pourrait dire n'importe quelle connerie pour sauver sa carcasse !
Wulfric, contre toute attente, démentit non sans moquerie et sarcasme la question de la Tovyr. Son audace ne plut guère à Zephyr, qui prit un froid plaisir à le remettre à sa place. Le mage déchu ne quittait pas des yeux le servant du Baron, tout en écoutant silencieusement la conversation. De tout ce qu'il avait pu entendre jusque-là, est-ce que cela signifiait qu'il n'avait été qu'un pion sacrifiable ? La nouvelle question de Lyra coupa court à son début de sombres réflexions. Cela n'en finira-t-il donc jamais ? Le bras droit de Vaenys perdit un peu de son ardeur, mais pas de sa dignité, répondant sans broncher à l'interrogatoire, apportant un véritable éclaircissement à ce que souhaitait entendre le membre de la Main et la Tovyr. Alaric n'avait pas quitté du regard cet homme qui concédait à s'ouvrir à la confidence, alors que sa vie était en jeu. La loyauté avait un prix...
Alaric abaissa son regard vers ses entraves métalliques. La loyauté avait un prix... Non, il fallait le voir autrement, elle exigeait un lourd tribut, à payer de sa personne. Le souffle chaud de la Tovyr effleura la peau de son vidage, tellement elle était proche. Il n'osa tourner son visage dans sa direction. Elle s'éloigna de lui, pour se placer dos contre le mur proche, les bras croisé sur sa poitrine.
La loyauté demandait toujours un prix à payer quand on faisait un pas de travers...
"Si vous n'étiez pas intervenue, j'aurais énoncé ce que Vaenys s'attendait à entendre. Un être tel que lui, débordant d'arrogance et de dédain, se serait complu de ma fausse soumission. "
Il fixa la Tovyr avec une bien étrange lueur à ses yeux.
"Jouer sur les fausses apparences ou encore les mensonges, ce sont là des armes redoutables. Nous les employons tous, au moins une fois, si ce n'est plus pour servir l'Empire..."
Il demeura silencieux quelques secondes. Aurait-il pactisé avec Vaenys pour sauver sa vie ? En aucun cas ! Les menaces du Baron l'auraient orienté à trouver des solutions verbales pour calmer ses humeurs, pour ensuite apporter ses rapports à qui de droit pour que l'Oreille ait vent de cette rencontre. Mais jamais, il n'aurait accepté de se ranger du côté du paria ! Si la Tovyr n'était pas intervenu, il aurait eu, peut-être, plus de largesse d'action contre Vaenys pour se défendre et le neutraliser. Qui sait ce qui aurait pu réellement se passer... Mais à bien y réfléchir, Zephyr avait eu vent de tout cela... est-ce que les choses auraient été concrètement différentes. Un pion sacrifiable... Il tut ses propres pensées. Il n'eut rien d'autre à rajouter.
Se retrouvant seul face à l'Oreille, il se fit violence pour ne pas baisser la tête, sous l'effet du poids de sa culpabilité qui l'écrasait. Ne pas savoir comme tout cela se terminerait réellement rajoutait plus encore à la frayeur du moment. Était-ce de l'affliction ? Non, des doutes, de la peur... Parce qu'il guettait avec une certaine appréhension le verdict de Zephyr ?
Son interlocuteur parut très satisfait de la réponse du prisonnier, qui se soumettait à la seule voie possible pour faire amende honorable pour l'Empire. Des bruits inquiétants se firent entendre à travers les murs, bien qu'épais. Entre la porte et certains orifices du mur, la souffrance inarticulée d'un individu malmené arrivait toujours à trouver une voie. Le mage déchu l'entendit et se pinça les lèvres, s'attendant dans la prochaine heure à subir un châtiment du même genre, tout en repensant au véritable motif de départ de la Tovyr. Put-il se sentir rassuré d'une certaine façon quand Zephyr annonça qu'il aurait des conditions à respecter ? Pas vraiment... tant qu'il serait menotté et qu'il ne sera pas officiellement reconnu comme un dégradé de son rang et de ses droits, tant qu'il serait dans les geôles... Il serra les dents, chassant les perspectives sans nom qui envahissaient encore une fois son esprit et se concentra sur le parchemin que déroulait le Maître-espion sous ses yeux.
Ses yeux parcoururent les détails écrits mots par mots, corroborant les dires de Zephyr quant à la prochaine grande expédition militaire dans le Grand Nord. Au début, le mage se demandait pourquoi on lui partageait une telle information, avant de saisir après coup ce que l'Oreille attendait réellement de lui. Le jeune homme confirma sa réflexion.
"J'ai servi l'Empire au sein du corps des Forces Médicales Reikoises. J'ai continué de l'être après la guerre contre les Titans... je continuerai à servir comme tel ou comme mage de combat si cela s'avère nécessaire."
Il serra doucement ses doigts pour refermer ses poings. L'affrontement entre les Ryssen et les Draknys, la guerre de haute lutte contre les Titans... L'Empire était loin de connaître une paix durable, dans un monde toujours en bouleversement. Toutes les horreurs qu'il avait pu voir… Il frémit en entendant encore des cris de l'autre côté. Il inspira lentement, essayant de pas se laisser emporter par des hypothèses sur la suite qui l'attendait, avant de sursauter à l'arrivée de Lyra. Elle ne revenait pas seule. Quand on mit face à Alaric un homme qui avait clairement passé un sale moment de torture, l'humain fut saisi d'horreur en voyant son état. Plus encore quand le torturé lui offrit un sourire ensanglanté. C'était quoi ce bordel ? L'intervention de la Tovyr était effrayante. Un rien suffirait pour que la balance bascule à l'inverse de ce qu'il venait d'échanger avec Zephyr. Il était aisé d'arracher des confidences à des prisonniers torturés, qui étaient prêts à dire n'importe quoi pour que cessent les souffrances abjectes des sévices subies. Alaric espéra ne pas blêmir quant au risque d'entendre un mensonge forgé dans la douleur de la bouche de Wulfric. Dire qu'il était présent au sémaphore celui-là et qu'il pourrait dire n'importe quelle connerie pour sauver sa carcasse !
Wulfric, contre toute attente, démentit non sans moquerie et sarcasme la question de la Tovyr. Son audace ne plut guère à Zephyr, qui prit un froid plaisir à le remettre à sa place. Le mage déchu ne quittait pas des yeux le servant du Baron, tout en écoutant silencieusement la conversation. De tout ce qu'il avait pu entendre jusque-là, est-ce que cela signifiait qu'il n'avait été qu'un pion sacrifiable ? La nouvelle question de Lyra coupa court à son début de sombres réflexions. Cela n'en finira-t-il donc jamais ? Le bras droit de Vaenys perdit un peu de son ardeur, mais pas de sa dignité, répondant sans broncher à l'interrogatoire, apportant un véritable éclaircissement à ce que souhaitait entendre le membre de la Main et la Tovyr. Alaric n'avait pas quitté du regard cet homme qui concédait à s'ouvrir à la confidence, alors que sa vie était en jeu. La loyauté avait un prix...
Alaric abaissa son regard vers ses entraves métalliques. La loyauté avait un prix... Non, il fallait le voir autrement, elle exigeait un lourd tribut, à payer de sa personne. Le souffle chaud de la Tovyr effleura la peau de son vidage, tellement elle était proche. Il n'osa tourner son visage dans sa direction. Elle s'éloigna de lui, pour se placer dos contre le mur proche, les bras croisé sur sa poitrine.
La loyauté demandait toujours un prix à payer quand on faisait un pas de travers...
"Si vous n'étiez pas intervenue, j'aurais énoncé ce que Vaenys s'attendait à entendre. Un être tel que lui, débordant d'arrogance et de dédain, se serait complu de ma fausse soumission. "
Il fixa la Tovyr avec une bien étrange lueur à ses yeux.
"Jouer sur les fausses apparences ou encore les mensonges, ce sont là des armes redoutables. Nous les employons tous, au moins une fois, si ce n'est plus pour servir l'Empire..."
Il demeura silencieux quelques secondes. Aurait-il pactisé avec Vaenys pour sauver sa vie ? En aucun cas ! Les menaces du Baron l'auraient orienté à trouver des solutions verbales pour calmer ses humeurs, pour ensuite apporter ses rapports à qui de droit pour que l'Oreille ait vent de cette rencontre. Mais jamais, il n'aurait accepté de se ranger du côté du paria ! Si la Tovyr n'était pas intervenu, il aurait eu, peut-être, plus de largesse d'action contre Vaenys pour se défendre et le neutraliser. Qui sait ce qui aurait pu réellement se passer... Mais à bien y réfléchir, Zephyr avait eu vent de tout cela... est-ce que les choses auraient été concrètement différentes. Un pion sacrifiable... Il tut ses propres pensées. Il n'eut rien d'autre à rajouter.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Wulfric ne mentait pas. Non pas que le maître-espion avait les capacités psychiques pour le confirmer, simplement, ses mots ne souffraient pas d’hésitation, et il n’avait pas cette attitude nerveuse propice à ceux qui hésitaient sur quelle version donner. L’assassin n’était pas naïf : le lycanthrope étant le second de Vaenys, il n’avait aucun scrupule à mentir, et même, il pouvait donner une fausse version avec le plus grand des aplombs, si c’était pour le bien de son maître. Pour autant, Zéphyr ne sous-estimait pas le prince déchu. Lui comme le beau brun prenaient bien souvent des mesures pour le pire des scénarios, et le frère d’Ayshara devait avoir envisagé tout ce que le jeune loup allait dire. S’il était certainement jouissif pour le Baron de tourner en bourrique l’Oreille du Reike, Wulfric n’en tirerait aucun avantage sans savoir le sort que la Griffe et son homologue réserverait à Vaenys. Il allait donc parler. Et dire la vérité. En suivant exactement les ordres qu’il avait reçu.
Son sourire, cependant, était insupportable, comme s’il était un invité plutôt qu’un prisonnier. Mais au moins l’homme donne les informations voulues et confirme qu’Alaric n’a pas voulu comploter avec le chef de la pègre. Quelque chose qui, assurément, pesait dans la balance de Zéphyr. Ce dernier pouvait certes être impitoyable, mais il n’était pas moins injuste et essayait, tant que cela était possible, de donner un châtiment équitable. Alaric n’allait pas en ressortir indemne, oh, ça non. Il devrait refaire ses preuves en recommençant à partir de rien. Mais il évitait quand même la peine capitale. Il y avait une amélioration claire et nette sur la sentence… N’est-ce pas ?
Un instant silencieux, le bellâtre observa avec acuité le chien de Vaenys, comme s’il souhaitait lire dans les tréfonds de son esprit, et face aux paroles de Wulfric, il finit par prononcer quelques mots.
- Je vous crois. Vous n’avez pas intérêt à mentir dans de telles conditions. De plus, j’aurais tendance à dire que cela correspond au profil que nous avions établi sur messire Nordan. Cependant. Le maître-espion pencha légèrement la tête sur le côté, alors que son attitude calme laissait se réverbérer une attitude délibérément distante envers le lycan. Si vous continuez à sourire comme un demeuré, j’ordonne à Lyra de vous donner une séance de torture supplémentaire. Vous êtes dans une geôle reikoise, pas sur les îles paradisiaques. Arrêtez de nous sous-estimer.
Les paroles de l’Oreille étaient dures, mais Lyra n’aurait pas besoin de sonder le conseiller royal pour savoir qu’il était sérieux, et que si Wulfric ne cessait pas son attitude détendue dans la seconde, elle pourrait prendre les sanctions nécessaires. D’ailleurs, la tovyr avait raison quand elle déclarait que Zéphyr avait d’autres questions à destination du lycan. Il les poserait, oui, mais dans un endroit à part. Ici, autant se concentrer sur l’essentiel. Sur Nordan. Ce dernier lui avait bien fait savoir qu’il n’était pas contre l’idée de devenir un mage de combat dans la lutte contre les Titans si c’était nécessaire. Ouvert, l’élémentaliste l’était. Il avait conscience de ses torts. Et il avait la volonté de s’amender. Lui faire confiance était naturellement hors de question, mais l’homme ne semblait pas vouloir échapper à ses responsabilités.
Laissant Lyra prendre la main, et l’interroger sur sa réaction face à Vaenys, tous trois apprirent qu’Alaric aurait dit ce que le Baron désirait, pour satisfaire son orgueil décidément bien ambitieux. Quelque chose qui ne l’étonnât pas vraiment, au demeurant : tout le monde n’était pas aussi franc que Lyra, au point d’être prêt à tomber du Sémaphore pour ses propres convictions. Cela étant dit, encore une fois, Alaric confirmait que ça n’aurait été qu’un mensonge, pour s’en sortir, pour survivre, pour prévenir les services de l’Oreille et ainsi servir au bien de l’Empire. Songeur, l’éphèbe le laissa parler, et il laissa également le silence planer un instant sur la salle. C’est lui qui devait prendre la décision, c’est lui qui devait rendre un jugement et il ne le craignait pas. Le tout était de prendre la meilleure décision.
Croisant subrepticement le regard de Lyra, le maître-espion replonge ses pupilles dorées dans ceux du prisonnier.
- Alaric Nordan. Je pourrais réclamer la torture pour être sûr que vous me disiez la vérité. Je pourrais aussi réclamer que vous fassiez partie des janissaires. Dura lex, sed lex. Néanmoins, mes services vous suivent depuis un temps, comme vous l’avez compris. Nous avons le témoignage de Wulfric et le vôtre. Non pas que je fais réellement confiance à un tel individu, ricane-t-il – et il est clair pour tout le monde qu’il ne lui fera jamais confiance – mais cela vient corroborer votre version et l’analyse de mes hommes à votre égard. Vous n’êtes fondamentalement pas un mauvais bougre, mais vous avez pris les mauvaises décisions au mauvais moment.
Cela, Alaric ne le nierait certainement pas.
- En conséquence, déclare Zéphyr, vous êtes déchu de votre citoyenneté reikoise. Vous serez soumis à des travaux d’intérêts généraux pour la nation, au service de la Couronne et de l’Empire. Vous perdez toutes vos rentes financières jusqu’au remboursement de votre dette : vous aurez simplement de quoi vous nourrir et vous vêtir. Je m’assurerai personnellement du suivi de votre cas. J’émets également la clause que, si je vous retrouve à fréquenter avec la pègre, vous n’aurez pas d’excuses, cette fois. Considérez cette… mésaventure comme un premier et un dernier avertissement. Quand vous aurez remboursé votre dette, vous retrouverez votre tatouage. Tovyr Leezen, avez-vous d’autres choses à dire ?
Son sourire, cependant, était insupportable, comme s’il était un invité plutôt qu’un prisonnier. Mais au moins l’homme donne les informations voulues et confirme qu’Alaric n’a pas voulu comploter avec le chef de la pègre. Quelque chose qui, assurément, pesait dans la balance de Zéphyr. Ce dernier pouvait certes être impitoyable, mais il n’était pas moins injuste et essayait, tant que cela était possible, de donner un châtiment équitable. Alaric n’allait pas en ressortir indemne, oh, ça non. Il devrait refaire ses preuves en recommençant à partir de rien. Mais il évitait quand même la peine capitale. Il y avait une amélioration claire et nette sur la sentence… N’est-ce pas ?
Un instant silencieux, le bellâtre observa avec acuité le chien de Vaenys, comme s’il souhaitait lire dans les tréfonds de son esprit, et face aux paroles de Wulfric, il finit par prononcer quelques mots.
- Je vous crois. Vous n’avez pas intérêt à mentir dans de telles conditions. De plus, j’aurais tendance à dire que cela correspond au profil que nous avions établi sur messire Nordan. Cependant. Le maître-espion pencha légèrement la tête sur le côté, alors que son attitude calme laissait se réverbérer une attitude délibérément distante envers le lycan. Si vous continuez à sourire comme un demeuré, j’ordonne à Lyra de vous donner une séance de torture supplémentaire. Vous êtes dans une geôle reikoise, pas sur les îles paradisiaques. Arrêtez de nous sous-estimer.
Les paroles de l’Oreille étaient dures, mais Lyra n’aurait pas besoin de sonder le conseiller royal pour savoir qu’il était sérieux, et que si Wulfric ne cessait pas son attitude détendue dans la seconde, elle pourrait prendre les sanctions nécessaires. D’ailleurs, la tovyr avait raison quand elle déclarait que Zéphyr avait d’autres questions à destination du lycan. Il les poserait, oui, mais dans un endroit à part. Ici, autant se concentrer sur l’essentiel. Sur Nordan. Ce dernier lui avait bien fait savoir qu’il n’était pas contre l’idée de devenir un mage de combat dans la lutte contre les Titans si c’était nécessaire. Ouvert, l’élémentaliste l’était. Il avait conscience de ses torts. Et il avait la volonté de s’amender. Lui faire confiance était naturellement hors de question, mais l’homme ne semblait pas vouloir échapper à ses responsabilités.
Laissant Lyra prendre la main, et l’interroger sur sa réaction face à Vaenys, tous trois apprirent qu’Alaric aurait dit ce que le Baron désirait, pour satisfaire son orgueil décidément bien ambitieux. Quelque chose qui ne l’étonnât pas vraiment, au demeurant : tout le monde n’était pas aussi franc que Lyra, au point d’être prêt à tomber du Sémaphore pour ses propres convictions. Cela étant dit, encore une fois, Alaric confirmait que ça n’aurait été qu’un mensonge, pour s’en sortir, pour survivre, pour prévenir les services de l’Oreille et ainsi servir au bien de l’Empire. Songeur, l’éphèbe le laissa parler, et il laissa également le silence planer un instant sur la salle. C’est lui qui devait prendre la décision, c’est lui qui devait rendre un jugement et il ne le craignait pas. Le tout était de prendre la meilleure décision.
Croisant subrepticement le regard de Lyra, le maître-espion replonge ses pupilles dorées dans ceux du prisonnier.
- Alaric Nordan. Je pourrais réclamer la torture pour être sûr que vous me disiez la vérité. Je pourrais aussi réclamer que vous fassiez partie des janissaires. Dura lex, sed lex. Néanmoins, mes services vous suivent depuis un temps, comme vous l’avez compris. Nous avons le témoignage de Wulfric et le vôtre. Non pas que je fais réellement confiance à un tel individu, ricane-t-il – et il est clair pour tout le monde qu’il ne lui fera jamais confiance – mais cela vient corroborer votre version et l’analyse de mes hommes à votre égard. Vous n’êtes fondamentalement pas un mauvais bougre, mais vous avez pris les mauvaises décisions au mauvais moment.
Cela, Alaric ne le nierait certainement pas.
- En conséquence, déclare Zéphyr, vous êtes déchu de votre citoyenneté reikoise. Vous serez soumis à des travaux d’intérêts généraux pour la nation, au service de la Couronne et de l’Empire. Vous perdez toutes vos rentes financières jusqu’au remboursement de votre dette : vous aurez simplement de quoi vous nourrir et vous vêtir. Je m’assurerai personnellement du suivi de votre cas. J’émets également la clause que, si je vous retrouve à fréquenter avec la pègre, vous n’aurez pas d’excuses, cette fois. Considérez cette… mésaventure comme un premier et un dernier avertissement. Quand vous aurez remboursé votre dette, vous retrouverez votre tatouage. Tovyr Leezen, avez-vous d’autres choses à dire ?
La Sénéchale
Lyra Leezen
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B - Tovyr
⊰⊱
Lyra alternait entre des phases actives et des phases passives, à dessein. Lorsqu'elle s'articulait, c'était pour mieux instiguer la peur dans le coeur de ses victimes, elle leur faisait comprendre qu'ils étaient ses proies, impuissants qu'ils sont. N'étant point une vampire, une lycanthrope ni même une démone, elle était une simple humaine, sans grands pouvoirs ni même capacités physiques, Lyra semblait pour le moins banale voir inoffensive. Et pourtant, certains parmi les plus éclairés, préféreraient mille fois plus se mesurer à un véritable monstre plutôt que de faire face à la Tovyr Leezen. Au moins face à un loup ou même un titan, ils savaient à quoi s'attendre.
Car c'était bien avec ces moments de passivités que la Sénéchale se révélait la plus incisive. Il lui avait simplement suffit de montrer un aperçu de ce dont elle était capable, à savoir torturer sans relâche durant des heures tout en maintenant en vie sa victime, pour se permettre de garder le silence et laisser l'interrogatoire à l'Oreille. Rien que la présence de Lyra faisait planer une ombre sur le futur incertain des deux hommes. Ils ne la craignaient pas elle en cet instant, les bras croisés sur sa poitrine, adossée au mur de la cellule, mais bien ce qu'elle pourrait faire si jamais ils n'obtempéraient pas. Rien que la crainte du possible suffisait à délier les langues.
Lyra avait pratiquée l'art de la torture et de l'interrogatoire suffisamment longtemps et intensivement pour savoir que ce n'était pas les moments de violence qui faisaient cracher la vérité, mais bien les intermèdes entre eux. C'était ces interludes silencieux empreint de crainte qui cultivait la peur. Et si Wulfric ne montrait pas une once d'anxiété, la petite graine du cauchemar croissait doucement dans son ventre, il suffirait de l'arroser un brin pour qu'il se fasse dévorer de l'intérieur par les ronces de la terreur.
Pour ce qui était d'Alaric même s'il cherchait à garder sa contenance, son regard trahissait une certaine appréhension qui prouvait à l'Oreille qu'il ne mentait pas, de peur de passer à un interrogatoire plus... tranchant. Lyra ne le quittait plus de son regard plus sombre encore que les ténèbres d'une nuit sans lune. Cherchant à le percer à jour, ce qui en définitive n'était pas compliqué, maintenant qu'il jouait cartes sur table. Mais la Tovyr commençait déjà à se lasser du mage d'État bien trop prédictible.
Pour ce qui était de Wulfric, elle pourrait très bien s'amuser d'avantage avec lui, mais elle n'en avait tout bonnement pas le temps, ayant d'autres affaires plus pressantes que de triturer les entrailles de l'éphèbe à la botte du Baron. Peut-être était-il temps de laisser ces deux personnages à la charge de l'Oreille qui ne manquerait pas d'en prendre soin. Tout ceci n'était de toute façon plus du ressort de la Sénéchale qui avait suffisamment empreint ses proies d'une peur morbide. Elle avait pavé le chemin aux batteries de questions que Messire Zoldyck réservait à Wulfric.
De surcroit, Alaric avait plié l'échine, s'en remettant à sa peine avec abattement mais servilité. Lyra avait fait son œuvre, elle n'avait rien à ajouter. Elle le signifia froidement à son supérieur.- Pour moi, l'affaire est bouclée, Messire. Elle renifla. Je laisse ma prise à vos bons soins, quant au mage, envoyez-le dans le Grand Nord, que je n'ai plus à le voir, je vous en serai gré. Messire, je reste à votre entière disposition. Sur ces mots, elle disposa.
Elle renifla de nouveau avant de tourner les talons en faisant claquer sa cape au tournant du couloir. L'humidité de ces cachots lui rappelaient de désagréables remembrances, autant remonter à la surface avant de broyer du noir.⊰⊱
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Emhyr var Emreis (The Witcher) - Dedra Meero (Andor) - Lord Shen (Kung-fu Panda) - Stormfront (The Boys) - Tywin Lannister (GoT) - General Grievous (Star Wars) - Coriolanus Snow (Hunger Games) - Tanya Degurechaff (Tanya the Evil)
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Alaric Nordan
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Dire qu'un rien suffirait à ce que tout bascule, que Zephyr décide d'approfondir plus encore les dires du prisonnier, pour être certain de sa sincérité. Alaric préférait ne pas y penser, préférant faire le vide de son esprit encore pris dans mille étaux de doutes et d'incertitude. Il avait dit tout ce qu'il avait à dire, de toute façon. Si l'étape suivante était... Il serra un peu les dents. Et si le sous-fifre de Vaenys décidait de revenir sur ses mots ? À voir son sourire presque provocateur, c'était à croire qu'il ne guettait que le bon moment pour faire pencher la balance et apporter des nuances de chaos dans un sens d'équilibre qui s'était instauré autour de cette table. Le Maître-Espion le rappela à l'ordre, y mettant le ton nécessaire pour bien faire comprendre au lycan qu'il ne devait pas oublier où était sa place actuelle ; sa condition de prisonnier ne pourrait qu'empirer s'il faisait trop le malin. Qui était sensé le savait. Jouer avec l'Oreille était plus qu'une très mauvaise idée, sauf si on n'avait plus rien à perdre.
Alaric trouvait Wulfric suicidaire... ou alors aussi instable que le Draknys qu'il servait. Était-il loyal au point de concéder à perdre la vie aussi stupidement ? La loyauté... un terme qui pouvait avoir de bien nombreux visages à bien y regarder. S'il comparait celle de Lyra envers l'Empire, que valait la sienne en comparaison ? Et à voir celle du servant du Baron, pouvait-on être à ce point fanatique ? Cela pourrait être un beau sujet de réflexion avec un peu d'approche philosophique, mais on se trouvait dans les geôles reikoises, n'est-ce pas ? Ce n'était pas le lieu idéal pour débattre d'une telle question...
Le silence était lourd, très lourd. Que déciderait Zephyr ? Celui-ci tourna la tête en direction de la Tovyr, un bref instant, comme pour chercher un point de "conversation" qui aurait été oublié. Le silence était toujours pesant. Le Maître-espion reporta son regard mordoré sur le mage déchu. Quand il ouvrit la bouche, ce fut pour prononcer la sentence. Alaric le fixa, pendant qu'il écouta le verdict. Il ne put s'empêcher de serrer les poings à nouveau, durant la description verbale de ce qui sera son existence quand il sortira d'ici et qu'il endossera son "rôle" au sein de l'Empire. Ses entraves métalliques cliquetèrent à peine à la contraction de ses doigts. Depuis ces dernières années, où chaque fois qu'il se disait qu'il devait cesser ses activités avec la Pègre, infirme qu'elles avaient été, le coup de pied au cul qu'il avait cherché à se donner tombait comme un couperet. Savoir que Zephyr en personne le surveilla, via ses espions et d'autres sbires, lui laissa une moiteur glacée entre les omoplates. Le moindre faux pas et...
Et il ne préféra pas y penser. Maintenant, il n'était plus rien... Et il devra apprendre à être ce rien, pour l'Empire et pour rester en vie. Il échappait à la mort et il échappait au sort du janissaire....
Quand l'Oreille demanda si la Tovyr avait encore quelque chose à rajouter, Leezen exprima son dédain et son désintérêt pour le prisonnier. Pour elle, elle avait accompli ce qui pouvait l'être avec ce qu'elle avait appelé sa prise. Alaric ne s'attarda pas sur ses paroles glacées. Elle était Tovyr, elle avait protégé l'Empire à sa façon. Et surtout, elle ne trouverait plus d'intérêt à jouer avec lui, vu qu'il était passé pour un faible à ses yeux. Dans un sens, ce n'était pas plus mal non ? Se faire petit, c'était un moyen de se faire oublier.
Une fois que la Tovyr s'en fut non sans offrir un certain panache dans son départ, Alaric hocha à peine de la tête. Pour acquiescer ? Il n'y avait rien à acquiescer là. Il n'avait pas d'autre choix.
"Ainsi soit-il... pour l'Empire. "
Alaric trouvait Wulfric suicidaire... ou alors aussi instable que le Draknys qu'il servait. Était-il loyal au point de concéder à perdre la vie aussi stupidement ? La loyauté... un terme qui pouvait avoir de bien nombreux visages à bien y regarder. S'il comparait celle de Lyra envers l'Empire, que valait la sienne en comparaison ? Et à voir celle du servant du Baron, pouvait-on être à ce point fanatique ? Cela pourrait être un beau sujet de réflexion avec un peu d'approche philosophique, mais on se trouvait dans les geôles reikoises, n'est-ce pas ? Ce n'était pas le lieu idéal pour débattre d'une telle question...
Le silence était lourd, très lourd. Que déciderait Zephyr ? Celui-ci tourna la tête en direction de la Tovyr, un bref instant, comme pour chercher un point de "conversation" qui aurait été oublié. Le silence était toujours pesant. Le Maître-espion reporta son regard mordoré sur le mage déchu. Quand il ouvrit la bouche, ce fut pour prononcer la sentence. Alaric le fixa, pendant qu'il écouta le verdict. Il ne put s'empêcher de serrer les poings à nouveau, durant la description verbale de ce qui sera son existence quand il sortira d'ici et qu'il endossera son "rôle" au sein de l'Empire. Ses entraves métalliques cliquetèrent à peine à la contraction de ses doigts. Depuis ces dernières années, où chaque fois qu'il se disait qu'il devait cesser ses activités avec la Pègre, infirme qu'elles avaient été, le coup de pied au cul qu'il avait cherché à se donner tombait comme un couperet. Savoir que Zephyr en personne le surveilla, via ses espions et d'autres sbires, lui laissa une moiteur glacée entre les omoplates. Le moindre faux pas et...
Et il ne préféra pas y penser. Maintenant, il n'était plus rien... Et il devra apprendre à être ce rien, pour l'Empire et pour rester en vie. Il échappait à la mort et il échappait au sort du janissaire....
Quand l'Oreille demanda si la Tovyr avait encore quelque chose à rajouter, Leezen exprima son dédain et son désintérêt pour le prisonnier. Pour elle, elle avait accompli ce qui pouvait l'être avec ce qu'elle avait appelé sa prise. Alaric ne s'attarda pas sur ses paroles glacées. Elle était Tovyr, elle avait protégé l'Empire à sa façon. Et surtout, elle ne trouverait plus d'intérêt à jouer avec lui, vu qu'il était passé pour un faible à ses yeux. Dans un sens, ce n'était pas plus mal non ? Se faire petit, c'était un moyen de se faire oublier.
Une fois que la Tovyr s'en fut non sans offrir un certain panache dans son départ, Alaric hocha à peine de la tête. Pour acquiescer ? Il n'y avait rien à acquiescer là. Il n'avait pas d'autre choix.
"Ainsi soit-il... pour l'Empire. "
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