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Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S
Le messager avait été envoyé quelques jours auparavant afin que Cyradil Ariesvyra se préparât comme il se doit. Aujourd’hui, la liche recevait non pas des illustres nobles, non pas des mages d’état chevronnés, mais bien Tensai Ryssen en personne. De quoi affoler les serviteurs de sa maison, sans aucun doute, mais c’était bien pour cette raison qu’un coursier s’était présenté chez la belle Rhikos afin qu’elle prît les dispositions nécessaires. Bien sûr, Tensai n’était pas fait pour des cérémonies bien pompeuses, où le paraître était une priorité absolue. Le Conquérant était au contraire quelqu’un d’assez simple dans ce domaine, et plus on lui épargnait des scènes extravagantes, marqué par la richesse et l’opulence, mieux l’homme-dragon se portait. A cet égard, il allait pouvoir découvrir le caractère de la forgeronne. Ferait-elle les choses en grand parce qu’il était l’Empereur, ou l’accueillerait-elle avec respect, mais en restant fidèle à elle-même ? Dans un certain sens, tout ce que le Drakyn avait demandé, c’était une entrevue, à l’abri des oreilles indiscrètes, qui plus est. Rien de plus, rien de moins.
Evidemment, le chef barbare aurait pu la convoquer au Palais. Il n’aurait ainsi pas eu à se déplacer, et cela aurait pu lui faire gagner du temps. Mais il n’y avait rien de plus agaçant pour le guerrier que de rester assis toute une journée sur ce maudit trône. Siège qu’il avait voulu, c’était vrai. Cependant l’époux d’Ayshara n’était pas un roi bureaucrate, qui se plaisait à être immobile toute la journée. Non, le combattant était plutôt quelqu’un de continuellement actif, qui aimait être proche de son armée, et même, de temps en temps, de son peuple, quoiqu’il le côtoyait moins du fait de ses fonctions.
L’entrevue avec Dame Ariesvyra était donc non seulement un moyen pour lui de gérer les affaires de l’Empire, mais c’était aussi une excellente excuse pour quitter les murs parfois trop étouffants du palais. Et si lui les trouvait déjà bien trop étroits alors qu’il avait conquiert le Nord par le passé, en étant absent pendant des mois d’Ikusa, qu’en devait-il être d’Ayshara qui vivait là-bas depuis son enfance… Néanmoins, l’heure n’était cependant pas de penser à sa moitié. En cet instant précis, l’attention de Tensai était davantage rivée sur la maison qui se profilait à l’horizon, et qui était de fait sa destination. Afin de le protéger lors de ses déplacements, des membres de la garde royale lui faisaient escorte, et le roi se plaça à hauteur de Kalam, un brave Oni qui était presqu’aussi grand que lui.
- Une fois arrivé sur place, vous m’accompagnerez dans le domaine de Dame Ariesvyra. Vous assurerez la défense de sa demeure, mais vous me laisserez m’entretenir seule avec elle.
- Il est possible que notre présence l’incommode, votre Altesse.
- Dans ce cas, elle nous le fera savoir. La franchise est une vertu que j’apprécie. Du reste, fit le Drakyn en ramenant son regard sur la rue, elle comprendra aisément que le roi et de la reine peuvent difficilement se déplacer sans escorte.
- Si je puis me permettre, Majesté, est-ce que l’Impératrice elle-même n’aurait pas pu mieux gérer cette affaire ?
L’ombre d’un sourire naquit sur le visage de Tensai à la mention de la Vosdraak.
- Il est vrai que ma femme est davantage concernée par ce que je vais proposer à Dame Ariesvyra. Mais tout comme elle, j’ai un droit de regard sur le Conseil, et nous en avons déjà longuement parlé en privé. Aujourd’hui, ma voix sera la sienne, et de toute façon, je préfère qu’Ayshara se repose et veille sur Draknys autant que possible.
Il était certain que les deux femmes s’entendraient certainement mieux que Tensai et Cyradil : la liche était une magicienne, là où le roi était un guerrier, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il leur serait impossible de se respecter et de se comprendre. D’ailleurs, la belle avait des forges qui étaient respectées par les citoyens reikois, et l’Empereur, du fait de ses activités belliqueuses, ne pouvait s’empêcher de voir ses activités professionnelles d’un bon œil.
Toujours était-il qu’il voulait voir de ses yeux qui elle était, quel caractère elle possédait, et pour cela, rien n’était plus simple que de se rencontrer. L’escorte finit d’ailleurs par s’arrêter devant la demeure de Dame Ariesvyra, et le Drakyn échangea un regard entendu avec le meneur de ses gardes royaux.
- Annoncez notre arrivée, déclara-t-il simplement.
Lorsque Cyradil donnerait l’ordre d’ouvrir les portes, l’Empereur descendrait certainement de sa monture pour déjà faire face à la maîtresse de maison.
Evidemment, le chef barbare aurait pu la convoquer au Palais. Il n’aurait ainsi pas eu à se déplacer, et cela aurait pu lui faire gagner du temps. Mais il n’y avait rien de plus agaçant pour le guerrier que de rester assis toute une journée sur ce maudit trône. Siège qu’il avait voulu, c’était vrai. Cependant l’époux d’Ayshara n’était pas un roi bureaucrate, qui se plaisait à être immobile toute la journée. Non, le combattant était plutôt quelqu’un de continuellement actif, qui aimait être proche de son armée, et même, de temps en temps, de son peuple, quoiqu’il le côtoyait moins du fait de ses fonctions.
L’entrevue avec Dame Ariesvyra était donc non seulement un moyen pour lui de gérer les affaires de l’Empire, mais c’était aussi une excellente excuse pour quitter les murs parfois trop étouffants du palais. Et si lui les trouvait déjà bien trop étroits alors qu’il avait conquiert le Nord par le passé, en étant absent pendant des mois d’Ikusa, qu’en devait-il être d’Ayshara qui vivait là-bas depuis son enfance… Néanmoins, l’heure n’était cependant pas de penser à sa moitié. En cet instant précis, l’attention de Tensai était davantage rivée sur la maison qui se profilait à l’horizon, et qui était de fait sa destination. Afin de le protéger lors de ses déplacements, des membres de la garde royale lui faisaient escorte, et le roi se plaça à hauteur de Kalam, un brave Oni qui était presqu’aussi grand que lui.
- Une fois arrivé sur place, vous m’accompagnerez dans le domaine de Dame Ariesvyra. Vous assurerez la défense de sa demeure, mais vous me laisserez m’entretenir seule avec elle.
- Il est possible que notre présence l’incommode, votre Altesse.
- Dans ce cas, elle nous le fera savoir. La franchise est une vertu que j’apprécie. Du reste, fit le Drakyn en ramenant son regard sur la rue, elle comprendra aisément que le roi et de la reine peuvent difficilement se déplacer sans escorte.
- Si je puis me permettre, Majesté, est-ce que l’Impératrice elle-même n’aurait pas pu mieux gérer cette affaire ?
L’ombre d’un sourire naquit sur le visage de Tensai à la mention de la Vosdraak.
- Il est vrai que ma femme est davantage concernée par ce que je vais proposer à Dame Ariesvyra. Mais tout comme elle, j’ai un droit de regard sur le Conseil, et nous en avons déjà longuement parlé en privé. Aujourd’hui, ma voix sera la sienne, et de toute façon, je préfère qu’Ayshara se repose et veille sur Draknys autant que possible.
Il était certain que les deux femmes s’entendraient certainement mieux que Tensai et Cyradil : la liche était une magicienne, là où le roi était un guerrier, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il leur serait impossible de se respecter et de se comprendre. D’ailleurs, la belle avait des forges qui étaient respectées par les citoyens reikois, et l’Empereur, du fait de ses activités belliqueuses, ne pouvait s’empêcher de voir ses activités professionnelles d’un bon œil.
Toujours était-il qu’il voulait voir de ses yeux qui elle était, quel caractère elle possédait, et pour cela, rien n’était plus simple que de se rencontrer. L’escorte finit d’ailleurs par s’arrêter devant la demeure de Dame Ariesvyra, et le Drakyn échangea un regard entendu avec le meneur de ses gardes royaux.
- Annoncez notre arrivée, déclara-t-il simplement.
Lorsque Cyradil donnerait l’ordre d’ouvrir les portes, l’Empereur descendrait certainement de sa monture pour déjà faire face à la maîtresse de maison.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Lorsque Cyradil reçue une mystérieuse missive l’enjoignant à préparer sa demeure en vue d’une rencontre avec l’Empereur lui-même, la jeune blonde crut à une plaisanterie. La requête était si inattendue qu’elle n’avait pas pensé que Tensai se déplacerait en personne jusqu’à chez elle. Ceci lui faisait comprendre que le roi-barbare considérait cette entrevue comme quelque chose de profondément important au point de nécessiter de s’en charger lui-même. A vrai dire, la liche aurait davantage voulu s’entretenir avec l’impératrice-dragon mais cela ne la dérangeait pas pour autant que Tensai se soit attribué ce rôle. En effet, Cyradil ne connaissait que très peu l’empereur et avait eu un regard relativement neutre sur sa politique. Elle n’avait pas tellement d’avis arrêtés sur sa prise de pouvoir puisqu’elle méprisait surtout les morts que les guerres engendraient plutôt que la passation de pouvoir. Après tout, toute érudite qu’elle était, Cyradil savait qu’aucun empire ne demeurait éternel et que les choses finissent par changer tôt ou tard.
De manière très sereine, Cyradil avait préparé tout ce qui était nécessaire à l’arrivée de l’empereur, rassurant ses serviteurs qui commençaient à paniquer face à une éventuelle erreur qu’ils commenteraient devant l’imposant drakyn. Certains, devant une pression trop importante à endosser, demandèrent même leur journée, ce que la liche comprenait et leur accorda volontiers. Globalement, la liche passa ses journées aussi normalement qu’elle avait l’habitude de le faire. Elle apprit qu’elle avait été recommandée par un tiers, sans doute un de ses fidèles clients qui avait fait jouer ses réseaux de communications pour faire son éloge devant le couple royal et suffisamment la curiosité de l’empereur pour qu’il daigne se déplacer lui-même jusqu’à elle. D’une certaine manière, Cyradil était bien heureuse que ses années de travail finissent par payer et que les contacts sociaux fondés par son père jadis aient pu enfin servir pour une importante missive.
De ce fait, Cyradil n’appréhendait pas vraiment la rencontre avec Tensai même si beaucoup avaient semblé manifester une certaine crainte vis-à-vis de ce dernier rien qu’en le regardant. Elle savait que ce dernier était sans doute bien moins belliqueux qu’à son accession, probablement « attendri » par sa douce femme. Et c’est précisément pour cela que Cyradil avait commencé à lui témoigner un certain respect. Quelqu’un qui essayait de comprendre où se situait le besoin de peuple et qui commençait à considérer des solutions non-armées pour régler les problèmes de l’empire méritait que la liche s’intéresse à lui. Fidèle à elle-même, Cyradil ne faisait pas dans l’extravagance. Son domaine était immense et luxueux mais il n’était pas différent de d’habitude. L’on pouvait s’apercevoir que beaucoup de ses serviteurs venaient de classes moyennes voire vivaient dans une certaine précarité jusqu’à ce que la liche ne leur propose un travail et un salaire honnête, que ce soit au sein de sa forge ou de sa demeure. Pour la plupart, il s’agissait d’anciens esclaves, de gens à qui elle avait tendu la main ou qui, pour une raison ou une autre, étaient contraints de vivre dans la rue. Tous ici comprenaient à quelle point la forgeronne avait la main sur le cœur et était proche du peuple malgré sa colossale fortune.
Le jour fatidique, la blonde observait la scène depuis l’un des étages de sa résidence. Un cortège de soldats commença à entourer sa maison, ce que Cyradil laissa faire étant donné l’importance de la situation. Elle avait toujours respecté les protocoles en vigueur et savaient qu’il s’agissait simplement d’honnêtes gens qui faisaient leur travail. Pauvre jardinier qui taillait des haies dans son jardin. Celui-ci cessa immédiatement son activité et se figea presque instantanément en voyant le défilé d’armes et d’armures accompagnant l’imposant empereur. De manière très naturelle, Cyradil descendit les marches de l’escalier, accompagnée de sa fidèle amie Martha. Il s’agissait d’une élémentaire d’eau qui s’était occupée d’elle depuis sa plus tendre enfance et qui avait maintenant comme mission de superviser les tâches dans la demeure de la liche. D’un geste de la main, ’élémentaire ouvrit les portes donnant l’accès à son habitation, usant de sa magie avant de laisser la maitresse de maison sortir et de lui emboiter le pas. Le hall d’entrée était immense et composé de deux escaliers de part et d’autre, légèrement courbés qui menaient à l’étage. On lui fit comprendre que l’Empereur et l’un des soldats qui l’escorteraient seraient les deux seules personnes à franchir le seuil de sa demeure. L’imposant drakyn daigna alors descendre de sa monture et attendit sans doute que la liche lui donne l’autorisation.
« Bienvenue dans mon humble demeure très chers soldats et concitoyens. » Elle tourna la tête vers Tensai comme pour s’adresser à lui plus directement. « Et bien sûr à vous, très cher Empereur. Je vous remercie d’avoir fait l’effort de vous déplacer jusqu’ici. Je ferais de mon mieux pour que ce court séjour vous soit agréable. » Elle sourit sincèrement, avant d’inviter l’Empereur et son éventuelle escorte à la suivre.
Comme pour tous ses invités, la liche dépassa le hall d’entrée et pénétra dans une salle toute aussi grande où il lui arrivait de convier des invités divers et variés que ce soit ses amis ou des clients qui préféraient venir ici plutôt que d’affronter l’enfer étouffant de ses forges. Elle invita l’empereur à s’installer sur un des canapés confortables que contenaient la pièce et prit part tout naturellement en face de lui. L’élémentaire se tint alors débout à ses côtés, attendant sans doute ses instructions. Cette dernière n’était pas plus nerveuse que sa maitresse, ayant vécu des centaines d’années et d’épreuves pour être impressionnée par une simple entrevue, fusse-t-elle celle d’un dirigeant.
« Je vous présente Martha. » Commença la forgeronne. « Il s’agit de l’une de mes plus fidèles amies mais j’imagine que vous préféreriez vous entretenir avec moi seul à seul ? » L’interrogea-t-elle.
Dans tous les cas, si l’empereur l’exigeait, l’élémentaire s’inclinerait humblement avant de prendre congé de sa maitresse. Sans doute que le soldat qui l’accompagnait ferait de même, laissant les deux interlocuteurs en tête à tête. C’est la première fois qu’elle voyait Tensai d’aussi près et il est vrai qu’il imposait une certaine forme de respect. Cyradil avait opté pour la simplicité, portant une robe blanche, opaque qui la couvrait du cou jusqu’aux chevilles ainsi que des bottes de couleur similaire. Elle avait toujours son diadème qui couvrait son regard mais la magie qui l’imprégnait ne contraignait aucunement sa vue et elle percevait le drakyn aussi clairement que si rien ne lui voilait les yeux.
« Si je m’attendais à rencontrer le couple royal dans de telles circonstances, je dois vous avouer que je me serais plutôt attendue à rencontrer l’impératrice de par la vocation que j’ai choisi de suivre durant ma vie. Mais d’une certaine manière, je suis heureuse que cela soit vous car d’une certaine manière, je ne connais pas grand-chose de votre humble personne hormis au travers des éloges que l’on fait habituellement de vous. » Appuya-t-elle d’un sourire sincère.
Cyradil commençait de manière très franche mais c’était vraiment l’expression de ses pensées concernant cette entrevue. Elle avait toujours rêvé de pouvoir rencontrer l’empereur en personne pour pouvoir en connaitre davantage de lui-même plutôt qu’au travers de récits. Après tout, c’était une érudite qui analysait de manière très prudente ce qu’on lui racontait, cherchant toujours à démêler le vrai du faux.
« Mais au-delà de la missive que j’ai reçue, j’avoue que je ne connais pas encore les détails de l’objectif de votre visite. J’en déduis donc qu’il s’agit de quelque chose de suffisamment important pour que vous seul puissiez m’en parler, je me trompe ? » Interrogea-t-elle.
Dans tous les cas, Cyradil laissa l’empereur exposer les détails de sa venue, restant également à l’écoute du moindre de ses désirs. Si ce dernier souhaitait quelque chose en particulier, il n’avait qu’à demander et on le lui apporterait. En effet, la jeune blonde n’avait rien préparé plus que de raison, préférant l’authenticité d’un échange sur le coup plutôt que de réponses préparées en amont et qui n’auraient sans doute aucune saveur à ses yeux. Comme à son habitude donc, Cyradil était prête à jouer franc jeu avec son dirigeant, tout comme elle avait l’habitude de le faire avec n’importe qui d’autre.
De manière très sereine, Cyradil avait préparé tout ce qui était nécessaire à l’arrivée de l’empereur, rassurant ses serviteurs qui commençaient à paniquer face à une éventuelle erreur qu’ils commenteraient devant l’imposant drakyn. Certains, devant une pression trop importante à endosser, demandèrent même leur journée, ce que la liche comprenait et leur accorda volontiers. Globalement, la liche passa ses journées aussi normalement qu’elle avait l’habitude de le faire. Elle apprit qu’elle avait été recommandée par un tiers, sans doute un de ses fidèles clients qui avait fait jouer ses réseaux de communications pour faire son éloge devant le couple royal et suffisamment la curiosité de l’empereur pour qu’il daigne se déplacer lui-même jusqu’à elle. D’une certaine manière, Cyradil était bien heureuse que ses années de travail finissent par payer et que les contacts sociaux fondés par son père jadis aient pu enfin servir pour une importante missive.
De ce fait, Cyradil n’appréhendait pas vraiment la rencontre avec Tensai même si beaucoup avaient semblé manifester une certaine crainte vis-à-vis de ce dernier rien qu’en le regardant. Elle savait que ce dernier était sans doute bien moins belliqueux qu’à son accession, probablement « attendri » par sa douce femme. Et c’est précisément pour cela que Cyradil avait commencé à lui témoigner un certain respect. Quelqu’un qui essayait de comprendre où se situait le besoin de peuple et qui commençait à considérer des solutions non-armées pour régler les problèmes de l’empire méritait que la liche s’intéresse à lui. Fidèle à elle-même, Cyradil ne faisait pas dans l’extravagance. Son domaine était immense et luxueux mais il n’était pas différent de d’habitude. L’on pouvait s’apercevoir que beaucoup de ses serviteurs venaient de classes moyennes voire vivaient dans une certaine précarité jusqu’à ce que la liche ne leur propose un travail et un salaire honnête, que ce soit au sein de sa forge ou de sa demeure. Pour la plupart, il s’agissait d’anciens esclaves, de gens à qui elle avait tendu la main ou qui, pour une raison ou une autre, étaient contraints de vivre dans la rue. Tous ici comprenaient à quelle point la forgeronne avait la main sur le cœur et était proche du peuple malgré sa colossale fortune.
Le jour fatidique, la blonde observait la scène depuis l’un des étages de sa résidence. Un cortège de soldats commença à entourer sa maison, ce que Cyradil laissa faire étant donné l’importance de la situation. Elle avait toujours respecté les protocoles en vigueur et savaient qu’il s’agissait simplement d’honnêtes gens qui faisaient leur travail. Pauvre jardinier qui taillait des haies dans son jardin. Celui-ci cessa immédiatement son activité et se figea presque instantanément en voyant le défilé d’armes et d’armures accompagnant l’imposant empereur. De manière très naturelle, Cyradil descendit les marches de l’escalier, accompagnée de sa fidèle amie Martha. Il s’agissait d’une élémentaire d’eau qui s’était occupée d’elle depuis sa plus tendre enfance et qui avait maintenant comme mission de superviser les tâches dans la demeure de la liche. D’un geste de la main, ’élémentaire ouvrit les portes donnant l’accès à son habitation, usant de sa magie avant de laisser la maitresse de maison sortir et de lui emboiter le pas. Le hall d’entrée était immense et composé de deux escaliers de part et d’autre, légèrement courbés qui menaient à l’étage. On lui fit comprendre que l’Empereur et l’un des soldats qui l’escorteraient seraient les deux seules personnes à franchir le seuil de sa demeure. L’imposant drakyn daigna alors descendre de sa monture et attendit sans doute que la liche lui donne l’autorisation.
« Bienvenue dans mon humble demeure très chers soldats et concitoyens. » Elle tourna la tête vers Tensai comme pour s’adresser à lui plus directement. « Et bien sûr à vous, très cher Empereur. Je vous remercie d’avoir fait l’effort de vous déplacer jusqu’ici. Je ferais de mon mieux pour que ce court séjour vous soit agréable. » Elle sourit sincèrement, avant d’inviter l’Empereur et son éventuelle escorte à la suivre.
Comme pour tous ses invités, la liche dépassa le hall d’entrée et pénétra dans une salle toute aussi grande où il lui arrivait de convier des invités divers et variés que ce soit ses amis ou des clients qui préféraient venir ici plutôt que d’affronter l’enfer étouffant de ses forges. Elle invita l’empereur à s’installer sur un des canapés confortables que contenaient la pièce et prit part tout naturellement en face de lui. L’élémentaire se tint alors débout à ses côtés, attendant sans doute ses instructions. Cette dernière n’était pas plus nerveuse que sa maitresse, ayant vécu des centaines d’années et d’épreuves pour être impressionnée par une simple entrevue, fusse-t-elle celle d’un dirigeant.
« Je vous présente Martha. » Commença la forgeronne. « Il s’agit de l’une de mes plus fidèles amies mais j’imagine que vous préféreriez vous entretenir avec moi seul à seul ? » L’interrogea-t-elle.
Dans tous les cas, si l’empereur l’exigeait, l’élémentaire s’inclinerait humblement avant de prendre congé de sa maitresse. Sans doute que le soldat qui l’accompagnait ferait de même, laissant les deux interlocuteurs en tête à tête. C’est la première fois qu’elle voyait Tensai d’aussi près et il est vrai qu’il imposait une certaine forme de respect. Cyradil avait opté pour la simplicité, portant une robe blanche, opaque qui la couvrait du cou jusqu’aux chevilles ainsi que des bottes de couleur similaire. Elle avait toujours son diadème qui couvrait son regard mais la magie qui l’imprégnait ne contraignait aucunement sa vue et elle percevait le drakyn aussi clairement que si rien ne lui voilait les yeux.
« Si je m’attendais à rencontrer le couple royal dans de telles circonstances, je dois vous avouer que je me serais plutôt attendue à rencontrer l’impératrice de par la vocation que j’ai choisi de suivre durant ma vie. Mais d’une certaine manière, je suis heureuse que cela soit vous car d’une certaine manière, je ne connais pas grand-chose de votre humble personne hormis au travers des éloges que l’on fait habituellement de vous. » Appuya-t-elle d’un sourire sincère.
Cyradil commençait de manière très franche mais c’était vraiment l’expression de ses pensées concernant cette entrevue. Elle avait toujours rêvé de pouvoir rencontrer l’empereur en personne pour pouvoir en connaitre davantage de lui-même plutôt qu’au travers de récits. Après tout, c’était une érudite qui analysait de manière très prudente ce qu’on lui racontait, cherchant toujours à démêler le vrai du faux.
« Mais au-delà de la missive que j’ai reçue, j’avoue que je ne connais pas encore les détails de l’objectif de votre visite. J’en déduis donc qu’il s’agit de quelque chose de suffisamment important pour que vous seul puissiez m’en parler, je me trompe ? » Interrogea-t-elle.
Dans tous les cas, Cyradil laissa l’empereur exposer les détails de sa venue, restant également à l’écoute du moindre de ses désirs. Si ce dernier souhaitait quelque chose en particulier, il n’avait qu’à demander et on le lui apporterait. En effet, la jeune blonde n’avait rien préparé plus que de raison, préférant l’authenticité d’un échange sur le coup plutôt que de réponses préparées en amont et qui n’auraient sans doute aucune saveur à ses yeux. Comme à son habitude donc, Cyradil était prête à jouer franc jeu avec son dirigeant, tout comme elle avait l’habitude de le faire avec n’importe qui d’autre.
Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen
Messages : 237
crédits : 3076
crédits : 3076
Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S
Le domaine des Ariesvyra est grand et luxueux, cela se voit au premier coup d’œil. Pourtant, quand Tensai pose son regard sur les premiers domestiques qui ouvrent les portes de la demeure, il devine aisément qu’il ne s’agit pas des serviteurs nobles qui ont vécu dans l’opulence depuis toujours. Non, il s’agit bien de gens du peuple. Ceux-ci sont naturellement bien portants et bien habillés, mais ils n’ont pas cette attitude bourgeoise, silencieuse et impassible, exigées par les familles de la haute société. Ils semblent être eux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils ne cachent pas leurs sentiments, leurs émois, ni même leur inquiétude qui se trahit par certains de leurs gestes. Pourtant, aujourd’hui, l’Empereur n’est pas intimidant, ou du moins, il essaie de ne pas l’être : il ne vient pas en tant que guerrier ni en tant que chef barbare, mais bien en tant que roi qui rencontre ses sujets. D’ailleurs, Cyradil arrive à la rencontre de son souverain. Calme, royale, presque, elle ne semble pas intimidée le moins du monde par le Drakyn, ni même par la garde qui l’accompagne. Un point qui plaît naturellement au chef d’état car, si elle est vouée à participer au Conseil impérial, il ne faut pas qu’elle soit paralysée par les titres ou l’étiquette. Agir au naturel est ce qui semble le mieux pour le colosse, d’une part parce qu’il ne sait pas mentir et adopter un masque hypocrite, d’autre part parce qu’on en apprend toujours plus en affrontant la réalité telle qu’elle est, plutôt qu’en affrontant la réalité telle qu’on voudrait qu’elle soit.
A l’approche de la liche, Tensai descend en tout cas de sa monture et il la laisse la saluer en première. A ses paroles de bienvenue, l’homme-dragon effectue un simple acquiescement de la tête puis il déclare :
- Je suis certain que votre accueil sera le meilleur possible. Que votre personnel continue ses activités comme il lui plait. J’ai cru voir la terreur légitime de votre jardinier. Est-ce un bref sourire qui passe sur les lèvres du roi ? En tout cas, il est aussi court que fugace. Ma garde se placera de façon à assurer la protection de votre demeure tant que je serai chez vous, mais elle tâchera de ne pas déranger vos domestiques.
Cela, Tensai le dit assez fort pour que les guerriers qui l’accompagnent l’entendent, et un bref mouvement indiquent qu’ils ont bien reçu son ordre. Mais ni Cyradil, ni son invité ne comptent rester dehors et les voilà donc vite rentrés à l’intérieur de sa villa. Pas intimidé par le hall gigantesque de l’édifice, le Tueur de Titans se contente de la suivre, d’une démarche souple et silencieuse. Pour l’heure, il observe et laisse la forgeronne à la manœuvre. C’est chez elle, après tout, et il présume qu’elle sait ce qu’elle fait. Du reste, Tensai n’est pas du genre à papoter pour ne rien dire, et le silence ne l’incommode pas le moins du monde. Malheureusement, la liche n’aura donc pas quelqu’un qui meublera les creux de la conversation, si elle s’en préoccupe seulement, car elle serait en droit de donner quelques ordres à son personnel pour qu’on les laisse tranquille.
En tous les cas, les voilà vite arrivés dans une grande salle de réception, où la maîtresse des lieux peut visiblement accueillir ses invités et les mettre à l’aise. L’époux d’Ayshara s’exécute sans mot dire quand la magicienne l’invite à s’asseoir sur l’un des divans, et les voilà donc qui se font face. Aux côtés de la forgeronne se trouve une élémentaire d’eau qui l’aide peut-être à entretenir le domaine : le Conquérant l’ignore et n’en a cure, mais il n’est pas mécontent de mettre un nom sur son visage. Martha. L’une des plus vieilles amies de Cyradil apparemment. Vu la raison qui a motivé le déplacement du roi, il est heureux que son interlocutrice ait une âme sur qui compter, car il est sans doute possible que sa confidente ait bien plus à faire à l’avenir.
- Je préférerais effectivement que nous parlions seul à seul. Libre à vous, cependant, de dire à votre amie ce que nous nous serons dits ensuite, mais pour une première entrevue, je pense qu’il serait de meilleur aloi qu’il n’y ait que vous et moi.
Il ne faut pas beaucoup de temps pour que le soldat et la principale concernée se retirent, ce qui laisse donc les deux Reikois en tête à tête. Si la magicienne porte une tenue très simple, il n’en va pas forcément de même avec l’Empereur, qui porte toujours son armure en adamantine. Difficile pour le guerrier de ne pas sortir du palais en n’étant pas protégé.
Cela étant dit, il sait qu’il n’est pas dans un traquenard, et son attitude est plus ou moins détendue. Toujours alerte, faute d’une vie passée à multiplier les combats, il n’est cependant pas à cran et sait donc regarder avec une relative bienveillance son interlocutrice. Une expression compréhensive se glisse d’ailleurs sous ses traits lorsque Cyradil mentionne Ayshara. Il n’y a pas meilleur moyen pour commencer la conversation, et de toute façon, il est logique d’évoquer sa moitié, compte-tenu de son rôle au sein du gouvernement impérial.
- Pour être parfaitement honnête, il aurait semblé plus logique qu’elle vienne à ma place. Vous n’êtes pas sans savoir qu’elle dirige le Cœur et l’Esprit, là où je dirige la Griffe et l’Oreille. Et vous savez déjà que ces deux dernières places sont prises. L’Impératrice a également une sensibilité…. Infiniment plus grande que moi envers les différentes formes de magie du Sekai. Pas que je les méprise, naturellement. Même moi, qui valorise la puissance brute, je dois reconnaître leurs bienfaits et leurs inconvénients. Les arcanes peuvent autant guérir que détruire, et peuvent autant aider le peuple que lui faire du mal. Mais c’est un fait établi que je ne serai jamais un puissant élémentaliste, et encore moins un mage soutien redoutable. Ma force réside réside ailleurs. Alors il peut sembler incongru que je me déplace jusque chez vous, puisque par ailleurs, j'ai un forgeron royal qui sait recevoir toutes mes demandes.
Un sourire doux-amer apparaît sur les lèvres de l’homme-dragon, qui continue :
- L’Impératrice et moi nous divisons les tâches de manière la plus juste possible. S’il n’est pas possible à l’un de réaliser certaines obligations, faute de quelques imprévus dans notre programme quotidien, l’autre peut s’en charger, s’il est capable de les assumer. Si vous aviez élaboré une exposition sur plusieurs potions, par exemple, et que j’aurai dû en observer la consistance, leurs propriétés et leurs réussites, j’aurais fait un bien piètre examinateur, ricane-t-il. Mais ici, le sujet de cette entrevue me permet sans mal de parler en son nom et le mien. Du reste, si vous acceptez notre offre, vous aurez rapidement l’occasion de la rencontrer. J’ai cru comprendre que vous aviez certains intérêts à cœur, le bien des gens du peuple par exemple. Votre personnel, fait Tensai, n’est pas celui qu’on retrouve habituellement chez les nobles, qui veillent toujours à ce que leurs serviteurs soient efficaces, impassibles et invisibles. Les vôtres… Ont gardé leur personnalité propres. Ils n’essaient pas de mettre un masque, ils sont eux-mêmes. Pour avoir vécu presque toute ma vie avec des guerriers et la populace du Reike, c’est quelque chose que j’apprécie.
Si Cyradil était franche quelques instants auparavant, la jeune femme comprendra aisément que l’Empereur l’est tout autant et qu’il ne parle sans aucun filtre. De quoi, peut-être, leur donner un point d’entente et d’appréciation mutuelle.
Quoi qu’il en soit, le colosse rebondit sur un des propos en particulier de la forgeronne.
- Je serai curieux de savoir ce qu’on vous a dit de moi, sourit-il presque de manière amusée, car s’il y a bien une vertu que je n’ai pas, c’est l’humilité. J’ai tout conquiert de mes propres mains, et j’ai même causé la mort de dizaine, voire de centaines de Reikois. D’aucuns dirait que mon orgueil et mon adividité sont mon plus grand péché. Et vous ? Que pensez-vous de tout cela ?
Il n’y a pas forcément de question-piège dans son discours. Même si la magicienne affirmait qu’il était le plus grand connard de l’univers, Tensai est quelqu’un de suffisamment mâture pour ne pas s’énerver devant la liche. Et puis, soyons honnête, il a attendu mille fois pire sur les champs de bataille.
Quoi qu’il en soit, le souverain décide effectivement de revenir à la raison première de sa venue, d’autant que la maîtresse des lieux lui donne l’occasion parfaite pour entrer dans le vif du sujet.
- Vous ne vous trompez pas. Si je me suis déplacé sur place, il y a bien une raison qui le justifie. Tout simplement parce que j’ai une offre à vous faire et que celle-ci ne peut se faire que par l’Impératrice ou moi-même.
Tensai n’a même pas fait attention aux manques de ravitaillement et d’apéritifs, trop habitué à une vie d’austérité. Bien qu’il soit désormais le roi du pays, se complaire dans le confort est bien quelque chose qui l’irrite et il n’a que faire des divertissements mondains ou des plaisirs gustatifs. Loin de demander de quoi se restaurer, l’homme se redresse et plonge ses pupilles dans le masque de la belle aux cheveux dorés.
- Si je vous proposais le rôle d’Esprit, que me répondriez-vous, Dame Ariesvyra ?
A l’approche de la liche, Tensai descend en tout cas de sa monture et il la laisse la saluer en première. A ses paroles de bienvenue, l’homme-dragon effectue un simple acquiescement de la tête puis il déclare :
- Je suis certain que votre accueil sera le meilleur possible. Que votre personnel continue ses activités comme il lui plait. J’ai cru voir la terreur légitime de votre jardinier. Est-ce un bref sourire qui passe sur les lèvres du roi ? En tout cas, il est aussi court que fugace. Ma garde se placera de façon à assurer la protection de votre demeure tant que je serai chez vous, mais elle tâchera de ne pas déranger vos domestiques.
Cela, Tensai le dit assez fort pour que les guerriers qui l’accompagnent l’entendent, et un bref mouvement indiquent qu’ils ont bien reçu son ordre. Mais ni Cyradil, ni son invité ne comptent rester dehors et les voilà donc vite rentrés à l’intérieur de sa villa. Pas intimidé par le hall gigantesque de l’édifice, le Tueur de Titans se contente de la suivre, d’une démarche souple et silencieuse. Pour l’heure, il observe et laisse la forgeronne à la manœuvre. C’est chez elle, après tout, et il présume qu’elle sait ce qu’elle fait. Du reste, Tensai n’est pas du genre à papoter pour ne rien dire, et le silence ne l’incommode pas le moins du monde. Malheureusement, la liche n’aura donc pas quelqu’un qui meublera les creux de la conversation, si elle s’en préoccupe seulement, car elle serait en droit de donner quelques ordres à son personnel pour qu’on les laisse tranquille.
En tous les cas, les voilà vite arrivés dans une grande salle de réception, où la maîtresse des lieux peut visiblement accueillir ses invités et les mettre à l’aise. L’époux d’Ayshara s’exécute sans mot dire quand la magicienne l’invite à s’asseoir sur l’un des divans, et les voilà donc qui se font face. Aux côtés de la forgeronne se trouve une élémentaire d’eau qui l’aide peut-être à entretenir le domaine : le Conquérant l’ignore et n’en a cure, mais il n’est pas mécontent de mettre un nom sur son visage. Martha. L’une des plus vieilles amies de Cyradil apparemment. Vu la raison qui a motivé le déplacement du roi, il est heureux que son interlocutrice ait une âme sur qui compter, car il est sans doute possible que sa confidente ait bien plus à faire à l’avenir.
- Je préférerais effectivement que nous parlions seul à seul. Libre à vous, cependant, de dire à votre amie ce que nous nous serons dits ensuite, mais pour une première entrevue, je pense qu’il serait de meilleur aloi qu’il n’y ait que vous et moi.
Il ne faut pas beaucoup de temps pour que le soldat et la principale concernée se retirent, ce qui laisse donc les deux Reikois en tête à tête. Si la magicienne porte une tenue très simple, il n’en va pas forcément de même avec l’Empereur, qui porte toujours son armure en adamantine. Difficile pour le guerrier de ne pas sortir du palais en n’étant pas protégé.
Cela étant dit, il sait qu’il n’est pas dans un traquenard, et son attitude est plus ou moins détendue. Toujours alerte, faute d’une vie passée à multiplier les combats, il n’est cependant pas à cran et sait donc regarder avec une relative bienveillance son interlocutrice. Une expression compréhensive se glisse d’ailleurs sous ses traits lorsque Cyradil mentionne Ayshara. Il n’y a pas meilleur moyen pour commencer la conversation, et de toute façon, il est logique d’évoquer sa moitié, compte-tenu de son rôle au sein du gouvernement impérial.
- Pour être parfaitement honnête, il aurait semblé plus logique qu’elle vienne à ma place. Vous n’êtes pas sans savoir qu’elle dirige le Cœur et l’Esprit, là où je dirige la Griffe et l’Oreille. Et vous savez déjà que ces deux dernières places sont prises. L’Impératrice a également une sensibilité…. Infiniment plus grande que moi envers les différentes formes de magie du Sekai. Pas que je les méprise, naturellement. Même moi, qui valorise la puissance brute, je dois reconnaître leurs bienfaits et leurs inconvénients. Les arcanes peuvent autant guérir que détruire, et peuvent autant aider le peuple que lui faire du mal. Mais c’est un fait établi que je ne serai jamais un puissant élémentaliste, et encore moins un mage soutien redoutable. Ma force réside réside ailleurs. Alors il peut sembler incongru que je me déplace jusque chez vous, puisque par ailleurs, j'ai un forgeron royal qui sait recevoir toutes mes demandes.
Un sourire doux-amer apparaît sur les lèvres de l’homme-dragon, qui continue :
- L’Impératrice et moi nous divisons les tâches de manière la plus juste possible. S’il n’est pas possible à l’un de réaliser certaines obligations, faute de quelques imprévus dans notre programme quotidien, l’autre peut s’en charger, s’il est capable de les assumer. Si vous aviez élaboré une exposition sur plusieurs potions, par exemple, et que j’aurai dû en observer la consistance, leurs propriétés et leurs réussites, j’aurais fait un bien piètre examinateur, ricane-t-il. Mais ici, le sujet de cette entrevue me permet sans mal de parler en son nom et le mien. Du reste, si vous acceptez notre offre, vous aurez rapidement l’occasion de la rencontrer. J’ai cru comprendre que vous aviez certains intérêts à cœur, le bien des gens du peuple par exemple. Votre personnel, fait Tensai, n’est pas celui qu’on retrouve habituellement chez les nobles, qui veillent toujours à ce que leurs serviteurs soient efficaces, impassibles et invisibles. Les vôtres… Ont gardé leur personnalité propres. Ils n’essaient pas de mettre un masque, ils sont eux-mêmes. Pour avoir vécu presque toute ma vie avec des guerriers et la populace du Reike, c’est quelque chose que j’apprécie.
Si Cyradil était franche quelques instants auparavant, la jeune femme comprendra aisément que l’Empereur l’est tout autant et qu’il ne parle sans aucun filtre. De quoi, peut-être, leur donner un point d’entente et d’appréciation mutuelle.
Quoi qu’il en soit, le colosse rebondit sur un des propos en particulier de la forgeronne.
- Je serai curieux de savoir ce qu’on vous a dit de moi, sourit-il presque de manière amusée, car s’il y a bien une vertu que je n’ai pas, c’est l’humilité. J’ai tout conquiert de mes propres mains, et j’ai même causé la mort de dizaine, voire de centaines de Reikois. D’aucuns dirait que mon orgueil et mon adividité sont mon plus grand péché. Et vous ? Que pensez-vous de tout cela ?
Il n’y a pas forcément de question-piège dans son discours. Même si la magicienne affirmait qu’il était le plus grand connard de l’univers, Tensai est quelqu’un de suffisamment mâture pour ne pas s’énerver devant la liche. Et puis, soyons honnête, il a attendu mille fois pire sur les champs de bataille.
Quoi qu’il en soit, le souverain décide effectivement de revenir à la raison première de sa venue, d’autant que la maîtresse des lieux lui donne l’occasion parfaite pour entrer dans le vif du sujet.
- Vous ne vous trompez pas. Si je me suis déplacé sur place, il y a bien une raison qui le justifie. Tout simplement parce que j’ai une offre à vous faire et que celle-ci ne peut se faire que par l’Impératrice ou moi-même.
Tensai n’a même pas fait attention aux manques de ravitaillement et d’apéritifs, trop habitué à une vie d’austérité. Bien qu’il soit désormais le roi du pays, se complaire dans le confort est bien quelque chose qui l’irrite et il n’a que faire des divertissements mondains ou des plaisirs gustatifs. Loin de demander de quoi se restaurer, l’homme se redresse et plonge ses pupilles dans le masque de la belle aux cheveux dorés.
- Si je vous proposais le rôle d’Esprit, que me répondriez-vous, Dame Ariesvyra ?
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Cyradil avait vu juste. L’opinion de l’empereur avait bien changé concernant l’utilisation de la magie et de ses manipulateurs, ou plus exactement, sa vision avait évolué au fur et à mesure qu’il comprenait ce que cela impliquait de diriger tout un empire. Tensai semblait d’ailleurs vraiment investi dans sa tâche et semblait partager équitablement les tâches entre lui et sa tendre épouse. Cela lui permit de confirmer que tous les décrets passés par au sein de l’empire s’appliquaient également sur le couple royal lui-même. C’était quelque chose que Cyradil appréciait en ce sens qu’un dirigeant doit respecter ses propres lois avant d’exiger de sujets ce même respect. C’est ce côté plus « chaleureux » qu’elle appréciait. Celui qui lui faisait dire qu’il y avait effectivement un bon fond dans cet homme qui avait réussi à asseoir sa domination sur des terres qui s’étendaient à perte de vue. Elle se permit un court intermède sur la remarque avisée de l’Empereur qui semblait partager sa franchise naturelle.
« Il s’agit de gens à qui j’ai donné une seconde chance. Beaucoup ont subi les ravages de la guerre, perdu leurs proches ou se trouvaient dans une situation précaire. Au sein des hautes instances de cette nation, nous avons tendance à voir les choses en grand et si je pense que l’ambition est nécessaire pour faire avancer un empire, je pense également qu’il n’y a pas de mal parfois à jeter un regard vers l’arrière. Notre pays est immense et sauf votre respect, ni vous, ni notre bien-aimée impératrice ne possédiez le don d’ubiquité. J’ai eu la chance de naitre avec une cuillère d’argent dans la bouche mais j’ai appris l’humilité, la compassion et l’altruisme. Si j’ai conscience que l’on ne peut sauver tout le monde, j’ai eu à cœur d’essayer d’en secourir le plus possible. Je suis persuadée que si je n’avais pas tendu la main à ses gens, personne ne l’aurait fait. » Confia-t-elle sur ce sujet.
Concernant la propre personne de l’Empereur, elle en avait surtout eu de bons retours. Globalement, les gens appréciaient le couple royal, du moins dans les villes principales du Reike. C’était beaucoup moins vrai à Maël ou dans des petites bourgades ou le culte du couple royal était sans doute l’un de leurs derniers soucis. Assurément, l’on n’était beaucoup moins enclin à les aduler lorsqu’on ne savait pas si l’on survivrait encore un jour.
« Oh ce ne sont que des échos de gens dont l’opinion se meut au gré des propagandes. La grande majorité du peuple vous adule et voit en vous une sorte de force et de rempart face aux menaces les plus terribles du Sekai : j’ai nommé les Titans. La plupart des gens vous voue une sorte de respect mêlé d’une certaine crainte. Vous n’imaginez pas les histoires très romancées que j’ai entendu sur vos agissements. Certains vous dépeignent comme un homme capable de occire son serveur si ce dernier s’est trompé dans le dosage de votre breuvage… » Raconta-t-elle avec un sourire amusé. « Sinon, de manière plus sérieuse, j’ai une opinion plutôt neutre sur vos agissements. Je me suis tenu à l’écart du conflit qui vous a opposé aux anciens dirigeants de notre nation et je ne suis absolument pas de ceux qui agissent sans réfléchir. Lorsque vous avez accédé au trône, ce qui me préoccupait, c’était que le peuple cesse de souffrir. Je suis heureuse que vous ayez mis fin aux combats dès lors que vous vous êtes appropriés le pouvoir. C’était tout ce qui m’importait. »
Avec sa puissance d’antan, Cyradil aurait certainement pu infliger d’immenses dégâts aux armées barbares. Peut-être aurait-elle gérer les contingents de magiciens mieux que quiconque dans l’Empire à cette époque mais cela n’aurait fait qu’engendrer davantage de morts sans certitude aucune de victoire. Aujourd’hui, elle était contente d’avoir fait ce choix et elle voyait d’un œil plutôt satisfaisant l’évolution de l’Empire. Les deux interlocuteurs vinrent alors au sujet principal de la visite. A vrai dire, Cyradil s’en doutait bien qu’il s’agissait d’un sujet important mais elle n’imaginait pas que ses aspirations pourraient être comblées aussi vite. Dans son esprit, elle en était encore à trouver un justificatif plausible pour obtenir une audience avec le couple royal mais voilà que l’on venait lui offrir ce qu’elle convoitait sur un plateau d’argent.
« Je dois dire que me prenez un peu au dépourvu mon cher empereur en ce sens que j'ai préféré ne rien préparer afin que notre entretien puisse se dérouler de manière plus spontané. » Avoua-t-elle. « Ce qui est ironique, c’est que cela fait un moment que je convoite cette position mais je cherchais surtout une bonne raison de vous rencontrer. J’imagine même pas le nombre d’audiences populaires auxquelles vous devez assister et je m’en voyais vraiment mal débarquer à votre palais et vous exposer ma requête sans motif préalable. » Elle se redressa légèrement, réfléchissant à la proposition. « A vrai dire, je suis un peu surprise que vous me proposer ce poste. Dans d’autres circonstances, j’aurais imaginé que vous essayez d’user de la ruse mais nos courts échanges m’ont appris que vous n’êtes pas ce genre de personne. Ce qui me laisse imaginer que quelqu’un m’a recommandé ? » Interrogea-t-elle. « Je dois vous avouer que je suis loin d’être la magicienne la plus puissante du royaume mais je possède sans doute des connaissances très étendues dans le domaine. Je pense qu’il y aurait bien des individus qui pourraient remplir ce rôle mieux que moi mais j’imagine que si vous êtes venu jusqu’ici, c’est que vous placez un certain espoir en ma personne ? En tout cas, si je me voyais offrir cette place, je pense que je pourrais simplement vous dire que je ferais de mon mieux pour remplir mes fonctions. Sachez que je suis suffisamment humble pour quitter mon poste s’il s’avère que vous trouviez un profil plus attrayant pour ce rôle que le mien. Je vous assure que je quitterai mes fonctions sans faire de zèle si vous jugez que cela est nécessaire. Cependant… »
La jeune femme porta une main sur son diadème et commença à le retirer, dévoilant ses yeux d’un bleu glacé et cristallin. Des lueurs dansaient au sein de son iris et il n’y avait évidemment aucun doute qu’il ne s’agissait pas là d’un regard humain.
« Si nous devions bâtir une relation de confiance, j’aime que cela soit sur de bonnes bases. Alors, avant de continuer et pour m’assurer que votre proposition tient toujours, j’aimerais vous faire part de mon plus profond secret. Voyez-vous, il y a longtemps que j’ai quitté le monde des vivants et que j’ai transcendé ma condition de mortelle en embrassant la non-vie. Je vous épargne les détails de ce récit sauf si vous exigez que je vous le conte. Du coup, je me permets de poser une question à mon tour. Serez-vous prêts à accepter une liche au sein de votre conseil ? » Finit-elle en le fixant de son regard glacé.
L’empereur pouvait noté que malgré la révélation, Cyradil était toujours investie du même ton calme et de la même candeur dont elle avait preuve depuis le début. Ce qu’elle était devenue et les associations maléfiques que l’on attribuait généralement aux liches semblaient totalement absents de la personnalité de la magicienne. Au contraire, elle faisait toujours autant preuve de franchise et ne semblait pas fléchir devant la proposition de l’Empereur en surenchérant davantage avec cette question lourde de sens.
« Il s’agit de gens à qui j’ai donné une seconde chance. Beaucoup ont subi les ravages de la guerre, perdu leurs proches ou se trouvaient dans une situation précaire. Au sein des hautes instances de cette nation, nous avons tendance à voir les choses en grand et si je pense que l’ambition est nécessaire pour faire avancer un empire, je pense également qu’il n’y a pas de mal parfois à jeter un regard vers l’arrière. Notre pays est immense et sauf votre respect, ni vous, ni notre bien-aimée impératrice ne possédiez le don d’ubiquité. J’ai eu la chance de naitre avec une cuillère d’argent dans la bouche mais j’ai appris l’humilité, la compassion et l’altruisme. Si j’ai conscience que l’on ne peut sauver tout le monde, j’ai eu à cœur d’essayer d’en secourir le plus possible. Je suis persuadée que si je n’avais pas tendu la main à ses gens, personne ne l’aurait fait. » Confia-t-elle sur ce sujet.
Concernant la propre personne de l’Empereur, elle en avait surtout eu de bons retours. Globalement, les gens appréciaient le couple royal, du moins dans les villes principales du Reike. C’était beaucoup moins vrai à Maël ou dans des petites bourgades ou le culte du couple royal était sans doute l’un de leurs derniers soucis. Assurément, l’on n’était beaucoup moins enclin à les aduler lorsqu’on ne savait pas si l’on survivrait encore un jour.
« Oh ce ne sont que des échos de gens dont l’opinion se meut au gré des propagandes. La grande majorité du peuple vous adule et voit en vous une sorte de force et de rempart face aux menaces les plus terribles du Sekai : j’ai nommé les Titans. La plupart des gens vous voue une sorte de respect mêlé d’une certaine crainte. Vous n’imaginez pas les histoires très romancées que j’ai entendu sur vos agissements. Certains vous dépeignent comme un homme capable de occire son serveur si ce dernier s’est trompé dans le dosage de votre breuvage… » Raconta-t-elle avec un sourire amusé. « Sinon, de manière plus sérieuse, j’ai une opinion plutôt neutre sur vos agissements. Je me suis tenu à l’écart du conflit qui vous a opposé aux anciens dirigeants de notre nation et je ne suis absolument pas de ceux qui agissent sans réfléchir. Lorsque vous avez accédé au trône, ce qui me préoccupait, c’était que le peuple cesse de souffrir. Je suis heureuse que vous ayez mis fin aux combats dès lors que vous vous êtes appropriés le pouvoir. C’était tout ce qui m’importait. »
Avec sa puissance d’antan, Cyradil aurait certainement pu infliger d’immenses dégâts aux armées barbares. Peut-être aurait-elle gérer les contingents de magiciens mieux que quiconque dans l’Empire à cette époque mais cela n’aurait fait qu’engendrer davantage de morts sans certitude aucune de victoire. Aujourd’hui, elle était contente d’avoir fait ce choix et elle voyait d’un œil plutôt satisfaisant l’évolution de l’Empire. Les deux interlocuteurs vinrent alors au sujet principal de la visite. A vrai dire, Cyradil s’en doutait bien qu’il s’agissait d’un sujet important mais elle n’imaginait pas que ses aspirations pourraient être comblées aussi vite. Dans son esprit, elle en était encore à trouver un justificatif plausible pour obtenir une audience avec le couple royal mais voilà que l’on venait lui offrir ce qu’elle convoitait sur un plateau d’argent.
« Je dois dire que me prenez un peu au dépourvu mon cher empereur en ce sens que j'ai préféré ne rien préparer afin que notre entretien puisse se dérouler de manière plus spontané. » Avoua-t-elle. « Ce qui est ironique, c’est que cela fait un moment que je convoite cette position mais je cherchais surtout une bonne raison de vous rencontrer. J’imagine même pas le nombre d’audiences populaires auxquelles vous devez assister et je m’en voyais vraiment mal débarquer à votre palais et vous exposer ma requête sans motif préalable. » Elle se redressa légèrement, réfléchissant à la proposition. « A vrai dire, je suis un peu surprise que vous me proposer ce poste. Dans d’autres circonstances, j’aurais imaginé que vous essayez d’user de la ruse mais nos courts échanges m’ont appris que vous n’êtes pas ce genre de personne. Ce qui me laisse imaginer que quelqu’un m’a recommandé ? » Interrogea-t-elle. « Je dois vous avouer que je suis loin d’être la magicienne la plus puissante du royaume mais je possède sans doute des connaissances très étendues dans le domaine. Je pense qu’il y aurait bien des individus qui pourraient remplir ce rôle mieux que moi mais j’imagine que si vous êtes venu jusqu’ici, c’est que vous placez un certain espoir en ma personne ? En tout cas, si je me voyais offrir cette place, je pense que je pourrais simplement vous dire que je ferais de mon mieux pour remplir mes fonctions. Sachez que je suis suffisamment humble pour quitter mon poste s’il s’avère que vous trouviez un profil plus attrayant pour ce rôle que le mien. Je vous assure que je quitterai mes fonctions sans faire de zèle si vous jugez que cela est nécessaire. Cependant… »
La jeune femme porta une main sur son diadème et commença à le retirer, dévoilant ses yeux d’un bleu glacé et cristallin. Des lueurs dansaient au sein de son iris et il n’y avait évidemment aucun doute qu’il ne s’agissait pas là d’un regard humain.
- Ca ressemble à ça :
L’empereur pouvait noté que malgré la révélation, Cyradil était toujours investie du même ton calme et de la même candeur dont elle avait preuve depuis le début. Ce qu’elle était devenue et les associations maléfiques que l’on attribuait généralement aux liches semblaient totalement absents de la personnalité de la magicienne. Au contraire, elle faisait toujours autant preuve de franchise et ne semblait pas fléchir devant la proposition de l’Empereur en surenchérant davantage avec cette question lourde de sens.
Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S
Jeter un regard vers l’arrière. Est-ce que Tensai l’avait déjà fait ? Contrairement à la liche, qui savait s’arrêter et regarder autour d’elle, le Drakyn avait pour particularité de se concentrer sur l’avenir. Le passé ne pouvait être défait ni changé. Et du reste, le colosse n’était certainement pas quelqu’un de fragile qui s’autorisait de longues introspections sur ces actes. Tout au plus considérait-il ses expériences passées comme un moyen d’améliorer ses stratégies, sa manière de se battre et de diriger son royaume. Mais se retourner pour contempler le désastre qu’il avait causé à ces familles… Non, l’époux d’Ayshara n’avait pas ce réflexe et à cet égard, il manquait clairement d’empathie envers autrui. Bien sûr, il pouvait comprendre que certains tendent la main à ces gens démunis. Il pouvait aussi entendre les plaintes de son peuple, lors des audiences royales. Toutefois, l’homme-dragon n’était pas du genre à avoir des regrets ou même à tendre la main gratuitement, par pure bonté d’âme. Cyradil et lui-même étaient sur ce point bien différents, mais cette divergence d’opinion et de mentalité ne rendrait que le Conseil plus riche et plus intéressant. C’était justement des sujets comme elle qui pourraient lui faire envisager d’autres options qui ne naîtraient pas naturellement dans son esprit.
- Votre altruisme vous honore. Au Reike, c’est bien souvent la loi du plus fort qui domine, et beaucoup se satisfont de cette mentalité guerrière, moi le premier. Je ne puis affirmer que je suis une personne qui ait le cœur sur la main. Au contraire, à mes yeux, le mérite, les actes et le courage priment par-dessus tout. Mais votre attitude plaira en revanche certainement à mon épouse, et si vous êtes proches du peuple et que vous avez des remarques solides à nous présenter, je suis sûr qu’Ayshara serait disposée à vous écouter.
Non seulement pour avoir vent des problèmes actuels, mais également – et surtout – pour trouver la solution à des situations parfois bien compliquées.
Quoi qu’il en soit, l’ombre d’un sourire apparaît sur les traits du Conquérant quand la magicienne lui raconte tout ce qu’elle a entendu sur le couple royal. Les principaux concernés savent qu’on dit tout et n’importe quoi à leur encontre : on les prend autant pour des dieux que pour des viles engeances, du côté des Titans. Mais l’idée qu’il assassinerait quelqu’un pour une simple erreur de breuvage… A une époque, peut-être, aurait-il pu agir ainsi. Heureusement, le poids de la Couronne et la rencontre de son âme-sœur l’a permis de se défaire un peu de cette image de barbare. Un peu. Pas totalement. Il est connu dans le palais que l’Empereur peut avoir une aura terrifiante quand il apprend un affront, telle l’attaque de Luna sur Ayshara, ou encore l’offensive de Sable d’Or. Quant à l’opinion neutre de Cyradil à son sujet, il ne lui en porte décemment pas rigueur. Lui-même ne la connaît pas, et s’il est prêt à reconnaître ses prouesses magiques, il est certain que leur avis s’affineront avec le temps, au fur et à mesure qu’ils se côtoieront.
- Je n’avais aucun intérêt à poursuivre le combat. A quoi cela sert-il de régner sur des cendres ? Si les seigneurs de Kyouji et de Taisen s’étaient rendus et n’avaient pas organisé une résistance futile – que je ne méprise cependant pas, ils restèrent fidèles à leurs principes jusqu’au bout –, il n’est pas dit qu’il y aurait eu autant de morts. Même lorsque j’ai aggloméré les clans lors de la Conquête, je leurs laissais le choix de la vie et de la mort. Cela ne m’a pas empêché de commettre des meurtres et d’ôter des vies, encore et encore. Mais je n’ai jamais été pour la violence futile, dès lors que j’ai eu pour objectif de prendre le Reike. Avant, ce n’aurait pas été la même chose. A cette époque où ils n’avaient pas de cible bien définie, tout ce qu’il avait recherché, c’était à développer sa puissance, sa force, car tout ce qu’il avait connu jusqu’à alors, c’était un monde de violence. Mais on finit de se lasser quand rien n’arrive à nous résister. Et puis, il s’était laissé guidé par son instinct qui lui soufflait que ces terres dominées par le soleil lui appartenaient.
Enfin, vient le cœur de leur entrevue. Tensai écoute la belle sans l’interrompre, il la laisse même réfléchir, conscient qu’elle ne peut donner une réponse sans y avoir bien réfléchi.
- Habituellement, explique l’Empereur, avant qu’un membre du Conseil ne se retire, nous demandons au principal concerné d’analyser qui pourrait le remplacer. Cela parce que l’Esprit, la Griffe, le Cœur, l’Oreille et ainsi de suite connaissent bien leurs subalternes, ainsi que les grandes personnalités dans le Reike. Le sang et le statut n’ont alors aucune importance, et nous cherchons avant tout qui est le plus qualifié pour agir à nos côtés. Vous faites partie des personnes qui ont été présélectionnées, si vous voulez, et vous êtes celle qui nous a le plus intéressé. Une légère pause. Nous savons que vous n’êtes pas la plus puissante de vos pairs. Mais cela n’est pas toujours le critère le plus important. Le charisme, le savoir, l’application sont autant des atouts qui contrebalancent le manque de capacités. Du reste, rien ne vous empêche de vous renforcer comme vous le pouvez durant votre temps libre. Bien sûr, si vous acceptez le poste, vous serez autorisée à garder votre forge, et même à pratiquer dedans quand vous le voudrez – mais il vous faudra certainement déléguer certains rôles pour que votre activité puisse continuer sans problèmes.
Tensai se tait ensuite lorsqu’il voit la jeune femme retirer son diadème, dévoilant des iris saphirs, aussi froids que la glace. L’homme-dragon ne bronche pas et soutient son regard, mais il devine aisément ce qu’il en est avant même que la demoiselle ne continue. Et elle lui confirme rapidement ses doutes. Honnête et franche, la maîtresse d’ombregivre ne veut rien cacher à ses souverains s’ils doivent travailler ensemble, et en un sens, cela est tout à son honneur. Quant à savoir si le couple est prêt à travailler avec une revenante…
- Nous avons deux vampires au sein de ce Conseil. Des êtres qui se nourrissent de sang humain ou animal et qui sont faits pour vivre la nuit. Nous avons également un demi-titan qui est notre vice-roi, alors même qu’il est le fils et le rejeton d’un Titan. Et enfin, à Drakstrang, nous avons également accueilli depuis des millénaires l’ancien général de Lothab, Keerius. En quoi accueillir une liche nous poserait-il un problème ?
La voix profonde de Tensai résonne dans la pièce alors qu’il continue à observer son homologue. Si on excepte ses yeux froids, cependant, la chaleur qui semble émaner de la personnalité de Cyradil est réelle et le guerrier continue.
- Ayshara et moi ne jugeons pas quelqu’un sur sa race. Nous préférons plutôt prêter attentions à leurs actes. Et si vous avez fait le choix d’outrepasser la mort… L’homme-dragon hausse légèrement les épaules. N’en prenez nulle offense, mais c’est un choix qui vous concerne, vous et vous seulement. En ce qui me concerne, j’aurais tendance à avoir une vision plus pragmatique. Puisque vous allez traverser les âges, vous pourrez acquérir une expérience unique, et vos conseils pourront n’en devenir que plus précieux, si vous ne vous laissez pas atteindre par la lassitude de l’existence. Il va de soi que ni mon épouse ni moi-même ne parlerons de votre nature à autrui, et que vous aurez la liberté d’en parler à vos pairs ou non.
Cette fois, le Drkayn marque une pose plus prononcée, puis il reprend :
- Si toutefois vous vous êtes penchée sur l’art de devenir immortel, je suppose que vous êtes spécialisée dans la magie noire… ? Quelles sont vos spécialisations et vos centres d’intérêt ? En tant que mage, d’abord, mais en tant que sujet du Reike également. Par ailleurs, si vous acceptez de devenir l’Esprit, quel serait la direction que vous voudriez voir prendre par les mages de ce pays ? Quelle est votre vision du rôle de grand Archimage de l'Empire ?
- Votre altruisme vous honore. Au Reike, c’est bien souvent la loi du plus fort qui domine, et beaucoup se satisfont de cette mentalité guerrière, moi le premier. Je ne puis affirmer que je suis une personne qui ait le cœur sur la main. Au contraire, à mes yeux, le mérite, les actes et le courage priment par-dessus tout. Mais votre attitude plaira en revanche certainement à mon épouse, et si vous êtes proches du peuple et que vous avez des remarques solides à nous présenter, je suis sûr qu’Ayshara serait disposée à vous écouter.
Non seulement pour avoir vent des problèmes actuels, mais également – et surtout – pour trouver la solution à des situations parfois bien compliquées.
Quoi qu’il en soit, l’ombre d’un sourire apparaît sur les traits du Conquérant quand la magicienne lui raconte tout ce qu’elle a entendu sur le couple royal. Les principaux concernés savent qu’on dit tout et n’importe quoi à leur encontre : on les prend autant pour des dieux que pour des viles engeances, du côté des Titans. Mais l’idée qu’il assassinerait quelqu’un pour une simple erreur de breuvage… A une époque, peut-être, aurait-il pu agir ainsi. Heureusement, le poids de la Couronne et la rencontre de son âme-sœur l’a permis de se défaire un peu de cette image de barbare. Un peu. Pas totalement. Il est connu dans le palais que l’Empereur peut avoir une aura terrifiante quand il apprend un affront, telle l’attaque de Luna sur Ayshara, ou encore l’offensive de Sable d’Or. Quant à l’opinion neutre de Cyradil à son sujet, il ne lui en porte décemment pas rigueur. Lui-même ne la connaît pas, et s’il est prêt à reconnaître ses prouesses magiques, il est certain que leur avis s’affineront avec le temps, au fur et à mesure qu’ils se côtoieront.
- Je n’avais aucun intérêt à poursuivre le combat. A quoi cela sert-il de régner sur des cendres ? Si les seigneurs de Kyouji et de Taisen s’étaient rendus et n’avaient pas organisé une résistance futile – que je ne méprise cependant pas, ils restèrent fidèles à leurs principes jusqu’au bout –, il n’est pas dit qu’il y aurait eu autant de morts. Même lorsque j’ai aggloméré les clans lors de la Conquête, je leurs laissais le choix de la vie et de la mort. Cela ne m’a pas empêché de commettre des meurtres et d’ôter des vies, encore et encore. Mais je n’ai jamais été pour la violence futile, dès lors que j’ai eu pour objectif de prendre le Reike. Avant, ce n’aurait pas été la même chose. A cette époque où ils n’avaient pas de cible bien définie, tout ce qu’il avait recherché, c’était à développer sa puissance, sa force, car tout ce qu’il avait connu jusqu’à alors, c’était un monde de violence. Mais on finit de se lasser quand rien n’arrive à nous résister. Et puis, il s’était laissé guidé par son instinct qui lui soufflait que ces terres dominées par le soleil lui appartenaient.
Enfin, vient le cœur de leur entrevue. Tensai écoute la belle sans l’interrompre, il la laisse même réfléchir, conscient qu’elle ne peut donner une réponse sans y avoir bien réfléchi.
- Habituellement, explique l’Empereur, avant qu’un membre du Conseil ne se retire, nous demandons au principal concerné d’analyser qui pourrait le remplacer. Cela parce que l’Esprit, la Griffe, le Cœur, l’Oreille et ainsi de suite connaissent bien leurs subalternes, ainsi que les grandes personnalités dans le Reike. Le sang et le statut n’ont alors aucune importance, et nous cherchons avant tout qui est le plus qualifié pour agir à nos côtés. Vous faites partie des personnes qui ont été présélectionnées, si vous voulez, et vous êtes celle qui nous a le plus intéressé. Une légère pause. Nous savons que vous n’êtes pas la plus puissante de vos pairs. Mais cela n’est pas toujours le critère le plus important. Le charisme, le savoir, l’application sont autant des atouts qui contrebalancent le manque de capacités. Du reste, rien ne vous empêche de vous renforcer comme vous le pouvez durant votre temps libre. Bien sûr, si vous acceptez le poste, vous serez autorisée à garder votre forge, et même à pratiquer dedans quand vous le voudrez – mais il vous faudra certainement déléguer certains rôles pour que votre activité puisse continuer sans problèmes.
Tensai se tait ensuite lorsqu’il voit la jeune femme retirer son diadème, dévoilant des iris saphirs, aussi froids que la glace. L’homme-dragon ne bronche pas et soutient son regard, mais il devine aisément ce qu’il en est avant même que la demoiselle ne continue. Et elle lui confirme rapidement ses doutes. Honnête et franche, la maîtresse d’ombregivre ne veut rien cacher à ses souverains s’ils doivent travailler ensemble, et en un sens, cela est tout à son honneur. Quant à savoir si le couple est prêt à travailler avec une revenante…
- Nous avons deux vampires au sein de ce Conseil. Des êtres qui se nourrissent de sang humain ou animal et qui sont faits pour vivre la nuit. Nous avons également un demi-titan qui est notre vice-roi, alors même qu’il est le fils et le rejeton d’un Titan. Et enfin, à Drakstrang, nous avons également accueilli depuis des millénaires l’ancien général de Lothab, Keerius. En quoi accueillir une liche nous poserait-il un problème ?
La voix profonde de Tensai résonne dans la pièce alors qu’il continue à observer son homologue. Si on excepte ses yeux froids, cependant, la chaleur qui semble émaner de la personnalité de Cyradil est réelle et le guerrier continue.
- Ayshara et moi ne jugeons pas quelqu’un sur sa race. Nous préférons plutôt prêter attentions à leurs actes. Et si vous avez fait le choix d’outrepasser la mort… L’homme-dragon hausse légèrement les épaules. N’en prenez nulle offense, mais c’est un choix qui vous concerne, vous et vous seulement. En ce qui me concerne, j’aurais tendance à avoir une vision plus pragmatique. Puisque vous allez traverser les âges, vous pourrez acquérir une expérience unique, et vos conseils pourront n’en devenir que plus précieux, si vous ne vous laissez pas atteindre par la lassitude de l’existence. Il va de soi que ni mon épouse ni moi-même ne parlerons de votre nature à autrui, et que vous aurez la liberté d’en parler à vos pairs ou non.
Cette fois, le Drkayn marque une pose plus prononcée, puis il reprend :
- Si toutefois vous vous êtes penchée sur l’art de devenir immortel, je suppose que vous êtes spécialisée dans la magie noire… ? Quelles sont vos spécialisations et vos centres d’intérêt ? En tant que mage, d’abord, mais en tant que sujet du Reike également. Par ailleurs, si vous acceptez de devenir l’Esprit, quel serait la direction que vous voudriez voir prendre par les mages de ce pays ? Quelle est votre vision du rôle de grand Archimage de l'Empire ?
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Cyradil avait simplement fait preuve de bonne foi. Elle savait pour Corvus avait qui elle avait sympathisé quelques jours auparavant mais pas pour les autres membres de la main. La jeune blonde n’était pas étonnée d’apprendre qu’ils étaient tous, dans un sens, exceptionnels et elle aurait sans doute tout le loisir de les connaître si elle arrivait à convaincre l’Empereur sur son choix. La forgeronne était quelqu’un de modeste qui n’avait jamais vraiment aimé se vendre plus que de raison, acceptant toutefois les compliments quand elle en recevait. La jeune femme était donc flattée d’apprendre que le drakyn avait été vivement intéressée par sa « candidature » même si, cette fois-ci, elle n’y était absolument pour rien. Cyradil était plutôt soulagée d’apprendre que sa condition n’était nullement un frein à son éventuelle nomination. C’était déjà un poids conséquent qu’elle retirait de ses épaules et elle pouvait à nouveau se lancer dans une franche discussion avec l’Empereur sans être inquiétée de lui cacher un lourd secret. Car oui, mis à part cette révélation, la jeune blonde n’avait absolument rien à se reprocher. Que ce soit dans cette vie où lors de sa précédente incarnation.
« En ce qui concerne les autres membres de la Main, je n’ai pas de problème à le leur révéler. Je vous fais suffisamment confiance pour savoir que vous les avez bien choisi malgré…quelques déboires disons. Toutefois, je profite que nous soyons encore sur ce sujet pour m’excuser lors de nos futures entrevues si je porte un voile sur mes yeux. Ce ne sera pas pour éviter d’affronter votre regard mais simplement pour occulter ma vue de source un tant soi peu intense de lumière. La non-vie n’apporte pas que des bénéfices et je souffre d’une légère incommodité aux sources lumineuses. Comme vous l’avez si bien dit, si je dois traverser les âges, j’aimerais ne pas finir avec la rétine carbonisée au bout de quelques années à devoir lire les livres avec une écriture en relief. » Avoua-t-elle en souriant.
Cette révélation ne manqua d’ailleurs pas d’éveiller la curiosité de Tensai quant aux prouesses magiques de Cyradil. Nulle doute que transcender son humanité en basculant sciemment du côté des morts-vivants sans être sous le joug du maudit titan de la Mort révélait d’un certain exploit…surtout au Reike qui n’était pas connu pour ses avancées en matière de magie. Il était évidemment hors de question que ce savoir ne soit utilisé pour relever les morts au combat, la magicienne s’étant de toute façon jurée de ne jamais retoucher à la nécromancie. La comprendre pour mieux l’appréhender peut-être, mais la manipuler, non. C’était un savoir qui devait rester perdu à tout jamais et la jeune blonde espérait n’avoir jamais à s’en souvenir. De toute manière, vu les années de recherches qu’elle avait passées à chercher à maîtriser ce savoir interdit, il était tout à fait improbable de voir cette chance se reproduire de sitôt. Si elle-même avait modérément réussi c’est qu’elle était une magicienne hors pair d’une part mais aussi qu’elle avait eu beaucoup de chance de l’autre part. Sans compter la pléthore de dérives dont les gens auraient accès s’ils tombaient sur un tel pouvoir.
« Et bien…j’ai passé pas mal d’années dans l’université de Drakstrang. J’ai suivi deux fois celui de médecine et une fois celui de magie noire. Deux fois car il fallait que je me remette en règle lorsque je me suis réincarnée. Je ne me voyais par commencer ma nouvelle vie dans l’illégalité alors j’ai pris quelques années pour régulariser ma situation et réobtenir la citoyenneté reikoise. C’était assez simple puisque je possédais tous les actes de propriétés et j’ai simplement dit que j’étais la fille de la précédente propriétaire de la forge que je possède. Ce sont des actes que j’ai signé moi-même en l’imprégnant de mon essence magique avant de mourir alors ils étaient tous authentiques. A vrai dire, cette spécialisation n’était qu’une porte d’entrée qui m’a permis de lancer mes recherches. Je n’ai pas de véritable spécialisation car je ne contrôle pas ce que je peux apprendre ou pas. Tout simplement. »
Cyradil prit une pause avant de continuer. Elle devait être concise pour être sûre que l’empereur la comprenne.
« Il y a eu un prix à ma transformation et j’ai perdu tous mes pouvoirs. J’étais résignée mais après quelques semaines, j’ai pu récupérer l’usage de ma mana. De petits sortilèges pour commencer et ensuite de plus en plus complexes. Ceux-ci sont intimement liés à une sorte de mémoire magique que je récupère au fur et à mesure que mon répertoire de magies augmente. Cela fait plusieurs années maintenant et je suis très loin d’être la magicienne que je fus jadis. En terme de pratique, je ne peux guère faire mieux que des sorts de niveaux intermédiaires mais récemment, j’ai constaté que je pourrais sans doute briser mon plafond de verre dans la manipulation de l’Ombregivre. La manière dont je récupère exactement mes pouvoirs et à quel rythme ne m’est pas totalement connu. C’est l’une des raisons qui me poussent à occuper ce poste. En disposant d’une plus grande marge de manœuvres, je pourrais accéder aux bastions réservés à l’Archimage dans les différentes villes pour tenter de comprendre la nature profonde de ce phénomène de reconstruction magique. N’y voyez là aucun acte égoïste, le pouvoir politique ne m’intéresse aucunement en tant que tel. Si j’aspire à devenir Esprit, ce n’est pas pour asseoir un quelconque joug magique sur l’Empire. Je suppose simplement qu’en me renforçant et en réveillant ces souvenirs oubliés, je pourrais davantage aider le Reike dans ses problématiques magiques en les comprenant mieux. »
Quant au rôle même qu’elle occuperait éventuellement, il lui fallait d’abord connaitre les effectifs qui seraient disponibles au moment de la nomination. Cyradil avait bien comprit qu’il s’agissait d’une sorte de ressources qu’il lui fallait utiliser à bon escient. La jeune blonde avait quelques idées mais il lui était difficile de vraiment formuler des arguments pertinents sans avoir de réels chiffres devant les yeux. Durant ces dernières années, la jeune blonde s’était surtout adonnée à se reconstruire une identité au sein du Reike et à œuvrer au sein de la population en apportant son aide aux plus démunis. C’était sans doute l’un des plus gros points noirs de l’empire. Un manque cruel de magiciens.
« La première chose qui me vient en tête serait de trouver un moyen de dénicher de jeunes talents pour augmenter les effectifs des FMR. Je ne porte pas tellement dans mon cœur la politique expansionniste de l’Empire mais si vous voulez continuer dans cette direction, il vous faudra composer avec cette problématique. Certains endroits du Reike sont de véritables déserts médicaux. Et comme vous l’avez affirmé vous-même, il n’y a pas d’intérêt à régner sur un tas de cadavres. Je pense que la formation militaire de base est une bonne chose puisque je suis tout à fait d’accord d’inculquer aux magiciens le fait de ne pas toujours se reposer sur la magie. Toutefois, il faudrait inciter davantage les gens à rejoindre le corps médical. Je pense que gonfler le corps armé sans les effectifs de soins suffisants ne nous desservira pas. J’ai également pensé à pouvoir dispenser des formations pour les soldats ayant la chose de pouvoir manipuler la mana en leur apprenant à mieux appréhender leurs pouvoirs. Il y a deux jours, j’ai discuté avec la seconde Tovyr Leezen et il est ressorti de notre échange une volonté de maitriser sa magie de foudre. Loin de moi de supplanter le travail de la Griffe mais je pense qu’assigner quelques mages d’état pour enseigner à ces dignitaires qui dirigent nos armées pourrait améliorer de manière positive les tactiques de combat. A leurs tours, les hauts gradés pourraient transmettre ce savoir à leurs subalternes qui eux-mêmes feraient de même jusqu’au bas de l’échelle de commandement. »
Cyradil trouvait que c’était une bonne idée. Contrairement à bon nombre de ses pairs, elle ne portait pas la guerre dans son cœur mais elle était suffisamment sage pour comprendre la menace directe qui planait sur le Reike et la nécessité de faire tout ce qui était en son pouvoir pour éviter un maximum de victimes.
« Sur un autre sujet, en tant qu’Esprit, il faudra que j’aille personnellement au Berceau afin d’y vérifier moi-même les défenses magiques. Je n’ai aucun doute sur les compétences de mes prédécesseurs mais je dormirais mieux si je sais de quoi il en retourne. Je pense qu’il faudrait s’en inspirer pour répliquer ces sortilèges sur nos villes les plus importantes. Si nous devons affronter les Titans ou leurs hérauts, nous devrions exploiter le terrain à notre avantage en utilisant l’immense désert pour y mener les combats. Cela ne les empêchera peut-être pas de viser tout de même nos points névralgiques mais cela aura le mérite de leur rendre la tâche difficile. Sur cette question, il faudra que je traite de la question avec le Cœur pour le budget. Plus globalement, je pense que la véritable fonction de l’Archimage est de veiller au mieux à ce que ses subalternes soient correctement répartis sur le territoire. Pour ce faire, il faudrait que l’on instaure un recensement afin d’avoir une idée du nombre de magiciens qui peuplent nos nations. Les seigneurs de chaque ville pourraient mobiliser des crieurs publics pour insister les gens à se révéler ? Sans doute faudrait-il leur fournir une motivation pour que les talents naissants aient envie de travailler pour l’empire mais, encore une fois, j’en parlerais à Corvus à l’occasion. »
Il y avait encore un dernier point qu’elle voulait soulever mais ce n’était pas une demande qui devait être traitée dans l’immédiat et serait sans doute applicable seulement dans l’éventualité où elle deviendrait Esprit. Dans le fond, Cyradil ne rechignait jamais de travailler avec qui que soit et avait toujours considérer les gens bien au-delà de leurs bannières nationales. C’est précisément en ce sens que la prochaine demande de la liche allait.
« Enfin, le dernier point qui me vient à l’esprit serait sans doute de collaborer avec les autres écoles du Sekai. Une sorte de conglomérat si vous voulez. Dans l’éventualité où l’on établirait une paix durable avec la République, je pense que nous bénéficierons grandement d’un échange avec Magic. Il m’est d’avis que nous devons rester humbles et avouer que nos voisins de l’Ouest sont bien plus doués en magie que nous. C’est une opportunité que de collaborer avec leurs magiciens afin de combler les lacunes de notre Empire dans ce domaine. »
Tels étaient les idées que la liche avait présentement à l’Esprit. Elle laissa l’Empereur le soin d’exposer son opinion à leur sujet. Cyradil n’était pas dotée du don de prévoyance et ne savait pas de quoi le futur sera fait mais elle pensait assez modestement que ces quelques points pourraient à terme profiter à l’Empire. De plus, la jeune femme était suffisamment humble pour accepter l’aide de gens plus compétents qu’elle sur le sujet, peu importe leur origine. Restait à savoir si Tensai y était favorable.
« En ce qui concerne les autres membres de la Main, je n’ai pas de problème à le leur révéler. Je vous fais suffisamment confiance pour savoir que vous les avez bien choisi malgré…quelques déboires disons. Toutefois, je profite que nous soyons encore sur ce sujet pour m’excuser lors de nos futures entrevues si je porte un voile sur mes yeux. Ce ne sera pas pour éviter d’affronter votre regard mais simplement pour occulter ma vue de source un tant soi peu intense de lumière. La non-vie n’apporte pas que des bénéfices et je souffre d’une légère incommodité aux sources lumineuses. Comme vous l’avez si bien dit, si je dois traverser les âges, j’aimerais ne pas finir avec la rétine carbonisée au bout de quelques années à devoir lire les livres avec une écriture en relief. » Avoua-t-elle en souriant.
Cette révélation ne manqua d’ailleurs pas d’éveiller la curiosité de Tensai quant aux prouesses magiques de Cyradil. Nulle doute que transcender son humanité en basculant sciemment du côté des morts-vivants sans être sous le joug du maudit titan de la Mort révélait d’un certain exploit…surtout au Reike qui n’était pas connu pour ses avancées en matière de magie. Il était évidemment hors de question que ce savoir ne soit utilisé pour relever les morts au combat, la magicienne s’étant de toute façon jurée de ne jamais retoucher à la nécromancie. La comprendre pour mieux l’appréhender peut-être, mais la manipuler, non. C’était un savoir qui devait rester perdu à tout jamais et la jeune blonde espérait n’avoir jamais à s’en souvenir. De toute manière, vu les années de recherches qu’elle avait passées à chercher à maîtriser ce savoir interdit, il était tout à fait improbable de voir cette chance se reproduire de sitôt. Si elle-même avait modérément réussi c’est qu’elle était une magicienne hors pair d’une part mais aussi qu’elle avait eu beaucoup de chance de l’autre part. Sans compter la pléthore de dérives dont les gens auraient accès s’ils tombaient sur un tel pouvoir.
« Et bien…j’ai passé pas mal d’années dans l’université de Drakstrang. J’ai suivi deux fois celui de médecine et une fois celui de magie noire. Deux fois car il fallait que je me remette en règle lorsque je me suis réincarnée. Je ne me voyais par commencer ma nouvelle vie dans l’illégalité alors j’ai pris quelques années pour régulariser ma situation et réobtenir la citoyenneté reikoise. C’était assez simple puisque je possédais tous les actes de propriétés et j’ai simplement dit que j’étais la fille de la précédente propriétaire de la forge que je possède. Ce sont des actes que j’ai signé moi-même en l’imprégnant de mon essence magique avant de mourir alors ils étaient tous authentiques. A vrai dire, cette spécialisation n’était qu’une porte d’entrée qui m’a permis de lancer mes recherches. Je n’ai pas de véritable spécialisation car je ne contrôle pas ce que je peux apprendre ou pas. Tout simplement. »
Cyradil prit une pause avant de continuer. Elle devait être concise pour être sûre que l’empereur la comprenne.
« Il y a eu un prix à ma transformation et j’ai perdu tous mes pouvoirs. J’étais résignée mais après quelques semaines, j’ai pu récupérer l’usage de ma mana. De petits sortilèges pour commencer et ensuite de plus en plus complexes. Ceux-ci sont intimement liés à une sorte de mémoire magique que je récupère au fur et à mesure que mon répertoire de magies augmente. Cela fait plusieurs années maintenant et je suis très loin d’être la magicienne que je fus jadis. En terme de pratique, je ne peux guère faire mieux que des sorts de niveaux intermédiaires mais récemment, j’ai constaté que je pourrais sans doute briser mon plafond de verre dans la manipulation de l’Ombregivre. La manière dont je récupère exactement mes pouvoirs et à quel rythme ne m’est pas totalement connu. C’est l’une des raisons qui me poussent à occuper ce poste. En disposant d’une plus grande marge de manœuvres, je pourrais accéder aux bastions réservés à l’Archimage dans les différentes villes pour tenter de comprendre la nature profonde de ce phénomène de reconstruction magique. N’y voyez là aucun acte égoïste, le pouvoir politique ne m’intéresse aucunement en tant que tel. Si j’aspire à devenir Esprit, ce n’est pas pour asseoir un quelconque joug magique sur l’Empire. Je suppose simplement qu’en me renforçant et en réveillant ces souvenirs oubliés, je pourrais davantage aider le Reike dans ses problématiques magiques en les comprenant mieux. »
Quant au rôle même qu’elle occuperait éventuellement, il lui fallait d’abord connaitre les effectifs qui seraient disponibles au moment de la nomination. Cyradil avait bien comprit qu’il s’agissait d’une sorte de ressources qu’il lui fallait utiliser à bon escient. La jeune blonde avait quelques idées mais il lui était difficile de vraiment formuler des arguments pertinents sans avoir de réels chiffres devant les yeux. Durant ces dernières années, la jeune blonde s’était surtout adonnée à se reconstruire une identité au sein du Reike et à œuvrer au sein de la population en apportant son aide aux plus démunis. C’était sans doute l’un des plus gros points noirs de l’empire. Un manque cruel de magiciens.
« La première chose qui me vient en tête serait de trouver un moyen de dénicher de jeunes talents pour augmenter les effectifs des FMR. Je ne porte pas tellement dans mon cœur la politique expansionniste de l’Empire mais si vous voulez continuer dans cette direction, il vous faudra composer avec cette problématique. Certains endroits du Reike sont de véritables déserts médicaux. Et comme vous l’avez affirmé vous-même, il n’y a pas d’intérêt à régner sur un tas de cadavres. Je pense que la formation militaire de base est une bonne chose puisque je suis tout à fait d’accord d’inculquer aux magiciens le fait de ne pas toujours se reposer sur la magie. Toutefois, il faudrait inciter davantage les gens à rejoindre le corps médical. Je pense que gonfler le corps armé sans les effectifs de soins suffisants ne nous desservira pas. J’ai également pensé à pouvoir dispenser des formations pour les soldats ayant la chose de pouvoir manipuler la mana en leur apprenant à mieux appréhender leurs pouvoirs. Il y a deux jours, j’ai discuté avec la seconde Tovyr Leezen et il est ressorti de notre échange une volonté de maitriser sa magie de foudre. Loin de moi de supplanter le travail de la Griffe mais je pense qu’assigner quelques mages d’état pour enseigner à ces dignitaires qui dirigent nos armées pourrait améliorer de manière positive les tactiques de combat. A leurs tours, les hauts gradés pourraient transmettre ce savoir à leurs subalternes qui eux-mêmes feraient de même jusqu’au bas de l’échelle de commandement. »
Cyradil trouvait que c’était une bonne idée. Contrairement à bon nombre de ses pairs, elle ne portait pas la guerre dans son cœur mais elle était suffisamment sage pour comprendre la menace directe qui planait sur le Reike et la nécessité de faire tout ce qui était en son pouvoir pour éviter un maximum de victimes.
« Sur un autre sujet, en tant qu’Esprit, il faudra que j’aille personnellement au Berceau afin d’y vérifier moi-même les défenses magiques. Je n’ai aucun doute sur les compétences de mes prédécesseurs mais je dormirais mieux si je sais de quoi il en retourne. Je pense qu’il faudrait s’en inspirer pour répliquer ces sortilèges sur nos villes les plus importantes. Si nous devons affronter les Titans ou leurs hérauts, nous devrions exploiter le terrain à notre avantage en utilisant l’immense désert pour y mener les combats. Cela ne les empêchera peut-être pas de viser tout de même nos points névralgiques mais cela aura le mérite de leur rendre la tâche difficile. Sur cette question, il faudra que je traite de la question avec le Cœur pour le budget. Plus globalement, je pense que la véritable fonction de l’Archimage est de veiller au mieux à ce que ses subalternes soient correctement répartis sur le territoire. Pour ce faire, il faudrait que l’on instaure un recensement afin d’avoir une idée du nombre de magiciens qui peuplent nos nations. Les seigneurs de chaque ville pourraient mobiliser des crieurs publics pour insister les gens à se révéler ? Sans doute faudrait-il leur fournir une motivation pour que les talents naissants aient envie de travailler pour l’empire mais, encore une fois, j’en parlerais à Corvus à l’occasion. »
Il y avait encore un dernier point qu’elle voulait soulever mais ce n’était pas une demande qui devait être traitée dans l’immédiat et serait sans doute applicable seulement dans l’éventualité où elle deviendrait Esprit. Dans le fond, Cyradil ne rechignait jamais de travailler avec qui que soit et avait toujours considérer les gens bien au-delà de leurs bannières nationales. C’est précisément en ce sens que la prochaine demande de la liche allait.
« Enfin, le dernier point qui me vient à l’esprit serait sans doute de collaborer avec les autres écoles du Sekai. Une sorte de conglomérat si vous voulez. Dans l’éventualité où l’on établirait une paix durable avec la République, je pense que nous bénéficierons grandement d’un échange avec Magic. Il m’est d’avis que nous devons rester humbles et avouer que nos voisins de l’Ouest sont bien plus doués en magie que nous. C’est une opportunité que de collaborer avec leurs magiciens afin de combler les lacunes de notre Empire dans ce domaine. »
Tels étaient les idées que la liche avait présentement à l’Esprit. Elle laissa l’Empereur le soin d’exposer son opinion à leur sujet. Cyradil n’était pas dotée du don de prévoyance et ne savait pas de quoi le futur sera fait mais elle pensait assez modestement que ces quelques points pourraient à terme profiter à l’Empire. De plus, la jeune femme était suffisamment humble pour accepter l’aide de gens plus compétents qu’elle sur le sujet, peu importe leur origine. Restait à savoir si Tensai y était favorable.
Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S
- Cacher vos yeux derrière votre diadème ne sera pas un problème. Puisqu’il n’obstrue en rien votre vision, je ne vois pas pourquoi nous vous l’interdirions, et de toute manière, ce qui nous paraîtra étrange au début deviendra finalement naturel au fil du temps. Il faudra probablement que vous révéliez votre nature à l’Impératrice, et peut-être même à vos futurs collègues pour qu’ils comprennent ce qu’il en est, mais ce ne sera qu’une formalité. Compte-tenu de leurs propres traits raciaux – hormis l’Oreille, qui ne sort pas du lot –, je doute qu’ils émettent le moindre jugement à votre égard. Le fait étant que la Main actuelle cherchait avant tout l’efficacité plutôt qu’à mener des querelles intestines. Cela étant dit, après être resté un instant songeur, Tensai reprend. Il ne vous sera pas interdit, toutefois, d’utiliser les ressources de l’Esprit pour pouvoir vous séparer de votre diadème, en tout cas si vous le souhaitez. Je ne dis naturellement pas que ce sera facile, ni même que cela ne comportera aucun risque, mais si vous jugez cela utile afin d’améliorer vos relations dans l’Empire, ni mon épouse ni moi-même n’aurons d’objections à ce que vous fassiez des recherches sur ce sujet.
L’Empereur se tait ensuite quand la forgeronne commence à raconter son parcours. Ses cursus, sa régularisation, l’obtention de la citoyenneté : tout cela ne le choque pas puisqu’en plus, Cyradil a voulu tout faire dans la légalité. Il est plus intrigué par le récit de sa transformation, et bien qu’il ne soit pas mage lui-même, il peut au moins imaginer la résignation qui a dû l’habiter lors de la perte de ses pouvoirs. Même chez les guerriers, le mana est une denrée précieuse, car c’est bien par son intermédiaire que les capacités physiques peuvent être renforcées, jusqu’à accomplir des prouesses surhumaines. Et dès lors qu’on a goûté à la vitesse, dès lors qu’on a pris l’habitude de se fier à ses compétences, il peut particulièrement être difficile d’en être séparé à l’improviste. Enfin, il est également juste qu’il y ait eu une contrepartie, surtout que rien n’empêche la liche de récupérer petit à petit ses facultés. De plus, le temps n’existe plus pour elle : rien ne la presse donc à devenir aussi puissante qu’elle ne l’était jadis, et de toute façon, la jeune femme ne semble pas chercher le pouvoir à n’importe quel prix.
Il ne vous sera pas interdit, toutefois, d’utiliser les ressources de l’Esprit pour pouvoir vous séparer de votre diadème, en tout cas si vous le souhaitez. Je ne dis naturellement pas que ce sera facile, ni même que cela ne comportera aucun risque, mais si vous jugez cela utile afin d’améliorer vos relations dans l’Empire, ni mon épouse ni moi-même n’aurons d’objections à ce que vous fassiez des recherches sur ce sujet.
Outre le projet de reconstruction magique, l’attention de Tensai est surtout concentrée sur la proposition de la magicienne concernant les FMR. Il est vrai que ces derniers sont une ressource précieuse pour l’Empire, mais que leurs rangs sont loin d’être totalement remplis. Elaborer une campagne de recrutement, en profitant peut-être de la propagande dirigée par l’Oreille, pourrait en ce sens avoir du bon. Cela étant dit, c’était une chose de recruter des médecins et des soigneurs, c’en était une autre que d’améliorer le système de soin de l’Empire, alors même que les clans étaient installés dans un territoire très hostile. Cela demanderait donc de la préparation et une collaboration certaine avec les autres membres de la Main. D’autre part, cela pourrait être son premier défi après sa nomination. Quant aux réflexions qu’elle avait eues avec la Sénéchale…
- Apprendre certaines formes de magie aux hauts-gradés de l’armée n’est pas quelque chose qui me déplaît. Toutefois, les caractères et les prédispositions de chacun étant différent, il faudra d’abord analyser quels hauts-officiers seraient capables de tenir une telle formation. Si Lyra était disposée à apprendre, il n’était pas sûr, par exemple, qu’Alasker ait une telle patience. Pas seulement cela : il faudra adapter leur emploi du temps déjà bien chargé pour recevoir de telles leçons. Sur ce point, vous pourrez éventuellement en parler à la Griffe, qui sera le plus à même de jauger ses subalternes. Revoir l’assignation des mages d’Etat affectées à ses troupes pourrait également vous permettre de saisir quels sont les besoins actuels. La discipline stricte de l’armée régulière ne convient pas à tous les lanceurs de sort, et d’autres parts, leurs connaissances arcaniques en font des atouts majeurs.
Concernant le Berceau, enfin.
- Vous devrez prévenir la reine et moi-même avant d’aller sur place, afin que nous vous donnions l’approbation royale. Les Akkelanach ne répondant qu’au Maître du Berceau, et puis à la royauté directe, une missive de notre part facilitera votre travail. Cependant, voir le Cœur pour le budget ne suffira pas. Il faudra également sécuriser le secret des enchantements mis en place, s’assurer qu’il n’y ait aucune faille, ni aucune fuite si des travaux sont mis en place dans les grandes villes reikoises. L’insécurité ne règne pas dans nos cités, mais nous savons quand même que des traîtres opèrent, et que d’autres seraient intéressés par cette forme de magie. En ce qui concerne le recrutement de mages, vous pouvez bien sûr demander aux seigneurs de collaborer avec vous. L’Oreille s’arrangera également pour que les nouvelles se répandent dans notre territoire. Quant à ce qui pourrait attirer les recrues… Plusieurs pistes devront là être analysées. Les ressources pécuniaires sont naturellement ce qui vient en premier à l’esprit, mais j’ai toujours pensé qu’on ne doit pas uniquement se reposer sur l’argent et le Trésor. Promettre que l’Etat prendra en charge leurs équipements magiques pourrait déjà les attirer – étant entendu qu’il ne s’agirait pas de leur confier une bête camelote. Mais là encore, il faut voir nos ressources et nos stocks. Promettre une formation croissante et une reconnaissance officielle – plus marquée que ce qu’elle n’est maintenant – pourrait permettre de changer quelques peu les mentalités à ce sujet.
En tous les cas, Cyradil connaît déjà Corvus, ce qui est un bon point et facilitera en théorie son intégration dans la main. Lyra n’équivaut évidemment pas Deydreus, mais le vampire aura peut-être entendu parler d’elle grâce à ses activités de forgeronne. Zéphyr et Genryusai n’auraient en théorie pas de raison de se méfier d’elle. En conséquence, une fois intronisée en tant qu’Esprit, la belle aux cheveux argentés devrait rapidement trouver sa place au sein du gouvernement reikois.
Restait, bien sûr, le point qui enthousiasmait le moins Tensai et il ne put s’empêcher d’avoir un léger grognement avant de reprendre la parole.
- Je ne vais vous mentir, la perspective de collaborer avec Magic, et plus largement la République, n’est pas quelque chose qui m‘enchante. Cela, je l’ai déjà dit au Conseil. Je considère ces pleutres comme des lâches qui ont préféré nous tourner le dos lors de la dernière guerre, et même après l’attaque de Sable d’Or, la République n’a aucunement montré l’attention de sortir de sa position de retrait. Je les considère comme une bande d’hypocrite et comme des langues de serpent. Un soupir. Si nous pouvions nous limiter à la collaboration avec Melorn, je trouverais que ce serait une meilleure option. Mais j’arrive à être assez lucide pour juger mon propre point de vue, et à savoir que ma position tient essentiellement d’a priori, dus à notre culture, à mon vécu, et à ce que le Reike a traversé récemment. Je sais qu’en termes de recherches magiques et de développement technologique, la Nation Bleue est plus avancée que nous, bien que nous soyons des experts dans nos artisanats et dans le domaine militaire.
Un bon dirigeant ne faisait pas que gagner des batailles. Il savait aussi reconnaître les qualités de ses ennemis.
- Vous l’ignorez peut-être, déclare Tensai, mais nous avons choisi de ne pas mener deux guerres de front. Nous préférons lutter contre les Titans et leurs fidèles, plutôt que de vouloir montrer notre suprématie à nos voisins. Nous avons même envisagé, continue le Conquérant, que des contacts avec les enfants de Dangshuan pourraient être créés dans le futur, afin que nous avançions dans la même direction, et vers un ennemi commun. L’homme-dragon, qui avait serré les dents à cette mention, replonge son regard dans celui de Cyradil. Par conséquent, si vous voulez créer une sorte de conglomérat, je suppose que cela servira nos objectifs. Etablir des colloques ou des études communes pourraient éventuellement être envisagées. Inviter des personnalités républicaines ou aller sur place pourrait également montrer la bonne volonté des deux camps. Si du moins vous êtes ouverte à la possibilité de voyager.
Enfin, il restait naturellement à voir ce que dirait Magic et comment évoluerait la Présidence. Tout n’était pas du ressort de Cyradil, et si elle tendait la main, elle ne savait pas quelle réponse elle aurait en retour.
- Pour ce qui me concerne, reprend le drakyn, je considère que le renforcement de notre pays est actuellement prioritaire. Cela nous servira pour lutter contre ces fausses déités qui veulent nous abattre, et en admettant même qu’un jour, cette menace disparaisse, cela nous servira également si la République tente quoi que ce soit à notre encontre. C’est pourquoi je vois plutôt d’un œil favorable les mesures que vous m’avez présentées. Le recrutement des FMR et des mages étant particulièrement intéressants, de même que l’utilisation de nos recherches anti-magiques.
Tensai marque une pause, en partie pour donner à son interlocutrice de répondre. Puis, c’est lui-même qui reprend la parole.
- Je reconnais être assez satisfait de notre entretien. Vous avez certes vos ambitions personnelles – la reconstruction magique – mais également des projets qui peuvent servir à l’Empire. De plus, vous avez l’air d’être une personne attentionnée. Bien plus que je ne le suis moi, ricane-t-il. Comme je vous l’ai déjà dit, votre personnalité devrait correspondre avec celle de l’Impératrice, qui sera votre supérieure directe. Outre cela, le point qui me plaît peut-être le plus, si on met de côté votre expertise, c’est votre franchise. J’ose espérer que, comme Deydreus et Zéphyr, vous oserez nous regarder droit dans les yeux et nous déclarer que nous faisons fausse route, si un jour le couple sembre prendre une mauvaise décision.
Un léger silence.
- Cyradil Ariesvira, vous voilà donc nommée en tant qu’Esprit. Cependant, je ne refuserais pas de répondre à vos questions si vous en avez en tête, déclare le souverain, cette fois avec un regard légèrement bienveillant. Il serait naturel qu'elle en ait, vu le changement qui allait se produire dans sa vie.
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L’Empereur se tait ensuite quand la forgeronne commence à raconter son parcours. Ses cursus, sa régularisation, l’obtention de la citoyenneté : tout cela ne le choque pas puisqu’en plus, Cyradil a voulu tout faire dans la légalité. Il est plus intrigué par le récit de sa transformation, et bien qu’il ne soit pas mage lui-même, il peut au moins imaginer la résignation qui a dû l’habiter lors de la perte de ses pouvoirs. Même chez les guerriers, le mana est une denrée précieuse, car c’est bien par son intermédiaire que les capacités physiques peuvent être renforcées, jusqu’à accomplir des prouesses surhumaines. Et dès lors qu’on a goûté à la vitesse, dès lors qu’on a pris l’habitude de se fier à ses compétences, il peut particulièrement être difficile d’en être séparé à l’improviste. Enfin, il est également juste qu’il y ait eu une contrepartie, surtout que rien n’empêche la liche de récupérer petit à petit ses facultés. De plus, le temps n’existe plus pour elle : rien ne la presse donc à devenir aussi puissante qu’elle ne l’était jadis, et de toute façon, la jeune femme ne semble pas chercher le pouvoir à n’importe quel prix.
Il ne vous sera pas interdit, toutefois, d’utiliser les ressources de l’Esprit pour pouvoir vous séparer de votre diadème, en tout cas si vous le souhaitez. Je ne dis naturellement pas que ce sera facile, ni même que cela ne comportera aucun risque, mais si vous jugez cela utile afin d’améliorer vos relations dans l’Empire, ni mon épouse ni moi-même n’aurons d’objections à ce que vous fassiez des recherches sur ce sujet.
Outre le projet de reconstruction magique, l’attention de Tensai est surtout concentrée sur la proposition de la magicienne concernant les FMR. Il est vrai que ces derniers sont une ressource précieuse pour l’Empire, mais que leurs rangs sont loin d’être totalement remplis. Elaborer une campagne de recrutement, en profitant peut-être de la propagande dirigée par l’Oreille, pourrait en ce sens avoir du bon. Cela étant dit, c’était une chose de recruter des médecins et des soigneurs, c’en était une autre que d’améliorer le système de soin de l’Empire, alors même que les clans étaient installés dans un territoire très hostile. Cela demanderait donc de la préparation et une collaboration certaine avec les autres membres de la Main. D’autre part, cela pourrait être son premier défi après sa nomination. Quant aux réflexions qu’elle avait eues avec la Sénéchale…
- Apprendre certaines formes de magie aux hauts-gradés de l’armée n’est pas quelque chose qui me déplaît. Toutefois, les caractères et les prédispositions de chacun étant différent, il faudra d’abord analyser quels hauts-officiers seraient capables de tenir une telle formation. Si Lyra était disposée à apprendre, il n’était pas sûr, par exemple, qu’Alasker ait une telle patience. Pas seulement cela : il faudra adapter leur emploi du temps déjà bien chargé pour recevoir de telles leçons. Sur ce point, vous pourrez éventuellement en parler à la Griffe, qui sera le plus à même de jauger ses subalternes. Revoir l’assignation des mages d’Etat affectées à ses troupes pourrait également vous permettre de saisir quels sont les besoins actuels. La discipline stricte de l’armée régulière ne convient pas à tous les lanceurs de sort, et d’autres parts, leurs connaissances arcaniques en font des atouts majeurs.
Concernant le Berceau, enfin.
- Vous devrez prévenir la reine et moi-même avant d’aller sur place, afin que nous vous donnions l’approbation royale. Les Akkelanach ne répondant qu’au Maître du Berceau, et puis à la royauté directe, une missive de notre part facilitera votre travail. Cependant, voir le Cœur pour le budget ne suffira pas. Il faudra également sécuriser le secret des enchantements mis en place, s’assurer qu’il n’y ait aucune faille, ni aucune fuite si des travaux sont mis en place dans les grandes villes reikoises. L’insécurité ne règne pas dans nos cités, mais nous savons quand même que des traîtres opèrent, et que d’autres seraient intéressés par cette forme de magie. En ce qui concerne le recrutement de mages, vous pouvez bien sûr demander aux seigneurs de collaborer avec vous. L’Oreille s’arrangera également pour que les nouvelles se répandent dans notre territoire. Quant à ce qui pourrait attirer les recrues… Plusieurs pistes devront là être analysées. Les ressources pécuniaires sont naturellement ce qui vient en premier à l’esprit, mais j’ai toujours pensé qu’on ne doit pas uniquement se reposer sur l’argent et le Trésor. Promettre que l’Etat prendra en charge leurs équipements magiques pourrait déjà les attirer – étant entendu qu’il ne s’agirait pas de leur confier une bête camelote. Mais là encore, il faut voir nos ressources et nos stocks. Promettre une formation croissante et une reconnaissance officielle – plus marquée que ce qu’elle n’est maintenant – pourrait permettre de changer quelques peu les mentalités à ce sujet.
En tous les cas, Cyradil connaît déjà Corvus, ce qui est un bon point et facilitera en théorie son intégration dans la main. Lyra n’équivaut évidemment pas Deydreus, mais le vampire aura peut-être entendu parler d’elle grâce à ses activités de forgeronne. Zéphyr et Genryusai n’auraient en théorie pas de raison de se méfier d’elle. En conséquence, une fois intronisée en tant qu’Esprit, la belle aux cheveux argentés devrait rapidement trouver sa place au sein du gouvernement reikois.
Restait, bien sûr, le point qui enthousiasmait le moins Tensai et il ne put s’empêcher d’avoir un léger grognement avant de reprendre la parole.
- Je ne vais vous mentir, la perspective de collaborer avec Magic, et plus largement la République, n’est pas quelque chose qui m‘enchante. Cela, je l’ai déjà dit au Conseil. Je considère ces pleutres comme des lâches qui ont préféré nous tourner le dos lors de la dernière guerre, et même après l’attaque de Sable d’Or, la République n’a aucunement montré l’attention de sortir de sa position de retrait. Je les considère comme une bande d’hypocrite et comme des langues de serpent. Un soupir. Si nous pouvions nous limiter à la collaboration avec Melorn, je trouverais que ce serait une meilleure option. Mais j’arrive à être assez lucide pour juger mon propre point de vue, et à savoir que ma position tient essentiellement d’a priori, dus à notre culture, à mon vécu, et à ce que le Reike a traversé récemment. Je sais qu’en termes de recherches magiques et de développement technologique, la Nation Bleue est plus avancée que nous, bien que nous soyons des experts dans nos artisanats et dans le domaine militaire.
Un bon dirigeant ne faisait pas que gagner des batailles. Il savait aussi reconnaître les qualités de ses ennemis.
- Vous l’ignorez peut-être, déclare Tensai, mais nous avons choisi de ne pas mener deux guerres de front. Nous préférons lutter contre les Titans et leurs fidèles, plutôt que de vouloir montrer notre suprématie à nos voisins. Nous avons même envisagé, continue le Conquérant, que des contacts avec les enfants de Dangshuan pourraient être créés dans le futur, afin que nous avançions dans la même direction, et vers un ennemi commun. L’homme-dragon, qui avait serré les dents à cette mention, replonge son regard dans celui de Cyradil. Par conséquent, si vous voulez créer une sorte de conglomérat, je suppose que cela servira nos objectifs. Etablir des colloques ou des études communes pourraient éventuellement être envisagées. Inviter des personnalités républicaines ou aller sur place pourrait également montrer la bonne volonté des deux camps. Si du moins vous êtes ouverte à la possibilité de voyager.
Enfin, il restait naturellement à voir ce que dirait Magic et comment évoluerait la Présidence. Tout n’était pas du ressort de Cyradil, et si elle tendait la main, elle ne savait pas quelle réponse elle aurait en retour.
- Pour ce qui me concerne, reprend le drakyn, je considère que le renforcement de notre pays est actuellement prioritaire. Cela nous servira pour lutter contre ces fausses déités qui veulent nous abattre, et en admettant même qu’un jour, cette menace disparaisse, cela nous servira également si la République tente quoi que ce soit à notre encontre. C’est pourquoi je vois plutôt d’un œil favorable les mesures que vous m’avez présentées. Le recrutement des FMR et des mages étant particulièrement intéressants, de même que l’utilisation de nos recherches anti-magiques.
Tensai marque une pause, en partie pour donner à son interlocutrice de répondre. Puis, c’est lui-même qui reprend la parole.
- Je reconnais être assez satisfait de notre entretien. Vous avez certes vos ambitions personnelles – la reconstruction magique – mais également des projets qui peuvent servir à l’Empire. De plus, vous avez l’air d’être une personne attentionnée. Bien plus que je ne le suis moi, ricane-t-il. Comme je vous l’ai déjà dit, votre personnalité devrait correspondre avec celle de l’Impératrice, qui sera votre supérieure directe. Outre cela, le point qui me plaît peut-être le plus, si on met de côté votre expertise, c’est votre franchise. J’ose espérer que, comme Deydreus et Zéphyr, vous oserez nous regarder droit dans les yeux et nous déclarer que nous faisons fausse route, si un jour le couple sembre prendre une mauvaise décision.
Un léger silence.
- Cyradil Ariesvira, vous voilà donc nommée en tant qu’Esprit. Cependant, je ne refuserais pas de répondre à vos questions si vous en avez en tête, déclare le souverain, cette fois avec un regard légèrement bienveillant. Il serait naturel qu'elle en ait, vu le changement qui allait se produire dans sa vie.
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Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Etant extrêmement modeste, Cyradil ne s’attendait pas à ce que l’Empereur voit globalement d’un bon œil ses suggestions. La jeune blonde avait été honnête et exposer ses points sans prendre aucun détour. Ne s’étant jamais vraiment intéressée à la géopolitique, son expérience de vie la faisait tout de même parler avec sagesse. Bien sûr, elle avait anticipé le fait que Tensai rechigne à l’idée de devoir travailler avec la République mais ces quelques années sur le trône lui permirent d’en comprendre la nécessité. Toutefois, la jeune liche était pleine de ressources et pouvait facilement émettre une contre-proposition.
« Nous ne sommes pas obligés de composer avec la République immédiatement. Votre idée de collaborer avec Melorn constitue un compromis tout à fait envisageable. Cela permettrait de renforcer nos liens avec la cité-état et tirer un peu plus la couverture vers notre Empire concernant la cité elfique si vous voyez ce que je veux dire. Je suis beaucoup plus prudente que vous concernant mon avis sur la République mais je suis d’accord sur certains points néanmoins. Il est nettement préférable d’attendre que la politique de nos voisins se stabilise avant d’envisager un Conseil magique. Pour être tout à fait honnête, j’aimerais me servir de leur expertise pour savoir si je peux lever certaines barrières me concernant. Si je comprends le mécanisme derrière ma reconstruction magique, je pourrais l’accélérer d’une certaine façon. L’une de mes amies m’a parlé d’une magicienne de confiance du nom de Neera Storm qui l’a aidé à appréhender sa magie de foudre. Je nourris l’espoir que cette femme puisse posséder des connaissances à même de m’aider. N’ayant crainte, le secret de l’immortalité s’est envolé en même temps que je me suis réincarnée et le phylactère qui a servi au transfert de mon âme a été complètement détruit. Même avec toute la magie du monde, l’on ne pourra me soutirer un secret que je n’ai plus. » Affirma-t-elle avec conviction. « J’aurais aimé n’utiliser que les solutions qui se trouvent au sein de notre Empire, croyez-moi. Mais j’ai bien peur que les Titans et leurs hérauts n’attendront pas que je retrouve l’apogée de ma puissance pour passer à l’offensive. Alors, si je peux accélérer le processus, ne serait-ce qu’un peu, je serais ravie de pouvoir me faire aider. »
Mais l’Empereur avait raison. Il fallait faire preuve d’une grande prudence et d’abord connaitre les motivations de la République sur le sujet de cet ennemi commun. Pour Sable d’Or, elle pouvait comprendre puisque situé en dehors de leur terre et elle n’en voudrait jamais à un pays frontalier de rester neutre dans un conflit qu’ils jugeaient hors de leurs préoccupations tant que celui-ci ne s’invitait pas sur leurs terres. Quoiqu’il en fut, Tensai était désormais orienté sur le développement de sa politique intérieure, ce qui envisageait sans doute des années constructives dans le futur. Le genre d’ère où la liche pourrait s’épanouir en apportant ses idées novatrices visant à participer à l’essor culturel du royaume. En instruisant le peuple, le Reike ne pouvait que mieux s’en porter.
« Oui, je m’excuse pour mon enthousiasme sur les formations magiques de l’armée. Il va de soi que l’on doive considérer les candidats les plus à même de pouvoir transmettre ce genre d’enseignement. J’aimerais simplement que cela se fasse sur base d’un volontariat si possible. L’enseignement magique est un domaine délicat qui ne peut être magnifié que si la personne qui transmet son savoir le fait de son plein gré. Je suggère d’utiliser le fort sentiment nationaliste qui anime le cœur de ces citoyens et citoyennes pour faire comprendre qu’il s’agit d’une nécessité et naturellement, des volontaires compétents se dégageront du lot. De toute façon, les mages d’état et moi-même verront très vite ceux qui possèdent un véritable talent de ceux qui ne sont là que pour la gloire et l’appât du gain. Sur vos précieux conseils, j’en parlerais donc à la Griffe. » Finit-elle sur ce sujet.
Pour ce qui était du Berceau, elle n’avait pas évoquer les mesures de sécurité mais c’était bien sûr évident qu’il ne fallait pas faire fuiter ces informations. Dans sa demeure, la plupart des gens ne savaient même pas ce qu’était un sortilège donc aucun risque et Martha la côtoyait depuis si longtemps qu’il n’y avait aucune chance qu’elle ne répète cette information même si elle l’apprenait.
« Oui, je suis consciente de la délicate entreprise qu’il faudra mener pour garder tout cela sous silence. Je demanderais l’expertise de l’Oreille à ce sujet car c’est lui qui est le véritable maitre des Ombres au sein de notre empire. Je lui ferais part également de cette propagande de recrutement. A vrai dire, j’accorde énormément d’importance au fait que je vais éventuellement devoir garder des secrets d’Etat et savoirs ésotériques qui, s’ils tombent entre de mauvaises mains, pourraient être totalement désastreux. Votre visite m’oblige d’ailleurs à réviser mes propriétés et à travailler de manière très active à un cloisonnement magique de mon esprit. Malheureusement, je dois vous avouer ne pas avoir retrouver mes sortilèges mentaux. Néanmoins, j’utiliserais à bon escient tout ce que le poste d’Esprit pourrait m’apporter pour travailler en ce sens. Il est primordial pour moi de sauvegarder toutes les informations qui transiteront par ma personne et je ne suis pas le genre de femme à trahir sa parole une fois donnée. »
La dernière affirmation de l’empereur la décontenança quelque peu. La liche se mit à rire de bon cœur, presque innocemment tant la nouvelle avait été si soudaine. Il n’y avait point de volonté de moquerie, seulement une honnête joie qui transparaissait par cette simple émotion.
« Excusez-moi. Je ne m’attendais pas à ce que cela se fasse aussi rapidement. J’anticipais déjà plusieurs entretiens afin que vous fassiez votre choix mais non. Je remercie pour la confiance que vous m’accordez. Je veillerais à ce que j’en sois à la hauteur. Toutefois, j’aimerais pouvoir vous demander un court délai avant de prendre mes fonctions. J’accepte bien évidemment votre offre, cela va de soi mais il faut que je réarrange mon emploi du temps et achève quelques projets que j’ai en cours. En dix décennies, je n’ai jamais manqué à ma parole et quand je promets des choses, je fais en sorte à honorer ces promesses. L’affaire de quelques jours. Je vous ferais parvenir quand je serais prête. Et en ce qui concerne mon jugement, sachez que je ne fais aucune distinction vis-à-vis des classes sociales des personnes, ni même de la bannière à laquelle ils appartiennent. Je range tout le monde à la même enseigne, évite d’émettre des jugements hâtifs et fais de mon mieux pour guider les gens lorsqu’ils commettent des erreurs. En tout cas, dans mon domaine d’expertise. »
Pour ce qui était des interrogations, la jeune blonde en avait quelqu’une qui étaient directement en rapport avec l’un des sujets abordés et une autre moins importante.
« Concernant la question des magiciens, je pourrais faire en sorte de faire transiter les objets magiques par ma propre forge. Je suis dans le métier depuis presque un siècle et je possède des subalternes compétents dans le domaine. Ma requête serait que vous m’allégiez d’une partie des taxes qui incombent aux minerais que je rapporte habituellement afin d’augmenter la production de cet équipement magique de qualité que vous avez suggéré. Cette taxation sera de toute façon récupérée sur ma propre fortune mais permettra surtout d’avoir une offre plus conséquente et donc plus de gens à même d’être intéressés par le recensement que j’ai proposé et l’idée de s’engager en tant que membre du corps médical ou mage d’état. J’allègerais de cette façon le rôle de l’Etat qu’est de prendre en charge leur équipement magique. Ma popularité grandissante en tant que Archimage ne me sera que plus bénéfique puisse qu’elle permettra de renforcer le gage de confiance que mes forges possèdent déjà. Qui ne rêverait pas d’avoir un objet confectionné par l’Esprit lui-même ? Bien sûr, dans l’idée, je ne serais pas derrière chaque commande mais je suis sûre que l’Oreille fera un excellent travail pour faire comprendre que c’est le cas. »
Cyradil parlait avec beaucoup d’enthousiasme lorsqu’elle parlait de ses sujets de prédictions. Plus que des impositions, c’était surtout des suggestions ou des requêtes qu’elle adressait à l’Empereur. Ne voulant pas non plus abuser de son temps précieux, elle formula une dernière question, surtout par bonne foi, car il s’agissait davantage du ressort de sa femme.
« En parlant de votre bien-aimée épouse en tant que supérieure directe, j’aimerais formuler la demande de pouvoir m’élever au rang de Shekhikh. Pensez-vous qu’une telle demande soit envisageable ? Je pense que vous comprenez maintenant que j’ai bien plus d’expérience dans le domaine que les quelques années que j’ai bien voulu mentionné dans le registre des FMR. Cela me donnerait plus de crédit au sein de cette institution mais aussi davantage d’accréditations. Je me suis enregistrée en tant que rhikos pour ne pas éveiller les soupçons et attirer le moins d’attention mais je pense qu’après plus de quatre-vingt années de services, il serait temps que je reprenne mes réelles fonctions vu que je n’ai plus rien à cacher ? Qu’en dites-vous mon cher empereur ? » Questionna-t-elle de manière tout à fait légitime. « Pour le reste, je pense avoir tout dit. Je n’ai pas d’autres questions ou de requêtes hormis celles que je vous ai déjà présentées. Encore une fois, je vous remercie pour votre confiance et je tâcherais d’être à la hauteur du rôle qui m’incombe. » Finit-elle sur un sourire franc.
« Nous ne sommes pas obligés de composer avec la République immédiatement. Votre idée de collaborer avec Melorn constitue un compromis tout à fait envisageable. Cela permettrait de renforcer nos liens avec la cité-état et tirer un peu plus la couverture vers notre Empire concernant la cité elfique si vous voyez ce que je veux dire. Je suis beaucoup plus prudente que vous concernant mon avis sur la République mais je suis d’accord sur certains points néanmoins. Il est nettement préférable d’attendre que la politique de nos voisins se stabilise avant d’envisager un Conseil magique. Pour être tout à fait honnête, j’aimerais me servir de leur expertise pour savoir si je peux lever certaines barrières me concernant. Si je comprends le mécanisme derrière ma reconstruction magique, je pourrais l’accélérer d’une certaine façon. L’une de mes amies m’a parlé d’une magicienne de confiance du nom de Neera Storm qui l’a aidé à appréhender sa magie de foudre. Je nourris l’espoir que cette femme puisse posséder des connaissances à même de m’aider. N’ayant crainte, le secret de l’immortalité s’est envolé en même temps que je me suis réincarnée et le phylactère qui a servi au transfert de mon âme a été complètement détruit. Même avec toute la magie du monde, l’on ne pourra me soutirer un secret que je n’ai plus. » Affirma-t-elle avec conviction. « J’aurais aimé n’utiliser que les solutions qui se trouvent au sein de notre Empire, croyez-moi. Mais j’ai bien peur que les Titans et leurs hérauts n’attendront pas que je retrouve l’apogée de ma puissance pour passer à l’offensive. Alors, si je peux accélérer le processus, ne serait-ce qu’un peu, je serais ravie de pouvoir me faire aider. »
Mais l’Empereur avait raison. Il fallait faire preuve d’une grande prudence et d’abord connaitre les motivations de la République sur le sujet de cet ennemi commun. Pour Sable d’Or, elle pouvait comprendre puisque situé en dehors de leur terre et elle n’en voudrait jamais à un pays frontalier de rester neutre dans un conflit qu’ils jugeaient hors de leurs préoccupations tant que celui-ci ne s’invitait pas sur leurs terres. Quoiqu’il en fut, Tensai était désormais orienté sur le développement de sa politique intérieure, ce qui envisageait sans doute des années constructives dans le futur. Le genre d’ère où la liche pourrait s’épanouir en apportant ses idées novatrices visant à participer à l’essor culturel du royaume. En instruisant le peuple, le Reike ne pouvait que mieux s’en porter.
« Oui, je m’excuse pour mon enthousiasme sur les formations magiques de l’armée. Il va de soi que l’on doive considérer les candidats les plus à même de pouvoir transmettre ce genre d’enseignement. J’aimerais simplement que cela se fasse sur base d’un volontariat si possible. L’enseignement magique est un domaine délicat qui ne peut être magnifié que si la personne qui transmet son savoir le fait de son plein gré. Je suggère d’utiliser le fort sentiment nationaliste qui anime le cœur de ces citoyens et citoyennes pour faire comprendre qu’il s’agit d’une nécessité et naturellement, des volontaires compétents se dégageront du lot. De toute façon, les mages d’état et moi-même verront très vite ceux qui possèdent un véritable talent de ceux qui ne sont là que pour la gloire et l’appât du gain. Sur vos précieux conseils, j’en parlerais donc à la Griffe. » Finit-elle sur ce sujet.
Pour ce qui était du Berceau, elle n’avait pas évoquer les mesures de sécurité mais c’était bien sûr évident qu’il ne fallait pas faire fuiter ces informations. Dans sa demeure, la plupart des gens ne savaient même pas ce qu’était un sortilège donc aucun risque et Martha la côtoyait depuis si longtemps qu’il n’y avait aucune chance qu’elle ne répète cette information même si elle l’apprenait.
« Oui, je suis consciente de la délicate entreprise qu’il faudra mener pour garder tout cela sous silence. Je demanderais l’expertise de l’Oreille à ce sujet car c’est lui qui est le véritable maitre des Ombres au sein de notre empire. Je lui ferais part également de cette propagande de recrutement. A vrai dire, j’accorde énormément d’importance au fait que je vais éventuellement devoir garder des secrets d’Etat et savoirs ésotériques qui, s’ils tombent entre de mauvaises mains, pourraient être totalement désastreux. Votre visite m’oblige d’ailleurs à réviser mes propriétés et à travailler de manière très active à un cloisonnement magique de mon esprit. Malheureusement, je dois vous avouer ne pas avoir retrouver mes sortilèges mentaux. Néanmoins, j’utiliserais à bon escient tout ce que le poste d’Esprit pourrait m’apporter pour travailler en ce sens. Il est primordial pour moi de sauvegarder toutes les informations qui transiteront par ma personne et je ne suis pas le genre de femme à trahir sa parole une fois donnée. »
La dernière affirmation de l’empereur la décontenança quelque peu. La liche se mit à rire de bon cœur, presque innocemment tant la nouvelle avait été si soudaine. Il n’y avait point de volonté de moquerie, seulement une honnête joie qui transparaissait par cette simple émotion.
« Excusez-moi. Je ne m’attendais pas à ce que cela se fasse aussi rapidement. J’anticipais déjà plusieurs entretiens afin que vous fassiez votre choix mais non. Je remercie pour la confiance que vous m’accordez. Je veillerais à ce que j’en sois à la hauteur. Toutefois, j’aimerais pouvoir vous demander un court délai avant de prendre mes fonctions. J’accepte bien évidemment votre offre, cela va de soi mais il faut que je réarrange mon emploi du temps et achève quelques projets que j’ai en cours. En dix décennies, je n’ai jamais manqué à ma parole et quand je promets des choses, je fais en sorte à honorer ces promesses. L’affaire de quelques jours. Je vous ferais parvenir quand je serais prête. Et en ce qui concerne mon jugement, sachez que je ne fais aucune distinction vis-à-vis des classes sociales des personnes, ni même de la bannière à laquelle ils appartiennent. Je range tout le monde à la même enseigne, évite d’émettre des jugements hâtifs et fais de mon mieux pour guider les gens lorsqu’ils commettent des erreurs. En tout cas, dans mon domaine d’expertise. »
Pour ce qui était des interrogations, la jeune blonde en avait quelqu’une qui étaient directement en rapport avec l’un des sujets abordés et une autre moins importante.
« Concernant la question des magiciens, je pourrais faire en sorte de faire transiter les objets magiques par ma propre forge. Je suis dans le métier depuis presque un siècle et je possède des subalternes compétents dans le domaine. Ma requête serait que vous m’allégiez d’une partie des taxes qui incombent aux minerais que je rapporte habituellement afin d’augmenter la production de cet équipement magique de qualité que vous avez suggéré. Cette taxation sera de toute façon récupérée sur ma propre fortune mais permettra surtout d’avoir une offre plus conséquente et donc plus de gens à même d’être intéressés par le recensement que j’ai proposé et l’idée de s’engager en tant que membre du corps médical ou mage d’état. J’allègerais de cette façon le rôle de l’Etat qu’est de prendre en charge leur équipement magique. Ma popularité grandissante en tant que Archimage ne me sera que plus bénéfique puisse qu’elle permettra de renforcer le gage de confiance que mes forges possèdent déjà. Qui ne rêverait pas d’avoir un objet confectionné par l’Esprit lui-même ? Bien sûr, dans l’idée, je ne serais pas derrière chaque commande mais je suis sûre que l’Oreille fera un excellent travail pour faire comprendre que c’est le cas. »
Cyradil parlait avec beaucoup d’enthousiasme lorsqu’elle parlait de ses sujets de prédictions. Plus que des impositions, c’était surtout des suggestions ou des requêtes qu’elle adressait à l’Empereur. Ne voulant pas non plus abuser de son temps précieux, elle formula une dernière question, surtout par bonne foi, car il s’agissait davantage du ressort de sa femme.
« En parlant de votre bien-aimée épouse en tant que supérieure directe, j’aimerais formuler la demande de pouvoir m’élever au rang de Shekhikh. Pensez-vous qu’une telle demande soit envisageable ? Je pense que vous comprenez maintenant que j’ai bien plus d’expérience dans le domaine que les quelques années que j’ai bien voulu mentionné dans le registre des FMR. Cela me donnerait plus de crédit au sein de cette institution mais aussi davantage d’accréditations. Je me suis enregistrée en tant que rhikos pour ne pas éveiller les soupçons et attirer le moins d’attention mais je pense qu’après plus de quatre-vingt années de services, il serait temps que je reprenne mes réelles fonctions vu que je n’ai plus rien à cacher ? Qu’en dites-vous mon cher empereur ? » Questionna-t-elle de manière tout à fait légitime. « Pour le reste, je pense avoir tout dit. Je n’ai pas d’autres questions ou de requêtes hormis celles que je vous ai déjà présentées. Encore une fois, je vous remercie pour votre confiance et je tâcherais d’être à la hauteur du rôle qui m’incombe. » Finit-elle sur un sourire franc.
Empereur-dragon du Reike
Tensai Ryssen
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S
Il était appréciable quand des ministres faisaient des propositions à leurs souverains, mais il était tout aussi agréable que ces derniers prennent en compte les réticences, les ambitions, et les projets de la Couronne. Tensai ne s’attendait honnêtement pas à ce que Cyradil lui propose de travailler d’abord avec Melorn, en prenant ainsi en compte les doutes du Conquérant à propos de la Nation Bleue. Du moins, il ne s’attendait pas à ce qu’elle réagît si rapidement et de manière si spontanée. Cela montrait qu’elle savait écouter et qu’elle était dotée d’une certaine souplesse. Une qualité qui n’était pas des moindres quand on devenait l’Esprit du Reike.
- Compte-tenu de l’expédition dans le Nord qui se profile, il serait intéressant de favoriser nos liens avec la cité-état en premier, acquiesce le drakyn. Cependant, quand vous estimerez le temps favorable, soyez libres de prendre des contacts avec Magic ou même avec d’autres érudits de la République. Il est probable que certains diplômés se soient épanouis dans leurs métiers ou leurs spécialisations, et les personnalités les plus intéressantes de leur nation ne se trouvent pas que dans leur Académie. C’était naturellement une évidence pour Tensai comme pour Cyradil, mais autant donner son accord oralement, pour ne pas laisser place à la moindre ambiguïté. Encore que, vu la franchise des deux protagonistes, il était certain qu’il ne leur serait pas compliqué de se comprendre et de s’exprimer. Plus votre reconstruction magique avancera, plus vous pourrez comprendre ce phénomène, et peut-être l’appliquer à d’autres citoyens du Reike. Bien que ce soit rare, je doute que cela soit isolé. L’Oreille m’avait par exemple parlé d’une branche corrompus de médecins, qui avaient fondé une institution au fin fond du désert. Ces « docteurs » ont amplifié les capacités magiques de leurs pupilles, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus exprimer leur potentiel et soient vaincus par d’autres élèves – qui servaient naturellement de cobayes. Quand l’Oreille a décimé cette institution, il s’est avéré que la puissance des survivants a été amoindrie. Peut-être pourriez-vous prendre contact avec ces citoyens reikois – et même en apprendre plus sur cette affaire si vous le désirez.
Bien sûr, ce n'est qu’une proposition comme une autre, Cyradil reste là fondamentalement libre. En tous les cas, l’homme-dragon acquiesce quand celle-ci parle de la formation magique à leurs soldats. Faire appel au volontariat n’est pas une mauvaise idée en soi – il faudra juste le lancer en temps et en heure pour que la propagande puisse faire son effet en valorisant particulièrement les capacités arcaniques au combat.
- Vous aurez connaissance de savoirs ésotériques interdits, mais pas seulement, souligne Tensai. Les objets magiques rares, qu’il s’agisse d’armes, d’artefacts ou de potions, seront sous votre responsabilité. Tout le monde ne peut pas manipuler la barre du roi, une fois qu’elle a été façonnée, tout comme certaines créations ne doivent pas être accessibles à tout et un chacun. Evidemment, vous pourrez demander à ce que des études soient faites dessus, pour mieux en comprendre leurs limites et leurs potentiels. Mais si certains matériaux vous intéressent particulièrement une fois que vous aurez pris vos fonctions, vous pourrez en référer à la reine et à moi-même. Evidemment, si vous avez besoin d’aide pour tester certains artefacts, n'hésitez pas à demander l’aide de la Main, en plus des mages d’Etat.
Quand la liche rit enfin légèrement face à la décision subite de l’Empereur, l’homme la laisse faire. Il ne peut lui en vouloir d’être un peu décontenancée, après tout.
- Je ne suis pas du genre à tergiverser, explique-t-il simplement. Puis il reprend : Votre nomination peut bien attendre quelques jours, le temps que vous mettiez toutes vos affaires en règle. Une fois prête, vous pourrez vous présenter au palais. La garde royale sera prévenue de votre nouvelle affectation.
Tensai se tait ensuite et écoute les demandes de la demoiselle. Qui ne sont, au demeurant, pas exagérées.
- Lever la taxation pour vous permettre de récupérer plus de minéraux et répondre à une offre particulière ne me semble pas inenvisageable, commence-t-il. Pour les détails, il faudra évidemment que vous voyiez cela avec Corvus, mais cela aurait l’avantage de mettre votre forge en avant, et votre rôle d’Esprit. Sans faire de l’ombre au grand forgeron royal, vous pourriez devenir une référence en terme d’artisanat magique. Cela attirerait donc du monde à cause de votre renommée mais aussi cela pourrait être utile à toutes les tranches de la populations qui peuvent se permettre d’acheter vos créations.
Du reste, comme elle l’avait dit, l’aide circonstancielle de l’Oreille pourrait mettre l’accent sur sa réputation et la rumeur selon laquelle l’Archimage vendrait des armes ou des armures élaborées selon ses propres instructions.
- En ce qui concerne la récupération sur votre propre fortune, il n’est pas dit que cela sera nécessaire. La Couronne pourrait prendre en charge le contrecoup nécessaire, en le faisant naturellement savoir discrètement aux citoyens de l’Empire. Si la royauté elle-même accrédite la forge que vous possédez, alors elle sera mise en avant encore plus facilement.
Par rapport à Cyradil, Tensai est naturellement plus calme et maître de soi, mais voir l’éclat d’intérêt dans son regard alors qu’elle parle de ses activités professionnelles n’était pas vraiment désagréable, au contraire.
- Concernant votre rang de Shekhikh, je n’y vois pas d’inconvénient, puisque vous avez effectivement une expérience considérable, qu’il serait inutile de nier au demeurant. Ayshara étant la Lune et la dirigeante des FMR, c’est elle qui se chargera de procéder au changement, étant entendu que si l’ordre vient de l’Impératrice elle-même, on ne mettra pas du temps à traiter sa demande.
Petit à petit, ils arrivent à la fin de leur entrevue et puisque Cyradil a des choses à régler et à mettre en place, le guerrier ne compte pas s’attarder outre mesure. De toute façon, lui-même en tant que tête couronnée a un programme chargé. Cependant, il précise l’un ou l’autre détail.
- Une fois que vous aurez rencontré l’Impératrice, c’est elle-même qui vous présentera aux mages d’Etat présents à Ikusa. Vous serez ensuite amenée à visiter les autres bastions de l’Empire, mais cela pourra être prévu en temps et en heure.
Avec un sourire déjà plus amical, Tensai se lève, attend que son hôte fasse de même, puis il reprend.
- Je suis dans tous les cas heureux que vous ayez accepté notre offre, et j’ai hâte de vous voir vous mettre en œuvre. Pour l’avancée de vos projets, vous pourrez toujours nous en référer lors d’audiences royales – les membres de la Main ont toujours plus facilement des entrevues avec nous, vu l’importance de vos tâches – et si vous préférez que l’ensemble du gouvernement soit présent, alors vous pourrez parler de l’avancée de vos projets lors de nos prochains Conseils. Un dernier silence. Bien que je travaille davantage avec la Griffe et l’Oreille, vu mes affiliations militaires, il n’en reste pas moins que je suivrai avec intérêt vos travaux. Il faudra peut-être que vous simplifiez davantage les choses qu’avec Ayshara, mais je suis sûr que vous pourrez un autre regard sur le domaine magique.
- Compte-tenu de l’expédition dans le Nord qui se profile, il serait intéressant de favoriser nos liens avec la cité-état en premier, acquiesce le drakyn. Cependant, quand vous estimerez le temps favorable, soyez libres de prendre des contacts avec Magic ou même avec d’autres érudits de la République. Il est probable que certains diplômés se soient épanouis dans leurs métiers ou leurs spécialisations, et les personnalités les plus intéressantes de leur nation ne se trouvent pas que dans leur Académie. C’était naturellement une évidence pour Tensai comme pour Cyradil, mais autant donner son accord oralement, pour ne pas laisser place à la moindre ambiguïté. Encore que, vu la franchise des deux protagonistes, il était certain qu’il ne leur serait pas compliqué de se comprendre et de s’exprimer. Plus votre reconstruction magique avancera, plus vous pourrez comprendre ce phénomène, et peut-être l’appliquer à d’autres citoyens du Reike. Bien que ce soit rare, je doute que cela soit isolé. L’Oreille m’avait par exemple parlé d’une branche corrompus de médecins, qui avaient fondé une institution au fin fond du désert. Ces « docteurs » ont amplifié les capacités magiques de leurs pupilles, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus exprimer leur potentiel et soient vaincus par d’autres élèves – qui servaient naturellement de cobayes. Quand l’Oreille a décimé cette institution, il s’est avéré que la puissance des survivants a été amoindrie. Peut-être pourriez-vous prendre contact avec ces citoyens reikois – et même en apprendre plus sur cette affaire si vous le désirez.
Bien sûr, ce n'est qu’une proposition comme une autre, Cyradil reste là fondamentalement libre. En tous les cas, l’homme-dragon acquiesce quand celle-ci parle de la formation magique à leurs soldats. Faire appel au volontariat n’est pas une mauvaise idée en soi – il faudra juste le lancer en temps et en heure pour que la propagande puisse faire son effet en valorisant particulièrement les capacités arcaniques au combat.
- Vous aurez connaissance de savoirs ésotériques interdits, mais pas seulement, souligne Tensai. Les objets magiques rares, qu’il s’agisse d’armes, d’artefacts ou de potions, seront sous votre responsabilité. Tout le monde ne peut pas manipuler la barre du roi, une fois qu’elle a été façonnée, tout comme certaines créations ne doivent pas être accessibles à tout et un chacun. Evidemment, vous pourrez demander à ce que des études soient faites dessus, pour mieux en comprendre leurs limites et leurs potentiels. Mais si certains matériaux vous intéressent particulièrement une fois que vous aurez pris vos fonctions, vous pourrez en référer à la reine et à moi-même. Evidemment, si vous avez besoin d’aide pour tester certains artefacts, n'hésitez pas à demander l’aide de la Main, en plus des mages d’Etat.
Quand la liche rit enfin légèrement face à la décision subite de l’Empereur, l’homme la laisse faire. Il ne peut lui en vouloir d’être un peu décontenancée, après tout.
- Je ne suis pas du genre à tergiverser, explique-t-il simplement. Puis il reprend : Votre nomination peut bien attendre quelques jours, le temps que vous mettiez toutes vos affaires en règle. Une fois prête, vous pourrez vous présenter au palais. La garde royale sera prévenue de votre nouvelle affectation.
Tensai se tait ensuite et écoute les demandes de la demoiselle. Qui ne sont, au demeurant, pas exagérées.
- Lever la taxation pour vous permettre de récupérer plus de minéraux et répondre à une offre particulière ne me semble pas inenvisageable, commence-t-il. Pour les détails, il faudra évidemment que vous voyiez cela avec Corvus, mais cela aurait l’avantage de mettre votre forge en avant, et votre rôle d’Esprit. Sans faire de l’ombre au grand forgeron royal, vous pourriez devenir une référence en terme d’artisanat magique. Cela attirerait donc du monde à cause de votre renommée mais aussi cela pourrait être utile à toutes les tranches de la populations qui peuvent se permettre d’acheter vos créations.
Du reste, comme elle l’avait dit, l’aide circonstancielle de l’Oreille pourrait mettre l’accent sur sa réputation et la rumeur selon laquelle l’Archimage vendrait des armes ou des armures élaborées selon ses propres instructions.
- En ce qui concerne la récupération sur votre propre fortune, il n’est pas dit que cela sera nécessaire. La Couronne pourrait prendre en charge le contrecoup nécessaire, en le faisant naturellement savoir discrètement aux citoyens de l’Empire. Si la royauté elle-même accrédite la forge que vous possédez, alors elle sera mise en avant encore plus facilement.
Par rapport à Cyradil, Tensai est naturellement plus calme et maître de soi, mais voir l’éclat d’intérêt dans son regard alors qu’elle parle de ses activités professionnelles n’était pas vraiment désagréable, au contraire.
- Concernant votre rang de Shekhikh, je n’y vois pas d’inconvénient, puisque vous avez effectivement une expérience considérable, qu’il serait inutile de nier au demeurant. Ayshara étant la Lune et la dirigeante des FMR, c’est elle qui se chargera de procéder au changement, étant entendu que si l’ordre vient de l’Impératrice elle-même, on ne mettra pas du temps à traiter sa demande.
Petit à petit, ils arrivent à la fin de leur entrevue et puisque Cyradil a des choses à régler et à mettre en place, le guerrier ne compte pas s’attarder outre mesure. De toute façon, lui-même en tant que tête couronnée a un programme chargé. Cependant, il précise l’un ou l’autre détail.
- Une fois que vous aurez rencontré l’Impératrice, c’est elle-même qui vous présentera aux mages d’Etat présents à Ikusa. Vous serez ensuite amenée à visiter les autres bastions de l’Empire, mais cela pourra être prévu en temps et en heure.
Avec un sourire déjà plus amical, Tensai se lève, attend que son hôte fasse de même, puis il reprend.
- Je suis dans tous les cas heureux que vous ayez accepté notre offre, et j’ai hâte de vous voir vous mettre en œuvre. Pour l’avancée de vos projets, vous pourrez toujours nous en référer lors d’audiences royales – les membres de la Main ont toujours plus facilement des entrevues avec nous, vu l’importance de vos tâches – et si vous préférez que l’ensemble du gouvernement soit présent, alors vous pourrez parler de l’avancée de vos projets lors de nos prochains Conseils. Un dernier silence. Bien que je travaille davantage avec la Griffe et l’Oreille, vu mes affiliations militaires, il n’en reste pas moins que je suivrai avec intérêt vos travaux. Il faudra peut-être que vous simplifiez davantage les choses qu’avec Ayshara, mais je suis sûr que vous pourrez un autre regard sur le domaine magique.
Sagesse Réincarnée
Cyradil Ariesvyra
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Cyradil semblait faire très bonne impression face à l’empereur. Sa franchise naturelle et sa confiance en soi l’avaient aidé à faire en sorte que l’entretien se déroule dans les meilleurs conditions. Elle avait pris des risques en révélant sa véritable nature, sachant que des morts-vivants étaient parfois acheminés depuis les terres désolées de Shoumeï pour servir de main d’œuvre. Il était évident que la magicienne était très loin de leur ressembler, étant restée parfaitement douée de sentience. Elle était heureuse que l’empereur ait eu suffisamment de perspicacité pour voir par-delà les apparences et ne juger que les propositions dont elle lui avait fait part. Elle était particulièrement intéressée par son histoire concernant ces médecins corrompus qui avaient monté une branche secrète ayant pour but d’exploiter les étudiants dans ce qu’elle imaginait avoir été de sordides expériences. La jeune femme était persuadée que sa restriction magique était due à sa réincarnation mais elle ignorait que ce genre de phénomènes pouvait avoir d’autres causes. S’intéresser à ce sujet pourrait donc non seulement lui être utile mais surtout permettre d’aider les survivants à s’en remettre. Cyradil était peut-être même la plus compétente pour répondre à ce genre de problématique puisse qu’elle-même subissait le même phénomène.
« Oh mais je vais m’intéresser à cette affaire de mon plein gré, croyez-moi. J’ignorais cette histoire alors je vous remercie de m’en avoir fait part. Je serais ravi de pouvoir aider ces pauvres gens après tout ce qu’ils ont subi et je ferais de mon mieux pour qu’ils retrouvent un flux magique constant. »
Mais d’abord, il fallait qu’elle fasse une introspection de sa propre personne et qu’elle prenne du temps pour bien réaliser les enjeux dans lesquelles elle allait devoir se plonger. A vrai dire, la jeune blonde était très compétente dans son domaine mais de toute sa vie, elle n’avait jamais vraiment cherché à s’intéresser à la géopolitique de son pays et cela, l’Empereur le savait sans doute puisqu’elle s’en était jamais cachée. Ses opinions avaient toujours été claires sur les nombreux décrets qui formaient la constitution du Reike et pourtant, Tensai avait choisi de fonder ses espoirs en elle. Il ajouta, de bonne foi, tout ce dont elle devrait s’occuper, ce qui la renforçait encore davantage dans l’idée qu’elle devait absolument trouver un moyen pour que ses informations restent cloisonnées dans son esprit.
« Oui, c’est précisément la création qui pose problème. Ce savoir ésotérique n’est partagé que par une poignée de nains mais une fois le matériau trouvé, je pourrais tenter d’y trouver des applications autres que la restriction pure et simple des prisonniers dans le but de les priver de leur magie de manière momentanée. Par chance, le savoir des Ariesvyra découle de l’apprentissage par un nain originaire du Mont Kazan. Conjointement avec l’idée de me rendre sur le Berceau afin d’y analyser les défenses magiques, j’ai idée d’explorer les deux pistes afin de tenter de trouver une solution à ce sujet. »
Pour le reste, même si Cyradil avait proposé des compromis, l’Empereur fut encore plus favorable à ses idées que ce qu’elle ne pensait. En effet, en plus de lever les taxes sur ses minerais, il proposait de tout de même laisser la Couronne s’acquitter des dépenses. Ainsi, les gens comprendront que le couple royal avait toujours une mainmise sur les décisions de l’Empire mais en contrepartie, la liche profiterait de leur supervision pour augmenter sa popularité. Hochant la tête, la jeune blonde n’y voyait pas trop d’inconvénient, ne voulant pas non plus monopoliser tout le marché. Elle était de toute façon pour la concurrence dans ce domaine puisque cette dernière poussait toujours les gens à se dépasser. D’ailleurs, la jeune liche avait également d’autres projets comme apporter son aide au nouveau bataillon formé à l’ingénierie militaire mais en tant que forgeronne. Cependant, cette dernière ne s’y proposa pas, se disant qu’elle devrait d’abord voir comment elle appréhenderait ses nouvelles fonctions. Il n’était pas judicieux de trop s’éparpiller dès le début.
« A vrai dire, si vous ne m’aviez pas proposé le rôle d’Esprit, j’aurais peut-être un jour postuler au poste de forgeron royal. » Dit la liche en plaisantant. Plus sérieusement, je serais bien sûre ravie de me présenter aux mages d'Etat et de participer à une cérémonie plus officielle concernant ma nomination. En fonction des projets énoncés, je ferais en sorte ou non de les exposer à la Main toute entière durant les Conseils ou à vous et votre femme si la requête est plus urgente. Dans tous les cas, je vous ferais parvenir mes avancées aussi souvent que possible. Je mets un point d'honneur à vouloir garder toute transparence vis-à-vis du couple royal et de mes futurs collègues. Je compte d'ailleurs sur ces derniers pour me guider un temps, n'étant pas très au fait des détails de la géopolitique de notre empire. Avoua-t-elle très humblement.
Sa requête concernant les FMR fut aussi rapidement validée que les autres sujets et devant l’absence de questions supplémentaires de la liche, l’Empereur se leva incitant la forgeronne à faire de même. Elle lui tendit une poignée de main amicale, concluant ainsi leur entrevue. Naturellement, Cyradil raccompagna le drakyn à la porte où l’attendait son escorte. L’Empereur avait tenu parole jusqu’au bout et leur contenu de leur discussion demeura dans la discrétion. Au moins, elle le savait compréhensif et n’aurait pas besoin de se « retenir » par peur de l’offenser. Après tout, malgré sa noblesse, Cyradil n’avait jamais apprécié que l’étiquette soit un frein lorsque l’on conversait sur des problématiques importantes et un empereur qui s’offusquait simplement parce que l’on ne magnifiait pas sa personne n’avait rien à faire sur le trône. Fort heureusement, l’Empereur-dragon n’était pas ce genre de personnes et l’attitude de la blonde avait évolué du neutre vers le positif au terme de cette entrevue concernant Tensai. Elle espérait que cette entente se prolonge durant les années à venir et qu’aucun litige trop conséquent ne vienne noircir ce tableau au point de se faire expulser malproprement comme ce fut le cas du dernier Cœur. Souriante, Cyradil avait maintenant le regard tourné vers l’avenir tandis qu’elle regardait sagement l’armée de l’Empereur quitter son domaine…
« Oh mais je vais m’intéresser à cette affaire de mon plein gré, croyez-moi. J’ignorais cette histoire alors je vous remercie de m’en avoir fait part. Je serais ravi de pouvoir aider ces pauvres gens après tout ce qu’ils ont subi et je ferais de mon mieux pour qu’ils retrouvent un flux magique constant. »
Mais d’abord, il fallait qu’elle fasse une introspection de sa propre personne et qu’elle prenne du temps pour bien réaliser les enjeux dans lesquelles elle allait devoir se plonger. A vrai dire, la jeune blonde était très compétente dans son domaine mais de toute sa vie, elle n’avait jamais vraiment cherché à s’intéresser à la géopolitique de son pays et cela, l’Empereur le savait sans doute puisqu’elle s’en était jamais cachée. Ses opinions avaient toujours été claires sur les nombreux décrets qui formaient la constitution du Reike et pourtant, Tensai avait choisi de fonder ses espoirs en elle. Il ajouta, de bonne foi, tout ce dont elle devrait s’occuper, ce qui la renforçait encore davantage dans l’idée qu’elle devait absolument trouver un moyen pour que ses informations restent cloisonnées dans son esprit.
« Oui, c’est précisément la création qui pose problème. Ce savoir ésotérique n’est partagé que par une poignée de nains mais une fois le matériau trouvé, je pourrais tenter d’y trouver des applications autres que la restriction pure et simple des prisonniers dans le but de les priver de leur magie de manière momentanée. Par chance, le savoir des Ariesvyra découle de l’apprentissage par un nain originaire du Mont Kazan. Conjointement avec l’idée de me rendre sur le Berceau afin d’y analyser les défenses magiques, j’ai idée d’explorer les deux pistes afin de tenter de trouver une solution à ce sujet. »
Pour le reste, même si Cyradil avait proposé des compromis, l’Empereur fut encore plus favorable à ses idées que ce qu’elle ne pensait. En effet, en plus de lever les taxes sur ses minerais, il proposait de tout de même laisser la Couronne s’acquitter des dépenses. Ainsi, les gens comprendront que le couple royal avait toujours une mainmise sur les décisions de l’Empire mais en contrepartie, la liche profiterait de leur supervision pour augmenter sa popularité. Hochant la tête, la jeune blonde n’y voyait pas trop d’inconvénient, ne voulant pas non plus monopoliser tout le marché. Elle était de toute façon pour la concurrence dans ce domaine puisque cette dernière poussait toujours les gens à se dépasser. D’ailleurs, la jeune liche avait également d’autres projets comme apporter son aide au nouveau bataillon formé à l’ingénierie militaire mais en tant que forgeronne. Cependant, cette dernière ne s’y proposa pas, se disant qu’elle devrait d’abord voir comment elle appréhenderait ses nouvelles fonctions. Il n’était pas judicieux de trop s’éparpiller dès le début.
« A vrai dire, si vous ne m’aviez pas proposé le rôle d’Esprit, j’aurais peut-être un jour postuler au poste de forgeron royal. » Dit la liche en plaisantant. Plus sérieusement, je serais bien sûre ravie de me présenter aux mages d'Etat et de participer à une cérémonie plus officielle concernant ma nomination. En fonction des projets énoncés, je ferais en sorte ou non de les exposer à la Main toute entière durant les Conseils ou à vous et votre femme si la requête est plus urgente. Dans tous les cas, je vous ferais parvenir mes avancées aussi souvent que possible. Je mets un point d'honneur à vouloir garder toute transparence vis-à-vis du couple royal et de mes futurs collègues. Je compte d'ailleurs sur ces derniers pour me guider un temps, n'étant pas très au fait des détails de la géopolitique de notre empire. Avoua-t-elle très humblement.
Sa requête concernant les FMR fut aussi rapidement validée que les autres sujets et devant l’absence de questions supplémentaires de la liche, l’Empereur se leva incitant la forgeronne à faire de même. Elle lui tendit une poignée de main amicale, concluant ainsi leur entrevue. Naturellement, Cyradil raccompagna le drakyn à la porte où l’attendait son escorte. L’Empereur avait tenu parole jusqu’au bout et leur contenu de leur discussion demeura dans la discrétion. Au moins, elle le savait compréhensif et n’aurait pas besoin de se « retenir » par peur de l’offenser. Après tout, malgré sa noblesse, Cyradil n’avait jamais apprécié que l’étiquette soit un frein lorsque l’on conversait sur des problématiques importantes et un empereur qui s’offusquait simplement parce que l’on ne magnifiait pas sa personne n’avait rien à faire sur le trône. Fort heureusement, l’Empereur-dragon n’était pas ce genre de personnes et l’attitude de la blonde avait évolué du neutre vers le positif au terme de cette entrevue concernant Tensai. Elle espérait que cette entente se prolonge durant les années à venir et qu’aucun litige trop conséquent ne vienne noircir ce tableau au point de se faire expulser malproprement comme ce fut le cas du dernier Cœur. Souriante, Cyradil avait maintenant le regard tourné vers l’avenir tandis qu’elle regardait sagement l’armée de l’Empereur quitter son domaine…
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