Un homme d'une grande taille s'avance d'un pas lent et résonnant. Il porte un long et étrange manteau... Ce dernier, bien qu’élégant, est construit de différentes nuances de couleurs, comme s'il avait été façonné à partir de différents morceaux de tissus. Certains parties de ce vêtement, tombant comme une cape, rappellent les couleurs des ailes de certains insectes. Le col du manteau est duveteux, bien qu'il soit difficile de distinguer si ce sont des plumes ou des poils qui le constitue, seule sa couleur sombre est reconnaissable. Un long et épais vêtement fait pour dissimuler son porteur. Les cheveux de l'homme sont mi-longs et de la couleur des cendres. Il porte une couronne d'un bleu cyan, décoration venant renforcer la lueur envoûtante de ses incroyables iris bleus. La forme de son visage, la juste longueur de son nez, ses lèvres faussement sages... Tout chez cet inconnu semble correspondre au standard de la beauté. Alors, un frisson d'incertitude vient effleurer froidement votre colonne vertébrale. Qu'est-ce ? Quelque chose cloche avec cette scène... Cet homme peut facilement être qualifié de beau et pourtant, il se cache sous un long vêtement. Puis, le son résonnant de ses pas frappant le sol vient vous guider vers une réponse à votre interrogation. Ce n'est pas le bruit que feraient des chaussures sur un sol de pierre fine comme celui-ci... L'homme passe devant vous. Il fait facilement plus d'un mètre quatre-vingts dix. Un sourire carnassier vient amuser ses lèvres. Quelque chose s'agite alors brutalement en vous. Une voix vous murmure simplement et sombrement « éloigne-toi ». Puis, tout se termine soudainement et simplement. L'homme ne faisait que passer. Curiosité essentielle, vous profitez qu'il soit de dos pour réaliser qu'il ne porte pas de chaussures... Ce sont ses pattes monstrueuses qui résonnent ainsi sur le carrelage. Vous vous éloignez à votre tour, sans réaliser que l'homme vous a laissé un petit souvenir de cette mauvaise rencontre... Un insecte s’agrippe d'ores et déjà à vos cheveux.

Apparence globale:

Arius préfère ne pas trop attirer l'attention lorsqu'il n'a rien à y gagner. Non pas qu'il ait honte de son apparence à moitié monstrueuse, c'est quelque chose qui ne le préoccupe plus vraiment, c'est plutôt qu'il économise son temps et son énergie pour les individus qui en valent la peine. Du moins, celles qui lui offriront un « retour sur investissement ». Lorsqu'il abandonne son manteau en une cape ou à l'entrée de là où il est convié, Crownfall s'affiche toujours avec une tenue simple mais élégante. Son corps mince est souvent habillé d'une chemise sophistiquée, de quelques accessoires quand il sort le grand jeu et d'un pantalon toujours noir, de sorte à ne pas créer trop de contraste avec la couleur sombre de ses pattes arrières. Ses ailes ne sont jamais dissimulées en intérieur, venant fièrement encadrer l'imposante silhouette du noble. Sa main gauche n'est jamais tendue lorsqu'il invite à une danse. À table, elle sera toujours sagement au repos sur ses genoux. Pour lui, il s'agit de bonnes manières. Néanmoins... Si ses gestes se font théâtraux, si ses griffes acérées déchirent l'air dans de larges mouvements, si sa voix prend un ton hilare et si ses crocs viennent rendre fous ses sourires, c'est qu'Arius a fait tomber son masque. Oups !

Socialement, Crownfall est particulièrement calme, attentif et observateur. On pourrait même dire qu'il se montre charmant, sachant exactement comment se comporter pour flatter et gagner la confiance de ceux qui regardent le monde d'en haut. Dire que personne n'est dupe à son sujet serait une fantaisie. Arius est affreusement intelligent et un roi incontesté de la manipulation, mais la véritable raison de sa notoriété dans la haute sphère, c'est... On ne s’ennuie tout simplement jamais avec Crownfall. Il a un don pour arracher les individus à leur cage dorée et les emporter vers des divertissements excitants, vers des interdits murmurés au creux de l'oreille, vers la rêverie de mondes qui n'existent pas, vers cette frontière exaltante où les masques, obstruant la vision du monde, peuvent enfin tomber avec fracas. Il est avéré qu'Arius est un être fourbe, menteur, dangereux, mais... N'est-ce pas alléchant d'avoir un tel monstre comme allié ? Car ce fourbe de Crownfall est capable de pseudo-loyauté. Si vous ne vous dressez pas sur son chemin sinueux, si vous pouvez lui être utile un jour... Alors, il sera votre confident, il sera votre tendre ami, il sera toujours là pour vous aider. Ce ne sera jamais désintéressé, rien en ce monde n'est bonté ou gratuit, encore moins avec l'hybride de libellule. Mais il est évident que si un jour vous avez des ennemis, Arius prendras plaisir à les approcher, à les caresser sans timidité, à les infiltrer pour ensuite les décomposer brutalement de l'intérieur. Ah, ne vous inquiétez pas, il ne sera pas soupçonné pour ces faits, vous le serez à sa place.

Avec les braves gens, comme on les appels en guise de synonyme pour bas-peuple, Arius est bien plus atroce à vivre. On pourrait presque dire qu'il se lâche, qu'il est au naturel. Une poubelle ambulante, un être grossier et dégoûtant qui s'énerve facilement pour tout et surtout pour rien. En parlant de dégoûtant, s'il n'y avait personne pour nettoyer derrière-lui, l'illustre manoir des Crownfall ressemblerait à une véritable porcherie, à l'image même de son riche propriétaire ! Si Arius effraye les étrangers au premier éclat de voix, les personnes qu'il emploie - parler d'esclaves, c'est vieux jeu - finissent par le connaître assez pour aller jusqu'à l'ignorer lorsqu'il pète littéralement un câble à quelques mètres d'eux. Des nerfs d'acier sont particulièrement requis pour travailler au manoir Crownfall... Parfois, dans ses moments de mélancolie ou de nostalgie, Arius se montre moins mordant et beaucoup plus... "Humain". Il écoute alors un simple domestique avec le respect qu'on réserverait normalement à un couronné. Presque timidement, il partage ses passions comme l'art, la musique, la littérature, le théâtre, l'opéra... Arius Crownfall aime les belles choses et possède une impressionnante culture. Sa solitude l'a toujours poussé vers les fantaisies écrites par les mains de ces mêmes mortels qu'il prétend tant détester. Il n'est pas rare que la personne, censée faire le ménage dans le bordel que laisse Arius derrière-lui, finisse par se retrouver à discuter avec celui qui cesse alors de mentir, cache sa main griffue et confie précieusement des tas de bouquins avec comme prétexte que ce serait le comble de la bêtise de mourir sans les avoir lus avant.

Mais... Il y autre chose, quelque chose que nul ne sait, qui reste sagement enfermé dans la tête torturée d'Arius Crownfall. Son cerveau aussi, a été alterné par son hybridation. Le demi Fae est contraignant à une vie de privations, d'interdit, de douleurs et de murs affreusement bas, mais à ne franchir sous aucun prétexte. La libellule considère les autres insectes, mais aussi les autres libellules, comme des proies. Elle évolue dans un monde où chaque rencontre peut être un festin. Arius a hérité de son mélange une véritable malédiction, celle de percevoir constamment les autres comme des proies potentilles. Chaque fois qu'il est seul dans une ruelle vide avec une jeune femme, chaque fois qu'un illustre noble lui tourne le dos pour se diriger vers la seule issue d'une pièce, chaque fois qu'il aperçoit un enfant maladroit tomber au sol, loin du regard de ses parents... À chaque fois, Arius est pris d'un vertige, d'une envie de sauvagerie, il est comme un ressort sur lequel on appuie de toutes ses forces, prêt à bondir au premier relâchement... Il devient fou à l'odeur du sang, le moindre cadavre le rend malade d'instabilité, il craint plus que tout le fait de sauter un repas... D'un instant à l'autre, au moindre relâchement, Arius peut sombrer. Son côté Fae est la seule corde à laquelle il s'accroche désespérément pour continuer le cours de son existence. Arius sait parfaitement que s'il ose dévorer un autre mortel, goûter à ce tabou, il finira par se dévorer lui-même dans sa déviance ou simplement, sera abattu en tant que bête. Toute la haine, la frustration et l'envie de destruction d'Arius prennent source dans ce tourment. Arius s'évade constamment dans les fictions et dans la rêverie afin de ne pas trop se heurter à ces murs de contrainte qui, lui arrivent à peine aux genoux.

Funfacts:

La vérité ? Tout le monde ment, joue un rôle et se leurre dans le paraître. Ce monde est une immense pièce de théâtre. Les acteurs s'illustrent sur la scène. Les personnages principaux sont suivis par toutes les lumières mensongères. Les spectateurs restent impuissants et bouche bée face aux cours des événements et... Arius, au premier rang, applaudit, un sourire carnassier aux lèvres.

Cauchemar:

Arius est hanté par beaucoup d'épisodes de son enfance, ayant grandi dans un environnement qui marque au fer rouge. Dans toute cette galerie de cadres composant son passé, il est presque toujours peint dans la solitude. Peut-être, parce qu'il ne souhaite pas se remémorer certains de ces instants passés où, il n'était pas seul.

Il existait un couple de Faes très lumineux pour leur amour, mais aussi, pour leurs inoubliables aventures, les Crownfall. Carpus Crownfall et son épouse, Kayleighe Crownfall, sont connus dans divers ouvrages, dont ils sont les auteurs, pour avoir affronté bien des dangers de ce monde, découverts de nouvelles espèces animales et végétales, mais aussi, pour avoir trouvé une multitude de trésors et d'artefacts. C'est grâce à leur impressionnant butin, lorsqu'il n'était pas confisqué par l'ordre, qu'ils ont pu rapidement rejoindre les hautes shpères de la société et abandonné les forêts pour le marbre, la simplicité pour l'argent et sa corruption.

Après avoir acheter et fait renouveler un impressionnant manoir à Kyouji, dans l'empire du Reike, le couple Crownfall mis subitement fin à ses aventures pour donner naissance à leur premier - et seul - enfant. Ils eurent un garçon, un évènement assez rare chez les Faes, souvent considéré comme de la chance et un honneur. Seule ombre au tableau, les Crownfall ont donné naissance à un enfant maudit. Si aux premières semaines de sa vie, le bambin semblait tout à fait ordinaire, son hybridation s'illustra rapidement dès ses premières années de vie. Un petit garçon faible et dégoûtant qui ne devait sa survie qu'à la bonté des Crownfall. Un enfant menteur avec d'horribles ailes d'insecte. Un être difforme qu'ils regretteront à jamais de ne pas avoir étouffé à la naissance.

La raison à cette anomalie ? Les Crownfall avancent qu'il s'agirait d'une abominable malédiction contractée aux ruines maudites des zones sauvages, lors de la toute dernière exploration du couple. Si cette version sauva l'amour-propre du couple et attisa une profonde compassion dans leur cercle de fréquentation, d'autres murmures, bien moins dans l'émotion, attestent que la véritable histoire est bien plus crue et sauvage... Imaginez-vous seulement quel genre de monstres rôdent dans les ruines maudites et, quel serait le prix à payer pour en sortir vivant ?

De la relation entre Arius et ses "parents", il n'en reste que les échos d'une punition s'étalant sur toute une partie de sa vie. Privation de nourriture, isolement et enfermement, coups et violences, mais aussi quelques poisons faits-maison, mais qui, par manque de conviction, ont à chaque fois infligés au petit d'effroyables semaines d'agonie plutôt qu'une mort douce. Qu'importe qu'il criait, s'il pleurait, s'il suppliait, tous restaient indifférents quant au sort d'un vulgaire hybride et, qu'il soit né avec une cuillère en argent dans la bouche n'y changeait absolument rien. Arius n'était qu'un sous-être qui n'avait rien à offrir en échange d'une quelconque main tendue. Arius s'est alors réfugié dans la solitude, trouvant la compagnie des êtres imaginaires, qu'il rencontrait au fil de ses innombrables lectures, bien plus tendres et fascinantes que celle de n'importe quel être vivant dans ce froid.

Adeptes de l'esclavagisme, parce que leurs riches fréquentations dans la haute société l'étaient également, les Crownfalls ont acheté trois esclaves sur un coup de tête lors d'une foire. Une mère humaine et ses deux filles, lesquelles avaient elles aussi été condamnées à une vie de servitude. Il est difficile de savoir si elles se sont pris d'affection pour le sombre Arius ou, si ce fut l'inverse, mais leurs bourreaux en commun ont probablement aidé à ce qu'un lien se forme entre les humaines et l'hybride. Ces êtres, nés sous la mauvaise étoile, ont fini par s'apprécier mutuellement. Même si Arius prétendait haut et fort vivre en solitaire, car c'était la seule façon de vivre pour lui, à chaque fois qu'il osait prononcer ces mots, il y avait toujours quelqu'un, à l'autre bout de la pièce, pour hocher négativement la tête.

Les années passaient et Arius atteignit l'âge de la majorité. Quelques années à peine après son 18ème anniversaire, un bouleversement illumina la vie de l'hybride libellule. Un triste matin, Carpus Crownfall et Kayleighe Crownfall ont été retrouvés inertes dans leur grand salon aux ornements dorés. Bien qu'il fut accusé presque instantanément, malgré tous les venins crachés en sa direction, Arius fut rapidement innocenté. Il s'agissait d'un simple accident domestique, d'une des causes principales de mortalité en ville. Un coup de sort des plus ordinaires... La cause de leur mort étant ennuyeuse, mauvaise fin à une aventure épique, elle n'avait pas plus à ceux en quête d'un peu plus de sensations à la lecture des nouvelles.
Arius hérita de la totalité de l'empire des Crownfall, du manoir, des esclaves, mais surtout, de leur impressionnante fortune. Quelques mois à peine avoir enterré "ses géniteurs", Arius utilisa une partie de sa fortune fraichement acquise. Le seigneur de la ville de Kyouji lançant un fabuleux projet de construction d'un illustre théâtre, il fut naturel pour Arius d'y contribuer. Le "plus magnifique et du plus prestigieux théâtre de ce monde" (ce sont les mots d'Arius) fut ainsi construit des années plus tard. Arius fut nommé directeur de ce Grand Théâtre. L'un des rêves secrets d'enfance d'Arius s'était réalisé.

L'empire d'Arius dans le divertissement se transforma rapidement en un escalier vers des hauts sommets bien plus radieux que ceux déjà conquis par le couple Crownfall. Les grands de ce monde veulent s'amuser par temps de paix, aussi éphémère et illusoire puisse être cette paix. Plus que son poste au prestigieux théâtre, c'est Arius Crownfall lui-même et son charme mordant qui intéresse et captive une partie de la haute sphère.  L'illustre manoir des Crownfall est devenu, au fil du temps, un lieu de grandes réceptions exclusivement réservées à une élite, laquelle, est sélectionnée avec soin par Crownfall et ses "plus chers amis".

Si Arius ne versa aucune larme pour ses défunts "parents", lorsque que son esclave, la mère des deux filles désormais majeurs, perdit la vie suite aux complications d'une maladie, on dit d'Arius qu'il fut inconsolable durant des mois. Quant à ses deux autres esclaves, Béatrice et Lusiane, elles sont toujours au service de Crownfall avec qui, elles semblent avoir une certaine complicité.

Cinq années à peine après son ascension, la santé mentale d'Arius se dégrada du jour au lendemain. De la fièvre, des hallucinations, des mouvements incontrôlés... Sa raison était croquée à grandes bouchées. C'était comme si on lui enfonçait un à un des clous dans le crâne. Une douleur qui ne connaît aucun repos. Une agonie qui se renouvelle sans cesse. Un cercle de folie. Il avait abandonné toute lutte, considérant que ce qui lui restait de raison allait finir par s'évaporer pour ne laisser place qu'a des morceaux d'instinct, que son intellect n'avait plus sa place dans ma cervelle torturée, que d'un instant à l'autre, il allait devenir une créature qu'on serait contraint d'abattre... Mais Arius fut sauvé par l'un de ses mensonges. Le plus grand et le plus inavouable.

À peine rétablis, Arius reprit ses activités, bien qu'en proie à un chagrin et une mélancolie qui progressivement, infiltrèrent sa personnalité. Malgré son apparence à moitié monstrueuse et le chemin boueux traversé pour y parvenir, Arius Crownfall est désormais un personnage influent de la haute sphère de l'empire du Reike. Certes... Les crocs et les griffes ne sont pas ce qui définit un véritable monstre. Ce sont les actes eux-mêmes qui transforment un individu en véritable monstre. Les paroles déraisonnables qu'Arius a un jour prononcé sous une pluie battante, il ne les a jamais oubliées. Tôt ou tard. Le moment venu. Il frappera.

Rêverie:

Si les murs ont des oreilles, alors ce sont probablement celles d'Arius Crownfall.


Crownfall fréquente la haute sphère du royaume de Reike. Il est apprécié par une partie, détesté par l'autre. L'hybride de libellule est un sujet brûlant aux rumeurs constamment renouvelées, une véritable divinité pour les commérages et le coupable idéal pour tous les drames se déroulant à proximité. Il incarne également une anomalie dans la société, souvent la proie de débats interminables. Mais ce qui rend Arius si particulier, c'est la quantité d'informations qu'il possède. Très vif d'esprit, il est aisément capable de lire entre les lignes, d'entendre les non-dits et de passer en revue dans son esprit chaque mot prononcé en sa présence pour y déceler la moindre miette de croustillant. Ajouter à cela une culture et une connaissance impressionnante, vous obtenez un être capable de poignarder avec seulement des mots. Oh, notre libellule préférée vous dira bien des choses intéressantes, mais en demandera d'autres en échange... Ainsi, il est devenu le centre d'un petit commerce de l'ombre où la moindre information est une marchandise à la valeur variante. Personne ne sait exactement si Arius détient des secrets capables de renverser tout un royaume ou simplement les commérages que se racontent les bonnes femmes à l'heure du thé. Puis, de toute façon, les gens ne s'intéressent guère aux insectes qu'ils peuvent écraser au besoin... Arius, en est-il seulement un ?