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Légende du Razkaal
Seraphin du Razkaal
Messages : 253
crédits : 498
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Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Mauvais
Rang: B
Journal du Limier
Liberty, Maison Bleue, 3ème étage
Dans les couloirs familiers de la Maison Bleue, le loup d'Elusie avance avec une assurance tranquille. Il connaît bien ces lieux, ayant déjà parcouru ces espaces élégants et chargés d'histoire dans le cadre de ses activités officielles. Sa démarche, confiante et déterminée, contraste avec l'image classique de l'intrus furtif. Vêtu de sa cape noire, il est un visiteur régulier plutôt qu'un étranger dans cet édifice du pouvoir. Ses pas résonnent légèrement dans les couloirs, tandis qu'il se dirige vers son objectif avec la familiarité d'un habitué. Portant la ruse comme une seconde peau, il se fond parmi les agents et les gardes, non pas en tant qu'ombre insaisissable, mais plutôt en tant qu'élément reconnu du paysage.
... raillait Cabale, comme ça, gratuitement, sans vraiment réussir à retenir l'attention de son hôte.
Son but ? Une entrevue avec la Vice-Présidente Koraki Exousia. Voilà depuis trop longtemps qu'il a repoussé cette rencontre et le sujet qu'il se doit de partager lui démange la caboche avec la véhémence d'un cancer. L'heure n'était plus à l'attente, mais à l'action... et ce même s'il n'avait pas la capacité de la rencontrer dans un format "officiel". Il faut dire qu'il était ardue de s'entretenir avec la dame blanche lorsqu'on a pas la bonne casquette au bon moment, et aujourd'hui, ses galons de Limier Prévot ne suffisèrent guère à la situation, il fallait alors filouter.
Gravissant les étages, il se rapproche de son rendez-vous avec une anticipation palpable. Les murs, témoins muets de ses nombreux passages, semblent saluer son retour.
En fin de compte face à la porte du bureau de la Vice-Présidente, au 3ème étage, il s'arrête, un seuil symbolique franchi une fois de plus. Sous son masque, c'est avec un timbre solennel, une voix empreinte d'une autorité factice et une aisance propre à sa lâcheté qu'il pris parole, sans même se tourner vers l'assistante : "Le SCAR doit rapporter des informations sur la nouvelle Consule, Azura Aiwenor", brodait-il, sans "vraiment forcément mentir", hehe.
Cet instant marque un croisement crucial de chemins pour Seraphin. Au-delà de la simple transmission d'informations, il cherche à établir un dialogue, à créer un pont entre son monde de l'ombre et le monde lumineux du pouvoir. C'est une quête de justice et de châtiment qu'il garde au cœur, reflétant les complexités de son existence en tant que Limier et en tant qu'homme.
"Tu penses qu'elle va t'ouvrir la cafetière pour te sucer les boyaux de la tête ? Elle n'y trouverait pas grand chose. "
... raillait Cabale, comme ça, gratuitement, sans vraiment réussir à retenir l'attention de son hôte.
Son but ? Une entrevue avec la Vice-Présidente Koraki Exousia. Voilà depuis trop longtemps qu'il a repoussé cette rencontre et le sujet qu'il se doit de partager lui démange la caboche avec la véhémence d'un cancer. L'heure n'était plus à l'attente, mais à l'action... et ce même s'il n'avait pas la capacité de la rencontrer dans un format "officiel". Il faut dire qu'il était ardue de s'entretenir avec la dame blanche lorsqu'on a pas la bonne casquette au bon moment, et aujourd'hui, ses galons de Limier Prévot ne suffisèrent guère à la situation, il fallait alors filouter.
Gravissant les étages, il se rapproche de son rendez-vous avec une anticipation palpable. Les murs, témoins muets de ses nombreux passages, semblent saluer son retour.
En fin de compte face à la porte du bureau de la Vice-Présidente, au 3ème étage, il s'arrête, un seuil symbolique franchi une fois de plus. Sous son masque, c'est avec un timbre solennel, une voix empreinte d'une autorité factice et une aisance propre à sa lâcheté qu'il pris parole, sans même se tourner vers l'assistante : "Le SCAR doit rapporter des informations sur la nouvelle Consule, Azura Aiwenor", brodait-il, sans "vraiment forcément mentir", hehe.
Cet instant marque un croisement crucial de chemins pour Seraphin. Au-delà de la simple transmission d'informations, il cherche à établir un dialogue, à créer un pont entre son monde de l'ombre et le monde lumineux du pouvoir. C'est une quête de justice et de châtiment qu'il garde au cœur, reflétant les complexités de son existence en tant que Limier et en tant qu'homme.
torture, blessure, infirmité, supplice psychologique, mort etc...
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Affilié à la République
Koraki Exousia
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Race: Hybride (Femme/Corbeau)
Vocation: Mage Noire
Alignement: Neutre Mauvais
Rang: D
- Posez ça là et disparaissez. Tels furent les seuls et uniques mots qu'il eu le loisir d'entendre lorsque le porte s'ouvrit devant lui.
D'un regard rapide, Koraki aperçut Séraphin et son visage trahit une légère hésitation. Ses sourcils se froncèrent imperceptiblement alors qu'elle cherchait à se remémorer. Où avait-elle déjà croisé ce visage, et pourquoi suscitait il un intérêt particulier chez elle ?
Puis, tel un éclair, le souvenir revint. C'était lors du repas d'intronisation d'Azura, ce jeune homme était le protégé de Zelevas, un détail qu'elle avait presque omis.
Cette découverte éveilla un intérêt nouveau chez la Vice-Présidente. Elle laissa un fin sourire se dessiner sur ses lèvres alors qu'elle se plongeait dans une brève réflexion. Cette rencontre fortuite prenait une signification différente, et Koraki n'était pas du genre à ignorer un élément intéressant, surtout lorsqu'il s'agissait d'une relation potentielle avec l'un des protégés d'une figure aussi influente et dérangeante que le vieux sénateur, à présent membre du Bureau des Effraies.
Son regard observateur resta fixé sur Séraphin quelques instants de plus, sa curiosité éveillée, envisageant les possibilités qu'une telle connexion pouvait lui offrir dans les cercles de pouvoir de la République.
- Un instant, déclara t-elle.
Dans un geste silencieux, elle lui fit signe de la rejoindre. Une fois face à elle, elle agrippa son visage de sa main griffue, observant son visage attentivement, s'attardant sur chaque contour, chaque détail. Une lueur de curiosité mêlée d'intérêt animait ses yeux alors qu'elle tentait de trouver des similitudes avec l'image qu'elle avait en mémoire. Elle avait entendu dire qu'il était le neveu de Zelevas, mais devant elle se tenait un visage qui ne semblait pas refléter de liens de parenté.
En attendant, elle devait avouer que sa peau était douce au toucher. Voila qui était ...
Appétissant.
- Dites-moi, qu'elle rôle occupez vous exactement au sein de la République ?.
D'un regard rapide, Koraki aperçut Séraphin et son visage trahit une légère hésitation. Ses sourcils se froncèrent imperceptiblement alors qu'elle cherchait à se remémorer. Où avait-elle déjà croisé ce visage, et pourquoi suscitait il un intérêt particulier chez elle ?
Puis, tel un éclair, le souvenir revint. C'était lors du repas d'intronisation d'Azura, ce jeune homme était le protégé de Zelevas, un détail qu'elle avait presque omis.
Cette découverte éveilla un intérêt nouveau chez la Vice-Présidente. Elle laissa un fin sourire se dessiner sur ses lèvres alors qu'elle se plongeait dans une brève réflexion. Cette rencontre fortuite prenait une signification différente, et Koraki n'était pas du genre à ignorer un élément intéressant, surtout lorsqu'il s'agissait d'une relation potentielle avec l'un des protégés d'une figure aussi influente et dérangeante que le vieux sénateur, à présent membre du Bureau des Effraies.
Son regard observateur resta fixé sur Séraphin quelques instants de plus, sa curiosité éveillée, envisageant les possibilités qu'une telle connexion pouvait lui offrir dans les cercles de pouvoir de la République.
- Un instant, déclara t-elle.
Dans un geste silencieux, elle lui fit signe de la rejoindre. Une fois face à elle, elle agrippa son visage de sa main griffue, observant son visage attentivement, s'attardant sur chaque contour, chaque détail. Une lueur de curiosité mêlée d'intérêt animait ses yeux alors qu'elle tentait de trouver des similitudes avec l'image qu'elle avait en mémoire. Elle avait entendu dire qu'il était le neveu de Zelevas, mais devant elle se tenait un visage qui ne semblait pas refléter de liens de parenté.
En attendant, elle devait avouer que sa peau était douce au toucher. Voila qui était ...
Appétissant.
- Dites-moi, qu'elle rôle occupez vous exactement au sein de la République ?.
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Seraphin du Razkaal
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Journal du Limier
Liberty, Maison Bleue, 3ème étage
Dans l'antre raffinée de la Vice-Présidente, Seraphin pénétra avec une aisance militaire, chaque pas empreint d'une discipline inébranlable. Sa tenue de Limier, sombre comme une nuit sans lune, dépeignait la rigueur et le sérieux de son rôle au sein de la République. Sous ses yeux, les cernes se dessinaient telles des ombres témoignant d'une existence consacrée à traquer les ombres de la société. Il n'était plus l'homme en tenue de cérémonie comme celui qu'elle avait pu croiser à la réception, mais un guerrier de l'ombre cette fois, un chasseur solitaire.
Face à lui, Koraki se dressait, une pure incarnation de la grâce et de l'autorité, une silhouette élancée émanant une aura de puissance et de séduction. Ses cheveux, telle une cascade de neige, encadraient un visage d'albâtre, son regard pétillant de malice et de mystère. Sa tenue, tant provocante qu'élégante, était un hymne à la féminité, une promesse de tentations interdites. Les effluves de rose, de jasmin et de lotus qui s'échappaient de sa présence semblaient être les murmures de son âme, révélant ses humeurs les plus intimes.
Les diables du for intérieur du Limier, témoins silencieux de cette danse de pouvoir, se délectaient de la situation :
Envie, avec un sourire empoisonné, ricana :
Cabale, l'esprit vif et tranchant, commentait :
Phantasme, avec une touche de jalousie, murmura quant à elle amèrement :
Tel un pilier de marbre face à la tempête émotionnelle de ses démons, le nobliau demeura imperturbable. Et lorsque la haute-dame lui demanda son rôle, il répondit avec un compliment habilement tissé : "Il me tient à vous dire que votre grâce éclipse la splendeur de la République elle-même, Madame la Vice-Présidente. En tant que Limier et Prévot, je me présente à vous en tant que gardien des ombres, veillant à ce que les ténèbres ne ternissent pas les étoiles telles que vous."
Il partagea ensuite le dessein de sa visite, dévoilant son réel but en ce lieu. "Je suis venu solliciter votre permission pour poursuivre l'Oni nommé Kahl qui semble prendre racine au Reike à présent. Sa liberté est une insulte à notre justice et une menace pour l'ordre. Mon devoir est de l'arrêter et de le remettre à sa juste place : les entrailles du Razkaal."
Laissant à la dame le soin d'ingurgiter cette nouvelle dans un premier temps, il fit une pause. Dans cette quête de justice, le d'Elusie se tenait prêt, un faucon patient et déterminé, observant les réactions de la Vice-Présidente, cherchant à gagner son accord pour cette mission cruciale.
Face à lui, Koraki se dressait, une pure incarnation de la grâce et de l'autorité, une silhouette élancée émanant une aura de puissance et de séduction. Ses cheveux, telle une cascade de neige, encadraient un visage d'albâtre, son regard pétillant de malice et de mystère. Sa tenue, tant provocante qu'élégante, était un hymne à la féminité, une promesse de tentations interdites. Les effluves de rose, de jasmin et de lotus qui s'échappaient de sa présence semblaient être les murmures de son âme, révélant ses humeurs les plus intimes.
Les diables du for intérieur du Limier, témoins silencieux de cette danse de pouvoir, se délectaient de la situation :
Envie, avec un sourire empoisonné, ricana :
"Elle se drape dans la luxure et le pouvoir, ignorant les abysses qui l'entourent."
Cabale, l'esprit vif et tranchant, commentait :
"Un visage d'ange, mais sous ces traits séducteurs se cachent des desseins insondables."
Phantasme, avec une touche de jalousie, murmura quant à elle amèrement :
"Elle effleure notre ange comme si elle possédait un droit divin, cette marionnettiste."
Tel un pilier de marbre face à la tempête émotionnelle de ses démons, le nobliau demeura imperturbable. Et lorsque la haute-dame lui demanda son rôle, il répondit avec un compliment habilement tissé : "Il me tient à vous dire que votre grâce éclipse la splendeur de la République elle-même, Madame la Vice-Présidente. En tant que Limier et Prévot, je me présente à vous en tant que gardien des ombres, veillant à ce que les ténèbres ne ternissent pas les étoiles telles que vous."
Il partagea ensuite le dessein de sa visite, dévoilant son réel but en ce lieu. "Je suis venu solliciter votre permission pour poursuivre l'Oni nommé Kahl qui semble prendre racine au Reike à présent. Sa liberté est une insulte à notre justice et une menace pour l'ordre. Mon devoir est de l'arrêter et de le remettre à sa juste place : les entrailles du Razkaal."
Laissant à la dame le soin d'ingurgiter cette nouvelle dans un premier temps, il fit une pause. Dans cette quête de justice, le d'Elusie se tenait prêt, un faucon patient et déterminé, observant les réactions de la Vice-Présidente, cherchant à gagner son accord pour cette mission cruciale.
torture, blessure, infirmité, supplice psychologique, mort etc...
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Koraki Exousia
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Koraki se tint immobile, écoutant attentivement les paroles flatteuses de Séraphin. Malgré son habileté à tisser des compliments et à manier la flatterie avec finesse, Koraki resta de marbre. Elle avait été exposée à ce genre de discours pendant des années et avait développé une immunité à leurs effets.
Elle ne put s'empêcher de reconnaître l'effort de Séraphin et de ressentir une légère appréciation pour ses paroles, mais cela ne suffisait pas à la toucher. C'était là une expertise probablement développé par le voisinnage de son auguste oncle. Aussi son expression demeura imperturbable, ses yeux révélant une profondeur de perception bien au-delà des simples mots flatteurs. En silence, elle attendit la suite de la conversation, prête à passer à des sujets plus substantiels.
Elle fixa Séraphin d'un regard perçant lorsque celui-ci exposa le véritable but de sa visite et, sitôt se tut-il que la surprise se peignit sur le visage de la politicienne, teinté suivie d'une lueur de méfiance. Depuis quand les Limiers du Razkaal permettaient-ils à des criminels aussi dangereux de fuir vers des pays voisins en toute impunité ? Comment cela c'était-il produit ? Comment était-ce tout bonnement possible ?
Sans un mot, elle détourna les yeux et se dirigea vers son bureau, laissant Séraphin dans un silence pesant. À l'intérieur de son esprit, un débat intense faisait rage. Les implications de la demande du Prêvot étaient lourdes de conséquences, et la Vice-Présidente pesait chaque aspect de la situation avec une précision méthodique.
Après un moment de réflexion intense, sa décision fut prise. Ses lèvres se pincèrent légèrement, exprimant une détermination froide. Elle se tourna lentement vers son interlocuteur, prête à annoncer sa réponse.
- Demande refusée.
Elle savait que simplement refuser la demande de Séraphin ne ferait qu'engendrer davantage de problèmes. Elle se sentait obligée d'expliquer les raisons derrière son choix, non seulement pour éviter de s'aliéner l'organisation des Limiers du Razkaal, mais aussi par respect pour le rôle de Séraphin au sein de cette organisation.
D'un ton calme mais ferme, elle énuméra les implications et les risques liés à la poursuite de ce criminel à l'étranger.
- A l'heure où la République est à la merci des Sorcières et où nos relations avec le Reike sont au plus bas, un incident diplomatique n'est pas envisageable. Les difficultés diplomatiques potentielles, les complications juridiques et les dangers pour la sécurité internationale sont trop importants pour que nous prenions ce risque.
Prenant le temps de se rouler une cigarette, prenant soin de chaque geste avec une lenteur calculée. Une fois prête, elle alluma la cigarette et en prit une bouffée profonde, laissant la fumée s'échapper lentement de ses lèvres. Puis, elle se servit un verre de vin, observant le liquide rougeâtre tournoyer dans le verre avant de le porter à ses lèvres. Elle savoura chaque gorgée, sentant la chaleur du vin se répandre dans sa gorge et apaiser son esprit.
- N'y voyez pas là une marque de mépris ou de négligence, mais en attendant que la situation s'apaise tant chez nous que chez nos voisins, le Razkaal et les Limiers devront ronger leur frein, Prévôt.
C'est à ce terme qu'elle sentit une pointe de curiosité et d'incertitude surgir en elle. Séraphin, en tant que Prêvot du Razkaal, détenait un accès privilégié à la prison et probablement une multitude d'informations auxquelles elle n'avait pas accès. Son regard dériva vers l'anneau sombre qu'elle portait, symbole de sa puissance mais aussi de ses interrogations non résolues. Peut-être que le jeune homme en face d'elle détenait des réponses ?
Dans le doute, elle décida de le ménager. Même si elle avait pris sa décision, elle devait reconnaître l'importance de maintenir de bonnes relations avec lui. C'était peut-être la clé pour éclaircir certains mystères qui planaient autour de l'anneau et de son pouvoir.
- Toutefois, je peux vous aider. L'alternative que je vous propose est tout simplement d'adresser une demande officielle à l'ambassade reikoise, afin de recquérir leur aide. Je peux me mettre à disposition pour vous aider dans cette démarche.
Elle sortit quelques documents officiels de son imposant bureau et commença à les remplir, puis les tendit à Séraphin. Les documents contenaient des demandes d'extradition officielles, soigneusement rédigées et prêtes à être transmises aux autorités compétentes (lol) du Reike.
Bien que le refus de la demande initiale pouvait sembler décevant, elle espérait que cette alternative offrirait une solution acceptable pour toutes les parties impliquées. Elle fixa Séraphin d'un regard attentif, prête à répondre à toutes ses questions.
- Autre chose ?
Elle ne put s'empêcher de reconnaître l'effort de Séraphin et de ressentir une légère appréciation pour ses paroles, mais cela ne suffisait pas à la toucher. C'était là une expertise probablement développé par le voisinnage de son auguste oncle. Aussi son expression demeura imperturbable, ses yeux révélant une profondeur de perception bien au-delà des simples mots flatteurs. En silence, elle attendit la suite de la conversation, prête à passer à des sujets plus substantiels.
Elle fixa Séraphin d'un regard perçant lorsque celui-ci exposa le véritable but de sa visite et, sitôt se tut-il que la surprise se peignit sur le visage de la politicienne, teinté suivie d'une lueur de méfiance. Depuis quand les Limiers du Razkaal permettaient-ils à des criminels aussi dangereux de fuir vers des pays voisins en toute impunité ? Comment cela c'était-il produit ? Comment était-ce tout bonnement possible ?
Sans un mot, elle détourna les yeux et se dirigea vers son bureau, laissant Séraphin dans un silence pesant. À l'intérieur de son esprit, un débat intense faisait rage. Les implications de la demande du Prêvot étaient lourdes de conséquences, et la Vice-Présidente pesait chaque aspect de la situation avec une précision méthodique.
Après un moment de réflexion intense, sa décision fut prise. Ses lèvres se pincèrent légèrement, exprimant une détermination froide. Elle se tourna lentement vers son interlocuteur, prête à annoncer sa réponse.
- Demande refusée.
Elle savait que simplement refuser la demande de Séraphin ne ferait qu'engendrer davantage de problèmes. Elle se sentait obligée d'expliquer les raisons derrière son choix, non seulement pour éviter de s'aliéner l'organisation des Limiers du Razkaal, mais aussi par respect pour le rôle de Séraphin au sein de cette organisation.
D'un ton calme mais ferme, elle énuméra les implications et les risques liés à la poursuite de ce criminel à l'étranger.
- A l'heure où la République est à la merci des Sorcières et où nos relations avec le Reike sont au plus bas, un incident diplomatique n'est pas envisageable. Les difficultés diplomatiques potentielles, les complications juridiques et les dangers pour la sécurité internationale sont trop importants pour que nous prenions ce risque.
Prenant le temps de se rouler une cigarette, prenant soin de chaque geste avec une lenteur calculée. Une fois prête, elle alluma la cigarette et en prit une bouffée profonde, laissant la fumée s'échapper lentement de ses lèvres. Puis, elle se servit un verre de vin, observant le liquide rougeâtre tournoyer dans le verre avant de le porter à ses lèvres. Elle savoura chaque gorgée, sentant la chaleur du vin se répandre dans sa gorge et apaiser son esprit.
- N'y voyez pas là une marque de mépris ou de négligence, mais en attendant que la situation s'apaise tant chez nous que chez nos voisins, le Razkaal et les Limiers devront ronger leur frein, Prévôt.
C'est à ce terme qu'elle sentit une pointe de curiosité et d'incertitude surgir en elle. Séraphin, en tant que Prêvot du Razkaal, détenait un accès privilégié à la prison et probablement une multitude d'informations auxquelles elle n'avait pas accès. Son regard dériva vers l'anneau sombre qu'elle portait, symbole de sa puissance mais aussi de ses interrogations non résolues. Peut-être que le jeune homme en face d'elle détenait des réponses ?
Dans le doute, elle décida de le ménager. Même si elle avait pris sa décision, elle devait reconnaître l'importance de maintenir de bonnes relations avec lui. C'était peut-être la clé pour éclaircir certains mystères qui planaient autour de l'anneau et de son pouvoir.
- Toutefois, je peux vous aider. L'alternative que je vous propose est tout simplement d'adresser une demande officielle à l'ambassade reikoise, afin de recquérir leur aide. Je peux me mettre à disposition pour vous aider dans cette démarche.
Elle sortit quelques documents officiels de son imposant bureau et commença à les remplir, puis les tendit à Séraphin. Les documents contenaient des demandes d'extradition officielles, soigneusement rédigées et prêtes à être transmises aux autorités compétentes (lol) du Reike.
Bien que le refus de la demande initiale pouvait sembler décevant, elle espérait que cette alternative offrirait une solution acceptable pour toutes les parties impliquées. Elle fixa Séraphin d'un regard attentif, prête à répondre à toutes ses questions.
- Autre chose ?
Légende du Razkaal
Seraphin du Razkaal
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Rang: B
Journal du Limier
Liberty, Maison Bleue, 3ème étage
Face au refus de la Vice-Présidente, le Possédé du Razkaal sent un mélange de dégoût et de déception monter en lui. L'éclat de la lumière se réfractant sur les surfaces polies du bureau de Koraki ne fait qu'accentuer le contraste avec l'obscurité qui semble s'étendre dans son cœur. Son masque d'assurance et de calme s'effrite légèrement, laissant entrevoir la frustration d'un homme qui voit une opportunité de justice lui être refusée.
"Madame, votre décision..." commence-t-il, sa voix trahissant un léger tremblement, non pas de peur, mais d'indignation. "Nous ne pouvons pas nous permettre de montrer une telle faiblesse, pas maintenant." Il se redresse, les mains crispées derrière son dos dans un geste de maîtrise de soi, son regard fixe traversant l'espace entre eux comme une flèche.
Le Limier s'approche lentement de la fenêtre, observant les flammes de la ville qui brûlent au loin, un symbole des luttes incessantes que la République endure. "Il y aura toujours des ennemis au pas de nos murailles, Madame. Attendre une accalmie est une illusion." Son ton se fait plus dur, plus incisif, chaque mot taillé avec la précision d'un scalpel.
"Le Reike aurait agi, sans hésitation," insiste-t-il, se retournant pour la fixer à nouveau, son regard brûlant d'une résolution inébranlable. "Nous devrions envoyer un message clair à ceux qui osent défier notre autorité. Notre réticence ne fait qu'encourager l'audace de nos adversaires."
À cet instant, un murmure diabolique frôle son esprit, la voix de Cabale distillant sa venin avec délectation :
Le Possédé, sous l'impulsion de ce conseil ténébreux, se rapproche du bureau de Koraki, posant délicatement ses mains sur la surface froide. "Ce n'est pas par la bonté que nous gagnerons cette guerre, mais par la force de notre volonté et de nos actions. Attendre que le monde change à notre porte est une faute que nous paierons tous."
La proposition de la Vice-Présidente de passer par des voies officielles lui arrache un rire amer. "Pensez-vous vraiment que le Reike bougera sans contrepartie ? Nous savons tous les deux que ce n'est pas le cas." Il secoue la tête, déçu par l'innocence ou peut-être la naïveté de telles démarches.
"Ce que je propose, c'est d'agir, pas de remplir des papiers qui finiront ignorés sur le bureau d'un fonctionnaire." Le Cerbère du Razkaal se détache alors du bureau et fait quelques pas en arrière, chaque mouvement imprégné d'une urgence silencieuse. "Nous devons être les acteurs de notre destin, Madame la Vice-Présidente, et non des spectateurs attendant le bon vouloir d'autrui."
Son appel à l'action est un cri du cœur, un désir brûlant de voir la République se lever avec fermeté contre ses ennemis, plutôt que de se cacher derrière des formalités. Dans ses yeux, un feu guerrier, l'espoir qu'une étincelle de son ardeur se transmette à la Vice-Présidente, illuminant la voie vers une décision plus audacieuse.
"Madame, votre décision..." commence-t-il, sa voix trahissant un léger tremblement, non pas de peur, mais d'indignation. "Nous ne pouvons pas nous permettre de montrer une telle faiblesse, pas maintenant." Il se redresse, les mains crispées derrière son dos dans un geste de maîtrise de soi, son regard fixe traversant l'espace entre eux comme une flèche.
Le Limier s'approche lentement de la fenêtre, observant les flammes de la ville qui brûlent au loin, un symbole des luttes incessantes que la République endure. "Il y aura toujours des ennemis au pas de nos murailles, Madame. Attendre une accalmie est une illusion." Son ton se fait plus dur, plus incisif, chaque mot taillé avec la précision d'un scalpel.
"Le Reike aurait agi, sans hésitation," insiste-t-il, se retournant pour la fixer à nouveau, son regard brûlant d'une résolution inébranlable. "Nous devrions envoyer un message clair à ceux qui osent défier notre autorité. Notre réticence ne fait qu'encourager l'audace de nos adversaires."
À cet instant, un murmure diabolique frôle son esprit, la voix de Cabale distillant sa venin avec délectation :
"Elle joue à la diplomatie tandis que les monstres dévorent nos terres. Montre-lui l'acier sous le velours, Démon-Hôte."
Le Possédé, sous l'impulsion de ce conseil ténébreux, se rapproche du bureau de Koraki, posant délicatement ses mains sur la surface froide. "Ce n'est pas par la bonté que nous gagnerons cette guerre, mais par la force de notre volonté et de nos actions. Attendre que le monde change à notre porte est une faute que nous paierons tous."
La proposition de la Vice-Présidente de passer par des voies officielles lui arrache un rire amer. "Pensez-vous vraiment que le Reike bougera sans contrepartie ? Nous savons tous les deux que ce n'est pas le cas." Il secoue la tête, déçu par l'innocence ou peut-être la naïveté de telles démarches.
"Ce que je propose, c'est d'agir, pas de remplir des papiers qui finiront ignorés sur le bureau d'un fonctionnaire." Le Cerbère du Razkaal se détache alors du bureau et fait quelques pas en arrière, chaque mouvement imprégné d'une urgence silencieuse. "Nous devons être les acteurs de notre destin, Madame la Vice-Présidente, et non des spectateurs attendant le bon vouloir d'autrui."
Son appel à l'action est un cri du cœur, un désir brûlant de voir la République se lever avec fermeté contre ses ennemis, plutôt que de se cacher derrière des formalités. Dans ses yeux, un feu guerrier, l'espoir qu'une étincelle de son ardeur se transmette à la Vice-Présidente, illuminant la voie vers une décision plus audacieuse.
torture, blessure, infirmité, supplice psychologique, mort etc...
Liens :
Troupes - Démons - Présentation de base
Affilié à la République
Koraki Exousia
Messages : 710
crédits : 8507
crédits : 8507
Info personnage
Race: Hybride (Femme/Corbeau)
Vocation: Mage Noire
Alignement: Neutre Mauvais
Rang: D
Avec calme et silence, elle écoute le Prêvot du Razkaal exposer ses arguments avec une conviction inébranlable. Ses paroles, chargées de passion et d'assurance, remplissaient la pièce d’un indéfectible mièvrerie, alors que Koraki l'observait sans mot dire. Assise à son bureau, elle demeurait immobile, son regard fixé sur l'homme en face d'elle, sa main venant de temps à autre se poser sur sa joue.
Pendant tout ce temps, elle ne fit que siroter son vin, laissant la fumée de sa cigarette s'élever lentement dans la pièce. Son visage impassible ne laissait rien transparaître de ses pensées et, lorsque Séraphin eut enfin terminé son plaidoyer, elle rompit le silence d'un simple geste, désignant le siège en face d'elle. Son ordre tacite était clair : “asseyez-vous”.
Dans un souffle de patience, Koraki rompit le silence qui avait enveloppé la pièce, d’une voix calme et mesurée.
- Je n'ai pas pour habitude de justifier mes décisions, Prévôt. Mais par égard pour votre rôle au sein des Limiers et par sympathie pour votre oncle, je vais déroger à cette règle, déclara-t-elle, ses mots choisis avec soin.
Son ton laissait entendre que cette concession était exceptionnelle, qu'elle ne se justifiait pas à l'ordinaire. Elle aurait tout aussi bien pu mettre un terme à cette conversation en invitant simplement l'homme en face d'elle à s'en aller, que cette entrevue était terminée.
- Je résume : vous allez entrer illégalement au Reike pour arrêter un terroriste sur un sol qui n’est pas Républicain, en violation flagrante de toutes leurs lois et de nos traités réciproques, c’est bien cela ?
Un air de dédain déforme légèrement ses traits alors qu'elle fait le bilan de la situation avec un regard scrutateur. Prenant un moment pour observer l'homme en face d'elle, elle ne put s’empêcher de le comparer à son oncle, tant il semblait être à son image : impulsif et arrogant. Quelle était donc la préoccupation constante de cette famille qui les poussait à chercher à attirer autant d'ennuis sur la Vice-Présidente ?
Faisant fi de ses questions sans réponses, elle poursuivit :
- La République est un état de droit, M. d'Elusie. Vous dites que le Reike aurait agi, et c'est précisément ce que je reproche à l'Empire : agir avant de réfléchir. Des muscles, mais pas de cerveau.
Elle marqua une pause, laissant ses paroles imprégner l'esprit du Prévôt. Puis, elle poursuivit avec une assurance inébranlable.
- Je vais vous dire ce qui va se passer, Prévôt. À peine aurez-vous mis le pied sur un seul grain de sable de leur désert que l'Oreille sera déjà au courant de votre présence et de vos intentions. Lorsque vous arriverez au premier village venu en quête de renseignements, vous serez capturé par les hommes de l'Empereur. Et alors, non seulement aurez-vous violé leur souveraineté, mais vous aurez également placé la République dans une position délicate, menaçant nos relations diplomatiques déjà fragiles.
Koraki, assise derrière son bureau, fixait le Prévôt du Razkaal d'un regard impénétrable. Son discours était dénué de toute émotion superflue, ses mots pesés avec une précision chirurgicale. Elle ne laissait rien au hasard, consciente que chaque mot prononcé pourrait avoir des répercussions majeures. Elle marqua une pause, laissant ses paroles imprégner l'atmosphère de la pièce. Puis, d'une voix toujours calme, elle poursuivit :
- Vous voyez, Monsieur d'Elusie, ma décision n'est pas motivée par une quelconque bienveillance envers vous ou par un quelconque attachement à des principes moraux. Non, elle est dictée par la nécessité de préserver l'intérêt supérieur de la République. Car lorsque vous serez capturé par le Reike, vous serez exécuté, comme un chien.
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, une pointe d'ironie dans son regard alors qu'elle mentionnait la comparaison, au vue de sa nature lycanthropique. Mais elle ne s'appesantit pas sur ce détail.
- Vous êtes un atout précieux dans notre lutte contre les menaces qui pèsent sur notre nation. Mais si vous vous lancez tête baissée dans cette mission insensée sans penser aux conséquences, vous risquez non seulement votre vie, mais aussi ma crédibilité, car ce sera mon nom qui sera associé à votre échec.
Cependant, alors qu’elle repensait à l’ardeur avec laquelle le Prévot avait exprimé ses arguments, un maigre sourire vint s’étaler sur le visage de la Vice-Présidente. Mais ce sourire n'était pas celui d'une soudaine adhésion patriotique. Au contraire, c'était plutôt une réaction calculée, une reconnaissance subtile de l'opportunité qui se dessinait dans les mots de Séraphin. Elle percevait une lueur d'espoir, une solution qui pourrait satisfaire les exigences de chacun.
- La demande d’extradition restera en effet lettre morte. La diplomatie prendra trop de temps. L’opération spéciale est inenvisageable. Mais ce n’est pas pour autant que nous n’allons rien faire. Vous allez monter une opération internationale alliant le Reike et la République dans une mission commune et dont l'initiative sera le fait de notre nation.
Dans un geste négligent, elle écrase le mégot de sa cigarette dans le cendrier, laissant échapper un mince filet de fumée. Libérée de son emprise, ses mains trouvent rapidement leur chemin pour soutenir son visage, ses doigts se rejoignant sous son menton. Son regard, empreint de satisfaction, se teinte d'un sourire méprisable, un mélange de dédain et de confiance arrogante. C'est un sourire qui en dit long.
- Ou alors je peux vous ordonner de renoncer à cette mission et de retourner à vos fonctions en attendant de nouvelles instructions. Je vous laisse le choix car, après tout, nous sommes dans un pays libre.
Pendant tout ce temps, elle ne fit que siroter son vin, laissant la fumée de sa cigarette s'élever lentement dans la pièce. Son visage impassible ne laissait rien transparaître de ses pensées et, lorsque Séraphin eut enfin terminé son plaidoyer, elle rompit le silence d'un simple geste, désignant le siège en face d'elle. Son ordre tacite était clair : “asseyez-vous”.
Dans un souffle de patience, Koraki rompit le silence qui avait enveloppé la pièce, d’une voix calme et mesurée.
- Je n'ai pas pour habitude de justifier mes décisions, Prévôt. Mais par égard pour votre rôle au sein des Limiers et par sympathie pour votre oncle, je vais déroger à cette règle, déclara-t-elle, ses mots choisis avec soin.
Son ton laissait entendre que cette concession était exceptionnelle, qu'elle ne se justifiait pas à l'ordinaire. Elle aurait tout aussi bien pu mettre un terme à cette conversation en invitant simplement l'homme en face d'elle à s'en aller, que cette entrevue était terminée.
- Je résume : vous allez entrer illégalement au Reike pour arrêter un terroriste sur un sol qui n’est pas Républicain, en violation flagrante de toutes leurs lois et de nos traités réciproques, c’est bien cela ?
Un air de dédain déforme légèrement ses traits alors qu'elle fait le bilan de la situation avec un regard scrutateur. Prenant un moment pour observer l'homme en face d'elle, elle ne put s’empêcher de le comparer à son oncle, tant il semblait être à son image : impulsif et arrogant. Quelle était donc la préoccupation constante de cette famille qui les poussait à chercher à attirer autant d'ennuis sur la Vice-Présidente ?
Faisant fi de ses questions sans réponses, elle poursuivit :
- La République est un état de droit, M. d'Elusie. Vous dites que le Reike aurait agi, et c'est précisément ce que je reproche à l'Empire : agir avant de réfléchir. Des muscles, mais pas de cerveau.
Elle marqua une pause, laissant ses paroles imprégner l'esprit du Prévôt. Puis, elle poursuivit avec une assurance inébranlable.
- Je vais vous dire ce qui va se passer, Prévôt. À peine aurez-vous mis le pied sur un seul grain de sable de leur désert que l'Oreille sera déjà au courant de votre présence et de vos intentions. Lorsque vous arriverez au premier village venu en quête de renseignements, vous serez capturé par les hommes de l'Empereur. Et alors, non seulement aurez-vous violé leur souveraineté, mais vous aurez également placé la République dans une position délicate, menaçant nos relations diplomatiques déjà fragiles.
Koraki, assise derrière son bureau, fixait le Prévôt du Razkaal d'un regard impénétrable. Son discours était dénué de toute émotion superflue, ses mots pesés avec une précision chirurgicale. Elle ne laissait rien au hasard, consciente que chaque mot prononcé pourrait avoir des répercussions majeures. Elle marqua une pause, laissant ses paroles imprégner l'atmosphère de la pièce. Puis, d'une voix toujours calme, elle poursuivit :
- Vous voyez, Monsieur d'Elusie, ma décision n'est pas motivée par une quelconque bienveillance envers vous ou par un quelconque attachement à des principes moraux. Non, elle est dictée par la nécessité de préserver l'intérêt supérieur de la République. Car lorsque vous serez capturé par le Reike, vous serez exécuté, comme un chien.
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, une pointe d'ironie dans son regard alors qu'elle mentionnait la comparaison, au vue de sa nature lycanthropique. Mais elle ne s'appesantit pas sur ce détail.
- Vous êtes un atout précieux dans notre lutte contre les menaces qui pèsent sur notre nation. Mais si vous vous lancez tête baissée dans cette mission insensée sans penser aux conséquences, vous risquez non seulement votre vie, mais aussi ma crédibilité, car ce sera mon nom qui sera associé à votre échec.
Cependant, alors qu’elle repensait à l’ardeur avec laquelle le Prévot avait exprimé ses arguments, un maigre sourire vint s’étaler sur le visage de la Vice-Présidente. Mais ce sourire n'était pas celui d'une soudaine adhésion patriotique. Au contraire, c'était plutôt une réaction calculée, une reconnaissance subtile de l'opportunité qui se dessinait dans les mots de Séraphin. Elle percevait une lueur d'espoir, une solution qui pourrait satisfaire les exigences de chacun.
- La demande d’extradition restera en effet lettre morte. La diplomatie prendra trop de temps. L’opération spéciale est inenvisageable. Mais ce n’est pas pour autant que nous n’allons rien faire. Vous allez monter une opération internationale alliant le Reike et la République dans une mission commune et dont l'initiative sera le fait de notre nation.
Dans un geste négligent, elle écrase le mégot de sa cigarette dans le cendrier, laissant échapper un mince filet de fumée. Libérée de son emprise, ses mains trouvent rapidement leur chemin pour soutenir son visage, ses doigts se rejoignant sous son menton. Son regard, empreint de satisfaction, se teinte d'un sourire méprisable, un mélange de dédain et de confiance arrogante. C'est un sourire qui en dit long.
- Ou alors je peux vous ordonner de renoncer à cette mission et de retourner à vos fonctions en attendant de nouvelles instructions. Je vous laisse le choix car, après tout, nous sommes dans un pays libre.
”Et il choisira de renoncer.”
Zelevas d’Élusie Fraternitas, cheveux blancs coiffés en arrière avec une barbe impeccable, taillée avec minutie, yeux d’un bleu froid tirant sur le gris acier, portant son accoutrement habituel d’un lourd manteau de cuir, velour et fourrure sombre par dessus son éternelle veste rouge, se tient dans le cadre de la porte doucement entrouverte de l’office de la Vice-Présidente. Son visage habituellement dur aux traits carrés est aujourd’hui bien plus crispé qu’à la normale alors qu’il entre tout à fait dans la pièce, il jette un regard noir plein de reproches au Prévôt qui se tient devant le bureau, et avance lui-même jusqu’au meuble où il se tient debout. Sa main posée sur sa canne de marche, il a un doigt qui tapote mécaniquement la tête de Kirin en argent qui orne le pommeau de l’objet, signe d’une impatience qu’il est rare de lui constater aussi ostensiblement. Le vieil homme regarde son neveu qu’il domine d’une tête, ses propres yeux se plongent dans les ambres du mal et Zelevas scrute méticuleusement ces pupilles noires au milieu de ces iris orangées dont la lumière de la Maison Bleue font ressortir les reflets dorés. Les yeux, chez les d’Élusie, ont toujours été une fierté de la famille, que ce soient ceux d’un vert de jade de sa mère ou les aciers de son père, Zelevas en avait une petite fierté, et en scrutant maintenant de son regard froncé ceux de Séraphin, il ne voyait bien évidemment pas ces couleurs, mais il y avait quelque chose d’autre.
Un éclat. L’étincelle du brasier qui a animé la lignée écartée des Fraternitas, une idée, un meme, une volonté d’ascension qui n’a rien à voir avec leurs gènes, et tout à faire avec les liens du sang. Le jeune homme n’a beau partager avec son prétendu oncle qu’un soupçon de lien familial perdu à travers les méandres généalogiques, de ce que Zelevas en voit présentement son éducation en a fait un d’Élusie. Ce feu incandescent qui anime leur destinées pavée de souffrance et force leurs pas sur les chemins ardents, il le reconnait dans ce regard, il le voit au fond des yeux du lycanthrope. C’est sans doute cette même volonté transgénérationnelle qui a conduit son neveu jusqu’ici aujourd’hui, à demander l’impossible à la deuxième plus grande femme de la nation, à oser remettre en cause l’équilibre précaire qui s’est installé entre eux et leur voisin, à contester l’ordre qui lui est donné. Alors que Zelevas ne dévie pas son regard fusillant des iris dorées, sa voix s’élève une nouvelle fois avec un ton grave dépeignant tout le poids de la situation, il hache chaque mot comme pour les graver dans l’esprit de l’Aîné des Limiers:
”La mission des Limiers, est de traquer, capturer, et condamner les criminels sur le sol républicain.” Ce feu, que ce soit chez son père Maximilian, chez son ancêtre Beldurande, chez sa mère Athéra ou chez lui, il a toujours brûlé de flammes éternelles qu’aucune tempête n’a pu tarir. ”La mission des Prévôts est de superviser les ordres des Limiers, et d’être l’interface entre la Forteresse et la Maison Bleue.” Ce même feu, Zelevas le sait bien, il peut finir par vous consumer de l’intérieur, vous emporter dans un enfer ardent et destructeur… ”Alors ne vous éloignez pas de votre mission.” …et il ne laisse derrière que des cendres stériles. ”Prévôt.”
Le prix de ce don de volonté qu’est le leur, c’est de se perdre à jamais dans une quête dénaturée. C’est ça, ce que Zelevas voit au fond des yeux de Séraphin.
Il y a un instant de silence pendant lequel le vieil homme continue de dévisager son neveu, ses traits durs sont impassibles, il est visiblement énervé par l’intervention du jeune homme dans les relations diplomatiques du pays, et d’autant plus par le fait qu’il tente de pousser la Vice-Présidente Exousia à des décisions plus drastiques.
”Et apprenez à louer la sagesse de ceux qui dirigent ce pays.” fait-il d’un mouvement de tête en désignant Koraki.
Il se tourne justement vers cette dernière, décrochant enfin ses bleus aciers du Limier pour la première fois depuis son entrée. Il faut dire que Zelevas ne s’était pas attendu à tomber sur son neveu en venant ici, lui qui passait à la Maison Bleue suite à une réunion du Directorat de la SSG avec le Grand Argentier concernant la dette reikoise il en avait initialement profité pour monter au troisième étage afin de s’entretenir avec la Vice-Présidente, mais quand on lui avait barré la route devant la porte en lui disant qu’un membre des services secrets était à l’intérieur, il avait simplement rappelé aux gardes qu’ils n’étaient pas payés pour gâcher son temps. Les guignols des renseignements pouvaient bien attendre cinq minutes plus tard pour continuer d’être inutiles n’est-ce pas? Sauf qu’en argumentant avec les Cents-Dorés à l’extérieur ils avaient été pris de cours par le ton montant de la discussion et plus spécifiquement, Zelevas avait reconnu le timbre particulier de la voix de son neveu.
”Palladium.” de ce simple mot il prenait à partie les deux autres personnes présentes. ”Le public va bientôt devoir être mis au courant du Projet, nous n’allons pas pouvoir le tenir secret encore très longtemps et je compte sur votre coopération pour vous assurer que la Grande-Mécène sera tenue à l’écart des parties plus compromettantes des recherches. Je venais m’entretenir avec vous au sujet de la communication officielle autour du Projet. L’angle sous lequel la République présentera Mortifère déterminera sa réception auprès du publique, si je dois donc vous fournir quoi que ce soit ou préparer le terrain de mon côté, il est nécessaire que nous nous entretenions.” Le d’Élusie jette un coup d’oeil au Fraternitas pour lui intimer le silence. Dame Obéron l’avait informé d’une sorte d’altercation entre le lycanthrope et le Premier-Né et heureusement pour eux deux, la joute était restée verbale. Il transitionne sur un autre sujet. ”J’en profite également pour vous informer que la réunion avec notre Grand Argentier a été fructueuse, la Societas devra prochainement rencontrer le Coeur du Reike pour discuter de la conclusion du Traité de Reconstruction sur le Bois.”
Légende du Razkaal
Seraphin du Razkaal
Messages : 253
crédits : 498
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Info personnage
Race: Lycanthrope
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Mauvais
Rang: B
Journal du Limier
Liberty, Maison Bleue, 3ème étage
Dans l'atmosphère tendue de l'office de la Vice-Présidente, Seraphin, le Limier du Razkaal, se tenait face à Koraki Exousia, oscillant entre respect pour l'autorité et une rébellion intérieure grandissante. Alors que la frustration montait en lui, sa volonté de défendre sa cause s'étiolait face aux arguments irréfutables de Koraki. Habituellement animé d'une confiance inébranlable en ses actes en mission, il se retrouvait pour la première fois face à un dilemme qui ébranlait même ses convictions.
Juste au moment où il rassemblait son courage pour formuler une réponse, l'entrée inattendue de Zelevas d'Élusie Fraternitas transforma l'air de la pièce, le rendant plus lourd, presque suffocant. Le respect profond, teinté d'une peur presque enfantine, que le neveu portait à son oncle, le faux-tonton, le poussa à se redresser instinctivement, son propre élan réprimé par la simple présence de l'homme. Il se retrouvait seul, face à ces yeux. Seul, face à cette étreinte incommodante. Mais dans cette torture il n'était pourtant pas seul, car les yeux du Père avaient percés bien au-delà de la Porte des âmes du Fils, se frayant un chemin jusqu'au plus profond de son for intérieur, où ses Porte-Malheurs s'en retrouvaient nus, épiés, dévisagés par celui qui s'était hissé au sommet de la hiérarchie de leur Malepeur.
Une lutte silencieuse se jouait alors dans l'esprit du Limier, une guerre entre la crainte respectueuse envers la figure du Z et un désir brûlant d'indépendance, d'affirmation de soi. "Je..." commença-t-il faiblement, interrompu par la censure de ses démons intérieurs qui le réduisaient au silence, usant de cette force qu'ils conservaient sur le corps de leur hôte. Et si on aurait pu y voir une forme de protection à l'égard de celui qu'ils surnommaient des fois "le Prince", le démonologue bien avisé sur les Nevi'im comprendrait aisément qu'ils se préservaient en réalité eux-mêmes de l'aura vindicatrice du Senateur.
Les impulsions rebelles de Seraphin étaient étouffées par ses démons, chaque tentative de réplique coupée avant même d'être formulée, le laissant frustré et impuissant. La mention du projet Palladium et de Mortifère par Zelevas fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, éveillant une rage suffisante pour briser les chaînes de la peur et de la censure interne.
"Non ! Ce n'est pas la République que je reconnais !" s'insurgea le rebelle, sa voix tremblante d'émotion, trahissant les multiples facettes de son être tourmenté. "Comment pouvez-vous... Comment pouvons-nous justifier de telles actions ? Khal doit répondre de ses crimes devant le Razkaal, notre maison, notre honneur !" Si pour d'aucuns ses choix de lexie auraient pu paraîtres étranges, incohérentes, par tous les Titans étaient-ils en vérité révélateur de quelque chose de bien précis. Ses paroles, bien que marquées par l'incertitude et parfois interrompues par un bégaiement nerveux, portaient la marque d'une véritable indignation face aux décisions politiques de ses interlocuteurs. L'honneur du Razkaal, cette forteresse qui représentait tant pour lui, semblait bafoué par des manœuvres diplomatiques qu'il jugeait lâches et indignes.
"Nous plions devant des ennemis qui méprisent notre faiblesse !" continua-t-il, chaque mot imprégné d'un mépris à peine voilé pour une République qu'il voyait comme défaillante face à l'impérialisme du Reike. "Ma mè-... Le Razkaal est... Kh-... Khal a souillé notre sol ! Et vous parlez de diplomatie ?!"
La rébellion de l'Ange déchu contre les figures d'autorité de la République et contre l'approche politique de la gestion du cas Reikois dévoilait une complexité profonde dans son rapport à la loi, à l'ordre et à la notion même de justice, et de société. Dans son esprit, la Forteresse transcendait la simple structure carcérale pour devenir une entité presque maternelle, une source de légitimité et d'appartenance dans un monde où il se sentait autrement détaché et seul. Il repensait à ses frères d'armes, à Kieran, délaissant pour autant la déliquescence corruptrice qu'elle avait porté à son être. Il avait transformé l'origine même d'une grande partie de ses maux, en sa raison de vivre.
"Nous devrions être plus... plus impériaux, plus dominants ! Nous laissons nos ennemis fouler notre honneur !" Son cri était celui d'un homme déchiré entre son devoir envers une institution qui l'avait façonné et une aversion profonde envers le genre humain.
Dans cette pièce, face à la Vice-Présidente et à son oncle, Seraphin d'Élusie Fraternitas, le Prévôt du Razkaal, dévoilait les tourments de son âme, luttant pour sa vision d'une justice intransigeante, même au prix d'une confrontation avec les figures les plus puissantes de la République, ou simplement de sa vie.
Juste au moment où il rassemblait son courage pour formuler une réponse, l'entrée inattendue de Zelevas d'Élusie Fraternitas transforma l'air de la pièce, le rendant plus lourd, presque suffocant. Le respect profond, teinté d'une peur presque enfantine, que le neveu portait à son oncle, le faux-tonton, le poussa à se redresser instinctivement, son propre élan réprimé par la simple présence de l'homme. Il se retrouvait seul, face à ces yeux. Seul, face à cette étreinte incommodante. Mais dans cette torture il n'était pourtant pas seul, car les yeux du Père avaient percés bien au-delà de la Porte des âmes du Fils, se frayant un chemin jusqu'au plus profond de son for intérieur, où ses Porte-Malheurs s'en retrouvaient nus, épiés, dévisagés par celui qui s'était hissé au sommet de la hiérarchie de leur Malepeur.
Une lutte silencieuse se jouait alors dans l'esprit du Limier, une guerre entre la crainte respectueuse envers la figure du Z et un désir brûlant d'indépendance, d'affirmation de soi. "Je..." commença-t-il faiblement, interrompu par la censure de ses démons intérieurs qui le réduisaient au silence, usant de cette force qu'ils conservaient sur le corps de leur hôte. Et si on aurait pu y voir une forme de protection à l'égard de celui qu'ils surnommaient des fois "le Prince", le démonologue bien avisé sur les Nevi'im comprendrait aisément qu'ils se préservaient en réalité eux-mêmes de l'aura vindicatrice du Senateur.
Les impulsions rebelles de Seraphin étaient étouffées par ses démons, chaque tentative de réplique coupée avant même d'être formulée, le laissant frustré et impuissant. La mention du projet Palladium et de Mortifère par Zelevas fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, éveillant une rage suffisante pour briser les chaînes de la peur et de la censure interne.
"Non ! Ce n'est pas la République que je reconnais !" s'insurgea le rebelle, sa voix tremblante d'émotion, trahissant les multiples facettes de son être tourmenté. "Comment pouvez-vous... Comment pouvons-nous justifier de telles actions ? Khal doit répondre de ses crimes devant le Razkaal, notre maison, notre honneur !" Si pour d'aucuns ses choix de lexie auraient pu paraîtres étranges, incohérentes, par tous les Titans étaient-ils en vérité révélateur de quelque chose de bien précis. Ses paroles, bien que marquées par l'incertitude et parfois interrompues par un bégaiement nerveux, portaient la marque d'une véritable indignation face aux décisions politiques de ses interlocuteurs. L'honneur du Razkaal, cette forteresse qui représentait tant pour lui, semblait bafoué par des manœuvres diplomatiques qu'il jugeait lâches et indignes.
"Nous plions devant des ennemis qui méprisent notre faiblesse !" continua-t-il, chaque mot imprégné d'un mépris à peine voilé pour une République qu'il voyait comme défaillante face à l'impérialisme du Reike. "Ma mè-... Le Razkaal est... Kh-... Khal a souillé notre sol ! Et vous parlez de diplomatie ?!"
La rébellion de l'Ange déchu contre les figures d'autorité de la République et contre l'approche politique de la gestion du cas Reikois dévoilait une complexité profonde dans son rapport à la loi, à l'ordre et à la notion même de justice, et de société. Dans son esprit, la Forteresse transcendait la simple structure carcérale pour devenir une entité presque maternelle, une source de légitimité et d'appartenance dans un monde où il se sentait autrement détaché et seul. Il repensait à ses frères d'armes, à Kieran, délaissant pour autant la déliquescence corruptrice qu'elle avait porté à son être. Il avait transformé l'origine même d'une grande partie de ses maux, en sa raison de vivre.
"Nous devrions être plus... plus impériaux, plus dominants ! Nous laissons nos ennemis fouler notre honneur !" Son cri était celui d'un homme déchiré entre son devoir envers une institution qui l'avait façonné et une aversion profonde envers le genre humain.
Dans cette pièce, face à la Vice-Présidente et à son oncle, Seraphin d'Élusie Fraternitas, le Prévôt du Razkaal, dévoilait les tourments de son âme, luttant pour sa vision d'une justice intransigeante, même au prix d'une confrontation avec les figures les plus puissantes de la République, ou simplement de sa vie.
torture, blessure, infirmité, supplice psychologique, mort etc...
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Koraki se tenait là, assise à son bureau, ses yeux ne quittant pas la silhouette de Séraphin lui faisant face. Elle se tenait là, les mains jointes sous son menton, attendant avec impatience la réponse du Prêvot. Elle se tenait là, espérant ardemment que sa réponse soit positive, espérant ardement qu'elle soit enfin celle qu'elle attendait.
Mais en lieu et place d’un simple et austère “Oui, madame la Vice-Présidence”, suivit du bruit de ses talons claquant au sol pour le diriger vers la sortie, ce fut la figure du Sénateur Fraternitas qui vint altérer le silence qui s’était installé. De son arrivée, la Reine des Catins ne montra aucun signe de surprise, d’intérêt ou d’amusement. Tout au plus ses yeux quittèrent momentanément le jeune pour s’attarder sur l’ancien, alors que ce dernier réduisait rapidement la distance qui les séparait.
Et de voir ainsi Zelevas arriver, entamant avec Séraphin une dispute tout ce qu'il y avait de plus familiale dans un lieu ne se prêtant pas à pareille querelle lui fit momentanément fermer les yeux. Non pas de fatigue ou de dédain, mais de colère, car elle bouillonnait à l'intérieur. Ils ne le remarquèrent pas, mais peu à peu, ses doigts se crispaient les uns contre les autres. Frustration et inquiétude se mêlaient dans un danse tourmentée, alors que de nombreuses incertitudes naissaient de cet accouplement si banal et pourtant si toxique.
“Pourquoi une telle colère ? Pourquoi de telles incertitudes ? Pourquoi une telle réaction ?” Me direz-vous.
Tout cela, les deux représentants de l’illustre famille républicaine n’allaient pas tarder à le savoir. Ils continuaient leur chamaillerie, le plus sage cherchant à clouer le clapet de son indiscipliné neveu avant d’annoncer sans détour la raison de sa venue, tandis que le plus fougueux se lançait dans une tirade citant tour à tour honneur, devoir et patrie.
Et Koraki se tenait toujours là, assise à son bureau, les yeux clos et les mains sous le menton.
Lorsque tous deux eurent achevé leurs dialogues respectifs, attendant une réponse de la part de la politicienne, celle-ci ne dit mot. Après un long silence, elle finie par réagir en inspirant longuement et profondément. C’est là qu’elle ouvrit enfin les paupières, ses iris ne s’attardant cependant ni sur l’un, ni sur l’autre, avant de se lever lentement et de se diriger à nouveau vers la petite table attenant au salon de plaisance, situé non loin. Là, elle prit le temps de sortir un imposant verre de cristal de son écrin et de le poser tranquillement sur le surface polie du bois noble. Pourtant, malgré la délicatesse de ce geste, le son de la précieuse verrerie fit plus de bruit que si elle l’avait éclaté au sol.
- Je sais que je ne suis pas une … “personne respectable”, pour rester correct, commença- t-elle. Après tout, je ne suis qu’une vulgaire hybride. Une catin. Une vendue. Une corrompue. Je ne le nierais pas, je crois que toute la République est au parfaitement au courant de mes vices et s’en accommode fort bien. Et ceux que cela dérange, je m’en fout.
Avec une lenteur calculée, elle se saisit d'une bouteille de cognac trônant à côté et versa la substance ambrée dans le verre délicat. Le liquide s'écoula doucement, reflétant la lumière ambiante et créant des reflets dorés qui dansaient à la surface. Elle leva ensuite le verre à hauteur de son visage, prit le temps d'en admirer la robe, observant sa teinte riche et profonde qui semblait capturer l'essence même de la maturité et de la complexité.
- Mais j’espérais mieux de la part de mes collaborateurs les plus proches. Car dans la République que moi je reconnais, messieurs d’Elusie, on respecte la hiérarchie tout comme on respecte la politesse. On ne remet pas en cause un ordre direct … Ni ne s’invite dans le bureau de la seconde personne la plus puissante de la nation sans y être invité.
Elle porta le verre à son nez et huma les effluves enivrantes qui s'en dégageaient. Les arômes boisés, les notes épicées et les nuances subtiles de fruits secs se mêlaient dans un bouquet élégant et sophistiqué. Pourtant, malgré la tentation de savourer ce précieux nectar, Koraki reposa délicatement le verre sur le plateau, sans y goûter.
- A cela, je peux pardonner. Ce que je ne pardonnerais pas, en revanche, c’est votre idéalisme naïf, monsieur le Prévôt.
Sans pour autant se retourner complètement vers l’homme à qui elle s’adressait, son visage pivota légèrement pour lui accorder un regard.
- Arrêtez-moi tout de suite si vous pensez que je suis trop stupide, mais je vous avoue m’être un peu perdue dans cette conversation. Nous devons partir à la chasse au fugitif ou nous devons dominer le monde ?
Une question purement rhétorique qui n’attendait aucune réponse. Et mieux valait par ailleurs qu’aucun des deux ne réponde, car dès lors le verre qui ornait la table de sa paume jusqu’au visage de l’impudent. Le silence était la seule réponse qu’elle attendait et qu’elle accepterait.
- C’est bien pour cela que les États ne doivent jamais être dirigés par des militaires ou des assimilés : vous êtes soumis à votre honneur qui, la plupart du temps, se confond avec votre égo. A vous écouter, je devrais déclarer la guerre à notre voisin pour une question de fierté. Une demande qui, formulée ainsi, devrait vous apparaître bien sotte, je l’espère.
Détournant de nouveau son attention des deux nobles, elle se saisit à nouveau de la bouteille de cognac et versa soigneusement le précieux liquide dans deux autres verres, qu'elle avait préalablement disposés sur le plateau. Le liquide ambré glissa doucement, remplissant les verres avec une précision méticuleuse.
- Zelevas, vous avez toujours été friand d'entrées remarquables et c’est un trait de caractère que je trouve fort agréable. Je vois les efforts que vous faites pour apaiser les velléités de votre neveu et c’est tout à votre honneur que de me porter ainsi assistance. Cependant vous n’êtes pas en terrain conquis, ici.
Elle parlait d'un ton calme et mesuré, comme si la discussion en cours l'ennuyait profondément. Pourtant, malgré cette apparente indifférence, il était clair pour Séraphin et Zelevas qu'elle prenait à cœur de prendre son temps pour expliquer son raisonnement.
- Pour en revenir à la question de l’honneur, c’est bien là quelque chose dont je me contrefout tout autant que ce que le peuple peut penser de moi. Ego, fierté, dignité, gloire, grandeur … Cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’importe, c’est la survie de notre nation. Et sa survie m’impose de ne pas donner de casus belli à l’empire et son colérique dirigeant. Si pour cela je dois courber l’échine, alors je la courberais autant de fois qu’il le faut. Après tout, je suis une catin : j’ai l’habitude de me mettre à genoux.
Ses préparatifs achevés, elle se tourna complètement vers ses deux invités, ses yeux dorés fixant intensément chacun d'eux, capturant leur attention. Avec une assurance inébranlable, elle abattit la distance qui la séparait de ses interlocuteurs et tendit respectivement un verre à Séraphin et à Zelevas.
- Nous vivons des temps troublés, messieurs. Et plus les temps sont troublés, plus l’amitié est nécessaire entre certaines personnes. N’est-ce pas, monsieur le Sénateur ?
Reprenant ses explications avec une aisance naturelle, elle révéla le monstre politique qu'elle était réellement. Sa voix, toujours aussi neutre et mesurée, portait maintenant une nouvelle nuance : celle d'une stratège politique redoutable. Ses arguments étaient affûtés comme des lames, chaque mot était pesé avec soin, chaque détail était parfaitement orchestré.
- Heureusement pour vous, mon travail consiste à concilier les intérêts de la nation avec les exigences de ses dignitaires les plus remarquables. Aussi la citation du projet Palladium n’est pas anodine, je le crois. Nous tenons peut-être là la solution à nos problèmes respectifs.
De retour près de la table préalablement délaissée, elle se saisit de son propre verre et acheva enfin sa tirade.
- Voici ma proposition : Monsieur le Prêvot, ici présent, va monter et diriger une opération de grande envergure, visant à localiser, neutraliser et rapatrier au sein du Razkaal le fugitif dénommé “Khal”, afin qu’il y soit jugé. Il sera en cela secondé par des hommes du Reike, avec qui il collaborera dans le plus harmonieux des respects. Et pour assurer la réussite de cette mission, le Premier Né du Projet Palladium l’accompagnera. Ce sera là sa première mission officielle et publique. Cette mission sera bien entendu une réussite totale et tous les détails seront communiqués à Monsieur Qrupp, Porte-Parole du Gouvernement, qui se chargera d’en faire mention dans tous les médias de notre nation. Ainsi, en plus du communiqué officiel que monsieur le Sénateur d’Elusie va publier, le peuple découvrira que le génie républicain l’a doté d’une arme révolutionnaire et efficace. Une arme dont le Gouvernement Reike entendra également parler et connaitra fort bien, puisqu’il aura collaboré avec cette dite-arme.
Elle lève finalement son verre, portant un toast. A elle. A eux. A la République.
- Le limier obtient sa vengeance, le sénateur obtient sa reconnaissance et la catin obtient sa crainte. Nous sommes tous gagnants.
Mais en lieu et place d’un simple et austère “Oui, madame la Vice-Présidence”, suivit du bruit de ses talons claquant au sol pour le diriger vers la sortie, ce fut la figure du Sénateur Fraternitas qui vint altérer le silence qui s’était installé. De son arrivée, la Reine des Catins ne montra aucun signe de surprise, d’intérêt ou d’amusement. Tout au plus ses yeux quittèrent momentanément le jeune pour s’attarder sur l’ancien, alors que ce dernier réduisait rapidement la distance qui les séparait.
Et de voir ainsi Zelevas arriver, entamant avec Séraphin une dispute tout ce qu'il y avait de plus familiale dans un lieu ne se prêtant pas à pareille querelle lui fit momentanément fermer les yeux. Non pas de fatigue ou de dédain, mais de colère, car elle bouillonnait à l'intérieur. Ils ne le remarquèrent pas, mais peu à peu, ses doigts se crispaient les uns contre les autres. Frustration et inquiétude se mêlaient dans un danse tourmentée, alors que de nombreuses incertitudes naissaient de cet accouplement si banal et pourtant si toxique.
“Pourquoi une telle colère ? Pourquoi de telles incertitudes ? Pourquoi une telle réaction ?” Me direz-vous.
Tout cela, les deux représentants de l’illustre famille républicaine n’allaient pas tarder à le savoir. Ils continuaient leur chamaillerie, le plus sage cherchant à clouer le clapet de son indiscipliné neveu avant d’annoncer sans détour la raison de sa venue, tandis que le plus fougueux se lançait dans une tirade citant tour à tour honneur, devoir et patrie.
Et Koraki se tenait toujours là, assise à son bureau, les yeux clos et les mains sous le menton.
Lorsque tous deux eurent achevé leurs dialogues respectifs, attendant une réponse de la part de la politicienne, celle-ci ne dit mot. Après un long silence, elle finie par réagir en inspirant longuement et profondément. C’est là qu’elle ouvrit enfin les paupières, ses iris ne s’attardant cependant ni sur l’un, ni sur l’autre, avant de se lever lentement et de se diriger à nouveau vers la petite table attenant au salon de plaisance, situé non loin. Là, elle prit le temps de sortir un imposant verre de cristal de son écrin et de le poser tranquillement sur le surface polie du bois noble. Pourtant, malgré la délicatesse de ce geste, le son de la précieuse verrerie fit plus de bruit que si elle l’avait éclaté au sol.
- Je sais que je ne suis pas une … “personne respectable”, pour rester correct, commença- t-elle. Après tout, je ne suis qu’une vulgaire hybride. Une catin. Une vendue. Une corrompue. Je ne le nierais pas, je crois que toute la République est au parfaitement au courant de mes vices et s’en accommode fort bien. Et ceux que cela dérange, je m’en fout.
Avec une lenteur calculée, elle se saisit d'une bouteille de cognac trônant à côté et versa la substance ambrée dans le verre délicat. Le liquide s'écoula doucement, reflétant la lumière ambiante et créant des reflets dorés qui dansaient à la surface. Elle leva ensuite le verre à hauteur de son visage, prit le temps d'en admirer la robe, observant sa teinte riche et profonde qui semblait capturer l'essence même de la maturité et de la complexité.
- Mais j’espérais mieux de la part de mes collaborateurs les plus proches. Car dans la République que moi je reconnais, messieurs d’Elusie, on respecte la hiérarchie tout comme on respecte la politesse. On ne remet pas en cause un ordre direct … Ni ne s’invite dans le bureau de la seconde personne la plus puissante de la nation sans y être invité.
Elle porta le verre à son nez et huma les effluves enivrantes qui s'en dégageaient. Les arômes boisés, les notes épicées et les nuances subtiles de fruits secs se mêlaient dans un bouquet élégant et sophistiqué. Pourtant, malgré la tentation de savourer ce précieux nectar, Koraki reposa délicatement le verre sur le plateau, sans y goûter.
- A cela, je peux pardonner. Ce que je ne pardonnerais pas, en revanche, c’est votre idéalisme naïf, monsieur le Prévôt.
Sans pour autant se retourner complètement vers l’homme à qui elle s’adressait, son visage pivota légèrement pour lui accorder un regard.
- Arrêtez-moi tout de suite si vous pensez que je suis trop stupide, mais je vous avoue m’être un peu perdue dans cette conversation. Nous devons partir à la chasse au fugitif ou nous devons dominer le monde ?
Une question purement rhétorique qui n’attendait aucune réponse. Et mieux valait par ailleurs qu’aucun des deux ne réponde, car dès lors le verre qui ornait la table de sa paume jusqu’au visage de l’impudent. Le silence était la seule réponse qu’elle attendait et qu’elle accepterait.
- C’est bien pour cela que les États ne doivent jamais être dirigés par des militaires ou des assimilés : vous êtes soumis à votre honneur qui, la plupart du temps, se confond avec votre égo. A vous écouter, je devrais déclarer la guerre à notre voisin pour une question de fierté. Une demande qui, formulée ainsi, devrait vous apparaître bien sotte, je l’espère.
Détournant de nouveau son attention des deux nobles, elle se saisit à nouveau de la bouteille de cognac et versa soigneusement le précieux liquide dans deux autres verres, qu'elle avait préalablement disposés sur le plateau. Le liquide ambré glissa doucement, remplissant les verres avec une précision méticuleuse.
- Zelevas, vous avez toujours été friand d'entrées remarquables et c’est un trait de caractère que je trouve fort agréable. Je vois les efforts que vous faites pour apaiser les velléités de votre neveu et c’est tout à votre honneur que de me porter ainsi assistance. Cependant vous n’êtes pas en terrain conquis, ici.
Elle parlait d'un ton calme et mesuré, comme si la discussion en cours l'ennuyait profondément. Pourtant, malgré cette apparente indifférence, il était clair pour Séraphin et Zelevas qu'elle prenait à cœur de prendre son temps pour expliquer son raisonnement.
- Pour en revenir à la question de l’honneur, c’est bien là quelque chose dont je me contrefout tout autant que ce que le peuple peut penser de moi. Ego, fierté, dignité, gloire, grandeur … Cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’importe, c’est la survie de notre nation. Et sa survie m’impose de ne pas donner de casus belli à l’empire et son colérique dirigeant. Si pour cela je dois courber l’échine, alors je la courberais autant de fois qu’il le faut. Après tout, je suis une catin : j’ai l’habitude de me mettre à genoux.
Ses préparatifs achevés, elle se tourna complètement vers ses deux invités, ses yeux dorés fixant intensément chacun d'eux, capturant leur attention. Avec une assurance inébranlable, elle abattit la distance qui la séparait de ses interlocuteurs et tendit respectivement un verre à Séraphin et à Zelevas.
- Nous vivons des temps troublés, messieurs. Et plus les temps sont troublés, plus l’amitié est nécessaire entre certaines personnes. N’est-ce pas, monsieur le Sénateur ?
Reprenant ses explications avec une aisance naturelle, elle révéla le monstre politique qu'elle était réellement. Sa voix, toujours aussi neutre et mesurée, portait maintenant une nouvelle nuance : celle d'une stratège politique redoutable. Ses arguments étaient affûtés comme des lames, chaque mot était pesé avec soin, chaque détail était parfaitement orchestré.
- Heureusement pour vous, mon travail consiste à concilier les intérêts de la nation avec les exigences de ses dignitaires les plus remarquables. Aussi la citation du projet Palladium n’est pas anodine, je le crois. Nous tenons peut-être là la solution à nos problèmes respectifs.
De retour près de la table préalablement délaissée, elle se saisit de son propre verre et acheva enfin sa tirade.
- Voici ma proposition : Monsieur le Prêvot, ici présent, va monter et diriger une opération de grande envergure, visant à localiser, neutraliser et rapatrier au sein du Razkaal le fugitif dénommé “Khal”, afin qu’il y soit jugé. Il sera en cela secondé par des hommes du Reike, avec qui il collaborera dans le plus harmonieux des respects. Et pour assurer la réussite de cette mission, le Premier Né du Projet Palladium l’accompagnera. Ce sera là sa première mission officielle et publique. Cette mission sera bien entendu une réussite totale et tous les détails seront communiqués à Monsieur Qrupp, Porte-Parole du Gouvernement, qui se chargera d’en faire mention dans tous les médias de notre nation. Ainsi, en plus du communiqué officiel que monsieur le Sénateur d’Elusie va publier, le peuple découvrira que le génie républicain l’a doté d’une arme révolutionnaire et efficace. Une arme dont le Gouvernement Reike entendra également parler et connaitra fort bien, puisqu’il aura collaboré avec cette dite-arme.
Elle lève finalement son verre, portant un toast. A elle. A eux. A la République.
- Le limier obtient sa vengeance, le sénateur obtient sa reconnaissance et la catin obtient sa crainte. Nous sommes tous gagnants.
”Maintenant, c’est ce que j’appelle une idée brillante.”
Le Sénateur esquisse un sourire sincère envers la Vice-Présidente tout en levant le verre de cognac à la rencontre de son crystal. Il est plutôt un homme à bourbon pour les grandes occasions, mais un spiritueux en remplace très bien un autre et il en avale une gorgée sans se faire prier. Après quoi il repose doucement le verre sur la table et adresse un hochement de tête dans un mélange d’approbation et de remerciement à la représentante de l’état:
”Je prêche peut-être mon église en disant que votre consilience joue en ma faveur, mais je mentirai en disant que ce n’est pas le cas. Cette proposition va à la fois permettre de valoriser les atouts républicains…” il jette un coup d’oeil à Séraphin. ”... et d’enseigner quelques leçons importantes.” Posant une main sur l’épaule du concerné, il l’agrippe pour le contraindre à le suivre et s’incline en reculant de quelques pas, d’une révérence formelle. ”Je vous remercie à la fois de votre temps, de votre indulgence et de votre considération Madame la Vice-Présidente, je vous prie également d’accepter que je prenne congé de vous et que je n’use pas de plus de votre temps, comme je crains que nous n’ayons plus rien d’autre à traiter avec vous.”
En s’éloignant vers la porte en trainant presque le lycanthrope à ses côtés, Zelevas fit enfin, avec un haussement de sourcil et un regard faussement attentionné:
”Je vous souhaite une bonne journée, Madame Exousia.”
Mais dès lors qu’il referma la porte derrière lui, il intima à son faux neveu de le suivre sans sommation et en silence, plaquant un impérieux doigt devant ses lèvres et fusillant d’un regard furibond et exorbité le Prévôt. Zelevas le pousse ensuite devant lui d’une main sur l’omoplate et lui emboîte le pas aussitôt. Une fois suffisamment éloigné des oreilles indiscrètes des gardes de la Vice-Présidente, le vieillard pointe du doigt un des couloirs qui transite de l’Aile Est au bâtiment central, puis passe sans un mot devant les appartements présidentiels avant de regagner l’Aile Ouest et la salle vide du Conseil de Défense. Il empoigne fermement le bras de Séraphin et l’entraîne avec lui dans la pièce qui sert de bureau en situation de crise à l’État-Major. Quelques secondes plus tard seulement il lui explose au visage:
”MAIS À QUOI TU PENSAIS AU JUSTE?”
Il vocifère avec une telle vivacité que ses cheveux dérogent à sa coiffure usuelle pour revenir sur les côtés de sa tête, ses yeux écarquillés et ses mâchoires crispées témoignent d’une rage qu’il ne laisse paraître que très rarement. D’habitude si placide et calme, le Sénateur est méconnaissable en présence de son neveu, et c’est justement parce qu’il s’agit de Séraphin qu’il ne prend aucune pincette avec le jeune homme. Il a participé à son éducation, il l’a connu depuis sa naissance, depuis les premiers instants de sa naissance même, c’est lui qui l’a ramassé sur les dalles de pierre froides et humides du Razkaal devant le vagin ensanglanté de sa mère décharnée, c’est lui qui l’a extrait de cette maudite forteresse suintant la mort et la désolation funèbre par toutes les fenêtres, c’est lui qui lui a ensuite inculqué une éducation, qui a payé les précepteurs et financé les choix du jeune garçon, il ne les a d’ailleurs pas seulement financé, il les a forgé, frappant dans le lopin malléable qu’était ce jeune garçon pour en faire le bras capable des Élusie. Cette colère d’abord sourde et maintenant effusive qu’il témoigne désormais devant Séraphin, c’est celle de l’indignation d’un homme devant l’irrespect de son mentoré pour toutes les valeurs qu’il lui a transmises.
”C’était quoi ça, hein?” Il siffle ses mots entre ses dents avec un ton menaçant, ses lèvres contractées bougent à peine pour articuler ses paroles avec dureté. ”Qu’est-ce que t’as essayé de faire au juste? Y’a un prisonnier qui s’est échappé sur le chemin vers le Razkaal, et alors? Qu’est-ce qu’on en a à foutre. QU’EST-CE QU’ON EN À FOUTRE?” Alors que le Prévôt s’apprête à répondre, Zelevas l’interrompt de plus belle. ”ABSOLUMENT RIEN DU TOUT! Rien, rien et rien, des prisonniers qui s’échappent ça arrive tout les mois, que ce soit en route vers le Razkaal ou vers l’établissement pénitencier de Bras-sur-Mige ça ne change strictement rien, personne ne s’est évadé du Razkaal même, personne de chez vous n’est responsable de la liberté de ce fugitif, et si vous avez échoué à le récupérer, alors chérissez la honte que ça vous procure, thésaurisez la bien dans vos coeurs et gardez la bien vive à l’esprit, parce que c’est ça qui vous donnera la motivation de redoubler de vigilance absolument tout les jours pour ne pas que ça arrive de nouveau.”
Il s’écarte du lycanthrope et frappe d’un poing impulsif sur la table de l’État-Major, faisant osciller l’eau dans le vase en verre posé de l’autre côté du meuble.
”Ravale un peu l’égo mal placé dont tu viens de faire preuve fiston.” Il pointe du doigt la poitrine gauche du jeune homme. ”Parce que ça…” il redirige ensuite son index accusateur et martèle trois fois le front du Prévôt. ”...Ça n’a rien à voir avec ce qu’il y a là dedans.”
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