2 participants
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
La mer ne rêve pas de nous. Elle n’a que faire des mortels, qui s’entre-déchirent pour de futiles raisons. Elle était là longtemps avant que leurs civilisations se développent, et sera encore là quand leurs os se seront transformés en poussière. Ces peuples violents, qui exploitent tout ce qui se trouve autour d’eux pour s’assurer plus de confort, pour s’acheter de futiles possessions, ou pour s’élever au-dessus de leurs semblables. Non, la mer ne rêve pas de nous, mais elle tente parfois de nous avertir. Alors que les vagues se déchainaient, s’écrasant sur les pontons et faisant tanguer les navires marchands amarrés dans le port nordique, les mortels n’y voyaient là qu’un caprice divin, ou encore un événement météorologique anodin, Stupides créatures ! Aveugles à l’évidence ! Ne voyant pas qu’un monstre se tenait parmi eux, caché juste sous leur nez ! Les vagues hurlaient leur indignation, mais celles-ci ne seraient pas écoutées. Bientôt, la mer retrouverait son calme, car si ces stupides créatures ne voulaient pas de sa sagesse, alors elle n’aurait que faire de leur sort.
« Hé, tenancier ! Une tournée de plus, mon brave ! »
Le gérant de la taverne, un homme à l’allure austère, hocha la tête et commença à ouvrir un nouveau fut de bière, tout en essuyant la sueur qui commençait à perler sur son front malgré le mauvais temps dehors. Pour un port marchand comme celui-ci, situé à l’extrémité nord-ouest des Terres du Nord, une mer déchainée signifiait que les bateaux ne pouvaient pas faire la liaison entre le territoire impérial et les terres désolées de l’ancienne Shoumei, et en particulier Sancta. Les marins passaient donc des cales des navires aux bancs des tavernes, et le port disposait d’un nombre suffisamment élevé de ces établissements pour contenter tout le monde. La taverne en question se situait à quelques embrasures des docks, non loin d’un axe principal d’où arrivaient et partaient des chargements divers. Très facile à trouver pour les marins et autres dockers en manque d’alcool, elle disposait d’une grande salle principale, une grande cheminée diffusant sa chaleur équitablement, et un escalier menait aux chambres à l’étage, pour les plus fortunés.
Vieux loups de mers ou marins d’eau douce, tous étaient condamnées à l’immobilisme, chantant des chansons et faisant couler la bière à flots. Mais également des nécromanciens et autres chasseurs de morts-vivants, qui affichaient une mine plus contrariée, car la mer en furie les empêchait de se rendre sur leur terrain de chasse. Un simple contre-temps, mais néanmoins coûteux, car ces tristes individus plus de temps à fournir de nouveaux chargements de Driv’Zafra, pour remplacer ceux perdus dans les mines. Déjà, le manque de patience de l’un d’entre eux avait causé une bagarre avec un marin déjà bien alcoolisé. Le marin avait gagné.
Le tavernier déposa la tournée de bière, sous les vivats du groupe de poivrots, et s’en retourna derrière le bar, où il s’empara d’un verre vide et entreprit de le nettoyer, pour s’occuper. Parcourant des yeux la salle pleine à craquer, son regard s’arrêta sur la vieille dame tout de rose vêtue qui avait fait irruption quelques heures plus tôt, et qui occupait une table à elle toute seule. La table en question avait été investie par une réserve de délicieux petits gâteaux. A sa grande surprise, personne n’avait essayé de lui chercher les noises, et les seuls individus ayant été assez braves pour se diriger vers sa table étaient revenus le sourire aux lèvres, un petit four à la main, et affublés d’un surnom ridicule, mais tellement mignon quand la gentille grand-mère le disait à haute voix.
Même le capitaine auquel l’ancienne s’était adressée, celui qui avait le moins bu et pouvait encore aligner quelques phrases cohérentes, avait eu droit à ce traitement, et avait même accepté de l’inclure à bord de son navire, en partance pour la côte de Sancta. Le bourge, avec sa tête d’ours mal léché, s’était même découvert devant la douce dame.
Comme quoi, les secrets de grand-mère, ça existe bel et bien.
***
« Hé, tenancier ! Une tournée de plus, mon brave ! »
Le gérant de la taverne, un homme à l’allure austère, hocha la tête et commença à ouvrir un nouveau fut de bière, tout en essuyant la sueur qui commençait à perler sur son front malgré le mauvais temps dehors. Pour un port marchand comme celui-ci, situé à l’extrémité nord-ouest des Terres du Nord, une mer déchainée signifiait que les bateaux ne pouvaient pas faire la liaison entre le territoire impérial et les terres désolées de l’ancienne Shoumei, et en particulier Sancta. Les marins passaient donc des cales des navires aux bancs des tavernes, et le port disposait d’un nombre suffisamment élevé de ces établissements pour contenter tout le monde. La taverne en question se situait à quelques embrasures des docks, non loin d’un axe principal d’où arrivaient et partaient des chargements divers. Très facile à trouver pour les marins et autres dockers en manque d’alcool, elle disposait d’une grande salle principale, une grande cheminée diffusant sa chaleur équitablement, et un escalier menait aux chambres à l’étage, pour les plus fortunés.
Vieux loups de mers ou marins d’eau douce, tous étaient condamnées à l’immobilisme, chantant des chansons et faisant couler la bière à flots. Mais également des nécromanciens et autres chasseurs de morts-vivants, qui affichaient une mine plus contrariée, car la mer en furie les empêchait de se rendre sur leur terrain de chasse. Un simple contre-temps, mais néanmoins coûteux, car ces tristes individus plus de temps à fournir de nouveaux chargements de Driv’Zafra, pour remplacer ceux perdus dans les mines. Déjà, le manque de patience de l’un d’entre eux avait causé une bagarre avec un marin déjà bien alcoolisé. Le marin avait gagné.
Le tavernier déposa la tournée de bière, sous les vivats du groupe de poivrots, et s’en retourna derrière le bar, où il s’empara d’un verre vide et entreprit de le nettoyer, pour s’occuper. Parcourant des yeux la salle pleine à craquer, son regard s’arrêta sur la vieille dame tout de rose vêtue qui avait fait irruption quelques heures plus tôt, et qui occupait une table à elle toute seule. La table en question avait été investie par une réserve de délicieux petits gâteaux. A sa grande surprise, personne n’avait essayé de lui chercher les noises, et les seuls individus ayant été assez braves pour se diriger vers sa table étaient revenus le sourire aux lèvres, un petit four à la main, et affublés d’un surnom ridicule, mais tellement mignon quand la gentille grand-mère le disait à haute voix.
Même le capitaine auquel l’ancienne s’était adressée, celui qui avait le moins bu et pouvait encore aligner quelques phrases cohérentes, avait eu droit à ce traitement, et avait même accepté de l’inclure à bord de son navire, en partance pour la côte de Sancta. Le bourge, avec sa tête d’ours mal léché, s’était même découvert devant la douce dame.
Comme quoi, les secrets de grand-mère, ça existe bel et bien.
CENDRES
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1494
crédits : 1494
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Le Reike ; pays dépravé de paysans mornes dans un port miteux. L’odeur de la marée rendait l’air encore plus lourd que ne le faisait l’humidité. Les bâteaux restés à quai charriaient les effluves des poissons crevés dans les fonds de câles. Manger se transformait presque en épreuve tant ses narines étaient agressées. Le sol était poisseux, couvert d’une fine couche d’algues qui le rendait aussi glissant que s’il avait été gelé. Ce qui n’était pas encore le cas mais qui devait sans nul doute donner un spectacle divin lorsque l’hiver pointait enfin. Même la mer semblait prête à engloutir le petit village. Sixte ne l’en aurait pas empêché. Rayer un village Reikoi de la carte...Cette simple idée suffit à lui mettre du baume au cœur et un sourire aux coins des lèvres.
Dépassant un tonneau dégueulant de poisson plus très frais, elle bifurqua à l'angle d’une ruelle pour gagner la suivante. Son client lui avait indiqué cette taverne. “La meilleure du coin !” avait-il argué fièrement avant de s’en retourner vers le petit coffre en bois et en fer qu’elle lui avait remis. “Je vous rejoindrai là-bas pour le paiement”. Qu’à cela ne tienne, elle l’attendrait patiemment quelques heures. Après tout elle mourrait de faim, de soif et le bout de ses orteils avait sans doute viré au violet. Et si l’homme ne se pointait pas ? Elle se ferait un plaisir de remonter sa trace de X ou Y manière puis de s’occuper personnellement de son cas. Sixte n’était pas un monstre de méchanceté ; elle ne prenait aucun plaisir à faire le mal, pas plus qu’à faire le bien. Mais il fallait bien admettre que sur un coup de colère, elle ne rechignait pas à arracher quelques ongles où a humilier les bonhommes qui tentaient de l’entourlouper. En sommes, l’avenir de celui-ci ne dépendait plus que de lui. Elle avait fait sa part.
Quand Sixte franchit enfin la porte elle fut assaillie par les relents de transpiration, d’alcool sur un fond d’odeur de régurgitation. Pendant un bref instant elle hésita à faire demi tour mais la chaleur ambiante et l’invitation du ragoût sur le feu finirent par prendre le dessus. L’endroit était plein à craquer. A cause du temps, comprit-elle. Au fond, au plus près de l’âtre de la cheminée, s'entassait des marins de tous bords et de tout âge, entamant chanson grivoise sur chanson grivoise et faisant se retourner dans leur tombes la plupart des ménestrels à des lieues à la ronde. Sixte les ignora superbement. Elle ne connaissait que trop bien ces chansons et l’envie de leur faire avaler leurs langues la titillait allègrement. Non sans leur lancer un regard mauvais, elle traversa la pièce pour se tenir au comptoir.
- Une assiette de ce qu’il vous reste et… du vin. Elle n’avait aucun doute quant au fait que le vin aurait probablement le goût du vinaigre mais l’alcool lui permettrait d’avoir plus chaud et surtout d’accélérer le temps. En réponse l'homme grommela quelques paroles inintelligibles puis désigna la pièce pour l’inviter à prendre place. Peine perdue, il ne restait aucune chaise de libre, pas plus que de tables. Misère, songea l’elfe en se convainquant que manger debout n’était pas si désagréable.
Au même moment et comme une apparition divine, une petite grand-mère tout de rose vêtue s’imposa dans sa ligne de vue. Sans doute cachée jusqu’ici par la grande carcasse qui se tenait légèrement sur la gauche. En deux enjambées, Sixte franchit la distance qui les séparaient.
- Je peux ? Demanda-t-elle a la vieille femme tout en déposant ses mains sur le dossier de la chaise à côté de la sienne.
Manger seule aurait eu sa préférence mais entre un marin aviné et une grand-mère, le choix était vite fait. Sans parler de la pelletée de gâteaux qui s’étendait devant elle. L’elfe ne put s’empêcher d’ouvrir des yeux ronds de surprise. Par tous les titans! Elle grapillerait bien un ou deux d’entre eux ! Son attention revint toutefois à son interlocutrice dont elle attendit sagement la réponse.
Dépassant un tonneau dégueulant de poisson plus très frais, elle bifurqua à l'angle d’une ruelle pour gagner la suivante. Son client lui avait indiqué cette taverne. “La meilleure du coin !” avait-il argué fièrement avant de s’en retourner vers le petit coffre en bois et en fer qu’elle lui avait remis. “Je vous rejoindrai là-bas pour le paiement”. Qu’à cela ne tienne, elle l’attendrait patiemment quelques heures. Après tout elle mourrait de faim, de soif et le bout de ses orteils avait sans doute viré au violet. Et si l’homme ne se pointait pas ? Elle se ferait un plaisir de remonter sa trace de X ou Y manière puis de s’occuper personnellement de son cas. Sixte n’était pas un monstre de méchanceté ; elle ne prenait aucun plaisir à faire le mal, pas plus qu’à faire le bien. Mais il fallait bien admettre que sur un coup de colère, elle ne rechignait pas à arracher quelques ongles où a humilier les bonhommes qui tentaient de l’entourlouper. En sommes, l’avenir de celui-ci ne dépendait plus que de lui. Elle avait fait sa part.
Quand Sixte franchit enfin la porte elle fut assaillie par les relents de transpiration, d’alcool sur un fond d’odeur de régurgitation. Pendant un bref instant elle hésita à faire demi tour mais la chaleur ambiante et l’invitation du ragoût sur le feu finirent par prendre le dessus. L’endroit était plein à craquer. A cause du temps, comprit-elle. Au fond, au plus près de l’âtre de la cheminée, s'entassait des marins de tous bords et de tout âge, entamant chanson grivoise sur chanson grivoise et faisant se retourner dans leur tombes la plupart des ménestrels à des lieues à la ronde. Sixte les ignora superbement. Elle ne connaissait que trop bien ces chansons et l’envie de leur faire avaler leurs langues la titillait allègrement. Non sans leur lancer un regard mauvais, elle traversa la pièce pour se tenir au comptoir.
- Une assiette de ce qu’il vous reste et… du vin. Elle n’avait aucun doute quant au fait que le vin aurait probablement le goût du vinaigre mais l’alcool lui permettrait d’avoir plus chaud et surtout d’accélérer le temps. En réponse l'homme grommela quelques paroles inintelligibles puis désigna la pièce pour l’inviter à prendre place. Peine perdue, il ne restait aucune chaise de libre, pas plus que de tables. Misère, songea l’elfe en se convainquant que manger debout n’était pas si désagréable.
Au même moment et comme une apparition divine, une petite grand-mère tout de rose vêtue s’imposa dans sa ligne de vue. Sans doute cachée jusqu’ici par la grande carcasse qui se tenait légèrement sur la gauche. En deux enjambées, Sixte franchit la distance qui les séparaient.
- Je peux ? Demanda-t-elle a la vieille femme tout en déposant ses mains sur le dossier de la chaise à côté de la sienne.
Manger seule aurait eu sa préférence mais entre un marin aviné et une grand-mère, le choix était vite fait. Sans parler de la pelletée de gâteaux qui s’étendait devant elle. L’elfe ne put s’empêcher d’ouvrir des yeux ronds de surprise. Par tous les titans! Elle grapillerait bien un ou deux d’entre eux ! Son attention revint toutefois à son interlocutrice dont elle attendit sagement la réponse.
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
Parfois, il est inutile de parler, car le corps parle pour nous, et son langage est bien plus riche en information que ce que la majorité des gens peuvent penser. Un pied qui ne cessait de taper le sol de la taverne pour ce marin, trahissant son impatience de voir la tempête se calmer. Des doigts dont les jointures étaient enroulées un brin trop fort autour d’une chope pour cet autre loup de mer, qui à l’évidence voulait que son compagnon de table, un homme des plus volubiles, s’arrête de déblatérer des inepties tel un moulin à paroles. Pour la personne qui se tenait en face de Mégère, ses traits crispés hurlaient son dégoût pour cet endroit, si l’on omettait son très rapide coup d’œil jeté aux pâtisseries de la grand-mère. Somme toute, une réaction normale, car les petits gâteaux de l’ancienne Fae étaient bien évidemment les meilleurs de tout le Sekai !
Une Elfe, donc ! Des créatures sans grand intérêt, se vantant de leur soi-disant noblesse et de leurs talents pour la magie. On aurait pu croire qu’une certaine forme de sagesse se serait développée à l’issue de leurs très longues vies, mais hélas ! Pas étonnant qu’un tel orgueil ai propulsé leur ancien empire vers son inéluctable chute ! Cependant, la femme aux oreilles pointues qui cherchait en Mégère une échappatoire à l’enfer de la taverne avait quelque chose de singulier. Quelque chose de … supérieur ! Cette morne journée allait devenir intéressante.
« Ooooh, mon petit chou à la crème ! Prenez place ! Quelle gentillesse de venir tenir compagnie à une vielle grand-mère seule ! Tenez, prenez donc un gâteau ! »
Joignant le geste à la parole, l’ancienne Fae attrapa la main son interlocutrice, qui venait à peine de s’asseoir à côté d’elle, pour y placer une pâtisserie de sa création : un petit gâteau en forme de boule tenant facilement dans la main, et fourré avec une onctueuse crème pâtissière légèrement sucrée. Un vrai plaisir pour les papilles gustatives, d’autant que Mégère ne lésinait pas sur la quantité, si bien que son panier en osier, disposé sur la table, était rempli de ces succulents petits-fours, tous aussi délicieux les uns que les autres. Leur vrai rôle, en cet instant précis, était surtout de permettre à Mégère d’établir un contact physique sans attirer l’attention sur sa véritable intention, à savoir lire l’esprit de son interlocutrice trop occupée à se lécher les babines.
Melorn … Une innocence perdue … Une existence marquée par le ressentiment … Des ailes … DIVINES !
Une ange ! Une magnifique création des maîtres du Royaume Divin ! Ooooh, quelle chance de croiser le chemin d’un de ces êtres purs ! Et quand bien-même celle-ci se voyait souillée par un horrible croisement avec du sang elfique, son sang divin ne faisait aucun doute ! Vite ! Quoi d’autre ?
De la haine … envers le Reike … Une foi perdue … NON !
Cette pauvre ouaille ne vénérait pas les Titans ! Pire, elle les … DETESTAIT ! Mégère rompit le contact physique, qui n’avait duré que quelques secondes, et déjà son cerveau marchait à toute allure pour digérer l’information. Haïr l'Empire reikois était une chose parfaitement concevable, mais comment une créature avec une ascendance divine pouvait détester les entités à qui elle devait son existence ? Etait-ce les épreuves de l’enfance ? Le rejet de ses pairs ? Bah ! Des broutilles insignifiantes pour un être parfait !
Secrètement incrédule, Mégère parvint tout de même à garder la face, maintenant son sourire face à la demi-ange. Bien que son ressentiment envers les Titans soit blasphématoire, la grand-mère pouvait potentiellement retourner la situation à son avantage ! Si l’ancienne Fae, grâce à ses talents de manipulatrice, parvenait à calmer la colère de sa compagne de table contre les Titans, la canaliser, puis la déchainer entièrement contre l’Empire, la femme aux cheveux d’or deviendrait une alliée inestimable pour la cause ! Les yeux brillants d’excitation, Mégère se pencha vers sa compagne de table :
« Et qu'est-ce qui vous amène si loin au Nord, mon trésor ? A part tenir compagnie aux personnes agées ? »
Un petit gloussement s'échappa des lèvres de la Fae, qui avait hâte de pouvoir ramener cette pauvre créature divine dans le droit chemin.
CENDRESUne Elfe, donc ! Des créatures sans grand intérêt, se vantant de leur soi-disant noblesse et de leurs talents pour la magie. On aurait pu croire qu’une certaine forme de sagesse se serait développée à l’issue de leurs très longues vies, mais hélas ! Pas étonnant qu’un tel orgueil ai propulsé leur ancien empire vers son inéluctable chute ! Cependant, la femme aux oreilles pointues qui cherchait en Mégère une échappatoire à l’enfer de la taverne avait quelque chose de singulier. Quelque chose de … supérieur ! Cette morne journée allait devenir intéressante.
« Ooooh, mon petit chou à la crème ! Prenez place ! Quelle gentillesse de venir tenir compagnie à une vielle grand-mère seule ! Tenez, prenez donc un gâteau ! »
Joignant le geste à la parole, l’ancienne Fae attrapa la main son interlocutrice, qui venait à peine de s’asseoir à côté d’elle, pour y placer une pâtisserie de sa création : un petit gâteau en forme de boule tenant facilement dans la main, et fourré avec une onctueuse crème pâtissière légèrement sucrée. Un vrai plaisir pour les papilles gustatives, d’autant que Mégère ne lésinait pas sur la quantité, si bien que son panier en osier, disposé sur la table, était rempli de ces succulents petits-fours, tous aussi délicieux les uns que les autres. Leur vrai rôle, en cet instant précis, était surtout de permettre à Mégère d’établir un contact physique sans attirer l’attention sur sa véritable intention, à savoir lire l’esprit de son interlocutrice trop occupée à se lécher les babines.
Melorn … Une innocence perdue … Une existence marquée par le ressentiment … Des ailes … DIVINES !
Une ange ! Une magnifique création des maîtres du Royaume Divin ! Ooooh, quelle chance de croiser le chemin d’un de ces êtres purs ! Et quand bien-même celle-ci se voyait souillée par un horrible croisement avec du sang elfique, son sang divin ne faisait aucun doute ! Vite ! Quoi d’autre ?
De la haine … envers le Reike … Une foi perdue … NON !
Cette pauvre ouaille ne vénérait pas les Titans ! Pire, elle les … DETESTAIT ! Mégère rompit le contact physique, qui n’avait duré que quelques secondes, et déjà son cerveau marchait à toute allure pour digérer l’information. Haïr l'Empire reikois était une chose parfaitement concevable, mais comment une créature avec une ascendance divine pouvait détester les entités à qui elle devait son existence ? Etait-ce les épreuves de l’enfance ? Le rejet de ses pairs ? Bah ! Des broutilles insignifiantes pour un être parfait !
Secrètement incrédule, Mégère parvint tout de même à garder la face, maintenant son sourire face à la demi-ange. Bien que son ressentiment envers les Titans soit blasphématoire, la grand-mère pouvait potentiellement retourner la situation à son avantage ! Si l’ancienne Fae, grâce à ses talents de manipulatrice, parvenait à calmer la colère de sa compagne de table contre les Titans, la canaliser, puis la déchainer entièrement contre l’Empire, la femme aux cheveux d’or deviendrait une alliée inestimable pour la cause ! Les yeux brillants d’excitation, Mégère se pencha vers sa compagne de table :
« Et qu'est-ce qui vous amène si loin au Nord, mon trésor ? A part tenir compagnie aux personnes agées ? »
Un petit gloussement s'échappa des lèvres de la Fae, qui avait hâte de pouvoir ramener cette pauvre créature divine dans le droit chemin.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1494
crédits : 1494
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte fut bien incapable de retenir la grimace qui déforma ses traits un bref instant. “Mon petit chou à la crème”. Non content d’être un surnom horriblement laid il était aussi atrocement gentil. De mémoire d’elfe, le dernier surnom à peu près sympathique dont on l’avait affublé n’était rien de plus rien de moins qu’une comparaison douteuse avec un petit pigeon ou quelque chose dans le genre. Elle ne se souvenait plus vraiment et elle ne désirait pas que cela change. Elle se contenta donc de tirer la chaise pour prendre place. A peine ses fesses eurent touchées le bois de l’assise qu’elle se retrouva déjà avec un gâteau dans les mains. Débordant de crème pâtissière et de gourmandise. L’odeur délicate du sucre la fit immédiatement saliver. Après avoir passé des jours entiers à ne se nourrir que de porridge et de viande séchée, ce gâteau était la pire des tentations. Pendant un bref instant ses iris miroitèrent et l’enfant enfouie bien profondément en elle ne s'empêcha pas de danser de joie. Un bref sourire aux coins de ses lèvres fut la seule preuve de son existence.
A contre cœur elle déposa la sucrerie sur la table, juste devant elle, comme si elle voulait la garder bien en vue au cas où quelqu’un déciderait de la lui reprendre. Aujourd’hui elle ferait preuve de maturité et ne céderait à ce désir fait de sucre que lorsqu’elle aurait avalé un plat chaud. A la place elle se détourna pour faire face à la vieille femme.
- Merci, commença-t-elle en hochant la tête. Puis elle haussa simplement les épaules. - Je ne fais rien de plus, ni rien de moins que ce que font les autres. Je travaille. J’apporte des messages à qui en a besoin. Elle marqua un temps d’arrêt. - Et à qui peut se l’offrir. Ajouta-t-elle au cas où la grand-mère déciderait de l’ensevelir de lettres pour ses petits-enfants. Non pas que Sixte ne lui rendrait pas volontiers service en échange de sa pâtisserie mais pas de là à aller livrer une vieille lettre jusqu’à l’autre bout du Reike.
Entre-temps l’aubergiste revint avec une assiette et une coupe de vin qu’il déposa lourdement sur la table avant de tendre la main, attendant son paiement.
- Si vous voulez quelque chose, c’est le moment. Indiqua la jeune elfe, tout en pointant la mignardise du pouce. - Pour vous remercier. Enfin, elle paya simplement ce qui était dû puis s'intéressa à son assiette. Il n’y avait pas de quoi se rouler par terre. La sauce semblait onctueuse mais le plat ne comportait que quelques rares morceaux de pomme de terre et de carotte et encore moins de bouts de poisson. Qu’à cela ne tienne, son dernier repas chaud remontait à plus d’une semaine. Elle attrapa la cuillère en bois et avala une grosse bouchée d’une traite. La chaleur dévala son gosier jusqu’à son estomac et elle poussa un soupir d’aise. - Par les Divins, ça fait du bien ! Une fois sa bouchée avaler, elle l’entrecoupa d’une gorgée de vin puis fourra une nouvelle pomme de terre dans sa bouche. Quand cette dernière eut prit le même chemin que la première elle se tourna à nouveau vers la vieille femme.
- Et vous ? Vous êtes originaire de la région ? A vrai dire, Sixte ne voyait pas d’autres raisons à la présence de la grand-mère ici. Impossible qu’une femme de son âge ait fait le voyage seule. Même pour elle, dans la force de l’âge, ce n’était pas une partie de plaisir alors pour une femme telle que celle lui faisait face… - On peut pas dire que le nord soit une région très accueillante. Le Reike de manière générale, manqua-t-elle d’ajouter. Mais elle se retint, même vieille une rekoise pourrait aisément lui poser des problèmes. - Au fait, on m’appelle Sixte. Et elle tendit poliment la main dans la direction de son vis-à-vis.
A contre cœur elle déposa la sucrerie sur la table, juste devant elle, comme si elle voulait la garder bien en vue au cas où quelqu’un déciderait de la lui reprendre. Aujourd’hui elle ferait preuve de maturité et ne céderait à ce désir fait de sucre que lorsqu’elle aurait avalé un plat chaud. A la place elle se détourna pour faire face à la vieille femme.
- Merci, commença-t-elle en hochant la tête. Puis elle haussa simplement les épaules. - Je ne fais rien de plus, ni rien de moins que ce que font les autres. Je travaille. J’apporte des messages à qui en a besoin. Elle marqua un temps d’arrêt. - Et à qui peut se l’offrir. Ajouta-t-elle au cas où la grand-mère déciderait de l’ensevelir de lettres pour ses petits-enfants. Non pas que Sixte ne lui rendrait pas volontiers service en échange de sa pâtisserie mais pas de là à aller livrer une vieille lettre jusqu’à l’autre bout du Reike.
Entre-temps l’aubergiste revint avec une assiette et une coupe de vin qu’il déposa lourdement sur la table avant de tendre la main, attendant son paiement.
- Si vous voulez quelque chose, c’est le moment. Indiqua la jeune elfe, tout en pointant la mignardise du pouce. - Pour vous remercier. Enfin, elle paya simplement ce qui était dû puis s'intéressa à son assiette. Il n’y avait pas de quoi se rouler par terre. La sauce semblait onctueuse mais le plat ne comportait que quelques rares morceaux de pomme de terre et de carotte et encore moins de bouts de poisson. Qu’à cela ne tienne, son dernier repas chaud remontait à plus d’une semaine. Elle attrapa la cuillère en bois et avala une grosse bouchée d’une traite. La chaleur dévala son gosier jusqu’à son estomac et elle poussa un soupir d’aise. - Par les Divins, ça fait du bien ! Une fois sa bouchée avaler, elle l’entrecoupa d’une gorgée de vin puis fourra une nouvelle pomme de terre dans sa bouche. Quand cette dernière eut prit le même chemin que la première elle se tourna à nouveau vers la vieille femme.
- Et vous ? Vous êtes originaire de la région ? A vrai dire, Sixte ne voyait pas d’autres raisons à la présence de la grand-mère ici. Impossible qu’une femme de son âge ait fait le voyage seule. Même pour elle, dans la force de l’âge, ce n’était pas une partie de plaisir alors pour une femme telle que celle lui faisait face… - On peut pas dire que le nord soit une région très accueillante. Le Reike de manière générale, manqua-t-elle d’ajouter. Mais elle se retint, même vieille une rekoise pourrait aisément lui poser des problèmes. - Au fait, on m’appelle Sixte. Et elle tendit poliment la main dans la direction de son vis-à-vis.
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
Mégère ne commanda rien de plus auprès du tenancier, qui s’éloignait déjà en comptant la monnaie, et regarda sans rien dire son interlocutrice manger. Dans d’autres circonstances, on aurait presque pu s’émouvoir de la scène : une grand-mère regardant sa progéniture se délecter d’une de ces recettes secrètes, un sourire tout ce qui il a de plus gentil et bon en ce monde. Hélas, ni le lieu, ni la recette ni les personnages ne collaient à cette image idyllique. Une taverne remplie mécréants, une nourriture tout juste mangeable, une demi-ange réduite au statut de simple coursière et une ancienne Fae aussi gentille qu’une chimère. Quel beau monde que le Sekai !
Sa compagne de table s’étant présenté, après avoir englouti une bouchée du ragoût, Mégère serra la main tendue, souriant de plus belle alors qu’elle réfléchissait à la meilleure manière de répondre à ses questions. La créature divine assise à côté d’elle lui paraissait … aigrie, comme si la vie au Sekai l’avait rendu blasée. Oui, les serviteurs des Titans devaient vivre cachés après leur défaite, et oui, il était tout à fait compréhensible d’exécrer les endroits comme celui-ci, mais il y avait une différence entre un déguisement et un véritable état d’esprit … Cette Sixte ne savait-elle donc rien de son fabuleux héritage ? Ou était passé la fierté angélique ? Dans ce cas précis, pas dissimulé derrière un masque, mais tout simplement … inexistante ! Ooooh, Mégère se devait de réparer ce tort :
« Mégère ! Enchantée ! »
L’ancienne Fae se retint de lancer un autre surnom ridicule à la cantonade. Un art qui n’avait plus de secret pour elle, mais Mégère avait remarqué le rictus désapprobateur de Sixte un peu plus tôt. Inutile d’enfoncer le clou.
« De passage, tout comme vous ! Les Terres du Nord sont bien trop rudes pour mes vieux os ! Ce froid pourrait vous geler une tarte à peine sortie du four ! Non, ma chère, je fais route vers ma patrie, vers la Cité Blanche ! »
Un mélange de vérités et de mensonges, car Mégère avait simplement mis un terme à la série de meurtres et de manipulations qu’elle avait perpétrée dans le Nord de l’Empire, préférant changer de repaire avant de se faire repérer. Maël, ancien joyau shoumeeïn occupé par le Reike, semblait la ville parfaite pour ourdir ses prochains complots. Une ville qui n’était techniquement pas son foyer, car la grand-mère était née parmi les siens, dans une forêt non loin de la ville.
L’ancienne Fae attrapa l’un des petits fours, faisant mine de le regarder, puis :
« Ooooh, par les Divins, ces gâteaux seront bientôt tous secs ! Que diriez-vous de les manger après votre repas, très chère ? »
Une question anodine, au timing cependant très précis, car la vieille dame avait fait usage de son mana au même moment qu’elle évoquait ses divins maîtres, afin d’influencer une émotion bien précise de son interlocutrice : La curiosité. Si le sujet des Titans était amené par la demi-ange, cela paraitrait beaucoup moins suspect que si Mégère abordait la question de but en blanc. Restait à voir si le contrôle des émotions avait fonctionné comme prévu.
CENDRESSa compagne de table s’étant présenté, après avoir englouti une bouchée du ragoût, Mégère serra la main tendue, souriant de plus belle alors qu’elle réfléchissait à la meilleure manière de répondre à ses questions. La créature divine assise à côté d’elle lui paraissait … aigrie, comme si la vie au Sekai l’avait rendu blasée. Oui, les serviteurs des Titans devaient vivre cachés après leur défaite, et oui, il était tout à fait compréhensible d’exécrer les endroits comme celui-ci, mais il y avait une différence entre un déguisement et un véritable état d’esprit … Cette Sixte ne savait-elle donc rien de son fabuleux héritage ? Ou était passé la fierté angélique ? Dans ce cas précis, pas dissimulé derrière un masque, mais tout simplement … inexistante ! Ooooh, Mégère se devait de réparer ce tort :
« Mégère ! Enchantée ! »
L’ancienne Fae se retint de lancer un autre surnom ridicule à la cantonade. Un art qui n’avait plus de secret pour elle, mais Mégère avait remarqué le rictus désapprobateur de Sixte un peu plus tôt. Inutile d’enfoncer le clou.
« De passage, tout comme vous ! Les Terres du Nord sont bien trop rudes pour mes vieux os ! Ce froid pourrait vous geler une tarte à peine sortie du four ! Non, ma chère, je fais route vers ma patrie, vers la Cité Blanche ! »
Un mélange de vérités et de mensonges, car Mégère avait simplement mis un terme à la série de meurtres et de manipulations qu’elle avait perpétrée dans le Nord de l’Empire, préférant changer de repaire avant de se faire repérer. Maël, ancien joyau shoumeeïn occupé par le Reike, semblait la ville parfaite pour ourdir ses prochains complots. Une ville qui n’était techniquement pas son foyer, car la grand-mère était née parmi les siens, dans une forêt non loin de la ville.
L’ancienne Fae attrapa l’un des petits fours, faisant mine de le regarder, puis :
« Ooooh, par les Divins, ces gâteaux seront bientôt tous secs ! Que diriez-vous de les manger après votre repas, très chère ? »
Une question anodine, au timing cependant très précis, car la vieille dame avait fait usage de son mana au même moment qu’elle évoquait ses divins maîtres, afin d’influencer une émotion bien précise de son interlocutrice : La curiosité. Si le sujet des Titans était amené par la demi-ange, cela paraitrait beaucoup moins suspect que si Mégère abordait la question de but en blanc. Restait à voir si le contrôle des émotions avait fonctionné comme prévu.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1494
crédits : 1494
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte dû lutter contre l’étonnement qui menaçait d’étirer ses sourcils vers le haut. La cité-blanche, l’ancien bijou du Sekaï ; Maël. Par les titans! qu’elle détestait cette cité et la pâleur de ses hautes tours, le glas des églises ainsi que la tristesse de sa richesse tombée en désuétude dès lors que le Reike en avait pris le pouvoir. Faisant des lieux de savoir des lieux de pouvoir. Rayant les bibliothèques pour y monter des salles de stratégie, détruisant les académies pour en faire des dépôts d’armes. Sixte n’était pas une érudite, la magie et les enseignements n’avaient jamais été son fort pourtant elle regrettait ce qui était arrivé à cette ville et surtout à son peuple. Prit entre deux feux, le Reike ou les Titans. L’enfer ou la damnation. La peste ou le choléra. Elle les plaignait sincèrement. Pas assez cependant pour avoir prêté main forte quand elle aurait pu le faire. Les affaires des uns n'étaient pas ses affaires.
En tout cas, Mégère lui semblait bien peu robuste pour effectuer un tel voyage avec pour seule compagnie, elle-même. Soit elle était bien plus débrouillarde et en forme qu’elle ne le laissait paraître, soit elle allait droit à une mort certaine. Sixte, pour son cas, ne comptait mettre les pieds là-bas de sitôt et par chance la vieille femme ne semblait pas vouloir d’un guide ; ce que l’elfe ne comptait pas non plus lui proposer.
Elle était sur le point de la questionner un peu plus concernant son voyage ainsi que ses conditions, après tout la vieille femme avait peut-être quelques astuces à lui apprendre. Même si la mercenaire pouvait se targuer d’avoir dépassé les trois cents ans elle continuait d’apprendre de ses paires et si Mégère avait l’air d’une antiquité, peut-être l’était-elle réellement. Mais avant qu’elle n’ait pu ouvrir la bouche, les mots de la vieillarde piquèrent son intérêt au vif.
- Vous êtes diviniste ? Laissa-t-elle échapper avant de se redresser de surprise, non pas parce que Mégère venait de jurer mais bien parce que son corps avait agit avant même que son cerveau n’ait fini de penser. - Désolée. Dit-elle finalement en se rendant compte que sa bouche s’était agitée plus vite que son cerveau ne l’en aurait cru capable. - Mais avec ce qu’il s’est passé dans votre cité… Qu’il était difficile de trouver les mots en matière de religion et Sixte n’était pas non plus connu pour son tact ou son aisance verbale. Non, son talent résidait plutôt dans une franchise bien souvent malvenue ou mal perçue, tout dépendait du point de vue.
Les Amala étaient, autrefois, de fervent religieux. Avant qu’un ange ne vienne souiller leur lignée pourtant si parfaite. D’aucun aurait pu penser que se voir offrir un enfant à demi angélique aurait pu réjouir une famille de pratiquants, mais c’était sans compter leur orgueil façonné par les décennies, les siècles même. Chaque enfant était marié dans l’unique but de rendre plus parfaite la génération suivante. Peut-être que si Vestoria n’était pas née difforme, elle aurait fait leur fierté mais ce n’était pas le cas. A la place, ils le prirent son existence comme un affront, un crachat au visage de leur famille dévouée. Ainsi ils élevèrent la petite demi-ange dans le culte des divins, mais plus qu’à les chérir ils lui apprirent à les haïr. Ainsi elle n’avait jamais vu autre chose en eux que les maîtres de sa déchéance, les marionnettistes organisant sa chute avant même qu’elle n’ait le temps de s’élever.
- Il est rare de rencontrer des gens comme vous. Choisit-elle finalement de répondre.
En tout cas, Mégère lui semblait bien peu robuste pour effectuer un tel voyage avec pour seule compagnie, elle-même. Soit elle était bien plus débrouillarde et en forme qu’elle ne le laissait paraître, soit elle allait droit à une mort certaine. Sixte, pour son cas, ne comptait mettre les pieds là-bas de sitôt et par chance la vieille femme ne semblait pas vouloir d’un guide ; ce que l’elfe ne comptait pas non plus lui proposer.
Elle était sur le point de la questionner un peu plus concernant son voyage ainsi que ses conditions, après tout la vieille femme avait peut-être quelques astuces à lui apprendre. Même si la mercenaire pouvait se targuer d’avoir dépassé les trois cents ans elle continuait d’apprendre de ses paires et si Mégère avait l’air d’une antiquité, peut-être l’était-elle réellement. Mais avant qu’elle n’ait pu ouvrir la bouche, les mots de la vieillarde piquèrent son intérêt au vif.
- Vous êtes diviniste ? Laissa-t-elle échapper avant de se redresser de surprise, non pas parce que Mégère venait de jurer mais bien parce que son corps avait agit avant même que son cerveau n’ait fini de penser. - Désolée. Dit-elle finalement en se rendant compte que sa bouche s’était agitée plus vite que son cerveau ne l’en aurait cru capable. - Mais avec ce qu’il s’est passé dans votre cité… Qu’il était difficile de trouver les mots en matière de religion et Sixte n’était pas non plus connu pour son tact ou son aisance verbale. Non, son talent résidait plutôt dans une franchise bien souvent malvenue ou mal perçue, tout dépendait du point de vue.
Les Amala étaient, autrefois, de fervent religieux. Avant qu’un ange ne vienne souiller leur lignée pourtant si parfaite. D’aucun aurait pu penser que se voir offrir un enfant à demi angélique aurait pu réjouir une famille de pratiquants, mais c’était sans compter leur orgueil façonné par les décennies, les siècles même. Chaque enfant était marié dans l’unique but de rendre plus parfaite la génération suivante. Peut-être que si Vestoria n’était pas née difforme, elle aurait fait leur fierté mais ce n’était pas le cas. A la place, ils le prirent son existence comme un affront, un crachat au visage de leur famille dévouée. Ainsi ils élevèrent la petite demi-ange dans le culte des divins, mais plus qu’à les chérir ils lui apprirent à les haïr. Ainsi elle n’avait jamais vu autre chose en eux que les maîtres de sa déchéance, les marionnettistes organisant sa chute avant même qu’elle n’ait le temps de s’élever.
- Il est rare de rencontrer des gens comme vous. Choisit-elle finalement de répondre.
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
Le moment qu’attendait Mégère était arrivé : le sujet des Titans. Une haine qu’on avait imposé à cette demi-ange, la faute d’un orgueil démesuré par une famille intolérante. Si cela n’avait pas tourné au désavantage de Mégère, celle-ci aurait bien applaudi ! Tant de cruauté, de manipulation malsaine ! Ha, quel dommage que ces Amala se soient fourvoyés en déversant leur intolérance sur une créature divine ! Néanmoins, la vieille Fae pouvait apercevoir une opportunité … Plus tard, cependant, car la curiosité de son interlocutrice avait été piquée, comme le voulait Mégère. Il fallait maintenant faire preuve de tact. La grand-mère afficha une mine légèrement déconfite, avant de répondre :
« Oui, ma chère ! Maël n’est plus le joyau d’autrefois ! Toute une histoire, toute une culture, foulées au pied par une armée étrangère ! Une vulgaire tête de pont, maintenant transformé en bastion impérial permanant ! En vérité, je vous le dis, le Reike, ces prétendus sauveurs, ne semblent pas avoir l’intention de partir ! »
Venait maintenant le moment critique :
« Oh, écoutez-les donc, ces valeureux guerriers ! Nous avons vaincu les Titans ! Nous avons repoussé les monstres et les fanatiques ! Maintenant regardez ce qu’il se passe vraiment, ma chère ! L’ancienne fédération rasée, une population soumise sous le joug d’un empire étranger, qui pille ses ressources et qui se cache derrière son prétendu statut de sauveur du Sekai pour asseoir sa domination ! »
Mégère grogna, puis reprit sa diatribe :
« Et avez-vous visité ces Terres du Nord ? Ces mines remplies de morts-vivants asservis ! Voyez comme le Reike profite de la déchéance de Shoumeï ! Voyez le vrai visage de nos sauveurs ! De simples opportunistes, voilà ce qu’ils sont ! Des pillards prêts à tout pour contrôler le Sekai entier ! »
Enfin, le coup de grâce :
« Pire encore ! J’ai entendu dire que le Reike ne tolérait pas les croyances différentes de la sienne ! En particulier au sein de la Cité Blanche ! Oui, le culte des Divins n’est pas parfait, mais de là à le voir comme une imperfection, une tare à éradiquer ! N’est-ce pas là la marque des tyrans ? En particulier venant d’un couple impérial se considérant comme des divinités ? Quel orgueil ! »
Avec le brouhaha ambiant, et sans doute un peu de magie, les paroles de Mégère n’avaient pas attiré l’attention. Encore heureux, car la taverne était remplie de fiers Reikois, qui se seraient fait un plaisir de défendre l’honneur de leur patrie de la seule manière qu’ils connaissaient : la violence. Ironiquement, cela n’aurait fait que confirmer les dires de l’ancienne Fae, mais celle-ci n’avait pas l’intention de perdre la vie dans ce trou perdu. La grand-mère mordit dans le petit four qu’elle tenait dans sa main, tout en guettant la réaction de sa compagne de table.
Son discours était ciblé sur des points bien précis : La cupidité de plus en plus apparente de l’Empire et sa prétendue intolérance envers les autres croyances, en particulier le divinisme. De quoi raviver de sombres souvenirs d’enfance chez la demi-ange, peindre une grande cible sur le dos du Reike, et associer les deux. Une cible tellement grande que Sixte n’aurait d’autre choix que de détourner sa haine des Titans vers ce nouveau bouc émissaire. Un objectif très dur à atteindre, mais Mégère excellait en manipulation d’autrui. La Fae raviverait la foi chez cette pauvre âme divine ! Elle rendrait fiers les maîtres du Royaume Divin ! Fiers de voir une de leurs créations rentrer au bercail !
Oooh, gloire à eux ! Liberté pour la Chuchoteuse ! Gloire aux Titans !
CENDRES« Oui, ma chère ! Maël n’est plus le joyau d’autrefois ! Toute une histoire, toute une culture, foulées au pied par une armée étrangère ! Une vulgaire tête de pont, maintenant transformé en bastion impérial permanant ! En vérité, je vous le dis, le Reike, ces prétendus sauveurs, ne semblent pas avoir l’intention de partir ! »
Venait maintenant le moment critique :
« Oh, écoutez-les donc, ces valeureux guerriers ! Nous avons vaincu les Titans ! Nous avons repoussé les monstres et les fanatiques ! Maintenant regardez ce qu’il se passe vraiment, ma chère ! L’ancienne fédération rasée, une population soumise sous le joug d’un empire étranger, qui pille ses ressources et qui se cache derrière son prétendu statut de sauveur du Sekai pour asseoir sa domination ! »
Mégère grogna, puis reprit sa diatribe :
« Et avez-vous visité ces Terres du Nord ? Ces mines remplies de morts-vivants asservis ! Voyez comme le Reike profite de la déchéance de Shoumeï ! Voyez le vrai visage de nos sauveurs ! De simples opportunistes, voilà ce qu’ils sont ! Des pillards prêts à tout pour contrôler le Sekai entier ! »
Enfin, le coup de grâce :
« Pire encore ! J’ai entendu dire que le Reike ne tolérait pas les croyances différentes de la sienne ! En particulier au sein de la Cité Blanche ! Oui, le culte des Divins n’est pas parfait, mais de là à le voir comme une imperfection, une tare à éradiquer ! N’est-ce pas là la marque des tyrans ? En particulier venant d’un couple impérial se considérant comme des divinités ? Quel orgueil ! »
Avec le brouhaha ambiant, et sans doute un peu de magie, les paroles de Mégère n’avaient pas attiré l’attention. Encore heureux, car la taverne était remplie de fiers Reikois, qui se seraient fait un plaisir de défendre l’honneur de leur patrie de la seule manière qu’ils connaissaient : la violence. Ironiquement, cela n’aurait fait que confirmer les dires de l’ancienne Fae, mais celle-ci n’avait pas l’intention de perdre la vie dans ce trou perdu. La grand-mère mordit dans le petit four qu’elle tenait dans sa main, tout en guettant la réaction de sa compagne de table.
Son discours était ciblé sur des points bien précis : La cupidité de plus en plus apparente de l’Empire et sa prétendue intolérance envers les autres croyances, en particulier le divinisme. De quoi raviver de sombres souvenirs d’enfance chez la demi-ange, peindre une grande cible sur le dos du Reike, et associer les deux. Une cible tellement grande que Sixte n’aurait d’autre choix que de détourner sa haine des Titans vers ce nouveau bouc émissaire. Un objectif très dur à atteindre, mais Mégère excellait en manipulation d’autrui. La Fae raviverait la foi chez cette pauvre âme divine ! Elle rendrait fiers les maîtres du Royaume Divin ! Fiers de voir une de leurs créations rentrer au bercail !
Oooh, gloire à eux ! Liberté pour la Chuchoteuse ! Gloire aux Titans !
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1494
crédits : 1494
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte se tendit comme la corde d’un arc quand Mégère se mit à saigner le Reike à voix haute. L’Elfe partageait son avis, plus que de raison et il était rare de trouver quelqu’un qui soit ouvertement contre le Reike. Toutefois elle ne put s’empêcher de lancer des regards à la dérobée à gauche, puis à droite, pour s'assurer que personne n’épie leur conversation. C’est qu’elle attendait encore le paiement de sa précédente course et ne tenait pas à devoir fuir le village avant d’avoir les poches pleines de pièces d’argent. Mais personne ne semblait s’intéresser ni à elles, ni à leur conversation. Sixte se détendit légèrement, toujours sur ses gardes et profitant des explications de la vieille femme pour terminer son ragout avant de jeter son dévolu sur le gâteau à la crème qui lui faisait de l’œil depuis de trop longues minutes.
- Mais sans le Reike que serait-il advenu de Maël ? C’était une question qu’elle s’était toujours posée. Il était clair que si les Reikois n’avaient pas réduit la ville en cendre il en avait détruit le cœur même avant de l’asservir avec pour seul argument, l’aide fournie. Mais d’un autre côté, que serait-il advenu sans leur intervention ? Est-ce que les titans n’auraient pas, tout bonnement, écrasé la cité blanche jusqu’à ce qu’il ne reste d’elle que de la poussière ? - Je veux dire… Le peuple Reikois est arriéré, grand dans leur puissance mais faible pour ce qui est du reste c’est un fait. Mais les titans auraient simplement pu réduire la cité en poussière jusqu’à ce qu’il n’en reste rien.
Elle planta ses crocs dans le gâteau et soupira d’aise quand le goût du sucre se répandit sur son palais.
- Ch’ai délicieux. Soupira-t-elle en avalant sa bouchée. - Pour Maël c’était comme choisir entre la peste noire et la maladie du rat. C’est le moindre mal qui l’a emporté. Malheureusement la puissance du Reike grandit elle aussi. J’ai bien peur que Maël n’ait d’autres choix que de rester sous sa coupe si elle espère subsister.
Une nouvelle part de gâteau ainsi qu’une gorgée de vin avalée -un bien étrange mélange - plus tard, elle poursuivit :
- J’ai visité les terres du nord de nombreuses fois mais je n’ai jamais vu de mes yeux les mines dont vous parlez. Et encore heureux. Songea-t-elle, car si elle les avait vu, nul doute que cela n’aurait pas été en simple visiteuse. - Mais je peux affirmer que les Reikois ont du mal avec les religions qui ne sont pas les leurs, enfin j’imagine que tout dépend de l’individu. Ces mots n’étaient là que pour faire bonne figure, Sixte ne faisait plus différence entre les Reikois depuis longtemps, ils avaient été suffisamment nombreux à lui prouver qu’ils n’en valaient pas la peine. - La religion est la plaie de notre monde. Déclara-t-elle finalement. - Que ce soit deux imbéciles se prenant pour des dieux ou de cruelles créatures suffisamment puissante pour détruire ce qui leur chante… Aucun ne mérite d’être vénéré. D’une dernière bouchée elle termina sa part de tarte. - Sans vouloir vous offenser évidemment. Ma famille vénérait aussi les divins. Enfin, à leur manière. Et je puis vous assurer que sans ces croyances, ma vie aurait probablement été bien différente. Ou peut-être pas. Peut-être que dans une autre vie, son père aurait été aussi un ange, que sa mère aurait aussi été exilé et que la foi n’aurait pas empêché le reste de sa famille de l’expédier au-delà du dôme. Dans un sens cela lui aurait permis d'éviter une existence sans but et sans saveur.
- Allez savoir. Murmura l’Elfe à sa propre intention.
- Mais sans le Reike que serait-il advenu de Maël ? C’était une question qu’elle s’était toujours posée. Il était clair que si les Reikois n’avaient pas réduit la ville en cendre il en avait détruit le cœur même avant de l’asservir avec pour seul argument, l’aide fournie. Mais d’un autre côté, que serait-il advenu sans leur intervention ? Est-ce que les titans n’auraient pas, tout bonnement, écrasé la cité blanche jusqu’à ce qu’il ne reste d’elle que de la poussière ? - Je veux dire… Le peuple Reikois est arriéré, grand dans leur puissance mais faible pour ce qui est du reste c’est un fait. Mais les titans auraient simplement pu réduire la cité en poussière jusqu’à ce qu’il n’en reste rien.
Elle planta ses crocs dans le gâteau et soupira d’aise quand le goût du sucre se répandit sur son palais.
- Ch’ai délicieux. Soupira-t-elle en avalant sa bouchée. - Pour Maël c’était comme choisir entre la peste noire et la maladie du rat. C’est le moindre mal qui l’a emporté. Malheureusement la puissance du Reike grandit elle aussi. J’ai bien peur que Maël n’ait d’autres choix que de rester sous sa coupe si elle espère subsister.
Une nouvelle part de gâteau ainsi qu’une gorgée de vin avalée -un bien étrange mélange - plus tard, elle poursuivit :
- J’ai visité les terres du nord de nombreuses fois mais je n’ai jamais vu de mes yeux les mines dont vous parlez. Et encore heureux. Songea-t-elle, car si elle les avait vu, nul doute que cela n’aurait pas été en simple visiteuse. - Mais je peux affirmer que les Reikois ont du mal avec les religions qui ne sont pas les leurs, enfin j’imagine que tout dépend de l’individu. Ces mots n’étaient là que pour faire bonne figure, Sixte ne faisait plus différence entre les Reikois depuis longtemps, ils avaient été suffisamment nombreux à lui prouver qu’ils n’en valaient pas la peine. - La religion est la plaie de notre monde. Déclara-t-elle finalement. - Que ce soit deux imbéciles se prenant pour des dieux ou de cruelles créatures suffisamment puissante pour détruire ce qui leur chante… Aucun ne mérite d’être vénéré. D’une dernière bouchée elle termina sa part de tarte. - Sans vouloir vous offenser évidemment. Ma famille vénérait aussi les divins. Enfin, à leur manière. Et je puis vous assurer que sans ces croyances, ma vie aurait probablement été bien différente. Ou peut-être pas. Peut-être que dans une autre vie, son père aurait été aussi un ange, que sa mère aurait aussi été exilé et que la foi n’aurait pas empêché le reste de sa famille de l’expédier au-delà du dôme. Dans un sens cela lui aurait permis d'éviter une existence sans but et sans saveur.
- Allez savoir. Murmura l’Elfe à sa propre intention.
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
Mégère affichait un sourire empli de bonté et de sagesse tout en écoutant son interlocutrice. Une façade, qui masquait son mécontentement grandissant : Ces Amala avaient commis un crime envers les Divins. Dénigrer et manipuler une enfant innocente ? Rien de dérangeant, mais détourner une créature divine du droit chemin, au point de renier ses créateurs ? Impardonnable ! Sans leur intervention, sa pauvre compagne de table ne se serait jamais autant questionnée sur les motivations des Titans ! Elle ne serait pas en train de l’ennuyer avec des questions de moindre mal dans une taverne remplie de Reikois malodorants ! Enfin, ce qu’il y avait de bien avec la notion de moindre mal, c’est qu’elle pouvait être détournée. Il suffisait d’un peu d’habileté et d’éloquence, et la Fae en avait à revendre. Affichant un air pensif, elle prit la parole après avoir sorti un autre petit four de son sac :
« La religion … une notion très complexe ! Les merveilles et les malheurs qu’elle nous a apportés, à nous autres Shoumeiens ! Avez-vous connu Benedictus avant la chute ? Une merveille ! Les bains, les jardins, la Haute Cathédrale ! Tout cela n’aurait jamais été possible sans la religion ! Mais elle nous a également amené des malédictions ! Prenez le Culte des Ombres ! Des Cultistes s’opposant à leurs pairs, prêchant une foi contradictoire et voulant semer la discorde dans la Fédération ! Et que dire de son ancien dirigeant, un Haut Prêtre trop faible pour unir son peuple ! »
Oui, Mégère se rappelait ce Seagan, ce traitre qui s’était fait berner par sa propre bonté. Un faible qui avait choisi de placer sa foi en son peuple divisé plutôt qu’en ses dieux ! Loué soit les Titans, ce prétendu Haut Prêtre avait disparu de la circulation, et c’était tout aussi bien !
« Peut-être que les Titans sont venus les punir, eux ainsi que les croyants trop crédules pour avoir laissé la discorde s’installer dans la Fédération. Peut-être avaient-ils un plan divin en tête ? Après tout, qui sommes-nous pour comprendre de tels dessein ? »
Mégère souffrait intérieurement à chaque mot de cette phrase. Evidemment que le dessein des Titans était clair ! Eradiquer les peuples mortels hostiles à leur domination en compagnie de leurs fidèles ! Néanmoins, il fallait laisser le doute planer dans l’esprit de la demi-ange, ne pas la brusquer. Laissant ce sujet de côté, la petite grand-mère poursuivit la joute verbale sur un terrain plus … intime :
« Quant à vous, ma chère, vous avez effectivement raison, mais pas de la façon dont vous imaginez ! »
Une petite pause, un sourire complice.
« Je vois dans votre regard que vous transportez de vieilles blessures avec vous, sans aucun doute liée à ces croyances. Mais regardez-vous ! Vous me paraissez tout à fait capable de survivre dans ce Sekai impitoyable ! Après tout, vous êtes bien arrivée jusqu’ici, dans ce coin reculé de l’Empire ! N’êtes-vous pas fière d’avoir enduré les épreuves, d’avoir résisté à l’adversité, d’avoir regardé le Sekai en face, et craché à son visage afin de manifester votre volonté propre ? La vie est cruelle, ma chère, et tous n’ont pas la chance de s’en sortir. On dirait bien que le divinisme, que vous n’appréciez guère, a été l’un des catalyseurs de votre survie ! »
Son discours terminé, Mégère tendit le gâteau à Sixte, comme pour ponctuer sa tirade d’une récompense.
CENDRES« La religion … une notion très complexe ! Les merveilles et les malheurs qu’elle nous a apportés, à nous autres Shoumeiens ! Avez-vous connu Benedictus avant la chute ? Une merveille ! Les bains, les jardins, la Haute Cathédrale ! Tout cela n’aurait jamais été possible sans la religion ! Mais elle nous a également amené des malédictions ! Prenez le Culte des Ombres ! Des Cultistes s’opposant à leurs pairs, prêchant une foi contradictoire et voulant semer la discorde dans la Fédération ! Et que dire de son ancien dirigeant, un Haut Prêtre trop faible pour unir son peuple ! »
Oui, Mégère se rappelait ce Seagan, ce traitre qui s’était fait berner par sa propre bonté. Un faible qui avait choisi de placer sa foi en son peuple divisé plutôt qu’en ses dieux ! Loué soit les Titans, ce prétendu Haut Prêtre avait disparu de la circulation, et c’était tout aussi bien !
« Peut-être que les Titans sont venus les punir, eux ainsi que les croyants trop crédules pour avoir laissé la discorde s’installer dans la Fédération. Peut-être avaient-ils un plan divin en tête ? Après tout, qui sommes-nous pour comprendre de tels dessein ? »
Mégère souffrait intérieurement à chaque mot de cette phrase. Evidemment que le dessein des Titans était clair ! Eradiquer les peuples mortels hostiles à leur domination en compagnie de leurs fidèles ! Néanmoins, il fallait laisser le doute planer dans l’esprit de la demi-ange, ne pas la brusquer. Laissant ce sujet de côté, la petite grand-mère poursuivit la joute verbale sur un terrain plus … intime :
« Quant à vous, ma chère, vous avez effectivement raison, mais pas de la façon dont vous imaginez ! »
Une petite pause, un sourire complice.
« Je vois dans votre regard que vous transportez de vieilles blessures avec vous, sans aucun doute liée à ces croyances. Mais regardez-vous ! Vous me paraissez tout à fait capable de survivre dans ce Sekai impitoyable ! Après tout, vous êtes bien arrivée jusqu’ici, dans ce coin reculé de l’Empire ! N’êtes-vous pas fière d’avoir enduré les épreuves, d’avoir résisté à l’adversité, d’avoir regardé le Sekai en face, et craché à son visage afin de manifester votre volonté propre ? La vie est cruelle, ma chère, et tous n’ont pas la chance de s’en sortir. On dirait bien que le divinisme, que vous n’appréciez guère, a été l’un des catalyseurs de votre survie ! »
Son discours terminé, Mégère tendit le gâteau à Sixte, comme pour ponctuer sa tirade d’une récompense.
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1494
crédits : 1494
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Sixte tendit machinalement la main vers le gâteau, une petite tartelette débordant de crème et de framboises.
Cette conversation la mettait mal à l’aise. Mégère n’y était pas vraiment pour grand chose, la pauvre femme ne faisait que répéter ses idées mais aussi et sans doute ce qu’on lui avait apprit toute sa vie. Ce qui faisait peur à l’Elfe c’est que la vieille femme n’avait pas complètement tord. Peut-être que si le Reike était resté soumis aux Titans, que le culte des ombres n'avait pas vu le jour, tout ceci ne serait jamais arrivé. Autrefois Sixte adorait refaire le monde avec des si. En trois cent ans, elle avait largement eut le temps d’en créer des dizaines et des centaines. Pourtant dans celui-ci, celui dans lequel elle vivait réellement, les choses n’allaient que de mal en pis et quoi que Mégère puisse en dire la religion n’en restait pas moins la principale cause. En son nom on avait détruit des cités, assassinés des milliers de personnes, réduit en esclavages un millions d’autres. On s’abrutissait en ne jurant que par des créatures que la majorité ne verraient jamais de leur propre yeux. Oh Sixte ne doutait aucunement de leur existence, bien au contraire. Elle savait en son fort intérieur qu’ils n’étaient pas qu’un mirage. Mais elle n’était pas sûre de vouloir les prier. Cruelles créatures aux desseins nébuleux. Ils avaient été capables de créer des perfections ailés mais ils n’avaient pas jugé bon de faire d’elle plus que la moitié de quelque chose, plus qu’une demi chose brisée.
- Le culte des ombres ne vaut pas mieux que le reste… Souffla-t-elle. Quant à Seagan, elle en avait entendu parler sans jamais le rencontrer. - Mais si ils voulaient rallier des pêcheurs à leur cause, est-ce qu’il n’aurait pas mieux valu que cela se passe pacifiquement ? Non pas que je prône moi même la douceur et la parcimonie. Mais le Reike n’attend rien de plus qu’une erreur de leur part pour s’infiltrer dans les brèches. Tuer de potentiels pratiquants et détruire leur ville… C’est…Donner du grain à moudre à l’ennemi. Alors que retourner leur point faible, la violence, contre eux aurait été bien plus gratifiant… Enfin, vous avez sans doute raison ; qui sommes-nous pour les comprendre ? Après tout, si il y a bien quelque chose que l’on m’a répété depuis toujours, c’est que la voix des Divins est impénétrable. Elle se fendit d’un sourire aussi amer que son rire et croqua avidement dans la tartelette.
Encore une fois, le sucre vint apaiser les souvenirs tumultueux que soulevait le sujet de leur conversation. Ce fut cependant une gorgée d’alcool qui lui permis de souffler un instant avant de reprendre :
- La foi, un catalyseur ? Sixte n’avait jamais vu ça de cet œil là et elle n’était pas si certaine de comprendre où Mégère voulait en venir. Mais cela éveilla une question en elle. - Vous pensez réellement que les Divins font tout ce qu’ils font à desseins ? Et par là, elle entendait évidemment parler de sa propre venue au monde. Elle n’était pas à proprement parler un ange, mais son père lui l’était et si les Titans n’avaient pas voulu qu’elle existe cela n’aurait pas eu lieu, si ? Après tout, ils auraient pu rendre leurs créations stériles ? Les priver de leurs libres arbitres ? Faire en sorte que sa mère avorte d’une manière ou d’une autre, ils étaient les Divins après tout. Pendant quelques instants, la perspective où sa venue au monde était désirée s’installa dans son esprit. Bien vite balayée par la réalité. Aucun Divins quel qu’il soit ne se serait intéressé au rejeton de sang mêlé d’une Elfe et d’un ange. - Enfin oubliez ça. Et pour ponctuer la fin de sa phrase elle termina le gâteau ainsi que son verre.
Cette conversation la mettait mal à l’aise. Mégère n’y était pas vraiment pour grand chose, la pauvre femme ne faisait que répéter ses idées mais aussi et sans doute ce qu’on lui avait apprit toute sa vie. Ce qui faisait peur à l’Elfe c’est que la vieille femme n’avait pas complètement tord. Peut-être que si le Reike était resté soumis aux Titans, que le culte des ombres n'avait pas vu le jour, tout ceci ne serait jamais arrivé. Autrefois Sixte adorait refaire le monde avec des si. En trois cent ans, elle avait largement eut le temps d’en créer des dizaines et des centaines. Pourtant dans celui-ci, celui dans lequel elle vivait réellement, les choses n’allaient que de mal en pis et quoi que Mégère puisse en dire la religion n’en restait pas moins la principale cause. En son nom on avait détruit des cités, assassinés des milliers de personnes, réduit en esclavages un millions d’autres. On s’abrutissait en ne jurant que par des créatures que la majorité ne verraient jamais de leur propre yeux. Oh Sixte ne doutait aucunement de leur existence, bien au contraire. Elle savait en son fort intérieur qu’ils n’étaient pas qu’un mirage. Mais elle n’était pas sûre de vouloir les prier. Cruelles créatures aux desseins nébuleux. Ils avaient été capables de créer des perfections ailés mais ils n’avaient pas jugé bon de faire d’elle plus que la moitié de quelque chose, plus qu’une demi chose brisée.
- Le culte des ombres ne vaut pas mieux que le reste… Souffla-t-elle. Quant à Seagan, elle en avait entendu parler sans jamais le rencontrer. - Mais si ils voulaient rallier des pêcheurs à leur cause, est-ce qu’il n’aurait pas mieux valu que cela se passe pacifiquement ? Non pas que je prône moi même la douceur et la parcimonie. Mais le Reike n’attend rien de plus qu’une erreur de leur part pour s’infiltrer dans les brèches. Tuer de potentiels pratiquants et détruire leur ville… C’est…Donner du grain à moudre à l’ennemi. Alors que retourner leur point faible, la violence, contre eux aurait été bien plus gratifiant… Enfin, vous avez sans doute raison ; qui sommes-nous pour les comprendre ? Après tout, si il y a bien quelque chose que l’on m’a répété depuis toujours, c’est que la voix des Divins est impénétrable. Elle se fendit d’un sourire aussi amer que son rire et croqua avidement dans la tartelette.
Encore une fois, le sucre vint apaiser les souvenirs tumultueux que soulevait le sujet de leur conversation. Ce fut cependant une gorgée d’alcool qui lui permis de souffler un instant avant de reprendre :
- La foi, un catalyseur ? Sixte n’avait jamais vu ça de cet œil là et elle n’était pas si certaine de comprendre où Mégère voulait en venir. Mais cela éveilla une question en elle. - Vous pensez réellement que les Divins font tout ce qu’ils font à desseins ? Et par là, elle entendait évidemment parler de sa propre venue au monde. Elle n’était pas à proprement parler un ange, mais son père lui l’était et si les Titans n’avaient pas voulu qu’elle existe cela n’aurait pas eu lieu, si ? Après tout, ils auraient pu rendre leurs créations stériles ? Les priver de leurs libres arbitres ? Faire en sorte que sa mère avorte d’une manière ou d’une autre, ils étaient les Divins après tout. Pendant quelques instants, la perspective où sa venue au monde était désirée s’installa dans son esprit. Bien vite balayée par la réalité. Aucun Divins quel qu’il soit ne se serait intéressé au rejeton de sang mêlé d’une Elfe et d’un ange. - Enfin oubliez ça. Et pour ponctuer la fin de sa phrase elle termina le gâteau ainsi que son verre.
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
Même si la jeune femme campait sur ses positions, sa dernière question en avait dit long sur le personnage : Avec les bons leviers, Mégère était sûre de pouvoir instiller le doute dans l’esprit de la demi-ange, une petite faille dans l’armure en apparence impénétrable de sa psyché. Une fissure qui ne ferait que s’agrandir lentement, rongeant les murs que la créature divine avait érigé autour d’elle, jusqu’à les faire s’effondrer. La vielle grand-mère finirait par la ramener dans le droit chemin, et loués soient les Titans de lui avoir fait croiser sa route ! Une nouvelle preuve de leur clairvoyance absolue, de leur omnipotence divine ! Gloire !
Mégère afficha un nouveau sourire en regardant son interlocutrice finir le petit gâteau. Il était inutile d’insister sur le sujet, au risque de complètement braquer Sixte. En revanche, il était grand temps de commencer à attiser sa haine envers le Reike, lui rappeler que l’Empire était le véritable ennemi ! Et quoi de mieux pour commencer qu’une altercation avec des Rekois ? La Fae fit mine de chercher dans son sac pour sortir une nouvelle pâtisserie, mais son attention était tournée vers les nombreux marins et autres nécromanciens entassés dans la taverne. Très vite, son regard se posa sur un homme en particulier : Grand, les épaules larges et la musculature saillante, le bougre faisait partie des plus bruyants de la grand-salle. Un marin, un vrai, qui avait déjà vidé de nombreuses chopes de bière. Parfait !
Réveillant le mana en elle, Mégère le dirigea vers cet énergumène, s’introduisant dans son esprit pour y envoyer un message par télépathie. A cela, la grand-mère y ajouta une petite illusion auditive de son cru : une imitation de la voix de sa compagne de table. La réaction du loup de mer ne fut donc pas étonnante quand il entendit les « paroles » de la demi-ange :
« Pas étonnant que cette auberge soit aussi merdique, vu les lopettes qui fréquentent ce taudis ! »
Se retournant vers les dames, le bonhomme fixa la femme la plus jeune des deux. La voix qu’il avait entendue appartenait sans aucun doute à la plus jeune, et il avait entendu la grand-mère parler à son capitaine quelques instants plus tôt. Adressant un regard mauvais à la demi-ange, le bougre envoya une réplique cinglante :
« R’tourne chez toi, la blondasse, y’a la vaisselle qu’attend ! C’taudis c’est pour les vrais hommes, pas pour les donzelles ! »
Pour ponctuer sa phrase, le marin envoya une chope vide en direction dans la direction des deux femmes. L’objet décrivit un magnifique vol plané, mais la visée du bonhomme était à revoir. Au lieu d’atterrir sur sa cible, la chope alla s’écraser sur le panier de Mégère, l’envoyant par terre et répandant avec violence les pâtisseries sur le sol. La grand-mère, après avoir poussé un cri de surprise, se leva pour ramasser les petits fours, les mains tremblantes et la mine déconfite. On pouvait lire une profonde tristesse sur son visage, et comment ne pas la comprendre ? Ses belles pâtisseries, pulvérisées par l’impact de la chope, décoraient le sol sale de la taverne. Comment ne pas prendre sa défense, devant les marins alcoolisés qui hurlaient de rire devant le malheur de la grand-mère ? Comment ne pas voir l’injustice de la situation ? Ce tableau de l’oppresseur et de l’oppressé ?
Ha ! Mégère n’aurait pas pu rêver mieux pour tester la réaction de sa compagne de table !
CENDRESMégère afficha un nouveau sourire en regardant son interlocutrice finir le petit gâteau. Il était inutile d’insister sur le sujet, au risque de complètement braquer Sixte. En revanche, il était grand temps de commencer à attiser sa haine envers le Reike, lui rappeler que l’Empire était le véritable ennemi ! Et quoi de mieux pour commencer qu’une altercation avec des Rekois ? La Fae fit mine de chercher dans son sac pour sortir une nouvelle pâtisserie, mais son attention était tournée vers les nombreux marins et autres nécromanciens entassés dans la taverne. Très vite, son regard se posa sur un homme en particulier : Grand, les épaules larges et la musculature saillante, le bougre faisait partie des plus bruyants de la grand-salle. Un marin, un vrai, qui avait déjà vidé de nombreuses chopes de bière. Parfait !
Réveillant le mana en elle, Mégère le dirigea vers cet énergumène, s’introduisant dans son esprit pour y envoyer un message par télépathie. A cela, la grand-mère y ajouta une petite illusion auditive de son cru : une imitation de la voix de sa compagne de table. La réaction du loup de mer ne fut donc pas étonnante quand il entendit les « paroles » de la demi-ange :
« Pas étonnant que cette auberge soit aussi merdique, vu les lopettes qui fréquentent ce taudis ! »
Se retournant vers les dames, le bonhomme fixa la femme la plus jeune des deux. La voix qu’il avait entendue appartenait sans aucun doute à la plus jeune, et il avait entendu la grand-mère parler à son capitaine quelques instants plus tôt. Adressant un regard mauvais à la demi-ange, le bougre envoya une réplique cinglante :
« R’tourne chez toi, la blondasse, y’a la vaisselle qu’attend ! C’taudis c’est pour les vrais hommes, pas pour les donzelles ! »
Pour ponctuer sa phrase, le marin envoya une chope vide en direction dans la direction des deux femmes. L’objet décrivit un magnifique vol plané, mais la visée du bonhomme était à revoir. Au lieu d’atterrir sur sa cible, la chope alla s’écraser sur le panier de Mégère, l’envoyant par terre et répandant avec violence les pâtisseries sur le sol. La grand-mère, après avoir poussé un cri de surprise, se leva pour ramasser les petits fours, les mains tremblantes et la mine déconfite. On pouvait lire une profonde tristesse sur son visage, et comment ne pas la comprendre ? Ses belles pâtisseries, pulvérisées par l’impact de la chope, décoraient le sol sale de la taverne. Comment ne pas prendre sa défense, devant les marins alcoolisés qui hurlaient de rire devant le malheur de la grand-mère ? Comment ne pas voir l’injustice de la situation ? Ce tableau de l’oppresseur et de l’oppressé ?
Ha ! Mégère n’aurait pas pu rêver mieux pour tester la réaction de sa compagne de table !
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1494
crédits : 1494
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Les Reikois ; engeance turpide par excellence, mélange crasseux de violence et de stupidité qui avait donné naissance à de véritables buses et visiblement, Sixte venait de trouver leur roi.
L’Elfe manqua de tomber de sa chaise lorsque la chope s’écrasa violemment devant elle, emportant dans son sillage le joli panier de pâtisserie qui termina sa course éparpillé sur le sol. Les yeux grands ouverts, elle resta un moment coite, cherchant à rassembler les pièces d’un puzzle qu’elle semblait avoir loupé. Il lui fallut plusieurs secondes pour qu’enfin elle relève le nez en direction du géant. C’était bien sa veine, à elle qui n’avait jamais dépassé le mètre soixante malgré tous ses espoirs. Peut-être aurait-elle botté en touche si seulement ses yeux ne s'étaient pas posés sur le visage peiné de la pauvre grand-mère qui, comme elle, semblait parfaitement effarée par la situation.
- C’est à moi que tu parles ? Demanda-t-elle avec un calme de surface.
- C’est tes oreilles pointues qui font qu’t’entends mal ? S'esclaffa le marin, tenant sa bedaine et se tournant vers ses camarades afin de partager leur hilarité.
- Fais chier… Murmura Sixte. Son paiement n’était pas encore arrivé, la pauvre Mégère semblait complètement désemparé et quand bien même elle réussirait-elle à casser la figure de ce maraud là, elle prenait le risque de devoir enchaîner tous ses camarades. Et ça, c’était sans aucun doute au-dessus de ses forces. - Tu l’as dit toi-même, ce genre de taudis c’est bien pour les Hommes. Finit-elle par lui répondre en se fendant d’un sourire. - J’trainerais pas dans ce bousier si j’avais le choix. Tu peux me croire.
Autour d’elle les conversations se turent, on aurait presque pu entendre une mouche volée mais seul le “couik couik couik” du chiffon sur le verre que nettoyait le tavernier venait troubler le silence qui se faisait assourdissant.
“Peut-être pas ta meilleure approche.” S’intima Sixte alors que l’homme s’arrachait au bar pour venir dans sa direction.
- T’as dis quoi là ?
- Bah alors ? C’est tes oreilles rondes qui font que t’entends mal ?
Un gloussement retentit dans le dos du marin.
- Qui a ri ? Sous sa barbe hirsute son visage avait viré au rouge. Alcool ou colère, Sixte n’était pas en mesure de le dire et elle ne comptait pas tenter de le découvrir. - Aller ! Qui est le fils de chienne qui a rit à la blague de la catin ! Ses yeux fous roulaient dans leurs orbites, cherchant désespérément le coupable. Profitant de son inattention, Sixte recula jusqu’à la table qu’elle occupait avec Mégère. Sans quitter des yeux l’homme, elle se baissa et tâtonna le sol jusqu’à sentir la hanse de la chope entre ses doigts. Dès qu’elle fut certaine de sa prise, sa magie de vitesse s’activa et il ne lui fallut qu’un instant pour fracasser le récipient à l’arrière du crâne de sa victime qui s’écroula comme un gigantesque pantin sur le sol poisseux. La salle entière sembla retenir son souffle. Les marins et camarades du géant, eux aussi, hésitaient ; le venger ou le laisser assumer les conséquences de ses actes ?
- Voilà où tu vas te la foutre ta vaisselle. Grogna Sixte tout en décochant un coup de pied bien senti sous la ceinture du corps inerte. - Et mes oreilles pointues t'auraient entendu arriver, ELLES. Une fois de plus, elle écrasa les précieux bijoux.
Quand elle en eut enfin terminé, les visages masculins affichaient un air entre le dégoût et la compassion. Sixte de son côté avait reculé jusqu’à la grand-mère à qui elle chuchota : - Je sais pas ce que vous en pensez, mais on ferait peut-être mieux de filer tant qu’on peut. Pour ce qui était de son paiement, elle pourrait toujours guetter de dehors celui qui devait le lui remettre. Si elle arrivait à sortir.
L’Elfe manqua de tomber de sa chaise lorsque la chope s’écrasa violemment devant elle, emportant dans son sillage le joli panier de pâtisserie qui termina sa course éparpillé sur le sol. Les yeux grands ouverts, elle resta un moment coite, cherchant à rassembler les pièces d’un puzzle qu’elle semblait avoir loupé. Il lui fallut plusieurs secondes pour qu’enfin elle relève le nez en direction du géant. C’était bien sa veine, à elle qui n’avait jamais dépassé le mètre soixante malgré tous ses espoirs. Peut-être aurait-elle botté en touche si seulement ses yeux ne s'étaient pas posés sur le visage peiné de la pauvre grand-mère qui, comme elle, semblait parfaitement effarée par la situation.
- C’est à moi que tu parles ? Demanda-t-elle avec un calme de surface.
- C’est tes oreilles pointues qui font qu’t’entends mal ? S'esclaffa le marin, tenant sa bedaine et se tournant vers ses camarades afin de partager leur hilarité.
- Fais chier… Murmura Sixte. Son paiement n’était pas encore arrivé, la pauvre Mégère semblait complètement désemparé et quand bien même elle réussirait-elle à casser la figure de ce maraud là, elle prenait le risque de devoir enchaîner tous ses camarades. Et ça, c’était sans aucun doute au-dessus de ses forces. - Tu l’as dit toi-même, ce genre de taudis c’est bien pour les Hommes. Finit-elle par lui répondre en se fendant d’un sourire. - J’trainerais pas dans ce bousier si j’avais le choix. Tu peux me croire.
Autour d’elle les conversations se turent, on aurait presque pu entendre une mouche volée mais seul le “couik couik couik” du chiffon sur le verre que nettoyait le tavernier venait troubler le silence qui se faisait assourdissant.
“Peut-être pas ta meilleure approche.” S’intima Sixte alors que l’homme s’arrachait au bar pour venir dans sa direction.
- T’as dis quoi là ?
- Bah alors ? C’est tes oreilles rondes qui font que t’entends mal ?
Un gloussement retentit dans le dos du marin.
- Qui a ri ? Sous sa barbe hirsute son visage avait viré au rouge. Alcool ou colère, Sixte n’était pas en mesure de le dire et elle ne comptait pas tenter de le découvrir. - Aller ! Qui est le fils de chienne qui a rit à la blague de la catin ! Ses yeux fous roulaient dans leurs orbites, cherchant désespérément le coupable. Profitant de son inattention, Sixte recula jusqu’à la table qu’elle occupait avec Mégère. Sans quitter des yeux l’homme, elle se baissa et tâtonna le sol jusqu’à sentir la hanse de la chope entre ses doigts. Dès qu’elle fut certaine de sa prise, sa magie de vitesse s’activa et il ne lui fallut qu’un instant pour fracasser le récipient à l’arrière du crâne de sa victime qui s’écroula comme un gigantesque pantin sur le sol poisseux. La salle entière sembla retenir son souffle. Les marins et camarades du géant, eux aussi, hésitaient ; le venger ou le laisser assumer les conséquences de ses actes ?
- Voilà où tu vas te la foutre ta vaisselle. Grogna Sixte tout en décochant un coup de pied bien senti sous la ceinture du corps inerte. - Et mes oreilles pointues t'auraient entendu arriver, ELLES. Une fois de plus, elle écrasa les précieux bijoux.
Quand elle en eut enfin terminé, les visages masculins affichaient un air entre le dégoût et la compassion. Sixte de son côté avait reculé jusqu’à la grand-mère à qui elle chuchota : - Je sais pas ce que vous en pensez, mais on ferait peut-être mieux de filer tant qu’on peut. Pour ce qui était de son paiement, elle pourrait toujours guetter de dehors celui qui devait le lui remettre. Si elle arrivait à sortir.
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
Faisant mine de ramasser son panier et les gâteaux qui n’avaient pas été complètement pulvérisés par le lancer de chope du marin, Mégère n’avait rien loupé de l’échange entre la jeune femme et le gros balourd. Cette créature divine savait décidemment se défendre, et avait sur profiter d’une occasion pour tourner la situation à son avantage. Le rire qui avait distrait le marin gisant sur le sol n’avait effectivement pas été provoqué par une intervention magique de la grand-mère, ce qui rajoutait à la capacité de débrouillardise de la demi-ange. Cependant, ce n’était que l’échauffement. Après tout, les ennemis des Titans ne se résumaient pas à un simple loup de mer incapacité, auquel cas le Sekai serait depuis longtemps sous leur joug. Comment Sixte allait-elle réagir lorsque la situation … dégénèrerait ?
Déployant son mana, Mégère en envoya une partie vers les camarades du marin grossier. Plusieurs émotions se bousculaient dans leur esprit, allant de l’incrédulité à la méfiance, mais c’est la colère que la vieille Fae choisit d’attiser. Cette bougresse avait envoyé l’un de leur gars au tapis ? Elle se ferait rosser par ses camarades, et elle apprendrait sa place ! Déjà, les loups de mers se levaient de leur siège, roulant des mécaniques et lançant à la demi-ange des regards mauvais. Le mana de Mégère alla également s’infiltrer dans la caboche d’un autre groupe de personnes encore moins recommandables : des nécromanciens et autres chasseurs de zombie.
Originaires des terres du Nord avant leur annexion par le Reike, ces tristes individus avaient profité, comme tant d’autres, de l’explosion de la demande en Driv’Zafra, sans pour autant porter l’Empire dans leur cœur. Ils n’avaient pas demandé à devenir des citoyens du Reike, et ils n’avaient ni l’envie ni le besoin de sympathiser avec les impériaux, comme l’avait montré le rire lâché par l’un d’eux, le fameux rire ayant couté ses bijoux de familles au marin à terre. Il fut donc très facile pour Mégère d’attiser leur propre colère, dirigée contre ces foutus marins Reikois ! Ils n’allaient pas spécialement jouer les preux chevaliers et défendre les deux femmes, mais plutôt saisir l’opportunité de flanquer une bonne raclée à ces marins braillards.
Le champ de bataille se dessinait : Les marins et les nécromanciens, qui s’étaient également levés, se faisaient face et s’échangeaient insultes et quolibets. Le tavernier, toujours derrière son bar, soupira : Il avait vécu cette scène un nombre incalculable de fois. L’homme se contenterait d’assister à la confrontation, tout en protégeant son stock de boissons. Quant à Sixte et Mégère, elles se retrouveraient coincées entre les deux camps, une occasion parfaite pour voir comment la créature divine réagirait face à cette situation devenue hors de contrôle.
Alors que les premiers coups de poing partaient, donnant le signal du départ tant attendu, la porte de l’auberge s’ouvrit, et un homme pénétra à l’intérieur : le « client » que Mégère avait vu dans l’esprit de Sixte. Magnifique ! Alors que le pauvre homme se faisait déjà agresser par un marin au sang chaud, la demi-ange était confrontée à un choix : Plonger dans la mêlée et sauver son client pour privilégier ses intérêts financiers ? Protéger la grand-mère dévote en apparence sans défense ? Se sauver et laisser tout ce bazar derrière elle ? Dans tous les cas, Mégère était persuadée que Sixte porterait encore moins le Reike dans son cœur après cette altercation.
Déployant son mana, Mégère en envoya une partie vers les camarades du marin grossier. Plusieurs émotions se bousculaient dans leur esprit, allant de l’incrédulité à la méfiance, mais c’est la colère que la vieille Fae choisit d’attiser. Cette bougresse avait envoyé l’un de leur gars au tapis ? Elle se ferait rosser par ses camarades, et elle apprendrait sa place ! Déjà, les loups de mers se levaient de leur siège, roulant des mécaniques et lançant à la demi-ange des regards mauvais. Le mana de Mégère alla également s’infiltrer dans la caboche d’un autre groupe de personnes encore moins recommandables : des nécromanciens et autres chasseurs de zombie.
Originaires des terres du Nord avant leur annexion par le Reike, ces tristes individus avaient profité, comme tant d’autres, de l’explosion de la demande en Driv’Zafra, sans pour autant porter l’Empire dans leur cœur. Ils n’avaient pas demandé à devenir des citoyens du Reike, et ils n’avaient ni l’envie ni le besoin de sympathiser avec les impériaux, comme l’avait montré le rire lâché par l’un d’eux, le fameux rire ayant couté ses bijoux de familles au marin à terre. Il fut donc très facile pour Mégère d’attiser leur propre colère, dirigée contre ces foutus marins Reikois ! Ils n’allaient pas spécialement jouer les preux chevaliers et défendre les deux femmes, mais plutôt saisir l’opportunité de flanquer une bonne raclée à ces marins braillards.
Le champ de bataille se dessinait : Les marins et les nécromanciens, qui s’étaient également levés, se faisaient face et s’échangeaient insultes et quolibets. Le tavernier, toujours derrière son bar, soupira : Il avait vécu cette scène un nombre incalculable de fois. L’homme se contenterait d’assister à la confrontation, tout en protégeant son stock de boissons. Quant à Sixte et Mégère, elles se retrouveraient coincées entre les deux camps, une occasion parfaite pour voir comment la créature divine réagirait face à cette situation devenue hors de contrôle.
Alors que les premiers coups de poing partaient, donnant le signal du départ tant attendu, la porte de l’auberge s’ouvrit, et un homme pénétra à l’intérieur : le « client » que Mégère avait vu dans l’esprit de Sixte. Magnifique ! Alors que le pauvre homme se faisait déjà agresser par un marin au sang chaud, la demi-ange était confrontée à un choix : Plonger dans la mêlée et sauver son client pour privilégier ses intérêts financiers ? Protéger la grand-mère dévote en apparence sans défense ? Se sauver et laisser tout ce bazar derrière elle ? Dans tous les cas, Mégère était persuadée que Sixte porterait encore moins le Reike dans son cœur après cette altercation.
CENDRES
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 187
crédits : 1494
crédits : 1494
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
- Là, c’est la merde. Marmonna Sixte pour elle-même alors que les marins se mettaient subitement à gronder comme une meute de chien enragé. Elle relâcha les gâteaux qu'elle avait commencé à ramasser dans le panier et recula plus qu’elle ne l’était déjà, sans perdre ses adversaires du regard. Sixte avait peur qu’ils ne lui sautent dessus si elle avait le malheur de poser les yeux ailleurs. Pourtant, avant même qu’elle n’ai pu faire mine de s’enfuir, un homme svelte se glissa entre elles et ses détracteurs. Oh il n’avait rien d’un homme serviable qui viendrait rendre service aux deux femmes, a vrai dire il avait l’air d’écumer de rage. Mais cela faisait son affaire ; elle pu enfin se tourner vers la vieille femme la pressant de récupérer ses victuailles et de se diriger vers la porte. Mais alors qu’elle croyait son calvaire sur le point de se terminer, la porte s'ouvrit sur nul autre que son client. L’Elfe ne put s’empêcher de gémir de désarroi.
Sixte aurait pu insulter le Sekaï entier si seulement une chaise n’avait pas foncée dans sa direction. Elle s’était subitement aplatie sur le sol pour l’esquiver, cette dernière se fracassant finalement sur le mur derrière elle. - Par tous les divins, ils sont ravagés ! S’écria-t-elle alors qu’un marin venait d’attraper son commanditaire par le col. - Non ! Elle était sur le point de s’élancer dans sa direction quand le souvenir de Mégère lui revint, l’obligeant à réfréner ses ardeurs. Ses yeux allèrent de la vieille femme, à l’homme chétifs aux prises avec quelques marins en passant par la porte. Que faire ? Tandis qu’elle réfléchissait un poing manqua de justesse sa pommette droite. Les yeux ronds comme des soucoupes, elle se fit un plaisir de planter son coude dans l’estomac rebondit de son agresseur. Lequel se plia en deux, le souffle court. Maintenant à sa hauteur, elle lui assena un coup de tête d’une violence inouïe et quand ses yeux papillonèrent, surpris par l’impact, elle en profita pour lui assener un coup de la tranche de la main, droit sous l’angle de la mâchoire. L’homme tomba raide sur le sol. Mais déjà un second bonhomme, un nécromancien, leur fonçait dessus. Il n’y avait plus de camp visiblement. Ni une ni deux, Sixte bondit comme un chat, attrapa le bras de Mégère et sans lui laisser le temps ni de ramasser son panier ni de dire ouf, elle l'entraîna dans son sillage.
La distance qui les séparait du comptoir était ridicule. En temps normal quelques enjambées leur auraient suffit pour y parvenir. Mais traverser un champ de bataille était somme toute, bien moins aisé. Le chaos régnait avec une telle puissance qu’elles n’avaient d’autres choix. Esquivant, poings, corps, chope, chaises et parfois tables, les deux femmes parvinrent tout de même jusqu’à destination. Sixte invita -non sans la presser- la grand-mère à passer derrière le bar. Le tavernier l’accueillit d’un haussement d’épaule.
- Je… Euh… Revient. Ne m’attendez pas au pire. “Ne m’attendez pas surtout”. Aurait été plus juste. Sixte se fichait bien que Mégère l’attende ou pas. Elle avait fait ce qu’elle devait faire, à savoir mettre la vieille créature à l'abri. Maintenant elle devait absolument sauver sa soirée et pour cela, elle devait impérativement récupérer son argent. Délestée de l’aïeul, elle n’hésita pas un instant à activer ses capacités. En quelques instant, elle se retrouva au sein de la mêlée, distribuant coup de pied, de poing, de tête, de coude et même de dents si l’occasion se présentait. En vérité, elle prenait un certain plaisir aussi bien à se dégourdir les membres qu’à cogner sur des Reikois.
Bien qu’agile et rompu à l’art du combat, elle récolta elle aussi son lot de d’attaque. D’abord son nez craqua, déversant une rivière sanguinolente sur sa chemise blanche puis un autre lui arracha un poignée de cheveux, avant qu’un troisième ne lui fasse un croche patte, la réceptionnant du bout du pied comme si elle était devenue un ballon. Au bout du compte, elle réussit à saisir ce qui lui tenait tant à cœur. Dès que ses doigts sentirent le cuir sur leur pulpe, elle se drapa d’invisibilité et disparue. Pour ne réapparaître que quand elle fut aux côtés de Mégère. L’air légèrement hagard, elle souleva son trésor.
- On peut y aller. Crachant du sang sur le sol, elle balança une pièce au tavernier qui leur indiqua la porte arrière. Sans se faire prier, Sixte s’y engagea. Sans un regard pour l’homme dont elle avait ravi la besace. Après tout, ce n’était pas job, elle n’était que coursière. Mais une coursière avec de l’or. Un sourire bienheureux étira ses traits alors que sa régénération opérait déjà.
Sixte aurait pu insulter le Sekaï entier si seulement une chaise n’avait pas foncée dans sa direction. Elle s’était subitement aplatie sur le sol pour l’esquiver, cette dernière se fracassant finalement sur le mur derrière elle. - Par tous les divins, ils sont ravagés ! S’écria-t-elle alors qu’un marin venait d’attraper son commanditaire par le col. - Non ! Elle était sur le point de s’élancer dans sa direction quand le souvenir de Mégère lui revint, l’obligeant à réfréner ses ardeurs. Ses yeux allèrent de la vieille femme, à l’homme chétifs aux prises avec quelques marins en passant par la porte. Que faire ? Tandis qu’elle réfléchissait un poing manqua de justesse sa pommette droite. Les yeux ronds comme des soucoupes, elle se fit un plaisir de planter son coude dans l’estomac rebondit de son agresseur. Lequel se plia en deux, le souffle court. Maintenant à sa hauteur, elle lui assena un coup de tête d’une violence inouïe et quand ses yeux papillonèrent, surpris par l’impact, elle en profita pour lui assener un coup de la tranche de la main, droit sous l’angle de la mâchoire. L’homme tomba raide sur le sol. Mais déjà un second bonhomme, un nécromancien, leur fonçait dessus. Il n’y avait plus de camp visiblement. Ni une ni deux, Sixte bondit comme un chat, attrapa le bras de Mégère et sans lui laisser le temps ni de ramasser son panier ni de dire ouf, elle l'entraîna dans son sillage.
La distance qui les séparait du comptoir était ridicule. En temps normal quelques enjambées leur auraient suffit pour y parvenir. Mais traverser un champ de bataille était somme toute, bien moins aisé. Le chaos régnait avec une telle puissance qu’elles n’avaient d’autres choix. Esquivant, poings, corps, chope, chaises et parfois tables, les deux femmes parvinrent tout de même jusqu’à destination. Sixte invita -non sans la presser- la grand-mère à passer derrière le bar. Le tavernier l’accueillit d’un haussement d’épaule.
- Je… Euh… Revient. Ne m’attendez pas au pire. “Ne m’attendez pas surtout”. Aurait été plus juste. Sixte se fichait bien que Mégère l’attende ou pas. Elle avait fait ce qu’elle devait faire, à savoir mettre la vieille créature à l'abri. Maintenant elle devait absolument sauver sa soirée et pour cela, elle devait impérativement récupérer son argent. Délestée de l’aïeul, elle n’hésita pas un instant à activer ses capacités. En quelques instant, elle se retrouva au sein de la mêlée, distribuant coup de pied, de poing, de tête, de coude et même de dents si l’occasion se présentait. En vérité, elle prenait un certain plaisir aussi bien à se dégourdir les membres qu’à cogner sur des Reikois.
Bien qu’agile et rompu à l’art du combat, elle récolta elle aussi son lot de d’attaque. D’abord son nez craqua, déversant une rivière sanguinolente sur sa chemise blanche puis un autre lui arracha un poignée de cheveux, avant qu’un troisième ne lui fasse un croche patte, la réceptionnant du bout du pied comme si elle était devenue un ballon. Au bout du compte, elle réussit à saisir ce qui lui tenait tant à cœur. Dès que ses doigts sentirent le cuir sur leur pulpe, elle se drapa d’invisibilité et disparue. Pour ne réapparaître que quand elle fut aux côtés de Mégère. L’air légèrement hagard, elle souleva son trésor.
- On peut y aller. Crachant du sang sur le sol, elle balança une pièce au tavernier qui leur indiqua la porte arrière. Sans se faire prier, Sixte s’y engagea. Sans un regard pour l’homme dont elle avait ravi la besace. Après tout, ce n’était pas job, elle n’était que coursière. Mais une coursière avec de l’or. Un sourire bienheureux étira ses traits alors que sa régénération opérait déjà.
Citoyen du monde
Mégère
Messages : 128
crédits : 736
crédits : 736
Retrouver la foi
Feat. Sixte V. Amala
Mégère haletait dans la nuit froide, son souffle se condensant au contact de l’air. Les événements avaient pris une tournure pour le moins intéressante, mais le jeu valait largement la chandelle. La grand-mère avait observé la réaction de l’engeance divine face au chaos. Comment elle s’était taillé un chemin parmi la foule de bagarreurs à coup de poings et de pieds. Comment l’agile jeune femme n’avait eu aucune pitié pour son client, et lui avait subtilisé le fruit de son dur labeur, profitant du désordre pour disparaitre. La créature divine avait également aidé l’ancienne Fae à se mettre à l’abri, sans doute poussée par la volonté de protéger une vieille diviniste sans défense, qui se serait sûrement fait piétiner par toute cette foule de Reikois enragés. En tout cas, c’est l’image que Mégère avait voulu implanter dans son esprit. La Fae avait sondé la jeune femme, elle avait démarré l’altercation, elle avait causé ce simulacre de bataille rangée. Ces citoyens impériaux auraient dû tomber à genoux et remercier leur bonne étoile que les manigances de Mégère s’arrêtent là.
Se tournant vers la jeune femme, l’ancienne Fae fut satisfaite de voir que celle si se régénérait déjà. Oui, ses talents seraient très utiles aux Maîtres Divins ! Prenant une voix faussement choquée par ce qu’il venait de se passer, Mégère s’adressa à sa « sauveuse » :
« Voilà le vrai visage de cet Empire : une bande de sauvages, incapables de respect ni de compassion devant plus faible que soi. Que va devenir le Sekai si personne ne les arrête ? »
Des mots chargés en sous-entendus, visant directement à effriter les croyances de son interlocutrice. Pour l’heure, cela suffirait.
« Mais je ne vous ai que trop retenue, ma chère. Vous avez ma reconnaissance éternelle pour m’avoir sauvée, et je prie les divins de pouvoir un jour vous rendre la pareille ! Soyez bénie ! »
Et, sur ces mots solennels, la grand-mère inclina légèrement la tête, adressant un ultime remerciement silencieux à la jeune femme, avant de s’en aller d’un pas lent, et elle finit par disparaitre au détour d’une allée, laissant les événements de cette soirée derrière elle
Le capitaine du bateau se redressa en poussant un grognement étouffé. Ces salopards de nécromanciens savaient cogner ! L’un d’eux lui avait décoché un coup de poing avec la force d’un foutu troll ! Regardant aux alentours, il pu constater que la bagarre s’était terminée en match nul : Marins comme chasseurs de zombies se remettaient de leurs émotions, sous le regard indifférent du tavernier, qui nettoyait une choppe de bière.
C’est en se relevant tant bien que mal qu’il se rendit compte de la bourde que lui et ses hommes avaient commis en se battant ce soir :
« LA MÉMÉ !! PUTAIN OU QU’ELLE EST PASSÉE ?! ON S’RÉVEILLE, BANDE DE BONS A RIEN ! Z’AVEZ FAIT FUIR NOTRE PAIE AVEC VOS CONNERIES !! »
Sans attendre que ses hommes se remettent debout, le capitaine du navire sortir de la taverne en courant.
Les vagues s’écrasaient violemment sur la jetée, essayant d’attraper la forme tout de rose vêtue qui se tenait immobile sur la terre ferme, si proche et pourtant hors de portée. Une monstrueuse créature avec une mer de sang sur les mains, qui souillait le Sekai par sa simple existence. Si seulement elle pouvait faire quelques pas en avant, la mer se jetterait sur elle, pour la trainer de force dans les abysses les plus profonds. Là où la pression était si immense qu’elle formerait une prison inviolable. Mais non, les flots étaient impuissants, écumants de rage face à ce monstre qui riait, se moquant de leurs efforts désespérés.
Non, la mer ne rêve pas de nous, car une fois de lui, les mortels n’ont pas écouté ses avertissements. Eh bien, qu’il en soit ainsi. Elle les regardera sombrer encore plus profond dans la décadence, et quand ils imploreront que quelqu’un les sauve de leur malheur, la mer les laissera sombrer. Oui ! Qu’il en soit ainsi !
Se tournant vers la jeune femme, l’ancienne Fae fut satisfaite de voir que celle si se régénérait déjà. Oui, ses talents seraient très utiles aux Maîtres Divins ! Prenant une voix faussement choquée par ce qu’il venait de se passer, Mégère s’adressa à sa « sauveuse » :
« Voilà le vrai visage de cet Empire : une bande de sauvages, incapables de respect ni de compassion devant plus faible que soi. Que va devenir le Sekai si personne ne les arrête ? »
Des mots chargés en sous-entendus, visant directement à effriter les croyances de son interlocutrice. Pour l’heure, cela suffirait.
« Mais je ne vous ai que trop retenue, ma chère. Vous avez ma reconnaissance éternelle pour m’avoir sauvée, et je prie les divins de pouvoir un jour vous rendre la pareille ! Soyez bénie ! »
Et, sur ces mots solennels, la grand-mère inclina légèrement la tête, adressant un ultime remerciement silencieux à la jeune femme, avant de s’en aller d’un pas lent, et elle finit par disparaitre au détour d’une allée, laissant les événements de cette soirée derrière elle
***
Le capitaine du bateau se redressa en poussant un grognement étouffé. Ces salopards de nécromanciens savaient cogner ! L’un d’eux lui avait décoché un coup de poing avec la force d’un foutu troll ! Regardant aux alentours, il pu constater que la bagarre s’était terminée en match nul : Marins comme chasseurs de zombies se remettaient de leurs émotions, sous le regard indifférent du tavernier, qui nettoyait une choppe de bière.
C’est en se relevant tant bien que mal qu’il se rendit compte de la bourde que lui et ses hommes avaient commis en se battant ce soir :
« LA MÉMÉ !! PUTAIN OU QU’ELLE EST PASSÉE ?! ON S’RÉVEILLE, BANDE DE BONS A RIEN ! Z’AVEZ FAIT FUIR NOTRE PAIE AVEC VOS CONNERIES !! »
Sans attendre que ses hommes se remettent debout, le capitaine du navire sortir de la taverne en courant.
***
Les vagues s’écrasaient violemment sur la jetée, essayant d’attraper la forme tout de rose vêtue qui se tenait immobile sur la terre ferme, si proche et pourtant hors de portée. Une monstrueuse créature avec une mer de sang sur les mains, qui souillait le Sekai par sa simple existence. Si seulement elle pouvait faire quelques pas en avant, la mer se jetterait sur elle, pour la trainer de force dans les abysses les plus profonds. Là où la pression était si immense qu’elle formerait une prison inviolable. Mais non, les flots étaient impuissants, écumants de rage face à ce monstre qui riait, se moquant de leurs efforts désespérés.
Non, la mer ne rêve pas de nous, car une fois de lui, les mortels n’ont pas écouté ses avertissements. Eh bien, qu’il en soit ainsi. Elle les regardera sombrer encore plus profond dans la décadence, et quand ils imploreront que quelqu’un les sauve de leur malheur, la mer les laissera sombrer. Oui ! Qu’il en soit ainsi !
CENDRES
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum