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    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
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  • Lun 4 Sep - 12:34

    L'Impératrice dragon aux responsabilités aussi lourdes que les montagnes du nord, quittait à peine la salle du Conseil de la Main lorsque ses pas la guidèrent, presque malgré elle, vers les appartements royaux. Là, niché dans son berceau d'ébène et d'or, gisait Draknys, son premier-né, sa chair et son sang, mais surtout, hélas, sa plus grande préoccupation de ces derniers jours. Le petit dragonnet, d'ordinaire si pétillant de vitalité, semblait avoir été dépouillé de ses énergies par une force mystérieuse, n'étant plus que l'ombre de lui-même.
    Durant une semaine interminable, le jeune prince d'à peine trois printemps avait perdu de son ardeur vitale, de son poids, et principalement, de cette étincelle jaillissant de ses prunelles, celle qui faisait tant la fierté de sa génitrice. Des guérisseurs émérites, des sages, des experts en magie ésotérique en provenance des quatre coins du continent, nombreux avaient été convoqués dans le plus profond des secrets afin que le peuple ne s'inquiète pas de cela. Et, malgré tous les efforts investis, les connaissances vastes et variées de ces personnes réputées n'avaient rien apporté de positif, sinon un silence embarrassé, une absence de solution qui résonnait comme un écho cruel à l'intérieur du cœur dévasté d'Ayshara. Oui, leur impuissance n'avait fait que renforcer les ombres de crainte et de désarroi qui obscurcissaient son esprit. Que pouvait-elle faire, elle qui commandait une nation entière, elle qui inspirait les gens à se battre pour leur patrie bien-aimée, elle qui se plaisait à déjouer les affres du destin, mais qui demeurait, devant ce lit, autant démunie qu'une pauvre paysanne face à une maladie inouïe ?

    S'approchant du berceau, elle étendit sa main, d'une délicatesse calculée, pour effleurer le front de l'écailleux héritier. Il ne bougea point. Son sommeil paraissait si profond qu'il en était pratiquement irréel. Le regard triste, la vosdraak se surprit à imaginer le pire des scénarios, un scénario que nul au sein de ce château n’espérait. Son cœur, cette forteresse qu'elle pensait solidifiée avec le temps, se lézarda sous le poids de l'incertitude et de la peur. L'avenir, qui pour elle avait toujours été une mer à naviguer, une bataille à gagner, se muait en un tunnel obscur où l'issue menaçait désormais de s'évanouir au beau milieu des ténèbres épaisses.

    * Et si je te perdais ? * Se demanda-t-elle en son for intérieur, la question roulant au fond de sa tête telle une pierre dans un abîme sans fond. Au fil des années passées à régner en symbiose aux côtés de Tensai, elle avait croisé le fer contre des adversaires inimaginables, déjoué les complots de perfides traîtres et vogué à travers des crises où chaque instant la mettait sérieusement en danger. Pourtant, dans cette chambre envahie par un pesant silence, elle se trouvait désarmée face à un ennemi insaisissable, une menace énigmatique que ni la ruse, ni la force, ni même la sagesse ne semblaient pouvoir contrer. Et le pire dans tout cela, c'est qu'elle devait continuer de garder la tête haute devant ses sujets, de ne pas démontrer quelconque signe de faiblesse psychologique. Parce que sinon, on la remettrait en cause immédiatement, on la dénigrerait, on lui dirait qu'une femme ne peut occuper de pareilles fonctions... Tranquillement, l'angoisse liée à ses responsabilités familiales et de souveraine la gagnait.

    Était-ce l'incarnation cruelle d'un dilemme entre la mère et la monarque d'un grand empire ? Les deux se bousculaient en elle, chacun réclamant une priorité difficile à mesurer. Négliger l'un, signifiait souvent la perte de l'autre. Parfois, les fardeaux de la gouvernance et de la maternité pesaient lourds sur ses frêles épaules.

    Un soupir s'échappa timidement d'entre ses lèvres. Éclairée par la lueur douce et vacillante d'une bougie de cire parfumée, l'épouse du Conquérant s'assit délicatement près du berceau de son fils souffrant, les yeux gorgés d'eau. À ce moment-là, cette banale chambre aux murs brodés de l'histoire de son peuple se réduisit à un simple espace de paix et recueillement. Sa bouche s'ouvrit, murmurant mélodieusement les paroles d'une berceuse qu'elle avait pensé pour le dragonnet.

    Anha vekhak m'anhaan zhavvorsa, laz vosma, noreth,
    Yer astat mezhah haji chomokh drozhat.
    Haji noreth ray vosma, haji k'athijilares ray k'elisi,
    Athdrivar anhaan haji noreth vosma anha vekh.

    Noreth chiorisi haji rek drozhat,
    Zhey, yer zhey noreth laz chomokh anhaan astat.
    Haji rek vohharoon lajak yeri k’elisi,
    Anhaan astat vos kash yeraan, anhaan laloon.

    Chiori ray anhaan adoroon yeri haz,
    Kemikhe ray virsraat yeri rhaesh.
    Yeri anha haji rek mahrazh, haji torga,
    Yer zhey mahrazh yeraan virsrak jin.

    Noreth ch'ath, noreth jin, anhaan san virsraat, anhaan k'ath.
    Jin zhavvorsa haji yeri zhey mahrazh ray rhaesh.
    Anha, anha, yer zhey noreth, rek noreth hatif,
    Ma rek asavvasoon haji yer yeraan haji drozhat.

    La jeune femme termina son chant en langue traditionnelle shierak-quiya en un crescendo silencieux, la dernière note s'évanouissant de façon graduelle et mesurée, laissant derrière elle une sensation palpable de quiétude d'esprit. Ayshara se redressa, contemplant Draknys comme si elle le voyait pour la première fois. Visiblement, le bébé dragon semblait plus paisible, sa respiration moins laborieuse, et bien que la maladie ne fût malheureusement pas encore vaincue, il régnait en ce lieu une sorte d'atmosphère de sérénité et de calme... Mais pour combien de temps ?

    Empereur-dragon du Reike
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    Tensai Ryssen
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  • Sam 23 Sep - 12:02
    Un chant.
    Un chant à la voix cristalline et douce, qui trahit à la fois son amour, sa tendresse, et aussi sa peine pour son enfant.
    Un chant qui cherche à réconforter, à assurer une présence, à donner de l’affection à un être cher.
    Il est impossible pour Tensai de ne pas reconnaître ce timbre si particulier. Cette mélodie paisible, cette chanson prononcée par une mère qui chérit le fruit de ses entrailles ne peut venir que d’une seule personne : Ayshara.

    Le colosse est bien au courant des nouvelles qui concernent Draknys. Frappé par une maladie aussi soudaine que rapide, le dragonnet a dépéri en quelques jours. Pour quelle raison ? Personne ne le sait. Pas même les plus grands érudits ni médecins du Royaume. Beaucoup de docteurs ont défilé pour diagnostiquer le mal du prince-héritier, et pourtant, tous ont fait chou blanc. Leur fils est en effet issu d’une race tellement rare qu’on ne sait pas comment endiguer la maladie qui le ronge. Quelque chose qui fait intérieurement bondir le Conquérant, tant il peste contre sa propre impuissance et celle de ses sujets. Devant tout le monde, l’homme se mure derrière un masque impassible, que rien ne semble pouvoir atteindre. Et pourtant, son inquiétude pour la chair de sa chair est réelle. Il a même permis qu’on épluche toute la bibliothèque royale à la recherche d’un indice sur l’affection qui détruit le petit de trois ans. Il y a de cela des millénaires, le Sekai était peuplé de dragon, Akasha elle-même en était une. Il est donc bien probable que des érudits de l’époque ait consigné le meilleur moyen de soigner la première souveraine du Reike. Mais ces parchemins sont aussi précieux que fragiles, même s’ils ont été recopiés au fur et à mesure des siècles pour qu’on en garde une trace écrite. Il faut les décoder, comprendre les conseils qu’on y prodigue, voir si cela s’applique également au cas de Draknys. Et les choses évoluent lentement. Trop lentement à son goût. Sa fureur, Tensai la contient encore, mais pour combien de temps ? Afin de sauver son fils, il défierait bien le Sekai tout entier. Seulement, par où chercher ? Et qui serait assez sage pour trouver un remède à leur progéniture ?

    D’un pas leste, le roi s’avance. Contre toute attente, le guerrier est redoutablement silencieux, ses pas étant étouffés par les somptueux tapis des quartiers royaux. Au moins, cela permet à la belle Vosdraak de continuer son chant sans être dérangée. Celle-ci est d’ailleurs si concentrée sur le dragonnet qu’elle ne se rend pas compte de son arrivée. A dire vrai, le Drakyn ne manifeste pas tout de suite sa présence : il préfère écouter jusqu’au bout ce chant qui vient de son cœur, et qui a pour unique but de rassénérer leur premier-né. C’est seulement lorsqu’elle a fini de fredonner sa mélodie et lorsqu’elle se redresse pour se pencher vers leur enfant que le dirigeant s’avance dans son dos, pour venir l’enlacer tendrement à l’improviste. Tensai vient refermer ses deux bras contre elle, l’attirant à lui dans geste de tendresse, comme pour la réconforter à son tour à sa manière.

    Tensai n’est pas forcément à l’aise quand il s’agit de transmettre ses émotions ou son amour pour autrui. Le guerrier est mille fois plus doué pour parler par le chant des armes et de l’acier, et seule Ayshara a véritablement réussi à calmer son côté barbare. La part cruelle de son âme ressurgit encore encore de temps en temps quand la colère veut le consumer ou que l'ennui le consume trop au sein du Palais. Pour autant, quand il le souhaite, l’homme sait être doux et tendre. L'Empereur ne le montre pas. Le roi s'affiche davantage comme un chef d'état, comme un commandant des armées, comme un stratège inflexible et froid. Mais si d'aucuns ne connaissent que cette face-là, la soeur de Vaenys, elle, connaît le coeur qui se cache derrière sa carapace. Elle est bien la seule qui a réussi à le réchauffer et à susciter son intérêt, son attention, et son amour, surtout.

    La maintenant dans ses bras protecteurs, le colosse, qui la domine de toute sa hauteur, n’a aucun mal à contempler le berceau de son fils, et son regard sonde son premier-né alors qu’un de ses bras se détache de son épouse pour aller se poser sur la peau écailleuse du dragonnet. L’homme vient caresser son héritier, qui semble avoir désormais un sommeil plus paisible, et le Drakyn se surprend à prendre la parole, à la fois pour lui-même et son âme-sœur :

    - Nous le protégerons.

    Est-ce une certitude ? Une promesse ? Sans doute un peu des deux. Le caractère du Conquérant a comme qualité et comme défaut d’être inflexible. Quand il a pris une décision, bien mal sont ceux qui essaieront de le faire changer d’avis ensuite et lorsqu’il s’agit de la santé des siens, l’homme peut se montrer encore plus terrible. Aujourd’hui, cependant, il refoule sa colère latente, non pas par maîtrise de soi, mais simplement parce qu’il ne veut pas accabler plus que nécessaire Ayshara. Celle-ci n’a pas besoin d’une crise de fureur, celle-ci n’a pas besoin de voir son fils brusquement réveillé et fébrile à cause de l’ire de son père. Aujourd’hui, elle a besoin d’être soutenue, de se sentir écoutée, de se sentir aimée. Trop de fois, le Drakyn s’est absenté du palais pour continuer l’expansion du Reike. Si le dirigeant qu’il est ne regrette pas ce choix, il sait cependant qu’il a posé un lourd fardeau sur les épaules de la belle aux yeux améthystes. Aujourd’hui, l’Empire prend un nouveau tournant grâce à la connivence des membres de la Main et d’un général sur lequel Tensai sait qu’il peut compter corps et âme. Des décisions ont aussi été prises, pour renforcer leur nation et leur pays. Mais maintenant qu’ils savent tous vers quoi ils vont, maintenant qu’ils ont écouté leurs sujets et leurs ministres, il est également juste que le couple impérial prenne du temps pour lui-même, afin de rester fort en temps de paix comme en temps de guerre.

    Caressant un instant son âme-sœur, l’homme dépose un baiser sur ses cheveux, mais bientôt, fronce légèrement des sourcils lorsque la belle croise son regard.

    - Tu as pleuré ?

    Son ton est préoccupé et est plus un constat qu’un reproche. La forçant doucement à se retourner pour lui faire face, il la saisit avec délicatesse sur les épaules, tout en étant prêt à essuyer de potentielles larmes de sa reine.

    - Draknys est fort et n’abandonnera pas sa lutte contre sa maladie si facilement. Il a repris ta force de volonté et ma vigueur, et la dernière chose qu’il souhaite, c’est de voir sa mère souffrir à cause de lui. Il t’aime trop pour cela.

    Portant son regard contre le dragonnet, Tensai continue.

    - Il doit bien y avoir des pistes que nous pouvons explorer. Tu as eu encore des nouvelles des soigneurs et des érudits ? Que t’ont-t-ils dit ? Ont-ils obtenu des résultats ?

    Un léger silence alors qu’un reniflement de leur fils n’attire l’attention des deux parents.

    - Il sent peut-être notre présence, hasarde Tensai. En vérité, il n’en est pas si sûr, vu comme il est plongé dans un sommeil profond, mais il ne le dira pas devant son épouse. Il faut te reposer Ayshara. Le veiller toute la nuit ne t’aidera pas, ajoute-t-il en caressant tendrement ses longs cheveux argentés.
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    Ayshara Ryssen
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  • Jeu 5 Oct - 10:32

    Lorsque les dernières notes de la mélodie qu'elle avait si doucement fredonnées s'éteignirent, Ayshara se redressa lentement, tout son être encore baigné de cette mélancolie qui imprégnait chaque syllabe de sa berceuse. Elle se pencha tendrement vers l'héritier malade, voulant y chercher une once de soulagement ou, peut-être, de miracle. Mais ce fut un autre miracle, plutôt inattendu, qui arriva à elle... Une présence singulière s'approcha, un mouvement subtil dans l'air, une chaleur familière, avant de se sentir soudainement enveloppée par des bras forts et rassurants. Tensai, son époux et le coeur battant de l'Empire, venait de glisser discrètement derrière elle et, sans un mot, la serra fermement contre lui. Ce geste inopiné la surprit agréablement. Ses muscles tendus se détendirent peu à peu sous l'enlacement protectrice et amoureuse de l'Empereur. Et à cet instant précis, un flot d'émotions - encore plus intense que précédemment - lui submergea le cœur. Près de son mari, elle se sentait à la fois puissante et vulnérable. Le Conquérant n'avait jamais été homme de longs discours, mais il savait, à sa manière, témoigner de sa profonde affection envers la belle aux cheveux de lune. Son étreinte disait tout : sa bienveillance, son soutien, sa promesse silencieuse de faire face ensemble à cette épreuve qui les accablait tant.

    Un frémissement la traversa en comprenant que son bien-aimé expérimentait très certainement cette même peur latente, cette angoisse en voyant leur unique fils amoindri. Cependant, il semblait avoir choisi de transcender sa propre affliction pour la réconforter, pour lui assurer de sa présence constante. Lui montrer qu'ils sont unis au sein de ce terrible tourment. Deux âmes soudées par les fils du destin, deux cœurs battant à l'unisson au nom de leur progéniture et de leur peuple. Un soupir mêlé de gratitude et de tristesse s'échappa de ses lèvres. Elle ne pouvait espérer mieux que la présence de son époux, son allié le plus fidèle et indispensable. Doucement, la souveraine posa sa petite main frêle sur celle du drakyn, entrelaçant ainsi leurs doigts, cherchant à lui communiquer au-delà des mots toute sa reconnaissance et sa tendresse. Là, sous la lueur tamisée des bougies ornant la chambre, ils n'étaient plus l'Empereur et l'Impératrice du Reike, mais simplement un homme et une femme, fusionnés dans la douleur et l'amour, devant un avenir imprévisible.

    Oui, ils le protégeraient. Ils feraient tout afin de trouver la solution à l'effroyable mal qui empêchait Draknys de profiter de la vie.

    - Mon amour... Murmura-t-elle, prenant grand soin de ne pas trop élever la voix, histoire de ne pas déranger le sommeil désormais paisible du bébé dragon.

    Elle se laissa caresser par le toucher expert du Roi, la chaleur de son étreinte agissant tel un baume sur son cœur meurtri. Un léger frisson la parcourut quand elle sentit la douce pression de ses lèvres sur ses cheveux. La dragonne leva son visage vers son âme sœur, leurs regards s'accrochèrent, et elle perçut aussitôt le spectre d'une inquiétude dans les yeux rougeoyants du Ryssen... Une lumière de préoccupation qui la fit se voir toute petite. Puis, la question fatidique fut prononcée. Avait-elle pleuré ? La belle ne répondit pas immédiatement, pivotant face à l'imposant guerrier sous l'impulsion presque délicate de ses mains. Ses joues s'empourprèrent d'une discrète teinte rosée. Ses paupières se baissèrent, ses longs cils jetant une ombre sur ses pommettes, camouflant sommairement la preuve de sa tristesse. Elle ressemblait à une fleur fragile sous la rosée du matin, ses pétales humides témoignant silencieusement de la souffrance qu'elle essayait de cacher.

    Dans tous les cas, Tensai avait raison. Elle ne devait pas montrer sa douleur à leur garçon. Il ne fallait pas qu'il voie le chagrin qui l'envahissait. Néanmoins, cela n'avait rien de facile. Parfois, les émotions surgissaient sans qu'on leur demande quoi que ce soit. Et... Les Astres pouvaient-ils vraiment empêcher une mère de pleurer son enfant ? Les Ancêtres, ceux qui les regardaient par-delà les cieux, comprenaient-ils ce qu'ils vivaient ? Ayshara n'était pas la plus grande pratiquante du shierak du Sekai, mais... Durant ces moments de peine, elle aimait croire au réconfort ainsi qu'à la protection apportés par le Soleil, la Lune et les Étoiles.

    - Peut-être bien... Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui... Pour nous.

    Le simple fait de parler provoqua en elle une nouvelle vague émotive. La vosdraak se rapprocha davantage de Tensai et se blottit contre lui, cherchant instinctivement la chaleur que conférait son corps. Le souffle de la reikoise devint tremblant tandis que ses lèvres effleurèrent la toile riche des vêtements royaux du monarque. Son cœur battait fortement à l'intérieur de sa poitrine. Elle tentait de fusionner avec son homme, comme pour s'assurer que malgré les tempêtes de la vie, ils demeureraient inséparables. L'air ambiant paraissait s'être figé, le temps d'un instant suspendu.

    - Je ne sais pas, Tensai. Je ne sais pas s'il existe une piste sécuritaire pour soigner Draknys. Les échos que j'ai reçus sont flous, contradictoires. J'ai parcouru chaque livre, chaque grimoire, en quête d'une solution, d'une lueur d'espoir. Rien ne me paraît certain. Sa voix, d'habitude confiante, s'éteignait graduellement, telle une flamme qui vacille dans le vent d'une nuit d'orage. Elle semblait perdue, sa lumière intérieure étouffée par une marée de doutes et de craintes. Lorsque son mari lui parla de repos, elle ne sut quoi lui répondre exactement. Car, encore là, il avait raison, mais elle ne se sentait pas capable de dormir tranquillement alors que son fils luttait nuit et jour contre la maladie. Elle esquissa un sourire triste. Dès que je ferme les yeux, je le perçois, notre bébé, bataillant pour respirer, pour maintenir le rythme de son cœur. Et je me demande toujours... Qu'ai-je fait, ou omis de faire, pour qu'il en soit ainsi ? Si seulement je...

    Étonnamment, sa confession fut brusquement interrompue par un bruit incongru en provenance du berceau. Le son résonna comme une petite fanfare impertinente. Le coupable, Draknys, avait profité de ce moment solennel pour exprimer - à sa façon - sa propre opinion sur la situation. Un mini pet, bref mais déterminé, vint brouiller l'ambiance grave qui imprégnait la pièce. Interloquée, Ayshara se tourna vers la source de cet écho. Ses améthystes s'arrondirent de surprise tandis qu'une odeur - assurément peu agréable - commença à envahir l'espace. Si cet hasardeux interlude olfactif avait cherché à attirer l'attention, et bien, il y était parvenu avec brio.

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  • Dim 22 Oct - 22:22
    Tensai est cruel. Sanguinaire. Dur. Exigeant envers son peuple, envers son armée, envers son pays. Bien des hommes qui s’inclinent devant lui pestent sans doute contre ce roi inflexible, qui privilégie davantage ses forces militaires que la diplomatie et la finesse d’esprit. A d’autres moments, pourtant, il peut s’avérer calme et protecteur. Depuis quand sait-il maîtriser ses pulsions colériques, d’ailleurs ? Des années durant, il a été brutal, froid, meurtrier, assassin. Et cette partie de lui existe encore. Il suffit de mettre l’Empereur devant un champ de bataille pour qu’il ne fasse preuve d’aucune pitié envers ses ennemis. Mais la Couronne a aussi un certain prix : les tyrans qui n’y comprennent rien en politique sont rapidement supprimés, c’est connu, et il lui a bien fallu, disons… développer un côté sociable. C’est-à-dire supporter les plaidoiries, les plaintes, les doléances du bas peuple et de l’aristocratie. Accordons-nous sur le fait que la patience de Tensai n’a jamais été très grande et qu’il ne faut pas lui demander l’impossible, mais en se travaillant un peu lui-même, il a appris à ne plus décapiter des soldats coupables ou à créer un scandale lors des repas fastueux du palais. Il y a donc du progrès, il faut le reconnaître. Mais tout cela, le barbare n’aurait jamais su l’accomplir sans sa bien-aimée. Force tranquille, Ayshara est cette flamme qui a su comprendre, discerner la tempête impétueuse qu’est le guerrier, et c’est grâce à ses conseils, sa sagesse et sa présence constante qu’il a su apprendre à canaliser ses défauts. Péniblement, certes. Les mauvaises habitudes ont toujours eu la vie dure. Il a fallu des mois, voire bien plus, pour que le Conquérant apprenne à danser avec le monde politique. Mais voir Ayshara sourire face à ses efforts, la voir rebondir sur ses propositions pour défendre son point de vue et le compléter avec le sien, la voir heureuse à la perspective d’être mère, puis en veillant sur leur fils, leur a permis de tisser des fils invisibles, mais bien réels, qui sont devenus véritablement solides au fil du temps. Jusqu’à ce qu’ils fassent front commun. Jusqu’à ce qu’ils ressentent un amour véritable l’un comme l’autre, comme maintenant où la Vosdraak vient tendrement saisir la main du dirigeant pour la serrer avec douceur, alors que le Drakyn la tient toujours serrée contre lui. Il y a peu de mots. Mais le silence est d’or lorsqu’il est silence d’amour.

    Ils sont les êtres les plus puissants d’une nation. Les plus puissants, mais aussi les plus inquiets quand il s’agit de protéger leur enfant. Tensai n’est pas le plus délicat, mais il ne pense pas se tromper quand il inspecte son épouse et qu’il a l’impression qu’elle a pleuré. Il ne peut décemment lui en vouloir. Elle est une mère, et n’importe quelle mère s’inquiète pour le fruit de ses entrailles. S’il lui faut de son côté être le roc inébranlable sur lequel s’appuyer, il ne versera pas une larme, il ne prononcera pas une plainte, pour qu’elle puisse tirer en lui la force nécessaire afin de mener son propre combat.

    Il la laisse donc se blottir contre sa poitrine et pour qu’elle soit dans la meilleure position possible, il écarte légèrement les bras avant de les refermer avec douceur dans son dos. Là, elle pourra oublier un instant ses devoirs de reine, de mère, d’épouse. Elle pourra juste être elle-même. Non pas l’Impératrice, non pas la représentante de la Lune, non pas la mère de la nation, mais juste une femme comme bien d’autres, qui ne cherche que le réconfort, l’amour, la stabilité d’une famille. Quand elle évoque ses inquiétudes à leur égard, Tensai fronce légèrement des sourcils, mais il ne bouge pas pour ne pas la déranger.

    - Tant que nous serons ensembles, nous pourrons tout affronter, Ayshara. Qu’il s’agisse de Draknys, qui a confiance en nous. De toi, qui est la force de notre couple et de notre pays. Ou encore de moi, car tant que tu seras à mes côtés, je trouverai les ressources nécessaires pour maîtriser le barbare qui est moi. Ses mots peuvent paraître dérisoires alors que la belle est serrée contre lui, et doit sans doute même entendre les battements de cœur de son mari. Il y a sans doute mieux également comme paroles de réconfort, et ses propos pourraient d’ailleurs paraître comme trop idéalistes. Pourtant, malgré son caractère très pragmatique et terre-à-terre, Tensai attache réellement de l’importance à sa famille et il est certain que, tant qu’ils resteront unis, ils pourront effectivement faire face à toutes les menaces. Mais bientôt, le guerrier qui est en lui refait surface et il déclare : Chaque combattant a ses propres combats. Un jour, notre fils devra asseoir sa légitimité sur le trône du Reike. Mais avant, il doit lutter contre la maladie. Permettre à son corps de se faire de meilleures défenses. Avoir un esprit toujours plus combattif, même face à des ennemis invisibles comme le mal qui le ronge. Il aura bien d’autres luttes à affronter plus tard et si nous l’aidons, s’il n’abandonne pas, il ressortira plus fort de cette épreuve.

    Il est presque dommage que Draknys ne puisse pas l’entendre, car peut-être que la foi de son père en ses capacités aurait pu toucher le cœur du bébé dragon. Cela étant dit, il n’est pas le seul à parler, et Ayshara lui raconte l’inutilité de ses recherches, le fait qu’elle tourne en rond, qu’elle n’arrive pas à trouver une solution. Même le fait de se reposer la pousse à avoir des cauchemars ou à avoir des visions qui la torturent. Le visage du Conquérant se rembrunit alors qu’il l’écoute se faire des reproches. Il n’est pas d’accord avec elle, c’est évident, qui pourra seulement l’accuser d’avoir été négligente avec son propre enfant ? Mais il n’a pas le temps de prendre la parole, tout comme son âme-sœur n’a pas le temps de terminer sa confession. Un pet plutôt surprenant, à l’odeur un peu nauséabonde, n’interrompt la tirade de la belle aux cheveux d’argent. Etonnés, les deux parents se retournent vers le berceau, mais cela donne l’opportunité à Tensai d’intervenir. Lâchant brièvement Ayshara, le souverain s’approche du berceau où se repose le dragonnet. Celui-ci a toujours aimé se faire remarquer de la plus rigolote des manières, et il n’y avait pas mieux pour mettre un terme à l’ambiance grave qui régnait dans la pièce. Pour une fois, le géant va en profiter pour ne pas l’alourdir davantage, et il se penche sur le lit de son fils, cherchant à voir s’il est réveillé et s’il peut percevoir la présence de son père et de sa mère.

    - Draknys. Tu es réveillé ?

    Une demande étonnamment douce, dite sur un ton calme, et presqu’à voix basse. En tout cas, si leur fils émet n’importe quelle réaction pour manifester sa faiblesse ou ses émotions, Tensai le caressera et lui fera même une proposition étonnante :

    - Tu veux venir auprès de nous ?

    C’est rare pour l’enfant de pouvoir profiter de ses deux parents. L’un ou l’autre a souvent des tâches à accomplir, et ce n’est pas souvent Tensai qui s’amuse à être le babysitter de son fils. Plus tard, ô plus tard, le prince-héritier le suivra énormément, oui. Mais pour l’heure, leur premier-né n’a que trois ans. C’est éminemment jeune et il vaut mieux qu’il reste encore sous la vigilance de sa mère.

    Mais ce soir, ils sont tous les trois-là, dans la même pièce, ce qui permet d’avoir un moment d’intimité familiale. Ils sont bien trop rares, mais ils sont dès lors infiniment plus précieux, et avec une délicatesse que Tensai n’aurait jamais cru avoir un jour, il prend le bébé pour le tenir contre sa poitrine. D’un geste du regard, il invite Ayshara à aller s’asseoir sur l’un des somptueux fauteuils de leur suite royale, sauf si elle veut aller à un autre endroit. Ils pourront y prendre place et être attentif auprès de leurs fils, jusqu’à ce qu’il s’endorme de nouveau. La laissant s’asseoir en premier, il lui donne le dragonnet avant de s’asseoir à côté d’elle. Et puis, comme si de rien n’était, il reprend.

    - Tu vois, Draknys, ta mère s’inquiète parce qu’elle t’aime énormément. Et ni elle, ni moi n’aimons te voir dans cet état. Mais nous pensons que tu es vaillant et courageux, et que tu vas tout faire pour te reposer, fait le Conquérant alors qu’il pose une main paternelle sur la tête de son héritier. Un sourire contrit naît sur les lèvres du Drakyn. Toi, moi, et Ayshara dans cette pièce. Cela fait quelques temps que nous n’avons pas eu une telle soirée, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il était certain que, si le bébé avait été en forme, il aurait tout fait pour se faire remarquer et ne pas aller au lit. Draknys. Quand tu iras mieux, j’irais te présenter la troupe d’élite que Deydreus est en train de constituer, pour que tu voies nos soldats les plus vaillants de tes propres yeux. J’aimerais que tu voies la discipline des Serres, également. Et puis… Toi qui aimes les hauteurs et le vol, un jour, nous pourrions planifier une visite des remparts d’Ikusa. Rien d’extravagant, en l’occurrence, mais pour le petit, cela pourrait tout simplement signifier passer du temps avec son père, et peut-être que pour lui, ce serait à la fois terriblement excitant et (un peu) stressant. Pour que nous fassions tout ça, il faut que tu ailles mieux, tu entends ? Et aussi, pour que ta propre mère sois heureuse de te voir en pleine forme. A ses mots, Tensai passe un bras derrière les épaules de son épouse et l’attire contre lui, alors que leur propre enfant peut se pelotonner contre l’un d’eux, au choix. Certainement qu’il se rendormira vite. Mais peut-être que son sommeil sera plus paisible en étant dans les bras de ses parents plutôt que dans le confort de son berceau…
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  • Mer 27 Déc - 10:42

    Profitant de la chaleur des bras de son époux, la mère-dragon sentait le poids de ses inquiétudes s'alléger pendant un bref instant. Les paroles de Tensai lui offraient un réconfort certain. "Tant que nous serons ensemble, nous pourrons tout affronter, Ayshara", dit-il en la serrant un peu plus fort. Elle ferma les paupières, se laissant bercer par la cadence rassurante de sa voix. Puis, quand il évoqua Draknys ainsi que la confiance qu'il avait en eux, un frisson d'espoir parcourut son échine. Oui, leur fils avait besoin de croire en leur vigueur, en leur unité. Et le Conquérant poursuivit, la louant comme la force de leur couple et de leur pays, des mots qui ne manquèrent pas de la faire rougir sous l'étreinte. Entendre tout cela de la bouche de l'homme le plus important de sa vie lui insufflait inévitablement un courage nouveau. Ensuite, son mari parla de lui-même, de la nécessité de maîtriser le soi-disant barbare en lui tant qu'elle siègerait à ses côtés. L'impératrice ouvrit les yeux et le regarda, son cœur se gonflant d'affection et d'admiration pour cet illustre guerrier qui, malgré son background et sa puissance, se montrait si humain, si vulnérable lorsqu'il se trouvait près d'elle. Délicatement, la belle leva une main et la posa sur la joue du grand drakyn; ses doigts caressèrent cette peau dure et marquée par de nombreuses batailles de l'époque. Elle qui avait vécu au sein d'un immense confort matériel durant toute son existence, elle ne pouvait s'imaginer décemment par quel genre de calvaire son âme soeur était passée afin de conquérir le Reike et récupérer ce trône. Parfois, la demoiselle se demandait si Tensai regrettait son ancienne vie... Une vie plus libre et beaucoup moins exigeante que celle-ci, loin des migraines que provoquait la gouvernance d'un État aussi puissant. Que seraient-ils devenus sans... sans cet amour ?

    - Oui, mon Amour. Nous le guiderons, nous le soutiendrons. C'est notre devoir, notre promesse, en tant que parents et souverains.  Murmura-t-elle de manière à peine audible, toujours sous le joug de l'émotion. Elle se blottit plus étroitement contre lui. Malgré tout ce qu'elle disait ou tentait de faire comprendre, ça se voyait assez bien qu'elle était effrayée et que l'absence quasi totale de certitudes l'angoissait terriblement.

    Au final, ce fut le bébé dragon qui détendit l'atmosphère plutôt dramatique de la pièce. Un pet. Un simple petit pet malodorant. En voilà un qui voulait encore plus être le centre de l’intérêt ! Qui aurait cru ?! Subitement, l'attention du couple se dirigea vers lui. Le roi prit les devants en allant parler au jeune héritier. En voyant cette scène, un sourire aimant naquit sur les lèvres de la vosdraak. Ça lui réchauffait le cœur de les observer ensemble. Et que Tensai se soucie de la santé de leur progéniture, lui qui avait été régulièrement absent du palais lors des derniers mois. Donnant à son enfant une occasion rare de profiter de la présence de ses deux parents, le colosse prit le prince écailleux dans ses bras avec une délicatesse surprenante et l'amena auprès d'eux. Ayshara, guidée par le regard de son mari, s'installa sur l'un des fauteuils luxueux de la suite, prête à accueillir le dragonnet à son tour. Dès que son homme s'assit à côté, la dragonne n'hésita point à se laisser doucement glisser contre lui. Elle souhaitait établir une connexion plus intime, un lien physique qui pourrait, l'espace de quelques minutes, les soustraire aux lourdes responsabilités qui les incombaient. Sa tête se posa tendrement contre son flanc, et un soupir de soulagement s'échappa de sa bouche. Elle ferma les yeux un instant, savourant la chaleur et la sécurité qui l'enveloppait. Draknys, quant à lui, semblait percevoir la quiétude qui l'entourait. Il se colla davantage à ses parents, ses p'tites griffes se serrant instinctivement sur le tissu de la jolie robe bleue de sa mère. Son souffle régulier et paisible était similaire à une mélodie d'apaisement.

    La jeune femme se laissa bercer par les mots du Conquérant. La douceur ainsi que l'amour paternel de cet homme avaient quelque chose d'extrêmement touchant pour elle. Parce que oui, on parlait quand même d'un individu étant très austère à la base. Donc, qu'il se montre comme ça devant eux, signifiait beaucoup à ses yeux.

    - Il sera fort, comme son père, et plein de grâce, comme... eh bien, j'ose espérer, comme sa mère. Elle se pencha et déposa un baiser léger sur le front bouillonnant du dragon, une cajolerie maternelle remplie d'affection. Puis, se tournant vers l'empereur, elle approcha délicatement son visage et colla ses lèvres sur les siennes dans un geste purement de tendresse. Elle caressa subtilement la main du chef des Ryssen, avant de continuer : Il ne s'en rend pas compte maintenant, mais un jour, il comprendra tout ce que nous avons fait pour lui, tout l'amour que nous lui portons. Et il sera fier, fier de ses parents, fier de l'héritage que nous lui transmettons... Et vous, mon époux, vous êtes plus qu'un souverain ou un guerrier. Vous êtes un père aimant, un mari dévoué. Votre présence ici ce soir signifie énormément pour nous.  Ses améthystes scrutèrent doucement leur fils qui semblait être parti vagabonder au royaume des songes. Je ne peux imaginer la vie sans vous deux. Chuchota-t-elle.

    Alors qu'elle ne lâchait pas des yeux son trésor, la belle sentit ses paupières devenir de plus en plus écrasantes, chaque battement de cils nécessitant un effort draconien. La fatigue accumulée des derniers jours commençait à peser lourdement, tel un voile inexorable. Un comble pour une personne craignant le sommeil et les cauchemars qu'ils apportaient. Et évidemment, la chaleur de Draknys et de Tensai accentuaient cette sensation d'engourdissement.

    - Tensai, croyez-vous que... que les étoiles veillent sur nous ce soir ?  Demanda-t-elle d'une voix faible. Il y avait dans sa question une innocence enfantine, un désir de croire en une entité plus grande qu'eux, quelque chose de sécurisant et de protecteur. Elle leva ses prunelles vers lui, cherchant à l'intérieur de son regard une assurance quelconque. Son visage reflétait une vulnérabilité rare, un moment de pure sincérité où l'impératrice, la mère, se révélait dans toute son humanité.

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  • Dim 7 Jan - 20:41
    Alors qu’Ayshara se blottit dans ses bras, Tensai sent, ou plutôt devine, que sa moitié n’est toujours pas convaincue. Et il ne se leurre pas : il ne la convaincra pas ce soir. Une mère ne s’apaise pas si facilement quand son enfant va mal. Alors l’homme-dragon se contente de la serrer dans ses bras, de lui offrir une protection. Celle-ci sera naturellement bien éphémère, puisque leur étreinte durera toujours trop peu de temps au yeux du couple royal. Mais c’est également par de tels moments d’intimité que les souverains peuvent exprimer, en bien peu de mots, la force de leurs sentiments l’un envers l’autre. Laissant bien sûr la belle Vosdraak caresser sa joue, leur conversation en tête à tête est cependant interrompue par un étrange pet qui, de manière presque comique, détend légèrement la situation. Oh, l’heure n’est pas encore à la rigolade, non. Draknys reste malade… Mais il faut quand même bien admettre qu’il a su choisir son moment pour se faire remarquer. Le prince-héritier ne dit d’ailleurs pas non quand son père le prend dans ses bras : ce n’est pas ses pattes griffues qui pourraient le blesser lui, et si le dragonnet gigote un court instant pour se mettre dans une position plus confortable, il est étrangement docile.

    Docile, certes, mais également encore bien conscient de son environnement, puisque quand Tensai s’assied à côté de son épouse, leur enfant n’hésite pas à se blottir contre eux deux, comme s’ils n’avaient dès lors plus l’autorisation d’aller ailleurs. Ayshara, de son côté, se laisse glisser contre lui et afin qu’elle soit plus à l’aise, le Conquérant ouvre son bras droit pour qu’elle puisse se blottir contre son torse. Il vient ensuite le refermer sur elle et les voilà bien installés dans un moment de douceur bien rare. Si tôt que le souverain du Reike a fini de parler à son fils, la belle rebondit sur ses propos et un sourire fugace apparaît sur le visage de son mari. Il sera fort ? Oui, il n’en doute pas un instant. Il suffit de voir la taille de Valeryon pour en être certain. La grâce… La grâce, cela dépend. Le chef des Ryssen s’est toujours demandé si leur progéniture saurait prendre une forme humanoïde dans le futur, notamment à cause des gênes de la Vosdraak. Sous cette forme, il aurait assurément une beauté à couper le souffle, une beauté quasiment surnaturelle. Mais sous son apparence de dragon, le prince écailleux serait surtout gracieux en plein vol, tel un seigneur majestueux qui règne dans les cieux. A terre… A terre, il pourrait davantage faire de dégâts. Surtout en grandissant. Il faudrait alors possiblement prendre des mesures, et que Draknys devienne plus responsable… Mais à chaque jour suffit sa peine, n’est-ce pas ? D’abord, il leur faut vaincre sa maladie. Seulement ensuite, ils aviseront les problèmes liés à sa croissance.

    Caressant doucement Ayshara alors que leur fils semble petit à petit s’endormir, un léger rire s’échappe de la bouche de Tensai alors que son âme-sœur lui confie qu’il est plus qu’un souverain, et plus qu’un guerrier. Ce n’est pas un rire moqueur, plutôt un ricanement sardonique envers sa propre personne.

    - J’ai été longtemps absent, Ayshara. Je t’ai longtemps fait attendre alors que je conquerrais le Nord, en te laissant notamment la lourde tâche d’éduquer un dragon, race dont nous ne connaissions rien. Je ne sais pas si on peut dire que je suis un mari dévoué, compte-tenu que j’ai fait passer avant l’hégémonie du Reike et que j’ai surtout cherché à renforcer notre autorité, pendant un long moment. Il n’y avait pas eu que des mauvais côtés, naturellement : jamais l’Empereur n’avait méprisé le travail de sa femme, et il avait fortement insisté pour qu’elle soit considérée comme sa moitié, sinon comme son égale au sein de tout l’Empire. De plus, il avait fallu naturellement une période de… grande sévérité pour faire comprendre aux plus récalcitrants que la dynastie des Draknys n’était plus. Quoiqu’en dise de vieux nobles, voire même un prince déchu… Mais maintenant que les choses changent pour le Reike, je serai davantage présent afin de montrer notre unité à notre peuple. J’ai naturellement des projets, des exigences envers notre armée, la Griffe et les autres membres de la Main, mais si ces missions sont naturelles et normales, je ne veux plus te laisser porter ce fardeau seule. Parce qu’il l’aime, en fin de compte, et qu’elle était la personne la plus importante à ses yeux au sein du Sekai. D’ailleurs, l’homme-dragon plonge son regard dans les yeux améthystes de la belle et lui rend son baiser alors que leur enfant s’envole définitivement dans le pays des songes. Difficile de faire de gestes plus tendres ou plus parlants, avec leur progéniture tout contre eux, mais la sœur de Vaenys lance une remarque intéressante, en ne pouvant imaginer sa vie sans son fils et son mari. Cela lui fit étrangement penser à cette période où le Drakyn ignorait son existence, où il commit des massacres, et tua bon nombre de clans, de familles, d’enfants, de vieillards. Un monde de brutalité, de violence, où il prenait ce qu’il voulait, quand il voulait. Mais un monde où il ne connaissait pas la princesse, où elle n’était – à ses yeux – qu’une femme choyée et dorlotée par la royauté. Par les Astres, qu’est-ce que sa vision avait rapidement changé…

    Plongé un instant dans le passé, il revient dans le présent grâce à la question d’Ayshara. Est-ce que les étoiles les protègent ? Son regard pensif vient se poser sur sa moitié, qui se montre à lui dans toute son humanité et dans toute son innocence, aussi. Pour peu, on pourrait croire que c’est une jeune femme fragile, qui attend juste d’être rassurée. Peut-être qu’une part d’elle l’est toujours, d’ailleurs, tout comme Tensai possède toujours également un côté violent et froid, qu’on ne saura jamais détruire totalement. Le fait est que, dans ce rare moment d’intimité, les deux époux peuvent se dévoiler tels qu’ils sont, sans arrière-pensée. Et c’est avec cette pensée que le roi de l’Empire vient caresser la joue de son épouse.

    - Les étoiles nous protègent oui. Même si, une part très sceptique de lui a envie de dire que ce n’est pas important. D’ailleurs, c’est peut-être ce même scepticisme qui le pousse à reprendre la parole. Quand bien même il ne nous protégerait pas que je le ferais à leur place. Et nous prouverons aux Astres – s’il faut encore prouver quelque chose – que nous sommes dignes de veiller sur notre fils, de nous aimer et d’être assis sur le trône du Reike. Le Soleil verra nos conquêtes et nos luttes. La Lune verra le soin que nous apporterons à notre peuple. Ils n’auront aucune raison de ne pas nous bénir. Et avec eux, avec toi, je veux construire un futur digne et durable. Mais tu es fatiguée. Dans un geste étonnamment tendre, Tensai pousse Ayshara à se détendre à nouveau en reposant sur sa poitrine, non loin de leur enfant. Dors, Ayshara. Demain est un autre jour. Et nous aurons d’autres pistes pour soigner Draknys….

    Si elle s'endort, il les laissera un temps dormir contre lui, puis ramènera discrètement Draknys à son berceau. Quant à Ayshara, elle est pour lui si légère qu'il n'aura aucun mal à la porter dans leur chambre, mais la première chose qu'elle verra à son réveil, c'est son époux, qui la tiendra à moitié endormi dans ses bras. 
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  • Jeu 18 Jan - 5:03

    Telle une fleur baignée de lune, l'impératrice reposait paisiblement dans les bras chauds et protecteurs de son bien-aimé. La tête blottie contre son torse, elle écoutait le battement rassurant du cœur de Tensai. La douceur de leur étreinte était comparable à celle d'une étoffe précieuse les enveloppant délicatement. Chaque souffle du Conquérant effleurait sa peau comme une caresse, chaque mot qu'il prononçait était une mélodie qui l'apaisait. Inexorablement, ce petit moment de calme et de simplicité lui réchauffait l'âme, elle qui vivait au sein d'une angoisse constante à cause de l'état de santé préoccupant de leur unique enfant. Pendant ces quelques instants de quiétude, la belle s'autorisait à penser à autre chose; à penser à leur bonheur à eux ainsi qu'à la perspective d'un avenir heureux où ils n'auraient plus à être séparés longtemps ou à craindre pour leur sécurité. Peut-être qu'elle rêvait en couleur. Peut-être qu'elle espérait l'impossible. Mais rien que le fait d'y songer, l'infime éventualité que cela se produise un jour, lui donnait des forces nouvelles.

    Et comme par hasard, les paroles suivantes de l'Empereur vinrent appuyer les bonnes espérances de la douce vosdraak. En l'écoutant, un sourire discret se dessina au coin de ses lèvres, tandis que sa main, fine et légère, se leva pour effleurer timidement les muscles du drakyn, explorant contours et cicatrices qu'elle décelait. Ces marques étaient un récit muet de son passé tumultueux, un passé qu'elle connaissait, non pas pour l'avoir vécu, mais pour l'avoir entendu le raconter, nuit après nuit, dans l'intimité de leurs confidences. La mère-dragon ne pouvait s'empêcher de penser à la douleur que son époux avait endurée, à la souffrance que ces blessures avaient dû lui infliger. Sa poitrine se serrait à l'idée des épreuves traversées, d'une enfance frappée par la perte et la survivance. Sa mère, une esclave, morte en lui donnant la vie, et son père, un barbare, tombé lors d'un empoisonnement. Un monde cruel et sans pitié s'était imposé à lui. Et il y résista. Résista à la faim, à la soif, résista face à ceux plus grands et plus vigoureux. Ceux désireux de lui dérober sa nourriture, de le réduire en esclavage, ou de le tuer simplement parce que, tôt ou tard, la survie se résumait à lui ou à eux. Cette force incroyable qui le poussait à se battre par-dessus vent et marée... Elle l'admirait, cet homme qui avait réussi à conquérir non seulement le trône du Reike, mais aussi son cœur.

    Sous cette pensée, ses prunelles se fermèrent tendrement quand Tensai lui rendit son baiser, alors que Draknys s'envolait vers le Royaume des Rêves, lieu où il pourrait s'amuser autant qu'il le voudrait sans être limité par sa condition physique actuelle.

    - Mon amour, votre absence fut un voile de solitude, certes, mais jamais je n'ai douté de l'amour et de la fidélité qui nous unit. Prendre soin de Draknys a été toute une aventure. Il y a eu des moments difficiles, des instants où je me sentais complètement dépassée... Dit-elle doucement, sa main cherchant la sienne. Toutefois, cela m'a montré la résilience que je porte en moi, une force que j'ai puisée dans les sentiments que nous partageons. Un sourire affectueux mais empreint de tristesse se dessina sur ses lèvres. Et vous avez fait des sacrifices, Tensai. Vous avez revêtu le poids de nombreuses décisions pour nous protéger. Entendre que vous souhaitez être plus présent m’émeut énormément. Si seulement vous saviez à quel point... Oui, en effet, le peuple verrait leur unité, et cela renforcerait inévitablement la nation tout entière. Et le petit prince écailleux, lui, grandirait en sachant pertinemment que ses parents ont travaillé main dans la main pour le bien du Reike. Puis, la jeune femme inclina légèrement la tête, une mèche de ses cheveux argentés glissant sur son épaule, ajoutant une touche de charme mystérieux à son allure. Se lovant un peu plus contre lui, elle murmura : Savez-vous, mon Tensai, ô combien mes nuits furent longues et ennuyeuses sans vous ? Son souffle chaud effleura la peau du guerrier. L'absence de votre étreinte, le manque de votre chaleur... Oh, combien j'ai rêvé de vous retrouver, de savourer à nouveau la douceur de nos nuits. Dans son regard pétillant, on pouvait y lire l'amour passionnel qu'elle lui portait, mêlé à une intention délicate de rendre chaque instant qu'ils partageaient désormais ensemble encore plus précieux. Mais pour l'heure, elle était fatiguée. Me voilà ravie de savoir que les Astres divins nous protègent. Si vous le dites, c'est que cela doit être vrai. Conclut-elle en fermant lentement les paupières.

    L'épuisement accumulé des jours précédents eut malheureusement raison de l'énergie restant de la souveraine qui, à son tour, s'endormit avec tranquillité d'esprit. Son corps se détendit mollement contre le drakyn, sa respiration se faisant plus profonde et régulière. Les dernières résistances de la veille s'effacèrent, et elle se laissa bercer par un sommeil réparateur. Curieusement, ce fut une nuit de grand calme; elle ne rêva point à des étrangetés incompréhensibles ou à des entités cosmiques irréelles lui parlant des illustres énigmes de la vie. Non. Il n'y avait que du repos durant cet assoupissement.

    Au lever du jour, alors que les premiers rayons du soleil commençaient timidement à filtrer à travers les rideaux, Ayshara ouvrit péniblement les yeux. Elle se trouvait allongée sur leur confortable lit, enveloppée dans les bras de Tensai, qui semblait dormir sereinement à ses côtés. Un sentiment de plénitude l'envahit pendant qu'elle observait son époux, son visage marqué par les batailles apaisé par les ombres du sommeil. D'une délicatesse infinie, elle laissa ses doigts s'aventurer sur la joue du Conquérant. Elle se pencha ensuite, et ses lèvres rencontrèrent la peau tiède de son front. Elle y déposa un baiser doux, presque aérien, puis un autre sur son nez, et un troisième sur le coin de ses lèvres. Une affection certaine la saisit en le voyant ainsi, vulnérable et paisible, loin de l'image du chef de guerre impitoyable qu'il offrait au monde entier.

    - Mon Roi, il est temps de se réveiller. Chuchota-t-elle d'une voix caressante comme le souffle d'une brise matinale. En attendant une quelconque réaction de sa part, la belle se nicha plus confortablement contre son homme, profitant de ce rare moment de couple avant le début de leurs obligations impériales. Elle glissa sa petite main à travers les cheveux de Tensai, les effleurant doucement, laissant ses doigts dessiner des arabesques dans cette masse ébouriffée.

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  • Dim 4 Fév - 21:07
    Tensai rêvait. Mais en avait-il seulement conscience ? Dans le pays des songes, tout semblait prendre une autre dimension, et dès fois, l’esprit du rêveur se laissait bercer par cette douce illusion.  Il oubliait un instant la réalité telle qu’elle était, pour être transporté dans un autre monde. Mais en l’état, cet univers était quelque peu familier, il fallait le reconnaître. Le colosse marchait sur les terres chaudes du désert, et d’un air satisfait, il semblait regarder la naissance d’un bastion militaire. Si d’aucuns suaient à grosses gouttes, les guerriers devant lui mettaient tous la main à la pâte, et les femmes comme les enfants participaient à cet élan de… de quoi exactement ? De reconstruction, aurait intuitivement dit le Conquérant, comme s’il cherchait à fédérer les peuplades du désert. Pour établir quelque chose de grand. Mais ce n’était pas comme la Conquête qu’il avait effectuée il y a quelques années. Là, il s’était agi de reprendre ce qui lui appartenait. Alors qu’ici… Ici, dans ce milieu onirique, il s’agissait de marquer un territoire, de le défendre face à ses ennemis, de rassembler les tribus pour en établir une identité précise. Un instant, certes, le Drakyn leva la tête, troublé par une voix douce et légère qui semblait vouloir attirer son attention. Mais encore trop assoupi, l’homme-dragon se contenta de grogner, de se retourner sur le côté, face à Ayshara – ce qui le laissa encore plus à la merci de son épouse, mais cela, il ne pouvait pas le savoir.    

    Cherchant inconsciemment une position pour se rendormir plus profondément, il referma ses bras contre sa moitié, l’attirant davantage contre lui sans l’écraser pour autant. Parallèlement, dans le ciel bleu azur de son rêve, une silhouette gigantesque sembla un instant le dépasser, et le chef barbare eut le temps de voir un majestueux dragon survoler le bastion militaire, qu’il observait depuis le sommet d’une dune à quelques lieues de là. Il eut conscience de sourire, alors que la créature magnifique semblait utiliser un courant ascendant pour observer les environs de tout son soul, et pour peu, il aurait bien dit que son cœur se réchauffait à la vue de la bête draconique. Mais cette fois, les contours de son songe deviennent plus flous, le dragon revient vers lui, mais ses écailles brillant à la lumière du soleil deviennent de moins en moins nettes et perceptibles. Les baiser de son âme-sœur force l’âme du guerrier à reprendre pied avec la réalité, et c’est une légère caresse qui attire d’abord son attention. Une caresse dans ses cheveux, alors que le roi ouvre enfin les yeux pour les plonger dans le visage souriant de la belle aux cheveux d’argent. Il n’y a plus beau spectacle pour se réveiller, et l’ombre d’un sourire apparaît déjà sur les lèvres du colosse. Il est heureux de poser ses yeux sur elle, c’est évident, et il vint tendrement saisir la main qui caresse sa chevelure

    - Ayshara. Tu es réveillée depuis longtemps ?

    Maintenant qu’il reprenait pied avec la réalité, il se rendait compte de la douceur de leurs couvertures, de ce silence presque apaisant avant que leur journée de souverains ne commence. Il s’agissait d’un instant qu’ils avaient rien que pour eux deux, et cette fois, même leur fils, profondément endormi, ne risquait pas de les interrompre avec un pet maladorant. N’est-ce pas ?

    Profitant de ce moment rare, mais précieux, l’Empereur ne fit pas mine de se lever. Au contraire, il prit plaisir à se plonger dans ses prunelles améthystes qui semblaient pour une fois paisibles, doux, apaisés. Peut-être que ses yeux étaient un peu joueurs aussi ? En tous les cas, Tensai ramène la douce main d’Ayshara près de ses lèvres qu’il embrasse, et puis, il la laissa venir se blottir comme elle le voulait dans ses bras.

    - Tu sembles moins fatiguée que la veille. As-tu su te reposer ?Un mince sourire vint orner les traits de son mari. Tu ne t’es pas du tout réveillée quand je t’ai amenée dans notre lit, hier. Tu dormais comme une enfant. Une mine un peu attendrie sur le visage, Tensai n’a pas encore à cœur de lui demander ce qu’elle a prévu de faire en cette journée. Cela les ramènerait trop vite à leurs devoirs, trop vite à leurs obligations de souverains. Alors il préfère prendre une voie détournée, trouver une distraction encore assez légère et bienvenue. J’étais en train de faire un drôle de rêve avant de me réveiller. Nous… Nous ? Non, pas tout à fait. Alors Tensai se reprit et rectifia. J’étais sur nos terres et je contemplais la création d’un bastion militaire. Quelque chose de bien moins grandiose d’Ikusa, mais qui pourrait fournir les premières bases d’une ville futur. J’étais satisfait… Et plus encore quand j’ai vu un majestueux dragon survoler les cieux alors que le soleil était à son zénith. Ce n’était pas Valeryon, précisa-t-il, en devinant l’une des potentielles réflexions de sa moitié, c’était un être différent… J’aurais dit que c’était une dragonne. Un léger silence. Mais mon cœur s’est réchauffé en la voyant. Etonnant, le tout semblait être assez réaliste, bien que dans ce songe, j’étais assez passif. Tendrement, Tensai vint caresser les cheveux de son épouse, et il demanda, d’un ton étrangement paternel. Je me demande si Draknys sera aussi impressionnant quand il sera adulte… Bientôt, le chef d’Etat se tut, et il vint se concentrer sur son épouse. Qu’as-tu prévu de faire aujourd’hui ? Peut-être… Peut-être que nous pourrions trouver des choses à faire ensemble, pour notre fils. Pourquoi pas aller trouver les forces médicales reikoises ? Ils ne pourront refuser une entrevue de ta part. Mais avant… Avant j’aimerais qu’on savoure ce moment d’intimité à deux, ce moment où même nos gardes royaux n’osent pas encore se présenter dans notre suite et dans notre chambre.
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  • Lun 12 Fév - 0:50

    Le léger grognement de l'homme provoqua un petit frisson de satisfaction le long de la colonne vertébrale de son épouse. Elle se sentait bien, là, juste collée à celui qu'elle aime, à le regarder sommeiller et respirer paisiblement. Sa main douce continuait de se perdre dans la chevelure argentée de Tensai, caressant chaque mèche d'une délicatesse infinie. Ce moment, d'apparence pourtant très banale, était si précieux et rare. De simples gestes qui parlaient plus que des milliers de mots.
    Quand le dormeur se retourna, un sourire attendri perla sur le visage de la mère-dragon. Les mouvements maladroits du Conquérant l'amusaient, se délectant quasiment de cette vulnérabilité exceptionnellement exposée par ce guerrier invincible et ce chef d'État imperturbable. Le genre de contraste qui frappait avec l'intensité habituelle de son règne. Privilégiée, oui, elle l'était assurément. Comptait-elle garder ce luxe uniquement pour sa personne ? Totalement. Jamais Ayshara ne partagerait la délicatesse de sa moitié. Sauf avec leur enfant, bien entendu. Puis, la surprise la chatouilla lorsque l'Empereur, probablement habité de cet instinct de protection, l'enlaça et l'attira davantage contre lui. Tout naturellement, en réponse à son "appel", la vosdraak se lova confortablement à l'intérieur des bras musclés et réconfortants du drakyn, et savoura la proximité de leur corps, la chaleur apaisante de sa peau. Sa tête reposa doucement sur son épaule tandis que ses paupières se fermèrent. Le rythme régulier de sa respiration la berça jusqu'à tant qu'il daigne se réveiller.

    À peine quelques minutes plus tard, le colosse ouvrit les yeux et les plongea dans ceux de la jeune femme qui le salua d'un faciès radieux. La vue de son sourire, timide mais sincère, sur les lèvres du puissant empereur faisait naître en son for intérieur une joie non dissimulée. Usant de ses maigres forces, elle pressa sa petite main délicate dans la sienne, jouant désormais avec ses doigts.

    - Juste assez longtemps pour admirer votre charmante façon de dormir, Monsieur Ryssen. Il s'agit d'un spectacle plutôt apaisant, vous savez. Répondit-elle d'une suave taquinerie. Durant votre sommeil, vous sembliez si vulnérable. J'aurais pu faire tant de choses... Vous étiez complètement à ma merci. Ajouta-t-elle, un rire discret voilant ses mots.

    Pendant qu'ils échangeaient, leurs corps se rapprochaient toujours plus jusqu'à ce que leurs fronts se touchent doucement. Ils partageaient un souffle, un moment suspendu dans le temps avant que les lourdeurs du quotidien impérial ne les traversent de plein fouet. C'était le seul instant de la journée où ils pouvaient être vulnérables, où ils pouvaient se montrer tels qu'ils étaient véritablement, sans les masques de divins souverains qu'ils portaient devant le Reike et le monde entier. Lorsque les lèvres de Tensai vinrent toucher sa peau, la tension devint palpable. Ayshara repensa à ce qu'elle lui avait dit hier soir, son manque de lui et son impression de solitude en son absence. Malgré tous les gestes d'affection qu'il lui prodiguait, elle ignorait si son homme éprouvait un sentiment similaire. Si ça le travaillait autant qu'elle. Pour sûr, le couple impérial était principalement dans "l'action" et moins dans les paroles. Les deux tourtereaux discutaient trop peu souvent de leur intimité.

    À la remarque du roi, la belle ne se gêna pas d'afficher une moue faussement bougonne.

    - Donc, c'est ainsi que vous voyez les choses ? Je dormais comme une enfant, peut-être parce que quelqu'un m'a épuisée avec toutes ses absences et ses responsabilités. Son expression mi-joueuse mi-boudeuse se voulait similaire à une danse délicate entre la plaisanterie et une pointe de reproche. Mais oui, j'ai réussi à bien me reposer, grâce à vous. Il semble que votre présence soit l'unique remède à mes nuits agitées... Étrange, n'est-ce pas ? Sa main, celle que Tensai venait d'embrasser, se logea contre la joue de son époux, un toucher plein d'affection qui illustrait l'amour indéniable qu'elle lui portait en dépit de sa fausse bouderie. Je suis reconnaissante que vous m'ayez portée jusqu'à notre lit. C'est dans ces petits gestes que je trouve le plus grand réconfort. Remercia-t-elle d'une voix mielleuse, visiblement incapable de lui faire la tête plus de cinq secondes. Ses muscles se relâchèrent, la mini tension s'évanouit.

    Attentive, l'impératrice écouta presque religieusement l'empereur lui raconter son rêve. À la mention d'une soi-disant dragonne, la demoiselle se mordilla la lèvre inférieure avant de sourire narquoisement.

    - Je pensais être la seule dragonne à pouvoir réchauffer votre cœur. Devrais-je être inquiète de cette nouvelle rivale qui vagabonde dans vos rêveries ? Taquina-t-elle. Ce bastion que vous voyiez, il était comment ? Grand, imposant ? Continua-t-elle en parlant avec douceur, intéressée aux détails du songe de son bien-aimé. Parfois, Ayshara expérimentait elle aussi ce genre de rêve. Le dernier étant celui où Seagan avait fait une violente irruption et provoqué un choc émotionnel intense chez la belle qui s'était résulté par une malheureuse fausse couche. Y repenser lui laissait un arrière-goût fort désagréable et triste. Depuis le temps qu'ils essayaient de concevoir un nouveau prince ou une nouvelle princesse... Je suis certaine que Draknys sera tout aussi majestueux, sinon plus. Il a déjà tant de présence, même en étant si jeune. Son sourire s'estompa dès qu'elle aborda sa propre expérience. Je fais des rêves très réalistes, également. Confia-t-elle à Tensai, une ombre de tristesse traversant son visage. Le dernier en date... Celui qui a précédé ma fausse couche. Ça paraissait si vivant, si intense, que je ne peux m'empêcher de me demander si... Sa voix se brisa, répercutant la douleur et la perte encore vive dans son cœur. Elle chercha le regard du drakyn. Je me demande ce que ces rêves signifient, s'ils sont des présages que les Astres nous envoient ou le reflet de nos espoirs et de nos craintes. S'interrogea-t-elle.

    La soeur de Vaenys inspira longuement, histoire de refouler un peu cet événement tragique qui la tiraillait encore à ce jour. Cette progéniture non née, elle la chérissait toujours. Et malgré le peu de temps passé ensemble, un lien fort et très spécial s'était forgé entre la mère et le bébé. C'était particulièrement difficile d'expliquer l'amour puissant et pur qu'elle vouait à l'égard d'un être qu’elle seule avait eu la chance de côtoyer.

    Heureusement, les paroles de son époux l'extirpèrent de sa torpeur. Que pourraient-ils bien faire aujourd'hui ? La réponse à cette question lui semblait pourtant très évidente. C'est alors que les lèvres de la douce reine trouvèrent le torse du Ryssen et y déposèrent un baiser léger mais chargé d'intentions.

    - J'ai bien quelques idées en tête... Son souffle effleura sa peau. Sa main glissa lentement sur les muscles du drakyn tel un filet d'eau chaude, traçant des motifs invisibles du bout des doigts. Draknys serait ravi d'avoir un jour un petit frère ou une petite sœur. Murmura-t-elle.

    Et quant aux forces médicales reikoises, ils auraient tout le temps de les consulter plus tard. Pour l'instant, la jeune femme préférait se concentrer sur le présent.

    Sur l'homme qu'elle aime.

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  • Mar 20 Fév - 23:14
    Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Ayshara avait ses moments de légèreté bien à elle. Son ton espiègle, ses yeux pétillants étaient dotés d’une fraîcheur qui n’appartenaient qu’à la Vosdraak, et ce côté malicieux, presqu’enfantin, plaisait naturellement à Tensai. Il n’y avait pas de faux semblant, dans sa moitié : en ce moment, ils pouvaient juste être eux-mêmes, sans devoir porter des masques de toute-puissance propre à leurs rôles de souverains. Cela signifiait aussi se montrer plus vulnérables, mais qu’importe, puisque seul l’un ou l’autre voyait cette facette, bien à l’abri dans leur suite ? D’ailleurs, un sourire s’inscrit sur le regard du Conquérant.

    - J’étais à ta merci et tu n’en as pas profité ? Quelle erreur, ricane-t-il alors qu’il dépose un baiser sur son front. Tu aurais dû en profiter, ajoute-t-il d’un ton inhabituellement joueur, car maintenant, c’est toi qui es entre mes griffes. Et vu le sous-entendu flagrant, il était clair et net que le chef de guerre ne comptait pas sortir de leur bulle avant un moment. Pas tant qu’ils n’y soient obligés, du moins…

    Comme pour confirmer ses propos, le couple prend le temps de se dévorer des yeux et même d’avoir des gestes de tendresse qu’ils ne peuvent toujours se permettre au quotidien. Caresses et baisers font bein sûr partie du lot, jusqu’à ce que leur conversation ne reprenne le dessus en abordant le sommeil d’Ayshara. Pourtant, il n’y a rien de mal à avoir un sommeil enfantin, et plus elle bougonne devant son mari, plus l’expression amusée de ce dernier devient visible.

    - Si c’est ma présence qui te fait aussi bien dormir, alors c’est une raison de plus pour que je reste au palais davantage, remarque le Conquérant. Bien sûr, cela ne l’empêchera pas de faire des expéditions avec la Griffe, les tovyrs, ou avec la garde royale. Bien sûr, il y aura des nuits où Ayshara se retrouvera seule, mais le souverain était sérieux la veille en prétendant ne plus s’absenter aussi longtemps à l’avenir. La première raison était son épouse, et cela seul suffisait à justifier sa présence à la capitale. Mais même pour le pouvoir en place, voir le couple présent et uni renforcerait leurs pouvoirs, et la Main pourrait agir d’autant plus efficacement si leurs chefs directs se trouvaient dans une des grandes villes du Reike. Eventuellement… Tu pourrais m’accompagner lors de certains voyages. Genryusai prendrai la régence le temps de notre absence. Nous pouvons lui faire confiance, puisque nous le connaissons depuis… Depuis toujours, aurait-il bien dit mais il se reprend. Depuis que nous avons repris le poids de la Couronne. Revenant cependant à son idée première, Tensai poursuit. Evidemment, je ne dis pas que ces expéditions seront de tout repos, surtout que nous serons accompagnés d’une part de l’armée, avec une discipline stricte. Mais t’avoir à mes côtés serait une de mes forces, sans compter que tu aurais un œil neuf sur la plupart des situations. La seule chose qui me dérange serait de laisser Draknys… Le ton de l’Empereur devient un peu ennuyé. Mais je ne pense pas qu’il serait de bon aloi de nous accompagner. Toi, qu’en penses-tu ? Quand considères-tu même que Genryusai pourra commencer ses leçons avec lui ? Pour le moment, il est encore innocent et espiègle, et je veux lui préserver son enfance si cela est possible. Mais avec la menace des Titans, et des Archontes… Il lui faudra un jour grandir.    Décidant qu’il a abordé beaucoup trop de sujets sérieux tout à coup, Tensai marque une pause, en laissant sa sa main caresser le visage de sa partenaire. Quand celle-cile remercie de l’avoir porté jusqu’à leur chambre, il a là une opportunité toute choisie pour parler d’un thème plus léger. Fondamentalement, je suis sûr que tu aurais adoré dormir sur mes genoux si c’était pour apercevoir mon visage endormi à ton réveil. Une expression amusée flotte un instant sur le regard du Drakyn. Mais le lit reste quand même plus confortable et je dois prendre soin de ma seule et unique reine.

    Vient alors le récit de son rêve, et cette fois, c’est Ayshara qui le taquine dans les règles de l’art.

    - Il n’y en a qu’une qui peut régner sur mon cœur et c’est toi, réplique-t-il avec la franchise qui lui est propre, aussi subtil qu’un éléphant qui fonce en pleine savane. Puis, il émet une pause plus prononcée lorsque qu’elle lui demande des détails sur son rêve.Il était grand. L’endroit avait été spécifiquement choisi pour permettre des développements futurs, sans que qu’on ne s’entasse les uns sur les autres. De là où j’étais, quand j’y pense, on voyait également une grande surface d’eau, du même genre que le canal qu’on aperçoit depuis le port… fait-il d’un ton songeur. La perspective que leur fils soit par contre aussi majestueux que la dragonne qu’il a vue, voire même encore plus impressionnant de Valeryon est séduisante. Mais bientôt, le Conquérant est intrigué par une parole de sa bien-aimée. Alors elle aussi a des rêves réalistes ? Il sait que le songe qui a précédé sa fausse-couche l’a marquée, et d’ailleurs, c’est bien celui-là que la sœur de Vaenys évoque. Tu n’en peux rien et tu n’es pas responsable, lui rappelle-t-il, en relevant tout doucement son visage pour la forcer à le regarder. Je ne t’en voudrais jamais pour cela, ajoute-t-il doucement. Le seul fautif, s’il en est, c’est Seagan… Refusant d’y penser – ou même de dévoiler ce qui lui a traversé l’esprit – Tensai préfère se concentrer sur les propos de la belle, qui se demande si tout cela n’est pas un signe des Astres. Si ce sont eux, ils n’ont qu’à être plus clairs, fait-il avec sa subtilité légendaire. Je préfère qu’ils ne t’envoient aucun signe si c’est pour te faire du mal, continue le guerrier avec un ton bouguon et presque râleur. Car malheur à celui qui s’en prenait à sa femme. C’était un point que le colosse jugeait impardonnable. Cela étant dit, essayant de faire fi de son humeur qui s’assombrissait rapidement, Tensai cherche à égayer l’humeur de son épouse. Ils n’étaient pas restés au lit pour commémorer des instants tragiques, ni pour se sentir abattus dès le moment le premier moment de sa journée. La laissant inspirer profondément, l’homme dragon l’attire à elle et, puisqu’ils sont déjà très proches, il n’a aucun mal à susurrer quelques mots à son oreille. Si tu te retrouves plongée dans un de ces rêves réalistes, et que tu as conscience de ce qu’il t’arrive, – cela pouvait arriver, parfois – appelle-moi de toutes tes forces et je suis certain que les menaces dans tes songes s’évanouiront.

    Heureusement pour le couple, les deux mariés passent à autre sujet, et celui-ci est, ma foi, très bien amené par sa chère et tendre. Impossible qu’il se trompe sur ses intentions, impossible qu’il lui refuse non plus une telle demande.

    - Je me demande… Préférerais-tu une fille ou un garçon ? D’un mouvement agile, Tensai saisit sa main tendrement, alors qu’il se déplace légèrement, ce qui est déjà une réponse pour Ayshara. Un second prince pourrait créer le désespoir de nos serviteurs, mais l’image me plait quelque peu, avoue le chef barbare. Qu’une princesse pourrait apporter une touche de douceur au palais… A moins que ne prenne pour modèle Lyra, ça changerait les choses, ricane-t-il.

    En tous les cas, Tensai accorde une nouvelle caresse sur le visage de son âme-sœur, puis il se contente de lui sourire, lui demandant silencieusement si elle est prête.

    Il y avait des messages et des paroles qui se passaient de mots, et en ce instant, leurs âmes connectées n’avaient pas besoin de briser cet amoureux silence.
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  • Jeu 22 Fév - 10:08

    - Mhm... Peut-être n'ai-je fait que préparer le terrain pour cette exacte éventualité. Il se pourrait bien que je sois la chasseresse et vous la proie... Qui sait ?  Susurra-t-elle, son sourire se faisant plus audacieux, plus provocateur. Sa main qui se promenait lentement sur le torse du drakyn accentuait ses paroles d'une caresse subtile. Il y avait une véritable finesse dans l'art de la patience... Et maintenant que la belle se trouvait prisonnière des griffes de l'homme-dragon, elle se délectait d’ores et déjà des délices qui l'attendaient, de cette promesse des moments à venir.

    Tout en discutant calmement, ils continuèrent de profiter de cette rare et précieuse proximité physique. Quel plaisir de se sentir aimée, cajolée, protégée... Jamais elle ne se lasserait de l'emprise chaude et protectrice de son époux. Le couple s'enchevêtrait dans une étreinte pleine de tendresse et de désir. Entre les draps soyeux, leurs mains se cherchaient et s'exploraient avec une douceur passionnée. Les améthystes de la reine étaient intenses, brûlant d'un feu intérieur qui reflétait tout son amour. Puis, un frisson traversa l'échine de la jeune femme quand Tensai mentionna la possibilité qu'elle puisse l'accompagner lors de certaines sorties à l'extérieur du palais. Ses prunelles s'animèrent d'un éclat de reconnaissance.

    - Cela me ferait beaucoup plaisir d'être à vos côtés. Si vous m'acceptez, soyez assuré que j'obéirai à tous vos ordres, partagerai la moindre de vos batailles... Et le soir, vos bras seront mon refuge.  Promit-elle. Je veux être votre ombre et votre lumière, partout où vous irez.  Ajouta-t-elle, ses lèvres effleurant les siennes. Néanmoins, la partie concernant leur cher petit dragonnet la fit un peu grincer des dents. Ah, leur bébé... Un jour, il devra grandir, prendre son envol, affronter les dangers du Sekai... À vrai dire, la vosdraak avait effectivement du mal à accueillir cette idée et préférait ranger ça sous le tapis. Le temps la ferait sûrement changer d'avis à ce sujet, mais pour l'instant, elle n'était pas prête mentalement à accepter cette éventualité. Notre bébé bien-aimé... Il a encore tant de choses à explorer dans ses jeux d'enfant. Assurons-nous d'abord qu'il grandisse en santé avant de le plonger au sein des réalités de notre monde cruel. Veillons à ce que Draknys connaisse la même chaleur et le même amour que celui que vous me prodiguez.  Elle blottit sa tête contre le torse de son mari. Le vice-roi s'avère un pilier solide sur lequel nous pouvons nous appuyer. Sa sagesse et sa loyauté ne m'ont jamais donné lieu de remettre en question son dévouement. Il gèrera très bien les affaires du palais. Ça, je n’en ai aucun doute.  Après tout, il servait le Reike depuis combien de temps déjà ? Trois milliard d'années ? Plus ? Le demi-titan avait participé activement à la fondation de la nation. Peu de choses lui échappaient et il était probablement la personne la mieux qualifiée pour gouverner.

    Au final, ils ne s'éternisèrent pas davantage là-dessus; ce n'était pas le meilleur moment pour débattre de la bonne gestion de l'Empire ainsi que d'un potentiel tutorat de leur progéniture. Et cela, le Conquérant semblait l'avoir compris, enchaînant avec une touche de légèreté et d'humour qui faisait du bien.

    - Ne pensez pas que je me contente uniquement de recevoir. Une reine a aussi ses propres manières de "prendre soin" de son roi.  Glissa-t-elle d'un ton qui suscitait le défi. Cela dit, je ne suis pas contre l'idée d'expérimenter de nouvelles façons de partager nos nuits. Ici ou sur vos genoux... La dragonne laissa sa phrase en suspens, un sourire coquin jouant sur ses lèvres. Elle déposa un petit bisou sur le bout de son nez.

    Les mots suivants de l'Empereur réchauffèrent le cœur de la belle. À un tel point qu'elle figea quasiment. Elle qui avait tout perdu. Elle qui avait été abandonnée par son grand frère... Certes, elle pouvait compter sur des amis fidèles et un peuple qui l'appréciait, mais jamais tout cela ne vaudrait l'amour de son âme sœur. Silencieuse, la mère-dragon regarda son époux, les yeux brillants, profondément touchée par cette déclaration sincère. Attentive, Ayshara ne bougea pas d'un cheveu en l'écoutant détailler son rêve. Un vaste espace... Une étendue d'eau ressemblant à leur port... C'était... C'était plutôt fascinant. Qu'est-ce que ça signifiait ? Une vision du futur, du passé ? Ou un simple songe parmi tant d'autres ? En y réfléchissant, l'impératrice se surprit elle aussi à être dans les nuages. Cependant, c'est seulement lorsqu'il rebondit sur le sujet délicat de sa fausse couche qu'elle devint particulièrement émotive. Les assurances de Tensai ébranlèrent les barrières qu'elle avait érigées autour de sa douleur. Ces dernières lui apportèrent un soulagement inattendu qui allégea le poids de la culpabilité qu'elle portait sur ses frêles épaules depuis cet événement déchirant. Oui, la prochaine fois, elle l'appellerait. Il saurait comment la protéger du mal.

    Elle plongea son regard dans le sien.

    - Je t'aime, Tensai.  Murmura-t-elle.

    La jeune femme se lova au drakyn, laissant leurs lèvres se rencontrer, échangeant un baiser langoureux et chargé de promesses. Une fusion de passion et de tendresse. La douceur initiale se transforma en une ardeur plus fervente, leurs bouches s'explorant d'une avidité croissante tandis que leurs corps se pressaient l'un contre l'autre dans un partage de chaleur et de frissons. Minuscule comparativement à ce colosse de plus de deux mètres, Ayshara se sentait enveloppée, possédée. Un seul faux mouvement, et il pouvait la blesser. Cette différence entre eux accentuait ce sentiment de protection et de vulnérabilité, rappelant à quel point elle dépendait de son attention et de sa maîtrise.

    - Peu importe si notre futur enfant est un garçon ou une fille. Tout ce qui compte, c'est qu'il soit le fruit de notre union.  Souffla-t-elle à ses lèvres.

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  • Dim 25 Fév - 23:35
    Le couple impérial avait créé un cocon impénétrable, en cette aube estivale. N’importe quel intrus aurait été mal reçu en ce instant précis, et quand Ayshara lui confirma qu’elle voulait bien le suivre au sein de leur territoire – voire même au-delà, en vérité –, Tensai se contenta de sourire.

    - En ce cas, nous partirons ensemble quand il faudra partir à la chasse aux Archontes. Quand l’Oreille les aura trouvées, Deydreus nous accompagnera, et avec une poignée de soldats d’élite, nous leur feront regretter de s’être soulevés contre nation.   C’était son âme guerrière qui parlait : après tout, il ne fallait pas demander à Tensai de parler de paix, d’amour, et de compassion. Il laissait ces domaines à sa moitié pendant que lui restait un chef de guerre. Toutefois, en l’état, le thème portait sur l’accompagnement de son épouse, et il ajouta : Tu es déjà accoutumée aux voyages dans le Reike, donc je ne m’inquiète pas. Tu seras aussi forte que la majorité de nos hommes, et tu seras aussi une figure importante pour les guerrières dans nos rangs. Avec un sourire, l’Empereur pensa d’ailleurs que la Sénéchale mettrait sans aucun doute un point d’honneur à ce que nul n’offense l’Impératrice et le couple royal. Certainement serait-elle une protectrice de choix si elle avait l’honneur de les accompagner dans le Sekai. Quant à leur enfant… Ils pouvaient encore le laisser grandir à l’abri du poids de la couronne. Mais certainement que, passé un certain âge, il serait lui-même intrigué par les affaires de ses parents, au point qu’il voudrait s’en mêler, ou les fuir comme la peste s’il détestait la politique reikoise. Nul ne pouvait encore prédire comment il réagirait, il était trop tôt pour cela. Il y avait également des chances qu’il appréciât une partie de ses devoirs, et en détestât une autre mais on ne pourrait sans doute lui en vouloir. Qui avait déjà été un dirigeant parfait de toute façon ?

    Fermant la parenthèse sur Draknys ainsi que sur Genryusai, les deux tourtereaux s’amusent à se titiller dans une atmosphère légère. Un léger ricanement traverse d’ailleurs la bouche quand la Vosdraak insinue qu’elle sait aussi très bien s’occuper de lui, et l’homme-dragon lui répond sans hésiter qu’il n’en a aucun doute : elle le lui a bien prouvé ces dernières années, et elle lui donnera encore des choses merveilleuses grâce à sa simple présence.

    Enfin vient le moment où sa bien-aimée plonge ses yeux dans les siens et où elle lui déclare son amour avec toute la sincérité de son âme. Un sourire silencieux – mais qui vaut plus que n’importe quel discours – lui répond. Elle lira dans ses yeux qu’il en est de même pour lui, et l’une des preuves qui montrera leur attirance commune est l’union et la danse de leurs corps qui s’ensuivra, tel un ballet effréné et en même temps jouissif pour l’un et pour l’autre. Evidemment que leurs désirs s’éveilleront et qu’ils s’y laisseront aller, puisque tous deux en ont l’envie et l’occasion. Telle une fleur qui s’ouvre lorsque vient le temps du printemps, Ayshara se laisse faire par son époux tout en participant à leur étreinte amoureuse et passionnée. Il est difficile de dire si une semence naîtra de cette extase qui les saisit tous les deux ponctuellement, mais si cela arrive, cela ouvrira encore plus de possibilités pour leur famille, pour la nation et pour le peuple. Il est d’ailleurs certain que Corvus devra marquer le coup pour cette heureuse nouvelle, en choisissant avec le couple quand il est temps de l’annoncer. Mais cela, seulement si ça arrive… En attendant, le colosse prend naturellement soin de pas blesser sa chère et tendre, qui est toujours bien plus petite et fragile par rapport à lui. Ils l’ont néanmoins déjà fait une fois, ils savent donc le refaire. Le temps s’abolit ainsi encore un peu plus et quand enfin, leurs corps reposent, fatigués mais satisfaits par ce moment de délices, Tensai continue gentiment de caresser sa belle, leur souffle s’apaisant doucement au fur et à mesure des minutes qui passent.

    - Et si tu m’accompagnais à l’extérieur du palais aujourd’hui, ou quand tu estimeras le temps favorable ? J’avais pour projet d’aller voir mon clan au vu du décret qui va sortir. Ils ont été hostiles, suite à notre couronnement et le temps de paix qui a suivi. Ils le sont certainement toujours encore. Le drakyn parle sans aménité, mais également avec pragmatisme. Il est connu que ses frères d’arme n’ont pas bien vu l’accession de Tensai au pouvoir, puisqu’à partir de là, le barbare a commencé tant bien que mal à repousser sa force et sa brutalité pour devenir roi. D’ailleurs… Ils avaient attribué cela à une certaine personne. Le décret que la Main va sortir va concentrer le pays sur nos forces, mais aussi vers la guerre à venir. Je veux les orienter vers cet objectif, leur confirmer que le Reike ne sont pas devenus des agneaux stupides, comme certains le croient. Bien orientés, ils pourraient devenir une aide de choix, et même encourager d’autres familles à renforcer l’armée impériale. Une légère pause. Ils ont l’avantage de m’avoir toujours connu et pourront également parler de moi au peuple. Cela pourra possiblement apporter un « témoignage » parlant à la population, même s’ils me dépeindront certainement comme un barbare plus qu’autre chose. L’homme a un léger rictus, puis continue, alors qu’il passe sa main dans les cheveux d’Ayshara dans un geste de tendresse. Je me dis que ce serait bien que tu m’accompagnes. Ils ont toujours vu en toi une femmelette qui a toujours vécu dans la soie, la richesse, le confort de la royauté. Je veux leur montrer que tu as plus de caractère qu’ils ne le pense et que tu as toute ta place à mes côtés. Un silence plus marqué alors que le père de Draknys vient poser son regard sur leur enfant. Cependant, rien ne presse. Nous pouvons attendre la guérison de notre fils, car il vient en priorité. Je me dis néanmoins que ce serait un projet qui en vaudrait la peine, et qui en plus te mettrait en contact d’une partie de ton peuple. D’un regard protecteur, le colosse replonge son regard dans les prunelles améthystes de sa belle. Qu’en penses-tu ? Nous pouvons y aller dans la journée, ou plus tard. A deux et ou bien avec une petite escorte. Je ferai selon ton bon vouloir, mais accomplir ce geste ensemble me semblerait important.
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  • Dim 17 Mar - 9:51

    La gravité de leur mission pesait sur ses frêles épaules, une lourdeur tempérée uniquement par la chaleur de la main du Conquérant sur la sienne.

    Cette confiance qu'il investissait en sa personne, Ayshara l'éprouvait tel un onguent apaisant ses doutes, tout en représentant une responsabilité nouvelle. L'immensité de ce rôle ne la laissait point de marbre. Fière, elle l'était.
    La mère-dragon s'absorba dans la contemplation de Tensai, le pilier de sa vie. Son cœur se gonfla d'une affection renouvelée pour cet homme qui, non content de régner sur un empire, partageait avec elle le fardeau des obligations. Intérieurement, elle se promit de s'avérer à la hauteur des espérances placées en elle, de continuer d'être cette lumière compatissante pour les autres, cet exemple de force tranquille. Mais pourtant, au plus profond de son être, une petite voix chuchotait ses craintes. Le danger était réel, et l'idée de perdre son époux, ou de se perdre elle-même, au sein de cette maudite chasse aux titans la terrifiait. Néanmoins, elle savait aussi qu'à ses côtés, il y aurait ce quelque chose d'inébranlable, un courage qu'elle ne soupçonnait pas encore.

    Sans un mot, ils se rapprochèrent. Toujours plus. Comme Soleil et Lune, leur danse débuta par un effleurement de regards, puis par la fusion de leurs souffles. Chaque contact physique reflétait la poésie des sentiments qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. L'attention et la douceur. Malgré les cicatrices des batailles, les mains de l'Empereur devenaient délicates caresses, traçant sur l'Impératrice un poème d'amour et de désir. Les doigts de la belle s'égaraient dans la crinière argentée du drakyn, tandis que leurs lèvres s'unissaient non avec la violence d'une tempête, mais au son d'un clapotis de ruisseau, doux et continu. Le temps paraissait suspendu; ils étaient seuls. Écoutant leurs corps, ils s'aventuraient sur le chemin de l'intimité avec la finesse des premières neiges. Lors de ce moment si précieux, ils se découvraient et se redécouvraient. Il n'y avait point de gêne ni de retenue. Juste deux amoureux s'aimant éperdument. Et quand l'apogée de l'amour les enrobait de son étreinte, le ciel semblait se fendre afin de bénir cette union. Fusionnés en une seule âme, ils se trouvèrent, entrelacés, deux moitiés d'un même tout. Ayshara se sentait véritablement reine, non pas à cause de la couronne impériale qu'elle arborait, mais parce qu'elle était chérie par Tensai Ryssen, un tueur de Titans capable de défier le Sekai entier, mais qui choisissait de lui offrir sincèrement son cœur. C'était dans cette alliance de force et d'authenticité que leur mariage révélait sa plus belle expression.

    Le silence de la chambre se peupla de soupirs et de gémissements. Il n'y avait pas besoin de mots pour extérioriser tout cela, car leurs corps manifestaient un langage bien plus éloquent.

    Durant l'apaisement qui suivit l'acte de chair, le couple reposait, épuisé, essoufflé, mais surtout baigné au sein d'une sensation de plénitude absolue. La fatigue qui les alourdissait n'entamait pas leur désir réciproque de maintenir ce contact libidinal, étirant ce moment unique via caresses et étreintes tendres. Les mains de la jeune souveraine continuaient d'explorer le dos de son mari en dessinant des lignes invisibles sur sa peau encore embrasée. Souriante, Ayshara fixa le drakyn de ses améthystes brillant d'un éclat de satisfaction. Au-delà des titres et des responsabilités, elle était avant tout une âme sentimentalement liée à celle de son partenaire.

    Allongée contre le Conquérant, la vosdraak profitait de sa chaleur qui s'avérait si confortable après cette tempête passionnée. Ses caresses d'une attention constante lui renouvelaient la sensation d'être profondément aimée et de se sentir parfaitement en sécurité. Cependant, lorsqu'il lui communiqua ses projets pour la journée, une certaine inquiétude la gagna : l'hostilité du clan Ryssen à l'égard de leur union était un secret de polichinelle. Et la jeune femme n'appréciait pas spécialement de se voir obligée de prouver ce qu'elle avait déjà prouvé. Être jugée et méprisée par ceux qui percevaient en elle une figure de la royauté déconnectée des réalités ne lui plaisait guère. Visiblement, avoir donné naissance à un dragon et vaincu le titan Kazgoth ne suffisait pas. De plus en plus, l'impératrice s'imaginait qu'ils ne la respecteraient jamais, à moins qu'elle ne se fasse pousser une paire de couilles.

    - Je... Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée. Je sais très bien ce qu'ils pensent de moi et je crains que ma présence n'empire les choses. Elle caressa distraitement le torse de son époux. Ses prunelles se baissèrent, probablement embêtées de soutenir son regard de peur d'y voir une déception ou une incompréhension. Cela me rend nerveuse. Malgré tout, la belle comprenait le désir de Tensai de l'intégrer à cette facette de sa vie et de la présenter au clan comme une compagne digne de ce nom. Cependant, le poids du regard de ces hommes et femmes d'armes l'insécurisait. Sur ce point spécifique, elle craignait de ne pas être à la hauteur des attentes de celui qu'elle aime. Peut-être... Peut-être qu'il serait mieux que je reste ici, au palais, avec vous. Je ne veux pas que vous vous sentiez obligé de me défendre ou de justifier ma présence. Elle fit une petite moue presque capricieuse. Et si nous profitions de cette journée, juste tous les deux ? Nous pourrions nous reposer, parler et réfléchir à des solutions pour aider Draknys.

    Ses doigts jouèrent nerveusement avec un pli du drap. En temps normal, la cadette de Vaenys aurait probablement accepté la proposition de l'Empereur sans broncher, mais la maladie de leur enfant lui brouillait l'esprit. La fragilité du bébé dragon imposait un poids conséquent sur ses épaules, et ça l'obligeait à considérer chaque décision à travers le prisme de son bien-être. Ce dont Ayshara avait le plus besoin à cet instant précis, c'était d'être rassurée et enveloppée dans un cocon de réconfort.

    Empereur-dragon du Reike
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    Tensai Ryssen
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  • Mar 16 Avr - 20:57
    L’amour pouvait tantôt être une force tranquille, tantôt être une force indomptable. Simple brise l’instant d’avant, il pouvait devenir tempête tourbillonnante quand deux âmes se laissaient aller au désirs de leurs corps. Dans leur cocon qui semblait les isoler de tout, les têtes couronnées ne s’étaient pas restreintes, elles s’étaient unies de manière passionnée jusqu’à ce que leurs souffles devinssent plus saccadés et que repus, ils se laissassent aller l’un contre l’autre. Auparavant débordants d’énergie, ils étaient maintenant plus tranquilles, mais c’était aussi dans des moments comme ceux-là que l’affection mutuelle prenait une autre forme. Elle devenait plus délicate, peut-être, elle s’exprimait dans le silence et seuls ceux qui savaient voir sauraient la deviner dans les gestes et les petites attentions des toutereaux. Tensai avait laissé Ayshara se blottir contre lui, la laissant profiter de sa chaleur pendant que lui donnait de chastes caresses. C’est alors qu’il lui proposa d’aller chez les Ryssen pour qu’elle puisse les revoir, pour s’assurer qu’ils acceptassent le décret impérial, pour leur montrer, surtout, que sa moitié avait toute sa place à ses côtés, et qu’elle était loin, très loin, d’être la princesse gâtée qu’ils s’imaginaient. Ayshara avait fait preuve d’une grande bravoure – déjà en l’épousant, parce que d’aucuns auraient préféré avoir un autre sort – ensuite, en portant le poids de la Couronne, en cherchant envers et contre tout à lutter contre les Titans, en ayant la force d’élever un dragon et... devait-il vraiment continuer ? La force de la Vosdraak était rapidement devenu une évidence pour l’homme-dragon. Que son clan méprise des gens comme Vaenys, oh, il l’acceptait volontiers. Mais celle avec qui il partageait sa vie, son âme, et son royaume, non, ce n’était pas envisageable aux yeux du Drakyn.

    Pour autant, il comprenait ses raisons. Ayshara avait l’âme d’une guerrière, mais elle n’en était pas une pour autant, en tout cas, elle n’était pas une maître d’arme officiellement parlant. Ses spécialités étaient ailleurs, or, aux yeux des Ryssen, les capacités martiales primaient avant tout. Des individus comme Lyra, Deydreus, Alasker, feraient meilleures impressions que des gringalets comme Stadzank ou Ben le Bouc par exemple.  

    - Ils ne te feraient pas bon accueil, même si j’étais à tes côtés. Pourquoi nier l’évidence ? La situation serait certainement des plus tendues au début. Partagé entre les anciennes affections et le dégoût de l’évolution reikoise. D’ailleurs, un sourire doux-amer apparaît sur les lèvres de Tensai. Je m’attends à ce qu’ils n’apprécient pas la fin de l’expansion de notre territoire. Ils t’attribueront certainement cette mesure alors que c’est moi, au Conseil, qui l’ai proposé de ma propre initiative, sans que tu ne mettes pas toi-même le sujet sur le tapis. Ironie de la chose n’est-ce pas ? Mais mon clan reste un fer de lance de l’Empire et des guerriers qui ne diront jamais non si je les convoque pour combattre. Sachant que je ne compte pas t’exclure de mes combats, il faut qu’ils te voient autrement que comme une princesse corrompue et gâtée qui, en apparence, domine le coeur de son mari. Car c’est comme ça qu’ils la voient, c’est pour cette raison qu’ils la honnissent autant. Selon eux, elle a changé Tensai. Il y a assurément du vrai là-dedans – c'est bien grâce à elle que le colosse a drastiquement diminué ses pics de colère et ses crises de violence – mais il y a aussi du faux dans ces propos. Tensai reste avant tout un homme d’action, un génie militaire qui privilégie la proximité avec l’armée et le peuple plutôt que le travail administratif et... “confortable” de la royauté. Se rendant compte que la belle a baissé les yeux, comme pour ne pas croiser les siens, le Drakyn en profite pour lui poser un baiser sur sa chevelure argentée, geste plein de douceur et presqu’empreinte de taquinerie, comme pour la faire sortir de sa morosité. Comme je l’ai dit, nous ne sommes pas obligés de faire cela aujourd’hui. Je te demande juste d’y penser. Les confronter seront une bonne opportunité. Si eux t’acceptent, tous t’accepteront.

    C’est avec une expression plutôt attendrie que Tensai voit son âme-soeur changer de sujet, en leur proposant de rester ensemble, de se reposer, de trouver des solutions pour Draknys.

    - La priorité va à notre enfant, acquiesce-t-il, et nous pouvons bien déléguer les affaires du jour à Genryusai pour se concentrer sur lui. D’ailleurs, dans une pièce annexe qui fait partie de leur suite, la silhouette du dragonneau commence à s’agiter. Sans doute commence-t-il à se réveiller, à cause de l'heure matinale et de son état de santé. Dans quelques minutes, il va sans doute émettre un grognement bien typique, autant pour réclamer des soins que de la nourriture. En pleine forme, il aurait déjà volé pour essayer d'atteindre la chambre parentale, jusqu'à se faire une place entre ses géniteurs et se faire dorloter par ceux-ci. Ici, cependant, quand ils l'ont déposé la veille, son corps était plus amorphe, son sommeil  était plus profond, sa respiration plus sifflante, signe qu’il n'était  pas dans son état habituel. Cela fait poser une question à Tensai, qui trahit profondément son inexpérience avec les enfants. Comment t’en occupes-tu ? J’ai été souvent absent, tu le sais, et c’est toi qui as pris en charge le principal de son éducation. Et si tu m’en as dit un mot et que je l’ai approuvé, il y a une différence entre la pratique et le papier, ricane-t-il. Quel est son caractère quotidien ? Ses caprices ou ses derniers progrès récents ? A-t-il commencé récemment à développer des capacités particulières ? Peut-être est-ce aussi cela qui le met dans cet état, si son corps est en pleine croissance, suggère maladroitement le père du prince-hériter. Cette fois, un son plus net s’élève du berceau, mais Draknys n’est pas encore totalement réveillé. Montre-moi donc comment tu en prends soin.

    Et les Astres savaient qu’élever un dragon n’était pas simple ! Peut-être qu’Ayshara prendrait un malin plaisir à lui faire mettre la main à la pâte cette fois ? Elle était suffisamment malicieuse pour sortir l’Empereur de sa zone de confort, tout en étant une gardienne et une mère attentive, cela allait de soi.
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    Ayshara Ryssen
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  • Sam 4 Mai - 4:24

    Dans un silence feutré, Ayshara s’abandonnait aux tendres étreintes de Tensai, savourant chaque parcelle de cette proximité si précieuse à ses yeux. La paix. Le confort. À l'ombre des soieries et des ors qui drapaient la chambre nuptiale, elle contemplait cet homme dont la stature imposante se tempérait par un visage où se lisait une affection réservée à elle seule. Cette capacité à régner d'une poigne de fer tout en la cajolant amoureusement la séduisait au plus haut point. Toujours aventureux, ses doigts attentionnés glissaient sur la peau du guerrier, traçant des chemins invisibles sur sa chair marquée d'innombrables combats.

    La vosdraak songeait aux paroles du père de son enfant, à son invitation à se joindre à lui pour une mission qui la sortirait des murs sécuritaires du palais, au cœur de l'univers moins familier et très certainement hostile de son clan, les Ryssen. Les mots du Conquérant avaient eu le poids d'une promesse, mais aussi celui d'une épreuve. Et bien sûr, la jeune femme savait que chaque pas hors de l'enceinte royale se comparait à une marche sur un terrain miné de jugements et d'attentes, surtout de ceux qui n'avaient jamais cessé de voir en sa personne une princesse pourrie gâtée, une intruse au sein de leur monde de grosses brutes.
    En règle générale, l'impératrice ne se souciait que peu du regard des autres, n'hésitant point à choquer les élites de sa nation afin de faire passer des lois controversées, comme l'abolition de l'esclavage, par exemple. Mais là, il s'agissait de la "famille" de son époux. Enfin, plutôt de son cercle proche, disons. Des gens l'ayant soutenu dans ses projets de conquête du passé. Ils avaient une certaine importance vis-à-vis de son âme sœur. Paraitre pour incompétente ou trop douce devant eux lui semblait être un échec potentiel. Comment maintenir l'équilibre entre être elle-même et respecter les attentes de ces barbares ? D'un côté, se trouvait le désir de demeurer fidèle à ses principes fondamentaux et de continuer à agir selon ses convictions; de l'autre, il y avait la nécessité de forger des alliances solides et de gagner l’estime des soldats de son bien-aimé au nom des intérêts supérieurs du Reike. Sacré dilemme...

    Le cœur de la belle battait à la chamade pendant qu'elle pesait silencieusement les pours et les contres. Elle se sentait vulnérable. Un sentiment rare chez une dame de sa stature. Ceci dit, le petit baiser que Tensai déposa sur sa chevelure immaculée agit tel un baume. La douceur de ce geste fit rosir ses joues et un gémissement ténu s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle enfouissait son visage dans le cou robuste de sa moitié, cherchant refuge en respirant l'odeur rassurante de sa peau. L'odeur du pouvoir, de la sécurité, et surtout, de l'amour inconditionnel qu'il lui vouait.

    Après un moment à réfléchir, elle se décida finalement :

    - Je comprends vos raisons. Murmura-t-elle, sa voix quelque peu étouffée à cause de sa posture. Cette volonté de me présenter sous un jour différent à votre clan... Cela signifie beaucoup à mes yeux. Elle se redressa légèrement, plongeant ses prunelles dans celles de l'homme-dragon. Je vous promets de songer sérieusement à votre proposition. S'il est vrai que cela peut changer leur regard, alors je suis prête à vous accompagner... Éventuellement. Car oui, l'état de santé de Draknys restait sa priorité absolue. Hors de question de mettre ça de côté. Je veux leur montrer que je ne suis pas simplement la femme qui partage votre lit, mais celle qui participe également à vos batailles et à vos rêves. Elle sourit, un sourire qui ne cherchait pas à charmer, mais à convaincre, à elle-même autant qu'à lui. Donnez-moi le temps de rassembler mon courage et je vous accompagnerai. Ce n'était pas une acceptation immédiate, ni un refus. Il fallait juste qu'elle se concentre sur un grand drame à la fois.

    Le son doux des gazouillements de l'enfant royal dans la pièce voisine parvint à ses oreilles. Son attention se tourna durant une poignée de secondes vers l'origine de ces petits bruits d'éveil avant de revenir au drakyn. Ayshara était contente que l'Empereur s'informe de l'évolution ainsi que du caractère de sa progéniture, lui qui avait été un père assez absent lors des dernières années. Impératif impériale obligé.

    - Oh, notre beau dragonnet... Il grandit tellement vite, Tensai. Je dirais qu'il vous ressemble énormément. Répondit-elle avec douceur et un brin d'espièglerie. Il a vos yeux, mon amour, et votre force aussi, même s'il ne maîtrise pas ses pouvoirs. Encore petit, et pourtant il semble déjà aspirer à imiter vos pas. Dit-elle, ne camouflant guère le sentiment de fierté que cela lui procurait. Draknys est curieux de tout, constamment à l'affût de nouvelles aventures. La belle se redressa sur le lit afin d'adopter une position assise. Et oui, il y a eu des caprices, des crises un peu plus fréquentes dernièrement. Je suppose qu'il s'agit de sa façon de communiquer ses besoins et ses inconforts, surtout maintenant que son corps change, qu'il grandit. Peut-être est-ce lié à ce que vous dites, à une croissance particulière... Je ne sais pas, pour être honnête. Elle saisit la main de son époux, la pressant contre son cœur. J'apprécie vraiment que vous preniez le temps de vous intéresser à lui, à nous.

    La dragonne se dégagea paresseusement des draps soyeux de la couche royale. Sa peau encore tiède du contact charnel de son Roi brillait sous le rayon de soleil auroral qui s'était frayé un chemin à travers l'entrebâillement des rideaux. Nue, elle se pencha délicatement vers Tensai, ses lèvres caressant les siennes dans un baiser doux et prolongé. Puis, elle se détacha à regret de l'étreinte et traversa la chambre à la lumière tamisée, la lueur du matin dessinant des ombres agréables sur sa silhouette voluptueuse. Devant un placard en bois ouvragé, elle s'arrêta et choisit parmi les habits. Ayshara saisit une petite robe blanche en satin qu'elle enfila machinalement, cette dernière tomba en cascade le long de son corps, épousant ses formes généreuses avec une simplicité élégante. Ensuite, la souveraine du Reike fouilla un peu plus longtemps, histoire de déceler quelque chose d'intéressant pour son mari.

    Voilà ! Ce pantalon de lin ferait amplement l'affaire ! Revenant à son homme, elle lui tendit le vêtement en souriant affectueusement.

    - Tenez, mon Roi. Je pense qu'il serait préférable de se vêtir un peu avant d'aller voir Draknys. Suggéra-t-elle, ses améthystes pétillant d'un léger amusement.

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