Rohan n’est pas un homme comme les autres de par son apparence et son caractère assez taciturne. La malédiction dont il est victime ne l’a pas aidé à se faire des amis. Il est plutôt solitaire et, ce qu’on pourrait qualifier de sale caractère. Il ne va pas vous sauter dessus non plus pour vous agresser mais ne va pas non plus vous sauter dans les bras et vous faire des papouilles. Observateur silencieux la plupart du temps, il intervient uniquement lorsqu’il le juge nécessaire.

Avare en paroles, il l’est tout autant en actes. Du moins lorsqu’on peut le voir faire. Etonnamment, il ne va pas se priver de faire en sorte que les personnes dans le besoin aient ce qui leur faut lorsque c’est possible, simplement il gardera l’anonymat sur ces actions, préférant de loin rester hors champ.

Assez grand avec ses 1m80, il est plutôt musclé mais pas à l’excès. Le bodybuilding n’est pas sa passion. Ses yeux en amande sont d’un vert très pâle cerclé de noir et constamment en éveil. Son regard trahit sa vivacité d’esprit et son intelligence. Ses cheveux sont coupés assez courts, un peu en bataille et tirent sur le gris argenté. Son nez est plutôt fin et bien dessiné et ses lèvres fines sont souvent pincées, lui donnant un air boudeur le plus souvent. Son visage anguleux parachève le tout. Quelques cicatrices barrent ton corps par endroits, trahissant une vie qui n’était pas de tout repos.
Bien qu’il sache que les lycans ne sont pas ostracisés comme les hybrides, il a du mal à accepter sa condition et essaiera de se cacher si possible et cherchera un moyen de lever cette malédiction.

Tu n’es pas le bienvenu dans ta famille et ne l’a jamais été. La raison n’est pas le d’avoir un enfant à nous mais bel et bien d’enfanter un être innocent qui héritera de la malédiction de son père sans l’avoir demandé. Oui mais voilà, je n’ai su que trop tard que j’étais enceinte et n’ai rien pu faire contre la nature. Tant pis. Ce ne sera pas moi qui vais m’occuper de ton éducation mais ta famille paternelle. Moi, ta mère, je vais mourir en couche et ne jamais te connaître. Ton père t’en voudra beaucoup pour cela et te le fera sentir. Il t’apprendra à appréhender ce maléfice et rien de plus. Tu devras découvrir par toi-même la façon de maîtriser cet autre don inné qui vous a valu cette punition des Titans.

Ce n’est qu’à ton dixième anniversaire que tu comprendras que ton père ne se contente pas d’être absent mais qu’il te rejette bel et bien pour être né et avoir pris ma vie. En soi, tu aurais pu t’en accommoder si tu n’avais pas été témoin d’une dispute entre lui et ta grand-mère, elle-même porteuse de cette malédiction. Durant cette dispute tu as assisté à la mort de celle qui te défendais bec et ongles contre lui alors qu’il n’avait qu’une envie, te balancer par la fenêtre dès qu’il te voyait. Pourtant tu n’étais pas un enfant difficile, même si tu as démontré très tôt un certain talent pour emmener les objets à toi… ou les envoyer dans la tête de quiconque te contrariait.
Ce que tu as vu ce jour-là resta à jamais gravé dans ta mémoire. Tu as su te faire tout petit et éviter qu’il te voie les observer. Reculant précautionneusement, tu t’es sauvé te mettre à l’abri et ne pas essuyer la colère meurtrière qui l’avait saisi en cet instant. Tu savais qu’il ne ferait littéralement qu’une bouchée de toi, pauvre petite chose bien trop jeune pour te défendre. Sans compter que tu ne n’es pas assez vieux pour maîtriser complètement ta transformation ni tes pouvoirs. Il valait donc mieux que tu te sauves. De toute façon, le reste de ta famille n’est pas loin, tu sais qu’ils vont intervenir. Tu sais aussi qu’ils ne vont pas lui faire de cadeau et probablement le blesser mortellement s’il ne se calme pas.

Enfermé dans ton placard, tu entends les cris et les grognements pendant ce qui te semble une éternité puis plus rien. Le silence. Un silence de mort. Recroquevillé sur toi-même, les yeux fermés, tu peines à respirer tant la peur t’étreint. Brusquement la porte s’ouvre et te fait sursauter. Il vient certainement s’occuper de toi… Tout au moins est-ce ce que tu crois. Mais non. A la place, tu vois ton grand-père, couvert de sang et blessé qui t’attrape dans ses bras sans un mot. Il évite de passer par cette pièce et t’emmène dehors, auprès de ta tante. Elle n’est pas en meilleur état que lui mais te prend par la main sans un mot pour t’attirer chez elle. Tu ne reverras jamais ton père ni ta grand-mère. Personne ne te parlera de ce qui s’est passé ce jour-là ni ne te donnera d’explication. Ils se doutent certainement que tu as vu quelque chose car ton comportement change du jour au lendemain.

Tu as changé, oui, mais pas forcément en mal, si l’on peut dire. Tu as décidé de ne plus te fier à quiconque dans le clan. Personne ne veut te parler honnêtement de ce jour-là et tu le vis comme une trahison. Tant et si bien que tu finiras par fuguer et ne plus donner de nouvelles. Tu te retrouves donc, à peine âgé de douze ans, dehors, dans ce monde si dangereux pour un lycan à peine sorti de l’enfance. Tes pas te mènent à divers endroits et, grâce à ta vivacité d’esprit et ta méfiance, tu parviens à éviter les pièges en grande partie. Il t’arrivera bien quelques bricoles qui te vaudront quelques cicatrices mais rien de bien significatif à tes yeux. Tu as l’avantage d’avoir un don inné pour la magie et feras ce que tu peux pour apprendre à la contrôler par toi-même. De même, tu as les bases pour apprendre à contrôler tes transformations et éviter les potentiels carnages que la perte de conscience humaine pourrait apporter. Tu sais ce qu’il faut faire et tu le fais. La solitude te convient parfaitement et tu ne t’en sens que mieux.

Ce n’est qu’à environ seize ans que tu es repéré par un homme qui se rend compte de ton potentiel caché et te prend sous son aile. Finis les menus larcins pour vivre, tu as enfin un vrai travail pour vivre honnêtement malgré ton manque d’éducation. Fréquenter les écoles ne t’a jamais tenté et de toute façon ta famille n’a jamais pris la peine de te donner envie d’y aller. Autodidacte, tu t’adaptes à ta condition et passes outre les lacunes que pourraient t’apporter ce manque d’éducation. Ton école, c’était la rue. Tu connais déjà l’histoire de ta malédiction et n’acceptes pas d’être puni pour quelque chose que tu n’as jamais demandé. Tu sais lire et te sers de cette connaissance pour faire une razzia dans les bibliothèques qui traitent de ce sujet, cherchant à tout prix à te libérer de ce fardeau. Ta plus grande crainte et ce qui fait que tu refuses de te rapprocher de quelqu’un ? Finir par devenir fou comme tu supposes qu’il est arrivé à ton père. Après tout, tuer sa propre mère et vouloir s’en prendre à son enfant ne relève-t-il pas de la folie… ?

Cet homme t’a initié au métier de mercenaire. Rechercher et trouver des gens est devenu ta spécialité. Au moins es-tu en capacité de te défendre en cas de besoin. Tu as eu, mine de rien, la chance de naître au Reike, cela t’a évité bien des déboires. Cet homme, Alaster, a fait en sorte de ne pas te laisser tomber dans les pièges de la vie qui auraient pu te faire tourner bien mal. Loup solitaire par nécessité plutôt que par envie, tu as pris gout à la liberté de toutes attaches. Alaster t’a donné le petit coup de pouce qui t’était nécessaire pour te faire tes propres idées avec tes propres valeurs. Il t’a appris à lire et à compter, cela t’a permis de parcourir le Reike en toute tranquillité, et d’essayer de trouver dans les livres le moyen de te défaire de cette malédiction. Les rumeurs éventuelles qui pouvaient circuler à ce sujet ? Tu as essayé de les vérifier une à une, toujours pour la même raison.

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