Comme beaucoup de faes, Ahatsara est d’une petite taille comparée aux autres races parcourant notre univers. Le genre de carrure que vous pourriez confondre avec celle d’un enfant humain ou elfe. Ne dépassant pas un mètre et vingt-cinq centimètres les pieds levés, la fae ne prend pas ombrage d’être regardée de haut : vous pensez bien qu’elle en a largement l’habitude avec ses cent soixante-treize années de vie. Cette finesse lui est d’ailleurs un avantage précieux lorsqu’il s’agit de se faire discrète et de passer inaperçu. Agile, la petite fae est du genre rapide et légère. Pourtant, elle s’empiffre de baies sucrées, mais ça, nous le verrons plus tard.

Son regard est plein de compassion, des pupilles de couleur marron clair qui vous fixeront tant que votre discussion se poursuivra. De manière générale, son faciès vous semblera sympathique, enclin au sourire, et prompt à la joie. Ahatsara est consciente de l’image qu’elle renvoie aux autres et y prête beaucoup d’attention. Si vous la croisez lors d’une expédition pour dompter une créature, ou lors de son travail de soins auprès des animaux, son air sera bien différent. Concentrée sur son but à accomplir, elle aura peut-être l’air de vous ignorer sans le vouloir.

Très coquette, notre petite magicienne n’hésite pas à se barder de colifichets, d’accessoires et de tout ce qui brillera assez fort pour être porté sur elle. Ses longs cheveux châtains sont souvent emmêlés par des fleurs, des feuilles, des plumes ou même des petites pierres qu’elle estimera comme précieuses. Ses tenues sont savamment désordonnées et chaotiques. Souvent en robe, vous risquez d’être surpris par ses choix de tenue qui relèvent plus du monde courtois et mondain que celui de l’aventure et de la vie dans la nature. Des robes en tissu riche et onéreux qu’elle ruinera ornera de ses précieux butins clinquants.

Niveau personnalité, Ahatsara est un véritable esprit libre. Elle apprécie les connexions sociales et émotionnelles qu’elle établit avec autrui (et lorsqu’on parle d’autrui la concernant, cela mélange évidemment les créatures humanoïdes et les animaux qu’elle adore). Charmante, indépendante, énergique et compatissante, vous ne pourrez pas la rater avec un tel caractère !

+ Curieuse : Ahatsara n’hésite pas à sortir de ses zones de confort afin de vivre de véritables expériences. Imaginative et ouverte d’esprit, la vie est comme un grand puzzle dont elle possède toutes les pièces. Il faut juste réussir à bien l’assembler.
+ Observatrice : Toutes les actions sont pertinentes. Chaque mouvement, chaque idée font partie d’un tout qu’il faut savoir analyser avec patience. Pour satisfaire sa grande curiosité, elle observe TOUT.
+ Energique et enthousiaste : Elle adore partager ses découvertes et ses nouvelles idées. Cet enthousiasme, qui peut être contagieux, lui permet de nouer plus facilement des relations sociales. Elle aime aussi les idées contradictoires qui viennent bousculer ce qu’elle pensait comme établi.
+ Communicatrice : Pour ne pas dire : pipelette ! Douée en bavardages, mais aussi pour les discussions profondes et pleines de sens, Ahatsara peut parler pendant des heures.
+ Chaotique : Oui, aux yeux d’Ahatsara, c’est une qualité tout à fait louable. Pouvant passer du coq à l’âne et se fichant totalement de l’ordre dicté, elle fait ce dont elle a envie, s’habille comme elle le veut et rigole quand elle en a envie. Bref, c’est une boule de joie chaotique.

- Maladroite : Parler, concevoir des plans sur la comète, ça, elle sait faire. Par contre, fabriquer quelque chose avec ses petites mains de Fae, là, c’est plus compliqué. Ne lui confiez pas vos biens les plus précieux, elle risque de les abimer ou pire, de les perdre.
- Oh, c’est joli ! : Ahatsara a un trouble de la concentration assez évident lorsque l’on connaît le personnage. Attirée par la nouveauté, elle a tendance à oublier un peu trop vite ce qui l’entoure.
- Une boule d’émotion dans des sables mouvants : La communication a de nombreux avantages, mais aussi parfois des inconvénients. Pour Ahatsara, cela prend la forme d’une angoisse lors des conflits ou des incompréhensions. Mieux vaut ne pas assister à une de ses crises.
- Indépendante à l’extrême : Elle n’aime pas se sentir contrôlée ou limitée par trop de règles.
- Précieuse : Ahatsara aime les manières raffinées et les langages courtois. Hors de question de jurer ou d’insulter en sa présence. Vite offusquée, on peut la qualifier de délicate sur certains sujets.

Il était une fois… Une communauté de faes pas comme les autres qui vivaient paisiblement au sein de l’oasis d’Aowin, perdu loin dans le désert. Ce petit clan matriarcal vivait isolé du reste du monde, n’échangeait que rarement et timidement avec les quelques voyageurs de passage. Cette oasis, endroit paradisiaque pour des faes du désert, était suffisamment grande pour accueillir une dizaine de membres, juste de quoi organiser une famille loin des menaces du monde extérieur. Enfin, c’est ce que pensait la grand-mère d’Ahatsara, la cheffe Anastasia, une meneuse déterminée et puissante magicienne de la terre et de la nature.

Les faes peuvent se contenter de peu, surtout si leur cheffe incontestée fait pousser suffisamment de nourriture pour chacun grâce à sa magie. C’est ainsi que la petite Ahatsara prit dès son enfance la vilaine habitude de boulotter des baies à toute heure du jour comme de la nuit. Grand-mère les faisant apparaître à volonté, pourquoi est-ce qu’il faudrait se gêner ? La nourriture abondait, l’eau également grâce aux puits naturels de l’oasis, et les échanges avec le reste du monde se faisaient grâce aux commerces des produits artisanaux du clan. Par là, il fallait comprendre des babioles à base de branchages, de feuillages, de fleurs et de sable, tout cela vendu avec l’assurance que c’était d’une beauté inestimable. C’est à cette époque que le mauvais goût très particulier de notre fae Ahatsara naquit et se développa (pour le plus grand malheur de vos personnages, croyez moi).

Ne s’intéressant que très peu aux questions géopolitiques du reste du monde, les faes du clan Anastasia n’avaient aucune idée des relations entre le Reike, la République et ce qui pouvait exister en plus. Tout ça, c’était du bazar bon pour ceux qui veulent du pouvoir, pas pour les faes. Isolationniste, la nature était leur seule et unique croyance ésotérique et mystique. Athena, la mère de notre petite Ahatsara, avait le rôle de grande prêtresse de la nature et réalisait des rites quotidiens pour remercier l’oasis, la faune et la flore de les accueillir et de leur permettre cette vie si protégée. Ces rites, toujours très chaotiques, se finissaient généralement par l’ivresse de la prêtresse, car elle mangeait des fruits fermentés, devenus alcoolisés. Fin de la parenthèse enchantée pour Ahatsara, cet alcoolisme involontaire et naïf emportera la pauvre Athena dans sa tombe de manière prématurée. Enivrée, elle serait tombée dans un des puits et se serait noyée durant une froide nuit sans étoiles dans le ciel.

La vie des faes est longue, et cet isolement social n’avait pas vraiment préparé la petite Ahatsara au choc émotionnel du deuil. Voulant marcher sur les traces féeriques de sa mère, elle tenta de reprendre le rôle de prêtresse, évitant soigneusement les fruits trop mûrs, et essayant par tous les moyens d’être à la hauteur de la tâche qu’elle s’était imposée. C’est à cette époque qu’elle découvrit son talent improbable de domptage des animaux sauvages. Patiente, joyeuse, et empreinte de magie, Ahatsara arrivait à communiquer avec les bestioles et à les attirer à elle de manière pacifique. Elle n’aura pas hérité du don magique de la nature de sa grand-mère, mais développera cette compétence de domptage et de connaissance de la faune.

Avec du temps et grâce à l’aide de ses nombreuses tantes vivant avec elle dans l’oasis, elle apprit à soigner les animaux grâce à des concoctions magiques. De la poudre de roche, du sable, des racines, des pétales de fleurs, le tout mélangé à différentes proportions pouvaient soigner de pas mal de maux courants. Ainsi, elle créa son petit élevage de chèvres du désert. Leur laine, très appréciée sur les marchés, enrichit le petit clan, en plus de leur permettre de fabriquer des vêtements soyeux aux teintes bariolées. Ensuite, elle s’attaqua aux autruches, des volatiles gigantesque comparée à notre fae, mais qui s’adaptèrent à son caractère bien trempé. Là encore, les plumes permirent la poursuite de l’enrichissement du clan. Rapidement, Ahatsara s'essaya à toutes les sortes d’animaux qui lui tombèrent sous la main. Y compris les insectes, comme les scorpions qui pouvaient être utiles malgré leur agressivité bien connue.

Dans l’un des marchés où elle vendait sa camelote, Ahatsara entendit parler d’une école où l’on apprenait à soigner les bêtes pour le compte de l’Empire du Reike. Curieuse, la petite fae mangea des baies durant les jours qui suivirent, essayant d’oublier cette information, de lutter contre son envie soudaine et inattendue. Celle de partir de l’oasis, d’être la première et la seule à quitter le clan, même de manière temporaire. Anastasia, fae maline et intelligente, comprend rapidement le mal-être de sa chère et unique petite-fille. Après une confrontation entre les deux petites femmes, des cris, des larmes, des arrachages de cheveux et des lancers dramatiques de breloques contre les murs, elles arrivèrent à un compromis. Ahatsara ira s’informer sur cette école, pourra se payer les cours grâce aux pièces récupérées des ventes et des économies d’Anastasia, mais elle devra revenir tôt ou tard. Anastasia n’était pas éternelle, et quelqu’un devra reprendre la tête du clan lorsque sa magie sera éteinte. La petite fae pleura encore, heureuse de voir sa grand-mère céder à sa plus grande crainte, celle de voir sa famille se déliter, mais aussi de tristesse, de réaliser que cette auguste figure matriarcale ne sera un jour plus là pour la conseiller.

La suite de ses aventures se déroule dans l’école de Madame Von Burghussen. Une humaine très austère, stricte et sans aucune fantaisie. Un calvaire pour notre joyeuse fae qui s’accrochait comme elle le pouvait dans cette drôle de nouvelle vie. Elle apprit à composer avec les autres étudiants, et surtout, elle se rendit compte qu’elle adorait ça ! Discuter, apprendre à connaître les autres, découvrir des choses ensemble et se faire des amis. Excellente dans ses études, elle se fit autant de nouveaux amis qu’elle recevait de bonnes notes et de félicitations de ses professeurs. Son seul défaut consistait en bavardages incessants en cours, mais ça… Personne n’est parfait, n’est-ce pas ?

Première de sa promotion (incroyable mais vrai) elle fut apparemment remarquée par un membre du Régiment Spécial des Animaux Fantastiques. Un poste de vétérinaire s’était libéré, et la joyeuse originalité de cette fae pas comme les autres la démarqua des candidatures habituelles. Depuis quelques mois, elle est donc à l’essai dans cette prestigieuse organisation dont elle ne connaissait pas l’existence il y a encore quelques années de ça. Vétérinaire et dompteuse, elle tente de s’intégrer malgré ses différences notables, mais qui font pourtant tout son charme.