Marié à son travail. Il n’y a pas plus simple pour définir Usha. Elle aurait été moins fidèle si elle lui avait vraiment passé une bague au doigt, c’est certain. Elle respire et vit pour son travail. Hors de ce dernier, elle est perdue, ses repères semblent flous, sans aucun sens. Pourquoi avoir besoin d’autre chose ?

Suivre des indications, des règles, avoir un cadre comme ce que lui a offert l’armée de base lui permet de ne pas s’effondrer. Elle oublie souvent que ses collègues ne sont pas des enfants qu’elle se doit de materner. C’est devenu une seconde nature de faire cela. De trop en faire, de s’oublier là-dedans.

Même si elle est parfaitement organisée, elle est incapable de faire une seule chose en même temps ou même de ne pas chercher à faire toujours et encore plus avec ce qu’elle sait faire. Ce n’est comme si constamment elle voulait prouver qu’elle est utile, indispensable, pas un déchet qu’on laisse loin.

Son éventail de connaissance est grand, même si elle n’a pas perfectionné tout ça ne l’empêche pas d’être touchée à tout. Que cela soit de faire des bricolages de fortune en attendant d’aller voir un spécialiste à l’identification de si une plante est comestible ou non, en passant par de la cartographie, vraiment, elle touche un peu à tout. Son domaine de prédilection, autre que l'administration, est la médecine sans magie.

La plupart du temps elle cherche a avoir un dialogue, mais si ça ne semble pas venir elle frappera directement un endroit pour mettre à terre la personne le plus rapidement possible ou lui faire mal, si la douleur est possible, pour se mettre dans une position de force et expliqué avec une attention plus forte de son interlocuteur.

Même si elle est valkyrie, elle n’est pas misandre. Pour le coup s’il y a bien quelque chose qui l’agace et lui hérisse le poil c’est toute forme de discrimination qu’elle quel soit. Qu’importe la personne la personne qui les sort, c’est ce qui la fait partir au quart de tour pour s’énerver sur les gens et frapper sans forcément chercher à argumenter. Argumenter avec les sacs à merde ça ne sert à rien.

Même si elle materne son entourage, les enfants la laissent mal à l’aise et le fait de possiblement en avoir la dégoûte. Elle est très bien avec son dingo et son faucon domestique. Les deux ont en plus été entraînés pour être utiles au front si besoin donc les avoir avec elle au travail au quotidien est pratique. Les enfants ce n’est pas aussi docile.

Il y a bien des trucs en dehors du travail où elle prend du temps, comme son maquillage. Tant qu’elle n’est pas directement sur le front ces luxes qu’elle s’offre. Cela l’amuse et la détend. Mettre trop de couleur autour de ses yeux a quelque chose d’amusant. Ça fait parfois oublier que le droit est bleu alors que le gauche est violet.

Ça donne une touche d’extravagance. Cela va avec ses longs cheveux ondulés qu’elle tresse avec application. La couleur d’origine de ces derniers était noire à sa naissance, mais passe au noir avec parfois des nuances de violet avant de revenir à une couleur geai suite à une malédiction qui les fait évoluer avec ses changements d’émotion.

Depuis le temps elle aurait pu soigner cela, mais comme c’est quelque chose qui est plus affectif qu’autre chose, elle le garde. Dernier souvenir de sa mère d’une certaine façon. Elle s’attache un peu trop à des détails à la con. Sa mémoire se fixe sur certains détails pour en oublier d'autres avec une certaine facilité.

Elle fait deux mettre vingt-huit le tout avec quatre-vingt-dix-sept kilos de muscle sans compter sa paire d'ailes dans le dos qu’elle garde replier la plupart du temps. Même si elle n’est pas une unité à proprement parler de combat, elle continue de garder un entrainement physique quotidien pour être opérationnelle si un jour le besoin se fait sentir.

Être présente pour sa faction est important, obsessionnel d’une certaine façon. L’idée même de trahir les siens le rend malade et tout acte de rébellion éveille un certain mépris de sa part. Son tatouage du Reike est une source de fierté pour elle, présent haut niveau de son cœur. Elle est parfaitement insupportable à l’approche des dates pour le refaire, comme un enfant ayant peur de rater son examen.

Sa peau est marquée par de nombreuses cicatrices plus souvent résultantes de son entraînement que de vraiment moment à être au front. Même si elle a été médecin militaire, elle n’en reste pas moins une soldate qui s’est battue et entraînée pour la grandeur du Reike. Un moyen de se raccrocher à ses modèles et oublier ses craintes.

Autant pour le maquillage elle se permet des extravagances, autant pour les vêtements elle choisit toujours des tenues qui sont pratiques pour bouger, sortir ses ailes en cas de besoin, se battre s’il le faut sans avoir besoin de se changer entre temps.

D’ailleurs pour combattre son style de combat est plus à distance avec un arc ou un fouet et si elle se retrouve en combat rapproché elle utilisera des dagues ou le corps à corps plus qu’autre chose. Elle a toujours su parfaitement où frapper pour aller à l’essentiel. Sauf cas très précis, son but est de maîtriser un adversaire et non de le faire souffrir. Même dans l’exécution d’une cible, elle ne joue pas avec cette dernière.

Sa voix est forte et porte. C’est un fait qu’elle sait parfaitement et utilise sans la moindre honte. Parlant au et fort sans aucune once de pudeur ou honte de tous les sujets possibles. S’amusant de gêner son interlocuteur quand c’est possible et que la situation le permet, genre pas pendant une situation de crise.

La franchise est quelque chose qui est important pour elle. Même si ce n’est pas quelque chose qu’on lui offre, c’est ce qu’elle donnera sans distinction à chacun, même si cela ne fait pas toujours du bien. Il lui arrive d’utiliser son pouvoir de détection de mensonge sur des conversations tout ce qu’il y a de plus basique juste pour savoir quelle est la mesure de franchise qu’on lui offre.

Le seul moment où elle fait remarquer les mensonges quand elle le remarque c’est lors de remplissage de rapport. Il ne devrait pas y avoir de mensonge dedans, autant mettre un non-dit à la place. Ça posera moins de souci à la personne.

Le bien de son groupe passe souvent avant certaines normes de morale. Le moral n’est qu’une règle que chacun donne sa propre définition après tout. La suivre n’est pas bien compliqué. Toutes les règles, elle a tendance à les tordre dans le sens qui lui convient le mieux quand cela la dérange pour que cela continue à suivre la logique de son monde qui semble parfois un peu trop rigide.

Tout est mis en place pour ne pas avoir l’esprit qui explose. S'oublier au profit des autres. Oublier l’énergie bien trop débordante qui grouille sous sa peau et l’empêche de dormir correctement ou alors font que son esprit part dans tous les sens pour toujours trop réfléchir. Tout permet cela au final ça permet simplement de ne pas se consumer mentalement sans même s’en rendre compte.

Mis à part des souvenirs pas forcément agréables, il reste assez peu de choses de ceux qui ont été les mères d’Usha. Il y a son frère, Kéfir, né du ventre de sa maman Drakyn, la malédiction dont ses cheveux sont un témoin visuel, né du chagrin de sa mère Valkyrie et un vieux carnet, servant de correspondances aux deux avant la naissance de leur première gamine.

Le nom des deux femmes était devenu plus ou moins tabou. Alecto, son géniteur ainsi que celui de son frère, malgré son amitié passée avec elles, n'en parlait plus lui-même plus. Il avait été un peu baisé dans toute cette histoire en même temps. Enfin, il avait baisé pour se la faire mettre à l’envers pour être plus exact. Au moins il n’était pas mort, mais parfois Usha s’est demandé s’il n’était pas mort dans l’âme il y a bien longtemps, avec toute cette histoire.

Même si leurs noms sont tabou partout sur des surnoms pour les appeler, à vous de comprendre qui est qui ? Nous aurons Drakmama et Valkmama.

En lisant le carnet, on pouvait en apprendre un peu sur l'étrange trio que formaient les mères d’Usha et de son géniteur. Ils étaient des frères d’arme, issue d’un même régiment et qui avaient fait plus de 75 ans de service ensemble. Il y avait parfois des relents de misandrie dans les écrits de Valkmama, mais tout comme on pouvait voir des relents de misogynie dans les propos d’Alecto parfois.

L’éducation à la détente longue et ce déconstruire n’est pas vraiment à l’ordre du jour, mais 75 ans ensemble ont permis de plus ou moins passé au-dessus de cela.

Alecto et Drakmama étaient voués à se marier à la base, pour garder la pureté de la race. Juste, ce n’est pas eux deux qui sont tombés amoureux. C’est nos deux femmes fortes qui ont eu des sentiments capables de pousser des montagnes et surtout de demander à la famille de Drakmama l’autorisation pour un mariage. Ce ne fut pas bien compliqué à obtenir vu que même celui qui devait être le mari de base était d’accord pour garder son rôle de simple donneur de gamète. Lui ça lui allait, s’occuper de gosse ce n’était pas ce qu’il voulait. La belle ironie quand on connaît la suite.

La première à tomber enceinte des reins d’Alecto fut Valkmama. La nuit de la création avait été une des pires nuits de coucherie du soldat, mais qu’importe, au moins il n’aurait plus à le faire. Il fut décidé d’attendre les huit ans du premier enfant avant de faire celui pour Drakmama. C’est ainsi qu’Usha vit le jour dans ce bout de famille étrange.

Pas étrange par le fait d’avoir deux mamans, mais étrange pour l’obsession des deux à vouloir apprendre à la petite à se battre et suivre un entraînement militaire le plus tôt possible. La vision des bouts d’ailes dans son dos à fait avoir des visions de grandeurs à ses mères.

Dans ses souvenirs de cette époque-là, il n’y a pas de grand drame. Il n’y a pas non plus de débordement d’affection à outrance. Il y avait deux femmes qui entraînaient un animal de compagnie dès son plus jeune âge pour aller sur un champ de bataille. On les avait élevés ainsi dans leur famille et ne voyait absolument pas pourquoi elles auraient offert une autre éducation à l’enfant.

Le Reike était tout pour elles.

Avec du recul Usha ne comprend pas cette obsession à vouloir que ça se passe ainsi, elles avaient le temps. Enfin, pas tant que cela, mais les deux adultes n’en savaient rien et auraient pu lui laisser du temps.

Vers les neuf ans d’Usha, Drakmama tomba enceinte. Le déroulé de la grossesse est quelque chose de très flou dans les souvenirs d’enfance qu’il lui reste. Tout a été remplacé par le souvenir plus que vivace du jour de l’accouchement.

C’était plein de sang. Comme tous les accouchements en vrai. Juste là il y en avait eu un peu plus qu’un accouchement classique. Usha avait été présente, c’était un accouchement à domicile, sans sage femme parce qu’elles pensaient pouvoir le géré à deux, comme pour la naissance de la première.

Grossière erreur.

Kéfir hurle à plein poumon pour la première fois de sa vie entre les bras d’une enfant qui regarde sa Valkmama hurler et pleurer contre le corps sans vie de sa Drakmama. Ça ne s’était pas bien passé cette fois-ci.

Le chagrin fait faire des choses horribles. C’est toujours plus simple de reporter la responsabilité de ses choix sur une autre personne, sur autre chose que le manque de chance parfois. Là pour Valkmama il y avait deux responsables à sa peine et sa détresse, ses sentiments et l’immondice de mal qui avait pris la vie de sa femme pour avoir naitre.

Là, à ce moment précis, tout devient flou dans les souvenirs d’Usha.

Elle se souvient de la magie qui tourbillonne et avec une tentative de faire malédiction et contrôle des sentiments en même temps fait part l’adulte encore en vie. Elle se souvient d’avoir été touchée par le mélange de magie en cherchant à protéger le corps du bébé toujours entre ses bras. Elle se souvient du regard encore plus vide de Valkmama. Elle se souvient des mots qui traitent l’enfant qui n’a pas encore de nom à ce moment de monstre et elle de déchets parce qu’elle n’a pas laissé tomber le bébé au profit de l’adulte. Elle se souvient des cris en continu du bébé alors qu’il n’y a plus qu’eux dans la maison qui a été désertée par l’adulte avec le corps sans vie de sa moitié. Elle se souvient du sentiment d’abandon. Elle se souvient des grandes lignes de cette journée, les détails ont disparu.

C’est Alecto qui, alors qu’il venait prendre des nouvelles du couple, a trouvé les deux enfants couverts de sang et la maison vide plein de sang sur le lit conjugal. C’est lui, alors qu’il ne voulait pas s’occuper d’enfant à la base, à récupérer les deux chez lui pour s’en occuper. C’est même lui qui a donné un prénom à Kéfir dans toute cette histoire. Tout comme c’est lui qui a amené Usha voir un soigneur pour la malédiction qu’elle s’était prise.

C’était quelque chose qui bouffait les émotions visiblement à la base pour sur du long terme laisser une coquille vide si ça avait été laissé en place. Pris à temps tout ce qu’il en reste c’est des cheveux qui change de couleur quand ses émotions changent. Ça a été jugé assez bénin pour ne pas chercher spécifiquement à soigner cela et l’effet semblait avoir un côté apaisant pour l’enfant.

Alecto est un instructeur dans l’âme, pas un père. Il n’a jamais cherché à l’être et a toujours été très clair avec les deux gamins pendant toute leur croissance. Il était un repère stable, avec ses failles qu’il assumait, comme les faits qu’il ne voulait plus parler de ses deux amies. Usha apprendra bien plus tard, sur le lit de mort d’Alecto, qu’il a mis fin à la vie de Valkmama qui avait sombré dans la folie.

L’autre repère stable d’Usha c’est son petit frère. Ce qu’elle doit protéger envers et contre tous.

Que dire du reste de son enfance ? Qu’il a été chargé d'entraînement militaire, toujours adapté à leurs âges, avec une bonne éducation scolaire en prime, mais ce fut toujours quelque chose de strict. Quelque part, avec du recul, elle sait que c’est ce qui lui a permis de ne pas s’effondrer enfant, mais parfois c’était compliqué de ne pas être simplement un enfant qui s’amuse de tout avec insouciance.

Le service militaire quand il eut lieu, elle le passa sans le moindre souci. Seulement elle ne trouve pas que c’est assez et postule pour Drakstran. Juste elle ne sait pas quel parcours suivre exactement donc elle choisit le cursus multidisciplinaire. Elle n’est pas major de sa promotion, mais elle s’en sort plus que bien, on lui laisse l’option de suivre un autre cursus. Elle hésite avant de partir sur la stratégie de guerre. Cinq ans de plus passent, encore une fois elle s’en sort bien sans être la plus forte, ce n’est pas ce qu’elle cherche d’être la plus forte de toute manière.

L’option de continuer ses études se profile à nouveau, cette fois elle hésite encore un peu plus, Kéfir a déjà un poste chez les FMR a ce moment-là, Alecto lui rappelle qu’elle a du temps devant elle et au final elle enchaîne. Elle enchaîne tellement qu’elle partira de Drakstrang qu’une fois les cursus médecine, combat, administration militaire et étude de la magie noire.

Trente-cinq ans d’études au final.

On lui a même proposé un poste pour enseigner ou devenir érudit à force, mais ce n’est pas ce qu’elle cherche à accomplir. Elle ne sait même pas ce qu’elle cherche à accomplir, mais comme le Reike lui a offert un enseignement contre le fait de servir son armée, elle va faire cela.

Elle intègre les FMR comme Shekhikh au côté de son frère. Les années qui suivent sont assez banales si on regarde bien. Usha vit pour son travail et son frère. La mort d’Alecto dû à l’âge met un coup de moue dans le moral à un moment, mais un peu de travail et tout va bien. Il suffit simplement de tenir. Kéfir est là, ils sont deux, juste Kéfir n’a pas la même résistance qu’elle.

Il meurt en -3 et heureusement pour Usha en -2 un futur empereur commence à faire des siennes avec ses envies de pouvoir. Le travail, ça occupe beaucoup.

Le vide de Kéfir c’est quelque chose qu’elle tente de combler avec le plus de travail possible. Beaucoup trop. Surtout au milieu de gens qui lui rappellent beaucoup trop son frère. Mais pas grave sûr le moment, après la montée au pouvoir de Tensai il y a eu la guerre contre les titans et toujours plus de travail en perspective. Ça occupe bien l’esprit, beaucoup trop. Quand la guerre fut terminée et qu’il y a eu un moment de calme, c’est la fin pour le service chez les FMR.

Il y a trop de souvenirs liés à Kéfir sur place.

Seulement partir de l’armée où toute sa vie a été lui semble impossible. Il lui faut un nouveau repère, un nouvel ancrage, ça sera les Serres pourpres. Secrétaire là-bas sera plus reposant. Usha ne sait pas faire un seul poste et être au calme, cela fera simplement différent.

À voir ce que l’avenir donnera.

Chronologie des événements importants de la vie d’Usha:

Shierak
Lutte contre les titans
Forces Médicales Reikoises (FMR)
Université de Drakstrang