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C’est… un jour comme un autre dans l’atelier de Nineveh. Enfin, cela part du principe qu’il y a encore un cycle jour-nuit dans la cave de la médecin, perpétuellement éclairée par des orbes lumineux qui diffusent une teinte bleutée. Un endroit hors du temps, où s’alignent sur des étagères de chêne des bocaux remplis de formols et de curiosités médicales : des serpents, des organes. Mais on trouve aussi des ossements et dans une grosse malle, des livres qu’aucun médecin respectable n’oserait revendiquer la possession.
« Ne t’en fais pas Nineveh, je n’ai aucune intention de poser des questions sur les produits dans ta cave. » Annonce une voix d’elfe, une femme. « Je viens juste au nom de la garde vérifier que tu n’as pas un trafic de créatures maléfiques dans ton cabinet. Je promets de ne rien dire si je tombe sur une collection plus compromettante.
-Cela arrive fréquemment ?
-Eh bien une fois, j’étais tombé sur une collection d’estampes… » La membre de la garde a un petit rire sournois, « disons que le célibat devait lui peser. »
La porte de la cave s’ouvre et on descend les escaliers.
D’abord Nineveh, reconnaissable à son visage balafrée, suivit de peur par Nimra, capitaine de la garde et préposée aux patrouilles nocturnes dans la cité. Depuis tous ces troubles, elle se doit de faire son travail avec une attention redoublée, considérant les nombreux incidents qui ont eu lieu récemment.
En voyant la collection fort douteuse de la médecin néanmoins, la gardienne a un léger hochement de tête songeur. Quand même.
D’ordinaire, quand Nimra tombe sur de la contrebande ou des objets de nature suspecte, c’est en petite quantité. Il y a là une pièce entière d’horreurs biologiques et d’aberrations de la nature, il faut croire qu’être l’une des meilleurs médecins de la ville nécessite des sacrifices et des expériences douteuses.
« Frangine. » Débute la responsable de la garde, « tout est légal là dedans ?
-Est-ce que collectionner des estampes cochonnes est un crime ? Non ? Alors… » Reprend d’un air un peu embarrassée la docteur, « je pense que les pièces de viande froide ne sont pas un crime. »
Nimra a un long soupir.
« Eh bien, Nineveh, j’ai déjà une tonne de paperasse à faire, je ne vais donc pas mentionner ce que je viens de voir. J’ai bien assez de problèmes ainsi pour que tu te rajoutes à ma liste. En plus, je vois qu’il n’y a aucune cervelle d’origine elfe dans ces bocaux, donc si Melorn a perdu un citoyen de tes mains, ce n’était pas un citoyen très important. » Rajoute la responsable de la garde d’un air pince sans rire, qui finalement, n’est peut-être pas aussi blagueur qu’elle ne veut bien le prétendre. « Tu collectionnes les cervelles non-elfes par contre ? » Demande-t-elle en pointant du doigt une sorte de haricot sauteur dans un bocal de conservateur.
Qu’importe.
Ce qui intéresse Nimra et attire l’attention de Nineveh, c’est plutôt la grande épée dans un coin de la cave. A côté d’une paire de mains fraichement ajoutées à la collection de la médecin. Jolie lame, même elle n’est pas censée être ici : la docteur n’a pas souvenir d’avoir un jour détenu une épée de ce type. Si elle l’avait récupérée en fouillant dans les affaires de son oncle, elle en aurait eu le souvenir. De fait, il est bien étrange qu’elle soit ici.
« Une belle arme, cadeau d’un forgeron de la cité ? » Demande Nimra avant de s’emparer de l’arme pour la soupeser.
Elle se fige un instant avant de secouer la tête, puis de rendre l’arme à sa propriétaire légitime.
« Pas ma came ce genre d’outil, mais si tu y trouves un intérêt, je peux comprendre.
-Je ne comprends pas où tu veux en venir, elle n’était pas là hier. Une création de mon oncle peut-être. » Annonce Nineveh avant de s’en emparer.
Elle prend en main l’épée.
L’intrusion mentale est immédiate et surtout, trop surprenante pour que la médecin ne puisse réagir correctement. Elle reste figée sur place un instant alors qu’elle sent l’arme sonder son esprit.
Encore une fois, c’est une certaine gêne qui s’empare de Nineveh. Elle a le sentiment qu’on vient de découvrir tous ses odieux secrets d’un seul coup. Les très (trop) nombreuses expériences interdites avec son oncle, toutes les expérimentations médicales de son côté pour vaincre les maladies les plus rares, les incantations et sortilèges pour repousser les malédictions. Mais aussi les moments les moins reluisants de sa carrière médicale à proprement parler.
Le patient qu’elle a trépané au couteau de boucher a survécu, c’est l’essentiel non ?
On ne va pas lui reprocher d’être une mauvaise toubib à cause de ça quand même ?
En plus, il y a d’autres souvenirs qui pourraient être embarrassant. Comme cette fois où elle a dû péter les vertèbres d’un mort pour le faire rentrer dans un tonneau.
En voyant l’épée entre ses mains se métamorphoser petit à petit en scie de Gigli, Nimra est d’une opinion plus directe.
« Eh bien eh bien, moi je vais prendre congé. Flemme de consigner tout ce que j’ai pu voir au motif que le mauvais goût n’est pas encore un délit à Melorn. Passe une bonne journée Nineveh. » Avant de presser le pas pour ne pas avoir à justifier de ce que cette arme démoniaque a pu voir de son esprit.
L’elfe a un regard vers la scie filaire entre ses mains, puis prend la parole à voix haute une fois qu’elle a la certitude d’être seule.
« Pas un mot pour cette fois avec le tonneau d’accord ? Et non, pas de marteau pour moi, merci. »
« Ne t’en fais pas Nineveh, je n’ai aucune intention de poser des questions sur les produits dans ta cave. » Annonce une voix d’elfe, une femme. « Je viens juste au nom de la garde vérifier que tu n’as pas un trafic de créatures maléfiques dans ton cabinet. Je promets de ne rien dire si je tombe sur une collection plus compromettante.
-Cela arrive fréquemment ?
-Eh bien une fois, j’étais tombé sur une collection d’estampes… » La membre de la garde a un petit rire sournois, « disons que le célibat devait lui peser. »
La porte de la cave s’ouvre et on descend les escaliers.
D’abord Nineveh, reconnaissable à son visage balafrée, suivit de peur par Nimra, capitaine de la garde et préposée aux patrouilles nocturnes dans la cité. Depuis tous ces troubles, elle se doit de faire son travail avec une attention redoublée, considérant les nombreux incidents qui ont eu lieu récemment.
En voyant la collection fort douteuse de la médecin néanmoins, la gardienne a un léger hochement de tête songeur. Quand même.
D’ordinaire, quand Nimra tombe sur de la contrebande ou des objets de nature suspecte, c’est en petite quantité. Il y a là une pièce entière d’horreurs biologiques et d’aberrations de la nature, il faut croire qu’être l’une des meilleurs médecins de la ville nécessite des sacrifices et des expériences douteuses.
« Frangine. » Débute la responsable de la garde, « tout est légal là dedans ?
-Est-ce que collectionner des estampes cochonnes est un crime ? Non ? Alors… » Reprend d’un air un peu embarrassée la docteur, « je pense que les pièces de viande froide ne sont pas un crime. »
Nimra a un long soupir.
« Eh bien, Nineveh, j’ai déjà une tonne de paperasse à faire, je ne vais donc pas mentionner ce que je viens de voir. J’ai bien assez de problèmes ainsi pour que tu te rajoutes à ma liste. En plus, je vois qu’il n’y a aucune cervelle d’origine elfe dans ces bocaux, donc si Melorn a perdu un citoyen de tes mains, ce n’était pas un citoyen très important. » Rajoute la responsable de la garde d’un air pince sans rire, qui finalement, n’est peut-être pas aussi blagueur qu’elle ne veut bien le prétendre. « Tu collectionnes les cervelles non-elfes par contre ? » Demande-t-elle en pointant du doigt une sorte de haricot sauteur dans un bocal de conservateur.
Qu’importe.
Ce qui intéresse Nimra et attire l’attention de Nineveh, c’est plutôt la grande épée dans un coin de la cave. A côté d’une paire de mains fraichement ajoutées à la collection de la médecin. Jolie lame, même elle n’est pas censée être ici : la docteur n’a pas souvenir d’avoir un jour détenu une épée de ce type. Si elle l’avait récupérée en fouillant dans les affaires de son oncle, elle en aurait eu le souvenir. De fait, il est bien étrange qu’elle soit ici.
« Une belle arme, cadeau d’un forgeron de la cité ? » Demande Nimra avant de s’emparer de l’arme pour la soupeser.
Elle se fige un instant avant de secouer la tête, puis de rendre l’arme à sa propriétaire légitime.
« Pas ma came ce genre d’outil, mais si tu y trouves un intérêt, je peux comprendre.
-Je ne comprends pas où tu veux en venir, elle n’était pas là hier. Une création de mon oncle peut-être. » Annonce Nineveh avant de s’en emparer.
Elle prend en main l’épée.
L’intrusion mentale est immédiate et surtout, trop surprenante pour que la médecin ne puisse réagir correctement. Elle reste figée sur place un instant alors qu’elle sent l’arme sonder son esprit.
Encore une fois, c’est une certaine gêne qui s’empare de Nineveh. Elle a le sentiment qu’on vient de découvrir tous ses odieux secrets d’un seul coup. Les très (trop) nombreuses expériences interdites avec son oncle, toutes les expérimentations médicales de son côté pour vaincre les maladies les plus rares, les incantations et sortilèges pour repousser les malédictions. Mais aussi les moments les moins reluisants de sa carrière médicale à proprement parler.
Le patient qu’elle a trépané au couteau de boucher a survécu, c’est l’essentiel non ?
On ne va pas lui reprocher d’être une mauvaise toubib à cause de ça quand même ?
En plus, il y a d’autres souvenirs qui pourraient être embarrassant. Comme cette fois où elle a dû péter les vertèbres d’un mort pour le faire rentrer dans un tonneau.
En voyant l’épée entre ses mains se métamorphoser petit à petit en scie de Gigli, Nimra est d’une opinion plus directe.
« Eh bien eh bien, moi je vais prendre congé. Flemme de consigner tout ce que j’ai pu voir au motif que le mauvais goût n’est pas encore un délit à Melorn. Passe une bonne journée Nineveh. » Avant de presser le pas pour ne pas avoir à justifier de ce que cette arme démoniaque a pu voir de son esprit.
L’elfe a un regard vers la scie filaire entre ses mains, puis prend la parole à voix haute une fois qu’elle a la certitude d’être seule.
« Pas un mot pour cette fois avec le tonneau d’accord ? Et non, pas de marteau pour moi, merci. »
Arme des Veilleurs
Savoir
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Pragmatique, directe et surtout, savante. Violence l’aime bien celle là. La quantité de savoir qu’elle a accumulé dans sa vie est phénoménale et c’est beaucoup trop d’informations que le Démon ne peut extraire en un battement de cil mais rien que l’aperçu qu’elle en a eu en tombant entre ses mains est déjà suffisant pour attiser la curiosité de l’Arme Famélique. Ayant finit de récolter les informations initiales qu’elle cherchait à obtenir, c’est à dire son nom, prénom, ses quelques souvenirs clés qui façonnent sa personnalité et des indications sur la forme qu’elle devrait prendre pour lui convenir. Alors que la femme, une médecin savante du nom de Nineveh referme la porte derrière sa visiteuse, elle attends quelques instants avant de s’adresser à haute voix au Démon. Elle n’a pas froid aux yeux, ou ne réalise pas pleinement ce qu’elle tient dans ses mains, qu’importe, cette avarice d’émotions et de sentiments superflus convient à Violence.
Puisque la guérisseuse décide d’utiliser la communication audible, alors sa nouvelle scie à amputation va en faire de même, sa voix physique résonne soudainement dans la pièce, prenant un ton lugubre et rauque, si le son émane ostensiblement de l’objet démoniaque, ce n’est pas évident à déceler au premier abord puisque la sonorité anormale rebondit sur les parois des cloisons.
”Intéressante petite mortelle. Tes recherches, ton expérience et ton savoir sont grandioses. C’est la première fois que je vois une telle assiduité à aller à l’encontre de la mort. Pourquoi? Et non, je ne parlerai pas de tes petits secrets.”
L’absence totale de surprise est agréable, sa nouvelle hôte semble parfaitement accoutumée non seulement au macabre d’après ce que Violence avait trouvé dans sa cave, mais aussi à la magie la plus ésotérique. Son caractère était drastiquement différent de ceux des autres mortels qui dirigaient le plus souvent leurs réflexion avec leurs émotions, là où Nineveh paraît surtout conduire un raisonnement cognitif purement logique.
”Dis moi cependant, pour quelle raison gardes-tu mes mains dans ta cave? Est-ce à cause de la même fascination morbide qui te pousse à chérir ta science? Est-ce plutôt dû à la même curiosité qui te fait tenter des remèdes dont tu n’as aucune certitude de l’efficacité sur des malades? Ou alors est-ce que c’est simplement que malgré toi, il y a une partie de ton esprit qui ne peut pas s’empêcher de détester les vivants ingrats avec une telle ferveur inavouée que tu te voiles la face en fricotant avec les morts?”
Violence se retint de pousser plus loin, son but n’est pas non plus d’amener Nineveh à la jeter par une fenêtre, elle doit juste attiser sa curiosité, la pousser à se servir d’elle, pour qu’elle, puisse se servir de Nineveh. Ce coup là, c’était juste pour lui faire comprendre ce qu’elle avait vu dans son esprit, une médecin seule, isolée, mais surtout avide de parfaire son ars et son savoir, et ça, c’est quelque chose que le Démon symbiotique est tout à fait capable de l’aider à faire.
”Je vois ta soif de repousser les frontières de ton domaine, mais tu es retenue en partie par les limites du vivant, et par les codes éthiques de ceux qui t’entourent. Pourquoi reste-tu à Melorn? Tu pourrais partir et exercer dans un cadre… plus libre et plus… permissif.”
Puisque la guérisseuse décide d’utiliser la communication audible, alors sa nouvelle scie à amputation va en faire de même, sa voix physique résonne soudainement dans la pièce, prenant un ton lugubre et rauque, si le son émane ostensiblement de l’objet démoniaque, ce n’est pas évident à déceler au premier abord puisque la sonorité anormale rebondit sur les parois des cloisons.
”Intéressante petite mortelle. Tes recherches, ton expérience et ton savoir sont grandioses. C’est la première fois que je vois une telle assiduité à aller à l’encontre de la mort. Pourquoi? Et non, je ne parlerai pas de tes petits secrets.”
L’absence totale de surprise est agréable, sa nouvelle hôte semble parfaitement accoutumée non seulement au macabre d’après ce que Violence avait trouvé dans sa cave, mais aussi à la magie la plus ésotérique. Son caractère était drastiquement différent de ceux des autres mortels qui dirigaient le plus souvent leurs réflexion avec leurs émotions, là où Nineveh paraît surtout conduire un raisonnement cognitif purement logique.
”Dis moi cependant, pour quelle raison gardes-tu mes mains dans ta cave? Est-ce à cause de la même fascination morbide qui te pousse à chérir ta science? Est-ce plutôt dû à la même curiosité qui te fait tenter des remèdes dont tu n’as aucune certitude de l’efficacité sur des malades? Ou alors est-ce que c’est simplement que malgré toi, il y a une partie de ton esprit qui ne peut pas s’empêcher de détester les vivants ingrats avec une telle ferveur inavouée que tu te voiles la face en fricotant avec les morts?”
Violence se retint de pousser plus loin, son but n’est pas non plus d’amener Nineveh à la jeter par une fenêtre, elle doit juste attiser sa curiosité, la pousser à se servir d’elle, pour qu’elle, puisse se servir de Nineveh. Ce coup là, c’était juste pour lui faire comprendre ce qu’elle avait vu dans son esprit, une médecin seule, isolée, mais surtout avide de parfaire son ars et son savoir, et ça, c’est quelque chose que le Démon symbiotique est tout à fait capable de l’aider à faire.
”Je vois ta soif de repousser les frontières de ton domaine, mais tu es retenue en partie par les limites du vivant, et par les codes éthiques de ceux qui t’entourent. Pourquoi reste-tu à Melorn? Tu pourrais partir et exercer dans un cadre… plus libre et plus… permissif.”
Invité
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Nineveh a un sursaut en entendant la voix rauque de l’arme démoniaque, comme si elle avait une gorge en papier de verre. Encore un peu et elle pourrait poncer un scalpel avec une telle intonation. C’est à peine si les murs ne sont pas en train de se fissurer. Pourtant, la médecin n’en est pas à sa première rencontre avec des forces ou des gens autres et se décide à continuer la conversation.
« Parce que c’est rigolo. » Répond l’elfe en réfléchissant à une réponse un peu plus civilisée, compte tenu de la nature de son interlocuteur. « Je n’ai pas pour coutume d’obéir aux caprices de faux dieux tels que Xo’ le maître des morts. Sinon j’aime tout simplement la médecine. »
Quant aux mains… Eh bien Nineveh se voit mal mentir.
« Je les ai trouvées sur une de vos créations, c’est un souvenir comme un autre des affaires insolites de ma carrière. Pour répondre à la question globale : je n’ai jamais aimé ces doubles standards. D’un côté si je démonte mon armoire pour comprendre comment elle fonctionne avec ses charnières, ses clous et planches, on me félicitera pour ma curiosité et mon tempérament de bricoleuse. Par contre si je commence à ouvrir en deux un corps, les gens crient au scandale. Ensuite, tout le monde est content de mes savoirs plus que non conventionnels quand il s’agit de soigner les gens. En revanche, je ne dois surtout pas dire où j’ai acquis ces connaissances. »
Les conventions sociales, la bienséance, l’angoisse de la mort. Il y a tout un tas de raisons qui poussent les autres à s’inquiéter des expériences de Nineveh quand bien même ils seraient incapables de différencier leurs poumons de leurs reins. Déjà que la plupart frissonnent à l’idée de manger du foie de poulet, alors, procéder à une autopsie, ce n’est pas pour tout le monde.
« Au bout d’un moment, je dois bien tester mes hypothèses non ? » Demande la médecin en se préparant à sortir dehors, enfilant sa vieille cape de voyageuse et ses chausses qui ont vu plus de kilométrage qu’une prostituée de ville portuaire. « On va continuer cette conversation en marchant, je passerai par les petites ruelles. Simplement, j’ai envie de tester cette scie crânienne et j’habite à deux pas d’un boucher. » C’est le gros bénéfice de la baraque : pas loin il y a un type qui est très heureux qu’on fende des têtes de bœuf à sa place, tant qu’on lui rapporte la langue.
Puis Nineveh s’interroge sur la nature même de cette curiosité qui s’est échouée dans sa cave. Une trouvaille de son oncle ? La fameuse chose que recherchait Rowena à Melorn ? Ou tout simplement un démon en vadrouille ?
« Eh bien, si j’ai arrêté de marauder comme je le faisais à la grande époque… » Ça ne va pas passer si elle dit ce genre de chose en public. « durant mon apprentissage auprès de mon oncle, c’est tout simplement pour cette raison. » Dit-elle en pointant du doigt une magnifique façade traversée par une immense canalisation de plomb. « Des latrines, de l’eau courante, du beau temps toute l’année. C’est agréable de se dorer la pilule après avoir traîné pendant une année entière dans le reste du continent à dormir dans le foin, dans un hamac ou parfois, au fond d’une geôle car on m’a pris pour une vagabonde. D’ailleurs, j’ai pu rencontrer le contrôleur des finances du Reike à l’occasion. Par les dieux, les vrais comme les faux, il est… » En fait, elle ne saurait pas comment le décrire. « Frère, comme dirait Nimra. Enfin bref, si je continue mes vadrouilles, j’apprécie de dormir dans un vrai lit à l’occasion. »
Heureusement pour elle, il n’y a personne dans les rues à cette heure-là, tout le monde se repose. Elle en profite pour poser des questions à son tour.
« Et toi alors ? Je me permets le tutoiement puisqu’apparemment tu as fouillé dans mon esprit. Comment tu t’appelles et comment t’es-tu glissé dans ma cave ? Ce n’est pas tous les jours que je reçois un invité surprise de la sorte. »
La boucherie ne devrait plus être très loin, en espérant que monsieur le boucher ait encore des têtes en réserve.
« Tu penses que les jungles du Reike, de l’autre côté du grand lac républicain, feraient un bon endroit pour des recherches ? Soit ça, soit un endroit sur la côte. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, quel était le but de la création qu’on m’a présenté ? Celle avec les mains à hauteur de l’abdomen. Sans offense, mais quand même… » Elle balance la tête d’un côté puis l’autre, « ce ne sont pas exactement les standards de Melorn, du Reike à la limite et encore. Je n’ai pas envie d’être grossière à l’égard de ton boulot, le Reike c’est le Reike. »
Après Tagar, c’est son employeur qui prend. Nineveh se fait la remarque à l’intérieur que ce n’est pas très sympathique à l’égard d’une moitié du continent.
« Ah oui, par honnêteté jusqu’au bout : j’ai mis 12 au boulot. Je trouve que ça manquait de finition et de capacité à la longévité. »
« Parce que c’est rigolo. » Répond l’elfe en réfléchissant à une réponse un peu plus civilisée, compte tenu de la nature de son interlocuteur. « Je n’ai pas pour coutume d’obéir aux caprices de faux dieux tels que Xo’ le maître des morts. Sinon j’aime tout simplement la médecine. »
Quant aux mains… Eh bien Nineveh se voit mal mentir.
« Je les ai trouvées sur une de vos créations, c’est un souvenir comme un autre des affaires insolites de ma carrière. Pour répondre à la question globale : je n’ai jamais aimé ces doubles standards. D’un côté si je démonte mon armoire pour comprendre comment elle fonctionne avec ses charnières, ses clous et planches, on me félicitera pour ma curiosité et mon tempérament de bricoleuse. Par contre si je commence à ouvrir en deux un corps, les gens crient au scandale. Ensuite, tout le monde est content de mes savoirs plus que non conventionnels quand il s’agit de soigner les gens. En revanche, je ne dois surtout pas dire où j’ai acquis ces connaissances. »
Les conventions sociales, la bienséance, l’angoisse de la mort. Il y a tout un tas de raisons qui poussent les autres à s’inquiéter des expériences de Nineveh quand bien même ils seraient incapables de différencier leurs poumons de leurs reins. Déjà que la plupart frissonnent à l’idée de manger du foie de poulet, alors, procéder à une autopsie, ce n’est pas pour tout le monde.
« Au bout d’un moment, je dois bien tester mes hypothèses non ? » Demande la médecin en se préparant à sortir dehors, enfilant sa vieille cape de voyageuse et ses chausses qui ont vu plus de kilométrage qu’une prostituée de ville portuaire. « On va continuer cette conversation en marchant, je passerai par les petites ruelles. Simplement, j’ai envie de tester cette scie crânienne et j’habite à deux pas d’un boucher. » C’est le gros bénéfice de la baraque : pas loin il y a un type qui est très heureux qu’on fende des têtes de bœuf à sa place, tant qu’on lui rapporte la langue.
Puis Nineveh s’interroge sur la nature même de cette curiosité qui s’est échouée dans sa cave. Une trouvaille de son oncle ? La fameuse chose que recherchait Rowena à Melorn ? Ou tout simplement un démon en vadrouille ?
« Eh bien, si j’ai arrêté de marauder comme je le faisais à la grande époque… » Ça ne va pas passer si elle dit ce genre de chose en public. « durant mon apprentissage auprès de mon oncle, c’est tout simplement pour cette raison. » Dit-elle en pointant du doigt une magnifique façade traversée par une immense canalisation de plomb. « Des latrines, de l’eau courante, du beau temps toute l’année. C’est agréable de se dorer la pilule après avoir traîné pendant une année entière dans le reste du continent à dormir dans le foin, dans un hamac ou parfois, au fond d’une geôle car on m’a pris pour une vagabonde. D’ailleurs, j’ai pu rencontrer le contrôleur des finances du Reike à l’occasion. Par les dieux, les vrais comme les faux, il est… » En fait, elle ne saurait pas comment le décrire. « Frère, comme dirait Nimra. Enfin bref, si je continue mes vadrouilles, j’apprécie de dormir dans un vrai lit à l’occasion. »
Heureusement pour elle, il n’y a personne dans les rues à cette heure-là, tout le monde se repose. Elle en profite pour poser des questions à son tour.
« Et toi alors ? Je me permets le tutoiement puisqu’apparemment tu as fouillé dans mon esprit. Comment tu t’appelles et comment t’es-tu glissé dans ma cave ? Ce n’est pas tous les jours que je reçois un invité surprise de la sorte. »
La boucherie ne devrait plus être très loin, en espérant que monsieur le boucher ait encore des têtes en réserve.
« Tu penses que les jungles du Reike, de l’autre côté du grand lac républicain, feraient un bon endroit pour des recherches ? Soit ça, soit un endroit sur la côte. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, quel était le but de la création qu’on m’a présenté ? Celle avec les mains à hauteur de l’abdomen. Sans offense, mais quand même… » Elle balance la tête d’un côté puis l’autre, « ce ne sont pas exactement les standards de Melorn, du Reike à la limite et encore. Je n’ai pas envie d’être grossière à l’égard de ton boulot, le Reike c’est le Reike. »
Après Tagar, c’est son employeur qui prend. Nineveh se fait la remarque à l’intérieur que ce n’est pas très sympathique à l’égard d’une moitié du continent.
« Ah oui, par honnêteté jusqu’au bout : j’ai mis 12 au boulot. Je trouve que ça manquait de finition et de capacité à la longévité. »
Arme des Veilleurs
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Parce que c’est rigolo.
Étonnamment c’est une explication que Violence comprends plutôt bien, elle même n’a pas de but précis en Sekaï si ce n’est de plonger le monde dans un bain de sang de grande envergure, il n’y a pas d’objectif allant plus loin que ça, pas d’avenir dessiné avec soin, pas de lendemain prévu. Juste ça. Pourquoi? Pour la même raison que celle que vient de lui donner la médecin. Parce que c’est rigolo. Elle aime tout simplement la brutalité. Dans le cas du Démon ce penchant pour le déferlement sanguinaire dérive également de sa nature, c’est l’essence même de ce qu’elle est qui lui dicte sa volonté et son appréciation pour la cruauté mais pour la femme qui enfile des vêtements un peu plus dissimulants, son goût prononcé pour la médecine n’est pas conditionné par l’essentialisme. Les mortels peuvent se jeter corps et âme dans l’apprentissage d’une discipline juste parce qu’ils le décident, c’est fascinant. Nineveh arpente la pièce avec la scie en main tout en répondant à sa question sur les mains de la Multitude dans sa cave. À nouveau, le Démon parvient à trouver dans ses dires des parallèles avec ses propres pensées, jusqu’à présent quasiment tout les mortels qu’elle a croisé l’ont considéré comme quelque chose de négatif dans ce monde, or factuellement, elle n’est ni bonne ni mauvaise, la cruauté ‘est’ tout simplement. C’est une partie intégrante de Sekaï sans quoi celui ci serait incomplet, de la même manière que Rêve lui a dit que la vie trouverait toujours une façon de prévaloir sur la mort et de se relever des cendres, la violence parviendra toujours à subsister au milieu de la paix et à faire se déchaîner les passions, les instincts les plus animals et les pulsions les plus primitives.
”Un corps est juste un corps. Un tas de viande. Je trouve déjà plus d’intérêt aux vivants.”
Et alors que de Basileïa prononce une question rhétorique et enchaîne en mentionnant le boucher à l’extérieur, Violence se retrouve à nouveau curieuse de savoir ce qu’a en tête la médecin. D’ordinaire ses nouveaux porteurs sont intéressés d’éprouver la létalité de leur arme et de leurs pouvoir fraichement acquis, mais à nouveau, celle ci n’est pas comme les autres, il n’y a qu’à voir la forme que le Démon a adopté pour lui plaire, celle d’un instrument et non d’une arme. Elle pourrait se remettre à lire ses pensées, mais elle a bien vu après la première intrusion que ça lui avait laissé un goût amer sur la langue et dans un soucis de brosser sa nouvelle hôte dans le sens du poil, Violence préfère s’abstenir de réessayer pour le moment. Par contre, à la mention du contrôleur des finances du Reike, le Démon rit dans la tête de sa porteuse, utilisant sa voix mentale plutôt que physique pour ne pas attirer sur la médecin d’attention indésirable si quelqu’un les voyais ou les entendais. Il n’y avait personne mais il valait mieux être prudent si elle ne voulait pas ennuyer Nineveh.
Ah hahahaha!
Quant à la question du nom…
Les mortels m’appellent Violence, j’ai un autre nom, mais il est difficile de le prononcer avec des sons. Autant jouer carte sur table, visiblement, la médecin est franche avec elle, échange de bons procédés. Ce souvenir hétéroclite que tu gardes dans ta cave, il fait plus ou moins partie de moi, j’ai senti ma propre présence depuis que je suis ici et j’ai voulu venir voir pourquoi.
C’était la vérité, après avoir délaissé Lorindol, le Démon avait circulé dans Melorn toujours à la recherche d’un point d’accès à un sous-sol ou à un complexe souterrain mais elle avait finit par ressentir un signal de Comme-Elle qui l’avait énormément intrigué puisqu’il s’agissait du sien. Cherchant à taton elle s’était rendue compte qu’elle était capable de se téléporter dans un endroit qu’elle n’avait techniquement jamais vu, et pourtant elle y était parvenue. Elle avait voulu commencer à fouiller mais en entendant les voix descendre les marches de l’escalier elle s’était tenue tranquille, espérant se faire oublier au milieu de la masse hétéroclite d’objets et de “souvenirs”. Heureusement pour elle, elle avait trouvé mieux. Elle ignore le questionnement sur la jungle comme terrain de recherche tranquille, comprenant bien que Nineveh ne fait que réfléchir à haute voix, par contre… lorsqu’elle questionne ensuite sa scie de Gigli en lui demandant la fonction du cadavre de, de… euh, comment il s’appelait déjà? Kornac? Kerkof? Kernov! Lorsqu’elle demande à quoi sert Kernov et en profite au passage pour cracher sur le Reike et noter la déformation du maccabé, Violence réfléchis à la meilleure présentation des explications possibles. Au vue de la psychée désillusoire de la médecin, elle ne devrait pas avoir à prendre de trop grosses pincettes.
Il s’agit de mon dernier hôte, il y a eu un imprévu alors j’ai dû m’en débarrasser inopinément. Nineveh de Basileïa, par honnêteté jusqu’au bout ceux qui me manipulent développent une affinité avec moi, celle ci est renforcée par la compatibilité de base de nos deux corps et les actions de cruauté que tu effectues ou dont tu es témoin. Chaque seconde qui passe, ce sont des cellules supplémentaires sur lesquelles je peux agir et altérer la nature et la fonction dans le corps. Le cadavre que tu as ramassé par exemple, n’a jamais été conçu pour durer, c’était un outil optimisé pour être éphémère mais létal. J’ai retiré les organes superflus pour délester du poids, j’ai renforcé le coeur pour soutenir un effort continu et j’ai modifié d’autres choses pour appuyer le même but.
Arrivant enfin devant la boucherie, fermée bien sûre, la médecin contourne le bâtiment et rentre discrètement par l’arrière après avoir vérifié qu’aucun regard voyeur ne les épiait. Tandis qu’elle s’introduisait lentement à l’intérieur via une cour puante dans laquelle des poubelles pleines de denrées pourries et suintant la myoglobine empestaient les lieux.
Tu me rends curieux maintenant mortelle. Je pense qu’on pourrait échanger quelques connaissances toi et moi. Une image d’un sourire carnassier se réverbère dans l’esprit de la médecin. Mais rien ne presse pour le moment, et pour ce qui est de la viande, ne te tracasse pas, j’apprécie simplement le sang. Porc, boeuf, volaille... le tien, qu’importe.
Pendant que l’elfe s’occupait à ses affaires et testait le tranchant de sa nouvelle scie qui s’avérait suffisamment rigide pour pouvoir être passée facilement dans des orifices mais assez souple et affutée pour se manier facilement, Violence observe calmement ses réponses.
Étonnamment c’est une explication que Violence comprends plutôt bien, elle même n’a pas de but précis en Sekaï si ce n’est de plonger le monde dans un bain de sang de grande envergure, il n’y a pas d’objectif allant plus loin que ça, pas d’avenir dessiné avec soin, pas de lendemain prévu. Juste ça. Pourquoi? Pour la même raison que celle que vient de lui donner la médecin. Parce que c’est rigolo. Elle aime tout simplement la brutalité. Dans le cas du Démon ce penchant pour le déferlement sanguinaire dérive également de sa nature, c’est l’essence même de ce qu’elle est qui lui dicte sa volonté et son appréciation pour la cruauté mais pour la femme qui enfile des vêtements un peu plus dissimulants, son goût prononcé pour la médecine n’est pas conditionné par l’essentialisme. Les mortels peuvent se jeter corps et âme dans l’apprentissage d’une discipline juste parce qu’ils le décident, c’est fascinant. Nineveh arpente la pièce avec la scie en main tout en répondant à sa question sur les mains de la Multitude dans sa cave. À nouveau, le Démon parvient à trouver dans ses dires des parallèles avec ses propres pensées, jusqu’à présent quasiment tout les mortels qu’elle a croisé l’ont considéré comme quelque chose de négatif dans ce monde, or factuellement, elle n’est ni bonne ni mauvaise, la cruauté ‘est’ tout simplement. C’est une partie intégrante de Sekaï sans quoi celui ci serait incomplet, de la même manière que Rêve lui a dit que la vie trouverait toujours une façon de prévaloir sur la mort et de se relever des cendres, la violence parviendra toujours à subsister au milieu de la paix et à faire se déchaîner les passions, les instincts les plus animals et les pulsions les plus primitives.
”Un corps est juste un corps. Un tas de viande. Je trouve déjà plus d’intérêt aux vivants.”
Et alors que de Basileïa prononce une question rhétorique et enchaîne en mentionnant le boucher à l’extérieur, Violence se retrouve à nouveau curieuse de savoir ce qu’a en tête la médecin. D’ordinaire ses nouveaux porteurs sont intéressés d’éprouver la létalité de leur arme et de leurs pouvoir fraichement acquis, mais à nouveau, celle ci n’est pas comme les autres, il n’y a qu’à voir la forme que le Démon a adopté pour lui plaire, celle d’un instrument et non d’une arme. Elle pourrait se remettre à lire ses pensées, mais elle a bien vu après la première intrusion que ça lui avait laissé un goût amer sur la langue et dans un soucis de brosser sa nouvelle hôte dans le sens du poil, Violence préfère s’abstenir de réessayer pour le moment. Par contre, à la mention du contrôleur des finances du Reike, le Démon rit dans la tête de sa porteuse, utilisant sa voix mentale plutôt que physique pour ne pas attirer sur la médecin d’attention indésirable si quelqu’un les voyais ou les entendais. Il n’y avait personne mais il valait mieux être prudent si elle ne voulait pas ennuyer Nineveh.
Ah hahahaha!
Quant à la question du nom…
Les mortels m’appellent Violence, j’ai un autre nom, mais il est difficile de le prononcer avec des sons. Autant jouer carte sur table, visiblement, la médecin est franche avec elle, échange de bons procédés. Ce souvenir hétéroclite que tu gardes dans ta cave, il fait plus ou moins partie de moi, j’ai senti ma propre présence depuis que je suis ici et j’ai voulu venir voir pourquoi.
C’était la vérité, après avoir délaissé Lorindol, le Démon avait circulé dans Melorn toujours à la recherche d’un point d’accès à un sous-sol ou à un complexe souterrain mais elle avait finit par ressentir un signal de Comme-Elle qui l’avait énormément intrigué puisqu’il s’agissait du sien. Cherchant à taton elle s’était rendue compte qu’elle était capable de se téléporter dans un endroit qu’elle n’avait techniquement jamais vu, et pourtant elle y était parvenue. Elle avait voulu commencer à fouiller mais en entendant les voix descendre les marches de l’escalier elle s’était tenue tranquille, espérant se faire oublier au milieu de la masse hétéroclite d’objets et de “souvenirs”. Heureusement pour elle, elle avait trouvé mieux. Elle ignore le questionnement sur la jungle comme terrain de recherche tranquille, comprenant bien que Nineveh ne fait que réfléchir à haute voix, par contre… lorsqu’elle questionne ensuite sa scie de Gigli en lui demandant la fonction du cadavre de, de… euh, comment il s’appelait déjà? Kornac? Kerkof? Kernov! Lorsqu’elle demande à quoi sert Kernov et en profite au passage pour cracher sur le Reike et noter la déformation du maccabé, Violence réfléchis à la meilleure présentation des explications possibles. Au vue de la psychée désillusoire de la médecin, elle ne devrait pas avoir à prendre de trop grosses pincettes.
Il s’agit de mon dernier hôte, il y a eu un imprévu alors j’ai dû m’en débarrasser inopinément. Nineveh de Basileïa, par honnêteté jusqu’au bout ceux qui me manipulent développent une affinité avec moi, celle ci est renforcée par la compatibilité de base de nos deux corps et les actions de cruauté que tu effectues ou dont tu es témoin. Chaque seconde qui passe, ce sont des cellules supplémentaires sur lesquelles je peux agir et altérer la nature et la fonction dans le corps. Le cadavre que tu as ramassé par exemple, n’a jamais été conçu pour durer, c’était un outil optimisé pour être éphémère mais létal. J’ai retiré les organes superflus pour délester du poids, j’ai renforcé le coeur pour soutenir un effort continu et j’ai modifié d’autres choses pour appuyer le même but.
Arrivant enfin devant la boucherie, fermée bien sûre, la médecin contourne le bâtiment et rentre discrètement par l’arrière après avoir vérifié qu’aucun regard voyeur ne les épiait. Tandis qu’elle s’introduisait lentement à l’intérieur via une cour puante dans laquelle des poubelles pleines de denrées pourries et suintant la myoglobine empestaient les lieux.
Tu me rends curieux maintenant mortelle. Je pense qu’on pourrait échanger quelques connaissances toi et moi. Une image d’un sourire carnassier se réverbère dans l’esprit de la médecin. Mais rien ne presse pour le moment, et pour ce qui est de la viande, ne te tracasse pas, j’apprécie simplement le sang. Porc, boeuf, volaille... le tien, qu’importe.
Pendant que l’elfe s’occupait à ses affaires et testait le tranchant de sa nouvelle scie qui s’avérait suffisamment rigide pour pouvoir être passée facilement dans des orifices mais assez souple et affutée pour se manier facilement, Violence observe calmement ses réponses.
Invité
Invité
« Eh bien, j’imagine que retirer les deux purificateurs de sang et fabriques de pisse devait être réellement important. Procéder à une ablation des reins pour gagner en poids, c’est quand même beaucoup d’optimisation pour pas grand-chose. »
La boucherie est fermée, mais ce n’est pas grave, en voyant la porte verrouillée, la médecin se décide à toquer à la porte. Grosse commande en perspective et en attendant que le boucher ne daigne faire une exception pour elle, elle répond à Violence.
« Enchantée Violence. Je m’appelle Nineveh de Basileïa. Je viens d’une famille de médecin, c’est peut-être pour ça que j’ai tant de recul et de sang-froid à propos du métier. Mais du coup, il va peut-être falloir que je verrouille ma cave à double tour, si d’autres propriétaires viennent réclamer les bouts que j’ai trouvé ça et là, c’est un peu plus qu’une scie de gigli qu’il me faudra. Si je trouve de l’huile et du bitume, tu peux te transformer pompe incendiaire ? Tu sais, le feu grégeois. Le truc qui fait passer le feu divin des élémentalistes de Magic pour des étincelles de forgeron. C'est que je risque d'avoir du monde à ma porte si tous les morts reviennent pour réclamer leurs affaires. »
On lui ouvre et elle passe commande. Un peu obligée de commander gros, elle va au plus simple.
« Quatre tranches d’onglet, deux tranches de pâté aux mirabelles et une tête de bœuf s’il vous plaît. Pas besoin de la décarcasser, je m’en occupe. » Le boucher tire une drôle de gueule en entendant la dernière partie de la commande mais ne fait aucune remarque à ce sujet. « S’il y a le moindre soucis de santé, vous savez où me trouver. Au revoir ! »
Et la voilà dehors avec sa grosse commande pour une demoiselle qui vit seule. Le chemin du retour est l’occasion de poursuivre sur ces fameuses modifications corporelles. Comme quoi, les cellules du corps changeraient suite à la simple présence de Violence, en particulier si ses utilisateurs acceptent son don. Enfin, qui acceptent le lien plutôt.
« Il faut voir, mais je pense que ce n’est rien dont je ne peux me défaire. J’ai réussi à traiter des cas tout aussi étranges. De plus, j’ai toujours été ma propre cobaye lorsque les sujets venaient à manquer, alors ça ne changera pas des vieilles habitudes. »
De retour à la maison, elle met la viande au frais et brandit sa scie toute neuve face à la tête de boeuf, dans son cabinet. D’une main experte elle dépèce l’animal avant de tester la scie en pratiquant une craniectomie. Et pour être honnête : cela dépasse toutes ses espérances, violence taille dans de l’os comme si c’était du beurre et en quelques secondes, le cerveau est déjà apparent. La médecin se met à utiliser ses pouvoirs pour faire léviter le crâne et commence à le découper en plusieurs morceaux afin de tester toute l’étendue de l’outillage. Elle en profite pour effectuer des coupes qu’il est normalement impossible à faire avec du matériel conventionnel et a une moue admirative en voyant les performances de la scie démoniaque.
« Je te garde un morceau d’onglet. La cervelle est pour moi, j’aime bien. Même si c’est gras. »
Elle ramène violence dans la cuisine avant de se mettre aux fourneaux tout en continuant le dialogue : elle commence à avoir fin.
« Et donc ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Pour ma part, tu l’as deviné, je suis médecin et je fais l’immense majorité de ma fortune en parcourant le monde pour soigner les maladies les plus rares et les plus graves. »
Puis une fois qu’elle a obtenu une réponse, elle enchaîne sur un sujet qui l’intéresse tout particulièrement.
« Partons du principe que tu es capable d’altérer la structure osseuse, hormonale et physiologique d’un individu, est-ce qu’avec suffisamment d’essais et de pratique, je pourrais théoriquement développer une vision thermique via l’œil gauche ? Ou alors, plus simple encore, la capacité d’altérer durablement et rapidement mon corps ? J’ai toujours eu une certaine admiration pour les serpents et leur capacité à empoisonner leurs cibles. Mais sinon, pour répondre à ta remarque de tout à l’heure : oui, nous pouvons échanger des connaissances. Néanmoins, je tiens à ma réputation à Melorn et je n’aime pas faire de mal aux gens. Si par contre j’ai un jour la possibilité d’aller au Razkaal pour faire des expériences sur les prisonniers à vie… » Elle a un haussement d’épaule, « tu veux que je te prévienne ? »
Toutefois, avant de poursuivre, elle veut éclairer un point.
« D’ailleurs, quel est ton vrai nom ? Je parle un petit peu l’elfique ancien, je sais très bien que la langue commune est parfois pauvre en sonorité. Violence ça fait très… Gosse de mage qui se prend pour un nécromancien parce qu’il a vaguement électrocuté un rat crevé. En plus, si on m’entend répéter violence, violence, violence, toute la journée, les gens vont finir par s’inquiéter. Nineveh non plus, ce n’est pas un nom très courant même chez les elfes. »
Maintenant, la question réellement importante.
« Pour le repas de ce soir, une préférence sur le type de vin ? J’allais sortir quelque chose de riches en tannin, mais c’est peut-être trop agressif non ? Personnellement, j’aime bien le blanc, mais je suscite toujours l’ire de mes invités quand je suggère de sortir le blanc. Et non, j’apprécie simplement le vin n’est pas une réponse convenable quand on est à ma table. En particulier quand j’ai la chance de pouvoir discuter avec un autre amateur de thérapies non conventionnelles. »
Faut pas déconner quand même.
La boucherie est fermée, mais ce n’est pas grave, en voyant la porte verrouillée, la médecin se décide à toquer à la porte. Grosse commande en perspective et en attendant que le boucher ne daigne faire une exception pour elle, elle répond à Violence.
« Enchantée Violence. Je m’appelle Nineveh de Basileïa. Je viens d’une famille de médecin, c’est peut-être pour ça que j’ai tant de recul et de sang-froid à propos du métier. Mais du coup, il va peut-être falloir que je verrouille ma cave à double tour, si d’autres propriétaires viennent réclamer les bouts que j’ai trouvé ça et là, c’est un peu plus qu’une scie de gigli qu’il me faudra. Si je trouve de l’huile et du bitume, tu peux te transformer pompe incendiaire ? Tu sais, le feu grégeois. Le truc qui fait passer le feu divin des élémentalistes de Magic pour des étincelles de forgeron. C'est que je risque d'avoir du monde à ma porte si tous les morts reviennent pour réclamer leurs affaires. »
On lui ouvre et elle passe commande. Un peu obligée de commander gros, elle va au plus simple.
« Quatre tranches d’onglet, deux tranches de pâté aux mirabelles et une tête de bœuf s’il vous plaît. Pas besoin de la décarcasser, je m’en occupe. » Le boucher tire une drôle de gueule en entendant la dernière partie de la commande mais ne fait aucune remarque à ce sujet. « S’il y a le moindre soucis de santé, vous savez où me trouver. Au revoir ! »
Et la voilà dehors avec sa grosse commande pour une demoiselle qui vit seule. Le chemin du retour est l’occasion de poursuivre sur ces fameuses modifications corporelles. Comme quoi, les cellules du corps changeraient suite à la simple présence de Violence, en particulier si ses utilisateurs acceptent son don. Enfin, qui acceptent le lien plutôt.
« Il faut voir, mais je pense que ce n’est rien dont je ne peux me défaire. J’ai réussi à traiter des cas tout aussi étranges. De plus, j’ai toujours été ma propre cobaye lorsque les sujets venaient à manquer, alors ça ne changera pas des vieilles habitudes. »
De retour à la maison, elle met la viande au frais et brandit sa scie toute neuve face à la tête de boeuf, dans son cabinet. D’une main experte elle dépèce l’animal avant de tester la scie en pratiquant une craniectomie. Et pour être honnête : cela dépasse toutes ses espérances, violence taille dans de l’os comme si c’était du beurre et en quelques secondes, le cerveau est déjà apparent. La médecin se met à utiliser ses pouvoirs pour faire léviter le crâne et commence à le découper en plusieurs morceaux afin de tester toute l’étendue de l’outillage. Elle en profite pour effectuer des coupes qu’il est normalement impossible à faire avec du matériel conventionnel et a une moue admirative en voyant les performances de la scie démoniaque.
« Je te garde un morceau d’onglet. La cervelle est pour moi, j’aime bien. Même si c’est gras. »
Elle ramène violence dans la cuisine avant de se mettre aux fourneaux tout en continuant le dialogue : elle commence à avoir fin.
« Et donc ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Pour ma part, tu l’as deviné, je suis médecin et je fais l’immense majorité de ma fortune en parcourant le monde pour soigner les maladies les plus rares et les plus graves. »
Puis une fois qu’elle a obtenu une réponse, elle enchaîne sur un sujet qui l’intéresse tout particulièrement.
« Partons du principe que tu es capable d’altérer la structure osseuse, hormonale et physiologique d’un individu, est-ce qu’avec suffisamment d’essais et de pratique, je pourrais théoriquement développer une vision thermique via l’œil gauche ? Ou alors, plus simple encore, la capacité d’altérer durablement et rapidement mon corps ? J’ai toujours eu une certaine admiration pour les serpents et leur capacité à empoisonner leurs cibles. Mais sinon, pour répondre à ta remarque de tout à l’heure : oui, nous pouvons échanger des connaissances. Néanmoins, je tiens à ma réputation à Melorn et je n’aime pas faire de mal aux gens. Si par contre j’ai un jour la possibilité d’aller au Razkaal pour faire des expériences sur les prisonniers à vie… » Elle a un haussement d’épaule, « tu veux que je te prévienne ? »
Toutefois, avant de poursuivre, elle veut éclairer un point.
« D’ailleurs, quel est ton vrai nom ? Je parle un petit peu l’elfique ancien, je sais très bien que la langue commune est parfois pauvre en sonorité. Violence ça fait très… Gosse de mage qui se prend pour un nécromancien parce qu’il a vaguement électrocuté un rat crevé. En plus, si on m’entend répéter violence, violence, violence, toute la journée, les gens vont finir par s’inquiéter. Nineveh non plus, ce n’est pas un nom très courant même chez les elfes. »
Maintenant, la question réellement importante.
« Pour le repas de ce soir, une préférence sur le type de vin ? J’allais sortir quelque chose de riches en tannin, mais c’est peut-être trop agressif non ? Personnellement, j’aime bien le blanc, mais je suscite toujours l’ire de mes invités quand je suggère de sortir le blanc. Et non, j’apprécie simplement le vin n’est pas une réponse convenable quand on est à ma table. En particulier quand j’ai la chance de pouvoir discuter avec un autre amateur de thérapies non conventionnelles. »
Faut pas déconner quand même.
Arme des Veilleurs
Savoir
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Nineveh affirme qu’elle peut se défaire de la corruption passive sur son corps, peut-être. Peut-être bien oui, Violence n’a jamais rencontré d’entité capable de l’endiguer jusqu’à présent mais sans doute qu’avec ses pouvoirs de guérisseuse, ses compétences médicales et ses connaissances en la matière, elle pourrait bien en être capable. Rien que pour savoir si c’est possible, le Démon désire déjà rester un petit bout de temps avec la médecin et vérifier cette théorie. Toute connaissance supplémentaire qui touche de près ou de loin à son être est quelque chose qui mérite le détour alors elle ne voit pas d’inconvénient à demeurer un peu auprès de l’elfe, quitte à se languir un petit peu dans une plénitude pénible. Ressortant de chez le boucher, Violence reprends la parole dans l’esprit de son hôte, passant sous silence la moquerie sur l’ablation des reins de Kernov.
Je peux émuler des parties mobiles oui, arbalète, arc, mais cette pompe dont tu parle je n’en ai jamais vu auparavant, il me faudrait d’abord savoir comment elles fonctionnent avant d’en copier la forme.
Ça équivalait à dire qu’elle n’existait pas depuis très longtemps, ce qui dans un sens était le cas, elle n’errait sur le domaine physique de la réalité que depuis deux années. Ses souvenirs et son savoir initial étaient les recroisement en moyenne des souvenirs qu’elle a accumulé depuis plusieurs centaines de milliers d’années, alors les avancées technologiques plus récentes ne figurent pas dans les connaissances initiales qu’elle a pu récupérer en apparaissant dans Sekaï à contrario des langues, des moeurs usuelles et de savoir général sur le monde qui l’entoure. Elle avait également beaucoup apprit des premiers porteurs qui l’ont brandi au combat mais souvent il s’agissait de vulgaires mercenaires ou simples soldats sans beaucoup d’autres qualifications que taper vite et fort, et encore, au cours de sa petite existence elle a été amenée à relativiser sur le niveau de combat du commun des mortels.
Ils retournent chez Nineveh et celle ci dépose ses courses sur la table, range les onglets et le pâté dans sa chambre froide et emporte la tête de l’animal dans son cabinet. Violence la regarde s’asseoir, l’empoigner fermement par les manches et positionner les dents de la scie autour du crâne de la bête, elle est attentive à toute la scène. Il faut dire que visualiser les choses en vrai est bien différent de feuilleter les souvenirs de sa cible, ces derniers sont parfois flous, à moitié reconstitués donc inexactes ou carrément fantôches, donc forcément, dès que ça devient concret c’est tout de suite plus riche en observations. L’instrument vivant note le positionnement de l’arceau, le geste expert de découpe et la trajectoire empruntée par l’outil, découvrant le cerveau de l’animal sans pour autant l’endommager et ce après avoir effectué une tranche nette du crâne. Fascinant. Le Démon ne relève pas la remarque à propos de l’onglet, visiblement il est plus facile de faire semblant de manger que de lui expliquer qu’elle n’a pas ce besoin, de même qu’il serait plus facile d’esquiver la question de ses occupations habituelles mais son hôte semble attendre une réponse. Reprenant sa voix physique maintenant qu’ils sont en intérieur, Violence se remet à parler:
”Et moi je te donne du travail.” C’est tout ce qu’elle aura pour le moment.
D’un seul coup, son comportement change du tout au tout, Nineveh se met à déverser ses pensées à voix haute et deviens de plus en plus loquace, elle commence à monologuer, partant d’abord sur ses propres idées de modifications corporelles, puis sur son aversion à blesser autrui ce qui déplaît légèrement à son instrument démon, avant de lui proposer un voyage dans un endroit qu’elle ne connaît pas. Elle lui demande ensuite son véritable nom mais n’attends pas la réponse, enchaînant immédiatement sur ce que quelqu’un d’autre aurait pu prendre comme une insulte, mais qui pour le Démon n’est qu’une anecdote comme une autre. Nineveh affiche ensuite un air plus sérieux sur son visage balafré avant de lui demander quel type de vin est son préféré. Devant l’insistance de l’elfe à ce que Violence consomme de la nourriture, il est temps d’apporter quelques clarifications.
”Au risque de te décevoir, je me nourris de souvenirs de cruauté en les copiant depuis les âmes des mortels, je ne suis pas un organisme biologique. Je peux être plus explicite et te montrer plutôt que décrire, mais il me faut un endroit discret, spacieux et haut de plafond, ça me permettra aussi de te partager mon vrai nom. Sinon pour ce qui est de la vision thermique, c’est quelque chose que je n’ai jamais fait auparavant et je n’ai aucune idée de comment ça fonctionne mais si tu te portes volontaire on pourra expérimenter. Pour le venin ou les mues, c’est déjà plus dans mes cordes, de plus je ne sais pas si tu pourrais imiter ma magie plus tard, j’avoue n’avoir jamais laissé d’hôte partir en vie une fois la corruption suffisamment établie, mais je suis curieux de faire une exception.”
Nineveh n’hésite pas avant de répondre, et elle ramasse la scie sur la table avant de se diriger vers l’arrière de sa maison. Pendant qu’elle se déplace, le Démon rajoute:
”Je suppose avoir une préférence pour le rouge, rien que pour sa couleur. Si tu préfères ne pas faire de mal à qui que ce soit d’extérieur, je peux respecter ce choix, cependant ça signifie également que notre symbiose ne sera pas aussi forte, j’ai besoin de créer des fragments de mémoire avec mon hôte qui résonnent avec mon essence pour pouvoir accroître les effets de ma magie, cependant, la violence envers soi-même compte également, si c’est une option que tu envisages.”
L’elfe ouvre la porte du jardin, à l’abri des regards de ses voisins et où seules les étoiles peuvent les observer. Il fait légèrement plus frais dehors, mais la température reste douce en comparaison à la toundra glaciale qui règne à l’extérieur du dôme magique qui englobe la cité. Nineveh, toujours aussi blasée, attends que le Démon fasse quoi que ce soit.
”Pose moi au sol.”
Une fois par terre, le métal brillant de la scie de Gigli s’obscurcit légèrement, sa teinte se ternit de plus en plus jusqu’à obtenir une couleur obscure qu’on peine à distinguer au milieu de l’herbe grisonnante. Du coin de l’oeil, l’elfe peut remarquer les mouvements dans la périphérie de sa vision, de toutes les directions viennent des volutes d’essence noirâtre puisées dans l’environnement, des résidus de fragments d’âmes, brisés par les exactions de cruauté des mortels et laissés pour compte à mi-chemin entre le Royaume des Gardiens et la Réalité dans un plan immatériel. Ces effluves éthérées commencent à se rassembler en rampant au sol, formant un amas instable de fumée depuis laquelle des morceaux de cuirasse se manifestent pour assembler une armure lourde aux proportions géantes. La composition du matériau est étrange, c’est un alliage entre du métal et de la chaire, quelques parties organiques sont identifiables ça et là comme étant des muscles, des tendons, parfois des morceaux d’os humains sont reconnaissables, c’était comme si l’armure avait été crée en fusionnant un homme et sa protection. La cuirasse colossale s’élève au dessus de Nineveh à plus de trois mètres de haut, écrasant l’herbe au sol sous son poids imposant, des failles sont présentes à différents endroits sur l’armure et laissent entrevoir l’intérieur du corps, révélant son aspect creux mais aussi la circulation des mêmes effluves noires dans les membres et le tronc de l’entité. Ces mêmes effluves remontent ostensiblement dans le corps fraîchement créé, se concentrant avec intensité en une Sphère là où la tête absente de l’armure aurait dû être. Sa couleur noire est profonde comme un puit sans fond que même la lumière des éclairages de Melorn ne peut révéler, se contentant simplement d’en détourer les contours parfaitement réguliers d’une fine aberration chromatique bleue et orangée. Et enfin, la Multitude fait son apparition, des os poussent sur les épaulières de Praelia, s’emmitoufflent de muscles, nerfs, vaisseaux, peau, les bras s’agitent, excités par leur soudaine apparition. D’autres grandissent aussi sur le devant et le derrière de l’armure, sortant d’une faille dans le thorax, imitant une sorte de collerette macabre sur laquelle trône la Sphère.
Le corps de Violence se penche en avant, s’agenouillant pour porter son centre de perception à la hauteur de la petite elfe. La Sphère est parcourue de tressaillement en s’approchant d’aussi près à de la matière solide, et tandis que le noir absolu retourne le regard du visage atrophié qui la contemple, le Démon tends le bras de Praelia vers l’Orbe d’essence démonique pure, ouvrant la paume de sa main pour séparer une infime partie de la Sphère, comme une larme d’ombre qui vient se nicher dans le creux du gantelet de fer. Elle l’offre ensuite à Nineveh.
”Laisse la entrer dans ta tête, et tu verras mon véritable nom.”
Ce que Violence vient de lui donner, c’est une infime partie de ce qui la constitue au niveau le plus fondamental, un extrait des fragments d’âmes contenant des souvenirs de brutalité datant de quelque part depuis la création de Sekaï. Absorber ça sera certainement douloureux pour un mortel, peut-être même fatal pour les plus faibles d'entre eux, mais c’est le seul moyen d’exprimer ce qu’elle est, les sons ne peuvent le communiquer, c’est un sentiment pur et intense.
Je peux émuler des parties mobiles oui, arbalète, arc, mais cette pompe dont tu parle je n’en ai jamais vu auparavant, il me faudrait d’abord savoir comment elles fonctionnent avant d’en copier la forme.
Ça équivalait à dire qu’elle n’existait pas depuis très longtemps, ce qui dans un sens était le cas, elle n’errait sur le domaine physique de la réalité que depuis deux années. Ses souvenirs et son savoir initial étaient les recroisement en moyenne des souvenirs qu’elle a accumulé depuis plusieurs centaines de milliers d’années, alors les avancées technologiques plus récentes ne figurent pas dans les connaissances initiales qu’elle a pu récupérer en apparaissant dans Sekaï à contrario des langues, des moeurs usuelles et de savoir général sur le monde qui l’entoure. Elle avait également beaucoup apprit des premiers porteurs qui l’ont brandi au combat mais souvent il s’agissait de vulgaires mercenaires ou simples soldats sans beaucoup d’autres qualifications que taper vite et fort, et encore, au cours de sa petite existence elle a été amenée à relativiser sur le niveau de combat du commun des mortels.
Ils retournent chez Nineveh et celle ci dépose ses courses sur la table, range les onglets et le pâté dans sa chambre froide et emporte la tête de l’animal dans son cabinet. Violence la regarde s’asseoir, l’empoigner fermement par les manches et positionner les dents de la scie autour du crâne de la bête, elle est attentive à toute la scène. Il faut dire que visualiser les choses en vrai est bien différent de feuilleter les souvenirs de sa cible, ces derniers sont parfois flous, à moitié reconstitués donc inexactes ou carrément fantôches, donc forcément, dès que ça devient concret c’est tout de suite plus riche en observations. L’instrument vivant note le positionnement de l’arceau, le geste expert de découpe et la trajectoire empruntée par l’outil, découvrant le cerveau de l’animal sans pour autant l’endommager et ce après avoir effectué une tranche nette du crâne. Fascinant. Le Démon ne relève pas la remarque à propos de l’onglet, visiblement il est plus facile de faire semblant de manger que de lui expliquer qu’elle n’a pas ce besoin, de même qu’il serait plus facile d’esquiver la question de ses occupations habituelles mais son hôte semble attendre une réponse. Reprenant sa voix physique maintenant qu’ils sont en intérieur, Violence se remet à parler:
”Et moi je te donne du travail.” C’est tout ce qu’elle aura pour le moment.
D’un seul coup, son comportement change du tout au tout, Nineveh se met à déverser ses pensées à voix haute et deviens de plus en plus loquace, elle commence à monologuer, partant d’abord sur ses propres idées de modifications corporelles, puis sur son aversion à blesser autrui ce qui déplaît légèrement à son instrument démon, avant de lui proposer un voyage dans un endroit qu’elle ne connaît pas. Elle lui demande ensuite son véritable nom mais n’attends pas la réponse, enchaînant immédiatement sur ce que quelqu’un d’autre aurait pu prendre comme une insulte, mais qui pour le Démon n’est qu’une anecdote comme une autre. Nineveh affiche ensuite un air plus sérieux sur son visage balafré avant de lui demander quel type de vin est son préféré. Devant l’insistance de l’elfe à ce que Violence consomme de la nourriture, il est temps d’apporter quelques clarifications.
”Au risque de te décevoir, je me nourris de souvenirs de cruauté en les copiant depuis les âmes des mortels, je ne suis pas un organisme biologique. Je peux être plus explicite et te montrer plutôt que décrire, mais il me faut un endroit discret, spacieux et haut de plafond, ça me permettra aussi de te partager mon vrai nom. Sinon pour ce qui est de la vision thermique, c’est quelque chose que je n’ai jamais fait auparavant et je n’ai aucune idée de comment ça fonctionne mais si tu te portes volontaire on pourra expérimenter. Pour le venin ou les mues, c’est déjà plus dans mes cordes, de plus je ne sais pas si tu pourrais imiter ma magie plus tard, j’avoue n’avoir jamais laissé d’hôte partir en vie une fois la corruption suffisamment établie, mais je suis curieux de faire une exception.”
Nineveh n’hésite pas avant de répondre, et elle ramasse la scie sur la table avant de se diriger vers l’arrière de sa maison. Pendant qu’elle se déplace, le Démon rajoute:
”Je suppose avoir une préférence pour le rouge, rien que pour sa couleur. Si tu préfères ne pas faire de mal à qui que ce soit d’extérieur, je peux respecter ce choix, cependant ça signifie également que notre symbiose ne sera pas aussi forte, j’ai besoin de créer des fragments de mémoire avec mon hôte qui résonnent avec mon essence pour pouvoir accroître les effets de ma magie, cependant, la violence envers soi-même compte également, si c’est une option que tu envisages.”
L’elfe ouvre la porte du jardin, à l’abri des regards de ses voisins et où seules les étoiles peuvent les observer. Il fait légèrement plus frais dehors, mais la température reste douce en comparaison à la toundra glaciale qui règne à l’extérieur du dôme magique qui englobe la cité. Nineveh, toujours aussi blasée, attends que le Démon fasse quoi que ce soit.
”Pose moi au sol.”
Une fois par terre, le métal brillant de la scie de Gigli s’obscurcit légèrement, sa teinte se ternit de plus en plus jusqu’à obtenir une couleur obscure qu’on peine à distinguer au milieu de l’herbe grisonnante. Du coin de l’oeil, l’elfe peut remarquer les mouvements dans la périphérie de sa vision, de toutes les directions viennent des volutes d’essence noirâtre puisées dans l’environnement, des résidus de fragments d’âmes, brisés par les exactions de cruauté des mortels et laissés pour compte à mi-chemin entre le Royaume des Gardiens et la Réalité dans un plan immatériel. Ces effluves éthérées commencent à se rassembler en rampant au sol, formant un amas instable de fumée depuis laquelle des morceaux de cuirasse se manifestent pour assembler une armure lourde aux proportions géantes. La composition du matériau est étrange, c’est un alliage entre du métal et de la chaire, quelques parties organiques sont identifiables ça et là comme étant des muscles, des tendons, parfois des morceaux d’os humains sont reconnaissables, c’était comme si l’armure avait été crée en fusionnant un homme et sa protection. La cuirasse colossale s’élève au dessus de Nineveh à plus de trois mètres de haut, écrasant l’herbe au sol sous son poids imposant, des failles sont présentes à différents endroits sur l’armure et laissent entrevoir l’intérieur du corps, révélant son aspect creux mais aussi la circulation des mêmes effluves noires dans les membres et le tronc de l’entité. Ces mêmes effluves remontent ostensiblement dans le corps fraîchement créé, se concentrant avec intensité en une Sphère là où la tête absente de l’armure aurait dû être. Sa couleur noire est profonde comme un puit sans fond que même la lumière des éclairages de Melorn ne peut révéler, se contentant simplement d’en détourer les contours parfaitement réguliers d’une fine aberration chromatique bleue et orangée. Et enfin, la Multitude fait son apparition, des os poussent sur les épaulières de Praelia, s’emmitoufflent de muscles, nerfs, vaisseaux, peau, les bras s’agitent, excités par leur soudaine apparition. D’autres grandissent aussi sur le devant et le derrière de l’armure, sortant d’une faille dans le thorax, imitant une sorte de collerette macabre sur laquelle trône la Sphère.
Le corps de Violence se penche en avant, s’agenouillant pour porter son centre de perception à la hauteur de la petite elfe. La Sphère est parcourue de tressaillement en s’approchant d’aussi près à de la matière solide, et tandis que le noir absolu retourne le regard du visage atrophié qui la contemple, le Démon tends le bras de Praelia vers l’Orbe d’essence démonique pure, ouvrant la paume de sa main pour séparer une infime partie de la Sphère, comme une larme d’ombre qui vient se nicher dans le creux du gantelet de fer. Elle l’offre ensuite à Nineveh.
”Laisse la entrer dans ta tête, et tu verras mon véritable nom.”
Ce que Violence vient de lui donner, c’est une infime partie de ce qui la constitue au niveau le plus fondamental, un extrait des fragments d’âmes contenant des souvenirs de brutalité datant de quelque part depuis la création de Sekaï. Absorber ça sera certainement douloureux pour un mortel, peut-être même fatal pour les plus faibles d'entre eux, mais c’est le seul moyen d’exprimer ce qu’elle est, les sons ne peuvent le communiquer, c’est un sentiment pur et intense.
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« Eh bien je trouverai un moyen de te fournir les plans et un exemplaire fonctionnel du pompe à feu avant le jour J. Sinon, je serais dans l’embarras quand une dizaine de zombies mutilés viendront pour récupérer les souvenirs dans ma cave. »
Néanmoins, Violence fait son ronchon en expliquant qu’il lui donne du boulot : on dirait un professeur de magic. Toujours à éviter les questions qui fâchent. Toutefois, l’arme démoniaque se montre plus loquace sur sa nature, comme quoi il se nourrit des souvenirs de haine et de violence de ses hôtes. Intéressant.
« Allons dans le jardin et je prends note, j’ouvrirai une bouteille de rouge. » Annonce l’elfe en embarquant la bouteille, un tire-bouchon et deux verres.
L’arrière-cour de Nineveh est utilitariste au possible : on oublie les pelouses, les parterres de fleurs et les fontaines. Ce sont de grands bacs de terres ou s’alignent les plantes médicinales et à l’occasion, quelques plantes carnivores qui se font un plaisir de boulotter tous les nuisibles qui voudraient endommager son jardin.
Conformément aux instructions de Violence, la médecin pose la scie filaire au sol et se recule de plusieurs pas.
Un instant plus tard, la température s’abaisse encore un petit peu, dans l’herbe ou l’arme démoniaque a été posée, l’atmosphère s’assombrit et de toute part du jardin, ce sont des volutes d’énergies qui viennent se rassembler sur la créature. Petit à petit, dans la noirceur fumante de Violence, émergent des vapeurs et des brumes toute sorte de morceaux de cuirasse. L’armure se reconstitue peu à peu avant de former un véritable ensemble de combat de plusieurs mètres de haut, avec des failles dans le blindage qui semblent donner sur le vide cosmique.
En voyant cette masse de chair et de métal poser un genou devant une Nineveh stupéfaite, cette dernière ne peut s’empêcher d’avoir un hoquet de surprise.
« On dirait mon ex. » Grand mac balaise avec une certaine gravité dans ses manières. C’est un compliment.
Sous ces yeux, le démon lui présente une petite sphère d’énergie noire. Comme quoi elle doit la laisser entrer dans sa tête si elle veut connaître son véritable nom.
Est-ce donc ça, le prix de savoir des choses qui ne devraient pas être sue ?
« D’accord. » Elle ferme les yeux et penche la tête en avant.
L’unique sensation qui pourrait décrire la seconde d’après, qui semble beaucoup plus longue pour l’elfe, se résumerait à une brûlure. Comme si son visage avait pris feu une deuxième fois, que le feu s’était emparé d’elle et qu’elle avait assisté à toutes les batailles du monde en grillant dans un volcan et encore.
La médecin a un rire nerveux en tombant sur le cul. Il lui faut un instant pour récupérer ses esprits, incapable de saisir pleinement ce qu’elle vient de voir ou ressentir. Pourtant, elle le sait, tout est réel, rien n’a été inventé. Elle se sent terrassée de fatigue mais pourtant, il n’est pas l’heure de dormir.
Elle se relève en prenant appui sur un parterre de plantes médicinales.
« Ça passe. » Toussote la docteur avec une quinte de sang qui quitte sa bouche, « ou pas. » Elle appose une main sur sa poitrine pour refermer les plaies internes. Tu parles d’un choc.
Elle s’apprête à reprendre la parole, mais les mots lui manquent, il lui faut de l’air et surtout, un instant pour récupérer ses forces et formuler une requête qui a du sens.
« Graou. » Débute Nineveh sans enthousiasme. « C’est… Nouveau. Je crois comprendre qui tu es oui. Melorn aurait eu bien besoin de toi pendant la guerre contre les divinistes. » Elle s’assoit sur le rebord de pierre du parterre de lavandes.
Mais elle a un doute. C’est quand même sympa de se battre. La cruauté non, mais la poussée d’adrénaline quand on se bagarre, il y a une certaine… Energie jouissive à taper avec autant de rage.
« C’était sympa en un sens. Si je comprends, c’est la voie du guerrier, mais portée sur la violence des combats et la guerre ? Désolé si je suis un peu lente à réagir, j’ai été assommée par ces visions. J’imagine que tu vogues de porteur en porteur pour accumuler toujours plus d’expérience sur la guerre non ? »
Néanmoins, Violence fait son ronchon en expliquant qu’il lui donne du boulot : on dirait un professeur de magic. Toujours à éviter les questions qui fâchent. Toutefois, l’arme démoniaque se montre plus loquace sur sa nature, comme quoi il se nourrit des souvenirs de haine et de violence de ses hôtes. Intéressant.
« Allons dans le jardin et je prends note, j’ouvrirai une bouteille de rouge. » Annonce l’elfe en embarquant la bouteille, un tire-bouchon et deux verres.
L’arrière-cour de Nineveh est utilitariste au possible : on oublie les pelouses, les parterres de fleurs et les fontaines. Ce sont de grands bacs de terres ou s’alignent les plantes médicinales et à l’occasion, quelques plantes carnivores qui se font un plaisir de boulotter tous les nuisibles qui voudraient endommager son jardin.
Conformément aux instructions de Violence, la médecin pose la scie filaire au sol et se recule de plusieurs pas.
Un instant plus tard, la température s’abaisse encore un petit peu, dans l’herbe ou l’arme démoniaque a été posée, l’atmosphère s’assombrit et de toute part du jardin, ce sont des volutes d’énergies qui viennent se rassembler sur la créature. Petit à petit, dans la noirceur fumante de Violence, émergent des vapeurs et des brumes toute sorte de morceaux de cuirasse. L’armure se reconstitue peu à peu avant de former un véritable ensemble de combat de plusieurs mètres de haut, avec des failles dans le blindage qui semblent donner sur le vide cosmique.
En voyant cette masse de chair et de métal poser un genou devant une Nineveh stupéfaite, cette dernière ne peut s’empêcher d’avoir un hoquet de surprise.
« On dirait mon ex. » Grand mac balaise avec une certaine gravité dans ses manières. C’est un compliment.
Sous ces yeux, le démon lui présente une petite sphère d’énergie noire. Comme quoi elle doit la laisser entrer dans sa tête si elle veut connaître son véritable nom.
Est-ce donc ça, le prix de savoir des choses qui ne devraient pas être sue ?
« D’accord. » Elle ferme les yeux et penche la tête en avant.
L’unique sensation qui pourrait décrire la seconde d’après, qui semble beaucoup plus longue pour l’elfe, se résumerait à une brûlure. Comme si son visage avait pris feu une deuxième fois, que le feu s’était emparé d’elle et qu’elle avait assisté à toutes les batailles du monde en grillant dans un volcan et encore.
La médecin a un rire nerveux en tombant sur le cul. Il lui faut un instant pour récupérer ses esprits, incapable de saisir pleinement ce qu’elle vient de voir ou ressentir. Pourtant, elle le sait, tout est réel, rien n’a été inventé. Elle se sent terrassée de fatigue mais pourtant, il n’est pas l’heure de dormir.
Elle se relève en prenant appui sur un parterre de plantes médicinales.
« Ça passe. » Toussote la docteur avec une quinte de sang qui quitte sa bouche, « ou pas. » Elle appose une main sur sa poitrine pour refermer les plaies internes. Tu parles d’un choc.
Elle s’apprête à reprendre la parole, mais les mots lui manquent, il lui faut de l’air et surtout, un instant pour récupérer ses forces et formuler une requête qui a du sens.
« Graou. » Débute Nineveh sans enthousiasme. « C’est… Nouveau. Je crois comprendre qui tu es oui. Melorn aurait eu bien besoin de toi pendant la guerre contre les divinistes. » Elle s’assoit sur le rebord de pierre du parterre de lavandes.
Mais elle a un doute. C’est quand même sympa de se battre. La cruauté non, mais la poussée d’adrénaline quand on se bagarre, il y a une certaine… Energie jouissive à taper avec autant de rage.
« C’était sympa en un sens. Si je comprends, c’est la voie du guerrier, mais portée sur la violence des combats et la guerre ? Désolé si je suis un peu lente à réagir, j’ai été assommée par ces visions. J’imagine que tu vogues de porteur en porteur pour accumuler toujours plus d’expérience sur la guerre non ? »
Arme des Veilleurs
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Elle est toujours en vie, bien. À la vue du sang qui s’écoule sur sa lèvre, la Sphère tremble, en proie à une soudaine excitation comme un chien à qui on montre un morceau de viande rouge, mais Violence se réprime, il n’est pas le moment de céder à ses pulsions instinctives non, et pas avec elle. Elle va lui être utile. Le Démon l’observe utiliser sa magie pour stabiliser son corps, mais son esprit semble en avoir prit un coup, normal. Ça ne doit pas être évident, le cerveau humain est conçu pour assimiler les informations tangibles et concrètes, il a plus de mal avec l’abstraction, surtout lorsque celle ci se met à dépasser les ordres de grandeurs naturels de leur environnement. Praelia ne bouge pas, elle laisse le temps à l’elfe d’internaliser ce qu’elle vient de voir, de vivre, de ressentir. Elle même n’a aucune idée des souvenirs précis qu’elle vient de transmettre à la médecin, elle n’a aucune idée de ce qu’elle vient de perdre, mais elle sait que ce sont des visions difficiles à encaisser pour un mortel alors patience.
Nineveh prends appuie sur un bac à culture, elle titube un peu en se relevant mais semble tenir bon, avant de finalement décider de se rasseoir. Elle accuse le coup, mentionnant la guerre contre les divinistes, la voie du guerrier, des combats, de la guerre…
”Je ne cherche pas à savoir exactement ce que je suis, j’existe, tout simplement. Je suis une partie de Sekaï et des mortels, il y a un peu de moi en chacun d’entre vous, tout comme il y a de vous en moi. Je ne sais pas vraiment ce que je fais, j’erre. Je répands la violence. Parce que c’est rigolo.”
Après une courte pause, elle regarde la médecin essoufflée, comprenant que le partage d’essence l’a peut-être un peu plus chamboulé que ce qu’elle ose admettre.
”Prends ton temps. La bonne nouvelle, c’est que ce qui vient de se passer va grandement augmenter notre compatibilité. Non seulement tu t’es blessée, mais tu as vu une partie de la véhémence à l’état pure. Maintenant, laisse le temps faire son oeuvre. Plus tu maintiens un contact charnel avec moi, et plus je pourrai modifier ton corps à l’extrême, si c’est ce que tu souhaites.”
L’armure colossale se replie sur elle-même pour que les bras avides de la Multitude puissent atteindre le torse de Praelia, les doigts des bras factices viennent se ficher dans les pans de la brèche de la cuirasse et tirent sur les bords pour les déchirer un peu plus, laissant voir l’intérieur macabre de l’armure tandis que le bras droit de Praelia s’engouffre dans la faille, et en ressort la scie de Gigli que la guérisseuse tenait auparavant. Le géant dépose l’outil sur les genoux de Nineveh et disparaît instantanément, comme si toute cette apparition démoniaque n’avait été qu’un mauvais rêve ou une illusion dont seule l’herbe aplatie sur le sol témoigne encore du contraire.
”Attendons quelques jours avant de commencer, mais en attendant on peut effectivement déjà commencer à échanger.”
”De surcroit, sache aussi que je peux lire ton esprit, ainsi tu n’as pas besoin de me parler de ta voix physique, pour me répondre lorsque je parle dans ta tête il te suffit de formuler ta pensée de manière claire. D’ailleurs, la première fois que j’y ai jeté un oeil, ton oncle a également l’air d’être quelqu’un d’intéressant, j’aimerai bien le rencontrer.”
Nineveh prends appuie sur un bac à culture, elle titube un peu en se relevant mais semble tenir bon, avant de finalement décider de se rasseoir. Elle accuse le coup, mentionnant la guerre contre les divinistes, la voie du guerrier, des combats, de la guerre…
”Je ne cherche pas à savoir exactement ce que je suis, j’existe, tout simplement. Je suis une partie de Sekaï et des mortels, il y a un peu de moi en chacun d’entre vous, tout comme il y a de vous en moi. Je ne sais pas vraiment ce que je fais, j’erre. Je répands la violence. Parce que c’est rigolo.”
Après une courte pause, elle regarde la médecin essoufflée, comprenant que le partage d’essence l’a peut-être un peu plus chamboulé que ce qu’elle ose admettre.
”Prends ton temps. La bonne nouvelle, c’est que ce qui vient de se passer va grandement augmenter notre compatibilité. Non seulement tu t’es blessée, mais tu as vu une partie de la véhémence à l’état pure. Maintenant, laisse le temps faire son oeuvre. Plus tu maintiens un contact charnel avec moi, et plus je pourrai modifier ton corps à l’extrême, si c’est ce que tu souhaites.”
L’armure colossale se replie sur elle-même pour que les bras avides de la Multitude puissent atteindre le torse de Praelia, les doigts des bras factices viennent se ficher dans les pans de la brèche de la cuirasse et tirent sur les bords pour les déchirer un peu plus, laissant voir l’intérieur macabre de l’armure tandis que le bras droit de Praelia s’engouffre dans la faille, et en ressort la scie de Gigli que la guérisseuse tenait auparavant. Le géant dépose l’outil sur les genoux de Nineveh et disparaît instantanément, comme si toute cette apparition démoniaque n’avait été qu’un mauvais rêve ou une illusion dont seule l’herbe aplatie sur le sol témoigne encore du contraire.
”Attendons quelques jours avant de commencer, mais en attendant on peut effectivement déjà commencer à échanger.”
”De surcroit, sache aussi que je peux lire ton esprit, ainsi tu n’as pas besoin de me parler de ta voix physique, pour me répondre lorsque je parle dans ta tête il te suffit de formuler ta pensée de manière claire. D’ailleurs, la première fois que j’y ai jeté un oeil, ton oncle a également l’air d’être quelqu’un d’intéressant, j’aimerai bien le rencontrer.”
Invité
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Une fois n’est pas coutume, Nineveh prend un instant à réagir, encore un peu dans le gaz, la faute à une expérience du troisième type qu’elle n’était pas forcément prête à assumer. Elle se relève, un peu groggy.
« Parce que c’est rigolo. » Motif tout à fait recevable.
Elle ramasse la scie de gigli avant de vérifier que l’armure était bien réelle en inspectant le jardin : il y a bien quelques traces du passage de la chose en question. Preuve il en est que, ce n’était pas une simple hallucination, mais bien une manifestation démoniaque comme on en trouve dans les livres.
« Eh bien, si je suis ouverte à certaines modifications corporelles, je vais devoir décliner le contact charnel prolongé. Il n’y a qu’un seul masculin avec lequel j’ai envie d’avoir du contact physique prolongé et en ce moment, il doit être sur les côtes républicaines à soulever des pierres. Parce que c’est rigolo. » Caeso lui manque, beaucoup. « En revanche, tu seras de toutes les opérations et peut-être plus. »
Elle retourne à l’attention et se sert un grand verre de vin avant de l’abattre cul sec. Après un bref effort de concentration elle articule un petit
« C’est ta part. Celle-ci est la mienne. Je vais rester à l’oral quand je le peux, au motif que je n’aime pas les conversations silencieuses. »
Avant de prendre un autre verre, pour elle cette fois-ci. Elle pose la scie de gigli sur la table et regarde par la fenêtre : c’est une journée assez extraordinaire et une petite parenthèse alcoolisée est la bienvenue. Après une longue expiration, un peu pensive, Nineveh retourne au sujet principal.
« Quand je parlais de la jungle, c’était plus ou moins en lien avec mon oncle tout à l’heure. Il doit être quelque part au fin fond des jungles du Reike à poursuivre ses expériences. Tu t’entendrais bien avec lui et surtout, tu ne manquerais pas de souvenir, vu le nombre de sujets qu’il doit trouver dans le coin où il est. Si tu veux le rencontrer, il faudra déjà le trouver et je ne suis pas certaine de pouvoir le faire seule. »
Elle hésite un instant.
« Tu voudrais être de la partie si je le retrouve un jour ? Ce n’est pas comme si Melorn était le meilleur endroit pour toi. Dans la jungle… Il se peut que tu trouves ton bonheur. » Entre psychopathes ?
Peut-être.
Nineveh a un coup d’œil vers sa sacoche de médecin qui trône sur son bureau : il va être temps de retourner en balade dans le continent. Pour recruter du monde pour retrouver son oncle et finir ce qu’il a commencé, mais aussi pour tester certaines hypothèses. Encore faut-il que Violence reste à ses côtés pour le moment. Difficile de trouver des sujets de test pour…
Elle peut toujours être sa propre cobaye comme au bon vieux temps.
Soit la jungle pour son oncle, soit les côtes républicaines pour son homme. Le choix est assez simple finalement. Ces dernières semaines ont pu resituer les priorités de la médecin.
« Et du coup, si tu es un esprit de la guerre, tu ne risques pas de t’ennuyer si je ne bute ou ne torture personne ? »
« Parce que c’est rigolo. » Motif tout à fait recevable.
Elle ramasse la scie de gigli avant de vérifier que l’armure était bien réelle en inspectant le jardin : il y a bien quelques traces du passage de la chose en question. Preuve il en est que, ce n’était pas une simple hallucination, mais bien une manifestation démoniaque comme on en trouve dans les livres.
« Eh bien, si je suis ouverte à certaines modifications corporelles, je vais devoir décliner le contact charnel prolongé. Il n’y a qu’un seul masculin avec lequel j’ai envie d’avoir du contact physique prolongé et en ce moment, il doit être sur les côtes républicaines à soulever des pierres. Parce que c’est rigolo. » Caeso lui manque, beaucoup. « En revanche, tu seras de toutes les opérations et peut-être plus. »
Elle retourne à l’attention et se sert un grand verre de vin avant de l’abattre cul sec. Après un bref effort de concentration elle articule un petit
« C’est ta part. Celle-ci est la mienne. Je vais rester à l’oral quand je le peux, au motif que je n’aime pas les conversations silencieuses. »
Avant de prendre un autre verre, pour elle cette fois-ci. Elle pose la scie de gigli sur la table et regarde par la fenêtre : c’est une journée assez extraordinaire et une petite parenthèse alcoolisée est la bienvenue. Après une longue expiration, un peu pensive, Nineveh retourne au sujet principal.
« Quand je parlais de la jungle, c’était plus ou moins en lien avec mon oncle tout à l’heure. Il doit être quelque part au fin fond des jungles du Reike à poursuivre ses expériences. Tu t’entendrais bien avec lui et surtout, tu ne manquerais pas de souvenir, vu le nombre de sujets qu’il doit trouver dans le coin où il est. Si tu veux le rencontrer, il faudra déjà le trouver et je ne suis pas certaine de pouvoir le faire seule. »
Elle hésite un instant.
« Tu voudrais être de la partie si je le retrouve un jour ? Ce n’est pas comme si Melorn était le meilleur endroit pour toi. Dans la jungle… Il se peut que tu trouves ton bonheur. » Entre psychopathes ?
Peut-être.
Nineveh a un coup d’œil vers sa sacoche de médecin qui trône sur son bureau : il va être temps de retourner en balade dans le continent. Pour recruter du monde pour retrouver son oncle et finir ce qu’il a commencé, mais aussi pour tester certaines hypothèses. Encore faut-il que Violence reste à ses côtés pour le moment. Difficile de trouver des sujets de test pour…
Elle peut toujours être sa propre cobaye comme au bon vieux temps.
Soit la jungle pour son oncle, soit les côtes républicaines pour son homme. Le choix est assez simple finalement. Ces dernières semaines ont pu resituer les priorités de la médecin.
« Et du coup, si tu es un esprit de la guerre, tu ne risques pas de t’ennuyer si je ne bute ou ne torture personne ? »
Arme des Veilleurs
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Nineveh inspecte vite fait son gazon comme pour valider ce que ses sens ont perçu ces dernières minutes avant de récupérer Violence et de retourner à l’intérieur. Elle exprime également son refus de la garder avec elle en permanence.
”Soit. Mais reste consciente que notre symbiose prendra plus de temps à s’établir.” Après une petite pause, le Démon s’enquiert des intentions de la médecin. ”Y a t-il des modifications corporelles que tu vises en premier lieu? Dépendant de la profondeur du changement, je n’ai pas besoin d’autant de compatibilité pour performer certaines altérations, surtout avec le consentement de mon hôte.”
Le Démon est satisfait de participer aux opérations, ce sera l’occasion d’accumuler un peu de connaissances supplémentaires. L’elfe se rassied à la table, se servant un verre de vin de plus avant de rester silencieuse quelques instants, pensive. Violence n’interrompt pas ses pensées mais elle attends avidement le fruit de sa réflexion, dans ces premiers moments passés ensembles, chaque interaction avec sa nouvelle hôte est cruciale pour la suite. Il s’agit de convaincre, de gagner sa confiance et à terme normalement, de tuer, mais dans ce cas de figure si particulier cette dernière étape ne sera probablement pas au rendez-vous. Lorsque la guérisseuse finit par briser le silence en prenant la parole, elle lui fait une proposition curieuse. Aller retrouver son oncle dans la jungle, pourtant d’après les retombées des problèmes que celui ci lui pose, Violence partait du principe qu’elle n’aurait pas trop envie de le retrouver, mais visiblement l’appât de l’amour familiale et du partage de la même discipline sont plus fort que ça.
”Ce serait avec grand plaisir, il semble être quelqu’un en qui j’aurai grand intérêt, cependant je ne peux pas partir maintenant, il y a encore des choses que je dois faire à Melorn.” D’ailleurs… ”Est-ce que tu connais un endroit ou un bâtiment dans cette ville qui descendrait dans les profondeurs de la cité comme des catacombes ou un réseau souterrain?”
Prenant note de sa réponse, le Démon se dit qu’il ira chercher plus tard, il n’est pas pressé par le temps et pour le moment elle a plus intéressant sous les mains dans l’immédiat. Nineveh conserve son air rêveur, bien différent de ses déboirs surexcités de tout à l’heure, son humeur semble changeante assez facilement ce qui fait se demander à Violence quelle genre de Nineveh apparaît quand il faut opérer sur des patients. Si les souvenirs dans lesquels elle a puisé étaient riches en expériences et en passé chirurgical, bien souvent les états d’âmes et les humeurs sont des informations qui passent à la trappe au profit des évènements dans le stockage mémoriel.
”Ce n’est pas un soucis, encore moins si tu me laisse me nourrir de tes souvenirs sanglants.”
Ils continuèrent un petit peu de discuter pendant le restant de la soirée avant que Nineveh n’étouffe le feu, éteigne les éclairages magiques et n’aille se coucher, Violence elle-même se plonge dans le revisionnage de certains souvenirs qui la constituent afin de se préserver de la plénitude insupportable. Passant le restant de la nuit dans cette transe. Le lendemain, ainsi que les jours qui suivirent, la médecin reprit son train train habituel, vaquant à ses occupations et à sa profession le jour, parlant à sa scie vivante et échangeant un peu avec elle dans les moments de solitude ou parfois mentalement en présence d’autrui. Après déjà une petite semaine d’activité, en rentrant un soir de la maison d’un alité particulièrement malade, Nineveh s’apprête à déposer l’outil sentient sur la table quand celui ci prends la parole.
”Nineveh.”
Entre les opérations auxquelles elle a participé dans la semaine, les quelques souvenirs créés et partagés par la médecin et le Démon ainsi que le temps écoulé et le consentement de son hôte, il était temps ne serait-ce que de faire un premier test.
”Je pense que le moment est venu. Je te laisse procéder aux préparations que tu souhaites mettre en place.”
”Soit. Mais reste consciente que notre symbiose prendra plus de temps à s’établir.” Après une petite pause, le Démon s’enquiert des intentions de la médecin. ”Y a t-il des modifications corporelles que tu vises en premier lieu? Dépendant de la profondeur du changement, je n’ai pas besoin d’autant de compatibilité pour performer certaines altérations, surtout avec le consentement de mon hôte.”
Le Démon est satisfait de participer aux opérations, ce sera l’occasion d’accumuler un peu de connaissances supplémentaires. L’elfe se rassied à la table, se servant un verre de vin de plus avant de rester silencieuse quelques instants, pensive. Violence n’interrompt pas ses pensées mais elle attends avidement le fruit de sa réflexion, dans ces premiers moments passés ensembles, chaque interaction avec sa nouvelle hôte est cruciale pour la suite. Il s’agit de convaincre, de gagner sa confiance et à terme normalement, de tuer, mais dans ce cas de figure si particulier cette dernière étape ne sera probablement pas au rendez-vous. Lorsque la guérisseuse finit par briser le silence en prenant la parole, elle lui fait une proposition curieuse. Aller retrouver son oncle dans la jungle, pourtant d’après les retombées des problèmes que celui ci lui pose, Violence partait du principe qu’elle n’aurait pas trop envie de le retrouver, mais visiblement l’appât de l’amour familiale et du partage de la même discipline sont plus fort que ça.
”Ce serait avec grand plaisir, il semble être quelqu’un en qui j’aurai grand intérêt, cependant je ne peux pas partir maintenant, il y a encore des choses que je dois faire à Melorn.” D’ailleurs… ”Est-ce que tu connais un endroit ou un bâtiment dans cette ville qui descendrait dans les profondeurs de la cité comme des catacombes ou un réseau souterrain?”
Prenant note de sa réponse, le Démon se dit qu’il ira chercher plus tard, il n’est pas pressé par le temps et pour le moment elle a plus intéressant sous les mains dans l’immédiat. Nineveh conserve son air rêveur, bien différent de ses déboirs surexcités de tout à l’heure, son humeur semble changeante assez facilement ce qui fait se demander à Violence quelle genre de Nineveh apparaît quand il faut opérer sur des patients. Si les souvenirs dans lesquels elle a puisé étaient riches en expériences et en passé chirurgical, bien souvent les états d’âmes et les humeurs sont des informations qui passent à la trappe au profit des évènements dans le stockage mémoriel.
”Ce n’est pas un soucis, encore moins si tu me laisse me nourrir de tes souvenirs sanglants.”
Ils continuèrent un petit peu de discuter pendant le restant de la soirée avant que Nineveh n’étouffe le feu, éteigne les éclairages magiques et n’aille se coucher, Violence elle-même se plonge dans le revisionnage de certains souvenirs qui la constituent afin de se préserver de la plénitude insupportable. Passant le restant de la nuit dans cette transe. Le lendemain, ainsi que les jours qui suivirent, la médecin reprit son train train habituel, vaquant à ses occupations et à sa profession le jour, parlant à sa scie vivante et échangeant un peu avec elle dans les moments de solitude ou parfois mentalement en présence d’autrui. Après déjà une petite semaine d’activité, en rentrant un soir de la maison d’un alité particulièrement malade, Nineveh s’apprête à déposer l’outil sentient sur la table quand celui ci prends la parole.
”Nineveh.”
Entre les opérations auxquelles elle a participé dans la semaine, les quelques souvenirs créés et partagés par la médecin et le Démon ainsi que le temps écoulé et le consentement de son hôte, il était temps ne serait-ce que de faire un premier test.
”Je pense que le moment est venu. Je te laisse procéder aux préparations que tu souhaites mettre en place.”
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« Parmi les modifications corporelles, il y en a effet différentes altérations physique que j’envisage oui. » Répond Nineveh, un peu songeuse. « Notamment la régénération durable et totale des ligaments et tendons. Afin de pouvoir mettre des contraintes beaucoup plus intenses sur mon corps. Mais c’est surtout l’estomac des vautours qui m’intrigue, leur capacité à avaler tout et n’importe quoi, mais aussi à recracher le contenu de leur panse pour intimider les autres animaux. Ce n’est pas très classieux, mais c’est toujours très efficace et surprenant. »
Quant à la question sur les souterrains :
« Oui, il y a des égouts en ville, assez grands je pense. Je n’y suis jamais allé, mais s’ils sont comme d’autres égouts ailleurs sur le continent, nul ne doute qu’il y a de l’espace. »
Mais tout cela est encore sujet à réflexion et les jours s’écoulent dans une routine qui casse avec un quotidien d’ordinaire agité. Entre le tribunal, l’enquête et les bruits de couloirs, il est agréable de retrouver ses marques : opération, traitement, recherche, loisir. Le tout sans subir l’opprobre ignorant des autres. Il y a quelque chose de relaxant à savoir que l’orage est passé, même si en un sens, l’elfe n’ignore pas qu’elle va remettre le doigt dans l’engrenage. Preuve en est de la scie de Gigli qui la suit partout depuis quelque temps.
« Alors il est l’heure. Ce soir, nous verrons de quoi il retourne. Nous allons commencer délicatement avec l’estomac. »
Et pour ça, il y a une petite expérience très désagréable qui l’attend. Elle récupère quelques feuilles dans son jardin et commence à les mâcher : des anesthésiants d’une part et surtout, de la coca de l’autre. Pour se garder éveiller et avoir de l’énergie, éviter de tomber dans les pommes au premier pépin.
« Très simplement, je voudrais que tu augmentes l’acidité de mon estomac de toutes tes forces, très lentement. » Annonce la docteur en se préparant une gomme protectrice. « N’hésite pas. Je suis en train de prendre les mesures pour me prémunir d’effets secondaires. J’avalerais un morceau d’onglet laissé à faisander, pour voir si j’arrive à le digérer sans faire d’intoxication alimentaire. Au pire des cas, je me réveillerai fiévreuse, j’utiliserai mes pouvoirs et retour à la normale. »
Sa voix se fait plus tenue alors qu’elle sent son œsophage se durcir, tout comme son estomac. Il faut que les membranes tiennent le choc, sinon elle risque de se tuer. Elle observe la pâte semi-rigide dans le bol de bois et passe le doigt dedans. Elle commence à se tartiner les gencives et les dents de cette enveloppe protectrice avant de continuer sur la langue. Sur une table, une grande cruche d’eau et non loin, un seau où vomir.
Parce que même si la médecin est très qualifiée dans son domaine, elle risque quand même de s’endommager la santé avec ces bêtises. Si elle a confiance en elle, il vaut mieux prévoir un plan de secours et régurgiter le contenu de son estomac reste encore une bonne façon d’agir.
« Juste pour savoir, Violence, c’est la première fois que tu fais ce genre d’essai ? Je veux dire, avec un patient consentant et informé de ce qui va lui arriver ? Ou alors c’étaient toujours des guerriers qui disaient oui, sans réellement comprendre ce qui pouvait se produire ? »
En sentant le ph monter dans ventre, l’elfe a un soupir d’appréhension : ça va être le baptême du feu.
« Tu t’en sors de ton côté ? Pour l’instant je me sens bien. Si on excepte la montée d’adrénaline. »
Même si la toubib anticipe une certaine envie de vomir.
Quant à la question sur les souterrains :
« Oui, il y a des égouts en ville, assez grands je pense. Je n’y suis jamais allé, mais s’ils sont comme d’autres égouts ailleurs sur le continent, nul ne doute qu’il y a de l’espace. »
Mais tout cela est encore sujet à réflexion et les jours s’écoulent dans une routine qui casse avec un quotidien d’ordinaire agité. Entre le tribunal, l’enquête et les bruits de couloirs, il est agréable de retrouver ses marques : opération, traitement, recherche, loisir. Le tout sans subir l’opprobre ignorant des autres. Il y a quelque chose de relaxant à savoir que l’orage est passé, même si en un sens, l’elfe n’ignore pas qu’elle va remettre le doigt dans l’engrenage. Preuve en est de la scie de Gigli qui la suit partout depuis quelque temps.
« Alors il est l’heure. Ce soir, nous verrons de quoi il retourne. Nous allons commencer délicatement avec l’estomac. »
Et pour ça, il y a une petite expérience très désagréable qui l’attend. Elle récupère quelques feuilles dans son jardin et commence à les mâcher : des anesthésiants d’une part et surtout, de la coca de l’autre. Pour se garder éveiller et avoir de l’énergie, éviter de tomber dans les pommes au premier pépin.
« Très simplement, je voudrais que tu augmentes l’acidité de mon estomac de toutes tes forces, très lentement. » Annonce la docteur en se préparant une gomme protectrice. « N’hésite pas. Je suis en train de prendre les mesures pour me prémunir d’effets secondaires. J’avalerais un morceau d’onglet laissé à faisander, pour voir si j’arrive à le digérer sans faire d’intoxication alimentaire. Au pire des cas, je me réveillerai fiévreuse, j’utiliserai mes pouvoirs et retour à la normale. »
Sa voix se fait plus tenue alors qu’elle sent son œsophage se durcir, tout comme son estomac. Il faut que les membranes tiennent le choc, sinon elle risque de se tuer. Elle observe la pâte semi-rigide dans le bol de bois et passe le doigt dedans. Elle commence à se tartiner les gencives et les dents de cette enveloppe protectrice avant de continuer sur la langue. Sur une table, une grande cruche d’eau et non loin, un seau où vomir.
Parce que même si la médecin est très qualifiée dans son domaine, elle risque quand même de s’endommager la santé avec ces bêtises. Si elle a confiance en elle, il vaut mieux prévoir un plan de secours et régurgiter le contenu de son estomac reste encore une bonne façon d’agir.
« Juste pour savoir, Violence, c’est la première fois que tu fais ce genre d’essai ? Je veux dire, avec un patient consentant et informé de ce qui va lui arriver ? Ou alors c’étaient toujours des guerriers qui disaient oui, sans réellement comprendre ce qui pouvait se produire ? »
En sentant le ph monter dans ventre, l’elfe a un soupir d’appréhension : ça va être le baptême du feu.
« Tu t’en sors de ton côté ? Pour l’instant je me sens bien. Si on excepte la montée d’adrénaline. »
Même si la toubib anticipe une certaine envie de vomir.
Arme des Veilleurs
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La soigneuse se dirige dans son jardin, elle fouille parmis ses plantes médicinales pour récupérer celles qu’elle cherche et en arrache quelques feuilles qu’elle mâche dans sa bouche avant de les laisser descendre dans son estomac. Violence n’a aucune idée de ce que c’est et lit dans l’esprit de Nineveh pour l’apprendre, des anti-douleurs. Effectivement, ça ne sera pas de trop. De manière quasi-systématique ses hôtes souffrent énormément pendant les transformations brutales, elle se souvient de Capella Tiamat qui avait déchiré la jungle reikoise de ses cris de douleur quand elle lui avait transmise ses dons. La guérisseuse continue ses préparatifs, elle applique une pâte protectrice dans sa bouche, tartinant ses dents et ses gencives avec. Activant sa senseur magique pour commencer à inspecter le corps qu’elle s’apprête à prendre, Violence repère également des traces de magie sur l’oesophage de son sujet et son estomac. Aucune autre anomalie.
Bien.
”Consentante, non, ça m’est déjà arrivé d’avoir des gens en quête de pouvoir me donner leur corps de leur plein gré en s’attendant au pire.” La voix physique du Démon se fait presque moqueuse en prononçant ces mots. ”Informé par contre, c’est une première, les mortels n’ont d’habitude pas idée de ce à quoi ils acquiesce.”
Une fois Nineveh totalement en position, le Démon rajoute:
”Attrape moi dans ta main droite. Je vais recueillir ton consentement, il faut que tu y croies, c’est l’influence locale de ton cerveau sur les cellules de ton corps qui les font se soumettre à moi, je vais avoir besoin de me frayer un chemin de ta main jusqu’à ton estomac. Quelles parties de ton corps m’abandonne-tu?”
Alors qu’elle lui réponds, elle lui demande également comment elle s’en sort. Violence remarque que c’est sans doute la première fois qu’elle possède une relation aussi… amicale? Est-ce que c’est le mot que les mortels utiliseraient pour ce genre de situation? …avec son hôte. D’habitude elle aurait pour but de la tuer mais tout est différent ici, ce qu’elle cherche à obtenir, ce sont des connaissances et non des souvenirs à rajouter à sa collection. Ça lui fait étrange. D’ailleurs maintenant qu’elle considère les choses sous cet angle, il serait peut-être bon qu’elle prenne elle-même des précautions.
”Tu veux peut-être mordre dans quelque chose, les anti-douleurs pourront bien ne pas être suffisants, je vais lire dans ton esprit pendant tout le processus, donc si jamais tu souhaites arrêter tu n’auras qu’à le penser avec suffisamment de conviction. Je vais procéder à la première étape, l’intrusion. Ensuite seulement je modifierai ta constitution.”
Bon, c’est l’heure d’y aller. Violence se concentre attentivement, cette fois elle ne peut pas faire n’importe quoi avec le corps de son hôte, ce n’est pas qu’un simple outil de destruction qu’elle altère à la va-vite et qu’elle compte jeter au bout de quelques jours. Ce jouet là est précieux.
”Prête?”
Fermement calée dans la paume droite de Nineveh, Violence entame la fusion corruptrice, la peau à l’intérieur de la main de l’elfe se met à fondre, elle se liquéfie pour fusionner avec le métal ésotérique du manche de la scie et se solidifier enfin. Normalement, ça évite à son hôte d’avoir la liberté de lâcher le Démon mais c’est également une protection pour le corps de la victime, en rompant trop rapidement le contact le corps pourrait subir des dégâts interne en reprenant sa forme initiale trop vite. La sensation similaire à une brûlure est désagréable, Violence sent Nineveh crisper les muscles de sa main, tentant de la lâcher par réflexe. À l’intérieur de la mélasse de peau brûlée et de matière démonique, la passerelle est établie entre les deux corps, le Démon commence à relier les canaux lymphatiques à son corps métallique.
”Contact. Je vais commencer à remonter, ce sera moins désagréable que la première partie, mais ça va piquer un peu.”
Provoquant alors une sensation d’irradiation le long d’un des canaux de lymphe, la corruption se fraye un chemin à travers le bras en remontant vers le thymus, au fur et à mesure de sa progression, les microscopiques tentacules d’influence démoniaque s’immisce entre les ganglions, soudoyant les cellules du corps qui ne lui oppose que peu de résistance, elle détruit chaque noyau, insérant sa propre main mise dans les enroulements acidiques qui contiennent l’information du vivant. Lentement, sûrement, Violence atteint le sternum. Elle fait acheminer sa mana jusque dans la petite poche lymphatique qu’elle utilise temporairement pour y stocker sa magie, avant de continuer à descendre le long des canaux jusqu’à atteindre les intestins.
”J’y suis. Prépare toi, c’est ce qui va être le plus douloureux.”
Aussi délicatement que possible, Violence s’introduit à l’intérieur des organes, défaisant les tissus biologiques pour les remplacer par ses propres empreintes ADN, les nerfs tressaillaient, le système immunitaire s’insurge et le Démon détruit localement les quelques cellules blanches qui l’endiguent dans sa progression.
”Concentre toi, plus tu te laisse aller, plus ton corps me reconnaîtra comme une menace et plus ce sera pénible.”
Pour Nineveh, pas pour le Démon. Continuant de traverser les parois de l’estomac, Violence arrive enfin de l’autre côté à l’intérieur de la poche gastrique, là, elle prends quelques instants pour essayer de comprendre ce qu’elle a en face d’elle. Visiblement, la corrosion des sucs digestifs tient d’un acide que le corps fabrique de lui même via les cloisons estomacales mais il le coupe avec de l’eau afin de réguler sa concentration. Alors si elle réduit l’apport en eau… non, si elle fait ça le corps pourrait ne pas parvenir à contrôler la teneur et ça serait dangereux, il vaut mieux augmenter la production d’acide quitte à avoir plus de liquide. Piratant les tissus pariétaux, elle modifie le patrimoine génétique de Nineveh pour diminuer les réponses des cellules aux mesures environnantes d’acide. Celles ci se mettent à produire en surplus et le liquide s’écoule dans l’estomac de la soigneuse. Maintenant, il est temps de stabiliser les nerfs pour faire arrêter la douleur. Voilà.
”C’est b-”
Un instant.
Observant ce qu’il reste des feuilles de coca à l’intérieur de la poche gastrique, Violence se rends compte d’un léger soucis, les enzymes du corps de Nineveh sont maintenant trop lentes par rapport à la vitesse de désintégration des sucs.
”Mmh. Je crois que j’ai un problème, enfin nous avons un problème. Ton corps ne digère plus, il se contente juste de désagréger la nourriture. Ce n’est pas dangereux dans l’immédiat mais je ne sais pas comment corriger ça, alors soit tu me dis comment faire, soit il ne faudra pas rester plus d’une semaine comme ça au maximum.”
Marquant une pause pour laisser son hôte assimiler le tout et surtout se remettre du processus, elle rajoute:
”Et maintenant?”
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Nineveh observe un instant la scie de Gigli. Elle y croit à fond : c’est une médecin et surtout, elle est la disciple de son oncle et la dernière héritière en date des savoirs de sa famille. Magic était une parenthèse dans son cursus, une validation officielle. Le reste ? Le reste est une accumulation de preuves de sa compétence et cette expérience ne sera la dernière que pour quelques jours, le temps qu’elle réussisse une nouvelle opération ou soigne une nouvelle maladie. D’humeur orgueilleuse, l’esprit de la médecin se lit comme à livre ouvert.
Et pourtant, il y a une profonde appréhension qui lui tient compagnie aussi. Elle a les capacités pour réussir, mais cela ne veut pas dire que c’est sans risque.
« Le système lymphatique, les nerfs de l’estomac et le système digestif. Tu auras le contrôle là-dessus, je me garde une porte de sortie au cas où. »
Elle s’empare de la scie de Gigli et serre fort. Puis devant la suite des consignes, récupère une langue de cuir avant de mordre dedans. Elle lui donne le signal du départ et… magie !
La douleur n’a rien d’insupportable, mais elle reste un violent désagrément. En particulier lorsque la médecin jette un œil à sa main pour la voir fondre et Violence s’incruster dans son corps. Elle tente bien de lâcher, mais il est trop tard pour ça.
La chaleur monte le long de son bras et à l’intérieur, Nineveh peut sentir qu’une partie de son corps ne lui répond plus. Violence est à l’œuvre et la médecin doit faire un effort consciencieux pour ne pas rejeter en bloc l’influence de la lame démoniaque, ou même de réparer les changements derrière elle.
En particulier lorsqu’elle son estomac se transformer en une cuve qui pourrait dévorer du métal. En sentant ses entrailles se transformer en un sac de matière corrosive, l’elfe prend sur elle.
Elle doit faire quelques pas dans la pièce mordant de toutes ses forces pour garder son calme. Il y a cette sensation désagréable dans toute une partie de son corps d’être transpercée par mille aiguilles. L’amour de la médecine requiert beaucoup d’abnégation et de patience, elle tient en songeant à toutes les modifications qu’elle a en tête, toutes les tentatives qui vont suivre après celle-là, que c’est le plus dur. Il doit bien y avoir un moyen d’anesthésier la douleur non ? Si elle l’a fait pour ses patients, elle peut modifier son système nerveux pour altérer sa perception des évènements, non ?
Quand elle a vent de ce problème d’enzyme, Nineveh a un rire.
« C’est pas grave. Ce n’est pas le but. Un instant. »
Elle titube vers le sceau avant de rendre le contenu de son estomac au fond du bois imperméabilisé. Il y a foule, suffisamment pour qu’elle en tombe à genou et se cramponne au contenant. Elle ferme les yeux, lève un doigt solennel.
« Attend. »
Deuxième dose. Cette fois-ci, c’est toute la bile qui dégage. En attendant l’acide ronger le bois, la médecin a un sourire fébrile. Elle vient de dégueuler son déjeuner, mais c’est un problème pour plus tard.
Elle se traîne jusqu’à sa cuisine, récupère le vieux morceau de viande faisandé qu’elle s’était mise de côté et tire la langue en voyant la drôle de couleur qu’il a pris. Elle secoue la tête avant de le gober d’une traite, puis de tasser tout ça avec un grand verre. Un hoquet d’inconfort plus tard, elle se permet de répondre, quand elle a récupéré et qu’elle entend un et maintenant ?
« Maintenant ? Je vais attendre quelques instants, le temps que mon estomac produise encore un peu d’acide, puis tu pourras sortir. J’ai vomi de l’acide et pour ce qui est de la digestion de vautour, c’est un problème qui se posera plus tard. Si déjà, je ne suis pas malade demain, ce sera une grande victoire. » Elle allait se débarbouiller dans la salle d’eau, puis se rappelant que Violence se nourrit de souvenirs violents, elle fait un effort de concentration. « Bouge pas, c’est pour toi. »
Elle ferme les yeux. Elle cherche ce souvenir immonde, cette fois où avec son oncle, elle avait testé une thérapie par électrochoc. Dans ses jeunes années, quand ils avaient été sollicités pour traiter un cas de mélancolie extrême.
Puis elle se souvient exactement de ce qui s’était passé, la manière dont il avait fallu ceinturer le bougre à une table sous le regard de ses frères et sœurs. Comment Nineveh avait dû se mettre à califourchon sur son torse pour éviter qu’il ne se brise les vertèbres avec le choc électrique.
Puis la scène se coupe : oh bigre.
Elle se souvient d’une de ses pensées alors, « pas comme l’autre », ce qui sous-entend qu’il y a un type qui s’est brisé les vertèbres en recevant un électrochoc.
« Au moins, le second a été sauvé de sa dépression pour un temps. » Essaie de temporiser Nineveh en haussant les épaules. « Dommage pour le premier. On va se rassurer en se disant que de toute manière, il avait déjà fait deux tentatives. Hein ? » Demande l’elfe a l’attention de Violence, en espérant que l’arme ne se soit pas tapée une indigestion de brutalité. « Mon oncle y avait été un peu fort cette fois-là. »
La médecin se relève péniblement et va dans la salle d’eau pour se rincer la bouche.
« Tu peux te désincarner, je pense qu’il y a assez de bile dans mon estomac pour griller ce morceau de viande pourri. » Dit-elle à l’attention de son complice en horreur. « C’est la première d’une longue suite d’expérience. » Explique l’elfe en finissant de se gargariser. « Je vais jeter le seau à l’égout. Et toi ? Comment c’était la médecine hautement expérimentale ? Pas trop pénible ? Sympa le souvenir des thérapies de choc? J'en ai toute une banque si tu veux. »
Et pourtant, il y a une profonde appréhension qui lui tient compagnie aussi. Elle a les capacités pour réussir, mais cela ne veut pas dire que c’est sans risque.
« Le système lymphatique, les nerfs de l’estomac et le système digestif. Tu auras le contrôle là-dessus, je me garde une porte de sortie au cas où. »
Elle s’empare de la scie de Gigli et serre fort. Puis devant la suite des consignes, récupère une langue de cuir avant de mordre dedans. Elle lui donne le signal du départ et… magie !
La douleur n’a rien d’insupportable, mais elle reste un violent désagrément. En particulier lorsque la médecin jette un œil à sa main pour la voir fondre et Violence s’incruster dans son corps. Elle tente bien de lâcher, mais il est trop tard pour ça.
La chaleur monte le long de son bras et à l’intérieur, Nineveh peut sentir qu’une partie de son corps ne lui répond plus. Violence est à l’œuvre et la médecin doit faire un effort consciencieux pour ne pas rejeter en bloc l’influence de la lame démoniaque, ou même de réparer les changements derrière elle.
En particulier lorsqu’elle son estomac se transformer en une cuve qui pourrait dévorer du métal. En sentant ses entrailles se transformer en un sac de matière corrosive, l’elfe prend sur elle.
Elle doit faire quelques pas dans la pièce mordant de toutes ses forces pour garder son calme. Il y a cette sensation désagréable dans toute une partie de son corps d’être transpercée par mille aiguilles. L’amour de la médecine requiert beaucoup d’abnégation et de patience, elle tient en songeant à toutes les modifications qu’elle a en tête, toutes les tentatives qui vont suivre après celle-là, que c’est le plus dur. Il doit bien y avoir un moyen d’anesthésier la douleur non ? Si elle l’a fait pour ses patients, elle peut modifier son système nerveux pour altérer sa perception des évènements, non ?
Quand elle a vent de ce problème d’enzyme, Nineveh a un rire.
« C’est pas grave. Ce n’est pas le but. Un instant. »
Elle titube vers le sceau avant de rendre le contenu de son estomac au fond du bois imperméabilisé. Il y a foule, suffisamment pour qu’elle en tombe à genou et se cramponne au contenant. Elle ferme les yeux, lève un doigt solennel.
« Attend. »
Deuxième dose. Cette fois-ci, c’est toute la bile qui dégage. En attendant l’acide ronger le bois, la médecin a un sourire fébrile. Elle vient de dégueuler son déjeuner, mais c’est un problème pour plus tard.
Elle se traîne jusqu’à sa cuisine, récupère le vieux morceau de viande faisandé qu’elle s’était mise de côté et tire la langue en voyant la drôle de couleur qu’il a pris. Elle secoue la tête avant de le gober d’une traite, puis de tasser tout ça avec un grand verre. Un hoquet d’inconfort plus tard, elle se permet de répondre, quand elle a récupéré et qu’elle entend un et maintenant ?
« Maintenant ? Je vais attendre quelques instants, le temps que mon estomac produise encore un peu d’acide, puis tu pourras sortir. J’ai vomi de l’acide et pour ce qui est de la digestion de vautour, c’est un problème qui se posera plus tard. Si déjà, je ne suis pas malade demain, ce sera une grande victoire. » Elle allait se débarbouiller dans la salle d’eau, puis se rappelant que Violence se nourrit de souvenirs violents, elle fait un effort de concentration. « Bouge pas, c’est pour toi. »
Elle ferme les yeux. Elle cherche ce souvenir immonde, cette fois où avec son oncle, elle avait testé une thérapie par électrochoc. Dans ses jeunes années, quand ils avaient été sollicités pour traiter un cas de mélancolie extrême.
Puis elle se souvient exactement de ce qui s’était passé, la manière dont il avait fallu ceinturer le bougre à une table sous le regard de ses frères et sœurs. Comment Nineveh avait dû se mettre à califourchon sur son torse pour éviter qu’il ne se brise les vertèbres avec le choc électrique.
Puis la scène se coupe : oh bigre.
Elle se souvient d’une de ses pensées alors, « pas comme l’autre », ce qui sous-entend qu’il y a un type qui s’est brisé les vertèbres en recevant un électrochoc.
« Au moins, le second a été sauvé de sa dépression pour un temps. » Essaie de temporiser Nineveh en haussant les épaules. « Dommage pour le premier. On va se rassurer en se disant que de toute manière, il avait déjà fait deux tentatives. Hein ? » Demande l’elfe a l’attention de Violence, en espérant que l’arme ne se soit pas tapée une indigestion de brutalité. « Mon oncle y avait été un peu fort cette fois-là. »
La médecin se relève péniblement et va dans la salle d’eau pour se rincer la bouche.
« Tu peux te désincarner, je pense qu’il y a assez de bile dans mon estomac pour griller ce morceau de viande pourri. » Dit-elle à l’attention de son complice en horreur. « C’est la première d’une longue suite d’expérience. » Explique l’elfe en finissant de se gargariser. « Je vais jeter le seau à l’égout. Et toi ? Comment c’était la médecine hautement expérimentale ? Pas trop pénible ? Sympa le souvenir des thérapies de choc? J'en ai toute une banque si tu veux. »
Arme des Veilleurs
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Après avoir vomi le contenu entier de son estomac dans le seau, Nineveh bouge jusqu’à la cuisine, elle semble faible ça se lit dans ses mouvements à sa manière de trainer les pieds derrière elle et de se tenir contre le mur en se déplaçant. Pendant un petit moment, Violence a le doute sur les chances de survie de la femme, est-ce qu’elle allait lui claquer entre les doigts? Non, non c’est juste une réaction à la douleur, dans tout les cas elle doit la préserver de l’état de choc et la prochaine fois y aller avec plus de délicatesse quitte à ce que le processus soit plus long. L’elfe ingurgite d’un seul coup un onglet entier, si le Démon n’est pas tout à fait au fait de ce qui est comestible ou pas pour les mortels, la moue que semble tirer la médecin avant de gober le bout de viande d’une traite lui laisse penser que celui ci ne doit pas être normalement bon. En jetant un coup d’oeil à l’intérieur de la poche gastrique, elle voit effectivement la venaison se dissoudre tandis que l’estomac le comprime tout en le noyant d’acide. Alors que Nineveh réponds à sa question en lui disant de s’extirper de son corps, Violence pondère sérieusement les deux options qui s’offrent à elle, faire ce qu’on lui demande sans poser de question, ou mettre en garde son hôte. Ce n’est pas tant par soucis de conservation qu’elle hésite réellement, normalement ce qui arrive à sa manieuse lui importe peu et elle pourrait facilement en trouver un autre en fouillant dans les rues de Melorn, mais c’est la première fois qu’elle s’adonne à autant de complexité dans ses modifications et l’exploration de ses propres capacités grâce à l’aide de la soigneuse est une chance d’en apprendre plus qu’elle ne souhaite pas laisser passer aussi facilement. D’un autre côté, elle possède de la magie… de l’autre, Violence a toujours besoin d’établir et de conserver un lien de confiance entre elle et l’elfe si elle a envie que celle ci continue la symbiose. Hmm. Alors qu’elle est entrain de réfléchir, Nineveh lui fait un cadeau, en se concentrant mentalement elle lui offre des souvenirs d’une expérience que le Démon assimile plutôt à de la torture où elle et son oncle traitent des patients visiblements en bonne santé physique via des chocs électriques. L’un des patients dans ces fragments de mémoire a le corps tellement parcouru de spasmes qu’il finit par s’arquer jusqu’à ce que son dos émette un craquement lugubre et qu’une moitié de son corps s’immobilise totalement. Violence savoure ces offrandes avec une grande avidité, visionnant la mémoire en même temps que l’elfe fait l’effort de s’en rappeler pour créer ses propres copies de ces souvenirs. C’est cela qui finalement, fait se décider le Démon ronronnant presque inconsciemment de satisfaction dans l’esprit de son hôte. Il attends que Nineveh reprenne ses esprits tandis que celle ci semble bafouiller pour se justifier de ces expériences pour le moins brutales avant de prendre finalement la parole.
”Si je sors maintenant, la concentration d’acide encore présent dans ton estomac va dissoudre tes propres tissus organiques de l’intérieur. Il va falloir que tu te soignes au fur et à mesure que les sucs ressortent de ton corps en ligne droite, ce ne sera sûrement pas très agréable. Après je peux rester un petit peu plus pour réguler la teneur de l’acide, le temps que ça se fasse, tu auras déjà complètement assimilé l’onglet pourri que tu as avalé.”
La médecin lui ayant également demandé ce que Violence elle-même a pensé de cette opération, la scie vivante enchaîne:
”C’était… intéressant, d’ordinaire je modifie des structures organiques beaucoup plus grosses, là, c’était différent. Il y avait beaucoup plus de détails qui entrain en compte. Je me suis aperçu qu’il n’y a pas que de l’eau et de l’acide dans les sucs digestifs d’ailleurs. Il y a quelque chose d’autre, sa structure et sa fabrication par le corps sont beaucoup plus complexes donc je n’ai pas cherché à l’altérer mais j’imagine qu’avec un peu d’entraînement je pourrai y toucher.” Après un petit temps de réflexion, Violence continue. ”Lorsque je pirate les cellules d’un corps, celles ci consomment de l’énergie qui transite dans les veines, ce n’est pas exactement comme de la mana, c’est physique, il y a quelque chose de… minuscule, et quand les cellules l’assimilent elles ont de quoi fonctionner, je me demande s’il s’agit du même type de composant qui constitue le reste de ton acide gastrique. Normalement c’est via la nourriture que les mortels génèrent de l’énergie n’est-ce pas?”
Le Démon sort de ses pensées en réalisant que l’elfe est un peu gênée dans ses mouvements à cause de la Scie de Gigli bloquée dans sa main.
”Oh attends, laisse moi arranger ça.”
Sans provoquer de douleurs supplémentaires si ce n’est qu’une simple sensation de chatouillement, Violence augmente la longueur des canaux lymphatiques qui la relie au corps de Nineveh pour les faire passer en extérieur, le surplus ressortant de sa main à l’endroit où la peau tuméfiée s’ouvre pour faire la connection. Le tout, en augmentant leur solidité et leur élasticité, de cette façon la guérisseuse pouvait lâcher l’Arme Famélique en la laissant pendre à l’attache organique qui sortait de sa paume sans pour autant rompre le contact physique. C’était une méthode peu gracieuse mais comme Nineveh l’avait dit elle même, parfois c’était nécessaire.
Pendant que son hôte jette le contenu gargouillant du seau de bois dans les égouts, Violence rajoute:
”J’ai t’ai entendu penser pendant l’altération que tu espérais que la douleur serait moindre lors des prochaines fois. J’ai une mauvaise nouvelle, ce ne sera pas le cas. Par contre, donne moi ta moelle épinière et je pourrai couper tes signaux de douleurs pendant que je travaille sur ton corps, par contre je suppose que ce serait dangereux pour toi étant donné que ce sera encore une première pour moi, je ne sais pas vraiment quelles sont les fonctions vitales nécessaires à tenir. Apprends moi.”
”Si je sors maintenant, la concentration d’acide encore présent dans ton estomac va dissoudre tes propres tissus organiques de l’intérieur. Il va falloir que tu te soignes au fur et à mesure que les sucs ressortent de ton corps en ligne droite, ce ne sera sûrement pas très agréable. Après je peux rester un petit peu plus pour réguler la teneur de l’acide, le temps que ça se fasse, tu auras déjà complètement assimilé l’onglet pourri que tu as avalé.”
La médecin lui ayant également demandé ce que Violence elle-même a pensé de cette opération, la scie vivante enchaîne:
”C’était… intéressant, d’ordinaire je modifie des structures organiques beaucoup plus grosses, là, c’était différent. Il y avait beaucoup plus de détails qui entrain en compte. Je me suis aperçu qu’il n’y a pas que de l’eau et de l’acide dans les sucs digestifs d’ailleurs. Il y a quelque chose d’autre, sa structure et sa fabrication par le corps sont beaucoup plus complexes donc je n’ai pas cherché à l’altérer mais j’imagine qu’avec un peu d’entraînement je pourrai y toucher.” Après un petit temps de réflexion, Violence continue. ”Lorsque je pirate les cellules d’un corps, celles ci consomment de l’énergie qui transite dans les veines, ce n’est pas exactement comme de la mana, c’est physique, il y a quelque chose de… minuscule, et quand les cellules l’assimilent elles ont de quoi fonctionner, je me demande s’il s’agit du même type de composant qui constitue le reste de ton acide gastrique. Normalement c’est via la nourriture que les mortels génèrent de l’énergie n’est-ce pas?”
Le Démon sort de ses pensées en réalisant que l’elfe est un peu gênée dans ses mouvements à cause de la Scie de Gigli bloquée dans sa main.
”Oh attends, laisse moi arranger ça.”
Sans provoquer de douleurs supplémentaires si ce n’est qu’une simple sensation de chatouillement, Violence augmente la longueur des canaux lymphatiques qui la relie au corps de Nineveh pour les faire passer en extérieur, le surplus ressortant de sa main à l’endroit où la peau tuméfiée s’ouvre pour faire la connection. Le tout, en augmentant leur solidité et leur élasticité, de cette façon la guérisseuse pouvait lâcher l’Arme Famélique en la laissant pendre à l’attache organique qui sortait de sa paume sans pour autant rompre le contact physique. C’était une méthode peu gracieuse mais comme Nineveh l’avait dit elle même, parfois c’était nécessaire.
Pendant que son hôte jette le contenu gargouillant du seau de bois dans les égouts, Violence rajoute:
”J’ai t’ai entendu penser pendant l’altération que tu espérais que la douleur serait moindre lors des prochaines fois. J’ai une mauvaise nouvelle, ce ne sera pas le cas. Par contre, donne moi ta moelle épinière et je pourrai couper tes signaux de douleurs pendant que je travaille sur ton corps, par contre je suppose que ce serait dangereux pour toi étant donné que ce sera encore une première pour moi, je ne sais pas vraiment quelles sont les fonctions vitales nécessaires à tenir. Apprends moi.”
Invité
Invité
Nineveh hésite un instant, puis se résigne avec un soupir.
« Alors reste à l’intérieur. Je te laisse faire la régulation. »
L’elfe écoute très attentivement les remarques de Violence sur le contenu de son estomac et la génération de sucs gastriques. Il est toujours utile de connaître le fonctionnement de son corps d’un point de vue autre. Même si cela veut dire expérimenter de manière interdite sur soi.
« Oui, les mortels mangent pour récupérer de l’énergie. De la viande de préférence, les végétaux sont moins riches. Que… Quoi ? » Se surprend la médecin en voyant la scie de Gigli se déconnecter de sa main tout en pendant à un filet de chair.
Le tout, sans la moindre douleur, si ce n’est une vague chatouille qu’elle doit réprimer : ce n’est pas l’heure de rire après avoir sécrété des acides surpuissants dans son estomac. C’est plus que non conventionnelle à ce stade, mais la médecin se demande jusqu’où elle pourrait pousser le vice. Serait-il possible de s’inventer un fléau d’arme biologique ? Un gros boulet d’os pour éclater un chevalier d’un coup de pétanque osseuse ? Ce serait extrêmement perturbant, mais probablement jouissif.
En général, détourner la médecine de son usage primaire a toujours été une passion chez Nineveh.
En jetant le seau à l’égout, l’elfe écoute attentivement l’arme démoniaque.
« Je ne vais pas te donner le contraire de ma moelle épinière, trop risqué. J’ai vu en personne les effets que peuvent avoir une blessure à cet endroit ou une erreur de manipulation. Il y a de nombreuses fonctions vitales qui travaillent de paires les unes avec les autres. S’il y a un pépin à hauteur de ma colonne vertébral, c’est un coup à finir paralysée à vie. Inutile de te dire que je ne souhaite pas finir mon demi millénaire prisonnière de mon corps ou d’un fauteuil roulant. » En remplissant le seau d’eau savonneuse, la médecin réfléchit toutefois à la suite des opérations, ce qui pourrait être pertinent et utile pour Violence, mais aussi pour elle. « Il y a d’autres moyens pour inhiber la douleur et la capacité à réagir. » Explique la docteur avant de poser le seau dans un coin de la salle d’eau, elle le laisse tremper pour la nuit.
Il y a plus important à faire.
Elle retourne à son cabinet pour ouvrir un grand placard fermé à clef, où s’entassent les différents flacons de produits pharmaceutiques. D’une main experte, elle navigue entre les flacons à la recherche d’un relaxant musculaire qu’elle a eu l’occasion d’utiliser plus d’une fois. Le curare a toujours eu ses faveurs quand il s’agit d’attraper des forcenés récalcitrants et des malades psychotiques. Une petite dose injectée par l’intermédiaire d’une aiguille et d’une sarbacane, ensuite il s’agit de marcher un peu et de cueillir l’intéressé. C’est un peu comme les champignons, mais avec plus de sport et un brancard en tissu.
Il y avait cette fois, où elle avait dû récupérer un chevalier en pleine crise d’hallucinations à cause de champignons plus qu’exotiques. Avec d’autres gardes, elle avait dû poursuivre monsieur dans toute la cité en attendant que le produit fasse effet et hélas, lorsque le curare s’est mis à agir, il s’est effondré en se cognant la tête contre une table. Il a été difficile d’expliquer au paternel pourquoi son rejeton est rentré sur une civière avec un cocard, mais bref.
Elle récupère le flacon de curare en ayant une grimace : c’est un peu gênant comme souvenir. Nineveh s’installe à la table de sa salle à manger avec le poison… relaxant musculaire.
« Violence, puisque nous en sommes à la gestion de la douleur, je te laisse libre accès à mon bras droit. Je vais m’injecter une légère dose de curare, suffisamment pour engourdir mon bras que tu puisses voir par toi-même les effets d’un relaxant musculaire, de l’intérieur. » Avant d’ajouter les actes aux mots, en se piquant à l’aide d’une aiguille trempée dans un flacon de curare. « Aïe. »
Et maintenant, il ne reste plus qu’à attendre.
Ou du moins, c’est ce que pense l’elfe, jusqu’au moment où elle jette un coup d’œil à la pendule à eau dans sa demeure, avant d’avoir un long soupir.
« Je suis bête. Il va bientôt être l’heure de manger et surtout, » reprend la médecin avec une pointe d’agacement, « je suis droitière. Je viens d’endormir mon bras de cuisine alors qu’il va être l’heure du diner ! » S’énerve la docteur.
Elle hésite une seconde, puis range le curare avant de se diriger vers la cuisine en luttant péniblement pour garder l’usage de son bras droit. Ce qui n’est pas gagné vu la dose qu’elle est injectée.
« Pas de ricanement Violence, je suis tout à fait en mesure de cuisiner à une main. » Quel était le menu de ce soir déjà ? Purée de pomme de terres avec du cochon de lait. Dit le tableau noir de la cuisine, ce qui suscite un long soupir chez Nineveh. Ce n’est pas le plus simple en terme de gastronomie pour manchot. « Par les dieux, la prochaine fois je regarderai l’heure avant de m’empoisonner pour la science. »
Elle récupère un couteau de la main droite et… En fait non, elle arrive simplement à poser le bras sur le long couteau à viande qu’elle aimerait récupérer pour découper le porc, mais sa main ne répond plus. Impossible d’agripper quoi que ce soit.
Bordel…
« Ça va la dedans ? J’espère que mes nerfs procurent un meilleur spectacle que mon bras droit. »
« Alors reste à l’intérieur. Je te laisse faire la régulation. »
L’elfe écoute très attentivement les remarques de Violence sur le contenu de son estomac et la génération de sucs gastriques. Il est toujours utile de connaître le fonctionnement de son corps d’un point de vue autre. Même si cela veut dire expérimenter de manière interdite sur soi.
« Oui, les mortels mangent pour récupérer de l’énergie. De la viande de préférence, les végétaux sont moins riches. Que… Quoi ? » Se surprend la médecin en voyant la scie de Gigli se déconnecter de sa main tout en pendant à un filet de chair.
Le tout, sans la moindre douleur, si ce n’est une vague chatouille qu’elle doit réprimer : ce n’est pas l’heure de rire après avoir sécrété des acides surpuissants dans son estomac. C’est plus que non conventionnelle à ce stade, mais la médecin se demande jusqu’où elle pourrait pousser le vice. Serait-il possible de s’inventer un fléau d’arme biologique ? Un gros boulet d’os pour éclater un chevalier d’un coup de pétanque osseuse ? Ce serait extrêmement perturbant, mais probablement jouissif.
En général, détourner la médecine de son usage primaire a toujours été une passion chez Nineveh.
En jetant le seau à l’égout, l’elfe écoute attentivement l’arme démoniaque.
« Je ne vais pas te donner le contraire de ma moelle épinière, trop risqué. J’ai vu en personne les effets que peuvent avoir une blessure à cet endroit ou une erreur de manipulation. Il y a de nombreuses fonctions vitales qui travaillent de paires les unes avec les autres. S’il y a un pépin à hauteur de ma colonne vertébral, c’est un coup à finir paralysée à vie. Inutile de te dire que je ne souhaite pas finir mon demi millénaire prisonnière de mon corps ou d’un fauteuil roulant. » En remplissant le seau d’eau savonneuse, la médecin réfléchit toutefois à la suite des opérations, ce qui pourrait être pertinent et utile pour Violence, mais aussi pour elle. « Il y a d’autres moyens pour inhiber la douleur et la capacité à réagir. » Explique la docteur avant de poser le seau dans un coin de la salle d’eau, elle le laisse tremper pour la nuit.
Il y a plus important à faire.
Elle retourne à son cabinet pour ouvrir un grand placard fermé à clef, où s’entassent les différents flacons de produits pharmaceutiques. D’une main experte, elle navigue entre les flacons à la recherche d’un relaxant musculaire qu’elle a eu l’occasion d’utiliser plus d’une fois. Le curare a toujours eu ses faveurs quand il s’agit d’attraper des forcenés récalcitrants et des malades psychotiques. Une petite dose injectée par l’intermédiaire d’une aiguille et d’une sarbacane, ensuite il s’agit de marcher un peu et de cueillir l’intéressé. C’est un peu comme les champignons, mais avec plus de sport et un brancard en tissu.
Il y avait cette fois, où elle avait dû récupérer un chevalier en pleine crise d’hallucinations à cause de champignons plus qu’exotiques. Avec d’autres gardes, elle avait dû poursuivre monsieur dans toute la cité en attendant que le produit fasse effet et hélas, lorsque le curare s’est mis à agir, il s’est effondré en se cognant la tête contre une table. Il a été difficile d’expliquer au paternel pourquoi son rejeton est rentré sur une civière avec un cocard, mais bref.
Elle récupère le flacon de curare en ayant une grimace : c’est un peu gênant comme souvenir. Nineveh s’installe à la table de sa salle à manger avec le poison… relaxant musculaire.
« Violence, puisque nous en sommes à la gestion de la douleur, je te laisse libre accès à mon bras droit. Je vais m’injecter une légère dose de curare, suffisamment pour engourdir mon bras que tu puisses voir par toi-même les effets d’un relaxant musculaire, de l’intérieur. » Avant d’ajouter les actes aux mots, en se piquant à l’aide d’une aiguille trempée dans un flacon de curare. « Aïe. »
Et maintenant, il ne reste plus qu’à attendre.
Ou du moins, c’est ce que pense l’elfe, jusqu’au moment où elle jette un coup d’œil à la pendule à eau dans sa demeure, avant d’avoir un long soupir.
« Je suis bête. Il va bientôt être l’heure de manger et surtout, » reprend la médecin avec une pointe d’agacement, « je suis droitière. Je viens d’endormir mon bras de cuisine alors qu’il va être l’heure du diner ! » S’énerve la docteur.
Elle hésite une seconde, puis range le curare avant de se diriger vers la cuisine en luttant péniblement pour garder l’usage de son bras droit. Ce qui n’est pas gagné vu la dose qu’elle est injectée.
« Pas de ricanement Violence, je suis tout à fait en mesure de cuisiner à une main. » Quel était le menu de ce soir déjà ? Purée de pomme de terres avec du cochon de lait. Dit le tableau noir de la cuisine, ce qui suscite un long soupir chez Nineveh. Ce n’est pas le plus simple en terme de gastronomie pour manchot. « Par les dieux, la prochaine fois je regarderai l’heure avant de m’empoisonner pour la science. »
Elle récupère un couteau de la main droite et… En fait non, elle arrive simplement à poser le bras sur le long couteau à viande qu’elle aimerait récupérer pour découper le porc, mais sa main ne répond plus. Impossible d’agripper quoi que ce soit.
Bordel…
« Ça va la dedans ? J’espère que mes nerfs procurent un meilleur spectacle que mon bras droit. »
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