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Et voilà. Elle avait encore fait une bêtise. Elle devrait vraiment cesser de parler de sujets personnels avec lui, elle avait l'impression que cela finissait toujours par lui rappeler des souvenirs douloureux. Piteuse, elle détourna le regard.
Après avoir payé le voyage, elle reporta son attention sur son invité avec qui elle venait d'échanger de statut rien qu'en posant le pied sur le territoire du Reike, juste à temps pour entendre un soldat lui demander des nouvelles de ses vêtements. Oh. C'était vrai. Où étaient passés ceux qu'il portait avant le duel ? Les avaient-ils oubliés sur l'île ? Quelle idiote, mais quelle idiote !
Néanmoins, elle n'eut pas le temps de donner des ordres pour que quelqu'un aille vérifier que l'homme se remettait en marche. Suivi de ses soldats. Elle se hâta de le rejoindre, se tenant plus près de lui que le voulait la bienséance. Mais elle n'avait pas l'habitude d'être entourée de militaire. Des serviteurs, des employés, oui, mais pas de soldats en armes.
- C'est si dangereux, ici ?
Elle n'en menait pas large, c'était le moins qu'on puisse dire. Néanmoins, elle retrouva vite sa bonne humeur lorsqu'elle jeta un oeil à la carte du restaurant qu'il venait de réserver.
- Du poisson, hein ? Vous marquez déjà des points !
Comment avait-il fait ? Il avait trouvé du premier coup ce qu'elle préférait manger ! Avait-il un pouvoir qui lui permettait de lire dans ses pensées ? Non, il fallait quelque chose de plus puissant, puisqu'elle n'avait pas pensé au poisson avant de jeter un oeil sur cette carte. Comment savait-il ? Elle l'observa, incrédule, pendant plusieurs minutes, avant de réaliser que ce n'était pas convenable de de se hâter de détourner le regard.
Elle pouvait, par exemple, se concentrer sur la salle dont il venait de lui ouvrir la porte. Elle passa donc devant lui, le remerciant au passage d'un signe de tête. Puis, avec l'assurance de l'habitude, elle alla allumer les lumières. Les dernières furent celles de la scène, sur laquelle elle resta le temps d'observer les lieux. Finalement, c'était moins impressionnant que ce qu'elle aurait pensé. C'était plus petit, plus... Intime. Finalement, mis à part la présence de la scène, cette pièce ressemblait beaucoup aux salles de répétition auxquelles elle était habituée. Oubliant immédiatement qu'elle n'était pas seule, elle disparut en coulisses. Normalement, les instruments devaient y être rangés, quelque part. Elle espérait simplement qu'ils n'étaient pas enfermés à clé, même s'il serait plus logique qu'ils le soient.
Elle avait vu juste. Lorsqu'elle ouvrit la porte marquée comme étant la réserve, tous les coffres, quoi qu'ils contiennent, étaient fermés et, évidemment, impossibles à ouvrir sans clé. Alors, elle dut revenir vers le propriétaire (?) des lieux.
- Je suis désolée de vous avoir abandonné comme ça. Mais vous comprenez, tout ça, c'est ma passion ! Enfin, je m'égare. Je pense qu'il doit y avoir une clé pour pouvoir accéder à la réserve...
Après avoir payé le voyage, elle reporta son attention sur son invité avec qui elle venait d'échanger de statut rien qu'en posant le pied sur le territoire du Reike, juste à temps pour entendre un soldat lui demander des nouvelles de ses vêtements. Oh. C'était vrai. Où étaient passés ceux qu'il portait avant le duel ? Les avaient-ils oubliés sur l'île ? Quelle idiote, mais quelle idiote !
Néanmoins, elle n'eut pas le temps de donner des ordres pour que quelqu'un aille vérifier que l'homme se remettait en marche. Suivi de ses soldats. Elle se hâta de le rejoindre, se tenant plus près de lui que le voulait la bienséance. Mais elle n'avait pas l'habitude d'être entourée de militaire. Des serviteurs, des employés, oui, mais pas de soldats en armes.
- C'est si dangereux, ici ?
Elle n'en menait pas large, c'était le moins qu'on puisse dire. Néanmoins, elle retrouva vite sa bonne humeur lorsqu'elle jeta un oeil à la carte du restaurant qu'il venait de réserver.
- Du poisson, hein ? Vous marquez déjà des points !
Comment avait-il fait ? Il avait trouvé du premier coup ce qu'elle préférait manger ! Avait-il un pouvoir qui lui permettait de lire dans ses pensées ? Non, il fallait quelque chose de plus puissant, puisqu'elle n'avait pas pensé au poisson avant de jeter un oeil sur cette carte. Comment savait-il ? Elle l'observa, incrédule, pendant plusieurs minutes, avant de réaliser que ce n'était pas convenable de de se hâter de détourner le regard.
Elle pouvait, par exemple, se concentrer sur la salle dont il venait de lui ouvrir la porte. Elle passa donc devant lui, le remerciant au passage d'un signe de tête. Puis, avec l'assurance de l'habitude, elle alla allumer les lumières. Les dernières furent celles de la scène, sur laquelle elle resta le temps d'observer les lieux. Finalement, c'était moins impressionnant que ce qu'elle aurait pensé. C'était plus petit, plus... Intime. Finalement, mis à part la présence de la scène, cette pièce ressemblait beaucoup aux salles de répétition auxquelles elle était habituée. Oubliant immédiatement qu'elle n'était pas seule, elle disparut en coulisses. Normalement, les instruments devaient y être rangés, quelque part. Elle espérait simplement qu'ils n'étaient pas enfermés à clé, même s'il serait plus logique qu'ils le soient.
Elle avait vu juste. Lorsqu'elle ouvrit la porte marquée comme étant la réserve, tous les coffres, quoi qu'ils contiennent, étaient fermés et, évidemment, impossibles à ouvrir sans clé. Alors, elle dut revenir vers le propriétaire (?) des lieux.
- Je suis désolée de vous avoir abandonné comme ça. Mais vous comprenez, tout ça, c'est ma passion ! Enfin, je m'égare. Je pense qu'il doit y avoir une clé pour pouvoir accéder à la réserve...
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Ils n'eurent pas le loisir de discuter plus longuement, qu'un autre homme fit son apparition. À la couleur de ses cheveux, elle comprit immédiatement leur lien de parenté. Après tout, les cheveux blancs, ce n'était pas commun... Elle servit sa révérence habituelle au nouveau venu lorsqu'elle lui fut présentée. Lorsqu'il commenta la mise de Tagar, Maria fit un geste pour le défendre, mais n'en eut pas le temps. D'un autre côté, en avait-elle même le droit ? Il savait se défendre, non ? Dans tous les cas, il n'avait pas besoin de l'aide d'une étrangère qui connaissait son cousin beaucoup moins bien que lui.
Bien vite, ils furent séparés, lui allant se toiletter et elle étant dirigée vers... Elle visait la réserve, mais eut droit à une visite complète des lieux. Quelque chose lui disait même qu'elle pouvait voir des pièces habituellement fermées au public... D'un autre côté, elle n'était jamais du côté du public, lorsqu'elle entrait dans une telle salle. Elle était une artiste, et entrait donc toujours par la porte leur étant destinée.
Pour autant, elle ne s'attendait pas non plus à visiter le local technique... À ce point de la visite, elle se sentit obligée de préciser :
- Hum... Je venais juste pour un violon...
Elle eut droit à une soudaine excuse face à laquelle elle dut se retenir de se moquer de lui avant d'être dirigée dans la bonne direction, cette fois. Et il lui confia le précieux sésame, la clé du rangement des violons.
- Je vous laisse le soin de choisir.
Elle hocha la tête et prit son temps, effleurant d'abord le bois de chacun des instruments, dans son élément. Elle le faisait en fermant les yeux, ressentant l'âme de chacun d'eux. Car oui, pour elle, chaque instrument avait son âme. Ils avaient chacun leur voix, après tout. Pour elle, l'association parfaite entre un musicien et un instrument était le résultat d'une communication silencieuse et parfaitement limpide entre eux. Les mauvaises notes étaient des désaccords. Si quelqu'un était incapable de tirer la moindre mélodie digne de ce nom d'un instrument, cela signifiait que la personne ne savait pas les choisir, que la communication avait échoué. Pour choisir un instrument, il fallait que son âme résonne de la manière la plus parfaite possible avec celle de son instrumentiste. Et cela, ça pouvait demander du temps. Du temps qu'elle prenait volontiers. Voilà pourquoi elle ne se pressait pas, à l'écoute de ce qu'elle ressentait en caressant les différents bois. La plupart des musiciens devaient tester plusieurs instruments avant de se décider. Pas elle. Elle ne saurait trop comment l'expliquer, mais elle savait d'instinct avec quels instruments elle ne pourrait pas communiquer. Quant aux autres... C'était plus compliqué mais, en y investissant encore plus de temps, elle pouvait finir par les classer.
Cette introspection attentive terminée, elle saisit le manche de l'instrument qu'elle touchait, puis ouvrit les yeux. Elle le voyait pour la première fois, mais savait qu'il serait son compagnon de la soirée.
- Ce sera celui-là ou rien, déclara-t-elle en récupérant l'archet.
Elle précéda donc le propriétaire des lieux qui refermait les portes derrière elle et rejoignit enfin son ancien adversaire sur scène. Elle le salua d'un sourire :
- Pardonnez le délai. Honnêtement, je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais je sais que ce violon est celui qui m'est le plus adapté parmi ceux présents ici.
- Vous ne l'avez même pas testé...
- Inutile ! Seuls les débutants testent un instrument avant de le choisir !
Elle lui avait visiblement cloué le bec. Venait-elle de traiter tous les instrumentistes qu'il connaissait de débutants ? Probablement. Mais elle s'en moquait. Reportant son attention sur Tagar, elle lui rendit un nouveau sourire alors qu'elle se mettait en position.
- Prêt ?
C'était plutôt une manière de lui demander de lui donner le feu vert. Une fois fait, elle n'aurait qu'à abaisser l'archet pour entendre pour la première fois la voix de l'instrument qu'elle avait choisi. Elle avait hâte.
Bien vite, ils furent séparés, lui allant se toiletter et elle étant dirigée vers... Elle visait la réserve, mais eut droit à une visite complète des lieux. Quelque chose lui disait même qu'elle pouvait voir des pièces habituellement fermées au public... D'un autre côté, elle n'était jamais du côté du public, lorsqu'elle entrait dans une telle salle. Elle était une artiste, et entrait donc toujours par la porte leur étant destinée.
Pour autant, elle ne s'attendait pas non plus à visiter le local technique... À ce point de la visite, elle se sentit obligée de préciser :
- Hum... Je venais juste pour un violon...
Elle eut droit à une soudaine excuse face à laquelle elle dut se retenir de se moquer de lui avant d'être dirigée dans la bonne direction, cette fois. Et il lui confia le précieux sésame, la clé du rangement des violons.
- Je vous laisse le soin de choisir.
Elle hocha la tête et prit son temps, effleurant d'abord le bois de chacun des instruments, dans son élément. Elle le faisait en fermant les yeux, ressentant l'âme de chacun d'eux. Car oui, pour elle, chaque instrument avait son âme. Ils avaient chacun leur voix, après tout. Pour elle, l'association parfaite entre un musicien et un instrument était le résultat d'une communication silencieuse et parfaitement limpide entre eux. Les mauvaises notes étaient des désaccords. Si quelqu'un était incapable de tirer la moindre mélodie digne de ce nom d'un instrument, cela signifiait que la personne ne savait pas les choisir, que la communication avait échoué. Pour choisir un instrument, il fallait que son âme résonne de la manière la plus parfaite possible avec celle de son instrumentiste. Et cela, ça pouvait demander du temps. Du temps qu'elle prenait volontiers. Voilà pourquoi elle ne se pressait pas, à l'écoute de ce qu'elle ressentait en caressant les différents bois. La plupart des musiciens devaient tester plusieurs instruments avant de se décider. Pas elle. Elle ne saurait trop comment l'expliquer, mais elle savait d'instinct avec quels instruments elle ne pourrait pas communiquer. Quant aux autres... C'était plus compliqué mais, en y investissant encore plus de temps, elle pouvait finir par les classer.
Cette introspection attentive terminée, elle saisit le manche de l'instrument qu'elle touchait, puis ouvrit les yeux. Elle le voyait pour la première fois, mais savait qu'il serait son compagnon de la soirée.
- Ce sera celui-là ou rien, déclara-t-elle en récupérant l'archet.
Elle précéda donc le propriétaire des lieux qui refermait les portes derrière elle et rejoignit enfin son ancien adversaire sur scène. Elle le salua d'un sourire :
- Pardonnez le délai. Honnêtement, je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais je sais que ce violon est celui qui m'est le plus adapté parmi ceux présents ici.
- Vous ne l'avez même pas testé...
- Inutile ! Seuls les débutants testent un instrument avant de le choisir !
Elle lui avait visiblement cloué le bec. Venait-elle de traiter tous les instrumentistes qu'il connaissait de débutants ? Probablement. Mais elle s'en moquait. Reportant son attention sur Tagar, elle lui rendit un nouveau sourire alors qu'elle se mettait en position.
- Prêt ?
C'était plutôt une manière de lui demander de lui donner le feu vert. Une fois fait, elle n'aurait qu'à abaisser l'archet pour entendre pour la première fois la voix de l'instrument qu'elle avait choisi. Elle avait hâte.
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S'il ne s'était pas excusé, elle aurait pu se sentir insultée. Traiter les vêtements si généreusement offerts de haillons ! Décidemment, elle commençait à comprendre le point de vue de ses parents sur les Reikois ! Au lieu de quoi, elle se contenta de sourire une fois de plus :
- Je me doutais qu'ils ne seraient peut-être pas à votre goût.
Puis le duo se mit en place. Le violon sur son épaule, elle posa doucement le menton sur le support prévu à cet effet et hocha la tête lorsqu'il lui indiqua le morceau. Fermant les yeux, elle laissa l'osmose avec son instrument se créer. Avec une voix en plus, cela ajoutait une saveur différente au morceau. Une saveur appréciable. Elle finit par abandonner la partition en se contentant d'une improvisation apte à mettre le chant en valeur. Après tout, jouer les faire-valoir, c'était ce qu'elle savait probablement le mieux faire. Lorsque la chanson se termina, elle s'amusa à improviser un final de son cru, et laissa la musique résonner un moment dans sa tête avant de rouvrir les yeux et de baisser son instrument.
Puis vint un nouveau compliment. Elle sourit doucement :
- Ce n'est que la passion. Et l'osmose avec l'instrument. Quant à vous... Permettez-moi d'être franche, mais la technique est parfaite, je ne peux le nier. Mais vous ne trnasmettez pas d'émotion... Ce n'est pas ce qui vous plaît le plus, je me trompe ?
Elle le rejoignit alors et accepta de bon coeur le verre offert, même si elle n'avait pas réellement soif. Puis elle poursuivit :
- Si je puis me permettre un nouveau conseil, vivez ce que vous chantez. Et surtout, n'hésitez pas à improviser ! Vous croyez que, de mon côté, j'ai suivi la partition tout du long ? Amusez-vous, c'est le plus important.
Puis il lui demanda de noter. Ah, alors, cela aussi faisait partie de la partition ? Mais elle n'était pas la meilleure juge : après tout, elle ne pourrait jamais s'auto-congratuler lorsqu'il était question de musique.
- Vous. Sans hésiter.
Elle avait failli ajouter qu'il était le seul concurrent mais se retint in extremis. Il serait capable de tenter de lui prouver le contraire, tel qu'elle pensait le connaître. Puis, sautant lestement sur la scène, elle récupéra l'instrument et lança, malicieuse :
- Le secret : s'amuser ! Regardez ce que ça donne, par exemple !
Et elle se lança dans un solo rythmé et, surtout, qui lui permettait de se défouler tout en s'amusant de manière extrême.
Puis elle reposa sur lui son regard brillant, légèrement essoufflée :
- Alors ? Votre verdict ?
- Je me doutais qu'ils ne seraient peut-être pas à votre goût.
Puis le duo se mit en place. Le violon sur son épaule, elle posa doucement le menton sur le support prévu à cet effet et hocha la tête lorsqu'il lui indiqua le morceau. Fermant les yeux, elle laissa l'osmose avec son instrument se créer. Avec une voix en plus, cela ajoutait une saveur différente au morceau. Une saveur appréciable. Elle finit par abandonner la partition en se contentant d'une improvisation apte à mettre le chant en valeur. Après tout, jouer les faire-valoir, c'était ce qu'elle savait probablement le mieux faire. Lorsque la chanson se termina, elle s'amusa à improviser un final de son cru, et laissa la musique résonner un moment dans sa tête avant de rouvrir les yeux et de baisser son instrument.
Puis vint un nouveau compliment. Elle sourit doucement :
- Ce n'est que la passion. Et l'osmose avec l'instrument. Quant à vous... Permettez-moi d'être franche, mais la technique est parfaite, je ne peux le nier. Mais vous ne trnasmettez pas d'émotion... Ce n'est pas ce qui vous plaît le plus, je me trompe ?
Elle le rejoignit alors et accepta de bon coeur le verre offert, même si elle n'avait pas réellement soif. Puis elle poursuivit :
- Si je puis me permettre un nouveau conseil, vivez ce que vous chantez. Et surtout, n'hésitez pas à improviser ! Vous croyez que, de mon côté, j'ai suivi la partition tout du long ? Amusez-vous, c'est le plus important.
Puis il lui demanda de noter. Ah, alors, cela aussi faisait partie de la partition ? Mais elle n'était pas la meilleure juge : après tout, elle ne pourrait jamais s'auto-congratuler lorsqu'il était question de musique.
- Vous. Sans hésiter.
Elle avait failli ajouter qu'il était le seul concurrent mais se retint in extremis. Il serait capable de tenter de lui prouver le contraire, tel qu'elle pensait le connaître. Puis, sautant lestement sur la scène, elle récupéra l'instrument et lança, malicieuse :
- Le secret : s'amuser ! Regardez ce que ça donne, par exemple !
Et elle se lança dans un solo rythmé et, surtout, qui lui permettait de se défouler tout en s'amusant de manière extrême.
- Musique :
Puis elle reposa sur lui son regard brillant, légèrement essoufflée :
- Alors ? Votre verdict ?
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Il voulait faire plaisir à sa mère ? Mauvaise réponse. Il réfrénait ses émotions ? Encore plus mauvaise réponse.
- L'art, et pas seulement la musique, tous les arts, c'est l'expression des émotions. Votre vie ne vous permet pas de les étaler ? Profitez-en lorsque vous chantez ! Vous maîtrisez parfaitement la technique, vous pouvez vous laisser aller à un peu de fantaisie ! Je vous l'assure, c'est tout ce qu'il vous manque pour atteindre la perfection. Ce serait dommage de passer à côté, non ?
Et là, comme ça, venant de nulle part, il lui accorda un nouveau point. Elle laissa échapper sa surprise :
- Oh ? Mais je faisais ça juste pour me faire plaisir, moi !
Puis il lui posa des questions. Elle s'assit sur le rebord de la scène, le violon sur les genoux tel un chat, pour pouvoir lui répondre plus confortablement. Au sujet de son expérience, d'abord.
- Je dois bien avouer que je ne sais pas exactement. Un siècle ? Peut-être un et demi ? Pas plus, en tous cas, avant, j'étais trop jeune. Et je n'arrive pas à me souvenir d'un moment durant lequel j'ai eu du mal à obtenir les accords désirés. Mais cette période a forcément existé...
Après tout, la perfection, ça se travaillait. Il devait bien y avoir eu un moment où elle était comme lui, à se concentrer uniquement sur la technique, jusqu'à la maîtriser parfaitement, puis découvrir qu'on pouvait s'amuser à la modifier un peu pour vraiment se faire plaisir. En tous cas, dans ses suvenirs, elle se voyait toujours avec un violon. Pas toujours dans ses mains, parfois juste quelque part dans la pièce, mais son instrument fétiche n'était jamais loin.
La question suivante acheva de la mettre dans l'embarras. Son morceau favori ? Comme si elle le savait !
- Là, je ne peux pas vous répondre, même approximativement. Parce que je n'ai pas de morceau favori. Ou plutôt, il change sans cesse, en fonction de mon humeur, de la météo, de ce que je veux montrer, de la personne ou du public à qui ma prestation est destinée, peut-être aussi d'une certaine lassitude si j'ai joué la même chose pendant trop longtemps...
Puis il s'excusa. Décidemment, c'était une manie qu'ils avaient tous les deux : se laisser aller à la spontanéité puis s'en excuser. Elle rit à cette pensée.
- Je suis bien mal placée pour vous juger : je suis comme vous ! Dites, je vais vous proposer quelque chose : tant que nous serons ici, c'est-à-dire tant que personne ne pourra nous voir, oublions un peu les convenances. Après tout, nous sommes dans un lieu de spontanéité, de liberté. Disons qu'ici, il n'y a plus de responsabilité, plus de statut social. Juste un humain et une elfe. Qu'est-ce que vous en dites ?
Ses parents auraient hurlé s'ils l'avaient entendue à ce moment précis. Mais justement, ils ne pouvaient pas l'entendre. C'était aussi la raison qui la poussait à faire cette proposition en ce lieu, à l'abri des regards. Peut-être le cousin pourrait-il les voir. Mais il comprendrait certainement. Les deux hommes avaient l'air proches, elle ne s'en faisait donc pas pour eux.
- Laissez-moi vous poser une question, moi aussi. Si vous étiez totalement libre, que vous n'étiez pas né dans cette famille, sauf si c'est ce que vous voulez, voire pas noble, si vous aviez pu tout choisir de votre vie, y compris ce qu'on ne choisit pas d'habitude, comme vos parents, votre lieu de naissance et ce genre de choses. À quoi votre vie ressemblerait-elle ? À quoi ressemblent vos rêves ?
Elle ne savait pas pourquoi elle avait posé cette question. Peut-être pour en poser elle aussi, tout simplement, et ne pas se retrouver à la traîne ? Et puis, s'il acceptait de se prêter au jeu, elle en saurait probablement bien plus sur lui que lui sur elle avec ses deux questions précédentes.
En parlant de questions, voilà qu'il lui en posait une épineuse. Techniquement, se rendre au Reike pour des concerts, elle le faisait déjà. Ce n'était pas un gros problème. Mais aller jusqu'à la capitale ? Narguer l'empereur sous son nez ? Elle ne savait pas si elle l'oserait. Et puis, serait-elle à la hauteur ? C'était la capitale, les plus grands talents de l'empire devaient donc s'y trouver. Si elle s'y faisait ridiculiser, elle ne sortirait plus jamais de chez elle. D'un autre côté, si elle parvenait à s'illustrer là-bas... Elle se ferait un nom, c'était certain. Mais, encore une fois, elle n'était pas Reikoise. Et si elle était meilleure que les meilleurs artistes reikois, elle craignait la possible colère d'un empereur qui pourrait se sentir humilié.
Elle déglutit. Il fallait répondre.
- Hum. Je ne suis pas reikoise. Il m'arrive de venir me produire dans certaines villes du Reike, vous savez. Mais la capitale... En aurais-je seulement le droit ? J'avoue que j'ai peur que votre empereur se sente insulté par ma seule présence. J'aurais adoré accepter votre offre, mais... Peut-être ailleurs ? Dans une ville moins importante ?
Elle allait le décevoir, elle en était presque certaine. Et cela lui faisait mal, mais elle préférait jouer la carte de la sécurité. Sauf s'il lui prouvait que ses craintes étaient infondées, mais elle en doutait.
- L'art, et pas seulement la musique, tous les arts, c'est l'expression des émotions. Votre vie ne vous permet pas de les étaler ? Profitez-en lorsque vous chantez ! Vous maîtrisez parfaitement la technique, vous pouvez vous laisser aller à un peu de fantaisie ! Je vous l'assure, c'est tout ce qu'il vous manque pour atteindre la perfection. Ce serait dommage de passer à côté, non ?
Et là, comme ça, venant de nulle part, il lui accorda un nouveau point. Elle laissa échapper sa surprise :
- Oh ? Mais je faisais ça juste pour me faire plaisir, moi !
Puis il lui posa des questions. Elle s'assit sur le rebord de la scène, le violon sur les genoux tel un chat, pour pouvoir lui répondre plus confortablement. Au sujet de son expérience, d'abord.
- Je dois bien avouer que je ne sais pas exactement. Un siècle ? Peut-être un et demi ? Pas plus, en tous cas, avant, j'étais trop jeune. Et je n'arrive pas à me souvenir d'un moment durant lequel j'ai eu du mal à obtenir les accords désirés. Mais cette période a forcément existé...
Après tout, la perfection, ça se travaillait. Il devait bien y avoir eu un moment où elle était comme lui, à se concentrer uniquement sur la technique, jusqu'à la maîtriser parfaitement, puis découvrir qu'on pouvait s'amuser à la modifier un peu pour vraiment se faire plaisir. En tous cas, dans ses suvenirs, elle se voyait toujours avec un violon. Pas toujours dans ses mains, parfois juste quelque part dans la pièce, mais son instrument fétiche n'était jamais loin.
La question suivante acheva de la mettre dans l'embarras. Son morceau favori ? Comme si elle le savait !
- Là, je ne peux pas vous répondre, même approximativement. Parce que je n'ai pas de morceau favori. Ou plutôt, il change sans cesse, en fonction de mon humeur, de la météo, de ce que je veux montrer, de la personne ou du public à qui ma prestation est destinée, peut-être aussi d'une certaine lassitude si j'ai joué la même chose pendant trop longtemps...
Puis il s'excusa. Décidemment, c'était une manie qu'ils avaient tous les deux : se laisser aller à la spontanéité puis s'en excuser. Elle rit à cette pensée.
- Je suis bien mal placée pour vous juger : je suis comme vous ! Dites, je vais vous proposer quelque chose : tant que nous serons ici, c'est-à-dire tant que personne ne pourra nous voir, oublions un peu les convenances. Après tout, nous sommes dans un lieu de spontanéité, de liberté. Disons qu'ici, il n'y a plus de responsabilité, plus de statut social. Juste un humain et une elfe. Qu'est-ce que vous en dites ?
Ses parents auraient hurlé s'ils l'avaient entendue à ce moment précis. Mais justement, ils ne pouvaient pas l'entendre. C'était aussi la raison qui la poussait à faire cette proposition en ce lieu, à l'abri des regards. Peut-être le cousin pourrait-il les voir. Mais il comprendrait certainement. Les deux hommes avaient l'air proches, elle ne s'en faisait donc pas pour eux.
- Laissez-moi vous poser une question, moi aussi. Si vous étiez totalement libre, que vous n'étiez pas né dans cette famille, sauf si c'est ce que vous voulez, voire pas noble, si vous aviez pu tout choisir de votre vie, y compris ce qu'on ne choisit pas d'habitude, comme vos parents, votre lieu de naissance et ce genre de choses. À quoi votre vie ressemblerait-elle ? À quoi ressemblent vos rêves ?
Elle ne savait pas pourquoi elle avait posé cette question. Peut-être pour en poser elle aussi, tout simplement, et ne pas se retrouver à la traîne ? Et puis, s'il acceptait de se prêter au jeu, elle en saurait probablement bien plus sur lui que lui sur elle avec ses deux questions précédentes.
En parlant de questions, voilà qu'il lui en posait une épineuse. Techniquement, se rendre au Reike pour des concerts, elle le faisait déjà. Ce n'était pas un gros problème. Mais aller jusqu'à la capitale ? Narguer l'empereur sous son nez ? Elle ne savait pas si elle l'oserait. Et puis, serait-elle à la hauteur ? C'était la capitale, les plus grands talents de l'empire devaient donc s'y trouver. Si elle s'y faisait ridiculiser, elle ne sortirait plus jamais de chez elle. D'un autre côté, si elle parvenait à s'illustrer là-bas... Elle se ferait un nom, c'était certain. Mais, encore une fois, elle n'était pas Reikoise. Et si elle était meilleure que les meilleurs artistes reikois, elle craignait la possible colère d'un empereur qui pourrait se sentir humilié.
Elle déglutit. Il fallait répondre.
- Hum. Je ne suis pas reikoise. Il m'arrive de venir me produire dans certaines villes du Reike, vous savez. Mais la capitale... En aurais-je seulement le droit ? J'avoue que j'ai peur que votre empereur se sente insulté par ma seule présence. J'aurais adoré accepter votre offre, mais... Peut-être ailleurs ? Dans une ville moins importante ?
Elle allait le décevoir, elle en était presque certaine. Et cela lui faisait mal, mais elle préférait jouer la carte de la sécurité. Sauf s'il lui prouvait que ses craintes étaient infondées, mais elle en doutait.
Invité
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Ainsi donc, il rêvait de puissance ? Elle secoua la tête, amusée :
- Dites donc, l'imagination, ce n'est pas votre fort, je me trompe ? La puissance, vous l'avez déjà. À moins que vous ne vouliez pas changer de vie ?
C'était une douce utopie, elle en avait conscience. Personne ne pouvait tout apprécier dans sa vie, il y avait toujours des détails que l'on préfèrerait changer. Et il confirma cette impression en venant lui expliquer une fois de plus son rôle au sein de son empire. Mais cette fois, il le faisait en des termes qui lui plaisaient.
- Prendre soin des autres... C'est un but louable. J'aimerais vous y aider...
Puis elle secoua la tête. C'était impossible, ils le savaient aussi bien l'un que l'autre. Pour travailler ensemble, il fallait faire partie de la même faction. À moins d'avoir une fonction diplomatique. Elle ne savait pas ce qu'il en était pour lui, mais savait très bien que ce n'était pas son cas à elle.
Il la vexa alors en riant de ses craintes. Qu'avait-elle fait, encore ? Il tenait si peu que cela à son intégrité ? Ou alors, il lui mentait depuis le début et complotait sa chute ? Après tout, ils s'étaient recontrés en tant qu'adversaires... Quelle idiote elle avait été, de lui accorder si vite sa confiance ! Le capitaine avait raison. Elle devrait d'ailleurs peut-être le rejoindre, pour qu'il la ramène à Justice...
Néanmoins, comme s'il avait lu dans ses pensées, il la fit douter en lui prouvant qu'il avait pensé à tout. Il lui parlait de l'organisation de tous les détails alors qu'elle n'avait même pas donné son accord. Puis il poursuivit sur le thème du public. Eh bien, en voilà un homme motivé ! D'abord perplexe quant à la main qu'il lui tendait, elle finit par comprendre ce qu'il attendait et scella l'accord, toujours ce sourire amusé sur les lèvres :
- Allez, je me laisse tenter. Mes parents vont me tuer, mais tant pis. Je suis adulte, maintenant, j'ai le droit de prendre mes propres décisions.
Puis elle se leva, déposa le violon dans un coin où il ne risquait pas de se faire marcher dessus par inadvertance, puis parcourut lentement la scène. Elle s'approcha de l'homme... Mais s'intéressa au piano. Elle se demandait d'ailleurs comment elle avait fait pour ne pas le remarquer, plus tôt. Elle effleura le clavier du bout des doigts, hésitante. Puis elle glissa un regard vers l'humain. S'ennuierait-il si elle se laissait une nouvelle fois tenter ? Finalement, elle décida de le lui demander directement, au lieu d'essayer (sans succès) de déchiffrer ses pensées :
- Hum... J'avous que je n'ai pas pratiqué le piano depuis un bon moment, mais... Qu'est-ce que vous diriez de voir si je n'ai pas trop perdu ?
- Dites donc, l'imagination, ce n'est pas votre fort, je me trompe ? La puissance, vous l'avez déjà. À moins que vous ne vouliez pas changer de vie ?
C'était une douce utopie, elle en avait conscience. Personne ne pouvait tout apprécier dans sa vie, il y avait toujours des détails que l'on préfèrerait changer. Et il confirma cette impression en venant lui expliquer une fois de plus son rôle au sein de son empire. Mais cette fois, il le faisait en des termes qui lui plaisaient.
- Prendre soin des autres... C'est un but louable. J'aimerais vous y aider...
Puis elle secoua la tête. C'était impossible, ils le savaient aussi bien l'un que l'autre. Pour travailler ensemble, il fallait faire partie de la même faction. À moins d'avoir une fonction diplomatique. Elle ne savait pas ce qu'il en était pour lui, mais savait très bien que ce n'était pas son cas à elle.
Il la vexa alors en riant de ses craintes. Qu'avait-elle fait, encore ? Il tenait si peu que cela à son intégrité ? Ou alors, il lui mentait depuis le début et complotait sa chute ? Après tout, ils s'étaient recontrés en tant qu'adversaires... Quelle idiote elle avait été, de lui accorder si vite sa confiance ! Le capitaine avait raison. Elle devrait d'ailleurs peut-être le rejoindre, pour qu'il la ramène à Justice...
Néanmoins, comme s'il avait lu dans ses pensées, il la fit douter en lui prouvant qu'il avait pensé à tout. Il lui parlait de l'organisation de tous les détails alors qu'elle n'avait même pas donné son accord. Puis il poursuivit sur le thème du public. Eh bien, en voilà un homme motivé ! D'abord perplexe quant à la main qu'il lui tendait, elle finit par comprendre ce qu'il attendait et scella l'accord, toujours ce sourire amusé sur les lèvres :
- Allez, je me laisse tenter. Mes parents vont me tuer, mais tant pis. Je suis adulte, maintenant, j'ai le droit de prendre mes propres décisions.
Puis elle se leva, déposa le violon dans un coin où il ne risquait pas de se faire marcher dessus par inadvertance, puis parcourut lentement la scène. Elle s'approcha de l'homme... Mais s'intéressa au piano. Elle se demandait d'ailleurs comment elle avait fait pour ne pas le remarquer, plus tôt. Elle effleura le clavier du bout des doigts, hésitante. Puis elle glissa un regard vers l'humain. S'ennuierait-il si elle se laissait une nouvelle fois tenter ? Finalement, elle décida de le lui demander directement, au lieu d'essayer (sans succès) de déchiffrer ses pensées :
- Hum... J'avous que je n'ai pas pratiqué le piano depuis un bon moment, mais... Qu'est-ce que vous diriez de voir si je n'ai pas trop perdu ?
Invité
Invité
Il l'autorisa à tester le piano. Satisfaite, elle se plaça devant l'instrument, dont elle toucha quelques touches, les testant. Testant également son feeling, comme avec le violon. Le piano l'acceptait-il ?
Elle joua quelques notes. Puis fut satisfaite. Mais ce fut ce moment que choisit le propriétaire des lieux pour refaire son apparition. Alors, elle se tourna vers les hommes, assisant, souriante, à leur échange. En effet, leur complicité faisait plaisir à voir. Lorsque le cousin le taquina au sujet des vêtements, elle ne put se retenir de renchérir :
- Alors, j'en conclus que les miens ne sont pas à votre goût ? Quelle reconnaissance, je n'étais pas obligée de vous en offrir !
Une oeillade complice au cousin, puis elle fit de nouveau entendre son rire cristallin.
- Plus sérieusement, je savais que cela n'irait pas. Pensez à me les rendre une fois changé. Si je suis honnête, ils appartiennent à mon frère.
Après tout, c'était le seul homme de la famille dont elle était certaine qu'il ne lui en voudrait pas de ce petit emprunt. Une fois rentrée, elle s'assurerait que les vêtements soient lavés, soigneusement pliés et rangés à leur place comme s'ils n'en avaient jamais bougé.
Puis, suivant l'invitation qui lui fut faite, elle se retourna vers le piano, réfléchit un instant à ce qu'elle voudrait jouer, puis se lança.
Elle avait opté pour une pièce calme, apaisante. Cela lui semblait adapté pour dire au revoir à la salle de spectacle. Une fois la pièce terminée, elle se retourna vers lui.
- Voilà. Je suis contente d'avoir pu m'y remettre même pour une seule pièce. Merci pour cette opportunité.
Elle joua quelques notes. Puis fut satisfaite. Mais ce fut ce moment que choisit le propriétaire des lieux pour refaire son apparition. Alors, elle se tourna vers les hommes, assisant, souriante, à leur échange. En effet, leur complicité faisait plaisir à voir. Lorsque le cousin le taquina au sujet des vêtements, elle ne put se retenir de renchérir :
- Alors, j'en conclus que les miens ne sont pas à votre goût ? Quelle reconnaissance, je n'étais pas obligée de vous en offrir !
Une oeillade complice au cousin, puis elle fit de nouveau entendre son rire cristallin.
- Plus sérieusement, je savais que cela n'irait pas. Pensez à me les rendre une fois changé. Si je suis honnête, ils appartiennent à mon frère.
Après tout, c'était le seul homme de la famille dont elle était certaine qu'il ne lui en voudrait pas de ce petit emprunt. Une fois rentrée, elle s'assurerait que les vêtements soient lavés, soigneusement pliés et rangés à leur place comme s'ils n'en avaient jamais bougé.
Puis, suivant l'invitation qui lui fut faite, elle se retourna vers le piano, réfléchit un instant à ce qu'elle voudrait jouer, puis se lança.
- Musique :
Elle avait opté pour une pièce calme, apaisante. Cela lui semblait adapté pour dire au revoir à la salle de spectacle. Une fois la pièce terminée, elle se retourna vers lui.
- Voilà. Je suis contente d'avoir pu m'y remettre même pour une seule pièce. Merci pour cette opportunité.
Invité
Invité
Encore des compliments. Elle ne put retenir une nouvelle pique :
- Eh bien, tout ça ! Si je n'étais pas au courant de la réalité, je pourrais penser que je vous ai tapé dans l'oeil !
Son regard malicieux le suivit jusqu'à ce qu'il disparaisse dans les coulisses de la scène. Puis elle reporta son attention sur l'autre homme, qu'elle accompagna pour aller rendre l'instrument, ne tarissant pas d'éloges au sujet des deux qu'elle avait pu tester. Il la laissa seule à la sortie de la réserve. Après tout, elle saurait rejoindre l'entrée par elle-même et ne serait pas seule longtemps, son guide attitré ne devant pas tarder. Elle prit néanmoins son temps pour atteindre la porte, en profitant pour continuer à s'imprégner des lieux.
Elle salua son compagnon d'un signe de tête lorsqu'il arriva, puis lui emboîta le pas jusqu'au restaurant... Où le capitaine fonça immédiatement vers elle, s'inquiétant à outrance :
- Tout va bien, ma Dame ? Qu'avez-vous fait ?
Il lança un regard peu amène au Reikois avant de lui lancer d'un ton menaçant :
- Il n'a pas abusé de vous ?
Cela la choqua. Elle le repoussa plus violemment qu'elle l'aurait voulu.
- Comment osez-vous ! Vous avez conscience que je pourrais vous renvoyer par manque de respect, j'espère ? Vous me croyez vraiment incapable de me défendre ? Je sais repousser un prétendant trop insistant, je l'ai déjà fait. Et puis... Premièrement, ce n'est pas un prétendant, ensuite, il est plus haut placé que moi, il sait bien mieux se tenir.
Elle prit un moment pour se calmer, puis reprit, plus douce :
- Je vous remercie pour votre inquiétude, mais ne vous en faites pas. Je n'irai pas me mettre en danger.
Elle vit bien qu'elle ne l'avait pas convaincu. Mais peu importait. Elle revint à la hauteur du Reikois au moment de se rendre à la pièce réservée. Lorsqu'elle dut, abasourdie, assister à la voracité des marins, elle eut honte. Et dire que c'était l'un d'entre eux qui avait osé lui parler de savoir-vivre...
- Je... Je suis désolée que vous ayez à voir une telle scène.
Elle retrouva néanmoins son sourire lorsqu'il lui demanda son approbation quant au fait de partager une table.
- Avons-nous vraiment le choix ? Je vous suis, dans ce cas.
Elle-même n'avait pas vraiment envie de se servir. Oh, bien sûr, de délicieuses odeurs se dégageaient du buffet, mais elle se sentait de nouveau honteuse du manque de savoir-vivre de ses marins. Où était passée la règle selon laquelle il fallait montrer la meilleure image de soi-même lorsqu'on était à l'étranger ? Elle devrait donc compenser et se montrer bien plus exemplaire. Quel poids ils venaient de lui mettre sur les épaules ! Sérieusement, la prochaine fois que quelqu'un lui proposait de les inviter, il fallait absolument qu'elle refuse !
Elle vit le capitaine faire un geste vers elle lorsqu'ils passèrent du côté de sa table. Alors, sa frustration ressortit.
- Tenez vos hommes avant de vous permettre de me faire la leçon !
Puis elle l'ignora royalement, espérant de tout coeur qu'il s'en voudrait ou, au moins, qu'il se sentirait mal. C'était la première fois qu'elle ne souhaitait pas le bonheur de quelqu'un.
- Eh bien, tout ça ! Si je n'étais pas au courant de la réalité, je pourrais penser que je vous ai tapé dans l'oeil !
Son regard malicieux le suivit jusqu'à ce qu'il disparaisse dans les coulisses de la scène. Puis elle reporta son attention sur l'autre homme, qu'elle accompagna pour aller rendre l'instrument, ne tarissant pas d'éloges au sujet des deux qu'elle avait pu tester. Il la laissa seule à la sortie de la réserve. Après tout, elle saurait rejoindre l'entrée par elle-même et ne serait pas seule longtemps, son guide attitré ne devant pas tarder. Elle prit néanmoins son temps pour atteindre la porte, en profitant pour continuer à s'imprégner des lieux.
Elle salua son compagnon d'un signe de tête lorsqu'il arriva, puis lui emboîta le pas jusqu'au restaurant... Où le capitaine fonça immédiatement vers elle, s'inquiétant à outrance :
- Tout va bien, ma Dame ? Qu'avez-vous fait ?
Il lança un regard peu amène au Reikois avant de lui lancer d'un ton menaçant :
- Il n'a pas abusé de vous ?
Cela la choqua. Elle le repoussa plus violemment qu'elle l'aurait voulu.
- Comment osez-vous ! Vous avez conscience que je pourrais vous renvoyer par manque de respect, j'espère ? Vous me croyez vraiment incapable de me défendre ? Je sais repousser un prétendant trop insistant, je l'ai déjà fait. Et puis... Premièrement, ce n'est pas un prétendant, ensuite, il est plus haut placé que moi, il sait bien mieux se tenir.
Elle prit un moment pour se calmer, puis reprit, plus douce :
- Je vous remercie pour votre inquiétude, mais ne vous en faites pas. Je n'irai pas me mettre en danger.
Elle vit bien qu'elle ne l'avait pas convaincu. Mais peu importait. Elle revint à la hauteur du Reikois au moment de se rendre à la pièce réservée. Lorsqu'elle dut, abasourdie, assister à la voracité des marins, elle eut honte. Et dire que c'était l'un d'entre eux qui avait osé lui parler de savoir-vivre...
- Je... Je suis désolée que vous ayez à voir une telle scène.
Elle retrouva néanmoins son sourire lorsqu'il lui demanda son approbation quant au fait de partager une table.
- Avons-nous vraiment le choix ? Je vous suis, dans ce cas.
Elle-même n'avait pas vraiment envie de se servir. Oh, bien sûr, de délicieuses odeurs se dégageaient du buffet, mais elle se sentait de nouveau honteuse du manque de savoir-vivre de ses marins. Où était passée la règle selon laquelle il fallait montrer la meilleure image de soi-même lorsqu'on était à l'étranger ? Elle devrait donc compenser et se montrer bien plus exemplaire. Quel poids ils venaient de lui mettre sur les épaules ! Sérieusement, la prochaine fois que quelqu'un lui proposait de les inviter, il fallait absolument qu'elle refuse !
Elle vit le capitaine faire un geste vers elle lorsqu'ils passèrent du côté de sa table. Alors, sa frustration ressortit.
- Tenez vos hommes avant de vous permettre de me faire la leçon !
Puis elle l'ignora royalement, espérant de tout coeur qu'il s'en voudrait ou, au moins, qu'il se sentirait mal. C'était la première fois qu'elle ne souhaitait pas le bonheur de quelqu'un.
Invité
Invité
Il lui proposait d'aller lui chercher de la nourriture. C'était adorable, mais... S'il voulait y aller, il devrait passer devant la table du capitaine. Et au milieu de ses hommes, ce dernier pouvait facilement se sentir chez lui. Donc se croire puissant. Qui savait jusqu'où il pourrait aller si elle n'était pas là pour l'en dissuader ?
- Je vous accompagne. Ce n'est pas négociable.
Elle se moquait des rumeurs qui pourraient naître, surtout parmi des personnes aussi bavardes que les marins. Elle savait que sa simple présence suffirait à protéger son invité, et elle était disposée à lui offrir cette quasi impunité. C'est pourquoi, dès qu'il se leva, elle lui emboîta le pas. Au moment de passer devant la table tant redoutée, prise, d'une inspiration soudaine, elle vint poser la main sur le bras de l'homme, comme si lui-même l'avait invitée à le suivre. Pourquoi même l'avait-elle fait ? Etait-ce de la provocation ? Oui, probablement. Néanmoins, elle ne put s'empêcher de remarquer que, marchant ainsi au bras de l'humain, elle se sentait étrangement à sa place... Non, vraiment, elle se faisait des idées. Comment pourrait-elle être à sa place dans une nation et auprès d'un homme qu'elle ne connaissait pas plus l'un que l'autre ? L'arrivée au buffet lui offrit une diversion bienvenue. À présent, il fallait se concentrer sur la nourriture. Une occasion comme une autre de penser à autre chose.
Lorsqu'ils revinrent avec leurs assiettes, il lui sembla qu'elle l'avait inspiré lorsqu'il lui parla sur le ton de la confidence.
- Vous en êtes certain ? Moi-même, je n'ai pas vraiment respecté les convenances, tout à l'heure... Je vous prie de m'en excuser, d'ailleurs. Je ne sais pas ce qui m'a pris.
Elle refusait de le regarder. Il y avait peut-être une autre explication. Une qu'elle refusait de s'avouer, même en pensée. Après tout, il était Reikois. Elle était censée s'en méfier, non ?
Lorsqu'il embraya sur la richesse, cependant, elle se força à le fixer dans les yeux. Elle ne pouvait pas le laisser dire de telles choses sans intervenir.
- La richesse... À quoi cela sert-il, finalement ? Honnêtement, je n'ai pas demandé cette fortune, et si mon frère veut hériter de tout lorsque le moment sera venu, soit. Je n'ai pas choisi de naître dans ce milieu. Je n'ai pas choisi cette fortune. Si je suis parfaitement honnête, je préfère quelqu'un comme vous, qui a travaillé pour atteindre son statut, que ma famille, qui en a simplement hérité. Nous avons probablement oublié la valeur du travail. La musique, par exemple. J'en ai fait un métier, mais uniquement car le public insiste pour me rémunérer, et également car me présenter en tant que professionnelle m'ouvre plus de portes. Mais je n'ai pas besoin de cet argent. Si je renonçais à mon héritage, pourquoi pas... Tiens, ce n'est pas une si mauvaise idée, finalement...
Mais elle savait que jamais ses parents ne l'accepteraient. Elle l'avait bien vu, ils avaient adoré éduquer leurs enfants, et étaient fiers des adultes qu'ils étaient devenus. Malgré leurs étranges lubies, c'étaient de bons parents, elle en était consciente. Par conséquent, elle ne savait pas comment ils le prendraient si elle leur demandait de la déshériter. Elle passerait certainement pour folle, ironiquement.
- Je vous accompagne. Ce n'est pas négociable.
Elle se moquait des rumeurs qui pourraient naître, surtout parmi des personnes aussi bavardes que les marins. Elle savait que sa simple présence suffirait à protéger son invité, et elle était disposée à lui offrir cette quasi impunité. C'est pourquoi, dès qu'il se leva, elle lui emboîta le pas. Au moment de passer devant la table tant redoutée, prise, d'une inspiration soudaine, elle vint poser la main sur le bras de l'homme, comme si lui-même l'avait invitée à le suivre. Pourquoi même l'avait-elle fait ? Etait-ce de la provocation ? Oui, probablement. Néanmoins, elle ne put s'empêcher de remarquer que, marchant ainsi au bras de l'humain, elle se sentait étrangement à sa place... Non, vraiment, elle se faisait des idées. Comment pourrait-elle être à sa place dans une nation et auprès d'un homme qu'elle ne connaissait pas plus l'un que l'autre ? L'arrivée au buffet lui offrit une diversion bienvenue. À présent, il fallait se concentrer sur la nourriture. Une occasion comme une autre de penser à autre chose.
Lorsqu'ils revinrent avec leurs assiettes, il lui sembla qu'elle l'avait inspiré lorsqu'il lui parla sur le ton de la confidence.
- Vous en êtes certain ? Moi-même, je n'ai pas vraiment respecté les convenances, tout à l'heure... Je vous prie de m'en excuser, d'ailleurs. Je ne sais pas ce qui m'a pris.
Elle refusait de le regarder. Il y avait peut-être une autre explication. Une qu'elle refusait de s'avouer, même en pensée. Après tout, il était Reikois. Elle était censée s'en méfier, non ?
Lorsqu'il embraya sur la richesse, cependant, elle se força à le fixer dans les yeux. Elle ne pouvait pas le laisser dire de telles choses sans intervenir.
- La richesse... À quoi cela sert-il, finalement ? Honnêtement, je n'ai pas demandé cette fortune, et si mon frère veut hériter de tout lorsque le moment sera venu, soit. Je n'ai pas choisi de naître dans ce milieu. Je n'ai pas choisi cette fortune. Si je suis parfaitement honnête, je préfère quelqu'un comme vous, qui a travaillé pour atteindre son statut, que ma famille, qui en a simplement hérité. Nous avons probablement oublié la valeur du travail. La musique, par exemple. J'en ai fait un métier, mais uniquement car le public insiste pour me rémunérer, et également car me présenter en tant que professionnelle m'ouvre plus de portes. Mais je n'ai pas besoin de cet argent. Si je renonçais à mon héritage, pourquoi pas... Tiens, ce n'est pas une si mauvaise idée, finalement...
Mais elle savait que jamais ses parents ne l'accepteraient. Elle l'avait bien vu, ils avaient adoré éduquer leurs enfants, et étaient fiers des adultes qu'ils étaient devenus. Malgré leurs étranges lubies, c'étaient de bons parents, elle en était consciente. Par conséquent, elle ne savait pas comment ils le prendraient si elle leur demandait de la déshériter. Elle passerait certainement pour folle, ironiquement.
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