Page 2 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Invité
Invité
Quelle étrange tradition... Sa famille ne laissait donc pas de choix de carrière à ses enfants ? Quelle horreur ! Elle-même ne savait pas si elle l'aurait supporté... Et ne le saurait probablement jamais, elle en était reconnaissante à ses parents pour cela. Enfin... Il était vrai qu'ils avaient leurs tares. Mais elle ne regrettait pas de s'être tournée vers la magie. Et elle était certaine que son frère aussi avait trouvé son bonheur dans sa propre voie, même s'ils ne se voyaient pas autant qu'ils l'auraient voulu, autant absorbés l'un que l'autre dans leurs occupations diverses. Enfin. Là n'était pas le moment de s'attarder sur des pensées stériles.
- Et est-ce que cela vous plaît ? Je n'aurais pas aimé que ma famille prenne des décisions pour moi... Enfin, qu'elle le fasse sans me consulter.
Après tout, elle avait pu donner son avis au sujet de cette lubie parentale. Et ce dernier avait été respecté. Probablement parce que les deux enfants Donovan avaient réussi à se mettre d'accord... Que se serait-il passé s'ils voulaient absolument suivre la même voie ? Leurs parents auraient-ils choisi à leur place ? Ou auraient-ils retrouvé la raison ? Selon Maria, cela ne pouvait qu'être de la folie. Mais une folie relativement inoffensive, dans ce cas précis. Alors, elle pouvait le leur pardonner... Et l'avait fait.
Il détourna alors son attention en lui donnant son avis sur la musique... Ainsi qu'en lui proposant de se revoir ? Elle ouvrit de grands yeux. Vraiment ? Il voulait une démonstration... Pourquoi ne pas simplement lui demander le lieu et l'adresse de son prochain concert ? Ou peut-être ne savait-il pas qu'elle en faisait ? C'était également très probable.
- Peut-être que je surinterprète, mais... Serait-ce une invitation ? Monsieur veut un concert privé ?
Elle laissa échapper un petit rire. C'était... Inattendu. Mais pouvait-elle vraiment le lui refuser ? Plus important... Serait-il convenable de quitter sa nation pour jouer pour un Reikois ? Elle pouvait se permettre de braver les conventions, mais il y avait des limites qu'elle savait ne pas pouvoir se permettre de briser.
- Plus sérieusement... Je ne sais pas si c'est possible. On ne va quand même pas passer notre temps à venir ici. Sans compter qu'ici, je ne peux pas le vérifier, mais je suis presque certaine que l'acoustique n'est pas idéale... À moins que vous connaissiez un endroit neutre et plus abrité ?
Etait-elle en train de lui proposer de se cacher lors de leur prochaine rencontre ? Même le simple fait de se revoir n'était pas convenable. Mais elle s'en moquait. Tant qu'elle ne s'éloignait pas trop de sa patrie, elle s'estimait libre.
Néanmoins, il changea rapidement de sujet. Se laissant porter par le cours naturel de la conversation, elle le suivit de bon coeur sur ce nouveau chemin. Néanmoins, elle ne se leva pas tout de suite, attendant de voir ce qu'il lui proposait. Et avant même qu'il ne parle, elle sut. Se levant pour venir se placer près de lui, elle vint copier sa création. À ceci près que son propre pieu, fait de glace, était plus de deux fois moins épais que celui de métal.
- Première leçon, ne pas voir trop gros.Essayez de lui donner la même taille qu'au mien. Et si vous n'obtenez toujours pas ce que vous voulez, n'hésitez pas à diminuer encore la taille de votre création. N'essayez pas de m'impressionner, très cher !
Elle lui lança un regard charmeur, qui ne dura pas. Il faisait simplement partie de sa blague. Puis elle poursuivit :
- C'est votre premier entraînement, ne soyez pas trop gourmand. Moins votre création est imposante, plus elle est maniable. Mais trop petite, vous pourriez aussi la perdre. Allez-y, testez plusieurs tailles, et faites-moi signe quand vous aurez trouvé celle avec laquelle vous êtes le plus à l'aise.
Elle-même souleva son pieu, qu'elle réduisit jusqu'à être capable de lui faire former des arabesques dans le ciel. Puis, elle l'envoya à l'autre bout de l'île, où il devint une cible assez petite.
- Une fois que vous serez à l'aise, tentez de fracasser ma cible.
S'il y parvenait, cela signifierait qu'il n'avait pas vraiment besoin d'elle. En fait, elle lui faisait croire que le cours avait commencé, mais elle se contentait de le tester.
- Et est-ce que cela vous plaît ? Je n'aurais pas aimé que ma famille prenne des décisions pour moi... Enfin, qu'elle le fasse sans me consulter.
Après tout, elle avait pu donner son avis au sujet de cette lubie parentale. Et ce dernier avait été respecté. Probablement parce que les deux enfants Donovan avaient réussi à se mettre d'accord... Que se serait-il passé s'ils voulaient absolument suivre la même voie ? Leurs parents auraient-ils choisi à leur place ? Ou auraient-ils retrouvé la raison ? Selon Maria, cela ne pouvait qu'être de la folie. Mais une folie relativement inoffensive, dans ce cas précis. Alors, elle pouvait le leur pardonner... Et l'avait fait.
Il détourna alors son attention en lui donnant son avis sur la musique... Ainsi qu'en lui proposant de se revoir ? Elle ouvrit de grands yeux. Vraiment ? Il voulait une démonstration... Pourquoi ne pas simplement lui demander le lieu et l'adresse de son prochain concert ? Ou peut-être ne savait-il pas qu'elle en faisait ? C'était également très probable.
- Peut-être que je surinterprète, mais... Serait-ce une invitation ? Monsieur veut un concert privé ?
Elle laissa échapper un petit rire. C'était... Inattendu. Mais pouvait-elle vraiment le lui refuser ? Plus important... Serait-il convenable de quitter sa nation pour jouer pour un Reikois ? Elle pouvait se permettre de braver les conventions, mais il y avait des limites qu'elle savait ne pas pouvoir se permettre de briser.
- Plus sérieusement... Je ne sais pas si c'est possible. On ne va quand même pas passer notre temps à venir ici. Sans compter qu'ici, je ne peux pas le vérifier, mais je suis presque certaine que l'acoustique n'est pas idéale... À moins que vous connaissiez un endroit neutre et plus abrité ?
Etait-elle en train de lui proposer de se cacher lors de leur prochaine rencontre ? Même le simple fait de se revoir n'était pas convenable. Mais elle s'en moquait. Tant qu'elle ne s'éloignait pas trop de sa patrie, elle s'estimait libre.
Néanmoins, il changea rapidement de sujet. Se laissant porter par le cours naturel de la conversation, elle le suivit de bon coeur sur ce nouveau chemin. Néanmoins, elle ne se leva pas tout de suite, attendant de voir ce qu'il lui proposait. Et avant même qu'il ne parle, elle sut. Se levant pour venir se placer près de lui, elle vint copier sa création. À ceci près que son propre pieu, fait de glace, était plus de deux fois moins épais que celui de métal.
- Première leçon, ne pas voir trop gros.Essayez de lui donner la même taille qu'au mien. Et si vous n'obtenez toujours pas ce que vous voulez, n'hésitez pas à diminuer encore la taille de votre création. N'essayez pas de m'impressionner, très cher !
Elle lui lança un regard charmeur, qui ne dura pas. Il faisait simplement partie de sa blague. Puis elle poursuivit :
- C'est votre premier entraînement, ne soyez pas trop gourmand. Moins votre création est imposante, plus elle est maniable. Mais trop petite, vous pourriez aussi la perdre. Allez-y, testez plusieurs tailles, et faites-moi signe quand vous aurez trouvé celle avec laquelle vous êtes le plus à l'aise.
Elle-même souleva son pieu, qu'elle réduisit jusqu'à être capable de lui faire former des arabesques dans le ciel. Puis, elle l'envoya à l'autre bout de l'île, où il devint une cible assez petite.
- Une fois que vous serez à l'aise, tentez de fracasser ma cible.
S'il y parvenait, cela signifierait qu'il n'avait pas vraiment besoin d'elle. En fait, elle lui faisait croire que le cours avait commencé, mais elle se contentait de le tester.
Invité
Invité
Il persistait ? Elle lui avait demandé de réduire la taille de son projectile, mais pas de le multiplier ! Néanmoins, cela se révéla utile lorsqu'il rata sa cible. Une fois les cinq lancers échoués, elle hocha la tête pour elle-même.
- Bien. Maintenant...
Puis elle laissa échapper un nouveau cri alors qu'elle s'éloignait précipitamment. Que comptait-il faire avec toutes ces lames ? Il devenait sérieusement dangereux, là ! Néanmoins, la fierté qu'elle put déceler en lui lorsqu'il réussit à effleurer la cible de l'une des lames l'attendrit. Il lui rappelati les élèves de première année lorsqu'ils surpassaient leurs difficultés majeures, à Magic. Même lorsqu'elle avait grandi et était passée dans des classes supérieures, elle ne s'était jamais lassée de les observer. Oh, bien sûr, elle ne participait pas aux entraînements, n'étant ni un professeur ni une élève de ces classes, mais elle aimait voir un visage ravi d'avoir surmonté des obstacles.
Se reprenant, elle fit disparaître sa cible et revint prudemment vers lui.
- Une chose. Je pensais que vous le saviez, mais peut-être que c'est spécifique pour la précision. Il ne faut pas se laisser dominer par ses émotions. Concentration, on garde l'objectif en tête, et si on fatigue, on arrête tout. Vous m'avez vraiment fait peur, vous savez.
Il y aurait certainement encore du chemin à parcourir. Puis il lui confia sa faim. Il semblait vraiment à l'aise, pour se confier ainsi. Elle rit doucement :
- Très bien, plus de magie pour aujourd'hui !
Comme pour exprimer son accord, il reprit une conversation plus calme, lui décrivant son point de vue sur sa profession. Elle pouvait parfaitement se rendre compte qu'il l'aimait. Alors, ce fut d'une voix douce qu'elle reprit :
- C'est juste parfait quand on arrive à être satisfait tout en suivant les instructions parentales. C'est l'idéal, tout le monde est d'accord. Si seulement cela pouvait s'étendre au-delà de la famille... Vous n'en avez pas assez des guerres ?
Il n'était pas forcé de répondre. Elle parlait autant à elle-même qu'à lui. On aurait même presque pu dire qu'elle pensait à voix haute.
Mais il reporta son attention sur lui lorsqu'il évoqua... Kyouji ? Des salles de spectacle ? Elle allait répondre avec enthousiasme, lorsqu'il lui coupa l'herbe sous le pied, parlant de... Privatisation ? Elle piqua un fard. Seule, dans une salle vide ? Elle le faisait lors des répétitions, mais... Une vraie salle de spectacle ? Pas une salle de répétition ? Sans public, ou presque ? L'oserait-elle ?
- Je... Je ne sais pas. C'est... Impressionnant, ce que vous proposez. Et si je fais une erreur ? Et puis, tout ce vide, c'est...
Elle dut s'arrêter. Elle se projetait trop, elle n'y était pas, après tout. Elle ferma les yeux, se concentrant sur sa respiration. Et elle pensa. Après tout, une telle salle permettrait à son violon de vraiment s'exprimer comme il le devait, sans bruit parasite pour perturber sa chanson parfaite.
- Bon, dans tous les cas, il faut déjà vous trouver à manger ! J'imagine que vous ne viendrez pas sur ma rive, je me trompe ?
Elle observa la surface du lac, soudain anxieuse.
- Dites... J'étais pourtant sûre d'avoir vu votre équipage, plus tôt. Où est-il ?
En effet, elle voyait le sien, et se doutait qu'à son bord, quelqu'un était en permanence en train de les observer, guettant un signe de sa part. Logiquement, la même chose était supposée avoir lieu du côté de l'équipe du Reike. Mais elle ne voyait que la surface limpide du lac. Ils n'auraient quand même pas abandonné leur maître ?
- Bien. Maintenant...
Puis elle laissa échapper un nouveau cri alors qu'elle s'éloignait précipitamment. Que comptait-il faire avec toutes ces lames ? Il devenait sérieusement dangereux, là ! Néanmoins, la fierté qu'elle put déceler en lui lorsqu'il réussit à effleurer la cible de l'une des lames l'attendrit. Il lui rappelati les élèves de première année lorsqu'ils surpassaient leurs difficultés majeures, à Magic. Même lorsqu'elle avait grandi et était passée dans des classes supérieures, elle ne s'était jamais lassée de les observer. Oh, bien sûr, elle ne participait pas aux entraînements, n'étant ni un professeur ni une élève de ces classes, mais elle aimait voir un visage ravi d'avoir surmonté des obstacles.
Se reprenant, elle fit disparaître sa cible et revint prudemment vers lui.
- Une chose. Je pensais que vous le saviez, mais peut-être que c'est spécifique pour la précision. Il ne faut pas se laisser dominer par ses émotions. Concentration, on garde l'objectif en tête, et si on fatigue, on arrête tout. Vous m'avez vraiment fait peur, vous savez.
Il y aurait certainement encore du chemin à parcourir. Puis il lui confia sa faim. Il semblait vraiment à l'aise, pour se confier ainsi. Elle rit doucement :
- Très bien, plus de magie pour aujourd'hui !
Comme pour exprimer son accord, il reprit une conversation plus calme, lui décrivant son point de vue sur sa profession. Elle pouvait parfaitement se rendre compte qu'il l'aimait. Alors, ce fut d'une voix douce qu'elle reprit :
- C'est juste parfait quand on arrive à être satisfait tout en suivant les instructions parentales. C'est l'idéal, tout le monde est d'accord. Si seulement cela pouvait s'étendre au-delà de la famille... Vous n'en avez pas assez des guerres ?
Il n'était pas forcé de répondre. Elle parlait autant à elle-même qu'à lui. On aurait même presque pu dire qu'elle pensait à voix haute.
Mais il reporta son attention sur lui lorsqu'il évoqua... Kyouji ? Des salles de spectacle ? Elle allait répondre avec enthousiasme, lorsqu'il lui coupa l'herbe sous le pied, parlant de... Privatisation ? Elle piqua un fard. Seule, dans une salle vide ? Elle le faisait lors des répétitions, mais... Une vraie salle de spectacle ? Pas une salle de répétition ? Sans public, ou presque ? L'oserait-elle ?
- Je... Je ne sais pas. C'est... Impressionnant, ce que vous proposez. Et si je fais une erreur ? Et puis, tout ce vide, c'est...
Elle dut s'arrêter. Elle se projetait trop, elle n'y était pas, après tout. Elle ferma les yeux, se concentrant sur sa respiration. Et elle pensa. Après tout, une telle salle permettrait à son violon de vraiment s'exprimer comme il le devait, sans bruit parasite pour perturber sa chanson parfaite.
- Bon, dans tous les cas, il faut déjà vous trouver à manger ! J'imagine que vous ne viendrez pas sur ma rive, je me trompe ?
Elle observa la surface du lac, soudain anxieuse.
- Dites... J'étais pourtant sûre d'avoir vu votre équipage, plus tôt. Où est-il ?
En effet, elle voyait le sien, et se doutait qu'à son bord, quelqu'un était en permanence en train de les observer, guettant un signe de sa part. Logiquement, la même chose était supposée avoir lieu du côté de l'équipe du Reike. Mais elle ne voyait que la surface limpide du lac. Ils n'auraient quand même pas abandonné leur maître ?
Invité
Invité
Le voilà qui reparlait de sa rupture. Elle devait vraiment l'atteindre... Elle s'approcha, hésitant à établir un contact pour l'assurer de son soutien, décidant finalement de ne rien en faire. Au lieu de cela, elle lui parla doucement :
- Il est évident que vous tenez encore à elle... Alors, je vous propose quelque chose. Fermez les yeux. Pensez à elle. Gardez son image. Entourez-la de tous les sentiments positifs qu'elle vous inspire. Enfermez le tout, dans un coffre, une pièce close, peu importe. Vous fermez cela à clé. La clé, vous la gardez, elle aussi, dans un coin, où vous pourrez la retrouver quand le moment sera venu. Maintenant, revenez. Voyez vos émotions négatives. Colère, frustration, douleur. C'est laid, dégoûtant. Et ça veut vous gâcher la vie. Vous devez vous en débarrasser. Alors, allez-y. Criez, détruisez les alentours, insultez-moi, comme vous voulez. Ce qui compte, c'est que vous laissiez tout cela sortir avant de le laisser vous détruire. Ne vous retenez pas.
Puis elle s'éloigna de quelques pas, restant assez éloignée pour le laisser tranquille s'il en avait besoin et assez près pour revenir le soutenir s'il le préférait.
L'exercice terminé, il rebondit sur ses affirmations au sujet de la guerre. Elle était ravie de rencontrer un Reikois qui partageait son avis. Peut-être serait-il possible de construire un avenir vraiment pacifique ? Si seulement cet empire était plus pacifique... On lui avait toujours appris qu'il représentait une menace potentielle. Et pourtant... Le premier citoyen de cette nation qu'elle croisait ne semblait pas belliqueux. Au contraire. Alors, elle douta. Lui aurait-on menti ? Mais pourquoi ? Et pourquoi était-il si mal vu de se rendre là-bas ? Après tout, leurs nations étaient voisines, pourquoi le tourisme ne serait-il pas possible ?
Il avait décidemment le don de la distraire quand ses pensées devenaient trop dérangeantes, réalisa-t-elle alors qu'il reprenait le sujet de la salle. Ainsi, elle appartenait à sa famille... Elle hocha la tête, un léger sourire flottant une fois de plus sur ses lèvres. Décidemment, elle en avait beaucoup à apprendre au sujet de sa famille...
Attendez deux minutes. En quoi cette famille devrait-elle l'intéresser ? D'ailleurs, en quoi était-elle obligée d'accepter son invitation ? Personne ne l'y forçait, après tout. C'était plutôt l'inverse qui avait lieu.
- Une répétition supplémentaire ne me ferait pas de mal. Je vous suivrai donc. Mais vous comprendrez qu'il ne faudra un peu de temps pour faire un aller-retour. Je ne peux pas confier le transport de mon instrument à quelqu'un d'autre, il m'est bien trop précieux pour cela.
Oh, bien sûr qu'elle le pouvait. Elle ne le voulait simplement pas. Lorsqu'il lui confirma ne pas être autorisé à venir sur son territoire, elle hocha la tête. Ainsi, les règles étaient les mêmes de l'autre côté du lac ? À ceci près qu'elle-même pouvait se rendre chez ses voisins. Simplement, cela serait mal vu par quiconque le saurait. Sauf si elle y allait pour un concert... En définitive, c'était plutôt le repas qui risquait de poser problème. Mais puisqu'elle n'y serait pas seule, cela devrait passer, non ? Dans tous les cas, elle ne cessait de le dire : elle le savait lorsqu'elle brisait des règles ou des conventions et n'avait aucun problème avec le fait d'être punie pour cela. Du moment qu'on ne lui interdisait pas formellement de recommencer...
Lorsque vint le sujet de l'embarcation de l'homme, elle ne put en croire ses yeux ni ses oreilles. Vraiment ? Il réagissait ainsi ?
- Eh bien... Pour quelqu'un qui clame prendre soin de ses compatriotes, je trouve que vous prenez le problème avec un peu trop de légèreté, Monsieur. Ne vous en déplaise, ces hommes étaient votre équipage. Même si cela ne devait durer que le temps d'un aller-retour, je ne pense pas me tromper en affirmant qu'ils étaient sous vos ordres ? Vous leur devez au moins une enquête visant à savoir quel est ce problème dont vous parlez. Ils auraient dû agir pour vous comme mon propre équipage pour moi. S'ils ne le peuvent pas, vous avez le droit (et oserais-je même dire le devoir) de savoir pourquoi, afin de prendre des mesures adaptées.
Elle prit un moment pour considérer ce qu'elle venait de dire, puis baissa humblement les yeux.
- Je suis désolée... Je n'ai pas le droit de vous dire quoi faire.
Puis elle suivit son regard vers son propre navire, en direction duquel elle fit le geste attendu. Aussitôt, l'embarcation se mit en mouvement.
- Bonne idée, je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire. Ce voyage en sera l'occasion.
Elle se tut lorsque l'équipage arriva. Comme elle s'y attendait, au moment où son hôte fit mine de la rejoindre à bord, on l'en empêcha, et elle dut débattre pour convaincre l'éqipage de le laisser monter. Finalement, elle parla de l'embarcation disparue. Ce qui lui valut l'autorisation tant attendue accompagnée d'une promesse d'aider à l'enquête. Alors que le capitaine prononçait ces mots, Maria ne put se retenir de se retourner vers son invité, une expression victorieuse sur le visage. À présent, il n'avait plus le choix, il devrait enquêter. Taquine, elle laissa échapper une boutade :
- Il va falloir se ressaisir, mon cher, voilà qui me fait deux victoires de suite. Ce n'est pas amusant de toujours gagner !
- Il est évident que vous tenez encore à elle... Alors, je vous propose quelque chose. Fermez les yeux. Pensez à elle. Gardez son image. Entourez-la de tous les sentiments positifs qu'elle vous inspire. Enfermez le tout, dans un coffre, une pièce close, peu importe. Vous fermez cela à clé. La clé, vous la gardez, elle aussi, dans un coin, où vous pourrez la retrouver quand le moment sera venu. Maintenant, revenez. Voyez vos émotions négatives. Colère, frustration, douleur. C'est laid, dégoûtant. Et ça veut vous gâcher la vie. Vous devez vous en débarrasser. Alors, allez-y. Criez, détruisez les alentours, insultez-moi, comme vous voulez. Ce qui compte, c'est que vous laissiez tout cela sortir avant de le laisser vous détruire. Ne vous retenez pas.
Puis elle s'éloigna de quelques pas, restant assez éloignée pour le laisser tranquille s'il en avait besoin et assez près pour revenir le soutenir s'il le préférait.
L'exercice terminé, il rebondit sur ses affirmations au sujet de la guerre. Elle était ravie de rencontrer un Reikois qui partageait son avis. Peut-être serait-il possible de construire un avenir vraiment pacifique ? Si seulement cet empire était plus pacifique... On lui avait toujours appris qu'il représentait une menace potentielle. Et pourtant... Le premier citoyen de cette nation qu'elle croisait ne semblait pas belliqueux. Au contraire. Alors, elle douta. Lui aurait-on menti ? Mais pourquoi ? Et pourquoi était-il si mal vu de se rendre là-bas ? Après tout, leurs nations étaient voisines, pourquoi le tourisme ne serait-il pas possible ?
Il avait décidemment le don de la distraire quand ses pensées devenaient trop dérangeantes, réalisa-t-elle alors qu'il reprenait le sujet de la salle. Ainsi, elle appartenait à sa famille... Elle hocha la tête, un léger sourire flottant une fois de plus sur ses lèvres. Décidemment, elle en avait beaucoup à apprendre au sujet de sa famille...
Attendez deux minutes. En quoi cette famille devrait-elle l'intéresser ? D'ailleurs, en quoi était-elle obligée d'accepter son invitation ? Personne ne l'y forçait, après tout. C'était plutôt l'inverse qui avait lieu.
- Une répétition supplémentaire ne me ferait pas de mal. Je vous suivrai donc. Mais vous comprendrez qu'il ne faudra un peu de temps pour faire un aller-retour. Je ne peux pas confier le transport de mon instrument à quelqu'un d'autre, il m'est bien trop précieux pour cela.
Oh, bien sûr qu'elle le pouvait. Elle ne le voulait simplement pas. Lorsqu'il lui confirma ne pas être autorisé à venir sur son territoire, elle hocha la tête. Ainsi, les règles étaient les mêmes de l'autre côté du lac ? À ceci près qu'elle-même pouvait se rendre chez ses voisins. Simplement, cela serait mal vu par quiconque le saurait. Sauf si elle y allait pour un concert... En définitive, c'était plutôt le repas qui risquait de poser problème. Mais puisqu'elle n'y serait pas seule, cela devrait passer, non ? Dans tous les cas, elle ne cessait de le dire : elle le savait lorsqu'elle brisait des règles ou des conventions et n'avait aucun problème avec le fait d'être punie pour cela. Du moment qu'on ne lui interdisait pas formellement de recommencer...
Lorsque vint le sujet de l'embarcation de l'homme, elle ne put en croire ses yeux ni ses oreilles. Vraiment ? Il réagissait ainsi ?
- Eh bien... Pour quelqu'un qui clame prendre soin de ses compatriotes, je trouve que vous prenez le problème avec un peu trop de légèreté, Monsieur. Ne vous en déplaise, ces hommes étaient votre équipage. Même si cela ne devait durer que le temps d'un aller-retour, je ne pense pas me tromper en affirmant qu'ils étaient sous vos ordres ? Vous leur devez au moins une enquête visant à savoir quel est ce problème dont vous parlez. Ils auraient dû agir pour vous comme mon propre équipage pour moi. S'ils ne le peuvent pas, vous avez le droit (et oserais-je même dire le devoir) de savoir pourquoi, afin de prendre des mesures adaptées.
Elle prit un moment pour considérer ce qu'elle venait de dire, puis baissa humblement les yeux.
- Je suis désolée... Je n'ai pas le droit de vous dire quoi faire.
Puis elle suivit son regard vers son propre navire, en direction duquel elle fit le geste attendu. Aussitôt, l'embarcation se mit en mouvement.
- Bonne idée, je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire. Ce voyage en sera l'occasion.
Elle se tut lorsque l'équipage arriva. Comme elle s'y attendait, au moment où son hôte fit mine de la rejoindre à bord, on l'en empêcha, et elle dut débattre pour convaincre l'éqipage de le laisser monter. Finalement, elle parla de l'embarcation disparue. Ce qui lui valut l'autorisation tant attendue accompagnée d'une promesse d'aider à l'enquête. Alors que le capitaine prononçait ces mots, Maria ne put se retenir de se retourner vers son invité, une expression victorieuse sur le visage. À présent, il n'avait plus le choix, il devrait enquêter. Taquine, elle laissa échapper une boutade :
- Il va falloir se ressaisir, mon cher, voilà qui me fait deux victoires de suite. Ce n'est pas amusant de toujours gagner !
Invité
Invité
Elle hocha la tête lorsqu'il accepta qu'elle prenne du temps pour aller chercher son instrument.
- Bien ! Je vous préviendrai donc quand il sera temps pour moi de partir.
Puis le voilà qu'il se justifiait après sa petite réprimande impronptue. Elle hocha la tête à la fin de ses explications.
- J'imagine que c'est une bonne approche... Personnellement, j'ai du mal à rester sans rien faire face à une injustice ou quoi que ce soit que je ne considère pas normal. J'imagine que je suis trop utopiste.
Elle laissa échapper un petit rire gêné. Elle le savait, elle était une rêveuse, et se berçait probablement d'illusions. Mais c'était ainsi. Après tout, en tant qu'artiste, c'était une bonne chose de pouvoir laisser voguer son imagination. C'était au plus profond de cette dernière que se cachait l'inspiration. Oui, bon... Peut-être cherchait-elle trop loin. Après tout, cette histoire de rêve n'avait rien à voir avec son ambition de venir en aide à tout le monde. Elle savait que c'était impossible, mais elle n'y pouvait rien. Elle voulait contribuer au bonheur de tous ceux dont elle croisait le chemin.
- Vraiment ? Dans ce cas, vous m'en voyez ravie !
Si elle avait réussi à l'aider, alors, son objectif était atteint.
Pour autant, elle ne s'attendait pas au compliment qui suivit. Il complimentait... Son sourire ? Vraiment ? Elle rougit soudainement, ne sachant comment réagir. Puis secoua la tête. Ressaisis-toi, ce n'est pas le moment ! Il lui fallait trouver quelque chose à dire et, surtout, sauver les apparences. C'était elle le chef, à bord. Même le capitaine ne pouvait agir contre sa volonté. Elle devait se montrer digne de son rang ! Alors, elle prit un moment pour laisser son regard voguer devant le navire. L'eau avait toujours eu le don de la calmer.
Lorsqu'enfin elle se sentit de nouveau maîtresse d'elle-même, elle délcara, évitant de le regarder :
- Enfin, quelle hôtesse je fais ! Venez donc, entrez ! Ne restez pas ici, je ne pense pas que le vent vous soit si agréable.
Après tout, s'il était frileux, il y avait des chances qu'il n'appérice pas un vent froid. Et s'il maîtrisait mieux les apparences qu'elle, il ne le dirait jamais. C'était donc à elle que revenait le devoir de devancer ses besoins pour qu'ils soient satisfaits sans qu'il n'aie à les exprimer... L'espace d'un instant, elle se dit qu'elle venait non moins que de définir le rôle d'une servante... Mais c'était ridicule. Elle était simplement une hôtesse qui prenait soin de ses invités. Et il n'y avait pas de servante à bord, il fallait donc bien se débrouiller seule. Les personnes présentes ici, à part eux deux, n'étaient que des marins. Ils travaillaient pour faire fonctionner le bateau, mais ne se préoccuperaient pas des besoins de ceux qu'ils transportaient. Tout ce qui les intéressait, c'était l'argent de la demoiselle, elle en était bien consciente. Elle s'attendait même à devoir payer un supplément pour le trajet imprévu qu'elle leur avait fait assurer.
- Bien ! Je vous préviendrai donc quand il sera temps pour moi de partir.
Puis le voilà qu'il se justifiait après sa petite réprimande impronptue. Elle hocha la tête à la fin de ses explications.
- J'imagine que c'est une bonne approche... Personnellement, j'ai du mal à rester sans rien faire face à une injustice ou quoi que ce soit que je ne considère pas normal. J'imagine que je suis trop utopiste.
Elle laissa échapper un petit rire gêné. Elle le savait, elle était une rêveuse, et se berçait probablement d'illusions. Mais c'était ainsi. Après tout, en tant qu'artiste, c'était une bonne chose de pouvoir laisser voguer son imagination. C'était au plus profond de cette dernière que se cachait l'inspiration. Oui, bon... Peut-être cherchait-elle trop loin. Après tout, cette histoire de rêve n'avait rien à voir avec son ambition de venir en aide à tout le monde. Elle savait que c'était impossible, mais elle n'y pouvait rien. Elle voulait contribuer au bonheur de tous ceux dont elle croisait le chemin.
- Vraiment ? Dans ce cas, vous m'en voyez ravie !
Si elle avait réussi à l'aider, alors, son objectif était atteint.
Pour autant, elle ne s'attendait pas au compliment qui suivit. Il complimentait... Son sourire ? Vraiment ? Elle rougit soudainement, ne sachant comment réagir. Puis secoua la tête. Ressaisis-toi, ce n'est pas le moment ! Il lui fallait trouver quelque chose à dire et, surtout, sauver les apparences. C'était elle le chef, à bord. Même le capitaine ne pouvait agir contre sa volonté. Elle devait se montrer digne de son rang ! Alors, elle prit un moment pour laisser son regard voguer devant le navire. L'eau avait toujours eu le don de la calmer.
Lorsqu'enfin elle se sentit de nouveau maîtresse d'elle-même, elle délcara, évitant de le regarder :
- Enfin, quelle hôtesse je fais ! Venez donc, entrez ! Ne restez pas ici, je ne pense pas que le vent vous soit si agréable.
Après tout, s'il était frileux, il y avait des chances qu'il n'appérice pas un vent froid. Et s'il maîtrisait mieux les apparences qu'elle, il ne le dirait jamais. C'était donc à elle que revenait le devoir de devancer ses besoins pour qu'ils soient satisfaits sans qu'il n'aie à les exprimer... L'espace d'un instant, elle se dit qu'elle venait non moins que de définir le rôle d'une servante... Mais c'était ridicule. Elle était simplement une hôtesse qui prenait soin de ses invités. Et il n'y avait pas de servante à bord, il fallait donc bien se débrouiller seule. Les personnes présentes ici, à part eux deux, n'étaient que des marins. Ils travaillaient pour faire fonctionner le bateau, mais ne se préoccuperaient pas des besoins de ceux qu'ils transportaient. Tout ce qui les intéressait, c'était l'argent de la demoiselle, elle en était bien consciente. Elle s'attendait même à devoir payer un supplément pour le trajet imprévu qu'elle leur avait fait assurer.
Invité
Invité
Ainsi, il préférait rester à l'extérieur.
- Comme vous voulez.
Elle l'accompagna donc jusqu'au bastingage. De toutes façons, tant qu'ils se trouveraient sur son bateau, elle ne serait jamais très loin de lui, principalement pour rassurer l'équipage. De leur point de vue, elle le surveillait certainement. Si leur faire penser cela leur permettait d'avoir la paix, soit. Elle l'écouta lui parler de son ami, son sourire doux flottant toujours sur ses lèvres. Elle appréciait entendre des récits d'une vie heureuse. Lorsqu'il lui affirma avoir battu le record des Républicains, son sourire s'élargit :
- Eh bien voilà ! La voilà, votre victoire ! Et ce n'est pas une petite victoire : vous ne m'avez pas vaincue seulement moi, mais ma nation entière ! Je m'incline, Monsieur, vous êtes le grand gagnant de cette manche !
Joignant le geste à la parole, elle lui offrit une nouvelle révérence. Cette fois, ce n'était pas une salutation, simplement un moyen de continuer à s'amuser. C'était le prolongement de sa plaisanterie. D'ailleurs, était-il seulement entré dans son jeu de compétition ? Certes, le duel de magie était prévu, mais pas le prolongement qu'elle en avait fait. Il aurait parfaitement eu le droit de refuser de jouer le jeu.
Elle se releva lorsque la conversation devint soudain plus sérieuse.
- Ne vous en faites pas. Au contraire, cet oubli est la preuve que vous passez un bon moment, j'en suis heureuse. Alors, s'il faut sacrifier un peu de politesse, ce n'est pas un prix si élevé. De plus, vous n'aviez pas le choix, je n'allais pas vous abandonner.
Elle laissa volontairement en suspens le sujet de sa famille pendant quelques minutes, prenant le temps d'observer la vie du lac. Une mouette venait de pêcher un poisson. Une autre se hâta de la rejoindre pour lui disputer son butin. Elles furent bientôt rejointes vers plusieurs autres, et l'amas d'oiseaux ainsi formé finit par créer un bruit de toutes façons trop assourdissant pour qu'ils puissent continuer à parler. Alors, elle les observa en silence jusqu'à ce que le bateau les aie dépassées. Puis elle revint à la conversation :
- Ma famille... Ne vous en faites pas, si elle n'apprend pas que je suis passée au Reike, elle ne devrait rien avoir à y redire. Elle sait que j'aime me promener pour rêver et trouver l'inspiration. Et s'il y a un problème, je peux toujours compter sur mon frère pour me couvrir, comme il pourrait compter sur moi si... De toutes façons, il n'est pas du genre à partir sans prévenir, lui. Et dans tous les cas, mes parents savent que je suis en compagnie de cet équipage, donc en sécurité. Ne vous en faites pas pour eux.
Puis vint un sujet plus délicat. Un mari... Elle observa les nuages. Cela faisait deux siècles qu'elle l'attendait. Existait-il seulement ? D'un autre côté, il lui restait encore plusieurs siècles durant lesquels elle pourrait poursuivre son attente.
- Quant à mon mari... J'aimerais bien le connaître, honnêtement. Et puis, je suis encore jeune, j'ai le temps. Vous savez... Vous allez peut-être me prendre pour une petite fille, ce que je suis très certainement encore en esprit, mais je crois au grand amour. Je sais que, quelque part, quelqu'un existe, ou existera, qui m'est destiné. Chaque soir, j'interroge les étoiles. Je ne sais pas où il est, ni même si je le connais, ou encore s'il est déjà né... Est-ce un elfe, un humain, autre chose ? République, Reike ? Dans quel siècle ? Tout cela m'importe peu. Je me contenterai d'attendre, ça arrivera quand ça arrivera. Je ne suis pas pressée.
C'est alors qu'elle sortit de ses songes, reposant les yeux sur son interlocuteur.
- Oh pardon, je me suis perdue dans mes pensées. En résumé, ne vous inquiétez pas pour mon mari inexistant.
- Comme vous voulez.
Elle l'accompagna donc jusqu'au bastingage. De toutes façons, tant qu'ils se trouveraient sur son bateau, elle ne serait jamais très loin de lui, principalement pour rassurer l'équipage. De leur point de vue, elle le surveillait certainement. Si leur faire penser cela leur permettait d'avoir la paix, soit. Elle l'écouta lui parler de son ami, son sourire doux flottant toujours sur ses lèvres. Elle appréciait entendre des récits d'une vie heureuse. Lorsqu'il lui affirma avoir battu le record des Républicains, son sourire s'élargit :
- Eh bien voilà ! La voilà, votre victoire ! Et ce n'est pas une petite victoire : vous ne m'avez pas vaincue seulement moi, mais ma nation entière ! Je m'incline, Monsieur, vous êtes le grand gagnant de cette manche !
Joignant le geste à la parole, elle lui offrit une nouvelle révérence. Cette fois, ce n'était pas une salutation, simplement un moyen de continuer à s'amuser. C'était le prolongement de sa plaisanterie. D'ailleurs, était-il seulement entré dans son jeu de compétition ? Certes, le duel de magie était prévu, mais pas le prolongement qu'elle en avait fait. Il aurait parfaitement eu le droit de refuser de jouer le jeu.
Elle se releva lorsque la conversation devint soudain plus sérieuse.
- Ne vous en faites pas. Au contraire, cet oubli est la preuve que vous passez un bon moment, j'en suis heureuse. Alors, s'il faut sacrifier un peu de politesse, ce n'est pas un prix si élevé. De plus, vous n'aviez pas le choix, je n'allais pas vous abandonner.
Elle laissa volontairement en suspens le sujet de sa famille pendant quelques minutes, prenant le temps d'observer la vie du lac. Une mouette venait de pêcher un poisson. Une autre se hâta de la rejoindre pour lui disputer son butin. Elles furent bientôt rejointes vers plusieurs autres, et l'amas d'oiseaux ainsi formé finit par créer un bruit de toutes façons trop assourdissant pour qu'ils puissent continuer à parler. Alors, elle les observa en silence jusqu'à ce que le bateau les aie dépassées. Puis elle revint à la conversation :
- Ma famille... Ne vous en faites pas, si elle n'apprend pas que je suis passée au Reike, elle ne devrait rien avoir à y redire. Elle sait que j'aime me promener pour rêver et trouver l'inspiration. Et s'il y a un problème, je peux toujours compter sur mon frère pour me couvrir, comme il pourrait compter sur moi si... De toutes façons, il n'est pas du genre à partir sans prévenir, lui. Et dans tous les cas, mes parents savent que je suis en compagnie de cet équipage, donc en sécurité. Ne vous en faites pas pour eux.
Puis vint un sujet plus délicat. Un mari... Elle observa les nuages. Cela faisait deux siècles qu'elle l'attendait. Existait-il seulement ? D'un autre côté, il lui restait encore plusieurs siècles durant lesquels elle pourrait poursuivre son attente.
- Quant à mon mari... J'aimerais bien le connaître, honnêtement. Et puis, je suis encore jeune, j'ai le temps. Vous savez... Vous allez peut-être me prendre pour une petite fille, ce que je suis très certainement encore en esprit, mais je crois au grand amour. Je sais que, quelque part, quelqu'un existe, ou existera, qui m'est destiné. Chaque soir, j'interroge les étoiles. Je ne sais pas où il est, ni même si je le connais, ou encore s'il est déjà né... Est-ce un elfe, un humain, autre chose ? République, Reike ? Dans quel siècle ? Tout cela m'importe peu. Je me contenterai d'attendre, ça arrivera quand ça arrivera. Je ne suis pas pressée.
C'est alors qu'elle sortit de ses songes, reposant les yeux sur son interlocuteur.
- Oh pardon, je me suis perdue dans mes pensées. En résumé, ne vous inquiétez pas pour mon mari inexistant.
Invité
Invité
Il avait l'esprit de compétition. Voilà qui lui plaisait. Une lueur de défi dans le regard, elle le fixa.
- J'accepte le challenge ! Mais à une condition : si vous perdez à cette manche, vous devrez... Non, laissons ça pour votre gage !
Autant cultiver un peu de mystère, non ? Même si ce qu'elle allait proposer était on ne pouvait plus simple : si la gastronomie reikoise ne lui plaisait pas, il devrait goûter celle de la République. Une revanche somme toutes assez classique.
Néanmoins, l'ambiance finit par devenir moins joyeuse lorsqu'il lui expliqua lui aussi sa vision de l'amour. Ils partageaient la même. Pendant quelques instants, elle se sentit mal de le lui avoir rappelé. Comment se sentirait-elle, elle, si celui qu'elle finissait par trouver l'abandonnait ? Elle ne s'en relèverait probablement pas non plus... Elle se rapprocha et murmura :
- Alors, peut-être que ce n'était pas elle qui vous était destinée ?
Ces paroles à peine prononcées, elle pria. Elle pria pour ne pas avoir fait une nouvelle erreur. Elle pria pour ne pas l'avoir torturé. Elle voulait l'aider à guérir, mais avait conscience que ses mots pouvaient être mal interprétés. Alors, elle finit par préciser :
- Je suis désolée si ça vous a fait mal, ce n'était pas mon intention. Mais je vous l'ai dit, je veux vous aider. Je n'aime pas vous voir malheureux.
Le shierak ? Elle retrouva son sourire :
- Eh bien ! Voici un autre point commun ! Nous sommes faits pour nous entendre, à ce qu'il semblerait.
Etaient-ils même... Destinés à se rencontrer ? Ou son adversaire d'origine avait-il tout manigancé ? Non, c'était impossible : elle ne le connaissait pas. Selon toute logique, il ne la connaissait pas non plus. Et puis, elle n'était pas certaine qu'il soit possible de mentir sur un rhume élémentaire. S'il avait voulu arranger une rencontre, il aurait choisi quelque chose de plus facile à jouer, comme un rhume normal, décida-t-elle.
C'est alors qu'il la surprit une nouvelle fois. Son frère ? En quoi l'intéressait-il ? Réalisant qu'elle avait mis un peu de temps à répondre, elle commença par s'excuser :
- Hum, pardonnez-moi, c'est... Inattendu. Je n'ai pas l'habitude de rencontrer des personnes qui s'intéressent à un inconnu absent. Enfin, dans tous les cas, que voulez-vous que je vous dise ? C'est un combattant. Nous ne nous voyons pas beaucoup, je dois l'admettre. Il a choisi une carrière de guerrier. Bien sûr, il revient de temps en temps, lorsqu'il a des permissions, mais c'est... Si peu... Et j'enrage d'être moi-même occupée lorsqu'il est présent. Imaginez, si, un jour, je pars en tournée et qu'il a une permission pendant mon absence en devant repartir avant mon retour ? ça me tuerait de savoir que je ne peux pas le voir. Mais il est également hors de question de rater une occasion de jouer.
En parlant de jouer...
- D'ailleurs, je ne pense pas que nous soyons très loin, qu'est-ce que vous en pensez ? Vous connaissez le Reike mieux que moi. Où se trouve la salle dont vous parliez ? Pensez-vous que nous aurons le temps d'aller faire notre petite prestation avant le repas ?
D'un autre côté, elle devrait voyager de nouveau pour aller chercher instrument et partitions...
- Non, laissez tomber. Dans tous les cas, je n'aurais pas le temps de faire l'aller-retour. J'imagine que la musique devra attendre.
- J'accepte le challenge ! Mais à une condition : si vous perdez à cette manche, vous devrez... Non, laissons ça pour votre gage !
Autant cultiver un peu de mystère, non ? Même si ce qu'elle allait proposer était on ne pouvait plus simple : si la gastronomie reikoise ne lui plaisait pas, il devrait goûter celle de la République. Une revanche somme toutes assez classique.
Néanmoins, l'ambiance finit par devenir moins joyeuse lorsqu'il lui expliqua lui aussi sa vision de l'amour. Ils partageaient la même. Pendant quelques instants, elle se sentit mal de le lui avoir rappelé. Comment se sentirait-elle, elle, si celui qu'elle finissait par trouver l'abandonnait ? Elle ne s'en relèverait probablement pas non plus... Elle se rapprocha et murmura :
- Alors, peut-être que ce n'était pas elle qui vous était destinée ?
Ces paroles à peine prononcées, elle pria. Elle pria pour ne pas avoir fait une nouvelle erreur. Elle pria pour ne pas l'avoir torturé. Elle voulait l'aider à guérir, mais avait conscience que ses mots pouvaient être mal interprétés. Alors, elle finit par préciser :
- Je suis désolée si ça vous a fait mal, ce n'était pas mon intention. Mais je vous l'ai dit, je veux vous aider. Je n'aime pas vous voir malheureux.
Le shierak ? Elle retrouva son sourire :
- Eh bien ! Voici un autre point commun ! Nous sommes faits pour nous entendre, à ce qu'il semblerait.
Etaient-ils même... Destinés à se rencontrer ? Ou son adversaire d'origine avait-il tout manigancé ? Non, c'était impossible : elle ne le connaissait pas. Selon toute logique, il ne la connaissait pas non plus. Et puis, elle n'était pas certaine qu'il soit possible de mentir sur un rhume élémentaire. S'il avait voulu arranger une rencontre, il aurait choisi quelque chose de plus facile à jouer, comme un rhume normal, décida-t-elle.
C'est alors qu'il la surprit une nouvelle fois. Son frère ? En quoi l'intéressait-il ? Réalisant qu'elle avait mis un peu de temps à répondre, elle commença par s'excuser :
- Hum, pardonnez-moi, c'est... Inattendu. Je n'ai pas l'habitude de rencontrer des personnes qui s'intéressent à un inconnu absent. Enfin, dans tous les cas, que voulez-vous que je vous dise ? C'est un combattant. Nous ne nous voyons pas beaucoup, je dois l'admettre. Il a choisi une carrière de guerrier. Bien sûr, il revient de temps en temps, lorsqu'il a des permissions, mais c'est... Si peu... Et j'enrage d'être moi-même occupée lorsqu'il est présent. Imaginez, si, un jour, je pars en tournée et qu'il a une permission pendant mon absence en devant repartir avant mon retour ? ça me tuerait de savoir que je ne peux pas le voir. Mais il est également hors de question de rater une occasion de jouer.
En parlant de jouer...
- D'ailleurs, je ne pense pas que nous soyons très loin, qu'est-ce que vous en pensez ? Vous connaissez le Reike mieux que moi. Où se trouve la salle dont vous parliez ? Pensez-vous que nous aurons le temps d'aller faire notre petite prestation avant le repas ?
D'un autre côté, elle devrait voyager de nouveau pour aller chercher instrument et partitions...
- Non, laissez tomber. Dans tous les cas, je n'aurais pas le temps de faire l'aller-retour. J'imagine que la musique devra attendre.
Invité
Invité
Elle lui sourit lorsqu'il lui expliqua sa vision de sa rupture. Enfin, une autre vision. Si elle pouvait s'avancer, elle dirait même qu'il s'agissait de la vision la plus apaisée qu'il lui avait partagée.
- En effet. Je vous souhaite tout le courage dont vous aurez besoin pour terminer de traverser cette épreuve. Je ne peux pas imaginer comment on doit se sentir dans une telle situation, mais... Enfin, cessons de remuer le couteau dans la plaie, voulez-vous ?
Ce n'était pas vraiment une question. Plus ils s'étendaient sur ce sujet, plus elle avait peur de lui faire mal. Alors, la meilleure solution restait encore de changer de sujet. La religion... Oui, pourquoi pas. C'était un sujet bien différent. Lorsqu'il lui posa la question au sujet du temple, elle laissa échapper un sourire amer alors qu'elle venait s'appuyer contre le batingage. Et ce fut le regard perdu dans les flots qu'elle répondit :
- J'adore ma famille, vous savez. Mais il retse des sujets de disputes entre nous. Comme dans toutes les familles, j'imagine. Toujours est-il que l'un des sujets majeurs de désaccord est le Reike. Ils ont du mal à accepter que je m'y rende. Ce n'est qu'à contre-coeur qu'ils me laissent y faire des concerts, d'ailleurs. Alors, me rendre à un temple situé sur votre territoire... Ce n'est pas imaginable. Je ne l'ai jamais osé. Et pourtant, j'ai entendu tant de bien de ce temple... J'aimerais le voir. Peut-être que je devrais épouser un prête, tiens !
Evidemment, elle ne pensait pas réellement cette dernière phrase. D'un autre côté... Peut-être son âme soeur était-elle à chercher du côté de la religion ? Enfin, elle s'était promis qu'elle ne chercherait pas. Si elle était véritablement destinée à trouver l'amour, elle attendrait qu'il lui tombe dessus. Elle était patiente, après tout.
Au sujet de son frère, il tenta de la rassurer, ce qui lui attira un sourire triste alors qu'elle reportait son attention sur lui :
- Votre père a parfaitement raison, vous pourrez le lui dire... Enfin, s'il n'est pas aussi allergique aux autres factions que le mien. Mais j'ai également l'impression que la séparation rend nos moments passés ensemble encore plus magiques. À moins que ce soit un effet de ce lien mystérieux qui unit les jumeaux ?
Puis il lui confirma que la salle ne se trouvait pas loin. Et il suggéra d'emprunter un instrument. Elle prit un moment pour y réfléchir, puis déclara :
- J'imagine que c'est la seule solution, il se fait tard. Mais je vous préviens : je devrai prendre plus de temps pour l'accorder, puisqu''il me faudra m'y habituer aussi. Pour ce qui est du morceau... Ce sera l'occasion de tester mon improvisation !
Improviser, avec un instrument qu'elle ne connaissait pas pour quelqu'un à qui elle voulait montrer toute l'étendue de son talent... Oui, elle venait de se lancer un défi important.
Elle fit signe à l'homme de la suivre alors que l'équipage se chargeait de déposer le bateau à une place libre sur le port. Il leur fallait quitter le pont, afin de ne pas les déranger. Lorsqu'enfin la manoeuvre fut terminée, galant, le capitaine l'aida à descendre... Et ignora totalement son compagnon, s'attirant un claquement de langue désapprobateur de la part de la demoiselle. Mais elle ne créerait pas de scandale. Au lieu de quoi, elle alla s'acquitter du paiement, espérant que le Reikois l'attendrait. À présent, elle n'était plus chez elle, c'était à lui de lui servir de guide.
- En effet. Je vous souhaite tout le courage dont vous aurez besoin pour terminer de traverser cette épreuve. Je ne peux pas imaginer comment on doit se sentir dans une telle situation, mais... Enfin, cessons de remuer le couteau dans la plaie, voulez-vous ?
Ce n'était pas vraiment une question. Plus ils s'étendaient sur ce sujet, plus elle avait peur de lui faire mal. Alors, la meilleure solution restait encore de changer de sujet. La religion... Oui, pourquoi pas. C'était un sujet bien différent. Lorsqu'il lui posa la question au sujet du temple, elle laissa échapper un sourire amer alors qu'elle venait s'appuyer contre le batingage. Et ce fut le regard perdu dans les flots qu'elle répondit :
- J'adore ma famille, vous savez. Mais il retse des sujets de disputes entre nous. Comme dans toutes les familles, j'imagine. Toujours est-il que l'un des sujets majeurs de désaccord est le Reike. Ils ont du mal à accepter que je m'y rende. Ce n'est qu'à contre-coeur qu'ils me laissent y faire des concerts, d'ailleurs. Alors, me rendre à un temple situé sur votre territoire... Ce n'est pas imaginable. Je ne l'ai jamais osé. Et pourtant, j'ai entendu tant de bien de ce temple... J'aimerais le voir. Peut-être que je devrais épouser un prête, tiens !
Evidemment, elle ne pensait pas réellement cette dernière phrase. D'un autre côté... Peut-être son âme soeur était-elle à chercher du côté de la religion ? Enfin, elle s'était promis qu'elle ne chercherait pas. Si elle était véritablement destinée à trouver l'amour, elle attendrait qu'il lui tombe dessus. Elle était patiente, après tout.
Au sujet de son frère, il tenta de la rassurer, ce qui lui attira un sourire triste alors qu'elle reportait son attention sur lui :
- Votre père a parfaitement raison, vous pourrez le lui dire... Enfin, s'il n'est pas aussi allergique aux autres factions que le mien. Mais j'ai également l'impression que la séparation rend nos moments passés ensemble encore plus magiques. À moins que ce soit un effet de ce lien mystérieux qui unit les jumeaux ?
Puis il lui confirma que la salle ne se trouvait pas loin. Et il suggéra d'emprunter un instrument. Elle prit un moment pour y réfléchir, puis déclara :
- J'imagine que c'est la seule solution, il se fait tard. Mais je vous préviens : je devrai prendre plus de temps pour l'accorder, puisqu''il me faudra m'y habituer aussi. Pour ce qui est du morceau... Ce sera l'occasion de tester mon improvisation !
Improviser, avec un instrument qu'elle ne connaissait pas pour quelqu'un à qui elle voulait montrer toute l'étendue de son talent... Oui, elle venait de se lancer un défi important.
Elle fit signe à l'homme de la suivre alors que l'équipage se chargeait de déposer le bateau à une place libre sur le port. Il leur fallait quitter le pont, afin de ne pas les déranger. Lorsqu'enfin la manoeuvre fut terminée, galant, le capitaine l'aida à descendre... Et ignora totalement son compagnon, s'attirant un claquement de langue désapprobateur de la part de la demoiselle. Mais elle ne créerait pas de scandale. Au lieu de quoi, elle alla s'acquitter du paiement, espérant que le Reikois l'attendrait. À présent, elle n'était plus chez elle, c'était à lui de lui servir de guide.
Page 2 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum