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Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Un cœur sensible, se dit Zéphyr. Voilà ce qu’est la jeune femme, selon lui. Plus il l’écoute, plus il se dit qu’elle n’est pas faite pour vivre dans la violence du Reike. L’Empire est un état militaire, exigeant, sévère là où l’hybride paraît douce, attentionnée, et déterminée. Qu’on ne s’y trompe pas, Kilanna sait se défendre – c’est elle-même qui le lui a affirmé – mais il serait mieux pour elle qu’elle soit employée pour défendre, pas pour attaquer. Elle ne saurait pas obéir aux ordres d’un haut-gradé si elle doit nuire à des innocents. Enfin, ce n’était pas comme si c’était son problème… Et si l’Oreille pourrait très bien lui proposer une place d’espion, il ne voit pas absolument pas pourquoi il prendrait cette initiative dans l’immédiat. Il n’y a pas de raison… Et il ne va pas accueillir le premier inconnu qui passe dans ses rangs.
Pour autant, voir une cohabitation entre les hybrides et les humains est une belle vision. Un peu naïve, peut-être, mais il faut quand même des personnes qui croient en de telles choses.
Quoi qu’il en soit, la demoiselle ne semble pas beaucoup disposée à parler de sa personne. Il peut faire des suppositions « s’il a du temps à perdre » et un brin joueur, le maître-espion reprend la parole.
- Dans ce cas, m’est avis que vous ne faites pas partie de l’armée. Vous préférez agir seule, et avoir, comme je l’ai déjà dit, votre propre indépendance. Ce qui n’est probablement pas toujours facile étant donné la société patriarchale dans laquelle nous vivons. Du peu que j’ai vu de vous, j’aurais aussi tendance à dire que vous ne savez pas suivre les ordres aveuglément, et que vous préférez agir pour votre propre cause. Votre propre but et votre propre mentalité. Quant à votre spécialisation… Le duelliste lui jette un œil avant de continuer. Vous n’êtes pas une mage. Vous avez immobilisé l’autre bandit tantôt, d’une manière propre aux assassins. Et puis, vous avez marqué votre accord quand je vous ai proposé d’acheter le fourreau… Cela correspond plus à un combattant qu’à un élémentaliste ou un mage soutien.
Acquiescera-t-elle à ses propos ou pas, c’est son problème, Zéphyr lui livre juste son analyse. Il l’observe depuis presqu’une heure déjà, et ça a pu lui permettre de rassembler quelques éléments sur la demoiselle. Mais voilà que la conversation prend un autre tournant lorsque la belle s’étonne qu’il ne fasse pas partie de la noblesse depuis sa naissance. Son ton surpris l’amuse un peu et il lui répond avec un sourire.
- Vous savez que le Reike est composé de bon nombres de tribus, n’est-ce pas ? Cela existe encore, mais cela l’était encore plus avant la conquête de l’Empereur. Je viens d’un village perdu du désert, mais mes talents précoces m’ont valu d’aller à l’Académie de Drakstrang. Cela étant dit, j’étais le fils du chef de ma tribu. Je suppose que d’un point de vue local, cela me donne des lettres de noblesse. Un silence, puis l’homme continue. Je n’ai pas cherché à rejoindre l’aristocratie reikoise. Mais au vu de mon rôle, il fallait bien que j’aie un certain prestige. Disons qu’à certain égard, c’était un cadeau empoisonné, mais c’était beaucoup plus facile de soutenir Ayshara et Tensai ainsi. Quant aux autres questions de Kilanna… Je ne dis pas que vivre au milieu des hommes mondains est une partie de plaisir. Mais je présume que j’apprécie ma fonction, oui. Il était fait pour l’espionnage, mais ça, il n’allait pas le dire haut et fort en pleine rue. Quant à regretter mon parcours… Je ne vois pas pourquoi j’aurais des remords. Que devrais-je regretter ? D’avoir assisté à l’expansion de Tensai ? De l’avoir laissé tuer des gens trop têtus pour se soumettre ? Ou bien d’avoir lutté contre les Titans ? Quand bien même ce serait le cas, ça ne servirait à rien puisque je ne pourrais pas revenir dans le passé. [/b] Zéphyr marque un silence puis tourne la tête vers l’hybride. Et vous ? Il y a quelque chose que vous voudriez changer dans votre vie ? Ou que vous auriez fait autrement ?
Une lueur d’amusement apparaît ensuite dans son regard quand son interlocutrice bougonne face à la dague et le fourreau qu’il lui a achetés.
- Eh bien, dédommagez-moi avec votre démonstration de vol, alors. Mais vous savez, et je le redis, vous devriez plus profiter de la gentillesse des gens, quand elle se présente à vous.
Lui suggérait-il d’être opportuniste ? Sûrement. Zéphyr lui-même l’était et n’hésitait pas à se saisir d’une occasion ou l’autre pour régler ses propres affaires.
Une fois au pied de l’église, l’Oreille la laisse se poser comme elle le souhaite et il l’écoute prendre la parole. Ainsi, elle a appris seule. Forcément, puisque sa mère est humaine et ne sait pas voler. Quant à son père… C’est délicat puisqu’elle ne l’a pas connu. Auraient-ils même été capables de communiquer ? Rien n’est moins sûr.
- Pour vos ailes, je sais que des couturiers peuvent adapter vos vêtements, si vous le désirez, mais évidemment, ils demandent à chaque fois un certain prix. J’ignore si vous êtes employée par quelqu’un, mais si un jour vous avez un gros contrat, ou si encore, vous trouvez un emploi stable (peut-être même en avez-vous déjà un), prendre une telle initiative pourrait vous rendre les choses un peu plus confortables. Après tout, en plus des hybrides, il y a aussi les Fae et les anges qui ont des ailes – pour ne citer qu’eux.
Quant à vouloir aider les siens… Zéphyr décèle une nouvelle fois sa bonne volonté, son utopisme, aussi. Il est dur de vivre dans un monde sans frontière, où tout le monde s’accepte les uns les autres. Les Astres seuls savent à quel point il existe des barrières entre les races sur le Sekai. Sans doute est-il sage de ne pas le relever et le maître-espion se tait. De toute façon, bien vite, Kilanna se livre : à ses yeux, seuls les hybrides comptent, le reste est classé entre ennemis, alliés et purs inconnus sans intérêt. Hum. Une vision bien étroite et trop restreinte, mais il n’en dira rien. De toute façon, la demoiselle vole à nouveau pour se positionner devant lui, et elle lui demande de l’écouter. Zéphyr retient un léger ricanement face à ce propos, mais il croise les bras et hoche simplement la tête.
C’est à partir de là qu’elle se livre réellement. Et le maître-espion ne sait pas comment trancher le cas de cette femme aux cheveux écarlates.
Est-elle stupide ? Par le Soleil et par la Lune, qui est assez bête pour déclarer à l’Oreille, le chef-même des assassins, qu’on est venu le tuer ? Qui oserait même révéler un tel contrat ? Ne craint-elle pas les représailles de son commanditaire ? Est-elle à ce point naïve de croire qu’elle va en ressortir en toute impunité ? Mais, malgré toutes ces questions, ce n’est pas sur ça qu’il doit focaliser son attention. Au contraire. Le plus important, l’essentiel, c’est de remonter à la source.
- Qui ?
La voix de Zéphyr est calme comme l’eau qui dort, pourtant, ses prunelles ambrées sont fixées sur le visage de son interlocutrice.
- Qui a commandé cet assassinat ?
Le problème n’est pas tant d’être visé par quelqu’un du Reike, ou même quelqu’un de l’étranger. Le problème, c’est que quelqu’un veut s’en prendre à la Main elle-même.
- Où deviez-vous le rencontrer ?
Et qu’elle ne lui sorte pas la rengaine de la confidentialité. Non, elle a renoncé à sa mission, elle a donc renoncé à satisfaire et à protéger son client. D’ailleurs, il faut encore qu’il rebondisse sur un dernier point.
- Je ne sais pas si vous êtes idiote, naïve ou remplie d’innocence, Kilanna. Je pourrais vous tuer et j’aurais tout intérêt à le faire puisque vous étiez ici pour prendre ma vie. Même si vous avez vos ailes, vous ne pourriez fuir mes hommes de main bien longtemps. Et quand bien même…
Zéphyr regarde derrière elle et une expression presqu’ironique jaillit sur son visage.
- … Vous n’avez pas fait du tout attention à l’arrivée de mon double derrière vous.
L’intéressé est, de fait, pile derrière le dos de l’hybride, une dague à la main et il juge Kilanna du regard.
- … Il semble que je sois arrivé pour la partie la plus intéressante. L’histoire d’assassinat, tout ça tout ça. Vous étiez chiants à trouver après que j’ai arrêté l’autre garde. Alors celle-là veut nous tuer ?
- On dirait bien. Mais je suppose qu’on peut s’arranger.
Kilanna le lui avait dit : elle n’était plus déterminée à prendre sa vie et quoi qu’elle dise, certains côtés de la jeune femme lui faisait penser à la reine. Elle avait un bon fonds, quoique – du point de vue de l’Oreille – elle avait clairement mal choisi son métier.
- Vous ne me paraissez pas mauvaise, Kilanna. S’eut-on connu plus longtemps, ou dans d’autres circonstances, que nous serions peut-être devenus amis de longue date. Mais je ne peux tolérer qu’on puisse s’en prendre à la Main elle-même. Qu’on m’attaque, ça m’arrange bien, je peux ainsi moi-même m’occuper de ces idiots. Mais rien n’empêche qu’on veuille s’attaquer au Cœur, à l’Esprit, ou à la Voix. Et en définitive, rien n'empêche qu'on veuille ainsi s'en prendre au couple impérial. Alors qui ? Qui ose défier l’autorité royale ?
Un silence, puis, très honnêtement, d’une voix aussi posée que la belle aux cheveux écarlates :
- Vous dites être une assassin. Et si je vous payais pour un contrat d’une heure ? Chasser le commanditaire qui vous a fait perdre votre temps, ça pourrait être intéressant, non ?
Pour autant, voir une cohabitation entre les hybrides et les humains est une belle vision. Un peu naïve, peut-être, mais il faut quand même des personnes qui croient en de telles choses.
Quoi qu’il en soit, la demoiselle ne semble pas beaucoup disposée à parler de sa personne. Il peut faire des suppositions « s’il a du temps à perdre » et un brin joueur, le maître-espion reprend la parole.
- Dans ce cas, m’est avis que vous ne faites pas partie de l’armée. Vous préférez agir seule, et avoir, comme je l’ai déjà dit, votre propre indépendance. Ce qui n’est probablement pas toujours facile étant donné la société patriarchale dans laquelle nous vivons. Du peu que j’ai vu de vous, j’aurais aussi tendance à dire que vous ne savez pas suivre les ordres aveuglément, et que vous préférez agir pour votre propre cause. Votre propre but et votre propre mentalité. Quant à votre spécialisation… Le duelliste lui jette un œil avant de continuer. Vous n’êtes pas une mage. Vous avez immobilisé l’autre bandit tantôt, d’une manière propre aux assassins. Et puis, vous avez marqué votre accord quand je vous ai proposé d’acheter le fourreau… Cela correspond plus à un combattant qu’à un élémentaliste ou un mage soutien.
Acquiescera-t-elle à ses propos ou pas, c’est son problème, Zéphyr lui livre juste son analyse. Il l’observe depuis presqu’une heure déjà, et ça a pu lui permettre de rassembler quelques éléments sur la demoiselle. Mais voilà que la conversation prend un autre tournant lorsque la belle s’étonne qu’il ne fasse pas partie de la noblesse depuis sa naissance. Son ton surpris l’amuse un peu et il lui répond avec un sourire.
- Vous savez que le Reike est composé de bon nombres de tribus, n’est-ce pas ? Cela existe encore, mais cela l’était encore plus avant la conquête de l’Empereur. Je viens d’un village perdu du désert, mais mes talents précoces m’ont valu d’aller à l’Académie de Drakstrang. Cela étant dit, j’étais le fils du chef de ma tribu. Je suppose que d’un point de vue local, cela me donne des lettres de noblesse. Un silence, puis l’homme continue. Je n’ai pas cherché à rejoindre l’aristocratie reikoise. Mais au vu de mon rôle, il fallait bien que j’aie un certain prestige. Disons qu’à certain égard, c’était un cadeau empoisonné, mais c’était beaucoup plus facile de soutenir Ayshara et Tensai ainsi. Quant aux autres questions de Kilanna… Je ne dis pas que vivre au milieu des hommes mondains est une partie de plaisir. Mais je présume que j’apprécie ma fonction, oui. Il était fait pour l’espionnage, mais ça, il n’allait pas le dire haut et fort en pleine rue. Quant à regretter mon parcours… Je ne vois pas pourquoi j’aurais des remords. Que devrais-je regretter ? D’avoir assisté à l’expansion de Tensai ? De l’avoir laissé tuer des gens trop têtus pour se soumettre ? Ou bien d’avoir lutté contre les Titans ? Quand bien même ce serait le cas, ça ne servirait à rien puisque je ne pourrais pas revenir dans le passé. [/b] Zéphyr marque un silence puis tourne la tête vers l’hybride. Et vous ? Il y a quelque chose que vous voudriez changer dans votre vie ? Ou que vous auriez fait autrement ?
Une lueur d’amusement apparaît ensuite dans son regard quand son interlocutrice bougonne face à la dague et le fourreau qu’il lui a achetés.
- Eh bien, dédommagez-moi avec votre démonstration de vol, alors. Mais vous savez, et je le redis, vous devriez plus profiter de la gentillesse des gens, quand elle se présente à vous.
Lui suggérait-il d’être opportuniste ? Sûrement. Zéphyr lui-même l’était et n’hésitait pas à se saisir d’une occasion ou l’autre pour régler ses propres affaires.
Une fois au pied de l’église, l’Oreille la laisse se poser comme elle le souhaite et il l’écoute prendre la parole. Ainsi, elle a appris seule. Forcément, puisque sa mère est humaine et ne sait pas voler. Quant à son père… C’est délicat puisqu’elle ne l’a pas connu. Auraient-ils même été capables de communiquer ? Rien n’est moins sûr.
- Pour vos ailes, je sais que des couturiers peuvent adapter vos vêtements, si vous le désirez, mais évidemment, ils demandent à chaque fois un certain prix. J’ignore si vous êtes employée par quelqu’un, mais si un jour vous avez un gros contrat, ou si encore, vous trouvez un emploi stable (peut-être même en avez-vous déjà un), prendre une telle initiative pourrait vous rendre les choses un peu plus confortables. Après tout, en plus des hybrides, il y a aussi les Fae et les anges qui ont des ailes – pour ne citer qu’eux.
Quant à vouloir aider les siens… Zéphyr décèle une nouvelle fois sa bonne volonté, son utopisme, aussi. Il est dur de vivre dans un monde sans frontière, où tout le monde s’accepte les uns les autres. Les Astres seuls savent à quel point il existe des barrières entre les races sur le Sekai. Sans doute est-il sage de ne pas le relever et le maître-espion se tait. De toute façon, bien vite, Kilanna se livre : à ses yeux, seuls les hybrides comptent, le reste est classé entre ennemis, alliés et purs inconnus sans intérêt. Hum. Une vision bien étroite et trop restreinte, mais il n’en dira rien. De toute façon, la demoiselle vole à nouveau pour se positionner devant lui, et elle lui demande de l’écouter. Zéphyr retient un léger ricanement face à ce propos, mais il croise les bras et hoche simplement la tête.
C’est à partir de là qu’elle se livre réellement. Et le maître-espion ne sait pas comment trancher le cas de cette femme aux cheveux écarlates.
Est-elle stupide ? Par le Soleil et par la Lune, qui est assez bête pour déclarer à l’Oreille, le chef-même des assassins, qu’on est venu le tuer ? Qui oserait même révéler un tel contrat ? Ne craint-elle pas les représailles de son commanditaire ? Est-elle à ce point naïve de croire qu’elle va en ressortir en toute impunité ? Mais, malgré toutes ces questions, ce n’est pas sur ça qu’il doit focaliser son attention. Au contraire. Le plus important, l’essentiel, c’est de remonter à la source.
- Qui ?
La voix de Zéphyr est calme comme l’eau qui dort, pourtant, ses prunelles ambrées sont fixées sur le visage de son interlocutrice.
- Qui a commandé cet assassinat ?
Le problème n’est pas tant d’être visé par quelqu’un du Reike, ou même quelqu’un de l’étranger. Le problème, c’est que quelqu’un veut s’en prendre à la Main elle-même.
- Où deviez-vous le rencontrer ?
Et qu’elle ne lui sorte pas la rengaine de la confidentialité. Non, elle a renoncé à sa mission, elle a donc renoncé à satisfaire et à protéger son client. D’ailleurs, il faut encore qu’il rebondisse sur un dernier point.
- Je ne sais pas si vous êtes idiote, naïve ou remplie d’innocence, Kilanna. Je pourrais vous tuer et j’aurais tout intérêt à le faire puisque vous étiez ici pour prendre ma vie. Même si vous avez vos ailes, vous ne pourriez fuir mes hommes de main bien longtemps. Et quand bien même…
Zéphyr regarde derrière elle et une expression presqu’ironique jaillit sur son visage.
- … Vous n’avez pas fait du tout attention à l’arrivée de mon double derrière vous.
L’intéressé est, de fait, pile derrière le dos de l’hybride, une dague à la main et il juge Kilanna du regard.
- … Il semble que je sois arrivé pour la partie la plus intéressante. L’histoire d’assassinat, tout ça tout ça. Vous étiez chiants à trouver après que j’ai arrêté l’autre garde. Alors celle-là veut nous tuer ?
- On dirait bien. Mais je suppose qu’on peut s’arranger.
Kilanna le lui avait dit : elle n’était plus déterminée à prendre sa vie et quoi qu’elle dise, certains côtés de la jeune femme lui faisait penser à la reine. Elle avait un bon fonds, quoique – du point de vue de l’Oreille – elle avait clairement mal choisi son métier.
- Vous ne me paraissez pas mauvaise, Kilanna. S’eut-on connu plus longtemps, ou dans d’autres circonstances, que nous serions peut-être devenus amis de longue date. Mais je ne peux tolérer qu’on puisse s’en prendre à la Main elle-même. Qu’on m’attaque, ça m’arrange bien, je peux ainsi moi-même m’occuper de ces idiots. Mais rien n’empêche qu’on veuille s’attaquer au Cœur, à l’Esprit, ou à la Voix. Et en définitive, rien n'empêche qu'on veuille ainsi s'en prendre au couple impérial. Alors qui ? Qui ose défier l’autorité royale ?
Un silence, puis, très honnêtement, d’une voix aussi posée que la belle aux cheveux écarlates :
- Vous dites être une assassin. Et si je vous payais pour un contrat d’une heure ? Chasser le commanditaire qui vous a fait perdre votre temps, ça pourrait être intéressant, non ?
Invité
Invité
Il lui confia les résultats d'une analyse qui lui semblait bien trop poussée pour n'avoir duré que quelques secondes. L'avait-il traquée alors qu'elle-même le traquait ? S'étaient-ils espionnés mutuellement sans le savoir ? Lui aurait visiblement eu bien plus de succès...
- ... Vous avez presque tout bon. Avouez-le, vous m'observez depuis bien avant notre rencontre, non ? Impossible que vous ayez vu tout cela en moins d'une heure. Et pour la petite correction... Je ne suis pas une combattante. Je sais me défendre, oui, mais sans plus. Je n'attaque pas un ennemi préparé, parce que je sais très bien que je n'aurais aucune chance.
Elle n'eut pas le temps de s'interroger davantage sur ses capacités de déduction qu'il se mit à lui raconter son histoire plus en détails. Une telle ascension restait surprenante. Même si, comme il le disait, il avait des prédispositions, tout cela lui semblait un peu trop facile. Etait-il possible de faire de tels raccourcis ? D'un autre côté... SI elle en croyait les rumeurs sur les origines de l'empereur (dont elle n'avait jamais su dire si elles étaient vraies ou fausses, elle-même ne le connaissant pas et n'en ayant pas spécialement envie non plus), il était possible qu'il ne s'encombre pas non plus d'entretiens à rallonge. L'Oreille était supposée être les yeux... Et les oreilles de l'Empire, non ? Peut-être avait-il fait preuve d'un intérêt particulier pour ce genre d'activités, et le reste était-il venu tout seul après ? Elle resterait sur cette explication. De toutes façons, elle n'en avait pas de meilleure.
Son avis ? Voudrait-elle changer quelque chose ? Le pus dur était de choisir. Il y en avait tant... Finalement, elle opta pour une nouvelle vérité, une affirmation sortant du coeur :
- Si je pouvais mettre toute ma vie à la poubelle, je n'hésiterais probablement pas longtemps !
Si elle avait choisi une autre voie, qu'elle s'était formée pour la diplomatie, par exemple, elle aurait pu régler ses problèmes pacifiquement. Et avant cela, si sa mère lui avait permis de sortir de la maison familiale, elle aurait probablement moins de problèmes d'ordre sociaux, en ce moment. Et si elle n'avait pas eu honte de la nature hybride de sa fille, peut-être auraient-elles pu mieux s'entendre... Et d'abord, si Kilanna n'était tout simplement pas née hybride, sa vie serait, selon toute vraisemblance, bien différente et beaucoup plus facile. Si elle était... Un ange, ou un démon, ou peut-être une fae... Un être qui pouvait voler en liberté sans se soucier du regard d'autrui. Ou si elle n'était tout simplement jamais née. En effet, parfois, elle se disait que le monde serait peut-être plus heureux si elle n'existait pas. Plus injuste, c'était certain, mais il semblait se complaire dans l'injustice... Elle devrait sérieusement penser à recruter si elle voulait que ses efforts puissent avoir le moindre intérêt à long terme...
Le dédommager avec son vol ? Voilà qui devenait intéressant. Elle devait donc lui offrir une prestation digne de ce qu'elle pensait lui devoir, n'est-ce pas ? Très bien, elle acceptait le défi... Mais n'eut pas le loisir de le relever quand elle découvrit qu'il était déjà présent après son petit échauffement. Et qu'il y avait assisté.
Alors, elle préféra passer le temps en discutant. Et le voilà qui lui donnait des conseils d'ordre vestimentaire. Elle secoua doucement la tête :
- Pour vous, les nobles, j'imagine que l'apparence est plus importante que tout. Mais personnellement, je m'en moque pas mal. Et puis, vous avez encore vu juste : je n'ai pas les moyens de m'offrir des vêtements sur mesure. On en reparlera plus tard, si je me trouve une situation stable.
D'ailleurs, en parlant de sa situation... Elle décida bien vite de s'en ouvrir à lui. Oh, bien sûr, elle savait qu'il pouvait riposter. Elle le comprendrait et ne l'en empêcherait pas. Elle tenait simplement à être sincère, à présent qu'elle n'avait plus rien contre lui.
Puis vinrent les questions. Elle le laissa toutes les poser avant de répondre doucement :
- Je ne connais pas son identité. Mais je peux vous mener... Hum, ce ne serait pas prudent. Vous indiquer le lieu et l'heure de notre rendez-vous, oui. Le lieu et le moment où il était censé me payer...
Elle avait terminé sur une note amère. En effet, après cette trahison, cela l'étonnerait beaucoup de rester digne de ce salaire. Après tout, un contrat était un échange. Un service contre de l'argent. En renonçant à rendre ce service, elle avait brisé sa part du contrat. Autrement dit, son commanditaire n'était plus tenu de respecter la sienne, donc de la payer.
Puis le voilà qui la mettait en garde. Elle grogna, agacée :
- Je suis peut-être naïve, mais pas à ce point ! Je sais que vous pourriez vouloir me tuer en retour. Mais je ne regrette pas ma décision.
Elle tourna alors la tête vers le clone, avant de s'adresser de nouveau à l'original, un léger sourire au coin des lèvres :
- Bien joué.
Puis elle se plaça parfaitement entre les deux "hommes" (un clone pouvait-il vraiment être qualifié ainsi ?) et écarta les bras, histoire de bien se mettre dans l'impossibilité de saisir son arme.
- Alors, allez-y. Tuez-moi. Je ne me défendrai pas. Libérez-moi de ce monde qui n'en vaut pas la peine.
Néanmoins, sa mort ne semblait pas à l'ordre du jour. Ne pouvant masquer sa déception, elle resta cependant sur place, les ailes brassant doucement l'air autour d'elle. Il voulait protéger ses employeurs. En voilà un qui était beaucoup plus fidèle qu'elle. Vraiment, elle était d'autant plus d'accord avec la elle-même du passé qui avait affirmé que l'impératrice devait être fière de l'avoir sous ses ordres.
C'est alors qu'il lui proposa un accord. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.
- Gardez votre argent. C'est avec plaisir que je vous obéirai sur ce coup. J'irai au rendez-vous comme prévu avant de le trahir définitivement, ça vous va ? Vous avez une préférence quant à l'élimination ? Ou peut-être préféreriez-vous simplement le capturer pour l'interroger ? Je ne saurais trop vous conseiller de faire profil bas en attendant, par contre. Autrement, il risquerait de flairer l'entourloupe et de ne même pas venir.
Travailler pour l'Oreille en personne ? Voilà qui servait ses plans à la perfection ! Et, bien plus que cela, elle se sentait fière. Fière d'avoir sa confiance, malgré sa révélation. Car il ne lui aurait pas proposé un tel marché s'il craignait vraiment qu'elle le poignarde dans le dos. D'un autre côté... Elle glissa un coup d'oeil au clone, qui la surveillait toujours. Là était peut-être son assurance. Elle se doutait qu'au moindre geste suspect, elle risquait de ne même plus pouvoir le regretter.
- ... Vous avez presque tout bon. Avouez-le, vous m'observez depuis bien avant notre rencontre, non ? Impossible que vous ayez vu tout cela en moins d'une heure. Et pour la petite correction... Je ne suis pas une combattante. Je sais me défendre, oui, mais sans plus. Je n'attaque pas un ennemi préparé, parce que je sais très bien que je n'aurais aucune chance.
Elle n'eut pas le temps de s'interroger davantage sur ses capacités de déduction qu'il se mit à lui raconter son histoire plus en détails. Une telle ascension restait surprenante. Même si, comme il le disait, il avait des prédispositions, tout cela lui semblait un peu trop facile. Etait-il possible de faire de tels raccourcis ? D'un autre côté... SI elle en croyait les rumeurs sur les origines de l'empereur (dont elle n'avait jamais su dire si elles étaient vraies ou fausses, elle-même ne le connaissant pas et n'en ayant pas spécialement envie non plus), il était possible qu'il ne s'encombre pas non plus d'entretiens à rallonge. L'Oreille était supposée être les yeux... Et les oreilles de l'Empire, non ? Peut-être avait-il fait preuve d'un intérêt particulier pour ce genre d'activités, et le reste était-il venu tout seul après ? Elle resterait sur cette explication. De toutes façons, elle n'en avait pas de meilleure.
Son avis ? Voudrait-elle changer quelque chose ? Le pus dur était de choisir. Il y en avait tant... Finalement, elle opta pour une nouvelle vérité, une affirmation sortant du coeur :
- Si je pouvais mettre toute ma vie à la poubelle, je n'hésiterais probablement pas longtemps !
Si elle avait choisi une autre voie, qu'elle s'était formée pour la diplomatie, par exemple, elle aurait pu régler ses problèmes pacifiquement. Et avant cela, si sa mère lui avait permis de sortir de la maison familiale, elle aurait probablement moins de problèmes d'ordre sociaux, en ce moment. Et si elle n'avait pas eu honte de la nature hybride de sa fille, peut-être auraient-elles pu mieux s'entendre... Et d'abord, si Kilanna n'était tout simplement pas née hybride, sa vie serait, selon toute vraisemblance, bien différente et beaucoup plus facile. Si elle était... Un ange, ou un démon, ou peut-être une fae... Un être qui pouvait voler en liberté sans se soucier du regard d'autrui. Ou si elle n'était tout simplement jamais née. En effet, parfois, elle se disait que le monde serait peut-être plus heureux si elle n'existait pas. Plus injuste, c'était certain, mais il semblait se complaire dans l'injustice... Elle devrait sérieusement penser à recruter si elle voulait que ses efforts puissent avoir le moindre intérêt à long terme...
Le dédommager avec son vol ? Voilà qui devenait intéressant. Elle devait donc lui offrir une prestation digne de ce qu'elle pensait lui devoir, n'est-ce pas ? Très bien, elle acceptait le défi... Mais n'eut pas le loisir de le relever quand elle découvrit qu'il était déjà présent après son petit échauffement. Et qu'il y avait assisté.
Alors, elle préféra passer le temps en discutant. Et le voilà qui lui donnait des conseils d'ordre vestimentaire. Elle secoua doucement la tête :
- Pour vous, les nobles, j'imagine que l'apparence est plus importante que tout. Mais personnellement, je m'en moque pas mal. Et puis, vous avez encore vu juste : je n'ai pas les moyens de m'offrir des vêtements sur mesure. On en reparlera plus tard, si je me trouve une situation stable.
D'ailleurs, en parlant de sa situation... Elle décida bien vite de s'en ouvrir à lui. Oh, bien sûr, elle savait qu'il pouvait riposter. Elle le comprendrait et ne l'en empêcherait pas. Elle tenait simplement à être sincère, à présent qu'elle n'avait plus rien contre lui.
Puis vinrent les questions. Elle le laissa toutes les poser avant de répondre doucement :
- Je ne connais pas son identité. Mais je peux vous mener... Hum, ce ne serait pas prudent. Vous indiquer le lieu et l'heure de notre rendez-vous, oui. Le lieu et le moment où il était censé me payer...
Elle avait terminé sur une note amère. En effet, après cette trahison, cela l'étonnerait beaucoup de rester digne de ce salaire. Après tout, un contrat était un échange. Un service contre de l'argent. En renonçant à rendre ce service, elle avait brisé sa part du contrat. Autrement dit, son commanditaire n'était plus tenu de respecter la sienne, donc de la payer.
Puis le voilà qui la mettait en garde. Elle grogna, agacée :
- Je suis peut-être naïve, mais pas à ce point ! Je sais que vous pourriez vouloir me tuer en retour. Mais je ne regrette pas ma décision.
Elle tourna alors la tête vers le clone, avant de s'adresser de nouveau à l'original, un léger sourire au coin des lèvres :
- Bien joué.
Puis elle se plaça parfaitement entre les deux "hommes" (un clone pouvait-il vraiment être qualifié ainsi ?) et écarta les bras, histoire de bien se mettre dans l'impossibilité de saisir son arme.
- Alors, allez-y. Tuez-moi. Je ne me défendrai pas. Libérez-moi de ce monde qui n'en vaut pas la peine.
Néanmoins, sa mort ne semblait pas à l'ordre du jour. Ne pouvant masquer sa déception, elle resta cependant sur place, les ailes brassant doucement l'air autour d'elle. Il voulait protéger ses employeurs. En voilà un qui était beaucoup plus fidèle qu'elle. Vraiment, elle était d'autant plus d'accord avec la elle-même du passé qui avait affirmé que l'impératrice devait être fière de l'avoir sous ses ordres.
C'est alors qu'il lui proposa un accord. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.
- Gardez votre argent. C'est avec plaisir que je vous obéirai sur ce coup. J'irai au rendez-vous comme prévu avant de le trahir définitivement, ça vous va ? Vous avez une préférence quant à l'élimination ? Ou peut-être préféreriez-vous simplement le capturer pour l'interroger ? Je ne saurais trop vous conseiller de faire profil bas en attendant, par contre. Autrement, il risquerait de flairer l'entourloupe et de ne même pas venir.
Travailler pour l'Oreille en personne ? Voilà qui servait ses plans à la perfection ! Et, bien plus que cela, elle se sentait fière. Fière d'avoir sa confiance, malgré sa révélation. Car il ne lui aurait pas proposé un tel marché s'il craignait vraiment qu'elle le poignarde dans le dos. D'un autre côté... Elle glissa un coup d'oeil au clone, qui la surveillait toujours. Là était peut-être son assurance. Elle se doutait qu'au moindre geste suspect, elle risquait de ne même plus pouvoir le regretter.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
Messages : 315
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L’observer avant leur rencontre ? Zéphyr ne se rappelle pas l’avoir eue en ligne de mire. Il a juste observé l’attitude de la belle hybride, depuis leur altercation au marché. D’abord, Kilanna ne s’est pas laissé faire lorsque les brigands les ont attaqués, ce qui prouve qu’elle sait se débrouiller, se défendre, et attaquer, comme pas mal de Reikois, au demeurant. Ensuite, elle a laissé partir l’un des malandrins, lui permettant dès lors d’échapper à l’escouade de soldats. Quelqu’un qui respecterait l’ordre et l’armée aurait plutôt eu tendance à remettre les brutes à la milice de la capitale. Enfin, elle est suffisamment indépendante d’esprit pour oser mal lui parler en public – quoique le maître-espion n’ait pas vraiment pris ombrage de ses propos de temps à temps maladroits. Qu’il lui ait fait part de ses sentiments à son analyse ne l’exempte pas de faire erreur sur certains points. Il serait bien prétentieux de prétendre connaître de fond en comble la jeune femme après l’avoir fréquentée pendant une heure.
- ... Vous pensez ne pas savoir vous combattre, mais notre nation éduque des guerriers. Quelle que soit le milieu dans lequel vous avez vécu, si vous avez grandi dans le Reike, on vous aura forcément appris à vous défendre et à attaquer, même si vous ne maniez pas une somptueuse espadon ou une splendide armure de vos ancêtres, sourit Zéphyr d’un air conciliant.
C’est ensuite à lui de parler davantage de son parcours et il lui renvoie bientôt l’ascenseur, en lui demandant si elle voudrait changer quelque chose de sa vie actuelle. Sa réponse est pour le moins directe, puisqu’elle jetterait toute sa vie à la poubelle, apparemment. Le guerrier la regarde d’un air un peu curieux, et il dit sans réfléchir :
- C’est pour le moins radical. Je ne m’attendais pas à une telle réponse. Qu’est-ce qui ne vous satisfait pas dans votre vie actuelle ?
Lorsque les deux protagonistes se trouvent au pied du clocher, ils en viennent à parler des vêtements de Kilanna, qui ne sont pas toujours très adaptés pour ses ailes. La belle lui déclare alors que l’apparence est sans doute importante pour les nobles du Reike, et Zéphyr se rend compte que, sur ce point, elle l’a mal compris.
- Je me suis peut-être mal exprimé, fait le maître-espion en penchant un peu la tête sur le côté. Je ne vous suggérais pas d’acheter de nouveaux habits, avec ce qu’il faut pour vos ailes, parce que l’apparence est plus importante que tout aux yeux des nobles reikois. Vous êtes déjà belle comme ça, je dirais même, ajoute-t-il sur un ton légèrement taquin avant de reprendre son sérieux, un sourire toujours accroché à ses lèvres. Non, si je vous suggérais d’avoir des vêtements adaptés, c’est parce que je pensais avant tout que ce serait plus agréable et plus pragmatique pour vous. Vous seriez plus à l’aise lors de vos déplacements, par exemple. Vous seriez aussi plus rapide, et si vous deviez déployer vos ailes en urgence, cela serait plus commode de les ouvrir directement, que de devoir enlever votre cape. Devoir replier vos membres dans votre dos, et les « cacher » sous un manteau, parce qu’il n’est pas fait pour votre espèce, ça doit être déplaisant, je suppose.
D’une certaine manière, Zéphyr voit les choses via son expérience d’espion : si Kilanna devait filer quelqu’un, ou se déplacer sans bruit, gâcher l’un de ses atouts à cause de vêtements non adaptés serait clairement idiot.
La situation prend ensuite une tournure… inattendue. Tiens donc, il est devant un assassin qui cherche à le tuer ? Pour être parfaitement sincère, le guerrier n’a pas l’impression d’être devant une tueuse. Il ne se dégage pas d’elle une aura froide ou meurtrière, prête à tout pour verser le sang ou accomplir sa mission. Fait-il ici une erreur de jugement ? Beaucoup de mercenaires savent cacher leurs véritables sentiments derrière un masque hypocrite, lui-même en fait partie. Et pourtant, d’un autre côté… La jeune femme a ce je-ne-sais-quoi de sincère, et il a davantage l’impression qu’elle ne cherche pas à lui mentir.
La miss, d’ailleurs, ne connaît pas l’identité de son commanditaire. Visiblement, ce dernier n’est pas fou, mais il voudra savoir si l’assassinat de l’Oreille a bien été réalisé. Alors l’hybride lui propose de lui donner le lieu et l’heure de leur rendez-vous. A ces mots, son double, qui s’est déjà glissé dans le dos de Kilanna, lui lance un regard et Zéphyr n’a pas besoin de fusionner avec lui pour deviner ce qu’il pense. Cela pourrait très bien être un piège. Un appât. Mais Kilanna a pris des risques en s’exposant comme elle l’a fait. Et elle en prend encore quand elle se met résolument entre les deux hommes en écartant les bras, pour bien montrer qu’elle ne se défendra pas.
Zéphyr hausse les sourcils face à cette compatriote au caractère bien trempé. Il est vrai qu’il pourrait la tuer d’un coup net, tranchant, mais éliminer quelqu’un en pleine rue, et en plein jour, ne ferait qu’ajouter du chaos en ville, or ce n’est pas son objectif. Puis, la libérer « de ce monde qui n’en vaut pas la peine » ne lui plaît pas. Il n’aime pas ces gens qui n’ont pas d’objectifs, qui stagnent, et qui pensent que rester en vie n’est qu’une plaie, un fardeau, un poids trop lourd à porter.
Mais non.
La vie mérite toujours d’être vécue, quoiqu’on en dise.
Et si Zéphyr est paradoxalement porteur de mort, au nom du couple royal, il ne tue pas pour le plaisir ou pour assurer sa propre sécurité. Si tant est, il préfère attirer le danger pour mieux l’éliminer ensuite.
Mais Kilanna, ici, n’est pas l’ennemie. Elle est un pion dans la main de son commanditaire. Alors autant la libérer de ce contrat, et peut-être, pourquoi pas, pourrait-il l’épauler quelques jours afin de mieux comprendre cette femme et de lui faire voir tout l’intérêt de défendre chèrement sa vie.
Son clone, lui, n’a pas des réflexions si poussées, et somme toute, c’est normal : il n’a pas passé du temps avec Kilanna, il la connaît donc beaucoup moins que son créateur. Cela lui poserait ainsi beaucoup moins de problème d’éliminer la guerrière, mais son son double a l’avantage d’avoir une grande maîtrise de soi. Alors quand le vrai espion esquisse un geste pour lui indiquer de ne pas attaquer la demoiselle, il a une légère moue dubitative, mais s’exécute d’un geste leste, tout en restant prêt à intervenir.
La proposition de Zéphyr a sans doute de quoi surprendre la jolie sang-mêlée, mais un sourire carnassier vient orner les lèvres de l’hybride, qui ne tarde pas à approuver son offre. Elle ira donc au rendez-vous pour trahir son commanditaire. C’est parfait.
- Je ferai profil bas, et je ne me montrerai pas, acquiesce l'assassin. A dire vrai, vous feriez mieux de prendre ça pour lui mettre en confiance, et l’homme lui tend une de ses dagues, au pommeau somptueusement décoré par l’astre du soleil et de la lune. Cette arme m’a été léguée par un de mes mentors, l’ancien maître-espion, en réalité, et je la porte souvent sur moi. Si votre commanditaire me connaît, même de loin, il reconnaîtra sans doute cette lame. Ca devrait lui inspirer confiance.
Quant au sort que l'Oreille lui réserve…
- Donnez-moi l’heure et le lieux de rendez-vous. Je viendrai avec d’autres de mes hommes, au cas où il est un mage ou un guerrier qui a de solides compétences. L’arrêter devrait être facile, si on le prend de court. Cela dit, si tout se passe bien, ça m’intéresserait quand même de vous remercier.
Zéphyr n’est pas quelqu’un d’ingrat, quand on lui rend service. Cela ne le dérange donc pas de lui retourner la pareille.
- Si vous êtes une mercenaire... Je peux vous proposer quelques services, le temps que vous trouviez une voie qui vous plaise. Pas particulièrement d’assassinat comme ici, où on est dans un cas particulier. Mais en ville, il se passe mille et une choses. Pourquoi pas me donner quelques renseignements utiles si vous connaissez bien la capitale ?
Le Reikois ne lui proposait pas là le poste d’espion, qui la plaçait directement sous l’autorité du membre de la Main. D’abord, il ne connaissait pas suffisamment ses compétences pour savoir si elle correspondait au poste, ensuite il ne lui faisait pas encore assez confiance pour ça et enfin, ils se connaissaient trop peu pour qu’il fasse preuve d’une telle impudence. Mais cela était toujours une belle opportunité pour la belle, le temps qu’elle se recentre sur quelque chose qui lui plaise vraiment…
- Le rendez-vous a lieu aujourd’hui ou un autre jour ?
Si ce n’était pas aujourd’hui, ils pouvaient encore se permettre de passer du temps ensemble ; sinon, ils auraient tôt fait de se séparer pour que Kilanna prenne de l’avance au dit rendez-vous, pendant que le maître-espion se placerait avec ses hommes.
- ... Vous pensez ne pas savoir vous combattre, mais notre nation éduque des guerriers. Quelle que soit le milieu dans lequel vous avez vécu, si vous avez grandi dans le Reike, on vous aura forcément appris à vous défendre et à attaquer, même si vous ne maniez pas une somptueuse espadon ou une splendide armure de vos ancêtres, sourit Zéphyr d’un air conciliant.
C’est ensuite à lui de parler davantage de son parcours et il lui renvoie bientôt l’ascenseur, en lui demandant si elle voudrait changer quelque chose de sa vie actuelle. Sa réponse est pour le moins directe, puisqu’elle jetterait toute sa vie à la poubelle, apparemment. Le guerrier la regarde d’un air un peu curieux, et il dit sans réfléchir :
- C’est pour le moins radical. Je ne m’attendais pas à une telle réponse. Qu’est-ce qui ne vous satisfait pas dans votre vie actuelle ?
Lorsque les deux protagonistes se trouvent au pied du clocher, ils en viennent à parler des vêtements de Kilanna, qui ne sont pas toujours très adaptés pour ses ailes. La belle lui déclare alors que l’apparence est sans doute importante pour les nobles du Reike, et Zéphyr se rend compte que, sur ce point, elle l’a mal compris.
- Je me suis peut-être mal exprimé, fait le maître-espion en penchant un peu la tête sur le côté. Je ne vous suggérais pas d’acheter de nouveaux habits, avec ce qu’il faut pour vos ailes, parce que l’apparence est plus importante que tout aux yeux des nobles reikois. Vous êtes déjà belle comme ça, je dirais même, ajoute-t-il sur un ton légèrement taquin avant de reprendre son sérieux, un sourire toujours accroché à ses lèvres. Non, si je vous suggérais d’avoir des vêtements adaptés, c’est parce que je pensais avant tout que ce serait plus agréable et plus pragmatique pour vous. Vous seriez plus à l’aise lors de vos déplacements, par exemple. Vous seriez aussi plus rapide, et si vous deviez déployer vos ailes en urgence, cela serait plus commode de les ouvrir directement, que de devoir enlever votre cape. Devoir replier vos membres dans votre dos, et les « cacher » sous un manteau, parce qu’il n’est pas fait pour votre espèce, ça doit être déplaisant, je suppose.
D’une certaine manière, Zéphyr voit les choses via son expérience d’espion : si Kilanna devait filer quelqu’un, ou se déplacer sans bruit, gâcher l’un de ses atouts à cause de vêtements non adaptés serait clairement idiot.
La situation prend ensuite une tournure… inattendue. Tiens donc, il est devant un assassin qui cherche à le tuer ? Pour être parfaitement sincère, le guerrier n’a pas l’impression d’être devant une tueuse. Il ne se dégage pas d’elle une aura froide ou meurtrière, prête à tout pour verser le sang ou accomplir sa mission. Fait-il ici une erreur de jugement ? Beaucoup de mercenaires savent cacher leurs véritables sentiments derrière un masque hypocrite, lui-même en fait partie. Et pourtant, d’un autre côté… La jeune femme a ce je-ne-sais-quoi de sincère, et il a davantage l’impression qu’elle ne cherche pas à lui mentir.
La miss, d’ailleurs, ne connaît pas l’identité de son commanditaire. Visiblement, ce dernier n’est pas fou, mais il voudra savoir si l’assassinat de l’Oreille a bien été réalisé. Alors l’hybride lui propose de lui donner le lieu et l’heure de leur rendez-vous. A ces mots, son double, qui s’est déjà glissé dans le dos de Kilanna, lui lance un regard et Zéphyr n’a pas besoin de fusionner avec lui pour deviner ce qu’il pense. Cela pourrait très bien être un piège. Un appât. Mais Kilanna a pris des risques en s’exposant comme elle l’a fait. Et elle en prend encore quand elle se met résolument entre les deux hommes en écartant les bras, pour bien montrer qu’elle ne se défendra pas.
Zéphyr hausse les sourcils face à cette compatriote au caractère bien trempé. Il est vrai qu’il pourrait la tuer d’un coup net, tranchant, mais éliminer quelqu’un en pleine rue, et en plein jour, ne ferait qu’ajouter du chaos en ville, or ce n’est pas son objectif. Puis, la libérer « de ce monde qui n’en vaut pas la peine » ne lui plaît pas. Il n’aime pas ces gens qui n’ont pas d’objectifs, qui stagnent, et qui pensent que rester en vie n’est qu’une plaie, un fardeau, un poids trop lourd à porter.
Mais non.
La vie mérite toujours d’être vécue, quoiqu’on en dise.
Et si Zéphyr est paradoxalement porteur de mort, au nom du couple royal, il ne tue pas pour le plaisir ou pour assurer sa propre sécurité. Si tant est, il préfère attirer le danger pour mieux l’éliminer ensuite.
Mais Kilanna, ici, n’est pas l’ennemie. Elle est un pion dans la main de son commanditaire. Alors autant la libérer de ce contrat, et peut-être, pourquoi pas, pourrait-il l’épauler quelques jours afin de mieux comprendre cette femme et de lui faire voir tout l’intérêt de défendre chèrement sa vie.
Son clone, lui, n’a pas des réflexions si poussées, et somme toute, c’est normal : il n’a pas passé du temps avec Kilanna, il la connaît donc beaucoup moins que son créateur. Cela lui poserait ainsi beaucoup moins de problème d’éliminer la guerrière, mais son son double a l’avantage d’avoir une grande maîtrise de soi. Alors quand le vrai espion esquisse un geste pour lui indiquer de ne pas attaquer la demoiselle, il a une légère moue dubitative, mais s’exécute d’un geste leste, tout en restant prêt à intervenir.
La proposition de Zéphyr a sans doute de quoi surprendre la jolie sang-mêlée, mais un sourire carnassier vient orner les lèvres de l’hybride, qui ne tarde pas à approuver son offre. Elle ira donc au rendez-vous pour trahir son commanditaire. C’est parfait.
- Je ferai profil bas, et je ne me montrerai pas, acquiesce l'assassin. A dire vrai, vous feriez mieux de prendre ça pour lui mettre en confiance, et l’homme lui tend une de ses dagues, au pommeau somptueusement décoré par l’astre du soleil et de la lune. Cette arme m’a été léguée par un de mes mentors, l’ancien maître-espion, en réalité, et je la porte souvent sur moi. Si votre commanditaire me connaît, même de loin, il reconnaîtra sans doute cette lame. Ca devrait lui inspirer confiance.
Quant au sort que l'Oreille lui réserve…
- Donnez-moi l’heure et le lieux de rendez-vous. Je viendrai avec d’autres de mes hommes, au cas où il est un mage ou un guerrier qui a de solides compétences. L’arrêter devrait être facile, si on le prend de court. Cela dit, si tout se passe bien, ça m’intéresserait quand même de vous remercier.
Zéphyr n’est pas quelqu’un d’ingrat, quand on lui rend service. Cela ne le dérange donc pas de lui retourner la pareille.
- Si vous êtes une mercenaire... Je peux vous proposer quelques services, le temps que vous trouviez une voie qui vous plaise. Pas particulièrement d’assassinat comme ici, où on est dans un cas particulier. Mais en ville, il se passe mille et une choses. Pourquoi pas me donner quelques renseignements utiles si vous connaissez bien la capitale ?
Le Reikois ne lui proposait pas là le poste d’espion, qui la plaçait directement sous l’autorité du membre de la Main. D’abord, il ne connaissait pas suffisamment ses compétences pour savoir si elle correspondait au poste, ensuite il ne lui faisait pas encore assez confiance pour ça et enfin, ils se connaissaient trop peu pour qu’il fasse preuve d’une telle impudence. Mais cela était toujours une belle opportunité pour la belle, le temps qu’elle se recentre sur quelque chose qui lui plaise vraiment…
- Le rendez-vous a lieu aujourd’hui ou un autre jour ?
Si ce n’était pas aujourd’hui, ils pouvaient encore se permettre de passer du temps ensemble ; sinon, ils auraient tôt fait de se séparer pour que Kilanna prenne de l’avance au dit rendez-vous, pendant que le maître-espion se placerait avec ses hommes.
Invité
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Elle était une guerrière ? Non mais sérieusement, pour qui se prenait-il ?! Elle se connaissait encore mieux que personne, jusqu'à preuve du contraire ! Néanmoins, il avait raison sur un point. Grandir au Reike mettait n'importe qui dans l'impossibilité de ne pas savoir manier une arme. Elle ne le niait d'ailleurs pas. Mais de là à dire qu'elle savait attaquer... Comme elle l'avait dit plus tôt, elle n'attaquait que si sa cible ne connaissait pas ses intentions. Car elle n'était pas assez douée avec son arme pour en réchapper dans le cas contraire. Et ça, il pourrait dire ce qu'il voulait, ça ne changerait pas. Car c'était la plus pure vérité.
Néanmoins, elle ne s'étendrait pas sur le sujet. Il y en avait un autre, tout aussi déplaisant, qu'elle devait aborder. Qu'est-ce qu'elle voudrait jeter ? Elle prit une grande inspiration.
- Je vous préviens, la liste est longue. Notre monde est pourri jusqu'à la moelle. Nos chers dirigeants (l'ironie dans sa voix était plus que palpable) peuvent dire ce qu'ils veulent, cette nation est loin d'être idéale. Il y a toujours des opprimés. Je me concentre sur les hybrides, mais il y a tellement de populations lésées en plus de nous... Les femmes... Les esclaves... Les pauvres... Seules les élites peuvent être fières de leur monde. Et elles aussi, je les hais. Sans elles, tout le monde serait peut-être un peu plus égal. Plus pauvre, certainement, mais on le serait tous. Ce serait sûrement mieux. Sur un plan plus personnel, j'aurais aimé avoir une famille, tout simplement. Et pouvoir servir mes ambitions autrement. Vous-mêmes êtes la preuve qu'il y a encore du bon chez les humains. Êtes-vous le seul ? Ou êtes vous rares ou en voie de disparition ? Avec des humains dignes de ce nom en alliés, notre cause pourrait avancer plus rapidement et plus facilement qu'actuellement. Hum, pardon, je m'écarte du sujet.
Elle avait simplement raté sa voie, c'était une évidence. Et son manque de contacts sociaux ne devait cerainement pas aider. Elle n'était pas douée en termes de relations sociales, elle le savait. Mais pour changer la société, il fallait d'abord savoir s'adresser à elle. Voilà qui formait un cercle vicieux. Serait-elle un jour capable d'en sortir ?
Puis le voilà qui lui parlait à nouveau des vêtements. Ah, il voyait le côté pratique ? Voilà qui avait plus de chances de l'intéresser... Cacher ses ailes ? Déplaisant ? Elle haussa les épaules.
- Vous savez, j'ai l'habitude. Et ce n'est pas le plus grand problème.
Face à la pourriture profonde qui rongeait leur monde, quelques vêtements inadaptés ne représentaient en effet rien du tout. Elle s'habillerait mieux lorsque le monde irait mieux... Ou qu'elle se sentirait mieux dans sa vie.
Puis vint le moment d'organiser leur contre-attaque. Elle jeta un coup d'oeil autour d'eux. Discuter de telles choses à portée du regard et surtout des oreilles de n'importe qui ne lui plaisait pas. En effet, être vue en pleine discussion avec cet homme ne la dérangeait pas, au contraire, elle pourrait s'en servir à son avantage. Mais les entendre parler de ce sujet... ça, c'était quelque chose qu'elle ne pourrait pas déguiser. Et inutile de prétendre jouer à un jeu de rôle ou quoi que ce soit avec un ministre. Ils n'étaient pas assez proches pour cela et ne le seraient probablement jamais.
Lorsqu'il lui tendit son arme, elle hésita. Avait-elle vraiment le droit de la prendre ? C'était une nouvelle preuve de confiance, à ss yeux. En effet, qu'est-ce qui prouvait à l'homme qu'elle n'en profiterait pas pour voler ce précieux objet ? Ce serait si facile. Il lui suffirait de trouver un prétexte pour ne pas le lui rendre lorsqu'il viendrait le réclamer. Et l'humain n'était certainement pas idiot, il y avait probablement déjà pensé. Et pourtant, il choisissait de lui faire confiance. Elle ne pensait pas qu'il veuille s'en débarrasser. Autrement, il ne se serait pas embêté à lui en acheter une neuve.
Néanmoins, il présentait cette lame comme un appât. Très bien, dans ce cas... D'un geste confiant, elle se saisit du manche, lui assurant en le regardant bien dans les yeux :
- Je vous promets de ne pas vous trahir. Vous m'avez fait confiance, je vous promets de faire de mon mieux pour mériter cette confiance.
Elle ne faisait jamais de promesse en l'air. La parole donnée était importante pour elle. Pour quiconque la connaissait, ses paroles étaient probablement les plus sincères qu'elle lui avait adressées. En effet, elle faisait peu de promesses mais s'arrangeait toujours pour les tenir. Cela pouvait prendre du temps, cela pouvait être compliqué, mais elle finissait toujours par y arriver. Et cette fois, la mission qu'elle venait de se confier était facile. Elle devrait aider le ministre à effectuer son arrestation puis lui rendre cette arme, dont le prochain changement de porteur signerait la fin de cette obligation qu'elle venait de contracter.
Puis il lui demanda les détails pratiques.
- Demain à midi, à la Taverne du Paradis. Quel nom ironique...
Puis il lui proposa... Une embauche ?
- ... Pardon ?
Cela lui avait échappé. Elle ne s'y attendait tellement pas... Elle, travailler pour un ministre ? Sérieusement ? Si un jour on le lui avait dit, elle n'y aurait jamais pensé...
Elle prit donc un moment pour reprendre ses esprits, avant de pouvoir répondre correctement.
- Hum, excusez-moi. C'est juste... C'est si inattendu. Mais je crains de ne pas assez connaître la Capitale. En effet, j'ai l'habitude de dire que je ne vis pas dans une ville en particulier mais dans le Reike entier. Je passe mon temps à voyager, voyez-vous. Alors, je peux vous proposer autre chose : au lieu de vous donner des informations précises à Ikusa, je peux vous en donner des plus disparates à propos des quatre coins de l'Empire. Qu'en dites-vous ?
Néanmoins, elle ne s'étendrait pas sur le sujet. Il y en avait un autre, tout aussi déplaisant, qu'elle devait aborder. Qu'est-ce qu'elle voudrait jeter ? Elle prit une grande inspiration.
- Je vous préviens, la liste est longue. Notre monde est pourri jusqu'à la moelle. Nos chers dirigeants (l'ironie dans sa voix était plus que palpable) peuvent dire ce qu'ils veulent, cette nation est loin d'être idéale. Il y a toujours des opprimés. Je me concentre sur les hybrides, mais il y a tellement de populations lésées en plus de nous... Les femmes... Les esclaves... Les pauvres... Seules les élites peuvent être fières de leur monde. Et elles aussi, je les hais. Sans elles, tout le monde serait peut-être un peu plus égal. Plus pauvre, certainement, mais on le serait tous. Ce serait sûrement mieux. Sur un plan plus personnel, j'aurais aimé avoir une famille, tout simplement. Et pouvoir servir mes ambitions autrement. Vous-mêmes êtes la preuve qu'il y a encore du bon chez les humains. Êtes-vous le seul ? Ou êtes vous rares ou en voie de disparition ? Avec des humains dignes de ce nom en alliés, notre cause pourrait avancer plus rapidement et plus facilement qu'actuellement. Hum, pardon, je m'écarte du sujet.
Elle avait simplement raté sa voie, c'était une évidence. Et son manque de contacts sociaux ne devait cerainement pas aider. Elle n'était pas douée en termes de relations sociales, elle le savait. Mais pour changer la société, il fallait d'abord savoir s'adresser à elle. Voilà qui formait un cercle vicieux. Serait-elle un jour capable d'en sortir ?
Puis le voilà qui lui parlait à nouveau des vêtements. Ah, il voyait le côté pratique ? Voilà qui avait plus de chances de l'intéresser... Cacher ses ailes ? Déplaisant ? Elle haussa les épaules.
- Vous savez, j'ai l'habitude. Et ce n'est pas le plus grand problème.
Face à la pourriture profonde qui rongeait leur monde, quelques vêtements inadaptés ne représentaient en effet rien du tout. Elle s'habillerait mieux lorsque le monde irait mieux... Ou qu'elle se sentirait mieux dans sa vie.
Puis vint le moment d'organiser leur contre-attaque. Elle jeta un coup d'oeil autour d'eux. Discuter de telles choses à portée du regard et surtout des oreilles de n'importe qui ne lui plaisait pas. En effet, être vue en pleine discussion avec cet homme ne la dérangeait pas, au contraire, elle pourrait s'en servir à son avantage. Mais les entendre parler de ce sujet... ça, c'était quelque chose qu'elle ne pourrait pas déguiser. Et inutile de prétendre jouer à un jeu de rôle ou quoi que ce soit avec un ministre. Ils n'étaient pas assez proches pour cela et ne le seraient probablement jamais.
Lorsqu'il lui tendit son arme, elle hésita. Avait-elle vraiment le droit de la prendre ? C'était une nouvelle preuve de confiance, à ss yeux. En effet, qu'est-ce qui prouvait à l'homme qu'elle n'en profiterait pas pour voler ce précieux objet ? Ce serait si facile. Il lui suffirait de trouver un prétexte pour ne pas le lui rendre lorsqu'il viendrait le réclamer. Et l'humain n'était certainement pas idiot, il y avait probablement déjà pensé. Et pourtant, il choisissait de lui faire confiance. Elle ne pensait pas qu'il veuille s'en débarrasser. Autrement, il ne se serait pas embêté à lui en acheter une neuve.
Néanmoins, il présentait cette lame comme un appât. Très bien, dans ce cas... D'un geste confiant, elle se saisit du manche, lui assurant en le regardant bien dans les yeux :
- Je vous promets de ne pas vous trahir. Vous m'avez fait confiance, je vous promets de faire de mon mieux pour mériter cette confiance.
Elle ne faisait jamais de promesse en l'air. La parole donnée était importante pour elle. Pour quiconque la connaissait, ses paroles étaient probablement les plus sincères qu'elle lui avait adressées. En effet, elle faisait peu de promesses mais s'arrangeait toujours pour les tenir. Cela pouvait prendre du temps, cela pouvait être compliqué, mais elle finissait toujours par y arriver. Et cette fois, la mission qu'elle venait de se confier était facile. Elle devrait aider le ministre à effectuer son arrestation puis lui rendre cette arme, dont le prochain changement de porteur signerait la fin de cette obligation qu'elle venait de contracter.
Puis il lui demanda les détails pratiques.
- Demain à midi, à la Taverne du Paradis. Quel nom ironique...
Puis il lui proposa... Une embauche ?
- ... Pardon ?
Cela lui avait échappé. Elle ne s'y attendait tellement pas... Elle, travailler pour un ministre ? Sérieusement ? Si un jour on le lui avait dit, elle n'y aurait jamais pensé...
Elle prit donc un moment pour reprendre ses esprits, avant de pouvoir répondre correctement.
- Hum, excusez-moi. C'est juste... C'est si inattendu. Mais je crains de ne pas assez connaître la Capitale. En effet, j'ai l'habitude de dire que je ne vis pas dans une ville en particulier mais dans le Reike entier. Je passe mon temps à voyager, voyez-vous. Alors, je peux vous proposer autre chose : au lieu de vous donner des informations précises à Ikusa, je peux vous en donner des plus disparates à propos des quatre coins de l'Empire. Qu'en dites-vous ?
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Le Reike, une nation loin d’être idéale. Non, sans blague. Zéphyr aimait son pays, mais il n’était pas aveugle. A dire vrai, s’il y avait besoin d’un réseau d’espionnage et d’assassinat, ça montrait déjà qu’il y avait un problème, sinon dans le pays même, au moins dans le monde en général. Inutile de partir sur un débat là-dessus cependant. Certains généraux diraient que c’était normal d’avoir des vaincus et des vainqueurs ; d’autres soldats diraient plutôt qu’il n’y avait pas plus grand honneur que défendre la patrie ; certains auraient encore des objectifs plus pragmatiques, comme simplement défendre leurs camarades et leurs frères d’armes. Des guerriers, à l’inverse, s’enrôlaient pour le plaisir sauvage de tuer. Non, il n’y avait pas de nation juste au Reike. Mais prétendre que la République était mieux était encore plus bête, tant c’était la nation de la corruption et de l’argent. Heureusement, Kilanna n’avait pas été jusque-là dans ses réflexions, se contentant de décrier les élites et les gens de pouvoir. Là encore, Zéphyr aurait pu donner son point de vue, mais… Autant passer à autre chose. D’ailleurs, c’est la jeune femme qui lui en donna l’occasion lorsqu’ils se retrouvèrent près du clocher et qu’elle lui avoua platement qu’elle avait voulu l’assassiner. Techniquement, l’Oreille aurait pu s’énerver, la menacer, l’attaquer, dans le pire des cas, mais l’homme est d’une nature parfois froide et opportuniste. S’en prendre à l’hybride ne règlerait pas le problème, puisque le commanditaire courrait toujours et de toute façon, pour le duelliste, Kilanna n’était pas une tueuse, loin de là. La meilleure preuve de cela, c’était qu’un assassin véritablement formé n’aurait pas avoué ses plans et ses projets si facilement. Du reste, son interlocutrice avait quelque chose d’innocent, malgré ses paroles et ses propos durs envers le Reike. D’une certaine manière, elle lui était sympathique, et un sourire légèrement amusé apparut quand la belle hésita à prendre la dague que le chef des espions lui tendait.
- Elle ne va pas vous mordre, vous savez ?
Les yeux de Zéphyr étaient animés par une petite étincelle d’espièglerie, et il se contenta d’hocher la tête quand elle promit de ne pas le trahir. Il ne croyait pas si facilement les propos d’autrui, et il ne pouvait pas prétendre qu’il lui faisait totalement confiance : comme Tensai, le maître-espion préférait juger les actes et non les paroles de ses pairs. Sur ce point, les deux guerriers se ressemblaient beaucoup. Mais son instinct lui soufflait que la jolie demoiselle ne lui ferait pas faux bond. Quand bien même elle le ferait… Ma foi, elle ne pourrait pas lui échapper si facilement, puisqu’elle avait devant elle le chef des renseignements reikois.
- Ne vous mettez pas la pression. Quant à demain… Imaginons que les choses tournent mal, je ne veux pas que vous vous mettiez en danger. N’hésitez pas à vous mettre en retrait si les choses dégénèrent, je vous retrouverai ensuite quand les choses se seront calmées.
Kilanna le comprendra facilement : l’Oreille n’est pas du genre à mettre gratuitement ceux qu’ils protègent en danger. Bien sûr, il sait que la miss peut se débrouiller, mais ce n’est pas une raison suffisante pour l’exposer aux problèmes qui le concernent. L’homme est bien plus exigeant envers ses espions, à qui il demande d’être le plus efficace et le plus affuté possible. Et si l’hybride ne peut en faire partie, il pourrait néanmoins la prendre sous son aile un temps jusqu’à ce qu’elle se trouve une situation stable. La guerrière est surprise par son offre, ce qui attire – encore une fois – un sourire compréhensif sur les lèvres du soldat.
- Il n’y a pas besoin de connaître la capitale pour mettre utile. Toute information pertinente peut servir à mieux construire le Reike et à protéger ce qui mérite de l’être. Mais votre proposition me convient. Plutôt que de me renseigner sur Ikusa, vous me raconterez ce qui vous a interpelé dans vos aventures au quatre coins du Sekai.
Une informatrice, en somme, quelqu’un qui peut continuer sa vie comme il l’entend, tout en rendant service à l’Oreille lorsqu’il découvre des choses pertinentes.
- Bon, et bien, je pense que je vais me remettre à bouger. Mine de rien, il s’était pas mal éloigné du palais pendant leur promenade dans la ville. Et s’il ne faisait pas erreur, ils avaient dévié dans un coin où il y avait pas mal de bar et de tavernes dans les environs. Je vais sans doute en profiter pour me prendre quelque chose à emporter.
L’homme lance un regard à la miss, puis il lui tend galamment la main pour l’aider à se relever.
- Je vais de ce côté. Si on va dans le même coin, on peut toujours y aller ensemble si vous voulez.
Peut-être même se laisserait-elle tenter par la nourriture d’ailleurs.
- Quand j’y pense, vous aviez acheté quelque chose lors du marché non ? J’espère que vous n’êtes pas trop désappointée que ça ait été renversé par les truands.
Un sourire puis :
- Quels sont vos projets, dans l’immédiat ? Vous dites que vous parcourez le Reike. Dans ce cas, quelle sera votre prochaine destination ?
Invité
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Ne pas se mettre en danger ? Elle ricana :
- Laissez-moi affronter les conséquences de mes actes. J'ai échoué, soit. Je l'assume parfaitement, c'était volontaire, mais ça n'en reste pas moins une trahison. Je comprendrais qu'il cherche à se venger.
Il voulait visiblement la protéger. Même si elle pouvait comprendre, après tout, la survie de l'hybride ne serait finalement pas dépourvue d'intérêt pour l'humain, elle ne pouvait pas non plus ignorer ses propres convictions. La vengeance était quelque chose qu'elle comprenait et respectait. C'était la raison qui l'avait poussée à s'offrir à la lame du ministre. C'était la raison qui l'empêcherait de fuir ses responsabilités face au commanditaire. Car elle-même se vengerait également si on la trahissait. Alors, elle estimait que les autres avaient également le droit de réagir ainsi, même si elle en devenait la victime.
- Vous me suivrez au rendez-vous, puis vous ferez ce que vous voudrez. C'est ce que nous avons décidé, c'est ce que nous ferons. Et je vous rendrai votre dague quand je le pourrai. Une fois cela fait, nos chemins pourront se séparer. Il me faudra juste un moyen de vous contacter si j'ai une information à vous faire remonter.
Puis il manifesta la volonté de s'éloigner. Elle hocha la tête. Leurs chemins allaient donc se séparer jusqu'au lendemain. Elle accepta néanmoins la main offerte pour se relever. Certes, elle était indépendante, mais pas malpolie... Enfin, la plupart du temps. Avec ceux qu'elle appréciait. Car oui, elle commençait à apprécier cet homme. Etait-ce une bonne chose ? Probablement pas. Mais elle s'en moquait. Elle navait jamais eu peur du jugement des autres. Et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait commencer.
Il lui proposa alors de continuer à faire route ensemble. Où allait-elle ? Elle haussa les épaules :
- Je n'ai pas vraiment de destination. Peut-être que je vais essayer de trouver la prochaine auberge où dormir. Mais il est encore tôt... Je peux bien vous accompagner... Mais c'est comme vous voulez. Ne vous en faites pas, si vous ne voulez pas de moi, je ne vous en voudrai pas et trouverai bien de quoi m'occuper.
Puis le voilà qui revenait sur ses achats... Elle eut un petit rire gêné :
- Oh, ça... Je me suis juste faite arnaquer, je ne voulais rien acheter à son stand. Ne vous inquiétez pas.
Il sembla la prendre au mot, puisqu'il lui posa immédiatement d'autres questions. Elle prit un moment pour réfléchir, puis répondit :
- Je vais peut-être aller vers Kyouji. Je ne la connais pas encore, ce sera l'occasion.
Ou peut-être irait-elle ailleurs. Elle ne le savait pas encore. Tout comme elle ne savait pas encore que Kyouji finirait par prendre une place particulière en son coeur...
- Laissez-moi affronter les conséquences de mes actes. J'ai échoué, soit. Je l'assume parfaitement, c'était volontaire, mais ça n'en reste pas moins une trahison. Je comprendrais qu'il cherche à se venger.
Il voulait visiblement la protéger. Même si elle pouvait comprendre, après tout, la survie de l'hybride ne serait finalement pas dépourvue d'intérêt pour l'humain, elle ne pouvait pas non plus ignorer ses propres convictions. La vengeance était quelque chose qu'elle comprenait et respectait. C'était la raison qui l'avait poussée à s'offrir à la lame du ministre. C'était la raison qui l'empêcherait de fuir ses responsabilités face au commanditaire. Car elle-même se vengerait également si on la trahissait. Alors, elle estimait que les autres avaient également le droit de réagir ainsi, même si elle en devenait la victime.
- Vous me suivrez au rendez-vous, puis vous ferez ce que vous voudrez. C'est ce que nous avons décidé, c'est ce que nous ferons. Et je vous rendrai votre dague quand je le pourrai. Une fois cela fait, nos chemins pourront se séparer. Il me faudra juste un moyen de vous contacter si j'ai une information à vous faire remonter.
Puis il manifesta la volonté de s'éloigner. Elle hocha la tête. Leurs chemins allaient donc se séparer jusqu'au lendemain. Elle accepta néanmoins la main offerte pour se relever. Certes, elle était indépendante, mais pas malpolie... Enfin, la plupart du temps. Avec ceux qu'elle appréciait. Car oui, elle commençait à apprécier cet homme. Etait-ce une bonne chose ? Probablement pas. Mais elle s'en moquait. Elle navait jamais eu peur du jugement des autres. Et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait commencer.
Il lui proposa alors de continuer à faire route ensemble. Où allait-elle ? Elle haussa les épaules :
- Je n'ai pas vraiment de destination. Peut-être que je vais essayer de trouver la prochaine auberge où dormir. Mais il est encore tôt... Je peux bien vous accompagner... Mais c'est comme vous voulez. Ne vous en faites pas, si vous ne voulez pas de moi, je ne vous en voudrai pas et trouverai bien de quoi m'occuper.
Puis le voilà qui revenait sur ses achats... Elle eut un petit rire gêné :
- Oh, ça... Je me suis juste faite arnaquer, je ne voulais rien acheter à son stand. Ne vous inquiétez pas.
Il sembla la prendre au mot, puisqu'il lui posa immédiatement d'autres questions. Elle prit un moment pour réfléchir, puis répondit :
- Je vais peut-être aller vers Kyouji. Je ne la connais pas encore, ce sera l'occasion.
Ou peut-être irait-elle ailleurs. Elle ne le savait pas encore. Tout comme elle ne savait pas encore que Kyouji finirait par prendre une place particulière en son coeur...
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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La laisser affronter les conséquences de ses actes. Au moins, Kilanna a un côté un peu courageux, elle n’est pas du genre à se dérober quand elle change d’avis, ou qu’elle doit assumer ses décisions. Zéphyr peut respecter cela et il ne rebondit donc pas sur le sujet. De toute façon, découvrir qui est le commanditaire de cette farce lui permettra de mettre les choses à plat et si celui qui a voulu le tuer est véritablement puissant, il prendra les dispositions nécessaires. Cela étant dit, il y a mieux comme assassin, se fait le guerrier alors qu’il jette un coup d’œil à Kilanna. Un noble aurait certainement payé des tueurs chevronnés pour l’achever de manière aussi discrète que possible, dans son sommeil, par exemple, afin qu’on ne remonte pas la trace de l’aristocrate en question. Sa compatriote, en revanche, a enquêté en plein jour sur le maître-espion du Reike. Elle s’est clairement exposée, ce qui lui fait se demander si elle ne manque pas d’expérience en la matière. Quoi qu’il en soit, qu’elle sache sa véritable fonction au sein du gouvernement est déjà un premier indice et réduit considérablement le nombre de suspect qu’il a en tête. Celui qui a réclamé sa tête peut très bien avoir infiltré son réseau et dans ce cas-là, il lui suffit de délimiter qui est réellement présent à la capitale parmi ses subalternes.
Mais le rendez-vous avec l’hybride ombragon pourrait simplifier les choses et lui permettre de gagner du temps, aussi Zéphyr pense simplement saisir cette opportunité que lui offre la belle guerrière.
- Nous nous retrouverons donc demain. Et pour ce qui est de me contacter, vous pourrez aller voir une lavandière à l’est d’ici. Elle s’appelle Sonya, elle sera facilement reconnaissable car elle a une tâche de naissance sur la moitié du visage. Elle communiquera votre message et je remonterai jusqu’à vous.
Evidemment, la femme en question ne serait qu’une intermédiaire, qui passerait le mot à un autre informateur, et ainsi de suite, jusqu’à remonter jusqu’à l’un de ses clones ou à l’un de ses chefs de cellule. Mais qu’importe, les informations importantes lui parvenaient toujours.
Le duo reprend sa route, et Kilanna lui avoue qu’elle n’a pas vraiment de destination. Il s’agit davantage d’une fille qui vit au jour le jour, visiblement. Telle une voyageuse qui rebondit sur les aventures qu’elle rencontre.
- Si je peux vous conseiller pour cette nuit, allez au Taureau Doré. C’est une bonne échoppe. Pas trop chère, mais la qualité est tout à fait acceptable. Quant à aller à Kyouji… Vous avez déjà vu le lac Rebirth ? Je vous conseille le détour. Quand le soleil est à son zénith, ou même quand il descend, en fin de journée, l’eau miroite et a des éclats d’or et d’argent. Les deux Reikois arrivent à un carrefour, et Zéphyr s’arrête. La route, tout droit, mène au Palais et Kilanna ne pourra décemment pas la suivre jusque-là. D’un regard amène, il se tourne vers sa compatriote et lui sourit. Je vais vous abandonner ici, mais nous nous retrouverons demain, comme promis. Reposez-vous bien, Kilanna, et que les Astres vous guident.
Notamment en choisissant une autre voie. Même celle d’aventurière pourrait mieux lui convenir… Mais ni l’Oreille ni la principale concernée ne se doutent encore qu’elle sera bientôt au service du Cœur en personne.
Zéphyr attend une réponse de la part de l’hybride, puis, il prend définitivement congé. Le double qu’il avait invoqué et qui avait menacé Kilanna par derrière n’est plus aux alentours, mais le bretteur ne s’inquiète pas. Il s’est volatilisé quelque part en ville, certainement pour traiter quelques affaires de ses propres espions. Il le rejoindra à la demeure impériale plus tard. Quant à celui qui a voulu s’en prendre au chef des assassins, il sera simplement cerné le lendemain. Sans possibilité de retraite, et sans possibilité de se racheter non plus. Les deux protagonistes découvriront qu' il s’agit d’un cultiste fanatique, qui avait le pouvoir de transe, et qui a pu apercevoir, grâce à ses capacités, une entrevue entre le Vent et l'Oreille. Déterminé à achever Zéphyr dans l'ombre, plus pour mettre à mal le chef de cellule qui l'acculait de plus en plus, il a embauché Kilanna afin de créer une distraction et lui permettre de fuir la capitale. Mauvaise pioche dirait l'assassin. Il ne faudra pas longtemps pour faire sortir ces vipères de l'ombre, mais ça, c'est autre histoire...
Mais le rendez-vous avec l’hybride ombragon pourrait simplifier les choses et lui permettre de gagner du temps, aussi Zéphyr pense simplement saisir cette opportunité que lui offre la belle guerrière.
- Nous nous retrouverons donc demain. Et pour ce qui est de me contacter, vous pourrez aller voir une lavandière à l’est d’ici. Elle s’appelle Sonya, elle sera facilement reconnaissable car elle a une tâche de naissance sur la moitié du visage. Elle communiquera votre message et je remonterai jusqu’à vous.
Evidemment, la femme en question ne serait qu’une intermédiaire, qui passerait le mot à un autre informateur, et ainsi de suite, jusqu’à remonter jusqu’à l’un de ses clones ou à l’un de ses chefs de cellule. Mais qu’importe, les informations importantes lui parvenaient toujours.
Le duo reprend sa route, et Kilanna lui avoue qu’elle n’a pas vraiment de destination. Il s’agit davantage d’une fille qui vit au jour le jour, visiblement. Telle une voyageuse qui rebondit sur les aventures qu’elle rencontre.
- Si je peux vous conseiller pour cette nuit, allez au Taureau Doré. C’est une bonne échoppe. Pas trop chère, mais la qualité est tout à fait acceptable. Quant à aller à Kyouji… Vous avez déjà vu le lac Rebirth ? Je vous conseille le détour. Quand le soleil est à son zénith, ou même quand il descend, en fin de journée, l’eau miroite et a des éclats d’or et d’argent. Les deux Reikois arrivent à un carrefour, et Zéphyr s’arrête. La route, tout droit, mène au Palais et Kilanna ne pourra décemment pas la suivre jusque-là. D’un regard amène, il se tourne vers sa compatriote et lui sourit. Je vais vous abandonner ici, mais nous nous retrouverons demain, comme promis. Reposez-vous bien, Kilanna, et que les Astres vous guident.
Notamment en choisissant une autre voie. Même celle d’aventurière pourrait mieux lui convenir… Mais ni l’Oreille ni la principale concernée ne se doutent encore qu’elle sera bientôt au service du Cœur en personne.
Zéphyr attend une réponse de la part de l’hybride, puis, il prend définitivement congé. Le double qu’il avait invoqué et qui avait menacé Kilanna par derrière n’est plus aux alentours, mais le bretteur ne s’inquiète pas. Il s’est volatilisé quelque part en ville, certainement pour traiter quelques affaires de ses propres espions. Il le rejoindra à la demeure impériale plus tard. Quant à celui qui a voulu s’en prendre au chef des assassins, il sera simplement cerné le lendemain. Sans possibilité de retraite, et sans possibilité de se racheter non plus. Les deux protagonistes découvriront qu' il s’agit d’un cultiste fanatique, qui avait le pouvoir de transe, et qui a pu apercevoir, grâce à ses capacités, une entrevue entre le Vent et l'Oreille. Déterminé à achever Zéphyr dans l'ombre, plus pour mettre à mal le chef de cellule qui l'acculait de plus en plus, il a embauché Kilanna afin de créer une distraction et lui permettre de fuir la capitale. Mauvaise pioche dirait l'assassin. Il ne faudra pas longtemps pour faire sortir ces vipères de l'ombre, mais ça, c'est autre histoire...
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