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Ainsi donc, elle avait croisé un membre de l'élite... Et qui disait élite disait probablement racisme. Néanmoins, elle ne pouvait pas se permettre d'aller l'éliminer sans preuve. Et elle préférerait également ne pas commettre de crime sans commanditaire. Surtout pour quelqu'un de ce standing... Il serait dommage de ne pas recevoir cette paye qui serait probablement supérieure à ce dont elle avait l'habitude. Et puis, chaque membre de l'élite avait son lot d'ennemis, n'est-ce pas ? Il lui suffirait de trouver l'un d'eux... À condition que lui-même ne la dénigre pas. Il s'agissait là, probablement, de la partie la plus difficile de son plan. Enfin, peu importait. Avant toutes choses, il lui fallait réussir à lui parler... Et ça, elle ne pensait pas que ce serait si facile non plus.
Alors, elle erra dans les rues de la ville, sans but réel. Après tout, elle ne savait pas où il pouvait se trouver. Enfin, si. Elle l'imaginait dans le palais, mais savait très bien que la pauvre roturière qu'elle était ne pourrait jamais y accéder. Alors, il lui faudrait l'intercepter au cours de l'une de ses sorties... Autrement dit, c'était impossible. À moins qu'ils ne soient destinés à se rencontrer de manière plus directe. Décidemment, elle en était vraiment là ? À croire au destin ? Parfois, elle se desespérait elle-même.
Bon, de toutes manières, il n'y avait pas de plan à avoir. Le hasard les ferait se rencontrer s'il le fallait. Alors, autant joindre l'utile à l'utile. Prenant soin de dissimuler ses ailes (il ne manquerait plus qu'elle soit la risée de la foule en un lieu surpeuplé), elle se rendit au marché. De toutes façons, il fallait qu'elle y aille.
Elle erra au milieu des étals et des personnes pendant un moment, incapable de trouver ce qu'elle cherchait. Lorsque soudain, une délicieuse odeur l'attira. Non, elle avait ce qu'il fallait comme nourriture dans ses réserves. Mais d'un autre côté, rien ne l'empêchait d'apprendre une recette sans rien acheter, n'est-ce pas ?
Aussitôt pensé, aussitôt fait. Elle se joignit à la queue qui s'était formée et attendit patiemment son tour, promenant discrètement un regard à la ronde. Après tout, elle cherchait toujours quelqu'un. À un moment, elle eut un doute. Cet homme, là, était-ce... Non. Le vrai serait sûrement entouré de plusieurs personnes voulant lui parler.
Perdue dans ses pensées, elle rata presque son tour. Mais elle parvint à récupérer l'attention du marchand juste avant qu'il ne passe à quelqu'un d'autre :
- Euh, pardon, mais... Comment vous faites ce potage ?
Il semblait surpris, mais semblait fier lorsqu'il lui fit signe de le rejoindre derrière l'étal, disant que ce serait plus simple qu'elle puisse pratiquer en plus de simplement recevoir un enseignement théorique. Elle ne réfléchit pas longtemps avant de le suivre.
Il se passa encore plusieurs minutes. Elle ne progressait pas vraiment, mais elle s'amusait... Et il lui semblait que le marchand aussi. Avait-il une fille qui lui ressemblait ? Ou avait-il raté sa vocation de professeur ? Ou appréciait-il simplement ce changement dans sa routine ?
- Tiens, tu devrais récupérer ça, essaie chez toi, et reviens me donner des nouvelles !
- D'accord !
Ce ne fut que lorsqu'elle sortit de l'étal, qu'elle le vit de nouveau du point de vue des clients, qu'elle réalisa qu'elle avait finalement acheté... Alors, elle grogna pour elle-même :
- Il est doué.
Alors, elle erra dans les rues de la ville, sans but réel. Après tout, elle ne savait pas où il pouvait se trouver. Enfin, si. Elle l'imaginait dans le palais, mais savait très bien que la pauvre roturière qu'elle était ne pourrait jamais y accéder. Alors, il lui faudrait l'intercepter au cours de l'une de ses sorties... Autrement dit, c'était impossible. À moins qu'ils ne soient destinés à se rencontrer de manière plus directe. Décidemment, elle en était vraiment là ? À croire au destin ? Parfois, elle se desespérait elle-même.
Bon, de toutes manières, il n'y avait pas de plan à avoir. Le hasard les ferait se rencontrer s'il le fallait. Alors, autant joindre l'utile à l'utile. Prenant soin de dissimuler ses ailes (il ne manquerait plus qu'elle soit la risée de la foule en un lieu surpeuplé), elle se rendit au marché. De toutes façons, il fallait qu'elle y aille.
Elle erra au milieu des étals et des personnes pendant un moment, incapable de trouver ce qu'elle cherchait. Lorsque soudain, une délicieuse odeur l'attira. Non, elle avait ce qu'il fallait comme nourriture dans ses réserves. Mais d'un autre côté, rien ne l'empêchait d'apprendre une recette sans rien acheter, n'est-ce pas ?
Aussitôt pensé, aussitôt fait. Elle se joignit à la queue qui s'était formée et attendit patiemment son tour, promenant discrètement un regard à la ronde. Après tout, elle cherchait toujours quelqu'un. À un moment, elle eut un doute. Cet homme, là, était-ce... Non. Le vrai serait sûrement entouré de plusieurs personnes voulant lui parler.
Perdue dans ses pensées, elle rata presque son tour. Mais elle parvint à récupérer l'attention du marchand juste avant qu'il ne passe à quelqu'un d'autre :
- Euh, pardon, mais... Comment vous faites ce potage ?
Il semblait surpris, mais semblait fier lorsqu'il lui fit signe de le rejoindre derrière l'étal, disant que ce serait plus simple qu'elle puisse pratiquer en plus de simplement recevoir un enseignement théorique. Elle ne réfléchit pas longtemps avant de le suivre.
Il se passa encore plusieurs minutes. Elle ne progressait pas vraiment, mais elle s'amusait... Et il lui semblait que le marchand aussi. Avait-il une fille qui lui ressemblait ? Ou avait-il raté sa vocation de professeur ? Ou appréciait-il simplement ce changement dans sa routine ?
- Tiens, tu devrais récupérer ça, essaie chez toi, et reviens me donner des nouvelles !
- D'accord !
Ce ne fut que lorsqu'elle sortit de l'étal, qu'elle le vit de nouveau du point de vue des clients, qu'elle réalisa qu'elle avait finalement acheté... Alors, elle grogna pour elle-même :
- Il est doué.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Calmement en train de remonter le marché d’Ikusa, Zéphyr se déplace habilement au milieu de la foule qui l’entoure. Il y a certains jours où les rues sont bondées, à cause du commerce des petits marchands qui veulent vendre leurs biens envers et contre tout. Aujourd’hui, bon nombre de Reikois et d’étrangers déambulent dans les rues pour chercher leur bonheur. Le maître-espion, lui, ne semble a contrario pas s’intéresser aux appels des commerçants ni aux produits qui l’entourent. Il a pris cette route car c’était un raccourci pour rentrer au Palais, mais l’homme n’a besoin de rien, il n’a donc aucun intérêt à s’arrêter devant l’un ou l’autre étal. Peut-être que s’il voyait l’une ou l’autre connaissance, ça le pousserait à ralentir le pas. Mais il ne rencontre aucun visage connu, alors le guerrier continue sa route comme si rien ne pouvait l’arrêter. D’ailleurs, les gens s’écartent légèrement sur son passage, comme s’ils voulaient s’effacer et lui laisser la place. Peut-être à cause de sa démarche et de son assurance, ou de son regard songeur aussi. Ces trois éléments suffisent généralement à le laisser tranquille. Seule une demoiselle aux cheveux écarlate semble s’intéresser à ce qu’un vendeur vient de lui donner, et ne voit pas que le chef des espions s’approche. Mais un pas de côté suffira à Zéphyr pour continuer sa route.
C’est ce que le duelliste pense faire, sauf qu’un cri violent, brusque, presque autoritaire attire son attention. D’une rue parallèle, deux hommes masqués surgissent et semblent courir à en perdre haleine. Leurs vêtements sont sombres, tout est fait pour dissimuler leur identité,. Dans l’immédiat, il est évident que les deux complices cherche à fuir. Il ont vraisemblablement commis quelques larcins quand on voit les sacs que l’un porte de sa main gauche. Les pauvres fous. Ne savent-ils pas que les crimes sont punis d’une quelconque façon ? Ce qui est sûr, c’est que la foule s’écarte brusquement face aux interpellations des deux fuyards. Personne n’a envie d’être pris à parti par ces fauteurs de trouble. Seul l’Oreille reste à sa place alors que les deux voleurs s’approchent. Il y a aussi cette étrange jeune femme qui semble à la fois contente et dépitée par son achat. Trop absorbée, elle ne se rend pas compte que les vauriens s’approchent d’elle et quand le premier larron arrive à sa hauteur, il est trop tard pour l’éviter.
- Dégage de mon chemin, femme !
Zéphyr comprend le premier ce qui va arriver. Brusquement poussée sur le côté, l’inconnue n’a pas assez de temps pour rétablir son équilibre. Elle vacille et c’en est assez pour que le guerrier intervienne. Le Reikois n’a pas l’habitude de se mêler des affaires de la garde, mais il n’est pas non plus indifférent quand deux vauriens font n’importe quoi sous ses yeux. Alors il fait un premier pas et, en l’espace d’une seconde, il est derrière la jeune femme. Il la rattrape dans ses bras avant qu’elle ne heurte le sol puis, dans le même mouvement, il effectue un geste de recul pour éviter que ni lui, ni la jolie demoiselle ne soit la cible du malandrin. Il établit ainsi quelques mètres de distance entre lui et les deux bandits, qui se figent d'ailleurs sou l'effet de la surprise.
La demoiselle aussi doit ne rien comprendre à ce qu’il lui arrive. Mais Zéphyr n’a pas le temps de lui dire quelques mots. Attentif aux deux combattants qui lui font face, il se rend bien compte que ceux-ci sont désespérés. Qui dit désarroi dit coup de folie. L’intervention de l’Oreille, leurs cris et leur fuite ont attiré l’attention de trop de monde : désormais, bon nombre de passants regardent ce qu’ils se passent d’un air inquiet, et ce n’est pas bon pour les deux brutes. Alors les fuyards comprennent qu’ils doivent reprendre leur chemin, et vite. Cela d’autant plus que quelques soldats ne sont pas loin apparemment.
Dans un grognement, un des gars sort une dague et la pointe vers Zéphyr et la femme aux cheveux rouges.
- J’vous ai dit de dégager d’mon chemin, bordel !
Indifférent à son ton agressif, Zéphyr hausse néanmoins un sourcil quand il le voit se précipiter vers lui. Non seulement il est fou, mais en plus il est stupide. L’homme de main de Tensai est néanmoins bloqué avec son fardeau dans les bras, alors dans un premier temps, il se contente d’éviter les coups de dague qui blesserait davantage l’inconnue que lui-même.
Mais les coups sont hasardeux, et Zéphyr n’a pas envie de se donner éternellement en spectacle. Alors il lâche brusquement d’un ton froid :
- Toi, tu m’énerves.
Il profite d’avoir rétabli la distance avec son adversaire pour déposer habilement la demoiselle au sol. Mais il ne lui laisse pas le temps de réagir. D’un geste ferme, il la fait tournoyer afin qu’elle soit en sécurité derrière lui. A présente libre d’utiliser son sabre, il sort brusquement son arme et vient d’un seul geste désarmer son assaillant. La dague de l’homme voltige un instant dans les airs avant de se planter dans le sol d’Ikusa. Pendant un instant, le silence semble absolu et les deux adversaires se jaugent du regard, l’un absourdi et totalement défait, l’autre plus froid et beaucoup plus austère.D'ailleurs, sa lame vient caresser la jugulaire du bandit, et ça a de quoi paralyser le truand.
Bien sûr, c’est sans compter son complice, qui ne compte pas en rester là. Lui aussi est armé et dans un geste de pure folie, il dégaine et se précipite vers Zéphyr.
- Crève, ordure !
Du coin de l’œil, Zéphyr le voit approcher et sa main libre pose déjà sur l’une de ses dagues qu’il s’apprête à lancer. A moins que la fille n’intervienne ou que les soldats ne l’interceptent, le sang risque de couler pour calmer les ardeurs de ces deux fous furieux.
C’est ce que le duelliste pense faire, sauf qu’un cri violent, brusque, presque autoritaire attire son attention. D’une rue parallèle, deux hommes masqués surgissent et semblent courir à en perdre haleine. Leurs vêtements sont sombres, tout est fait pour dissimuler leur identité,. Dans l’immédiat, il est évident que les deux complices cherche à fuir. Il ont vraisemblablement commis quelques larcins quand on voit les sacs que l’un porte de sa main gauche. Les pauvres fous. Ne savent-ils pas que les crimes sont punis d’une quelconque façon ? Ce qui est sûr, c’est que la foule s’écarte brusquement face aux interpellations des deux fuyards. Personne n’a envie d’être pris à parti par ces fauteurs de trouble. Seul l’Oreille reste à sa place alors que les deux voleurs s’approchent. Il y a aussi cette étrange jeune femme qui semble à la fois contente et dépitée par son achat. Trop absorbée, elle ne se rend pas compte que les vauriens s’approchent d’elle et quand le premier larron arrive à sa hauteur, il est trop tard pour l’éviter.
- Dégage de mon chemin, femme !
Zéphyr comprend le premier ce qui va arriver. Brusquement poussée sur le côté, l’inconnue n’a pas assez de temps pour rétablir son équilibre. Elle vacille et c’en est assez pour que le guerrier intervienne. Le Reikois n’a pas l’habitude de se mêler des affaires de la garde, mais il n’est pas non plus indifférent quand deux vauriens font n’importe quoi sous ses yeux. Alors il fait un premier pas et, en l’espace d’une seconde, il est derrière la jeune femme. Il la rattrape dans ses bras avant qu’elle ne heurte le sol puis, dans le même mouvement, il effectue un geste de recul pour éviter que ni lui, ni la jolie demoiselle ne soit la cible du malandrin. Il établit ainsi quelques mètres de distance entre lui et les deux bandits, qui se figent d'ailleurs sou l'effet de la surprise.
La demoiselle aussi doit ne rien comprendre à ce qu’il lui arrive. Mais Zéphyr n’a pas le temps de lui dire quelques mots. Attentif aux deux combattants qui lui font face, il se rend bien compte que ceux-ci sont désespérés. Qui dit désarroi dit coup de folie. L’intervention de l’Oreille, leurs cris et leur fuite ont attiré l’attention de trop de monde : désormais, bon nombre de passants regardent ce qu’ils se passent d’un air inquiet, et ce n’est pas bon pour les deux brutes. Alors les fuyards comprennent qu’ils doivent reprendre leur chemin, et vite. Cela d’autant plus que quelques soldats ne sont pas loin apparemment.
Dans un grognement, un des gars sort une dague et la pointe vers Zéphyr et la femme aux cheveux rouges.
- J’vous ai dit de dégager d’mon chemin, bordel !
Indifférent à son ton agressif, Zéphyr hausse néanmoins un sourcil quand il le voit se précipiter vers lui. Non seulement il est fou, mais en plus il est stupide. L’homme de main de Tensai est néanmoins bloqué avec son fardeau dans les bras, alors dans un premier temps, il se contente d’éviter les coups de dague qui blesserait davantage l’inconnue que lui-même.
Mais les coups sont hasardeux, et Zéphyr n’a pas envie de se donner éternellement en spectacle. Alors il lâche brusquement d’un ton froid :
- Toi, tu m’énerves.
Il profite d’avoir rétabli la distance avec son adversaire pour déposer habilement la demoiselle au sol. Mais il ne lui laisse pas le temps de réagir. D’un geste ferme, il la fait tournoyer afin qu’elle soit en sécurité derrière lui. A présente libre d’utiliser son sabre, il sort brusquement son arme et vient d’un seul geste désarmer son assaillant. La dague de l’homme voltige un instant dans les airs avant de se planter dans le sol d’Ikusa. Pendant un instant, le silence semble absolu et les deux adversaires se jaugent du regard, l’un absourdi et totalement défait, l’autre plus froid et beaucoup plus austère.D'ailleurs, sa lame vient caresser la jugulaire du bandit, et ça a de quoi paralyser le truand.
Bien sûr, c’est sans compter son complice, qui ne compte pas en rester là. Lui aussi est armé et dans un geste de pure folie, il dégaine et se précipite vers Zéphyr.
- Crève, ordure !
Du coin de l’œil, Zéphyr le voit approcher et sa main libre pose déjà sur l’une de ses dagues qu’il s’apprête à lancer. A moins que la fille n’intervienne ou que les soldats ne l’interceptent, le sang risque de couler pour calmer les ardeurs de ces deux fous furieux.
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Elle détaillait ce qu'elle avait acheté presque malgré elle. Il lui fallait bien l'admettre, il y avait là bien plus d'ingrédients que nécessaire pour préparer le potage. Il était VRAIMENT doué... Pour arnaquer autrui.
Soudain, un coup. Surprise, elle lâcha ses achats. Mais elle ne prit pas le temps de les ramasser, réalisant soudain ce qu'il se passait. Et, alors que, par réflexe, elle portait la main à sa ceinture pour dégainer sa dague, elle se sentit tirée en arrière.
- Eh !
Néanmoins, elle dut bien admettre que l'inconnu, qui qu'il (ou elle ?) soit, parvint à l'aider à éviter les coups... Mais il n'était pas dit qu'elle serait une demoiselle en détresse qui se laisserait sauver sans rien faire ! ça, c'était bon pour les nobles, pas pour elle ! Comme s'il avait entendu ses pensées, l'homme (car c'en était un) la lâcha, avant de... Faire barage de son corps ? Vraiment ? En voilà un qui n'avait vraiment rien compris.
- Oh, vous avez fait une erreur. Si vous vouliez une potiche comme faire-valoir, vous avez mal choisi.
Mais il n'eut pas le loisir de lui répondre, lorsqu'il dut faire face aux bandits. Et c'est alors que Kilanna réalisa quelque chose. Maintenant qu'elle pouvait le voir... Non, c'était impossible ! Sa cible... C'était lui, c'était évident ! Mais elle ne pouvait pas s'occuper de lui comme ça, en public. D'autant plus que le public en question semblait déjà bien assez secoué... Il lui fallait en finir, et vite. Sans compter que normalement, elle devait encore en être à l'étape de l'enquête. Mais elle n'avait pas prévu de tomber nez-à-nez avec celui qu'elle voulait observer !
Néanmoins, ces hésitations devraient attendre. Le bandit encore armé menaçait de lui voler sa cible. Et ça, elle ne pouvait pas le laisser passer.
- Non !
Elle l'avait laissé échapper. Tant pis. Sortant de sa "cachette", d'un mouvement fluide et rapide, elle se glissa vers la dague abandonnée, dont elle se saisit. Puis, d'un coup d'ailes, elle se propulsa derrière l'assassin amateur, qu'elle immobilisa par la lame de la dague de son complice posée sur son cou couplée à une aile qui l'enveloppait, l'empêchant d''esquisser le moindre mouvement. Puis elle lui susurra, de telle sorte qu'il soit le seul à l'entendre :
- Il est à moi. Et tu sais ce qui arrive lorsqu'un prédateur vole la proie d'un autre ? Alors, deux choix : soit tu pars sans faire d'histoires et on en reste là, soit... Je te montre comment on tue proprement.
L'homme resta là, immobile, et Kilanna sentit bien que son aile n'y était pour rien. Elle attendit un moment, et, comme rien ne venait, appuya un peu plus sa lame, faisant couler un filet de sang :
- Alors ? J'attends ! Et je ne suis pas spécialement patiente quand j'attends de savoir quoi faire.
Après avoir dégluti, l'homme sembla avoir pris sa décision. Il voulait fuir. Alors, elle le libéra. Comme promis, elle n'entrava pas sa fuite. Puis elle se concentra sur l'autre, tenu en respect par celui qui n'avait rien à faire là :
- À nous, maintenant. Je vous conseille de suivre votre collègue.
Comme hésitante, elle observa la dague volée, en testant le tranchant du bout du doigt... Mais elle gardait toujours le bandit dans un coin de son champ de vision. Au moindre geste suspect, en dépit du public, elle agirait.
Soudain, un coup. Surprise, elle lâcha ses achats. Mais elle ne prit pas le temps de les ramasser, réalisant soudain ce qu'il se passait. Et, alors que, par réflexe, elle portait la main à sa ceinture pour dégainer sa dague, elle se sentit tirée en arrière.
- Eh !
Néanmoins, elle dut bien admettre que l'inconnu, qui qu'il (ou elle ?) soit, parvint à l'aider à éviter les coups... Mais il n'était pas dit qu'elle serait une demoiselle en détresse qui se laisserait sauver sans rien faire ! ça, c'était bon pour les nobles, pas pour elle ! Comme s'il avait entendu ses pensées, l'homme (car c'en était un) la lâcha, avant de... Faire barage de son corps ? Vraiment ? En voilà un qui n'avait vraiment rien compris.
- Oh, vous avez fait une erreur. Si vous vouliez une potiche comme faire-valoir, vous avez mal choisi.
Mais il n'eut pas le loisir de lui répondre, lorsqu'il dut faire face aux bandits. Et c'est alors que Kilanna réalisa quelque chose. Maintenant qu'elle pouvait le voir... Non, c'était impossible ! Sa cible... C'était lui, c'était évident ! Mais elle ne pouvait pas s'occuper de lui comme ça, en public. D'autant plus que le public en question semblait déjà bien assez secoué... Il lui fallait en finir, et vite. Sans compter que normalement, elle devait encore en être à l'étape de l'enquête. Mais elle n'avait pas prévu de tomber nez-à-nez avec celui qu'elle voulait observer !
Néanmoins, ces hésitations devraient attendre. Le bandit encore armé menaçait de lui voler sa cible. Et ça, elle ne pouvait pas le laisser passer.
- Non !
Elle l'avait laissé échapper. Tant pis. Sortant de sa "cachette", d'un mouvement fluide et rapide, elle se glissa vers la dague abandonnée, dont elle se saisit. Puis, d'un coup d'ailes, elle se propulsa derrière l'assassin amateur, qu'elle immobilisa par la lame de la dague de son complice posée sur son cou couplée à une aile qui l'enveloppait, l'empêchant d''esquisser le moindre mouvement. Puis elle lui susurra, de telle sorte qu'il soit le seul à l'entendre :
- Il est à moi. Et tu sais ce qui arrive lorsqu'un prédateur vole la proie d'un autre ? Alors, deux choix : soit tu pars sans faire d'histoires et on en reste là, soit... Je te montre comment on tue proprement.
L'homme resta là, immobile, et Kilanna sentit bien que son aile n'y était pour rien. Elle attendit un moment, et, comme rien ne venait, appuya un peu plus sa lame, faisant couler un filet de sang :
- Alors ? J'attends ! Et je ne suis pas spécialement patiente quand j'attends de savoir quoi faire.
Après avoir dégluti, l'homme sembla avoir pris sa décision. Il voulait fuir. Alors, elle le libéra. Comme promis, elle n'entrava pas sa fuite. Puis elle se concentra sur l'autre, tenu en respect par celui qui n'avait rien à faire là :
- À nous, maintenant. Je vous conseille de suivre votre collègue.
Comme hésitante, elle observa la dague volée, en testant le tranchant du bout du doigt... Mais elle gardait toujours le bandit dans un coin de son champ de vision. Au moindre geste suspect, en dépit du public, elle agirait.
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Zéphyr Zoldyck
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La fille qu’il avait pris dans ses bras sans avertissement lâcha un cri de surprise. Zéphyr pouvait-il vraiment lui en vouloir ? En temps normal, il aurait davantage agi comme un gentleman, tel Tagar qui savait formidablement bien s’y prendre avec autrui. Mais là, l’urgence lui demandait d’être vif et rapide, aussi le sabreur s’était précipité sans réfléchir. Quand il déposa la femme à terre, et la fit virevolter afin qu’elle ne soit pas une cible des deux brutes, l’homme écouta distraitement son commentaire et retint un grognement. Contrairement à ce qu’elle pensait, le maître-espion ne la considérait comme un poids mort. Zéphyr était parfaitement informé du savoir-faire et de la débrouillardise des femmes. Elia en était d’ailleurs un parfait exemple, mais dans le cas présent, il ne savait rien de cette demoiselle aux cheveux écarlates. Il ne pouvait donc savoir si celle-ci savait se défendre, attaquer, faire preuve de vitesse et d’endurance. C’était la raison pour laquelle il l’avait mise en retrait, mais l’inconnue avait à n’en point douter du caractère. Alors que le second brigand était manifestement décidé à attaquer l’Oreille, la belle Reikoise se précipita brusquement vers la dague du premier assaillant, et se précipita ensuite vers le second malandrin. Avec un air légèrement ahuri, Zéphyr la vit virevolter avec adresse et neutraliser le voleur qui se retrouva bloqué avec l’aile de la jeune femme. Bon, c’était une technique comme une autre… Et manifestement, la guerrière fut convaincante, puisque son interlocuteur se figea en sentant la dague mordre son cou. Concentré sur sa propre cible, Zéphyr n’entendit pas ce que lui glissa l’inconnue et d’ailleurs, ce n’était pas comme s’il s’en préoccupait réellement. La demoiselle savait s’en sortir et c’était tout ce qu’il comptait. Le membre de la Main ne put cependant s’empêcher d’avoir une expression désapprobatrice lorsque sa « comparse » laissa échapper le bandit. D’ailleurs, quand elle s’adressa à l’autre larron que le chef des espions tenait en joue, l’Oreille lui lança une œillade critique. Croyait-elle qu'il allait laisser partir ce larron ? Vraiment ?
- Non.
Sa voix calme résonna dans la rue d’Ikusa alors que l’homme prenait sa décision comme si c’était la chose la plus normale du monde. D’ailleurs, il s’expliqua rapidement et reprit la parole.
- Pourquoi le laisser fuir alors que nous l’avons arrêté ? Il pourrait très bien recommencer d’autres larcins. Ca n’a aucun sens de le laisser poursuivre ses méfaits dans la capitale.
Peut-être que la demoiselle n’apprécierait pas ses commentaires mais on ne pouvait pas être aimé par tous, en ce monde.
- En plus, les soldats qui étaient à leur poursuite arrivent… lâcha Zéphyr en voyant des officiers venir à leur rencontre. Quant à l’autre qui s’est enfui… On n’y peut rien, je vais m’en occuper.
A ses paroles, des volutes de fumée semblèrent émaner du maître-espion, avant de s’agrandir, de prendre forme humaine et de se solidifier. En un clin d’œil, un clone se matérialisa dans le dos de Zéphyr, un jumeau en tout point identique au premier. Celui-ci lança à son homologue une dague qui reposait à sa ceinture et sa doublure l’attrapa lestement avant de disparaitre, comme s’il n’avait jamais été sur les lieux. La vérité était qu’il était devenu invisible et qu’il utilisait aussi intelligemment sa vitesse pour rattraper le fuyard.
Tout en écoutant les commentaires de la jeune femme si elle en avait, Zéphyr finit par rengainer son arme alors que les soldats le reconnaissent et lui présentent de manière un peu rigide ses salutations. Heureusement que Deydreus ne l’accompagne pas, les soldats seraient tombés raides mort de honte si la Griffe avait été présente. Laisser deux Reikois, dont un ministre, s’occuper de leur travail n’est guère à leur honneur après tout. Mais l’Oreille ne fait pas tant de chichis et leur remet simplement le premier voleur. Il leur indique aussi qu’ils vont certainement trouver son clone avec le second fugitif un peu plus loin. Les officiers pâlissent un peu plus en voyant qu’ils se font fait doubler et qu’ils n’ont plus grand-chose à faire, mais ils ont le bons sens de se précipiter un peu plus bas dans la rue pour retrouver le deuxième bandit.
C’est seulement alors que Zéphyr accorde plus d’intérêt à la jeune femme qu’il a sauvé, même si en définitive, elle n’avait pas besoin de recevoir un coup de main visiblement. Il s’approche donc et se permet de prendre l’initiative.
- Désolé pour tout à l’heure. Vous auriez très bien pu vous en sortir, mais compte-tenu du fait que j’ignorais vos compétences, j’ai songé qu’il valait mieux intervenir. Zéphyr marque un silence alors que le repas acheté par la jeune femme s’est visiblement répandu à terre. Difficile de dire si elle pourra en retirer quelque chose. On dirait que votre repas est bon pour être jeté. Dans ce cas, je veux bien vous payer quelque chose en compensation. On est sur le marché, on devrait bien trouver quelque chose à votre convenance, déclare le maître-espion avec l’ombre d’un sourire. Considérez que c’est un dédommagement de ma part. D’ailleurs, je m’appelle Zéphyr. Zéphyr Zoldyck. Et vous êtes ?
- Non.
Sa voix calme résonna dans la rue d’Ikusa alors que l’homme prenait sa décision comme si c’était la chose la plus normale du monde. D’ailleurs, il s’expliqua rapidement et reprit la parole.
- Pourquoi le laisser fuir alors que nous l’avons arrêté ? Il pourrait très bien recommencer d’autres larcins. Ca n’a aucun sens de le laisser poursuivre ses méfaits dans la capitale.
Peut-être que la demoiselle n’apprécierait pas ses commentaires mais on ne pouvait pas être aimé par tous, en ce monde.
- En plus, les soldats qui étaient à leur poursuite arrivent… lâcha Zéphyr en voyant des officiers venir à leur rencontre. Quant à l’autre qui s’est enfui… On n’y peut rien, je vais m’en occuper.
A ses paroles, des volutes de fumée semblèrent émaner du maître-espion, avant de s’agrandir, de prendre forme humaine et de se solidifier. En un clin d’œil, un clone se matérialisa dans le dos de Zéphyr, un jumeau en tout point identique au premier. Celui-ci lança à son homologue une dague qui reposait à sa ceinture et sa doublure l’attrapa lestement avant de disparaitre, comme s’il n’avait jamais été sur les lieux. La vérité était qu’il était devenu invisible et qu’il utilisait aussi intelligemment sa vitesse pour rattraper le fuyard.
Tout en écoutant les commentaires de la jeune femme si elle en avait, Zéphyr finit par rengainer son arme alors que les soldats le reconnaissent et lui présentent de manière un peu rigide ses salutations. Heureusement que Deydreus ne l’accompagne pas, les soldats seraient tombés raides mort de honte si la Griffe avait été présente. Laisser deux Reikois, dont un ministre, s’occuper de leur travail n’est guère à leur honneur après tout. Mais l’Oreille ne fait pas tant de chichis et leur remet simplement le premier voleur. Il leur indique aussi qu’ils vont certainement trouver son clone avec le second fugitif un peu plus loin. Les officiers pâlissent un peu plus en voyant qu’ils se font fait doubler et qu’ils n’ont plus grand-chose à faire, mais ils ont le bons sens de se précipiter un peu plus bas dans la rue pour retrouver le deuxième bandit.
C’est seulement alors que Zéphyr accorde plus d’intérêt à la jeune femme qu’il a sauvé, même si en définitive, elle n’avait pas besoin de recevoir un coup de main visiblement. Il s’approche donc et se permet de prendre l’initiative.
- Désolé pour tout à l’heure. Vous auriez très bien pu vous en sortir, mais compte-tenu du fait que j’ignorais vos compétences, j’ai songé qu’il valait mieux intervenir. Zéphyr marque un silence alors que le repas acheté par la jeune femme s’est visiblement répandu à terre. Difficile de dire si elle pourra en retirer quelque chose. On dirait que votre repas est bon pour être jeté. Dans ce cas, je veux bien vous payer quelque chose en compensation. On est sur le marché, on devrait bien trouver quelque chose à votre convenance, déclare le maître-espion avec l’ombre d’un sourire. Considérez que c’est un dédommagement de ma part. D’ailleurs, je m’appelle Zéphyr. Zéphyr Zoldyck. Et vous êtes ?
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Non ? Comment ça, non ? Elle se retoura vers l'homme, interrogative. En réponse, elle eut droit à une explication. Ah. Bien sûr. Un bien-pensant, qui suivait docilement les lois. "ça n'a aucun sens de le laisser continuer" ? Oh, mais bien sûr que si ! Mais ça, évidemment, elle ne pouvait pas le dire. Il était proche du gouvernement, n'est-ce pas ? Alors, comment lui faire comprendre que les lois n'étaient pas toujours justes et que, parfois, il fallait s'en écarter pour faire justice soi-même ? Et tant qu'on y était avec les opinions impossibles à dire à voix haute... L'empereur était probablement un incapable, s'il n'était pas capable de maintenir la justice au sein de son propre empire. Après tout, il pouvait faire des lois un peu comme il voulait, non ? Pourquoi ne pas décréter l'égalité entre tous, une bonne fois pour toutes ? Oh, mais elle était bête... Cette inégalité l'arrangeait. Alors, bien sûr, les choses ne changeraient jamais. Et, tant que la situation resterait telle quelle, elle continuerait à faire justice elle-même. Il fallait bien compenser pour les mauvais choix de ses dirigeants, non ? Autrement, c'était le peuple entier qui risquait d'en souffrir.
Néanmoins, elle ne put s'empêcher de laisser sortir une légère insinuation :
- Qui vous dit que c'était un méfait ? Nous manquons d'informations pour juger. Peut-être qu'il avait simplement un problème personnel avec quelqu'un d'autre...
Ou que c'était quelqu'un qui avait une dent contre les riches. Et même si elle ne partageait pas spécialement cette conviction, elle pouvait la comprendre. De plus, cela l'arrangeait d'avoir affaire à quelqu'un comme elle, qui était prêt à tout pour atteindre son idéal, plutôt qu'à un simple criminel qui préférait voler plutôt que de travailler. Ceux-là, elle les méprisait. Et qu'en était-il des voleurs professionnels, qui agissaient pour le compte d'autrui ? Eh bien... Il faudrait probablement connaître les motivations des commanditaires pour pouvoir juger. Dans tous les cas, dans la situation actuelle, il n'avaient pas toutes les informations. Donc, ils n'avaient pas le droit de prononcer le moindre jugement. Tiens, encore un reproche qu'elle pourrait faire à l'empereur. Dans le genre "je juge sans me renseigner", il devait avoir une bonne place, non ?
Soudain, elle glissa une oeillade méfiante à cet homme. Si elle ne se trompait pas, s'il était vraiment celui qu'elle recherchait, c'était un proche de l'empereur... Elle n'avait plus qu'à prier pour qu'il ne dispose d'aucun pouvoir de télépathie. Autrement, il lui serait facile d'être arrêtée pour diffamation... Ce qui serait vraiment une erreur de débutante.
Soudain, il détourna son attention avec une menace bien plus importante, bien que probablement involontaire. Ben tiens, tant qu'on en était à parler d'arrestation... Des soldats ? Sur la route pour les rejoindre ? Euh... Aurait-elle le temps de fuir ? Mais cela servirait-il seulement à quoi que ce soit ? Après tout, tout le monde ici avait eu largement le temps de voir à quoi elle ressemblait, et pourrait la reconnaître. Et puis, un marché n'était pas spécialement un lieu désert... D'autant plus qu'elle doutait que son "sauveur" ne puisse invoquer qu'un seul clone... Rha, elle était piégée. D'un autre côté, elle n'avait rien fait de mal, sur ce marché. Si on résumait, elle s'était fait arnaquer par un marchand, puis attaquer, puis défendre, puis elle avait voulu prouver qu'elle pouvait se défendre elle-même... La seule chose qu'on pourrait lui reprocher serait d'avoir laissé filer l'un des malfrats. Mais, après tout, elle pourrait certainement faire passer cela pour de la maladresse. Après tout, si elle ne faisait pas partie de la garde, ce n'était pas pour rien, n'est-ce pas ?
Enfin, ces fameux soldats arrivaient. Elle fit profil bas pendant toute leur conversation, mettant un point d'honneur à ne pas se faire remarquer. Après tout, cela pourrait signer la fin de sa carrière... Elle se contenta de nettoyer les légères taches de sang qui s'étaient logées sur sa nouvelle lame, d'un geste bien trop assuré pour paraître inhabituel... Mais ça, elle ne s'en rendit compte que trop tard. Elle n'avait plus qu'à espérer que leur conversation occupait trop les hommes pour qu'ils aient remarqué quoi que ce soit. Puis voici que Monsieur décidait de se justifier. Elle hocha la tête :
- J'imagine que je dois vous pardonner. Mais sachez que même si je ne suis pas une combattante, je peux me défendre. Et au pire... Je pense ne pas mentir en disant que j'excelle en esquive.
Disant ces mots, elle agita légèrement ses ailes, laissant entendre que cette compétence leur devait beaucoup. Et puis, cela lui permettrait aussi de jauger sa réaction à une telle action et de savoir une fois pour toutes dans quelle catégorie elle devait le ranger. Doit vivre ? Doit mourir ? Ses prochaines actions et paroles détermineraient son futur proche. Néanmoins, elle secoua la tête pour refuser son offre... Quand la confirmation de son identité lui imposa un mouvement de recul. À présent, le but n'était plus permis. Pendant un moment, interdite, elle ne put que le fixer, incapable de dire quoi que ce soit. Le doute n'était plus permis. Elle devrait prendre une décision le concernant, et vite.
Mais ce qu'elle devait faire encore plus vite, c'était refermer la bouche, réfléchir à une réponse convenable, puis parler. Ce qu'elle fit, avec une légère courbette maladroite, dénotant son manque d'habitude d'évoluer dans les milieux nobles :
- Hum. Excusez-moi. En fait... On s'est déjà croisés. Sur le moment, je ne vous avais pas reconnu, et vous... Eh bien, vous ne me connaissiez pas. Je suis Kilanna.
Puis elle prit un moment, comme pour reprendre ses esprits, et en profita pour fixer la lame dans sa main. Son propriétaire semblait définitivement parti...
- On dirait que j'ai gagné un nouveau jouet, moi...
Soudain, elle fut prise d'une inspiration. Levant les yeux, sans réfléchir, elle saisit le bras de l'homme et commença à l'entraîner à sa suite, avec un rapide :
- Venez par ici.
Après quelques mètres, cependant, elle réalisa ce qu'elle faisait et le lâcha d'un coup, en s'éloignant de quelques pas. Décidemment, elle accumulait les bourdes...
- Euh, désolée. Mais je me disais, j'ai pensé à votre offre... Et, honnêtement, je ne comptais pas acheter cette nourriture de toutes façons. Mais puisqu'il semblerait que je vienne de gagner une nouvelle arme... Il lui faudrait un fourreau, n'est-ce pas ? Voilà donc ce que j'aimerais que vous m'offriez... Si vous êtes toujours d'accord.
Il ne s'agirait pas de refaire une erreur en partant du principe qu'il accepterait, après tout...
Néanmoins, elle ne put s'empêcher de laisser sortir une légère insinuation :
- Qui vous dit que c'était un méfait ? Nous manquons d'informations pour juger. Peut-être qu'il avait simplement un problème personnel avec quelqu'un d'autre...
Ou que c'était quelqu'un qui avait une dent contre les riches. Et même si elle ne partageait pas spécialement cette conviction, elle pouvait la comprendre. De plus, cela l'arrangeait d'avoir affaire à quelqu'un comme elle, qui était prêt à tout pour atteindre son idéal, plutôt qu'à un simple criminel qui préférait voler plutôt que de travailler. Ceux-là, elle les méprisait. Et qu'en était-il des voleurs professionnels, qui agissaient pour le compte d'autrui ? Eh bien... Il faudrait probablement connaître les motivations des commanditaires pour pouvoir juger. Dans tous les cas, dans la situation actuelle, il n'avaient pas toutes les informations. Donc, ils n'avaient pas le droit de prononcer le moindre jugement. Tiens, encore un reproche qu'elle pourrait faire à l'empereur. Dans le genre "je juge sans me renseigner", il devait avoir une bonne place, non ?
Soudain, elle glissa une oeillade méfiante à cet homme. Si elle ne se trompait pas, s'il était vraiment celui qu'elle recherchait, c'était un proche de l'empereur... Elle n'avait plus qu'à prier pour qu'il ne dispose d'aucun pouvoir de télépathie. Autrement, il lui serait facile d'être arrêtée pour diffamation... Ce qui serait vraiment une erreur de débutante.
Soudain, il détourna son attention avec une menace bien plus importante, bien que probablement involontaire. Ben tiens, tant qu'on en était à parler d'arrestation... Des soldats ? Sur la route pour les rejoindre ? Euh... Aurait-elle le temps de fuir ? Mais cela servirait-il seulement à quoi que ce soit ? Après tout, tout le monde ici avait eu largement le temps de voir à quoi elle ressemblait, et pourrait la reconnaître. Et puis, un marché n'était pas spécialement un lieu désert... D'autant plus qu'elle doutait que son "sauveur" ne puisse invoquer qu'un seul clone... Rha, elle était piégée. D'un autre côté, elle n'avait rien fait de mal, sur ce marché. Si on résumait, elle s'était fait arnaquer par un marchand, puis attaquer, puis défendre, puis elle avait voulu prouver qu'elle pouvait se défendre elle-même... La seule chose qu'on pourrait lui reprocher serait d'avoir laissé filer l'un des malfrats. Mais, après tout, elle pourrait certainement faire passer cela pour de la maladresse. Après tout, si elle ne faisait pas partie de la garde, ce n'était pas pour rien, n'est-ce pas ?
Enfin, ces fameux soldats arrivaient. Elle fit profil bas pendant toute leur conversation, mettant un point d'honneur à ne pas se faire remarquer. Après tout, cela pourrait signer la fin de sa carrière... Elle se contenta de nettoyer les légères taches de sang qui s'étaient logées sur sa nouvelle lame, d'un geste bien trop assuré pour paraître inhabituel... Mais ça, elle ne s'en rendit compte que trop tard. Elle n'avait plus qu'à espérer que leur conversation occupait trop les hommes pour qu'ils aient remarqué quoi que ce soit. Puis voici que Monsieur décidait de se justifier. Elle hocha la tête :
- J'imagine que je dois vous pardonner. Mais sachez que même si je ne suis pas une combattante, je peux me défendre. Et au pire... Je pense ne pas mentir en disant que j'excelle en esquive.
Disant ces mots, elle agita légèrement ses ailes, laissant entendre que cette compétence leur devait beaucoup. Et puis, cela lui permettrait aussi de jauger sa réaction à une telle action et de savoir une fois pour toutes dans quelle catégorie elle devait le ranger. Doit vivre ? Doit mourir ? Ses prochaines actions et paroles détermineraient son futur proche. Néanmoins, elle secoua la tête pour refuser son offre... Quand la confirmation de son identité lui imposa un mouvement de recul. À présent, le but n'était plus permis. Pendant un moment, interdite, elle ne put que le fixer, incapable de dire quoi que ce soit. Le doute n'était plus permis. Elle devrait prendre une décision le concernant, et vite.
Mais ce qu'elle devait faire encore plus vite, c'était refermer la bouche, réfléchir à une réponse convenable, puis parler. Ce qu'elle fit, avec une légère courbette maladroite, dénotant son manque d'habitude d'évoluer dans les milieux nobles :
- Hum. Excusez-moi. En fait... On s'est déjà croisés. Sur le moment, je ne vous avais pas reconnu, et vous... Eh bien, vous ne me connaissiez pas. Je suis Kilanna.
Puis elle prit un moment, comme pour reprendre ses esprits, et en profita pour fixer la lame dans sa main. Son propriétaire semblait définitivement parti...
- On dirait que j'ai gagné un nouveau jouet, moi...
Soudain, elle fut prise d'une inspiration. Levant les yeux, sans réfléchir, elle saisit le bras de l'homme et commença à l'entraîner à sa suite, avec un rapide :
- Venez par ici.
Après quelques mètres, cependant, elle réalisa ce qu'elle faisait et le lâcha d'un coup, en s'éloignant de quelques pas. Décidemment, elle accumulait les bourdes...
- Euh, désolée. Mais je me disais, j'ai pensé à votre offre... Et, honnêtement, je ne comptais pas acheter cette nourriture de toutes façons. Mais puisqu'il semblerait que je vienne de gagner une nouvelle arme... Il lui faudrait un fourreau, n'est-ce pas ? Voilà donc ce que j'aimerais que vous m'offriez... Si vous êtes toujours d'accord.
Il ne s'agirait pas de refaire une erreur en partant du principe qu'il accepterait, après tout...
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Heureusement pour la demoiselle, Zéphyr n’est pas télépathe et ne peut pas lire les pensées de son interlocutrice. Nul doute que, s’il avait eu vent de ses réflexions, il aurait laissé échapper un ricanement rempli de sarcasmes. Il est bien vrai qu’il protège le système mis en place dans l’Empire : s’il n’y a pas d’ordre, et que le royaume est divisé sur lui-même, le Reike ne pourrait subsister et se diviserait bientôt en des clans qui affaibliraient l’autorité royale. Ce n’est pas quelque chose d’envisageable, ni pour le gouvernement, ni pour le symbole que l’Empire représente au sein du Sekai. Outre cela, évidemment, il est heureux que l’Oreille ne connaisse pas le mépris latent de la jeune femme à son égard, et encore moins la piètre opinion qu’elle se fait de l’Empereur. Encore qu’il est utopique que Tensai soit aimé de tous. Ayshara a mille fois plus de chances de se faire apprécier, que son mari n’a de chances d’être adulé. Enfin, au moins, le couple impérial est complémentaire, il faut bien cela quand on compte asseoir l’autorité de leur nation sur tout le continent.
Toujours est-il que la belle aux cheveux grenat lui suggère que les bandits pouvaient avoir un problème personnel avec un autre, et le maître-espion ne tarde pas à lui répondre.
- Quand on a un problème avec quelqu’un, on ne fuit pas comme un dératé dans la rue. On crie, on hurle, on en vient peut-être aux mains ou on pratique le holmgang, dans le pire des cas. Mais on ne fuit pas, à moins que quelqu’un ne veuille véritablement nous tuer et qu’on n’a pas l’avantage. Dans le cas de ces deux hommes, ils n’ont pas de poursuivants armés qui semblent en vouloir à leur vie, si ce n’est la patrouille qui a dû les surprendre durant leur méfait. Autre chose, la bourse que ce type tient en main. Il a probablement dû racketter une boutique aux alentours. Qu’est-ce que c’est pitoyable de tomber si bas…
Zéphyr ne cache pas son mépris, mais il a d’autres chats à fouetter, alors il se contente de faire un bref résumé de la situation aux soldats qui les ont rejoints. Il ne considère pas vraiment l’inconnue comme un danger, alors il signale juste ce qu’il s’est passé, sans la considérer comme un trouble à l’ordre public. Inutile de lui donner des soucis supplémentaires alors que ça n’a pas lieu d’être. La demoiselle fait d’ailleurs profil bas le long de son intervention, et quand la patrouille prend congé, sans doute pour retrouver son clone et l’autre bandit, le maître-espion s’approche de la Reikoise aux cheveux écarlates. Celle-ci semble avoir récupéré la dague de l’autre malotru, et elle semble avoir habilement retiré les tâches de sang qui coloraient l’acier de son arme. Un travail rapide et efficace, estime le membre de la Main, mais compte-tenu du service militaire imposé dans l’Empire, il n’y a pas de quoi être surpris de l’efficacité de la jeune femme.
Celle-ci, tout du moins, semble disposée à « lui pardonner », et Zéphyr se retient platement de lui dire que, pardon ou pas, ça ne l’aurait pas empêché de dormir sur ses deux oreilles dès ce soir. Enfin bref. Ce qui est certain, c’est qu’elle sait se défendre, c’est un fait bien établi. Quant à l’esquive…
- C’est un bon point pour vous. Au moins, si je vois qu’on vous agresse encore à l’avenir, je n’aurais pas besoin d’intervenir.
Ses paroles sont clairement une boutade, mais il est manifeste que la jeune femme clame haut et fort son indépendance. Ca tombe bien, puisque Zéphyr est loin d’être misogyne. Quand son interlocutrice agite finalement ses ailes pour lui donner une explication sur sa réactivité, il se permet de hausser un sourcil, avec un air un peu intrigué sur le visage.
- Vos ailes ressemblent à celles d’un dragon… mais vous n’êtes pas une Drakyn. Vous êtes trop fine et vous n’en avez pas le gabarit. Ce n’est pas un jugement, juste un constat, et il reprend : Est-il possible que vous soyez une sang-mêlée ? Si ce n’est pas trop indiscret de demander.
Les hybrides, il y en a des tas dans le Sekai, alors l’homme aux yeux ambrés ne se sentira pas offusqué si la jeune femme lui répond par l’affirmative.
Ce qui est certain, c’est que la déclinaison de son identité génère brusquement un mouvement de recul chez son interlocutrice, et Zéphyr hausse un sourcil. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, l’homme n’est pas aussi effrayant que Tensai, ni aussi imposant que Deydreus ou Alasker. Alors voir cette inconnue esquisser un geste de méfiance, c’est interpelant. L’aurait-il déjà rencontrée auparavant ? Avec une telle chevelure, il devrait s’en souvenir, pourtant. Ou alors, elle était à ce moment-là en second plan, si bien qu’il ne l’a pas remarquée, c’est possible aussi.
La courbette que Kilanna lui offre lui donne néanmoins un indice suffisant pour les circonstances de leur première rencontre. Les milieux nobles. Un bal, ou une réception, peu importe. C’est à cet endroit qu’il a dû la voir, et inversément. De fil en aiguille, et en fouillant savamment dans ses souvenirs, l’Oreille finit par remettre la main sur une fête d’il y a quelques mois, le genre de célébration où tout un chacun veut parler à cet homme qui gravite autour du couple royal. Il croit se souvenir d’une fille enjouée, au sourire lumineux, qu’il avait à un moment sauvée d’un noble un peu trop pugnace et enrobé. Les deux protagonistes avaient alors échangé quelques mots, mais leur conversation était du reste anodine et n’était pas de celles qu’il gravait au fond de sa mémoire. De manière assez ironique, il a maintenant devant lui la même personne… Sauf que cette dernière semble avoir un caractère bien plus trempé que dans ses souvenirs.
- Hum. Je crois me souvenir maintenant. Comme beaucoup d’autres, vous êtes plus intéressante sous votre vrai jour que dans les bals et les réceptions de notre chère noblesse reikoise.
Quant à la dague qu’elle a acquise, ce n’est pas comme si la garde en avait véritablement besoin, alors si elle désire garder son arme, grand bien lui fasse. Plus surprenant est sa subite inspiration, qui la pousse à prendre le bras du maître-espion et de l’emmener à sa suite. Zéphyr ne se retient in extremis d’échapper à son emprise de manière trop brusque. Avec son agilité et sa vitesse, ce serait un jeu d’enfant que de remettre de la distance entre eux, mais la spontanéité de Kilanna n’est pas feinte : une idée vient véritablement de lui traverser et la manière dont elle lui a pris par l’avant-bras pour le tirer derrière elle lui fait penser à une jeune fille innocente qui s’ignore.
Heureusement, elle se rend compte de son comportement un peu… déplacé, mais son audace a de quoi amuser le maître-espion. Elle veut aller se chercher un fourreau pour sa nouvelle dague ? Très bien.
- Si c’est ce que vous voulez, ça ne me pose pas de problème, fait-il dans un sourire sincère, qui ne cache pas son amusement non plus. Evidemment, cela pouvait coûter plus cher qu’un simple repas, mais ce n’était pas comme si le duelliste était très dépensier, se procurer un tel accessoire ne lui posera donc guère de problème. Dans ce cas, il faut quitter ce marché, on ne trouvera ici que des aliments à vendre et à consommer. L’homme réfléchit quel forgeron il pourrait aller visiter, et une expression malicieuse apparaît dans son regard. Vous connaissez la Forge du Dragon ? C’est une bonne échoppe et c’est un artisan de qualité. Je pense que vous devriez l’apprécier malgré ses grands airs bourrus de prime abord. Vu son poste, l’Oreille pourrait très bien s’adresser au Grand Maître Forgeron, évidemment. Mais Zéphyr n’est pas du genre à profiter de sa position pour accorder quelques faveurs aux gens qu’il vient tout juste de rencontrer. S’il agissait ainsi, d’ailleurs, ça pourrait devenir dangereux, si on cherchait à le doubler et à profiter de son pouvoir auprès de l’Empereur. Alors il préfère venir voir un artisan de la ville qui, de toute façon, sera beaucoup plus accessible à l’hybride.
Pendant qu’il se met en route, Zéphyr reprend la parole et s’adresse à Kilanna :
- Ainsi, comme bon nombre de nos pairs, vous êtes devenue une sacrée combattante ? Que faites-vous dans la vie ? De ce que je vois, vous ne semblez pas regretter les réceptions données par la noblesse, bien au contraire, apparemment.
Après tout, quelqu’un de la haute bourgeoisie se serait indigné face aux malandrins qui ont tenté de s’en prendre à elle. Kilanna n’a pas du tout agi comme cela, bien à l’inverse, elle a laissé échapper l’un des bandits. Qui se cache donc derrière ce masque de gentille femme-dragon ? La question mérite d’être posée, et un peu en avant par rapport à l’hybride, Zéphyr s’apprête encore une fois à réaliser ce qu’il sait faire de mieux : écouter.
Toujours est-il que la belle aux cheveux grenat lui suggère que les bandits pouvaient avoir un problème personnel avec un autre, et le maître-espion ne tarde pas à lui répondre.
- Quand on a un problème avec quelqu’un, on ne fuit pas comme un dératé dans la rue. On crie, on hurle, on en vient peut-être aux mains ou on pratique le holmgang, dans le pire des cas. Mais on ne fuit pas, à moins que quelqu’un ne veuille véritablement nous tuer et qu’on n’a pas l’avantage. Dans le cas de ces deux hommes, ils n’ont pas de poursuivants armés qui semblent en vouloir à leur vie, si ce n’est la patrouille qui a dû les surprendre durant leur méfait. Autre chose, la bourse que ce type tient en main. Il a probablement dû racketter une boutique aux alentours. Qu’est-ce que c’est pitoyable de tomber si bas…
Zéphyr ne cache pas son mépris, mais il a d’autres chats à fouetter, alors il se contente de faire un bref résumé de la situation aux soldats qui les ont rejoints. Il ne considère pas vraiment l’inconnue comme un danger, alors il signale juste ce qu’il s’est passé, sans la considérer comme un trouble à l’ordre public. Inutile de lui donner des soucis supplémentaires alors que ça n’a pas lieu d’être. La demoiselle fait d’ailleurs profil bas le long de son intervention, et quand la patrouille prend congé, sans doute pour retrouver son clone et l’autre bandit, le maître-espion s’approche de la Reikoise aux cheveux écarlates. Celle-ci semble avoir récupéré la dague de l’autre malotru, et elle semble avoir habilement retiré les tâches de sang qui coloraient l’acier de son arme. Un travail rapide et efficace, estime le membre de la Main, mais compte-tenu du service militaire imposé dans l’Empire, il n’y a pas de quoi être surpris de l’efficacité de la jeune femme.
Celle-ci, tout du moins, semble disposée à « lui pardonner », et Zéphyr se retient platement de lui dire que, pardon ou pas, ça ne l’aurait pas empêché de dormir sur ses deux oreilles dès ce soir. Enfin bref. Ce qui est certain, c’est qu’elle sait se défendre, c’est un fait bien établi. Quant à l’esquive…
- C’est un bon point pour vous. Au moins, si je vois qu’on vous agresse encore à l’avenir, je n’aurais pas besoin d’intervenir.
Ses paroles sont clairement une boutade, mais il est manifeste que la jeune femme clame haut et fort son indépendance. Ca tombe bien, puisque Zéphyr est loin d’être misogyne. Quand son interlocutrice agite finalement ses ailes pour lui donner une explication sur sa réactivité, il se permet de hausser un sourcil, avec un air un peu intrigué sur le visage.
- Vos ailes ressemblent à celles d’un dragon… mais vous n’êtes pas une Drakyn. Vous êtes trop fine et vous n’en avez pas le gabarit. Ce n’est pas un jugement, juste un constat, et il reprend : Est-il possible que vous soyez une sang-mêlée ? Si ce n’est pas trop indiscret de demander.
Les hybrides, il y en a des tas dans le Sekai, alors l’homme aux yeux ambrés ne se sentira pas offusqué si la jeune femme lui répond par l’affirmative.
Ce qui est certain, c’est que la déclinaison de son identité génère brusquement un mouvement de recul chez son interlocutrice, et Zéphyr hausse un sourcil. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, l’homme n’est pas aussi effrayant que Tensai, ni aussi imposant que Deydreus ou Alasker. Alors voir cette inconnue esquisser un geste de méfiance, c’est interpelant. L’aurait-il déjà rencontrée auparavant ? Avec une telle chevelure, il devrait s’en souvenir, pourtant. Ou alors, elle était à ce moment-là en second plan, si bien qu’il ne l’a pas remarquée, c’est possible aussi.
La courbette que Kilanna lui offre lui donne néanmoins un indice suffisant pour les circonstances de leur première rencontre. Les milieux nobles. Un bal, ou une réception, peu importe. C’est à cet endroit qu’il a dû la voir, et inversément. De fil en aiguille, et en fouillant savamment dans ses souvenirs, l’Oreille finit par remettre la main sur une fête d’il y a quelques mois, le genre de célébration où tout un chacun veut parler à cet homme qui gravite autour du couple royal. Il croit se souvenir d’une fille enjouée, au sourire lumineux, qu’il avait à un moment sauvée d’un noble un peu trop pugnace et enrobé. Les deux protagonistes avaient alors échangé quelques mots, mais leur conversation était du reste anodine et n’était pas de celles qu’il gravait au fond de sa mémoire. De manière assez ironique, il a maintenant devant lui la même personne… Sauf que cette dernière semble avoir un caractère bien plus trempé que dans ses souvenirs.
- Hum. Je crois me souvenir maintenant. Comme beaucoup d’autres, vous êtes plus intéressante sous votre vrai jour que dans les bals et les réceptions de notre chère noblesse reikoise.
Quant à la dague qu’elle a acquise, ce n’est pas comme si la garde en avait véritablement besoin, alors si elle désire garder son arme, grand bien lui fasse. Plus surprenant est sa subite inspiration, qui la pousse à prendre le bras du maître-espion et de l’emmener à sa suite. Zéphyr ne se retient in extremis d’échapper à son emprise de manière trop brusque. Avec son agilité et sa vitesse, ce serait un jeu d’enfant que de remettre de la distance entre eux, mais la spontanéité de Kilanna n’est pas feinte : une idée vient véritablement de lui traverser et la manière dont elle lui a pris par l’avant-bras pour le tirer derrière elle lui fait penser à une jeune fille innocente qui s’ignore.
Heureusement, elle se rend compte de son comportement un peu… déplacé, mais son audace a de quoi amuser le maître-espion. Elle veut aller se chercher un fourreau pour sa nouvelle dague ? Très bien.
- Si c’est ce que vous voulez, ça ne me pose pas de problème, fait-il dans un sourire sincère, qui ne cache pas son amusement non plus. Evidemment, cela pouvait coûter plus cher qu’un simple repas, mais ce n’était pas comme si le duelliste était très dépensier, se procurer un tel accessoire ne lui posera donc guère de problème. Dans ce cas, il faut quitter ce marché, on ne trouvera ici que des aliments à vendre et à consommer. L’homme réfléchit quel forgeron il pourrait aller visiter, et une expression malicieuse apparaît dans son regard. Vous connaissez la Forge du Dragon ? C’est une bonne échoppe et c’est un artisan de qualité. Je pense que vous devriez l’apprécier malgré ses grands airs bourrus de prime abord. Vu son poste, l’Oreille pourrait très bien s’adresser au Grand Maître Forgeron, évidemment. Mais Zéphyr n’est pas du genre à profiter de sa position pour accorder quelques faveurs aux gens qu’il vient tout juste de rencontrer. S’il agissait ainsi, d’ailleurs, ça pourrait devenir dangereux, si on cherchait à le doubler et à profiter de son pouvoir auprès de l’Empereur. Alors il préfère venir voir un artisan de la ville qui, de toute façon, sera beaucoup plus accessible à l’hybride.
Pendant qu’il se met en route, Zéphyr reprend la parole et s’adresse à Kilanna :
- Ainsi, comme bon nombre de nos pairs, vous êtes devenue une sacrée combattante ? Que faites-vous dans la vie ? De ce que je vois, vous ne semblez pas regretter les réceptions données par la noblesse, bien au contraire, apparemment.
Après tout, quelqu’un de la haute bourgeoisie se serait indigné face aux malandrins qui ont tenté de s’en prendre à elle. Kilanna n’a pas du tout agi comme cela, bien à l’inverse, elle a laissé échapper l’un des bandits. Qui se cache donc derrière ce masque de gentille femme-dragon ? La question mérite d’être posée, et un peu en avant par rapport à l’hybride, Zéphyr s’apprête encore une fois à réaliser ce qu’il sait faire de mieux : écouter.
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Le voilà qui s'appliquait à, habilement, méticuleusement, démanteler son argumentaire. Elle se retint de répliquer. Elle qui ne voulait pas faire de vagues ne devait surtout pas être vue en pleine dispute avec un tel personnage. Car c'était évident, si elle lui donnait sa façon de penser, la situation déraperait certainement. Et ça, elle ne pouvait pas se le permettre. Surtout si elle finissait par l'éliminer.. Lors d'une enquête sur un crime, si la victime avait été impliquée dans une dispute peu de temps avant de perdre la vie, son adversaire était immédiatement propulsé suspect numéro 1, elle le savait. Et, pour elle dont la liberté était plus importante que sa propre vie, c'était impensable.
"Pitoyable" ?! Elle dut serrer les dents pour ne rien dire. Certes, elle n'était pas une voleuse, mais son occupation y ressemblait beaucoup. Dans l'imaginaire collectif, les assassins et les voleurs étaient d'ailleurs souvent associés. Et cela ne la dérangeait pas outre mesure : les voleurs étaient aussi conscients qu'elle de l'importance de la discrétion, et pourtant, ils ne marchaient pas sur ses plates-bandes. Si un jour l'un d'eux lui demandait de coopérer pour s'introduire quelque part, elle accepterait probablement. Après tout, cette personne ne lui ferait aucune concurrence et pourrait lui permettre de passer encore plus inaperçue, suite à un échange profitable et mutuel de techniques.
Attendez... Pourquoi pensait-elle à cela, déjà ?
Ne pas intervenir si elle se faisait attaquer de nouveau ? Elle sentait qu'il plaisantait, mais elle ne pouvait pas poursuivre sur le même ton. Après tout, si elle se faisait prendre par la garde, elle aurait certainement bien besoin d'un allié aussi haut placé... Et si elle s'arrangeait pour que la population pense qu'ils étaient amis ? Cela lui procurerait certainement l'impunité, n'est-ce pas ? Après tout, l'amie d'un proche du pouvoir ne pouvait pas s'adonner à la moindre activité illégale, n'est-ce pas ?
Alors, quelle que soit sa décision finale, cet homme lui servirait. Soit son corps sans vie lui offrait à la fois la paix et la satisfaction de s'approcher un peu plus de son idéal, soit sa réputation lui servait de bouclier contre une éventuelle patrouille imprévue. Mais elle devrait se décider rapidement : si elle choisissait la première solution, il vaudrait mieux que personne ne les voie ensemble. Mais si elle choisissait la deuxième, il fallait absolument que le plus de monde possible les voie interagir. Que faire ? Elle avait deux solutions opposées en tête. Et si elle faisait le mauvais choix, elle risquait de le payer cher. Très cher. Mais d'un autre côté, elle ne pouvait pas se permettre de trop hésiter, au risque d'éveiller les soupçons de celui dont elle voulait se servir.
Soudain, il lui offrit lui-même l'opprtunité de choisir. Prise par surprise, elle ouvrit de grands yeux et mit un moment à répondre. Lorsqu'enfin elle répondit, elle dissimula de son mieux son trouble et se redressa fièrement. Elle devait se faire l'émissaire des siens, comme elle aimait tant le faire. Toutes ses ailes bien en évidence, elle prenait une bonne partie de leur espace de la place.
- Merci de ne pas utiliser ce terme péjoratif, vous me rendez honteuse de ma motié humaine. Oui je suis une hybride. Qu'est-ce que ça vous inspire ? Et ne mentez pas, ce ne serait pas digne de vous.
Elle avait volontairement tenté de le piquer au vif. Après tout, c'était lorsque l'on ressentait des émotions intenses que l'on était le plus sincère. Et s'il y avait bien un moment où elle voulait qu'il soit honnête, c'était maintenant.
Puis elle dut se retenir d'éclater de rire. Sous son vrai jour ? Vraiment ? S'il savait... Mais cela l'arrangerait qu'il ne sache pas. Alors, s'il voulait que cette façade soit sa vraie personnalité, soit. Elle était plus facile à maintenir dans un tel contexte, après tout.
- J'aime déjà le nom de cette forge !
Et voilà qu'elle reprenait son côté gamine enjouée... Non, Kilanna, on se calme. Il était hors de question qu'elle se mette à apprécier une cible potentiel, et un outil dans tous les cas. Voilà, c'est ce qu'il était. Un outil. Rien de plus. Tout comme sa dague. Voilà. Elle n'avait pas d'affection pour sa dague... Quoi que, était-ce seulement vrai ? Si tel était vraiment le cas, elle n'en voudrait à personne si on venait à la lui voler... Et ça, elle savait que ce ne serait pas le cas.
- Non. Je ne suis pas une combattante. Je me défends, c'est tout.
Elle ne pouvait quand même pas lui révéler son activité ! Profitant du fait que, marchant devant elle, il ne pouvait pas la voir, elle s'autorisa à se mordre la lèvre d'angoisse. Finalement, elle trouva une parade :
- Ma vi n'est pas intéressante. Ou sinon... Quel dommage que vous n'ayez pas d'ailes! Survoler la ville, la nuit, observer les lumières d'en haut, je ne connais rien de mieux ! ... Voilà, c'était le seul côté intéressant de mes activités. Vous pouvez peut-être dire que je suis une voyageuse, même si je n'ai jamais quitté l'Empire.
Quant à la noblesse... Elle ne se prononcerait pas à ce sujet. Après tout, elle parlait à un noble. Et elle savait que ses opinions à ce sujet pouvaient mener à débat, ce dont elle n'avait pas envie tant qu'elle n'avait pas décidé quelle approche adopter avec lui.
Au cours du trajet, elle fut distraite lorsqu'une demoiselle croisa leur route, sa queue de renard la suivant tel un étendard. Visiblement, elle ne maîtrisait pas l'arrêt d'urgence, puisqu'elle fonça dans Kilanna avant d'avoir réussi.
- Oh... Pardon, Madame.
Elle sourit, et la prit dans ses bras.
- Oh, pitié, je ne suis quand même pas si vieille ! Appelle-moi Kila, d'accord ? Et on se tutoie.
Euh.. Pardon ? Où était passée sa croyance selon laquelle elle ne savait pas gérer les enfants ? Visiblement, lorsqu'il était question d'hybrides, il fallait relancer les dés.
Après un moment, les camarades de jeu de l'enfant finirent par la rejoindre, et Kilanna la reposa donc par terre.
- Ah ! Tu t'es encore laissée distraire ! On va t'avoir !
- Ouais, mais vous, vous avez pas testé les bras de Kila !
Et des invectives du même acabit continuèrent à fuser alors que les enfants continuaient leur chemin à toute vitesse, sous le regard attendri de leur aînée. Oh, si la question sur le métier revenait, peut-être pourrait-elle dire quelque chose en rapport avec les enfants ? Après tout, ce serait plausible et complètement légal.
"Pitoyable" ?! Elle dut serrer les dents pour ne rien dire. Certes, elle n'était pas une voleuse, mais son occupation y ressemblait beaucoup. Dans l'imaginaire collectif, les assassins et les voleurs étaient d'ailleurs souvent associés. Et cela ne la dérangeait pas outre mesure : les voleurs étaient aussi conscients qu'elle de l'importance de la discrétion, et pourtant, ils ne marchaient pas sur ses plates-bandes. Si un jour l'un d'eux lui demandait de coopérer pour s'introduire quelque part, elle accepterait probablement. Après tout, cette personne ne lui ferait aucune concurrence et pourrait lui permettre de passer encore plus inaperçue, suite à un échange profitable et mutuel de techniques.
Attendez... Pourquoi pensait-elle à cela, déjà ?
Ne pas intervenir si elle se faisait attaquer de nouveau ? Elle sentait qu'il plaisantait, mais elle ne pouvait pas poursuivre sur le même ton. Après tout, si elle se faisait prendre par la garde, elle aurait certainement bien besoin d'un allié aussi haut placé... Et si elle s'arrangeait pour que la population pense qu'ils étaient amis ? Cela lui procurerait certainement l'impunité, n'est-ce pas ? Après tout, l'amie d'un proche du pouvoir ne pouvait pas s'adonner à la moindre activité illégale, n'est-ce pas ?
Alors, quelle que soit sa décision finale, cet homme lui servirait. Soit son corps sans vie lui offrait à la fois la paix et la satisfaction de s'approcher un peu plus de son idéal, soit sa réputation lui servait de bouclier contre une éventuelle patrouille imprévue. Mais elle devrait se décider rapidement : si elle choisissait la première solution, il vaudrait mieux que personne ne les voie ensemble. Mais si elle choisissait la deuxième, il fallait absolument que le plus de monde possible les voie interagir. Que faire ? Elle avait deux solutions opposées en tête. Et si elle faisait le mauvais choix, elle risquait de le payer cher. Très cher. Mais d'un autre côté, elle ne pouvait pas se permettre de trop hésiter, au risque d'éveiller les soupçons de celui dont elle voulait se servir.
Soudain, il lui offrit lui-même l'opprtunité de choisir. Prise par surprise, elle ouvrit de grands yeux et mit un moment à répondre. Lorsqu'enfin elle répondit, elle dissimula de son mieux son trouble et se redressa fièrement. Elle devait se faire l'émissaire des siens, comme elle aimait tant le faire. Toutes ses ailes bien en évidence, elle prenait une bonne partie de leur espace de la place.
- Merci de ne pas utiliser ce terme péjoratif, vous me rendez honteuse de ma motié humaine. Oui je suis une hybride. Qu'est-ce que ça vous inspire ? Et ne mentez pas, ce ne serait pas digne de vous.
Elle avait volontairement tenté de le piquer au vif. Après tout, c'était lorsque l'on ressentait des émotions intenses que l'on était le plus sincère. Et s'il y avait bien un moment où elle voulait qu'il soit honnête, c'était maintenant.
Puis elle dut se retenir d'éclater de rire. Sous son vrai jour ? Vraiment ? S'il savait... Mais cela l'arrangerait qu'il ne sache pas. Alors, s'il voulait que cette façade soit sa vraie personnalité, soit. Elle était plus facile à maintenir dans un tel contexte, après tout.
- J'aime déjà le nom de cette forge !
Et voilà qu'elle reprenait son côté gamine enjouée... Non, Kilanna, on se calme. Il était hors de question qu'elle se mette à apprécier une cible potentiel, et un outil dans tous les cas. Voilà, c'est ce qu'il était. Un outil. Rien de plus. Tout comme sa dague. Voilà. Elle n'avait pas d'affection pour sa dague... Quoi que, était-ce seulement vrai ? Si tel était vraiment le cas, elle n'en voudrait à personne si on venait à la lui voler... Et ça, elle savait que ce ne serait pas le cas.
- Non. Je ne suis pas une combattante. Je me défends, c'est tout.
Elle ne pouvait quand même pas lui révéler son activité ! Profitant du fait que, marchant devant elle, il ne pouvait pas la voir, elle s'autorisa à se mordre la lèvre d'angoisse. Finalement, elle trouva une parade :
- Ma vi n'est pas intéressante. Ou sinon... Quel dommage que vous n'ayez pas d'ailes! Survoler la ville, la nuit, observer les lumières d'en haut, je ne connais rien de mieux ! ... Voilà, c'était le seul côté intéressant de mes activités. Vous pouvez peut-être dire que je suis une voyageuse, même si je n'ai jamais quitté l'Empire.
Quant à la noblesse... Elle ne se prononcerait pas à ce sujet. Après tout, elle parlait à un noble. Et elle savait que ses opinions à ce sujet pouvaient mener à débat, ce dont elle n'avait pas envie tant qu'elle n'avait pas décidé quelle approche adopter avec lui.
Au cours du trajet, elle fut distraite lorsqu'une demoiselle croisa leur route, sa queue de renard la suivant tel un étendard. Visiblement, elle ne maîtrisait pas l'arrêt d'urgence, puisqu'elle fonça dans Kilanna avant d'avoir réussi.
- Oh... Pardon, Madame.
Elle sourit, et la prit dans ses bras.
- Oh, pitié, je ne suis quand même pas si vieille ! Appelle-moi Kila, d'accord ? Et on se tutoie.
Euh.. Pardon ? Où était passée sa croyance selon laquelle elle ne savait pas gérer les enfants ? Visiblement, lorsqu'il était question d'hybrides, il fallait relancer les dés.
Après un moment, les camarades de jeu de l'enfant finirent par la rejoindre, et Kilanna la reposa donc par terre.
- Ah ! Tu t'es encore laissée distraire ! On va t'avoir !
- Ouais, mais vous, vous avez pas testé les bras de Kila !
Et des invectives du même acabit continuèrent à fuser alors que les enfants continuaient leur chemin à toute vitesse, sous le regard attendri de leur aînée. Oh, si la question sur le métier revenait, peut-être pourrait-elle dire quelque chose en rapport avec les enfants ? Après tout, ce serait plausible et complètement légal.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Totalement inconscient que la fille devant elle hésite encore à le tuer, Zéphyr la regarde se redresser alors qu’il lui demande si elle est une sang-mêlée. Sa réaction est… un peu étonnante, puisque Kilanna affirme qu’il la rend honteuse de sa « moitié humaine ». Ce n’était pas son intention, au départ, mais peut-être qu’effectivement, son choix de mots n’était pas très approprié. Il hausse néanmoins un sourcil avant de dévisager son interlocutrice d’un air un peu intrigué.
- Pourquoi seriez-vous honteuse de votre part humanoïde ? demande l’homme en la regardant de ses prunelles ambrées. Vous êtes ce que vous êtes, un point c’est tout. Mais elle a demandé son point de vue, il lui faut donc répondre. Je ne les vois pas particulièrement d’un mauvais œil. Certains croisements peuvent donner des êtres impressionnants, dans le bon sens du terme, et il faut le reconnaître. Cela dit, je suis quelqu’un d’assez ouvert envers les races du Sekai. Même si je ne voudrais pas croiser des lycanthropes en pleine chasse ou des démons mal intentionnés, je suppose.
Quoi qu’il en soit, l’Oreille lui propose d’aller à la forge du Dragon pour récupérer y acheter le fourreau de sa dague. La demoiselle opine avec enthousiasme, ce qui arrache un léger sourire aux lèvres du maître-espion. Kilanna lui prétend ensuite qu’elle n’est pas une combattante, mais qu’elle sait se défendre. Hum, ça revient presque au même au fond. Décidant de ne pas rebondir sur ce dernier point, Zéphyr laisse sa compagne du jour reprendre la parole et il l’écoute raconter qu’elle est une voyageuse, bien qu’elle n’a jamais quitté l’Empire. Peut-être n’appartient-elle pas à la bourgeoisie comme il l’a pensé, alors. Quand on est aristocrate ou noble, on n’a pas toujours les moyens de découvrir le monde, faute des devoirs qu’on doit accomplir. A moins que la femme ne se soit émancipée de sa famille pour reprendre sa liberté et découvrir comme elle le désire le continent du Sekai.
Il est aussi possible qu’elle lui mente ou qu’elle lui cache des choses. Cela dit, ce n’est pas comme si le guerrier est destiné à la revoir. Il va lui acheter son fourreau, comme promis ; puis il reviendra au palais pour régler de la paperasse dont il doit bien s’occuper de temps à autres.
- Voler… Vous avez raison, c’est sans doute bien agréable. Mais je me sens bien avec mes capacités actuelles, et pour être tout à fait franc, je ne suis pas un mage, sourit le membre de la Main. Je pense que voler dans les nuages, tout près du ciel et des étoiles, est réservé à d’autres. Je préfère développer d’autres talents pour mieux remplir mes obligations.
La nyctalopie, les sens surdéveloppés, la détection des mensonges : tout cela est des pouvoirs bienvenues quand on est les yeux et l’oreille de l’Empire. Toujours est-il qu’une jeune enfant, avec une queue de renard, court dans la rue et vient à leur rencontre. La petite a le bon sens d’éviter le maître-espion, mais elle ne se maîtrise pas tout à fait, puisqu’elle fonce dans l’hybride aux ailes de dragons. Mais celle-ci est conciliante : elle la prend même dans ses bras et déclare à la gamine qu’elle peut la tutoyer et même lui donner un petit surnom. Un peu surpris, Zéphyr s’arrête, le temps que la renarde et ses amis s’en aillent. Puis il relance la conversation, sortant par là-même Kilanna de ses rêveries.
- Vous avez été très familière avec ces enfants. Pourtant, vous ne les connaissez pas, non ? Vous les autorisez malgré tout à ce qu’ils vous donnent un surnom directement ? Vous êtes assez directe, je dois dire.
Peut-être en est-il un peu amusé. Quoi qu’il en soit, il reprend sa marche et déambule dans les rues, parfois très lumineuse, et parfois bien sombres d’Ikusa. Tout dépend s’ils sont entourés de somptueux bâtiment, où s’ils se trouvent davantage dans des avenues un peu plus larges et espacées. Bientôt, le duo quitte une ruelle plus étroite pour s’en engager dans une autre avenue un peu plus commerciale, et voilà que la forge recommandée par Zéphyr apparaît. Elle n’est pas extravagante, mais le magasin a l’air propre et on peut voir différentes armes exposées en vitrine.
- C’est ici.
L’Oreille pousse la porte du magasin, et la sonnette signalant l’arrivée d’un client résonne aussitôt dans cette petite armurerie. Le gérant n’est pas encore là, mais il va bientôt arriver et Zépyr, un habitué des lieux, se dirige vers un étal en particulier.
- C’est là qu’il y a des dagues, mais aussi des fourreaux pour ce type d’arme. Est-ce qu’il y en a une qui vous tape à l’œil ?
Le Reikois laisse la demoiselle regarder, ce n’est pas comme s’il était tellement pressé par le temps. De toute façon, il est interrompu par l’arrivée du gérant, un grand oni à l’aspect imposant.
- Ah, Zéphyr ! Ca fait longtemps que tu n’es pas passé par ici !
Le ton du forgeron est chaleureux, et l’homme aux yeux ambrés se désintéresse un temps de la belle aux cheveux grenat pour s’intéresser à son homologue.
- J’ai été bien occupé ces derniers temps. Ma foi, tu n’as pas l’air de te porter trop mal, Egil.
- Eh ! Les affaires tournent, disons. Avec nos besoins militaires, j’peux mal de tomber en faillite ! Mais que puis-je pour toi ?
- J’aurais besoin que tu retouches un peu ces deux dagues, fait le maître-espion, en lui tendant les lames en question. Je dois reconnaître que je les ai un peu abîmées.
- Hum. Qu’est-ce que t’as fait avec ?
- Je les ai utilisées contre un oiseau élémentaire de glace, déclare tranquillement l’assassin, comme si c’était un mince détail de rien du tout. Je l’ai peut-être bien griffé, mais l’acier contre la glace, ça ne fait pas grand-chose, je dois l’avouer. Ca m’arrangerait que tu puisses les retaper. Ah, et puis, je suis venue avec cette jeune femme, Kilanna. Elle aimerait trouver un fourreau pour sa dague. Zéphyr se retourne vers l’intéressée et lui accorde un sourire en coin. Vous avez trouvé votre bonheur ?
Il était aussi possible que son attention ait été attirée par autre chose dans la boutique...
- Pourquoi seriez-vous honteuse de votre part humanoïde ? demande l’homme en la regardant de ses prunelles ambrées. Vous êtes ce que vous êtes, un point c’est tout. Mais elle a demandé son point de vue, il lui faut donc répondre. Je ne les vois pas particulièrement d’un mauvais œil. Certains croisements peuvent donner des êtres impressionnants, dans le bon sens du terme, et il faut le reconnaître. Cela dit, je suis quelqu’un d’assez ouvert envers les races du Sekai. Même si je ne voudrais pas croiser des lycanthropes en pleine chasse ou des démons mal intentionnés, je suppose.
Quoi qu’il en soit, l’Oreille lui propose d’aller à la forge du Dragon pour récupérer y acheter le fourreau de sa dague. La demoiselle opine avec enthousiasme, ce qui arrache un léger sourire aux lèvres du maître-espion. Kilanna lui prétend ensuite qu’elle n’est pas une combattante, mais qu’elle sait se défendre. Hum, ça revient presque au même au fond. Décidant de ne pas rebondir sur ce dernier point, Zéphyr laisse sa compagne du jour reprendre la parole et il l’écoute raconter qu’elle est une voyageuse, bien qu’elle n’a jamais quitté l’Empire. Peut-être n’appartient-elle pas à la bourgeoisie comme il l’a pensé, alors. Quand on est aristocrate ou noble, on n’a pas toujours les moyens de découvrir le monde, faute des devoirs qu’on doit accomplir. A moins que la femme ne se soit émancipée de sa famille pour reprendre sa liberté et découvrir comme elle le désire le continent du Sekai.
Il est aussi possible qu’elle lui mente ou qu’elle lui cache des choses. Cela dit, ce n’est pas comme si le guerrier est destiné à la revoir. Il va lui acheter son fourreau, comme promis ; puis il reviendra au palais pour régler de la paperasse dont il doit bien s’occuper de temps à autres.
- Voler… Vous avez raison, c’est sans doute bien agréable. Mais je me sens bien avec mes capacités actuelles, et pour être tout à fait franc, je ne suis pas un mage, sourit le membre de la Main. Je pense que voler dans les nuages, tout près du ciel et des étoiles, est réservé à d’autres. Je préfère développer d’autres talents pour mieux remplir mes obligations.
La nyctalopie, les sens surdéveloppés, la détection des mensonges : tout cela est des pouvoirs bienvenues quand on est les yeux et l’oreille de l’Empire. Toujours est-il qu’une jeune enfant, avec une queue de renard, court dans la rue et vient à leur rencontre. La petite a le bon sens d’éviter le maître-espion, mais elle ne se maîtrise pas tout à fait, puisqu’elle fonce dans l’hybride aux ailes de dragons. Mais celle-ci est conciliante : elle la prend même dans ses bras et déclare à la gamine qu’elle peut la tutoyer et même lui donner un petit surnom. Un peu surpris, Zéphyr s’arrête, le temps que la renarde et ses amis s’en aillent. Puis il relance la conversation, sortant par là-même Kilanna de ses rêveries.
- Vous avez été très familière avec ces enfants. Pourtant, vous ne les connaissez pas, non ? Vous les autorisez malgré tout à ce qu’ils vous donnent un surnom directement ? Vous êtes assez directe, je dois dire.
Peut-être en est-il un peu amusé. Quoi qu’il en soit, il reprend sa marche et déambule dans les rues, parfois très lumineuse, et parfois bien sombres d’Ikusa. Tout dépend s’ils sont entourés de somptueux bâtiment, où s’ils se trouvent davantage dans des avenues un peu plus larges et espacées. Bientôt, le duo quitte une ruelle plus étroite pour s’en engager dans une autre avenue un peu plus commerciale, et voilà que la forge recommandée par Zéphyr apparaît. Elle n’est pas extravagante, mais le magasin a l’air propre et on peut voir différentes armes exposées en vitrine.
- C’est ici.
L’Oreille pousse la porte du magasin, et la sonnette signalant l’arrivée d’un client résonne aussitôt dans cette petite armurerie. Le gérant n’est pas encore là, mais il va bientôt arriver et Zépyr, un habitué des lieux, se dirige vers un étal en particulier.
- C’est là qu’il y a des dagues, mais aussi des fourreaux pour ce type d’arme. Est-ce qu’il y en a une qui vous tape à l’œil ?
Le Reikois laisse la demoiselle regarder, ce n’est pas comme s’il était tellement pressé par le temps. De toute façon, il est interrompu par l’arrivée du gérant, un grand oni à l’aspect imposant.
- Ah, Zéphyr ! Ca fait longtemps que tu n’es pas passé par ici !
Le ton du forgeron est chaleureux, et l’homme aux yeux ambrés se désintéresse un temps de la belle aux cheveux grenat pour s’intéresser à son homologue.
- J’ai été bien occupé ces derniers temps. Ma foi, tu n’as pas l’air de te porter trop mal, Egil.
- Eh ! Les affaires tournent, disons. Avec nos besoins militaires, j’peux mal de tomber en faillite ! Mais que puis-je pour toi ?
- J’aurais besoin que tu retouches un peu ces deux dagues, fait le maître-espion, en lui tendant les lames en question. Je dois reconnaître que je les ai un peu abîmées.
- Hum. Qu’est-ce que t’as fait avec ?
- Je les ai utilisées contre un oiseau élémentaire de glace, déclare tranquillement l’assassin, comme si c’était un mince détail de rien du tout. Je l’ai peut-être bien griffé, mais l’acier contre la glace, ça ne fait pas grand-chose, je dois l’avouer. Ca m’arrangerait que tu puisses les retaper. Ah, et puis, je suis venue avec cette jeune femme, Kilanna. Elle aimerait trouver un fourreau pour sa dague. Zéphyr se retourne vers l’intéressée et lui accorde un sourire en coin. Vous avez trouvé votre bonheur ?
Il était aussi possible que son attention ait été attirée par autre chose dans la boutique...
Invité
Invité
- Parce que vous êtes humain.
Elle avait parlé sans réfléchir. Mais, lorsqu'elle réalisa que c'était une insulte (après tout, elle venait, ni plus ni moins, de lui dire qu'il lui faisait honte),elle eut envie d'avoir plutôt été croisée avec une souris, pour pouvoir plus facilement se faire oublier. Comment se rattraper, maintenant ?
- Hum. Je... Je suppose que ce n'était pas volontaire...
Mouais. Pas forcément très efficace, comme tentative de rattrapage. Mais elle ne pourrait réellement le juger qu'après s'être confrontée à la réaction de l'insulté. Néanmoins, son exposé sur le thème "ce que je pense des hybrides" était satisfaisant. Alors, il était temps de mettre en place le plan numéro 2. Se faire voir en sa compagnie, faire en sorte qu'on les associe, devenir son amie, que ce soit réel ou juste en apparence... Dans tous les cas, elle ne sortirait pas perdante de cette rencontre.
Puis la conversation dériva sur le vol. Elle l'écouta avec un léger sourire.
- Il n'est pas nécessaire d'être mage pour voler. Même si pour vous, je l'avoue, ce serait compliqué, sans ailes... Mais si vous voulez, je peux vous prêter les miennes !
Et ce serait un très bon moyen de se montrer en public. Après tout, une autre personne, c'était lourd, en vol. Autrement dit, aucune créature volante ne ferait cette proposition à quelqu'un qu'elle n'appréciait pas, à quelqu'un pour qui elle ne voulait pas faire d'efforts. Même si dans son cas, tout cela ne serait qu'une apparence. Elle ne le connaissait pas assez pour savoir si elle pourrait l'apprécier.
Elle ne put retenir un petit rire à l'évocation de sa petite interaction avec les enfants.
- Pas du tout. C'est ma famille.
Il y eut un instant de silence. Jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle devait développer pour s'expliquer un peu mieux.
- Je veux dire... Voilà pourquoi je vous ai demandé votre avis sur les hybrides. Je les vois tous comme ma famille, et je pense qu'il est de mon devoir de les protéger et... d'éloigner... ceux qui les menacent.
Rha, fichue hésitation ! Elle risquait de la trahir ! Mais elle ne devait pas s'y attarder. Après tout, peut-être n'y avait-il pas fait attention ? Si tel était le cas, elle ne devait absolument pas se comporter comme si quelque chose clochait. Assez de suspicions ! Elle ne voulait plus le tuer, après tout. Simplement utiliser sa réputation... Sans la ternir. Il pourrait le lui permettre, non ? D'ailleurs, autant commencer. Sans entrer dans son espace vital, elle resta assez proche de l'homme pour qu'il n'y ait pas de doute quant au fait qu'ils voyageaient ensemble pendant tout le trajet... Auquel elle ne prêta aucune attention. C'était une erreur, elle s'en rendrait compte trop tard. Après tout, une telle personne devait recommander des commerces de qualité... Il aurait été tout à son avantage de repérer le chemin pour s'y rendre seule à l'avenir. Enfin, peu importait. Elle pourrait encore enregistrer la localisation lorsqu'il serait temps de quitter les lieux. Autrement dit, tout n'était pas encore perdu.
Une fois arrivés à la boutique, la demoiselle laissa ses yeux se balader un peu partout, sur les murs, sur les étals, sur la marchandise... Jusqu'à ce que son regard soit attiré par un pommeau ouvragé. Alors qu'elle s'approchait, elle remarqua les détails de la sculpture, qui figurait un dragon parfaitement réaliste. Ayant complètement oublié le fourreau ainsi que la présence de son ancienne cible, laissant sa conversation avec le vendeur se muer en un bruit de fond qui n'attirait en rien son attention, elle dégaina la lame qu'elle avait repérée. Alors qu'elle la fixait, elle ne put s'empêcher d'éprouver une certaine déception : le pommeau était magnifique, mais la lame, elle, semblait tout ce qu'il y avait de plus ordinaire.
- Attendez d'en tester le tranchant.
Elle sursauta. Comment le vendeur avait-il réussi à l'approcher sans qu'elle ne s'en rende compte ? Non, en réalité, elle connaissait la réponse à cette question. Elle était simplement trop captivée par ce qu'elle regardait pour faire attention à ce qui l'entourait. Néanmoins, elle suivit les instructions et s'entailla le doigt... Créant une blessure bien plus profonde que prévu, bien qu'elle n'ait pas spécialement appliqué de force à son geste. Néanmoins, la plaie semblait propre et fine, malgré la quantité de sang qui s'en échappait.
- Cette dague est prévue pour les assassins. Elle permet des attaques rapides, précises, et qui résultent en des morts elles aussi rapides et avec aussi peu de douleur que possible. Evidemment, elle est déconseillée pour quelqu'un n'étant pas un citoyen de l'Empire...
- Oui, ce dragon est magnifique. C'est vous qui l'avez sculpté ?
Elle sentit qu'elle lui avait fait plaisir. Avait-elle visé juste ?
- Je vous remercie. Non, j'ai fait sculpter le pommeau à un professionnel. Mais je lui dirai que son travail est apprécié !
Elle se contenta de hocher la tête alors que le tenancier étalait les talents de celui qui semblait être un ami très cher. Comme si cela avait un quelconque intérêt pour elle... Elle se contenta d'effleurer le pommeau, les yeux sur l'étiquette en annonçant le prix. Pouvait-elle vraiment se permettre cette folie ? Et il était hors de question qu'elle demande de l'aide. Premièrement, ils étaient censés être venus pour un simple fourreau, et puis... Elle avait sa fierté.
Elle avait parlé sans réfléchir. Mais, lorsqu'elle réalisa que c'était une insulte (après tout, elle venait, ni plus ni moins, de lui dire qu'il lui faisait honte),elle eut envie d'avoir plutôt été croisée avec une souris, pour pouvoir plus facilement se faire oublier. Comment se rattraper, maintenant ?
- Hum. Je... Je suppose que ce n'était pas volontaire...
Mouais. Pas forcément très efficace, comme tentative de rattrapage. Mais elle ne pourrait réellement le juger qu'après s'être confrontée à la réaction de l'insulté. Néanmoins, son exposé sur le thème "ce que je pense des hybrides" était satisfaisant. Alors, il était temps de mettre en place le plan numéro 2. Se faire voir en sa compagnie, faire en sorte qu'on les associe, devenir son amie, que ce soit réel ou juste en apparence... Dans tous les cas, elle ne sortirait pas perdante de cette rencontre.
Puis la conversation dériva sur le vol. Elle l'écouta avec un léger sourire.
- Il n'est pas nécessaire d'être mage pour voler. Même si pour vous, je l'avoue, ce serait compliqué, sans ailes... Mais si vous voulez, je peux vous prêter les miennes !
Et ce serait un très bon moyen de se montrer en public. Après tout, une autre personne, c'était lourd, en vol. Autrement dit, aucune créature volante ne ferait cette proposition à quelqu'un qu'elle n'appréciait pas, à quelqu'un pour qui elle ne voulait pas faire d'efforts. Même si dans son cas, tout cela ne serait qu'une apparence. Elle ne le connaissait pas assez pour savoir si elle pourrait l'apprécier.
Elle ne put retenir un petit rire à l'évocation de sa petite interaction avec les enfants.
- Pas du tout. C'est ma famille.
Il y eut un instant de silence. Jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle devait développer pour s'expliquer un peu mieux.
- Je veux dire... Voilà pourquoi je vous ai demandé votre avis sur les hybrides. Je les vois tous comme ma famille, et je pense qu'il est de mon devoir de les protéger et... d'éloigner... ceux qui les menacent.
Rha, fichue hésitation ! Elle risquait de la trahir ! Mais elle ne devait pas s'y attarder. Après tout, peut-être n'y avait-il pas fait attention ? Si tel était le cas, elle ne devait absolument pas se comporter comme si quelque chose clochait. Assez de suspicions ! Elle ne voulait plus le tuer, après tout. Simplement utiliser sa réputation... Sans la ternir. Il pourrait le lui permettre, non ? D'ailleurs, autant commencer. Sans entrer dans son espace vital, elle resta assez proche de l'homme pour qu'il n'y ait pas de doute quant au fait qu'ils voyageaient ensemble pendant tout le trajet... Auquel elle ne prêta aucune attention. C'était une erreur, elle s'en rendrait compte trop tard. Après tout, une telle personne devait recommander des commerces de qualité... Il aurait été tout à son avantage de repérer le chemin pour s'y rendre seule à l'avenir. Enfin, peu importait. Elle pourrait encore enregistrer la localisation lorsqu'il serait temps de quitter les lieux. Autrement dit, tout n'était pas encore perdu.
Une fois arrivés à la boutique, la demoiselle laissa ses yeux se balader un peu partout, sur les murs, sur les étals, sur la marchandise... Jusqu'à ce que son regard soit attiré par un pommeau ouvragé. Alors qu'elle s'approchait, elle remarqua les détails de la sculpture, qui figurait un dragon parfaitement réaliste. Ayant complètement oublié le fourreau ainsi que la présence de son ancienne cible, laissant sa conversation avec le vendeur se muer en un bruit de fond qui n'attirait en rien son attention, elle dégaina la lame qu'elle avait repérée. Alors qu'elle la fixait, elle ne put s'empêcher d'éprouver une certaine déception : le pommeau était magnifique, mais la lame, elle, semblait tout ce qu'il y avait de plus ordinaire.
- Attendez d'en tester le tranchant.
Elle sursauta. Comment le vendeur avait-il réussi à l'approcher sans qu'elle ne s'en rende compte ? Non, en réalité, elle connaissait la réponse à cette question. Elle était simplement trop captivée par ce qu'elle regardait pour faire attention à ce qui l'entourait. Néanmoins, elle suivit les instructions et s'entailla le doigt... Créant une blessure bien plus profonde que prévu, bien qu'elle n'ait pas spécialement appliqué de force à son geste. Néanmoins, la plaie semblait propre et fine, malgré la quantité de sang qui s'en échappait.
- Cette dague est prévue pour les assassins. Elle permet des attaques rapides, précises, et qui résultent en des morts elles aussi rapides et avec aussi peu de douleur que possible. Evidemment, elle est déconseillée pour quelqu'un n'étant pas un citoyen de l'Empire...
- Oui, ce dragon est magnifique. C'est vous qui l'avez sculpté ?
Elle sentit qu'elle lui avait fait plaisir. Avait-elle visé juste ?
- Je vous remercie. Non, j'ai fait sculpter le pommeau à un professionnel. Mais je lui dirai que son travail est apprécié !
Elle se contenta de hocher la tête alors que le tenancier étalait les talents de celui qui semblait être un ami très cher. Comme si cela avait un quelconque intérêt pour elle... Elle se contenta d'effleurer le pommeau, les yeux sur l'étiquette en annonçant le prix. Pouvait-elle vraiment se permettre cette folie ? Et il était hors de question qu'elle demande de l'aide. Premièrement, ils étaient censés être venus pour un simple fourreau, et puis... Elle avait sa fierté.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Décidément, Zéphyr ne comprenait pas cette fille. Elle avait honte de sa partie humanoïde, parce qu’elle méprisait les humains ? Elle était bien sotte de juger la principale race du Sekai avec dédain et de se diminuer à cause de ça. Quitte à être une sang-mêlée, autant assumer fièrement ses origines, sa partie la plus sauvage comme sa partie la plus humanoïde. Du reste, mépriser cette race n’allait jamais l’aider à trouver sa place, puisque l’homme dominait l’ensemble du continent. Enfin, peut-être que le maître-espion manquait d’éléments à l’égard de la jeune femme. Peut-être que celle-ci avait eu quelques mésaventures durant son passé, ou avait fait confiance à la mauvaise personne. Difficile, dès lors, de se défaire de ses préjugés. Toujours est-il que l’Oreille reçoit l’insulte de la demoiselle avec un air… sceptique ? Oui, c’est ça. Il se demande ouvertement à qui il a affaire, et laisse échapper un « hum », qui pourrait très bien signifier : « Je me demande avec qui je me suis fourré, moi ».
Au moins, le duo se met en marche et cela leur permet de passer à autre chose. Après le passage des enfants-hybrides, la conversation dérive sur le vol et Kilanna lui fait très justement remarquer qu’il n’y a pas besoin d’être mage pour voler.
- C’est vrai, la magie peut être apprise par n’importe qui. Même des mages qui n’ont pas d’ailes peuvent sillonner les airs tant qu’ils ont assez de mana pour continuer leur sort. Mais comme je vous l'ai dit, les arcanes sont un domaine qui ne m’a jamais attiré. Au moins, il est vrai que vous avez un coup de pouce avec vos ailes, et ça doit être enivrant de contempler le monde depuis le ciel. D'ailleurs, son interlocutrice lui propose son aide pour le porter et lui permette de voir tout cela de ses propres yeux. La proposition est bien aimable, pourtant Zéphyr s’en passera. Je me contenterai d’admirer le monde depuis les points les plus haut du Sekai, fait-il avec un sourire malicieux, mais je vous remercie pour votre suggestion.
D’une, le maître-espion ne voit absolument pas la jeune femme le porter pour le mener dans la voûte céleste. Et de deux, il ne lui fait tout simplement pas confiance pour accepter une proposition pareille, fut-elle faite dans une grande spontanéité et une parfaite innocence. Le ton du guerrier reste néanmoins courtois, et il l’écoute avec un brin de curiosité quand elle parle des enfants-hybrides qui l’ont dépassée. Ainsi elle les voit tous comme sa famille ? Une famille au sens large, qu’il lui faut protéger…
- Est-ce que vous avez déjà pensé que certains hybrides ne voulaient pas de votre aide ? Soit qu’ils sont trop fiers, soit qu’ils sont trop indépendants ? Comment agissez-vous avec de telles personnes ? Quant à vouloir défendre ceux qui lui sont chers à tout prix… C’est un but noble, mais c’est aussi une belle utopie et Zéphyr se permet de lui confier sa pensée là-dessus. Attention à ne pas vous brûler les ailes malgré votre bonne volonté. Même l’Impératrice ne peut pas protéger l’entièreté de son peuple. Il y aura toujours des morts, toujours des blessés et des conflits au sein du Sekai. Vous ne pourrez pas protéger tout le monde, ni endosser un tel poids de responsabilité toute seule.
Quant à éloigner ceux qui menacent les hybrides… L’homme se demande quelle est sa façon de procéder. Il y a la dissuasion, l’intimidation, et puis, aussi, des moyens plus radicaux. L’assassin a suffisamment de discrétion pour ne pas rebondir sur ce point, mais il prend note de la remarque de la belle, et le stocke dans un coin de sa mémoire. Peut-être qu’il en apprendra davantage un peu plus tard.
Quand Kilanna et l’Oreille arrivent à la Forge du Dragon, le sabreur n’hésite pas à aller saluer le gérant de la boutique. Les deux Reikois se connaissent depuis quelques années déjà, et si l’artisan n’équivaut pas le forgeron royal, c’est néanmoins une référence sûre. D’un geste leste et agile, Zéphyr tend deux dagues marquées par l’usure et un combat relativement inégal. Avec un sourire, le maître-espion laisse son homologue étudier les lames et faire ses commentaires. Apparemment, « les membres de la Main ont beau vivre le cul dans le beurre, ils se ramassent quand même pas mal d’emmerdes ». Oui, en un sens, ça n’est pas tout à fait inexact. Des cinq, le sort le moins enviable est peut-être celui de la Griffe, puisqu’il est en déplacement constant, peu importe le climat, les bêtes et leurs ennemis. Mais chaque rôle a ses avantages et ses inconvénients.
Quoi qu’il en soit, Egil lui fait part que ses armes seront remises d’aplomb d’ici la semaine prochaine, et Zéphyr hoche la tête d’un air compréhensif. Il n’en faut pas plus pour que le grand Oni s’intéresse à son autre invitée, qui s’est apparemment penchée sur une lame avec un pommeau en forme de dragon. La sculpture est délicate, fine, détaillée : il est certain que cela donne un certain cachet au produit et que cela donne même envie de le manipuler. Devinant sans doute la déception de Kilanna face à la qualité de la lame en elle-même, l’artisan l’invite à tester son tranchant, et leur interlocutrice n’hésite pas une seconde à s’entailler le doigt. Sans doute a-t-elle le pouvoir de régénération, estime l’Oreille. Sinon, il espère qu’elle a des pansements sur elle afin de stopper le sang qui coule de la plaie. Silencieux, il écoute son ami évoquer les propriétés de la dague, avant tout faite pour les assassins, qui privilégient les attaques discrètes et rapides. De ses prunelles ambrées, il observe tranquillement les tractations de l’Oni et de l’hybride. Ce n’est que lorsque le marchand parle de son collègue sculpteur qu’il finit par s’avancer pour voir cette fameuse création draconique.
- Pour être honnête, mon ami aurait bien voulu observer son Altesse royale pour mieux comprendre la silhouette des dragons et il en a fait la demande officielle, mais…
- Ca a été refusé. le coupe gentiment Zéphyr alors qu’il invite silencieusement Kilanna à lui donner la lame pour qu’il l’inspecte.
L’Oni semble un instant pris de court, mais il en vient à tourner la tête vers l’Oreille qui fait tournoyer la lame dans ses mains, en appréciant sa légèreté d’un œil expert.
- Oui, d’ailleurs, il a été un peu déçu…
- Tu m’en vois désolé, sourit le maître-espion d’un air compréhensif, mais tu comprendras aussi qu’on ne peut pas permettre que n’importe qui voie le prince-héritier. Encore plus avec l’affaire de Brak, se dit intérieurement le maître-espion, mais ça, ses deux camarades n’ont pas à le savoir. Peut-être que plus tard, quand il prendra davantage de fonctions et de responsabilités, le peuple pourra davantage l’approcher et faire des modèles qui lui ressemblent. Mais pour l’heure, poursuit le guerrier avec un ton tranquille et maîtrisé, le couple royal et moi-même tenons particulièrement à sa sécurité. Avisant une cible ronde à l’autre bout de la pièce, l’homme lance lestement l'arme qui intéresse Kilanna et la dague vient se planter en plein cœur de la cible. C’est une bonne lame, fait-il à l’hybride. Elle vous intéresse ? Je veux bien vous la prendre, mais ça remplacera de facto le fourreau.
Invité
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Il ne releva pas vraiment sa remarqua pour le moins insultante. Bien. Au moins, voilà qui lui faisait un souci à gérer en moins. Néanmoins, lorsqu'il refusa son offre pour le vol, elle ne put empêcher une certaine déception de l'étreindre. D'un autre côté... Un peu plus tôt, elle s'était fait la remarque qu'elle ne le connaissait pas assez pour le juger. L'inverse était probablement tout aussi vrai. Néanmoins, elle pouvait tenter de rattraper le coup de plus tôt.
- Oui, pardonnez-moi, je m'en rends compte, maintenant. On ne se connaît pas, et je vous propose de vous mettre dans une situation dans laquelle votre sécurité dépendrait de ma bonne volonté et de ma force... C'était idiot. Je suis désolée.
Puis elle serra les dents. Il semblait doué pour parler des sujets qui fâchent. Si un hybride ne voulait pas de son aide ? Elle le savait, la question méritait d'être posée. Simplement, elle ne le voulait pas. Alors, elle se contenta de fixer des prunelles pleines de défi dans les siennes après sa prise de parole suivante :
- l'Impératrice ? Vous allez sûrement m'en vouloir de dire ça, mais je m'en fiche. Est-ce qu'elle veut seulement protéger tout le monde ? Et je sais bien que je ne peux pas tout faire seule. Mais, quitte à ne pas vivre longtemps, autant servir à quelque chose. ça me tuerait de me sentir inutile, vous savez. Alors je me trouve un but, et je m'y plonge corps et âme. Si vous pouvez en trouver un meilleur, allez-y, vous pouvez toujours proposer. Mais je ne resterai pas sans rien faire, ça, c'est hors de question. Mais est-ce qu'un noble peut seulement comprendre mon point de vue ?
Houla. S'il ne s'énervait pas suite à cela, ce serait qu'il ferait preuve d'un flegme rare. Elle avait été plus honnête que jamais... Mais c'était à ses risques et périls. En une seule tirade, elle avait provoqué un ministre, insulté les nobles et questionné l'engagement de l'Impératrice... Il serait difficile de s'en sortir. Mais tant pis. Si elle tentait de fuir, cela ne ferait que lui coller une étiquette "coupable" sur le front. Quoi qu'il arrive maintenant, elle devait y faire face. Et dans le pire des cas... Si la prison se profilait devant elle... Elle pourrait toujours se donner la mort.
Après avoir testé l'arme, elle n'osa pas s'opposer à son supérieur lorsqu'il lui fit signe de la lui céder. Une fois de plus, elle n'écouta pas la conversation, préférant lécher le sang qui s'écoulait de la plaie déjà refermée sur son doigt. Néanmoins, elle l'observa la lancer. Elle-même avait pensé à le faire, mais avait été retenue par son manque de pratique. Si la lame avait manqué sa cible, elle aurait été incapable de dire si cela se devait à sa mauvaise qualité ou à sa propre incompétence.
Et le voilà qui lui proposait de la lui offrir. Elle secoua la tête négativement.
- Apprenez quelque chose à mon sujet : je tiens toujours parole. Nous avons convenu que ce serait un fourreau, ça restera un fourreau. Le bonus, je m'en charge moi-même... Et d'abord, je dois décider de si je veux vraiment faire un tel investissement...
Après tout, cela lui coûterait toutes les économies qu'elle avait apportées... Rha, mais pourquoi avait-elle parlé si vite ? Elle aurait pu se servir de la bonne volonté de l'homme ! D'un autre côté, si elle s'en tenait à ce qui avait été convenu, il la verrait peut-être d'un meilleur oeil, ce qui l'arrangerait.
Elle alla récupérer l'arme sur sa cible, la soupesa un moment... En effet, l'équilibre était parfait. La lame était tranchante et affûtée. Et ce pommeau... C'était un oeuvre d'art. Une chose était certaine, si elle finissait par acquérir cet objet, il serait spécial, elle ne s'en servirait pas tous les jours comme sa dague habituelle, plus simple et entièrement fonctionnelle.
- Je peux vous faire une réduction parce que Zéphyr vous accompagne.
Elle tourna la tête vers le tenancier. Puis vers le fameux Zéphyr. Elle ne prendrait pas le risque d'accepter sans savoir ce qu'il pensait d'une telle proposition.
- Oui, pardonnez-moi, je m'en rends compte, maintenant. On ne se connaît pas, et je vous propose de vous mettre dans une situation dans laquelle votre sécurité dépendrait de ma bonne volonté et de ma force... C'était idiot. Je suis désolée.
Puis elle serra les dents. Il semblait doué pour parler des sujets qui fâchent. Si un hybride ne voulait pas de son aide ? Elle le savait, la question méritait d'être posée. Simplement, elle ne le voulait pas. Alors, elle se contenta de fixer des prunelles pleines de défi dans les siennes après sa prise de parole suivante :
- l'Impératrice ? Vous allez sûrement m'en vouloir de dire ça, mais je m'en fiche. Est-ce qu'elle veut seulement protéger tout le monde ? Et je sais bien que je ne peux pas tout faire seule. Mais, quitte à ne pas vivre longtemps, autant servir à quelque chose. ça me tuerait de me sentir inutile, vous savez. Alors je me trouve un but, et je m'y plonge corps et âme. Si vous pouvez en trouver un meilleur, allez-y, vous pouvez toujours proposer. Mais je ne resterai pas sans rien faire, ça, c'est hors de question. Mais est-ce qu'un noble peut seulement comprendre mon point de vue ?
Houla. S'il ne s'énervait pas suite à cela, ce serait qu'il ferait preuve d'un flegme rare. Elle avait été plus honnête que jamais... Mais c'était à ses risques et périls. En une seule tirade, elle avait provoqué un ministre, insulté les nobles et questionné l'engagement de l'Impératrice... Il serait difficile de s'en sortir. Mais tant pis. Si elle tentait de fuir, cela ne ferait que lui coller une étiquette "coupable" sur le front. Quoi qu'il arrive maintenant, elle devait y faire face. Et dans le pire des cas... Si la prison se profilait devant elle... Elle pourrait toujours se donner la mort.
Après avoir testé l'arme, elle n'osa pas s'opposer à son supérieur lorsqu'il lui fit signe de la lui céder. Une fois de plus, elle n'écouta pas la conversation, préférant lécher le sang qui s'écoulait de la plaie déjà refermée sur son doigt. Néanmoins, elle l'observa la lancer. Elle-même avait pensé à le faire, mais avait été retenue par son manque de pratique. Si la lame avait manqué sa cible, elle aurait été incapable de dire si cela se devait à sa mauvaise qualité ou à sa propre incompétence.
Et le voilà qui lui proposait de la lui offrir. Elle secoua la tête négativement.
- Apprenez quelque chose à mon sujet : je tiens toujours parole. Nous avons convenu que ce serait un fourreau, ça restera un fourreau. Le bonus, je m'en charge moi-même... Et d'abord, je dois décider de si je veux vraiment faire un tel investissement...
Après tout, cela lui coûterait toutes les économies qu'elle avait apportées... Rha, mais pourquoi avait-elle parlé si vite ? Elle aurait pu se servir de la bonne volonté de l'homme ! D'un autre côté, si elle s'en tenait à ce qui avait été convenu, il la verrait peut-être d'un meilleur oeil, ce qui l'arrangerait.
Elle alla récupérer l'arme sur sa cible, la soupesa un moment... En effet, l'équilibre était parfait. La lame était tranchante et affûtée. Et ce pommeau... C'était un oeuvre d'art. Une chose était certaine, si elle finissait par acquérir cet objet, il serait spécial, elle ne s'en servirait pas tous les jours comme sa dague habituelle, plus simple et entièrement fonctionnelle.
- Je peux vous faire une réduction parce que Zéphyr vous accompagne.
Elle tourna la tête vers le tenancier. Puis vers le fameux Zéphyr. Elle ne prendrait pas le risque d'accepter sans savoir ce qu'il pensait d'une telle proposition.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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La voilà qui s’excuse parce qu’il a refusé son offre de voler avec elle. Zéphyr doit bien admettre que c’était un peu indélicat, mais d’autre part, la demoiselle ne lui semble pas de mauvaise volonté. Alors, il lui propose un compromis, quelque chose qui devrait bien plaire à l’hybride.
- Ne vous excusez pas, cette proposition vous est venue naturellement, et c’était bien aimable à vous de me le proposer. L’homme est courtois envers la demoiselle, mais rapidement, il continue, et cette fois, un sourire intéressé effleure ses lèvres. Cela dit, puisque ça vous plait tant de voler, pourquoi ne pas m’en faire une démonstration après le passage à la forge ? Vous aurez ainsi l’occasion de me montrer vos ailes. Dépliées, elles doivent avoir un tout autre aspect non ?
Le Reikois marque ensuite une pause pendant que Kilanna exprime son point de vue sur l’Impératrice, sur ses doutes quand aux désirs véritables de sa reine. Il ne peut pas véritablement lui en vouloir, quand il y pense. Qui, parmi le peuple reikois, a déjà eu l’occasion de parler à sa souveraine ? Ayshara vit essentiellement au palais et elle y sort peu ; quand bien même vient-elle à se promener en ville qu’elle est accompagnée par une solide escorte. Le bas-peuple a toutes les raisons du monde de penser qu’elle vit une vie de luxe par rapport à eux, et qu’elle ne se soucie pas des petites gens. Pourtant…
- Il y a longtemps, quelqu’un a perdu sa famille et tous ses repères en quelques heures. Tous ses proches lui ont enjoigné de fuir, car elle était seule, définitivement seule, et en l’occurrence, elle devait faire face à son pire cauchemar, celui-là même qui lui avait tout enlevé et qui avait tout détruit. Je m’attendais à faire face à une personne brisée, et pourtant, sa devise, ses maîtres-mots, son leitmotiv étaient les suivants. « Servir et protéger ». Quitte à être elle-même brisée par son devoir et sa volonté. Un ricanement s’échappe des lèvres de Zéphyr alors qu’il poursuit, une lueur de fierté sur le visage alors qu’il évoque son Impératrice. Eh bien, cette femme ne s’est laissé abattre ni par la tornade, ni par le poids des événements qui ont suivi. Servir et protéger ont toujours été ses uniques buts. Sans cela, je crois bien qu’elle aussi se sentirait inutile. Sur ce point, vous vous ressemblez peut-être un peu, toutes les deux. Mais il faut toujours savoir se mettre une limite, sous peine de le regretter ensuite. Veiller sur vos confrères est un but noble, Kilanna, tant que vous n’essayez pas d’effacer toute la misère du monde par vos propres moyens. Même les plus grands ne savent pas le faire.
Ce qu’il voulait dire à demi-mot, c’est qu’il ne fallait pas se perdre à cause des autres qu’on voulait aider, qu’on voulait sauver, et bien souvent, malheureusement, la gente féminine avait tendance à trop donner à autrui.
- Quant à savoir si un noble peut comprendre votre point de vue… Zéphyr hausse les épaules, avec un air un peu moqueur. La plupart sont myopes. C’est dommage, mais c’est ainsi.
Peut-être la désarçonnera-il, à ne pas se mettre en colère, et à garder son calme en toute circonstances. Il faut dire aussi que, si le maître-espion bondit à chaque mauvaise nouvelle ou à chaque pique qu’on lui offre, il aura tôt fait de ne plus savoir prendre du recul pour évaluer ses adversaires. Avoir du sang-froid fait partie de son caractère, et est toujours une plue-value quand on est l’Oreille du couple royal.
A l’intérieur de la boutique, le lancer de Zéphyr est incisif, mais le résultat en vaut la peine. La dague se plante correctement dans la cible destinée à cet effet et l’homme propose donc à la demoiselle de lui offrir l’arme, si cette dernière l’intéresse tant. Mais son interlocutrice préfère qu’il lui achète un fourreau. Si elle doit prendre également la dague, ce sera sur ses propres économies. Soit, mais… Est-ce que la jeune femme peut seulement se le permettre ? Kilanna a tout à l’air d’être une citoyenne respectable, mais les armes ne sont pas forcément des produits bon marché. Le duelliste lance donc une œillade interrogative à Egil alors que la belle aux cheveux grenat va soupeser la lame. Comprenant sans doute la question muette de son ami, le forgeron dévisage un instant la dague puis propose d’une voix assez aimable de lui faire une réduction puisque l’hybride est venue avec le maître-espion. Un peu joueur, le guerrier ne tarde pas à répliquer.
- En vérité, il offre un rabais à tous ses nouveaux clients pour augmenter les chances de qu’ils reviennent.
Le commerçant lui fait aussitôt les grands yeux, comme si le sabreur disait là la pire des infamies de l’histoire du Reike, mais insensible à ses protestations, l’Oreille se saisit d’un fourreau en cuir simple. Il y a peu d’ornements dessus, juste un dessin de la lune et du soleil entremêlés l’un à l’autre. De ce qu’il peut voir, ça reste quand même de bonne qualité, qui pourra même servir à mettre la dague du bandit dedans.
- Ceci vous conviendrait ? demande-t-il en laissant Kilanna juger de la marchandise. Il attend son accord, puis reprend d’une voix tranquille : Donne-moi le prix, Egil.
- Pour le tout, ce sera huit pièces d’or. L’homme a un sourire presque sournois, alors que Zéphyr s’empare de sa bourse, et quand il lui lance la monnaie, bien avant Kilanna, le commerçant (quand même honnête) ne tarde pas à interpeler l’Oreille qui se dirige déjà vers la sortie. Ohé, tu m’en as donné dix !
- C’est en acompte pour l’entretien de mes dagues, lance Zéphyr d’un ton guilleret. Vous venez, Kilanna ?
Une fois dans la rue, l’homme l’attend quand même, et il réfléchit à la suite.
- Il y a un endroit particulier où vous aimer voler ?
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- Ne vous excusez pas, cette proposition vous est venue naturellement, et c’était bien aimable à vous de me le proposer. L’homme est courtois envers la demoiselle, mais rapidement, il continue, et cette fois, un sourire intéressé effleure ses lèvres. Cela dit, puisque ça vous plait tant de voler, pourquoi ne pas m’en faire une démonstration après le passage à la forge ? Vous aurez ainsi l’occasion de me montrer vos ailes. Dépliées, elles doivent avoir un tout autre aspect non ?
Le Reikois marque ensuite une pause pendant que Kilanna exprime son point de vue sur l’Impératrice, sur ses doutes quand aux désirs véritables de sa reine. Il ne peut pas véritablement lui en vouloir, quand il y pense. Qui, parmi le peuple reikois, a déjà eu l’occasion de parler à sa souveraine ? Ayshara vit essentiellement au palais et elle y sort peu ; quand bien même vient-elle à se promener en ville qu’elle est accompagnée par une solide escorte. Le bas-peuple a toutes les raisons du monde de penser qu’elle vit une vie de luxe par rapport à eux, et qu’elle ne se soucie pas des petites gens. Pourtant…
- Il y a longtemps, quelqu’un a perdu sa famille et tous ses repères en quelques heures. Tous ses proches lui ont enjoigné de fuir, car elle était seule, définitivement seule, et en l’occurrence, elle devait faire face à son pire cauchemar, celui-là même qui lui avait tout enlevé et qui avait tout détruit. Je m’attendais à faire face à une personne brisée, et pourtant, sa devise, ses maîtres-mots, son leitmotiv étaient les suivants. « Servir et protéger ». Quitte à être elle-même brisée par son devoir et sa volonté. Un ricanement s’échappe des lèvres de Zéphyr alors qu’il poursuit, une lueur de fierté sur le visage alors qu’il évoque son Impératrice. Eh bien, cette femme ne s’est laissé abattre ni par la tornade, ni par le poids des événements qui ont suivi. Servir et protéger ont toujours été ses uniques buts. Sans cela, je crois bien qu’elle aussi se sentirait inutile. Sur ce point, vous vous ressemblez peut-être un peu, toutes les deux. Mais il faut toujours savoir se mettre une limite, sous peine de le regretter ensuite. Veiller sur vos confrères est un but noble, Kilanna, tant que vous n’essayez pas d’effacer toute la misère du monde par vos propres moyens. Même les plus grands ne savent pas le faire.
Ce qu’il voulait dire à demi-mot, c’est qu’il ne fallait pas se perdre à cause des autres qu’on voulait aider, qu’on voulait sauver, et bien souvent, malheureusement, la gente féminine avait tendance à trop donner à autrui.
- Quant à savoir si un noble peut comprendre votre point de vue… Zéphyr hausse les épaules, avec un air un peu moqueur. La plupart sont myopes. C’est dommage, mais c’est ainsi.
Peut-être la désarçonnera-il, à ne pas se mettre en colère, et à garder son calme en toute circonstances. Il faut dire aussi que, si le maître-espion bondit à chaque mauvaise nouvelle ou à chaque pique qu’on lui offre, il aura tôt fait de ne plus savoir prendre du recul pour évaluer ses adversaires. Avoir du sang-froid fait partie de son caractère, et est toujours une plue-value quand on est l’Oreille du couple royal.
A l’intérieur de la boutique, le lancer de Zéphyr est incisif, mais le résultat en vaut la peine. La dague se plante correctement dans la cible destinée à cet effet et l’homme propose donc à la demoiselle de lui offrir l’arme, si cette dernière l’intéresse tant. Mais son interlocutrice préfère qu’il lui achète un fourreau. Si elle doit prendre également la dague, ce sera sur ses propres économies. Soit, mais… Est-ce que la jeune femme peut seulement se le permettre ? Kilanna a tout à l’air d’être une citoyenne respectable, mais les armes ne sont pas forcément des produits bon marché. Le duelliste lance donc une œillade interrogative à Egil alors que la belle aux cheveux grenat va soupeser la lame. Comprenant sans doute la question muette de son ami, le forgeron dévisage un instant la dague puis propose d’une voix assez aimable de lui faire une réduction puisque l’hybride est venue avec le maître-espion. Un peu joueur, le guerrier ne tarde pas à répliquer.
- En vérité, il offre un rabais à tous ses nouveaux clients pour augmenter les chances de qu’ils reviennent.
Le commerçant lui fait aussitôt les grands yeux, comme si le sabreur disait là la pire des infamies de l’histoire du Reike, mais insensible à ses protestations, l’Oreille se saisit d’un fourreau en cuir simple. Il y a peu d’ornements dessus, juste un dessin de la lune et du soleil entremêlés l’un à l’autre. De ce qu’il peut voir, ça reste quand même de bonne qualité, qui pourra même servir à mettre la dague du bandit dedans.
- Ceci vous conviendrait ? demande-t-il en laissant Kilanna juger de la marchandise. Il attend son accord, puis reprend d’une voix tranquille : Donne-moi le prix, Egil.
- Pour le tout, ce sera huit pièces d’or. L’homme a un sourire presque sournois, alors que Zéphyr s’empare de sa bourse, et quand il lui lance la monnaie, bien avant Kilanna, le commerçant (quand même honnête) ne tarde pas à interpeler l’Oreille qui se dirige déjà vers la sortie. Ohé, tu m’en as donné dix !
- C’est en acompte pour l’entretien de mes dagues, lance Zéphyr d’un ton guilleret. Vous venez, Kilanna ?
Une fois dans la rue, l’homme l’attend quand même, et il réfléchit à la suite.
- Il y a un endroit particulier où vous aimer voler ?
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Invité
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Une démonstration ? Elle prit le temps de réfléchir. Elle n'avait jamais volé pour le plaisir d'autrui. À vrai dire... Elle ne volait pas beaucoup, dernièrement. Il lui faudrait certainement y remédier. Et peut-être que cette petite expérience en serait l'occasion ? Après tout, elle ne perdrait rien à essayer. Et puis, s'il lui suffisait de voler pour lui faire plaisir... Très bien. Le plaisir serait partagé. Elle laissa un sourire naître sur ses traits :
- Honnêtement, je l'ai moi-même oublié. Les villes sont si étroites, je n'ai jamais la place de les déployer correctement... Tenez, ce serait peut-être une idée d'amélioration à suggérer à nos souverains. Agrandir certaines rues. Je ne pense pas être la seule citoyenne à se sentir frustrée par leur étroitesse.
Mais il ne s'agissait pas là d'un problème majeur. Après tout, dans un territoire où les humains étaient majoritaires, elle pouvait comprendre que les dimensions de la ville leur soient adaptés. Et puis, ce n'était pas non plus comme si elle ne pouvait pas du tout y circuler...
Puis elle eut droit à un discours à la gloire de l'Impératrice. Ce fut bouche bée qu'elle l'écouta. Après quoi, légèrement moqueuse, elle lança :
- J'ai du mal à savoir si ce discours est dicté par des faits réels ou par votre loyauté. Dans tous les cas, j'imagine que l'Impératrice doit être ravie d'avoir un subordonné aussi dévoué que vous. Et sinon... Comme je vous l'ai déjà dit, si ma mentalité ne vous plaît pas, vous êtes toujours libre de me proposer un nouveau but qui vous conviendrait mieux. Mais sachez que je me réserve le droit de le refuser ou de le modifier.
Puis vint sa boutade sur les nobles. Hum... Elle s'était peut-être mal exprimée. Serait-il judicieux de préciser ? D'un autre côté, Kilanna, lorsqu'elle n'était pas en mission, n'avait pas pour habitude de réfléchir trop longtemps.
- En parlant de "noble", je faisais allusion à vous, en fait. Parce que vous êtes noble, non ?
D'un autre côté, s'ils arrivaient à discuter, il devait être capable de la comprendre, au moins un minimum.
Quant à la réduction offerte à la boutique, Kilanna se moquait bien d'être privilégiée ou non. La remarque du noble prouvait simplement sa complicité avec le commerçant. Et ça, elle s'en moquait royalement. Qu''il aille faire ami-ami avec qui il voulait, ce n'était pas son problème. Le fourreau, lui, était bien plus intéressant. Après s'être assurée de ne pas l'offenser par son geste, elle récupéra le fourreau qu'il lui proposait, effleurant sa surface du bout des doigts. Et elle eut la surprise de découvrir que le symbole, seul ornement de la pièce, était en relief. Quiconque s'était chargé de la décoration était doué. En effet, le relief était invisible, même en sachant qu'il était présent. Il ne se décelait qu'au toucher. Décidemment, elle devrait VRAIMENT retenir cette adresse !
Mais, le temps qu'elle se fasse la réflexion, il avait déjà payé... Pour tout ?! Sérieusement ?! Allez faire des efforts ! Très bien, dans ce cas, elle ne tenterait plus de lui plaire. Elle agirait comme elle l'entendait, et tant pis s'il n'appréciait pas. Elle tenta néanmoins de négocier avec le commerçant, mais cela ne fut pas vraiment efficace. Frustrée, elle fut bien obligée de rejoindre celui qui l'attendait dans la rue.
- Ne faites pas comme s'il ne s'était rien passé. Vous m'avez blessée dans ma fierté, vous réalisez ça ? J'ai presque envie de rendre la dague, maintenant.
Néanmoins, elle savait qu'elle n'en ferait rien. Mais elle n'oublierait pas ce coup bas. Un jour, si elle en avait l'occasion, elle lui en ferait un aussi. La vengeance était quelque chose qu'elle connaissait bien, à défaut de l'avoir appliquée vraiment souvent. Néanmoins, elle ne pouvait pas bouder très longtemps lorsqu'on lui proposait de s'envoler. Où aller ? Elle prit le temps de la réflexion, observant les lieux. Puis, elle pointa une direction :
- Là-bas ! Rendez-vous vers ce clocher quand vous y serez parvenu !
Et, sans lui laisser le temps de répondre, sans lui laisser le loisir de refuser non plus, par conséquent, elle décolla. Elle le savait, elle n'avait pas besoin de rejoindre le clocher dans l'immédiat. À pied, il mettrait du temps, alors qu'elle, par la voie des airs, pouvait y être en à peine quelques minutes. Elle décida donc, en l'attendant, de tester ses propres limites. Elle rejoignit le clocher... Mais ne s'y arrêta pas. Au contraire, elle prit de l'altitude, s'élevant dans les cieux vers ce qui lui semblait l'infini. Pourrait-elle même s'inspirer de ce héros d'un mythe local et s'approcher du soleil ? Néanmoins, elle ne serait pas aussi imprudente que lui. De toutes façons, elle ne disposait pas d'assez de temps pour aller se brûler les ailes... Mais elle pourrait déjà savoir si elle était capable de s'élever sans s'arrêter pendant la fenêtre de temps dont elle disposait.
Quelques minutes d'ivresse aérienne plus tard, il fallut déjà entamer la descente. Lorsqu'elle rejoignit son nouvel ami (?), les joues roses et les cheveux emmêlés, elle avait tout de l'enfant ravie de sa sortie. Et, elle le savait, ce n'était pas terminé. Néanmoins, elle vint s'asseoir sur le rebord de cet espace, à ses côtés, s'excusant de quelques mots :
- Désolée... J'ai testé mes limites en vous attendant. Je vais avoir besoin de me reposer un peu avant de repartir.
Néanmoins, elle ne replia pas ses ailes. Il voulait les voir dans toute leur splendeur ? Voilà son occasion.
- Honnêtement, je l'ai moi-même oublié. Les villes sont si étroites, je n'ai jamais la place de les déployer correctement... Tenez, ce serait peut-être une idée d'amélioration à suggérer à nos souverains. Agrandir certaines rues. Je ne pense pas être la seule citoyenne à se sentir frustrée par leur étroitesse.
Mais il ne s'agissait pas là d'un problème majeur. Après tout, dans un territoire où les humains étaient majoritaires, elle pouvait comprendre que les dimensions de la ville leur soient adaptés. Et puis, ce n'était pas non plus comme si elle ne pouvait pas du tout y circuler...
Puis elle eut droit à un discours à la gloire de l'Impératrice. Ce fut bouche bée qu'elle l'écouta. Après quoi, légèrement moqueuse, elle lança :
- J'ai du mal à savoir si ce discours est dicté par des faits réels ou par votre loyauté. Dans tous les cas, j'imagine que l'Impératrice doit être ravie d'avoir un subordonné aussi dévoué que vous. Et sinon... Comme je vous l'ai déjà dit, si ma mentalité ne vous plaît pas, vous êtes toujours libre de me proposer un nouveau but qui vous conviendrait mieux. Mais sachez que je me réserve le droit de le refuser ou de le modifier.
Puis vint sa boutade sur les nobles. Hum... Elle s'était peut-être mal exprimée. Serait-il judicieux de préciser ? D'un autre côté, Kilanna, lorsqu'elle n'était pas en mission, n'avait pas pour habitude de réfléchir trop longtemps.
- En parlant de "noble", je faisais allusion à vous, en fait. Parce que vous êtes noble, non ?
D'un autre côté, s'ils arrivaient à discuter, il devait être capable de la comprendre, au moins un minimum.
Quant à la réduction offerte à la boutique, Kilanna se moquait bien d'être privilégiée ou non. La remarque du noble prouvait simplement sa complicité avec le commerçant. Et ça, elle s'en moquait royalement. Qu''il aille faire ami-ami avec qui il voulait, ce n'était pas son problème. Le fourreau, lui, était bien plus intéressant. Après s'être assurée de ne pas l'offenser par son geste, elle récupéra le fourreau qu'il lui proposait, effleurant sa surface du bout des doigts. Et elle eut la surprise de découvrir que le symbole, seul ornement de la pièce, était en relief. Quiconque s'était chargé de la décoration était doué. En effet, le relief était invisible, même en sachant qu'il était présent. Il ne se décelait qu'au toucher. Décidemment, elle devrait VRAIMENT retenir cette adresse !
Mais, le temps qu'elle se fasse la réflexion, il avait déjà payé... Pour tout ?! Sérieusement ?! Allez faire des efforts ! Très bien, dans ce cas, elle ne tenterait plus de lui plaire. Elle agirait comme elle l'entendait, et tant pis s'il n'appréciait pas. Elle tenta néanmoins de négocier avec le commerçant, mais cela ne fut pas vraiment efficace. Frustrée, elle fut bien obligée de rejoindre celui qui l'attendait dans la rue.
- Ne faites pas comme s'il ne s'était rien passé. Vous m'avez blessée dans ma fierté, vous réalisez ça ? J'ai presque envie de rendre la dague, maintenant.
Néanmoins, elle savait qu'elle n'en ferait rien. Mais elle n'oublierait pas ce coup bas. Un jour, si elle en avait l'occasion, elle lui en ferait un aussi. La vengeance était quelque chose qu'elle connaissait bien, à défaut de l'avoir appliquée vraiment souvent. Néanmoins, elle ne pouvait pas bouder très longtemps lorsqu'on lui proposait de s'envoler. Où aller ? Elle prit le temps de la réflexion, observant les lieux. Puis, elle pointa une direction :
- Là-bas ! Rendez-vous vers ce clocher quand vous y serez parvenu !
Et, sans lui laisser le temps de répondre, sans lui laisser le loisir de refuser non plus, par conséquent, elle décolla. Elle le savait, elle n'avait pas besoin de rejoindre le clocher dans l'immédiat. À pied, il mettrait du temps, alors qu'elle, par la voie des airs, pouvait y être en à peine quelques minutes. Elle décida donc, en l'attendant, de tester ses propres limites. Elle rejoignit le clocher... Mais ne s'y arrêta pas. Au contraire, elle prit de l'altitude, s'élevant dans les cieux vers ce qui lui semblait l'infini. Pourrait-elle même s'inspirer de ce héros d'un mythe local et s'approcher du soleil ? Néanmoins, elle ne serait pas aussi imprudente que lui. De toutes façons, elle ne disposait pas d'assez de temps pour aller se brûler les ailes... Mais elle pourrait déjà savoir si elle était capable de s'élever sans s'arrêter pendant la fenêtre de temps dont elle disposait.
Quelques minutes d'ivresse aérienne plus tard, il fallut déjà entamer la descente. Lorsqu'elle rejoignit son nouvel ami (?), les joues roses et les cheveux emmêlés, elle avait tout de l'enfant ravie de sa sortie. Et, elle le savait, ce n'était pas terminé. Néanmoins, elle vint s'asseoir sur le rebord de cet espace, à ses côtés, s'excusant de quelques mots :
- Désolée... J'ai testé mes limites en vous attendant. Je vais avoir besoin de me reposer un peu avant de repartir.
Néanmoins, elle ne replia pas ses ailes. Il voulait les voir dans toute leur splendeur ? Voilà son occasion.
Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Agrandir les rues d’Ikusa… Cela demanderait de fameux aménagements, et l’Oreille imagine sans mal que ce n’est pas la priorité de ses dirigeants. Tensai est tout concentré sur la conquête du Nord en ce moment, et si c’est au Cœur de gérer les problèmes financiers, Zéphyr imagine mal Tagar annoncer une refonte des rues de la capitale. Ca ferait trop de grabuge, les commerçants protesteraient trop, et l’ordre si prisé par l’armée en serait fameusement bouleversé. Un tel chaos, ou au moins un tel chantier, pourrait même permettre à des personnes mal intentionnées d’agir. Peut-être qu’en temps de paix cela pourrait se faire… Quand le Reike aura conquis tout le continent connu. En tout cas, ce projet n’est certainement pas pour tout de suite.
Quoi qu’il en soit, Kilanna semble dubitative à propos de l’Impératrice. Ou plutôt, elle semble dubitative concernant Zéphyr. Il faut bien admettre que de temps en temps, la loyauté peut rendre quelqu’un aveugle, mais l’Oreille s’appuie réellement sur ses souvenirs alors qu’il parle d’Ayshara. En l’état, il ne ment pas quand il affirme que sa souveraine ne peut sauver tout le monde, tout comme la sang-mêlée ne peut venir en aide à tous les hybrides. Mais c’est elle qui doit se mettre des limites. Quant à ses objectifs…
- Ce n’est pas moi qui ai le droit de vous donner un autre but dans votre vie. C’est votre responsabilité, pas la mienne, fait l’homme avec un ton légèrement amusé. En plus, je ne vous connais pas très bien. Je serai donc totalement capable de vous faire des propositions… Qui ne correspondent pas à votre vécu et à votre personnalité. Par exemple. Si je vous disais de fonder une escouade d’hybrides, au service de l’Etat et de l’Empire, vous auriez de quoi me rire au nez non ? Comment pourrais-je vous proposer quelque chose alors que je ne sais rien de vos capacités ? Etes-vous plutôt une guerrière combattante, une magicienne chevronnée, un assassin hors pair ? Et quand bien même vous appréciez vos compatriotes qui sont aussi des hybrides, je ne sais rien d’autres à votre égard. A part que vous tenez profondément à votre indépendance. Ca, c’est un fait indéniable, mais c’est tout à votre honneur également.
La jeune femme lui déclare ensuite qu’elle doutait profondément qu’un noble puisse comprendre son point de vue, et, une fois n’est pas coutume, elle ne tarde pas à dire le fond de sa pensée et à l’interroger.
- Je fais partie de la noblesse reikoise, mais je n’ai pas grandi à la capitale ni dans le milieu aristocrate. Je ne m’en plains d’ailleurs pas. Cela m’a évité d’être bête de naissance. Son ton est ironique, mais bientôt, Zéphyr reprend son sérieux. Cela étant dit, vous ne semblez pas porter l’aristocratie dans votre cœur. Je me trompe ? Tous ne sont pas des pourritures pourtant. Et avec la puissance vient aussi les responsabilités que tout le monde n’est pas capable de porter. Tout un chacun n’est pas fait pour être la Griffe par exemple. Et pourtant, il faut bien que quelqu’un assume ce rôle à un moment donné.
Quoi qu’elle lui réponde, le duo passe à la forge recommandée par Zéphyr et c’est d’un air satisfait qu’il en ressort un quart d’heure plus tard. Il sait bien qu’il a tout payé, l’homme devine aussi que la demoiselle ne sera pas ravie, mais qu’importe. D’ailleurs, il hausse légèrement les yeux au ciel, quand elle lui affirme qu’il l’a blessée dans sa fierté.
- Vous devriez profiter, je ne fais pas ça tous les jours, plaisante-t-il légèrement. Et pourquoi prendre la mouche pour si peu ? C’est mon problème, si j’allège ma bourse de mon propre fait, non ?
Il lui déclare cela avec un léger sourire, mais bientôt, la conversation change et dévie sur le vol de Kilanna. Où pourrait-elle le mieux déployer ses ailes ? C’est la jeune femme qui repère un bon emplacement. Un temple dédié au shierak, à la lune et au soleil. Son clocher semble régner sur le quartier des environs et il est facilement repérable pour les deux Reikois. L’homme est un peu surpris que l’hybride -dragon l’abandonne sur ces entrefaites, mais ça ne le dérange pas outre mesure. Il regrette presque de ne pas pouvoir communiquer avec son clone pour lui dire de prendre de l’avance et d’arriver le premier au clocher. La tête de la jeune femme serait certainement mémorable.
En tous les cas, cela ne lui prendrait pas longtemps pour aller jusqu’à ce lieu de culte. Et quand il arrive sur place, la demoiselle ne se rend pas tout de suite compte de son arrivée. C’est peut-être une bonne chose parce Zéphyr a ainsi l’occasion de la voir en plein vol, sans qu’elle ne se soucie des regards curieux des passants. Elle tourne dans le ciel bleu azur du désert, et si elle n’a pas la prétention d’aller trop haut, il est certain qu’elle doit avoir une vue imprenable sur la capitale.
Lorsqu’elle redescend, le maître-espion a l’impression de voir une enfant émerveillée tant par son vol que par la ville en elle-même. Les joues légèrement roses et les yeux pétillants, Kilanna transpire la joie de vivre. Elle s’excuse bientôt de l’avoir fait attendre et l’Oreille secoue légèrement la tête à cette déclaration.
- Ce n’est pas grave. Votre vol était très gracieux pour ce que j’en ai vu. Vous méritez bien de vous poser un peu.
D’ailleurs, cela leur permettra peut-être de discuter un peu et après avoir jeté un œil à la façade du temple, Zéphyr concentre son attention sur la belle hybride
- Vous avez appris à voler toute seule ? Je dois admettre que je ne sais pas comment je m’arrangerai avec des ailes comme les vôtres. Pour les vêtements surtout. Je trouverais ça peu pratique.
L’homme marque un silence pour la laisser répondre, puis il continue.
- Je dois dire que vous allez l’air d’avoir bon fonds. Vous aimez aider les vôtres, et un simple vol comme celui-là semble suffisant pour vous rendre heureuse. Tout le monde n’a pas une telle simplicité. Evidemment, les impressions peuvent être trompeuses. Evidemment aussi, il pourrait s’agir d’un faux semblant, mais les réactions de Kilanna sont spontanées, et il n’y a pas l’air qu’elle cherche à duper le maître-espion. Comment ou par qui avez-vous appris à être attentionnée envers autrui ? Je sais que certains n’aiment pas les hybrides. Qu’on soit Shoumeïen, Républicain, ou Reikois. C’est une belle absurdité, mais certains gardent de la rancœur à cause de ça. Vous, à l’inverse, semblez avoir réussi à trouver votre place à Ikusa, ou quelque part dans le Sekai. Quels sont vos projets actuellement ? Vous êtes entrés dans l’armée ? Ou vous avez trouvé une autre voie ?
Zéphyr est un peu curieu, c’est vrai. Mais y a-t-il quelque chose de mal à en vouloir en savoir plus sur la demoiselle ?
Quoi qu’il en soit, Kilanna semble dubitative à propos de l’Impératrice. Ou plutôt, elle semble dubitative concernant Zéphyr. Il faut bien admettre que de temps en temps, la loyauté peut rendre quelqu’un aveugle, mais l’Oreille s’appuie réellement sur ses souvenirs alors qu’il parle d’Ayshara. En l’état, il ne ment pas quand il affirme que sa souveraine ne peut sauver tout le monde, tout comme la sang-mêlée ne peut venir en aide à tous les hybrides. Mais c’est elle qui doit se mettre des limites. Quant à ses objectifs…
- Ce n’est pas moi qui ai le droit de vous donner un autre but dans votre vie. C’est votre responsabilité, pas la mienne, fait l’homme avec un ton légèrement amusé. En plus, je ne vous connais pas très bien. Je serai donc totalement capable de vous faire des propositions… Qui ne correspondent pas à votre vécu et à votre personnalité. Par exemple. Si je vous disais de fonder une escouade d’hybrides, au service de l’Etat et de l’Empire, vous auriez de quoi me rire au nez non ? Comment pourrais-je vous proposer quelque chose alors que je ne sais rien de vos capacités ? Etes-vous plutôt une guerrière combattante, une magicienne chevronnée, un assassin hors pair ? Et quand bien même vous appréciez vos compatriotes qui sont aussi des hybrides, je ne sais rien d’autres à votre égard. A part que vous tenez profondément à votre indépendance. Ca, c’est un fait indéniable, mais c’est tout à votre honneur également.
La jeune femme lui déclare ensuite qu’elle doutait profondément qu’un noble puisse comprendre son point de vue, et, une fois n’est pas coutume, elle ne tarde pas à dire le fond de sa pensée et à l’interroger.
- Je fais partie de la noblesse reikoise, mais je n’ai pas grandi à la capitale ni dans le milieu aristocrate. Je ne m’en plains d’ailleurs pas. Cela m’a évité d’être bête de naissance. Son ton est ironique, mais bientôt, Zéphyr reprend son sérieux. Cela étant dit, vous ne semblez pas porter l’aristocratie dans votre cœur. Je me trompe ? Tous ne sont pas des pourritures pourtant. Et avec la puissance vient aussi les responsabilités que tout le monde n’est pas capable de porter. Tout un chacun n’est pas fait pour être la Griffe par exemple. Et pourtant, il faut bien que quelqu’un assume ce rôle à un moment donné.
Quoi qu’elle lui réponde, le duo passe à la forge recommandée par Zéphyr et c’est d’un air satisfait qu’il en ressort un quart d’heure plus tard. Il sait bien qu’il a tout payé, l’homme devine aussi que la demoiselle ne sera pas ravie, mais qu’importe. D’ailleurs, il hausse légèrement les yeux au ciel, quand elle lui affirme qu’il l’a blessée dans sa fierté.
- Vous devriez profiter, je ne fais pas ça tous les jours, plaisante-t-il légèrement. Et pourquoi prendre la mouche pour si peu ? C’est mon problème, si j’allège ma bourse de mon propre fait, non ?
Il lui déclare cela avec un léger sourire, mais bientôt, la conversation change et dévie sur le vol de Kilanna. Où pourrait-elle le mieux déployer ses ailes ? C’est la jeune femme qui repère un bon emplacement. Un temple dédié au shierak, à la lune et au soleil. Son clocher semble régner sur le quartier des environs et il est facilement repérable pour les deux Reikois. L’homme est un peu surpris que l’hybride -dragon l’abandonne sur ces entrefaites, mais ça ne le dérange pas outre mesure. Il regrette presque de ne pas pouvoir communiquer avec son clone pour lui dire de prendre de l’avance et d’arriver le premier au clocher. La tête de la jeune femme serait certainement mémorable.
En tous les cas, cela ne lui prendrait pas longtemps pour aller jusqu’à ce lieu de culte. Et quand il arrive sur place, la demoiselle ne se rend pas tout de suite compte de son arrivée. C’est peut-être une bonne chose parce Zéphyr a ainsi l’occasion de la voir en plein vol, sans qu’elle ne se soucie des regards curieux des passants. Elle tourne dans le ciel bleu azur du désert, et si elle n’a pas la prétention d’aller trop haut, il est certain qu’elle doit avoir une vue imprenable sur la capitale.
Lorsqu’elle redescend, le maître-espion a l’impression de voir une enfant émerveillée tant par son vol que par la ville en elle-même. Les joues légèrement roses et les yeux pétillants, Kilanna transpire la joie de vivre. Elle s’excuse bientôt de l’avoir fait attendre et l’Oreille secoue légèrement la tête à cette déclaration.
- Ce n’est pas grave. Votre vol était très gracieux pour ce que j’en ai vu. Vous méritez bien de vous poser un peu.
D’ailleurs, cela leur permettra peut-être de discuter un peu et après avoir jeté un œil à la façade du temple, Zéphyr concentre son attention sur la belle hybride
- Vous avez appris à voler toute seule ? Je dois admettre que je ne sais pas comment je m’arrangerai avec des ailes comme les vôtres. Pour les vêtements surtout. Je trouverais ça peu pratique.
L’homme marque un silence pour la laisser répondre, puis il continue.
- Je dois dire que vous allez l’air d’avoir bon fonds. Vous aimez aider les vôtres, et un simple vol comme celui-là semble suffisant pour vous rendre heureuse. Tout le monde n’a pas une telle simplicité. Evidemment, les impressions peuvent être trompeuses. Evidemment aussi, il pourrait s’agir d’un faux semblant, mais les réactions de Kilanna sont spontanées, et il n’y a pas l’air qu’elle cherche à duper le maître-espion. Comment ou par qui avez-vous appris à être attentionnée envers autrui ? Je sais que certains n’aiment pas les hybrides. Qu’on soit Shoumeïen, Républicain, ou Reikois. C’est une belle absurdité, mais certains gardent de la rancœur à cause de ça. Vous, à l’inverse, semblez avoir réussi à trouver votre place à Ikusa, ou quelque part dans le Sekai. Quels sont vos projets actuellement ? Vous êtes entrés dans l’armée ? Ou vous avez trouvé une autre voie ?
Zéphyr est un peu curieu, c’est vrai. Mais y a-t-il quelque chose de mal à en vouloir en savoir plus sur la demoiselle ?
Invité
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Il n'avait pas le droit de lui donner un nouveau but ? Vraiment ? Dans ce cas, son objectif ne changerait pas. Enfin, bien sûr, à ce moment, elle ne pouvait pas savoir qu'elle ferait des rencontres qui le modifieraient. Le Coeur d'abord, deviendrait son protégé principal. Et Zaïn la conforterait dans son combat pour les droits des hybrides. Mais revenons au présent, voulez-vous ?
L'exemple qu'il lui donna la fit sourire :
- En fait... Ce n'est pas une si mauvaise idée. Mais je ne veux pas les envoyer à la mort. Je suis la seule à pouvoir mourir pour les miens. Ce serait une perte immense que de laisser ne serait-ce que l'un des miens mourir... Nous ne sommes déjà pas si nombreux. En tous cas, moins que les humains. Mais oui, peut-être que simplement parler aux humains, et les convaincre que nous ne sommes ni meilleurs, ni pires qu'eux, pourrait suffire... ça vaut le coup d'essayer, au moins. Et pour ce but, on pourrait même s'allier à des humains comme vous, qui pensent également que nous sommes tous pareils. Peut-être qu'avoir cette information de la part d'un compatriote leur permettrait de mieux l'accepter... Oh, pardon, je me suis encore perdue dans mes pensées.
Et encore, si elle l'avait fait sans parler, ça aurait pu passer... Mais non, il fallait qu'elle le fasse à voix haute ! Comme si elle le connaissait assez pour se confier à lui ! Un jour, ce genre de maladresse pourrait lui coûter cher, elle le savait. Mais, visiblement, ce n'était pas suffisant pour l'empêcher de les comettre. Elle mit un point d'honneur à ne pas répondre à ses questions. Après tout, elle avait le droit de garder ses zones d'ombre, non ? D'un autre côté...
- Je pense que vous avez les moyens de faire des suppositions. Evidemment, vous ne pourrez être sûr de rien tant que je n'aurai pas validé ces suppositions (et encore faudrait-il que j'en aie envie), mais je ne peux pas vous empêcher d'y réfléchir si vous avez du temps à perdre.
Elle ne put retenir un petit rire à la mention de l'indépendance. ça, c'était facile à voir, surtout dans la situation de l'homme, en effet. Il n''avait même probablement pas besoin de sa validation, pour le coup. Alors, elle ne la lui donna pas.
Puis le voilà qui parlait de lui. Elle ouvrit de grands yeux lorsqu'il lui annonça ne pas être noble de naissance. Ah bon ? Elle ne savait même pas que c'était possible... Mais, du coup, elle en était curieuse :
- Vraiment ? Alors, comment avez-vous fait pour rejoindre la noblesse ? Et ça vous plaît ? Vous ne regrettez pas votre parcours ? Oh, désolée, je pose trop de questions.
Encore une fois, elle avait probablement trop parlé. Mais cela lui semblait particulièrement étrange de vouloir rejoindre la noblesse. Assez pour vouloir en savoir plus.
Lorsqu'il embraya sur son "cadeau", elle tiqua :
- Normalement, je m'en contreficherais, c'est vrai. Mais là, ça me concerne, je ne peux donc pas l'ignorer. Donc c'est une question de fierté personnelle. Maintenant, je me sens obligée de vous dédommager. Mais si vous acceptez que ce dédommagement soit cette démonstration de vol, on va vite être quittes.
En parlant du vol, il l'avait probablement déjà vu alors qu'elle se contentait de s'échauffer. Elle laissa échapper une moue boudeuse :
- Mais je m'échauffais juste, vous n'étiez pas censé le voir !
Bon, d'accord, elle en avait fait trop. Le but d'un échauffement n'était pas de s'épuiser, après tout. Puis vinrent les questionnements. Sur son apprentissage du vol, d'abord. Elle sourit à ces souvenirs :
- Oui, j'ai appris seule. Qui aurait pu m'apprendre, de toutes façons ? Ma mère est une humaine tout ce qu'il y a de plus banale et mon père, eh bien... Je ne l'ai jamais connu. Même si j'avour que le rencontrer est l'un de mes rêves, depuis... Je ne sais plus exactement quand. Longtemps. Peut-être même depuis que j'ai découvert que ces ailes m'ouvraient la porte des cieux, d'ailleurs. Et pour ce qui est des vêtements... Ils me permettent de les cacher à ceux qui ne voudraient probablement pas les voir. Mais j'avoue qu'on se sent à l'étroit, là-dedans.
Puis vinrent d'autres remarques. Elle sentit qu'elle devait les corriger.
- J'aime aider les miens... Ce n'est pas exactement vrai. En fait, je n'ai juste pas le choix. Il faut bien que quelqu'un s'y colle, si on veut un jour pouvoir marcher fièrement parmi vous sans craindre de jugement ou de violences de la part des faibles d'esprit.
Sa haine ressortait alors qu'elle dévoilait ce combat à cet homme qui, à défaut d'être un allié, lui avait plus que prouvé qu'il n'était pas un ennemi. Pour ce qui était du vol, par contre, il avait parfaitement raison. Cela se passait donc de commentaires. Puis vinrent d'autres questions. Trop de questions. Néanmoins, avait-elle le droit de ne pas répondre à un supérieur ? Se détestant pour cela, elle s'exécuta :
- Attentionnée ? Moi ? Vous devez vous tromper. Seuls les hybrides ont droit à mon affection. Parce que c'est ma famille. Parce que ce sont les seuls qui ont droit à une place dans mon coeur. Les seuls qui échappent au classement "ennemis, alliés, simples étrangers sans intérêt". Ne vous méprenez pas.
Encore une fois, l'avenir la ferait mentir, lorsqu'elle serait engagée par le propre collègue de cet homme. Mais, encore une fois, il était beaucoup trop tôt pour qu'elle en vienne à considérer cette possibilité. Avait-elle trouvé sa place ? ça restait à voir.
- Je ne pense pas, au contraire. Je suis un électron libre. Par exemple. Elle prit le temps de s'assurer qu'ils étaient vraiment seuls, avant de se lever... dans le vide, laissant ses ailes la soutenir à la hauteur du regard de l'homme, afin de se placer bien devant lui. Ecoutez ce que j'ai à dire, ensuite, osez redire que je suis quelqu'un de bien. J'ai été formée pour être asassin. On vous a désigné comme cible. Et pourtant, vous êtes encore là, on discute comme si de rien n'était. Je ne suis ni fidèle à mon commanditaire, ni même à l'Empire en ayant osé pensé lui ôter un ministre. Je ne suis fidèle qu'à mes convictions. Vous vous souvenez de mon classement ? Vous êtes dans la troisième catégorie. Seule la première mérite la mort. Voyez, après vous avoir quitté, je ne vais simplement plus retourner voir le commanditaire. Il a tenté de me manipuler et m'a fait perdre mon temps. Et vous, vous pourre continuer votre vie comme si vous ne m'aviez jamais vue. Vous feriez mieux de m'oublier, d'ailleurs.
D'ailleurs... Ainsi suspendue dans les airs, il lui serait facile de lui fausser compagnie. Mais ne serait-ce pas une manière de fuir après lui avoir révélé la vérité ? Non, elle devait affronter les conséquences de ses actes.
- Je n'ai pas spécialement de projet immédiat. Je vis au jour le jour, guidée par l'espoir de pouvoir créer une nation où nous serions tous égaux. Rien de plus.
L'exemple qu'il lui donna la fit sourire :
- En fait... Ce n'est pas une si mauvaise idée. Mais je ne veux pas les envoyer à la mort. Je suis la seule à pouvoir mourir pour les miens. Ce serait une perte immense que de laisser ne serait-ce que l'un des miens mourir... Nous ne sommes déjà pas si nombreux. En tous cas, moins que les humains. Mais oui, peut-être que simplement parler aux humains, et les convaincre que nous ne sommes ni meilleurs, ni pires qu'eux, pourrait suffire... ça vaut le coup d'essayer, au moins. Et pour ce but, on pourrait même s'allier à des humains comme vous, qui pensent également que nous sommes tous pareils. Peut-être qu'avoir cette information de la part d'un compatriote leur permettrait de mieux l'accepter... Oh, pardon, je me suis encore perdue dans mes pensées.
Et encore, si elle l'avait fait sans parler, ça aurait pu passer... Mais non, il fallait qu'elle le fasse à voix haute ! Comme si elle le connaissait assez pour se confier à lui ! Un jour, ce genre de maladresse pourrait lui coûter cher, elle le savait. Mais, visiblement, ce n'était pas suffisant pour l'empêcher de les comettre. Elle mit un point d'honneur à ne pas répondre à ses questions. Après tout, elle avait le droit de garder ses zones d'ombre, non ? D'un autre côté...
- Je pense que vous avez les moyens de faire des suppositions. Evidemment, vous ne pourrez être sûr de rien tant que je n'aurai pas validé ces suppositions (et encore faudrait-il que j'en aie envie), mais je ne peux pas vous empêcher d'y réfléchir si vous avez du temps à perdre.
Elle ne put retenir un petit rire à la mention de l'indépendance. ça, c'était facile à voir, surtout dans la situation de l'homme, en effet. Il n''avait même probablement pas besoin de sa validation, pour le coup. Alors, elle ne la lui donna pas.
Puis le voilà qui parlait de lui. Elle ouvrit de grands yeux lorsqu'il lui annonça ne pas être noble de naissance. Ah bon ? Elle ne savait même pas que c'était possible... Mais, du coup, elle en était curieuse :
- Vraiment ? Alors, comment avez-vous fait pour rejoindre la noblesse ? Et ça vous plaît ? Vous ne regrettez pas votre parcours ? Oh, désolée, je pose trop de questions.
Encore une fois, elle avait probablement trop parlé. Mais cela lui semblait particulièrement étrange de vouloir rejoindre la noblesse. Assez pour vouloir en savoir plus.
Lorsqu'il embraya sur son "cadeau", elle tiqua :
- Normalement, je m'en contreficherais, c'est vrai. Mais là, ça me concerne, je ne peux donc pas l'ignorer. Donc c'est une question de fierté personnelle. Maintenant, je me sens obligée de vous dédommager. Mais si vous acceptez que ce dédommagement soit cette démonstration de vol, on va vite être quittes.
En parlant du vol, il l'avait probablement déjà vu alors qu'elle se contentait de s'échauffer. Elle laissa échapper une moue boudeuse :
- Mais je m'échauffais juste, vous n'étiez pas censé le voir !
Bon, d'accord, elle en avait fait trop. Le but d'un échauffement n'était pas de s'épuiser, après tout. Puis vinrent les questionnements. Sur son apprentissage du vol, d'abord. Elle sourit à ces souvenirs :
- Oui, j'ai appris seule. Qui aurait pu m'apprendre, de toutes façons ? Ma mère est une humaine tout ce qu'il y a de plus banale et mon père, eh bien... Je ne l'ai jamais connu. Même si j'avour que le rencontrer est l'un de mes rêves, depuis... Je ne sais plus exactement quand. Longtemps. Peut-être même depuis que j'ai découvert que ces ailes m'ouvraient la porte des cieux, d'ailleurs. Et pour ce qui est des vêtements... Ils me permettent de les cacher à ceux qui ne voudraient probablement pas les voir. Mais j'avoue qu'on se sent à l'étroit, là-dedans.
Puis vinrent d'autres remarques. Elle sentit qu'elle devait les corriger.
- J'aime aider les miens... Ce n'est pas exactement vrai. En fait, je n'ai juste pas le choix. Il faut bien que quelqu'un s'y colle, si on veut un jour pouvoir marcher fièrement parmi vous sans craindre de jugement ou de violences de la part des faibles d'esprit.
Sa haine ressortait alors qu'elle dévoilait ce combat à cet homme qui, à défaut d'être un allié, lui avait plus que prouvé qu'il n'était pas un ennemi. Pour ce qui était du vol, par contre, il avait parfaitement raison. Cela se passait donc de commentaires. Puis vinrent d'autres questions. Trop de questions. Néanmoins, avait-elle le droit de ne pas répondre à un supérieur ? Se détestant pour cela, elle s'exécuta :
- Attentionnée ? Moi ? Vous devez vous tromper. Seuls les hybrides ont droit à mon affection. Parce que c'est ma famille. Parce que ce sont les seuls qui ont droit à une place dans mon coeur. Les seuls qui échappent au classement "ennemis, alliés, simples étrangers sans intérêt". Ne vous méprenez pas.
Encore une fois, l'avenir la ferait mentir, lorsqu'elle serait engagée par le propre collègue de cet homme. Mais, encore une fois, il était beaucoup trop tôt pour qu'elle en vienne à considérer cette possibilité. Avait-elle trouvé sa place ? ça restait à voir.
- Je ne pense pas, au contraire. Je suis un électron libre. Par exemple. Elle prit le temps de s'assurer qu'ils étaient vraiment seuls, avant de se lever... dans le vide, laissant ses ailes la soutenir à la hauteur du regard de l'homme, afin de se placer bien devant lui. Ecoutez ce que j'ai à dire, ensuite, osez redire que je suis quelqu'un de bien. J'ai été formée pour être asassin. On vous a désigné comme cible. Et pourtant, vous êtes encore là, on discute comme si de rien n'était. Je ne suis ni fidèle à mon commanditaire, ni même à l'Empire en ayant osé pensé lui ôter un ministre. Je ne suis fidèle qu'à mes convictions. Vous vous souvenez de mon classement ? Vous êtes dans la troisième catégorie. Seule la première mérite la mort. Voyez, après vous avoir quitté, je ne vais simplement plus retourner voir le commanditaire. Il a tenté de me manipuler et m'a fait perdre mon temps. Et vous, vous pourre continuer votre vie comme si vous ne m'aviez jamais vue. Vous feriez mieux de m'oublier, d'ailleurs.
D'ailleurs... Ainsi suspendue dans les airs, il lui serait facile de lui fausser compagnie. Mais ne serait-ce pas une manière de fuir après lui avoir révélé la vérité ? Non, elle devait affronter les conséquences de ses actes.
- Je n'ai pas spécialement de projet immédiat. Je vis au jour le jour, guidée par l'espoir de pouvoir créer une nation où nous serions tous égaux. Rien de plus.
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