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  • Dim 12 Fév - 19:52
    Éclipse
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    Le monde continue de tourner, sans jamais cesser, nuit et jour se cherchent sans pouvoir s'enlacer. Les temps sont durs à Célestia, beaucoup grelottent de froid et ne mangent pas à leur faim. Le peuple manque d'eau et de nourriture, d'autant plus que divers dangers rodent autour des montagnes. Peu de guerriers osent s'y aventurer, par peur de se faire attraper, enlever et torturer. Les bêtes sauvages sont également devenues plus voraces, cherchant à dévorer le moindre bout de viande. Le peuple ne sait pas se battre, nous manquons d'armes et d'armures, ne pouvant pratiquer l'art du combat comme les reikois. Cet hiver est rude, il nous faudra faire face également aux ennemis qui s'installent en contrebas des piques rocheux. Je ne sais pas quel sera l'avenir pour le Nouvel Ordre, ni même pour les habitants de Célestia. En-tout-cas, le mien reste vague et je suis las de devoir prier les déités qui nous ont abandonnés. Le cœur peiné, je prends mes affaires comptant une besace avec le grimoire à la couverture noire, la dague et pars en route allez récupérer quelques plantes. Je reste une herboriste hors pair et mes recherches ainsi que mon savoir sur les plantes pourront très certainement aider quelques mortels. Notre don de guérisseur n'est pas disponible en tout temps et il est de mon devoir de protéger le peuple, quand bien même ma foi vacille. J'aime mes pères sans pour autant valider les actes passés. Depuis mon retour en provenance de Sancta et des rencontres passées, je me pose moult réflexions quant à la foi de Seagan et de ses projets. Je crois que c'est surtout cela qui me chagrine et me turlupine. Après une dernière prière devant le temple d'Aurya, je récupère Fay et l'installe dans un petit sac en bandoulière.

    — Qu'allons-nous faire aujourd'hui ? Demande-t-elle.
    Récupérer quelques plantes pour les mortels. Ils ont besoin de plusieurs onguents et herbes pour contrer certaines maladies.
    — Tu parais bien triste aujourd'hui.
    Peut-être, Fay. Peut-être ...

    Après avoir récupéré le strict minimum, je pars en compagnie de la petite chatte en dehors de la ville. Déployant les ailes, je m'envole pour dévaler les grandes montagnes et m'éloigner pour aller quérir quelques plantes médicinales. Mon monde est sombre, broyé depuis que j'ai enfin réalisé que je n'étais plus l'engeance aux services des titans. À présent, je suis capable de faire ce qu'il me plaît sans avoir à appréhender la colère des divins. J'ai décidé de vouer ma vie aux Hommes qui parcourent ces terres, je souhaite leur bien-être. Toutefois, la mort du frère de Vilkas, l'un de mes croisés, a passé l'arme à gauche et aucun de nous ne s'en est encore remis. Vilkas m'a pourtant dit que ce n'était pas ma faute seulement, une certaine rancœur me gagne. Ai-je mal agi ? Aurai-je dû m'occuper des petites géomis à leurs côtés ? Toutefois, la mère araignée nous aurait certainement attrapés. Des questions subsistent, ainsi que des regrets que je tente de me pardonner. Tandis que je plonge dans un questionnement persistant, mon esprit déconnecté de la réalité, je ne perçois pas les ombres qui s'agitent derrière moi. Le vent souffle et la grisaille nous accueille, Fay détourne la tête en arrière et s'affole. Cela m'alerte et je constate que je suis poursuivie par un groupe de harpies. Leurs grandes ailes et leur corps sont recouverts de plumes brunies, leur tête humaine piaille des mots incompréhensibles. Étant trop éloignée d'elles, je ne perçois pas ce qu'elles disent et préférant éviter un combat inutile, nous nous mettons à faire une course-poursuite. Elles gagnent du terrain. Fay se sent mal, la course est vertigineuse et j'essaie d'échapper tant bien que mal à leurs serres qui tentent de me sectionner l'aile. Elles m'acculent et me lacèrent, le sac en bandoulière lâche et Fay se retrouve entre les griffes d'une des harpies. Je plonge vers le sol, complètement déboussolée et heurte violemment la terre. Mon corps et ma tête sont endoloris, j'aperçois vaguement Fay qui me hurle de l'aider. Au milieu de la terre battue, mon corps s'est vautré à même le sol. Un filet de sang sort de ma bouche tandis que les blessures sur mes bras et mes ailes laissent quelques traces du passage des harpies. Je tends le bras en souhaitant hurler le prénom de ma compagne de voyage, mais les ténèbres m'ont emporté.
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  • Dim 12 Fév - 21:28



    Dans une dernière étincelle de conscience, l'Ange abattue put apercevoir, malgré l'effroi et la douleur, que la lune avait quelque chose d'étrange; en cette nuit sans étoile. Astre central des cieux assombris, l'orbe lumineuse semblait présenter sur sa structure d'inhabituels motifs. Son immaculée perfection était, pour ainsi dire, striée par de curieuses arabesques qu'un observateur aguerri aurait immédiatement identifié comme tout à fait anormales. Soudain, les dessins mystérieux semblèrent se mouvoir en un élan plein d'élégance, tournoyant pour enfin quitter la surface blanche, rendant à la sphère éternelle son apparence d'antan. Ni un reflet, ni même un mirage, la fantasmagorique manifestation était une entité à part entière : une créature unique en son genre qui, depuis le domaine des ombres, avait observé la douce herboriste dans sa noble quête salvatrice. Suite à l'assaut féroce des bêtes ailées, l'étrange perturbateur avait enfin décidé de se manifester.

    Les harpies piaillaient en cœur, jubilant à l'idée d'avoir mis la main sur un repas si extraordinaire, car la chair d'un Ange était un met rare, issu d'un autre plan et ô combien délectable. Battant la terre de leurs pattes griffues, les sanguinaires bêtes étaient bien trop excitées par cette perspective pour accorder de l'attention au prédateur qui se glissait derrière elles, furtivement. L'une d'entre elles, plus imposante et colérique que les autres, s'apprêtait à prélever le premier morceau de ce repas au pouls encore vif mais fut bien surprise de ressentir subitement une pointe de douleur viscérale qui assaillit d'abord sa gorge, avant de se muer en une véritable torture qui la prit à l'échine, parcourant son corps dans une vague de souffrance glaciale. Le monstrueux volatile voulut pousser un cri de stupeur mais découvrit alors qu'il en était incapable car, de sa trachée, il ne restait qu'un morceau de viande lacéré dont s'écoulait déjà un sang noir et épais.

    Difficile à discerner dans la noirceur nocturne, quelque chose se mouvait et, dans cet océan d'hémoglobine et de plumes déchiquetées, sa silhouette implacable et titanesque se dessinait lentement, apparaissant en diabolique figure dans un crépitement d'obscure magie. Une main griffue se révéla d'abord, couverte de carmin, puis vint l'avant-bras duveteux et s'ensuivit l'apparition de tout son être. Le Voyageur, prince exilé des Songes, s'était bel et bien manifesté, se comportant en traqueur impitoyable. Les quelques mortels qui avaient déjà eu l'occasion de la croiser savaient pourtant que cette bête légendaire, bien qu'animée d'incompréhensibles desseins, n'avait rien d'hostile. Pourtant, en cette nuit si particulière, elle avait choisi d'agir en oiseau de proie. Le visage de la chouette, pâle comme la lune elle-même, se dévoila alors. De son bec grand ouvert, un cri strident résonna brusquement, arrachant à qui pouvait l'entendre un frisson de peur primale. La créature mortellement blessée par le précédent assaut s'écroula telle une poupée de chiffon, gueule ouverte dans un dernier râle; avant de s'éteindre.

    Une seconde harpie, malgré l'effroi causée par la mort de l'alpha, tenta de s'en prendre à l'immense animal qui venait d'apparaître depuis les tréfonds du néant, mais une aile énorme la projeta en arrière dans un claquement sourd tandis qu'une queue habile se refermait sur la patte d'un autre adversaire, la plaquant au sol d'un geste vif et précis. Le visage du Voyageur, dans une série de mouvements si habiles qu'ils en paraissaient mécaniques, s'orientait dans des angles impossibles afin de faire face à chaque ennemi qui se ruait vers lui et, lorsque les bêtes sauvages croisaient son regard, elles chutaient miraculeusement, repliant leurs membres comme pour se protéger d'un assaut invisible en hurlant de douleur. C'en était trop pour les prédateurs qui, malgré leur faible intellect, étaient dotées d'un instinct suffisamment fiable pour se douter que ce combat ne mènerait qu'à leur mort. Certaines des créatures entreprirent de s'enfuir et le monstre les laissa faire, à l'exception bien sûr de celle qui, dans son imbécilité, avait choisi de s'emparer du petit félin. Celle-ci, comme la première victime du Fantasme, passa de vie à trépas d'un coup de griffe rageur qui lui déchira le visage. Dans les ténèbres, deux voix s'élevèrent alors ensemble :

    "Ce rêve n'est pas le vôtre. C'est le sien."

    Les survivantes, blessées et terrifiées, prirent de concert leur envol, laissant dans leur sillage plumes et larmes tandis que le monstre errant, pris d'une curieuse bonté, vint s'affaisser pour récupérer le petit animal blessé, le berçant avec douceur tout en le menant jusqu'à l'Ange affaiblie qui, déjà, avait sombré dans la totale inconscience. Le rideau de plumes vint la recouvrir puis, dans un gracieux élan, l'oiseau géant disparut à son tour, portant entre ses griffes la douce inconnue pour la mener ailleurs, loin de tout tracas.

    _

    Quelques heures plus tard, ce fut une goutte d'eau, fraîche et légère, qui vint tirer l'Ange de sa torpeur. Une seconde, paraissant plus froide que la précédente, vint s'abattre sur son front. Puis vint une troisième, une quatrième, et encore une autre. A un rythme lent mais soutenu, chaque éclat tirait progressivement Luvïel des griffes de ses songes. Après une telle expérience, elle méritait bien un peu de repos. Elle avait sans doute froid, après avoir perdu tant de sang et, malheureusement, la bête pourtant sage et aimable n'était pas versée dans les arts de la médecine.

    Malgré tout, Luvïel s'éveilla et put découvrir, à mesure qu'elle retrouvait l'usage de ses sens, que ses plaies avaient partiellement été bandées et que son corps avait été couvert de ce qui ressemblait à un énorme étendard Reikois, morcelé par endroit mais suffisamment grand pour l'abriter du vent. Au dessus d'elle se trouvait un arbre dont perlait justement les fameuses gouttes glacées, résidus d'une pluie battante dont l'étrange sauveur semblait l'avoir protégée.

    C'était d'ailleurs sur les genoux de ce dernier que sa tête avait été déposée et, avec douceur, il s'affairait à caresser ses cheveux, chassant méthodiquement les quelques brins d'herbe et grains de poussière qui s'y trouvaient. Lorsqu'elle put enfin ouvrir les yeux, elle découvrit alors au dessus d'elle un visage familier qui, gentiment, lui souriait.

    C'était Seagan en personne ou, tout du moins, un être qui en avait l'apparence. Alors qu'elle échappait doucement à sa confusion, elle put constater sans mal que quelque chose clochait chez celui auquel elle s'était dévouée. Ses yeux étaient tout deux d'un noir profond et, dans son dos, une immense paire d'ailes constellée de lueurs multicolores se trouvait, les protégeant l'un et l'autre des bourrasques. Sans mot dire, la créature qui avait volé la silhouette de Seagan continuait à la regarder, paisible.

    Etait-ce la réalité ?
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  • Mar 14 Fév - 10:00
    Mes membres sont ankylosés, je me sens littéralement perdue et déboussolée. Des bandages sont enroulés autour de mes bras et mes jambes, mon corps et mes ailes sont emmitouflés et mon regard est rivé sur celui qui, aux premiers abords, ressemble étrangement à Seagan. Il me caresse les cheveux, retirant un à un ce qui semble être des brindilles. Je n'arrive pas à bouger et l'eau qui s'écoule sur mon front m'éveille un peu plus. Frottant mes yeux, je découvre avec stupeur d'immenses ailes constellées derrière celui qui se prétend être le haut-prêtre de Shoumeï. Son visage est le même, hormis deux yeux noirs sertis de magnifiques pierres d'onyx. Je contemple les hauteurs de l'arbre qui se dresse, quel est donc cet endroit ? Soudain, une pensée me fige et je relève mon buste avec hâte, comme si je cherchais du regard celle que j'ai abandonnée des griffes des harpies. Fay ? Où est-elle ? Puis une douleur vive vient me heurter, lâchant une grimace, je replace ma tête sur les jambes de l'être ailé. Je ne saurai dire si je suis effrayée ou troublée. Peut-être suis-je tout simplement décédée. Ai-je atteint le royaume des Gardiens ? Je n'ai pas la force d'utiliser mes pouvoirs pour l'instant afin de déterminer ce qu'est cet étrange énergumène. Peut-être n'est-ce qu'un rêve, après tout. Je me laisse bercer par la main qui s'emmêle dans ma chevelure immaculée. Mon regard ambré aperçoit un doux sourire sur le visage tant adoré. Qu'est-ce donc que tout ceci ? Je reste plantée là et d'une voix paisible lui déclare :

    Qui êtes-vous ? Où sommes-nous ?

    Combien de temps suis-je restée ainsi sur les jambes de l'entité ? Mon cœur s'accélère et je suis crispée. Si mon dernier souffle a été expié, je suis alors bien triste d'avoir tout quitté. Je n'aurai pas accompli mes desseins, ni même entreprit mon voyage pour découvrir les confins des terres désolées. Ni même dit au revoir aux êtres que j'ai tant aimés. Non. Cela ne peut être la fin, je ressens encore mes muscles endoloris et les battements de mon cœur alors, pourquoi suis-je ici ? Le Seagan aux yeux noirs dégage une certaine douceur, bien différent lors de nos concertations ou de nos entraînements au sein du Nouvel Ordre. Je tends une main vers le visage du prêtre et me demande s'il est bien réel. Je touche du bout des doigts afin de confirmer l'existence de l'entité ayant son apparence. Agréables et doux, les traits sont moins prononcés, les sourcils moins arqués et le teint hâlé du maître de Shoumeï s'assombrit. Je suis subjuguée par l'engeance aux ailes étoilées, ne sachant quoi trop en penser. Je dois rester prudente.

    Je dois aller chercher Fay, dis-je avec lenteur, le souffle coupé. Il me faut la trouver et la récupérer de ces harpies qui m'ont attaqué.

    Mes souvenirs sont flous, je me vois chuter tandis que le chat est pris entre les griffes d'une des harpies. Je n'ai pas su la protéger comme je n'ai pas su me défendre contre ces créatures. À vrai dire, je n'ai pas été très vigilante et ai dévalé les montagnes sans regarder autour de moi. Quelle imbécile. Je tente de me relever avec difficulté, le sang séché a imprégné mes vêtements et je n'ose pas imaginer la tête de ma petite Fay si elle me voyait ainsi. Enfin debout, je laisse échapper sur le sol l'étendard reikois morcelé et inspecte les environs. Je ne vois que des terres désertiques et rocheuses. Je me tiens l'épaule d'une main, comme pour soulager un poids qui y pèse.

    Suis-je encore en vie ?
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  • Mar 14 Fév - 14:53

    Lorsque s'adressa à lui, le faux Seagan ne répondit pas immédiatement mais releva tout de même avec quelle tranquillité l'Ange se comportait malgré l'horreur de ce qu'elle venait de subir.  Lorsqu'elle toucha son visage d'emprunt du bout de ses doigts, il la laissa faire sans sourciller, lui permettant d'explorer physiquement les contours de ce visage pourtant connu de ses yeux. Il avait lu en elle, après tout, profitant de sa faiblesse pour se frayer un chemin jusqu'à son esprit afin d'en soutirer images et sensations. Rêve se demanda qui était réellement celui dont il avait revêtu l'enveloppe, au delà de son statut, car, dans l'expression tranquille de cette jeune inconnue, il n'aperçut aucune trace lisible lui permettant de définir la nature de la relation qu'elle entretenait avec ce personnage.

    Inquiétée par l'absence de son animal qui n'en était pas tout à fait un, la figure angélique se redressa malgré ses blessures et la créature aux mille visages, toujours sans mot dire, lui offrit une aide bienvenue en la repoussant gentiment, lui permettant de reprendre ses appuis afin de pouvoir à nouveau fouler la terre par ses propres moyens. Le rideau ailé s'écarta dans un froissement duveteux, autorisant celle qu'il protégeait à s'éloigner enfin pour observer les alentours. Tandis qu'elle découvrait son environnement, le mystérieux Voyageur se releva à son tour, aussi furtivement qu'une ombre. A mesure qu'il s'éloignait de celle qui lui tournait désormais le dos, il reprenait cette forme qui lui était propre, se nappant à nouveau de ces ténèbres qui recouvraient sa peau.

    L'Ange explora un peu les lieux puis, lorsqu'elle se retourna enfin vers lui après sa brève analyse, elle l'aperçut sous un tout autre jour. Se tenant à deux pas d'elle, la silhouette curieuse de Rêve se dressait de toute sa hauteur, ailes repliées, offrant à son interlocutrice le spectacle de son apparence sculptée de la main du créateur. Son cou long et serpentin, achevé d'une tête de chouette blanche, observait de ses grands yeux inexpressifs l'Ange déboussolée qui lui faisait face. Dans ses bras se trouvait le petit félin blessé, auquel le Marchand de Sable ne s'était pas risqué à attribuer quelconque traitement. Avec lenteur, la bête onirique tendit les bras pour montrer à l'Ange son amie qu'elle avait crue perdue et puis, pour la toute première fois depuis le début de cette rencontre, elle prit enfin la parole :

    "Ce n'était qu'un cauchemar. Elles sont parties, désormais."

    Ses deux voix, paisibles et étranges, résonnèrent dans l'immensité désertique. La chimère vint s'accroupir, laissant à Fay le loisir de quitter ses bras pour revenir auprès de sa camarade. Lorsque le petit chat s'éloigna de lui, Rêve prit son élan pour bondir avec adresse, réalisant un saut surhumain en s'aidant de ses ailes gigantesques, ce afin de s'agripper aux branches les plus hautes de cet arbre qui avait fait office de couverture face à la pluie et aux vents impétueux. D'un geste délicat, la créature s'empara de trois fruits orangés, prélevant sans le savoir l'un des rares vestiges de la vie luxuriante qu'avait perdues ces terres lors de leur dévastation passée. Battant à nouveau des ailes, l'oiseau gigantesque bondit et se posa avec une légèreté surnaturelle jusqu'à l'Ange. Lui offrant les vivres d'un geste clair et franc, il reprit :

    "Tu es en vie. Et je crois que tu es réveillée."

    Après cette annonce confondante, l'énorme bête ailée fit volte-face, s'affaissant sur ses quatre pattes pour ensuite lever la tête, rivant ses yeux immenses sur les cieux étoilés dans lesquels il se serait fondu à merveille, lui dont le corps était parsemé de ces lueurs cosmiques. Toujours sur ce ton d'apaisement plein de douceur, il replia ses ailes et offrit enfin un semblant de réponse aux questions de son vis-à-vis :

    "Nomme-moi Rêve, Cauchemar, Prince Exilé ou Gardien des Songes. Je suis un démon de l'imaginaire, né des affres du cœur de l'Homme. Après t'avoir tirée des griffes de ces bêtes, j'ai volé en suivant les conseils de la Lune afin de nous extraire de leur terrain de chasse. Nous sommes saufs, mais je ne saurais te dire où nous nous trouvons."

    La tête curieuse de la bête sans visage effectua une impossible rotation en arrière puis, d'un ton plein d'inquiétude, elle effectua une demande pour le moins saugrenue :

    "Pourquoi es-tu si triste, rêveuse ?"
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  • Ven 17 Fév - 8:51
    L'être m'examine de toute sa hauteur avec des grands yeux couleur onyx, ses plumes noir de jais sont sublimes et je remarque dans ses bras le petit animal qui m'accompagne durant mes trajets. Je suis subjuguée par cet étrange spectacle, admirant l'entité qui me fait face. Il n'y a plus de visage de Seagan, ni d'ailes colorées, seul un animal volumineux et ô combien particulier. Je l'écoute parler pour la première fois. Sa voix est fantastique, comme si sa gorge déployait deux timbres de voix différentes, bien qu'en totale coordination. Je comprends que les harpies ne sont plus, l'engeance emplumée nous ayant sorti de ce mauvais pas. Laissant Fay venir jusqu'à moi, la chouette s'envole jusqu'au-dessus de ma tête, d'un coup de battement d'aile avant de revenir après avoir cueilli quelques fruits. Je m'empare des trois, en laissant un sur le sol pour le chat au pelage noirâtre. L'être fantasmagorique me rassure, me donnant également divers noms qui lui ont été attribués, m'indiquant toutefois ne pas savoir où nous nous trouvons. L'oiseau rêveur me perturbe par sa grâce et sa beauté, un mélange viscéral de quiétude et de frayeur. Je n'avais jamais vu une telle chose de toute mon existence, il semble être si différent de Cornue ou de Sampiero. J'aurai presque envie de le toucher, je ne connaissais pas les démons capables de prendre une apparence animale et celui-ci est bien singulier. Soudain, il me pose une question qui me surprend. Haussant les sourcils avant d'avoir un air abattu, les aiguillettes tombant en arrière, je fais un petit pas sur le côté et plonge mon regard dans le fruit qui se trouve dans ma main. Je m'approche de l'engeance et plonge mon regard ambré dans ceux de l'être ailé, puis d'une voix douce lui déclare :

    Je suis. Triste, en effet. Triste d'avoir abandonné les miens, mes pères, mes frères et mes sœurs. Je suis triste d'avoir abandonné l'existence des Hommes alors qu'ils avaient besoin d'aide. Je suis triste d'avoir échoué dans ma quête divine. Je n'ai pas su rallier le cœur des hommes sous une seule et même bannière alors, j'ai fui. J'ai fui dans les confins d'une forêt bien trop dangereuse pour le commun des mortels, vouant ma vie à la culture des herbes et des plantes, tout en sauvant divers animaux et analysant la flore. Tu sais, Oiseau rêveur, j'ai appris que là où je vis, la foi véritable n'est peut-être pas si bonne.

    Je détourne le regard vers un horizon bien peu visible, la pluie et le vent cachant en partie le paysage qui se dresse devant nous. Ai-je rêvé lorsque j'ai vu le visage de Seagan, touchant du bout des doigts la peau métisse du Lumina ? Cela fait un moment que je n'ai pas prit de ses nouvelles, le sachant bien trop occupé à Célestia pour pouvoir venir me voir. Mes pensées se sont entremêlées, ne sachant sur quel pied danser à ses côtés. Il est si peu démonstratif et son but n'est autre que l'ordalie. Je me rappellerai à jamais de ce reikois qui, dans la forêt, eut les yeux et la langue brûlés, tandis que son ouïe lui fut aussi retirée. Même si cet homme était impie, je pense aujourd'hui qu'il existe d'autres alternatives à la violence. Seulement, la violence fait partie de notre quotidien et moi-même, j'ai goûté à la dure réalité des terres dévastées de Shoumeï.

    Mon maî ... Non. Mon mentor est un être qui fut le premier à me tendre la main, il m'a baigné de son savoir et m'a appris à me battre. Sauf que ... Et si. Et si ce n'était pas le bon moyen. Et si, la violence dont il fait preuve, n'est pas bienfaitrice ? Oiseau, sache qu'un jour, j'ai rencontré un homme qui m'a aidé à comprendre que le monde n'est pas que de blanc ou de noir. Celui qui se prétend être purement. Il n'existe pas de monde parfait où les vices n'existent plus, car l'ombre et la lumière coexistent, elles se nourrissent de l'autre pour grandir, pour s'aimer et vivre. Je suis triste car, en tant qu'engeance des titans, j'ai détruit la vie d'une consœur. J'ai tué un ange ressuscité par le pouvoir d'un de mes pères. C'était eux ou nous. Cet homme m'a dit "Tuer ou être tué". Oiseau. Rêve. Mon monde s'est effondré.

    Je commence à avoir les yeux larmoyants et resserre un peu plus l'étau qui écrase mon cœur. Je ressens comme une pression dans mon sein, ne comprenant pas pourquoi je subis autant de souffrances et pourquoi je n'arrive pas à la comprendre. Est-ce que j'ai dérivé de la douce lumière ? Suis-je encore à même de prôner la parole bienfaitrice et d'apporter une lumière salvatrice alors que j'ai goûté à la rage et au sang, à la colère et à la guerre ?

    Je souhaite aider les mortels. Hors, le monde continue de tourner et j'ai compris qu'il est idéaliste de vouloir tendre la main à l'humanité. Si je ne parviens pas à épauler mon mentor afin qu'il doit plus tempéré, si je ne peux pas lui faire entendre raison sur ses actions alors ... alors j'irai dans une autre maison. Une maison qui, au départ m'a-t-on dit, est envahie par le mal et la corruption. Pourtant, Rêve, je suis certaine que mon mentor se trompe. Tous ne sont pas des êtres à éradiquer car il faut savoir parler au cœur. Oiseau rêveur, un jour, j'ai rencontré un démon et un ange qui eux aussi m'ont ouvert les yeux. Seulement, je ne les écoutais pas attentivement car je croyais dur comme fer aux préceptes de la foi. Aujourd'hui, je crois que je changerai de discours. Suis-je reniée de mes pères, gardien ? Suis-je vouée à une existence à voir les miens être détruit, à mourir ? J'ai peur. Peur du temps qui passe sans pouvoir prendre le temps de savourer les moments de la vie, j'ai peur de voir mourir ceux que j'aime et qui me sont chers. J'ai peur de la guerre.

    Un temps.

    Je suis également triste de ne pas avoir pu sauver l'un de mes croisés. Je n'ai pas su diriger comme il le fallait. Je fais de nombreuses erreurs. Je te raconte tout ceci car tu m'as posé une simple question, mais à vrai dire, j'en ai beaucoup sur le cœur et parfois, parler permet de se libérer. Ah ... un soupir. Je suis incertaine sur mon avenir. En tout cas, je sais que les quelques cœurs que j'ai atteint, la plupart m'ont tendu la main. Alors, je dois garder espoir. Car ce monde est bien trop triste, bien trop sombre et bien trop violent pour se laisser happer par les ténèbres. Je serai la lueur qui brillera de mille feux au confins des abysses, du moins, tant que je serai en vie.

    Fay écoute, ne disant aucun mot et préférant rester aux aguets. Je croque dans le fruit, bien que la peine me tiraille l'estomac et ressente un profond désarroi. Après ces longues explications, je contemple la chouette aux plumes  obscures et lui sourit.

    Je ne faillirai pas, dans tous les cas. J'ai ai fait la promesse... Enfin, tout ceci n'est pas important. Pour un démon, vous êtes si beau, si étrange et fascinant. M'autorisez-vous à m'approcher davantage de votre plumage ? Lui demandais-je avec intérêt.
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  • Ven 17 Fév - 16:05
    Parfaitement impassible, la créature observait l'Ange sans mot dire, scrutant ses attitudes avec une attention hors-norme et lisant entre ses mots d'imperceptibles détails que seul lui pouvait distinguer dans cet océan de doutes et de paradoxes qui alimentait la psyché torturée de son interlocutrice. Elle s'était dévoilée à lui, offrant par son verbe une image désormais si claire et limpide de ses rêves enfouis et des aspirations sincères qu'elle avait fait siennes. Lorsqu'elle eut enfin complété de laisser parler son âme en peine, le prince exilé put ressentir de par son empathie extraordinaire, ce chagrin si étouffant qu'il en devint contagieux, creusant dans l'être de la bête imaginaire pour toucher son cœur de plein fouet.

    Aux yeux de l'entité née de la lumière, Rêve avait déjà partiellement changé de forme, s'ajustant sans le savoir par de menus détails pour revêtir une silhouette appropriée pour cette entrevue si unique. Le plumage arc-en-ciel, déjà si doux par nature, se fit plus fourni et brillant, s'épaississant par magie pour devenir progressivement plus lisse et velouté, déformée à l'image de ce qu'espérait voir en lui celle qui l'observait. Sa teinte changea légèrement, les reflets qui parsemaient sa peau en éternelle évolution se teintant peu à peu de nuances mauves, invitant la figure angélique à s'y blottir. En réponse à cet émoi fabuleux qu'il s'était approprié en écoutant le discours de la belle, il bondit silencieusement en avant et se saisit d'elle, l'engloutissant toute entière en refermant sur elle ses bras ainsi que ses ailes immenses.

    Ils disparurent tous deux sous ce voile voluptueux et Rêve lui parut alors étrangement chaud, évocateur des sensations de bien-être que l'on aurait attribué au brasier crépitant d'un feu de cheminée. Seul son souffle ponctué de timides roucoulements venait couper par vagues le silence de ce moment étrange, à la fois intime et profondément surréaliste, entre deux entités que tout opposait et qui se découvraient tout juste. Le temps devint abstrait et l'embrassade se prolongea sous la bienveillante surveillance d'une lune qui brillait intensément, au dessus de leurs têtes. Dans un froissement de plumes, la tête de l'immense volatile s'abaissa et son bec s'arrêta près de l'oreille de l'Ange troublée, lui offrant dans un murmure plein d'émotions la triste prophétie qui naquit dans son esprit.

    "Tes pères ne sauraient te renier, quand bien même ils le désireraient. Les guerres éclateront, les tiens mourront et toi qui es enfant de l'aube, tu battras des cils une dernière fois au crépuscule du Monde, avant de t'éteindre avec lui."

    Ses mots terribles tranchaient avec l'accalmie de cet instant d'apaisement, cette parenthèse supposée contraster avec la violence de cette existence tumultueuse que menait l'Ange animée d'un profond amour pour son univers. Rêve l'avait ressenti, il l'avait pour ainsi dire volé. Il était devenu sa part silencieuse, ses désirs enfouis et ses aspirations secrètes. Par ce contact prolongé, le prince exilé avait puisé en elle pour la comprendre et lui faire entendre, à sa façon, ce qu'essayait de lui dire cet obscur reflet d'elle-même. Le ton des deux voix, passablement inquiétant lors de la précédente prise de parole, se fit cette fois-ci plus léger :

    "Toutefois... Avant l'ultime Songe, tu auras brillé plus fort encore que le soleil lui-même. Tu es cernée par les ténèbres pour une raison évidente, ne le vois-tu pas déjà ? Les ombres les plus immenses sont projetées par les lumières les plus éclatantes. Tu n'es pas une épée vengeresse maniée rageusement par ton maître et tu es tellement plus qu'un cerbère à la solde de tes pères. Lorsque viendra l'heure de la guerre, tu te tiendras prête. Quand le premier sang coulera, tu ne seras ni martyr ni bourreau. Tu seras un symbole, une icône, une idole."

    Les ailes s'écartèrent lentement, permettant aux rayons bleutés de l'astre lunaire de se frayer un chemin jusqu'à l'Ange, baignant les traits de son visage immaculé d'une froide lumière. Lorsque le vent souffla, plumes et cheveux s'agitèrent en une spirale folle mais les deux êtres immortels demeurèrent, figés dans le temps et l'espace. La bête ténébreuse vint enfin se mouvoir, posant ses doigts fins et griffus sur les joues de son vis-à-vis.

    "Tu n'appartiens à personne."
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  • Jeu 23 Fév - 10:12
    Nappée sous un plumage étoilé, l'étrange bête m'offre un spectacle étonnant. Puis, ses voix me font frémir lorsqu'ils entament son annonce mystique. La fin. Ainsi, l'oiseau songeur m'évoque la fatalité du monde, l'extinction de l'humanité, l'obscurité toute entière, mais aussi la disparition de la lumière. D'une voix prophétique, l'étrange volatile murmure à mon oreille une mort prochaine, ou bien n'est-ce là qu'une fin que je souhaite. Celle où je fermerai les yeux une toute dernière fois, me laissant happer par les ténèbres après avoir pu observer les dernières lueurs de l'univers. Mon cœur se serre à l'idée de connaître cette fin potentielle, quand bien même ce ne serait qu'une fin parmi tant d'autres. Celle-ci serait l'avènement de toute une vie. L'immortalité qui m'a été attribuée lors de ma naissance, me permettra sans nul doute de contempler la fin des temps. Les titans m'ont offert l'éternité, un cadeau empoisonné, puisque ma mission divine a échoué. Toutefois, après nous avoir fermé les portes du royaume divin, nous avons été lâchement abandonnés sur ces terres hostiles, ces terres impies et où le vice se répand. L'être aux plumes multicolores est si beau, mon regard scrute chaque parcelle de son corps, essayant de comprendre ce qu'il est vraiment. L'expression du rêveur change de tonalité, se voulant plus douce. Ses mots sont si puissants que je reste sans voix, me touchant au plus profondément de mon âme. Le gardien des songes décrit à sa manière le symbole que je pourrais représenter. La nappe céleste nous enveloppant se libère, le ciel est dégagé et je contemple la lumière lunaire nous éclairer tous les trois. Fay est surprise et admire d'un œil intrigué celui qui, comme elle, appartient à la race des démons. Ils sont si différents, si étranges dans leur manière de penser. Les démons sont si particuliers. L'oiseau géant se rapproche tandis qu'il effleure mes joues de ses pattes griffues avant de clamer que je n'appartiens à personne. Être maître de sa propre vie, de sa destinée, sans avoir d'arrière-pensées ou de regrets vis-à-vis des titans ou de Seagan. Le monde continue de tourner et il est important de se sentir en paix avec soi-même. Le suis-je ?

    Rêve, je ne veux appartenir à personne. Pourtant, j'ai la sensation d'avoir des chaînes sur cette terre. Rêve. Je suis prise entre deux feux. Là où les titans sont priés en Dieux, ils ne tolèrent aucunement les impies et les vices, cherchant l'ordalie à tout prix. De l'autre, j'ai pu contempler ces hommes qui tuent leur prochain. Ils sont remplis de violence pour sauver leur patrie ... J'ai dévoré les ténèbres en y apportant ma lumière. Je les ai enlacés avec une passion dévorante et je sais pertinemment que jamais, Divins et mortels ne pourront être ensemble.

    J'aimerais toujours mes pères bien qu'ils aient causés du tort. Ils nous ont faits du mal à tous, sans avoir de remords. Libérant leur magie destructrice, ravageant le monde qu'ils ont construit, je me revois, il y a cinq mille ans en train d'ouvrir les yeux sur un monde en feu et à sang. Un véritable enfer a déferlé sur Sekaï, laissant à l'agonie leurs fils et filles tandis qu'ils s'évaporèrent comme si de rien n'était. Nous n'étions que des pantins et pourtant, en tant qu'engeance des titans, je cherche toujours à les rejoindre et qu'ils me disent "Tout ira bien, ma fille". Malheureusement, il y a quelque temps de cela, ils ont de nouveaux débarqué sur Sekaï et ils ne sont pas venus me chercher. Ni mes frères et sœurs. Ils ont continué leur machination exterminatrice, imprégnée les terres d'une magie bien trop puissante et dévastatrice. Je ne suis rien. Je ne suis personne. Une entité qui cherche seulement la douceur et la bienveillance dans un monde en proie aux guerres et au sang. Je ne cherche pas l'admiration, je souhaite seulement apporter la lumière dans ses ténèbres naissantes.

    Ô toi, démon. Toi qui parcours le monde de ton beau plumage, penses-tu la guerre inévitable ? Sache que les titans te haïssent et te traiteront de la pire des façons. Sache aussi que je ne suis pas toute de blanc vêtu, j'aspire pourtant à ouvrir le cœur des mortels dans la bonté et le pardon. J'aime les mortels. J'aime mes pères. Mais quels sacrifices vais-je devoir faire pour que l'on m'écoute ? Même si ma foi vacille, je n'abandonnerai point mes géniteurs. Tout comme je n'abandonnerai point ceux qui ont touché mon cœur. Devrai-je faire un choix ? Je ne l'espère pas.

    Je ferme les yeux, effleure à mon tour les contours immaculés de la bête ailée. Fay se glisse contre la chouette et écoute sans broncher, me laissant poser des questions sur l'avenir et mes doutes. Suis-je effrayée ? Peut-être bien. Quel étrange animal ai-je face à moi.

    Je tiens encore à te remercier pour l'aide que tu m'as apportée. À une époque, j'aurais certainement voulu te détruire, car les titans te haïssent. Aujourd'hui, j'ai compris que je suis un être pensant et à part entière. Je ne suis pas une esclave de mes pères. Ni de mon mentor. Je fais ce que bon me semble. Où vas-tu ensuite, Rêve ? Quels sont tes objectifs ? Tu es aussi intrigant que Cornue, c'est si ... stupéfiant. Mon regard plonge encore dans le sien, le contraste entre l'ambre et l'onyx, l'ombre et la lumière. Je pourrais croire que tu n'existes que dans mon esprit. Que tout ceci n'est que mon subconscient à qui j'évoque mes peurs et mes doutes. Peux-tu changer de forme à volonté, être ailé ?
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  • Sam 4 Mar - 6:58
    L'évocation de cette fameuse Cornue fit sourire intérieurement la bête mythique. A l'aide de ce contact qu'il entretenait avec un appétit secret, Rêve prélevait dans les mémoires de cette nouvelle rencontre quelques images de souvenirs fraichement contés et fut heureux de découvrir, parmi ces bribes brumeuses, le visage familier de celle qu'il considérait, de bien des manières, comme sa propre sœur. Cornue n'était pas un nom qu'Aryan avait souvent utilisé lors de leur première entrevue mais ce sobriquet amusa la bête, qui se garda bien toutefois de le faire remarquer car elle préférait se centrer sur l'instant présent, du moins pour le moment. Il échangea un regard avec la créature féline qui, comme lui, empruntait un visage qui n'était pas tout à fait le sien puis reprit :

    "Nul n'est jamais vraiment esclave. Le corps peut être offert à autrui mais l'esprit, éternellement croissant et infiniment changeant, ne peut être légué ou pris de force. Ton individualité, ton imaginaire, tout comme tes rêves; n'ont jamais été perdus ne serait-ce qu'un infime instant. Tu as simplement oublié comment tendre l'oreille."

    Profitant de cette proximité si étrangement intime qu'il partageait avec cette étrange inconnue angélique, Rêve laissa glisser ses dextres griffues jusqu'aux joues de son interlocutrice et vint, d'un geste à la fois doux et ferme, incliner son visage vers les cieux étoilés qui surplombaient l'immensité désertique. Cela fait, il se faufila d'un geste surnaturellement vif et se posta derrière elle, posant ses pattes sous les ailes duveteuses de cette dernière et caressant avec une fascination certaine les extrémités si fines de son plumage immaculé. Son cou s'allongea un peu puis, dans un murmure résonnant, il ajouta :

    "Comment pourrais-tu être prisonnière d'un autre, toi qui es guidée par l'infinie sagesse d'astres plus anciens que ce monde lui-même ? Ta lumière te suffit, as-tu besoin de vivre dans l'ombre d'un autre ?"

    Rêve comprit aussitôt qu'il s'était montré un peu trop entreprenant et maudit cette langue trop bien pendue qu'était la sienne. Il n'avait nullement l'intention de révéler à cette rêveuse l'étendue de ses connaissances concernant le fameux Seagan. Le créateur avait un plan pour ce faux dieu et Rêve, loyal jusqu'à la mort et au delà, comptait bien laisser les machinations d'Halewyn se dérouler sans encombre. Afin d'éviter que l'Ange ne s'attarde sur cet écart potentiellement notable, Rêve tâcha donc de se montrer aussi hypnotisant que possible, tant par les mots que par le spectacle cosmique que constituait son enveloppe. Ses griffes quittèrent les ailes et sans un bruit, il se mit à léviter, naviguant dans les airs en laissant son corps onduler dans le vide à la manière d'une énorme bête marine.

    Lorsqu'il pénétra le champ de vision de la formidable inconnue en la surplombant, il lui apparut sous un tout nouveau jour. Dans une spirale aérienne, il revêtit en un claquement de doigts un manteau de plumes tout aussi blanches que celles de son vis-à-vis et ses yeux noirs d'encre se teintèrent d'un voile d'or, de même que les pointes de ses ailes colossales. Toujours lancé dans son ballet surréaliste, il se mit à virevolter lentement au dessus du vide, laissant dans son sillage une poussière de diamant étincelante, aussi belle que mensongère. Tout n'était qu'illusion, dans les artifices et sortilèges de cette créature unique en son genre. Les yeux mentaient toujours, tel était l'adage du Gardien des Songes.

    "Tu n'as pas idée de la justesse de ta formulation, ma chère. Je suis bel et bien le fruit de ton imagination mais c'est pourtant dans la chair et le sang que je me suis matérialisé. Je suis un rêve, un cauchemar ou bien une fantaisie et mes formes innombrables ne sont que celles que les rêveurs tels que toi ont bien voulu m'accorder. J'incarne ces peurs que tu gardes au fond de toi, mais aussi tes plus folles idées. Cette guerre qui constitue la source des tes angoisses approche et tu en es bien malgré toi l'une des annonciatrices. Tu es ainsi faite, égide dressé entre l'homme et l'homme, condamnée à te battre pour ces causes qu'ils ont gravé dans ton marbre."

    Les mots de la chimère polymorphe étaient durs et pourtant prononcés avec un enjouement certain. Loin de se montrer moqueur, Rêve parlait avec innocence, à la manière d'un simple enfant récitant une poésie dont il ne connaissait pas le sens. Les yeux dorés, luisants dans l'obscurité, se posèrent à nouveau sur elle :

    "Mais dans les rêves, le marbre est aussi malléable que l'eau. Seras-tu l'épée, le bouclier, ou celle qui les portent ?"
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  • Ven 10 Mar - 10:33
    Les voix du changeforme s'élèvent et m'enivrent, tandis que l'écho de son chant vibre à l'intérieur de mon être. Ses mots me heurtent car ils sont remplis de justesse, peut-être avais-je tout simplement besoin de me retrouver face à moi-même. Ce démon, sans me connaître, me sonde comme dans un livre ouvert. Je n'ai rien à cacher, ni ne me sens effrayée des conséquences de mes actes, ou bien, c'est ce que je crois. Il faut que je m'éveille, que je grandisse, que je tende l'oreille, comme dit si bien l'être ailé. Alors que le gardien des songes approche ses griffes contre ma joue, je l'admire déployer son cou vers l'immensité nocturne, teinté de points blanc et lumineux qui ornent le ciel. Il me fascine par sa grâce, par sa gestuelle et sa façon d'être. Il est si singulier, presque parfait à mes yeux, un être observateur et ô combien majestueux. Il formule ses phrases avec poésie, contemple les vivants qui arpentent le monde qui l'entoure. Je me demande si sa propre conscience arrive à discerner le vrai du faux et quels sont ses propres envies. Pourquoi existe-t-il, si ce n'est uniquement pour se repaître des rêves des mortels comme des immortels ? Dans un murmure, Rêve pose encore des questions dont je n'arrive pas à comprendre la réelle signification. Alors qu'il caressait le bout de mes ailes, celui-ci lévite et j'ai la nette impression de voir une forme s'étirer, afin de dresser un décor fantasmagorique tout autour de mon être. Les plumes célestes du gardien m'émerveillent, je reste distraite par cette silhouette onirique. Le changeforme sied désormais des plumes blanches ainsi qu'un regard orné d'or. Ses mots tranchent, brûlent, consument mon cœur et voilà qu'il prend une posture droite et fière, presque impériale. Une entité qui creuse le cervelet afin de mettre au grand jour les maux qui sont certainement cachés dans un coin de mon esprit. Il vise, touche avec précision et pose les bonnes questions. Je suis légèrement, mal à l'aise et pourtant, Rêve est pour moi une délivrance quant à ces plaies invisibles. Le démon n'a rien d'innocent, puisqu'il puise dans les tréfonds de notre personne sans y être invité. Je ne saurai pas dire s'il est bon ou mauvais, mais il interpelle et met le doigt sur les douleurs et les rejets de nos pensées.

    Nous verrons cela en temps et en heure. Il existe une multitude de destinés et pour l'instant, je vais simplement m'élever et prendre soin de ceux que j'aime. Et si un jour, je devrai lever le fer contre des mortels et bien ... Il en sera ainsi. Je désire ardemment apporter la paix, seulement, elle n'existe que dans les contes. La mort est partout. Elle est mon ennemie. Un jour, Rêve, je souhaiterais devenir l'Ordre de toute chose. Sans être la vie. Sans être la mort. Simplement l'Ordre. Que je sois l'égide ou l'épée, ou celle qui les portent, tôt ou tard, j'y serai confrontée. Et je m'emparerai du chemin sur lequel je me serai engouffrée. Dis-moi, Rêve, où comptes-tu aller ?

    Je n'arrive pas à discerner le fantasque de la réalité. Bien que le petit félin se soit installé contre l'une des branches de cet immense arbre-monde, mon visage se tourne sans cesse vers celui qui suscite mon intérêt. Je pense qu'il serait temps de reprendre la route, il n'y a nul autre doute. Si je souhaite aider les vivants, si je peux sauver les âmes en difficulté et peinés, il est de mon devoir de développer mes pouvoirs et d'apporter ma bienveillance. J'aurai bien une dernière question à lui poser avant de reprendre ma destinée. Déployant mes ailes vers le terrain désolé des terres de Shoumeï, j'appelle Fay à venir dans mes bras avant de m'envoler pour devenir plus forte, plus indépendante, plus ... moi.

    Avant que l'on ne se quitte pour retrouver nos propres existences, je souhaiterais te demander une toute dernière chose. Mais avant, je tiens également à te dire que tu ne dois pas être qu'un simple songe. Existe. Ébranle le monde de tes questionnements. Pour terminer... Que vas-tu devenir pour l'Humanité, ô démon ?

    Mon monde s'ébranle, je suis tenaillée par tous ces questionnements qui bourdonnent dans mon être. Surtout que j'ai une mission qui m'est propre et que je souhaite accomplir de mon fait. Parcourir les terres, me grandir et continuer ma quête personnelle. Je veux apprendre de nouvelles expériences, je veux ressentir de nouvelles émotions, je veux m'écouter et agir en toute bienveillance. Je veux retrouver mon chevalier, aider la louve, prier les morts, tendre la main aux damnés, accomplir des miracles... Tant de choses. Avant de m'envoler vers de nouveaux horizons, un sourire aux lèvres et le cœur léger.
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  • Mar 14 Mar - 5:45
    Grisée par les propos plein d'éloquence de son vis-à-vis, la bête lévitait gracieusement, se nourrissant avec gourmandise du discours grandiose de sa nouvelle rencontre qui, de bien des manières, le confortait dans cette idée qu'il avait agi avec sagesse en lui portant secours. Son rêve était trop grand, trop beau pour mériter d'être perdu. Elle était trop importante et, dans l'esprit de la chimère onirique, il n'y avait aucune place pour le doute : elle allait grandement affecter le cours de l'histoire de son monde. Profondément satisfait d'avoir ainsi pris position, Rêve se congratulait silencieusement tout en dévorant du regard son interlocutrice qui, fièrement, lui annonça qu'elle désirait incarner l'ordre lui-même. Incapable de garder plus longtemps le silence, la créature répondit prestement :

    "J'ai moi-même œuvré depuis ma conception afin de favoriser l'équilibre au sein des rêves. Je ne peux que saluer la noblesse de ta quête."

    Il était curieux pour la créature onirique de découvrir qu'elle partageait bien plus de similitudes avec cette figure angélique qu'elle ne l'aurait cru. Il était presque amusant pour Rêve de réaliser à quel point ses semblables étaient dénigrés par les rêveurs là où les anges, bien souvent, étaient érigés en véritables messagers divins. Au final, ils n'était que les deux faces d'une seule et même pièce et cela, Luvïel semblait l'avoir parfaitement compris. Rêve virevoltait toujours, l'esprit occupé par ces réflexions nouvelles qu'avaient suscité l'inconnue par ses questions existentielles. Il y avait tant à faire, tellement de songes à explorer et de rêves à réaliser. Après un bref silence, le Voyageur offrit enfin quelques mots pour répondre à la question de son vis-à-vis :

    "J'irai là où le vent et les rêves me mèneront. J'ai déjà eu l'occasion de rencontrer de nombreux rêveurs, tout aussi uniques et formidables que toi. Mon épopée ne connaîtra de fin que lors de l'ultime Songe."

    Tel un pissenlit agité par les courants, l'énorme monstre fantasmé repassa au dessus de l'Ange. A mesure qu'il évoluait dans les airs, son enveloppe légère et somptueuse alternait entre une multitude de couleurs et de textures, toutes empruntés à l'esprit de ses deux spectateurs du jour. Sur son sillage, des étincelles illusoires tombaient mollement tel de mystérieux flocons luminescents et dans chacun d'entre eux, Luviël pouvait percevoir des images nées de ses propres fantaisies. Rêve aurait tant aimé pouvoir s'insinuer dans ses songes afin d'apaiser son cœur meurtri par les dures interrogations qui l'envahissaient mais, en l'absence de ses talents perdus, il était contraint à des artifices moins extraordinaires afin de procurer un peu de bonheur et d'émerveillement à celle qui en manquait si cruellement. A la question finale que vint lui poser son interlocutrice, le Voyageur répondit dans un murmure chaleureux :

    "Mais les rêves existent déjà bel et bien, ma douce amie. Tu en as un sous les yeux, après tout. J'ai toujours été aux côtés des rêveurs, les accompagnant de leurs premiers pas jusqu'à leurs plus grandes conquêtes. Je suis un fragment de l'humanité toute entière et de chaque être qui s'interroge, imagine et espère. Je resterai à vos côtés, tapi dans l'ombre, à savourer chaque instant de vos histoires fabuleuses. Parfois, j'exaucerai un souhait et en d'autres occasions, j'incarnerai un cauchemar qui doit être surmonté pour grandir. Pour l'humanité je veux... être un guide..."

    Il plongea dans les airs, provoquant sur son passage un sifflement en fendant le vide. Frôlant Luvïel lors de sa descente, il déploya subitement ses ailes afin de réaliser une spirale ascendante à une folle vitesse puis, une fois posté bien au delà de la cime de l'unique arbre présent, Rêve pivota pour faire face une dernière fois à cette belle créature, trop lumineuse pour ce monde englouti par les ténèbres. Alors que son corps chimérique disparaissait lentement dans la nuit en se nappant d'ombre, il glissa à cette magnifique rencontre une conclusion curieuse :

    "Je serai toujours avec toi, désormais."

    Puis ses plumes se diluèrent dans la noirceur du ciel étoilé et, dans un dernier bruissement de plumes, il disparut.
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